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Histoire - Page 4

  • Livre - Notre sélection : L’histoire plurimillénaire de l’Afrique racontée par Bernard Lugan

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    Des origines de l’Homme aux conflits d’aujourd’hui, au fil de 250 cartes accompagnées de notices explicatives, cet atlas inscrit sur la longue durée, fait le bilan des connaissances historiques autour du continent africain à travers les permanences et les ruptures qui expliquent les crises actuelles et qui permettent d’annoncer celles de demain.Atlas.jpg

    Cet ouvrage, sans équivalent, est l’outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître les constantes historiques et ethniques qui fondent la géopolitique de l’Afrique, ou plus exactement des Afriques, et sans la connaissance desquelles tout ce qui est dit ou écrit sur ce continent relève de l’artificialité.

    Bernard Lugan a écrit plus de 30 ouvrages consacrés à l’Afrique. Il est universitaire et expert auprès du TPIR (ONU). Il fut professeur à l’École de Guerre et aux Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il dirige la revue par Internet l’Afrique Réelle.

    Bernard Lugan, Atlas historique de l’Afrique , Des origines à nos jours, éditions du Rocher, 424 pages – 25,90 €, Parution 26 septembre 2018.

     

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    L'analyse de Media Presse Info

    L’africaniste Bernard Lugan, expert auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, fut professeur à l’Ecole de Guerre et aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il dirige la revue L’Afrique Réelle et a écrit plus d’une trentaine d’ouvrages consacrés à l’Afrique.

    Son nouvel Atlas historique de l’Afrique est un précieux outil pour mieux comprendre les différentes mutations qui ont rythmé l’histoire du continent africain, des origines à nos jours. 250 cartes commentées par l’auteur permettent d’observer les différences qui caractérisent ce continent (désert, forêts denses, variétés ethno-linguistiques, religions, démographie…) ainsi que de suivre son évolution historique.

    Il y eut d’abord les changements climatiques dont les conséquences ne furent pas les mêmes en Afrique de l’Ouest ou en Afrique orientale et australe, et qui expliquent le “miracle” égyptien avec la vallée du Nil. Puis, aux VIIe et VIIIe siècles, l’islamisation de l’Afrique du Nord entraîna la cassure nord-sud du monde méditerranéen et l’apparition d’un front mouvant entre chrétienté et islam qui ne fut stabilisé qu’au XVIIe siècle. A partir du XVIIIe siècle, on vit apparaître des Etats forts, phénomène qui se produisit dans toute l’Afrique au sud du Sahara et qui présente de grandes différences régionales. Ainsi, dans la région sahélo-soudanaise, le jihad servit de paravent à la volonté impérialiste de sultanats nordistes qui entreprirent de s’étendre aux dépens d’entités animistes sahéliennes, comme les royaumes bambara. Tandis qu’en Afrique centrale ou australe, des empires ethno-centrés furent formés par le rassemblement de tribus ou de clans appartenant aux mêmes ensembles ethniques, comme les royaumes Luba, Lunda, Shona, Zulu ou celui d’Imerina à Madagascar. Dans les années 1880 s’ouvrit la période coloniale, brève parenthèse de moins d’un siècle puisque la décennie 1960 apporta la décolonisation, les anciens dominés de l’époque pré-coloniale héritant généralement des Etats créés par les colonisateurs. Ensuite, durant la guerre froide, l’Afrique devenue indépendante fut contrainte d’adopter une histoire qui n’était pas la sienne en entrant dans la clientèle de l’un ou l’autre bloc. A la disparition de ceux-ci, dans les années 1990, les vrais problèmes se posèrent : ethniques, culturels, politiques et parfois religieux, avant d’être économiques. Bernard Lugan nous montre qu’au moment où l’Afrique aurait pu renouer avec son histoire, elle en fut empêchée par la démocratisation, synonyme de loi du nombre au profit des ethnies les plus nombreuses, débouchant sur des troubles, des émeutes, des guerres, des massacres et même un génocide au Rwanda. L’ouvrage se termine au plus près de l’actualité avec la décomposition de la Libye, le jihadisme sahélien, les questions du Mali, la guerre de Boko Haram et les mutations sud-africaines.

  • Il y a vingt-sept ans, le régime des mollahs tuait Chapour Bakhtiar en France

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    Chapour Bakhtiar. Wikipedia. Ali Khamenei, successuer de Khomeyni et Guide de la Révolution iranienne. Sipa. Feature Reference: 00171027_000007.

    Le 6 août 1991, l’assassinat en France de l’ancien Premier ministre du chah Chapour Bakhtiar enterrait l’opposition iranienne. Depuis qu’il a sapé toute opposition crédible, le régime des mollahs survit aux différentes crises qu’il traverse. Rappel des faits. 

     

    Par Lina Murr Nehmé

    Causeur

    L’islamisation massive des Iraniens commença à Paris, le 6 octobre 1978, quand l’ayatollah Khomeyni s’installa à Neauphle-le-Château. On l’a reproché au président Giscard d’Estaing. À tort : il a reçu l’ayatollah en accord avec le chah d’Iran, qui négociait alors avec son opposition. Mais en autorisant l’installation de Khomeyni si près de Paris, l’État français facilitait ses contacts avec la presse et lui procurait ainsi une tribune de premier plan. Et la proximité de l’aéroport d’Orly permettait à Khomeyni de recevoir des agents et de leur distribuer les consignes, les bakchichs et la littérature incendiaire qui étaient propagés dans les mosquées.

    Khomeyni chouchou des médias tricolores

    Plus grave, la couverture que les médias publics français procurèrent à Khomeyni fut si démesurément favorable et contraire à la réalité du terrain qu’elle s’apparentait à de la propagande. Ils lui consacrèrent une large portion de leurs journaux, même aux heures de grande écoute. Ils le présentèrent comme un héros romantique représentant le peuple iranien face à un chah dictatorial. L’effet de cette propagande était si fort que la plupart des étudiants qui défendaient le chah en arrivant d’Iran, se mettaient à défendre Khomeyni après avoir passé quelques semaines à Paris.

    En Iran, en tout cas, Khomeyni était très minoritaire : lui et les communistes rassemblaient quelques centaines de manifestants sur 37 millions d’Iraniens. Et malgré toute la publicité mondiale dont il bénéficia durant des semaines (notamment de la part de la BBC qu’on captait en Iran), son retour au pays rassembla un million de personnes — badauds et communistes compris. Un événement historique et politique de cette envergure aurait pu attirer bien plus de monde : Téhéran, le bastion de l’opposition, comptait alors 8 millions d’habitants.

    Bakhtiar et Bazargan, destins croisés

    Khomeyni bénéficia aussi des trahisons de personnalités iraniennes qu’il acheta pour des prix divers. Il réussit même à faire tomber Mehdi Bazargan qui, avec Chapour Bakhtiar, était un des piliers de l’opposition laïque. Les deux hommes avaient fait leurs études en France : Bazargan était centralien, et Bakhtiar, titulaire de plusieurs doctorats de la Sorbonne. Tous deux avaient, durant la Seconde Guerre mondiale, milité dans les rangs de la Résistance française contre les nazis. Ils avaient ensuite servi le gouvernement de Mossadegh, et tenu tête au chah Mohamed Reza Pahlavi. Tous deux avaient été plusieurs fois emprisonnés par ce dernier, et ils pensaient le plus grand mal de Khomeyni, que Bazargan qualifiait d’« animal féroce ». Ce dernier passa pourtant dans le camp de Khomeyni, auquel il fournit un brevet en droits de l’homme.

    Le chah demanda à Chapour Bakhtiar, fin 1978, d’être son Premier ministre. Celui-ci exigea une liberté de gouvernement totale. Le chah accepta et quitta le pays. Bakhtiar tira des dossiers des oubliettes et fit voter un grand cycle de réformes par le Parlement. Il donna liberté aux journalistes d’écrire ce qu’ils voulaient et de refuser l’entrée de leurs locaux à tout policier qui voudrait contrôler leurs publications. Il fit dissoudre la terrible police secrète (Savak) et libéra les 900 prisonniers politiques.

    Le retour de Khomeyni

    Mais l’ampleur des manifestations ne diminua pas. Les islamistes s’étaient alliés aux nombreux hommes politiques et marchands corrompus auxquels nuisaient les réformes. Tout ce monde avait des moyens de propagande formidables, notamment les mosquées et le bazar de Téhéran, par le biais desquels ils pouvaient propager des rumeurs… et distribuer des pourboires. Bakhtiar fut ainsi renvoyé de son parti pour avoir accepté de participer au gouvernement — alors qu’il appliquait les réformes réclamées par ledit parti.

    Après le départ du chah, Khomeyni annonça qu’il allait revenir en Iran. Bakhtiar ne pouvait matériellement pas s’y opposer, à moins de provoquer un carnage. En outre, Khomeyni était citoyen iranien, et à ce titre, il avait droit à résider dans le pays : « S’il se conduit mal, il sera jugé par un tribunal compétent… [et] subira sa peine comme tout autre citoyen », dit Bakhtiar, qui affirme avoir seulement « sous-estimé sa férocité ».

    Khomeyni revint le 1er février 1979, et une foule en délire l’accueillit à l’aéroport. Mais quand on lui demanda quelle impression cela lui faisait de revenir au pays après tant d’années d’exil, il répondit : « Rien. »

    Deux gouvernements iraniens en même temps !

    Le 5 février, il nomma Mehdi Bazargan Premier ministre du gouvernement islamique qui accepta de lui servir de caution contre son le gouvernement laïque dirigé par son ami Bakhtiar. Cela faisait deux Premier ministres, et chacun des deux était hors-la-loi pour une partie de la population. Et les intrigues se poursuivaient dans les coulisses : le 10 février, le commandement de l’armée informa Bakhtiar que l’armée resterait neutre face à une tentative de coup d’État de Khomeyni. Donc la grande manifestation que celui-ci avait organisée pour ce jour serait aussi celle de l’avènement de l’État islamique.

    « Je suis convaincu, écrit Bakhtiar dans son livre Ma fidélité, qu’avec deux ou trois semaines d’appui de l’armée, Khomeyni aurait été prêt à transiger et j’en ai une preuve : mes amis décidèrent d’organiser des contre-manifestations. La première fois, il vint 5 000 personnes ; la semaine d’après, malgré les voyous de Khomeyni, les Palestiniens et les Libyens qu’il avait introduits, malgré les assassins qui infestaient les rues, il y en avait 20 000. La troisième contre-manifestation rassemblait 50 000 personnes. Ce sont des faits que tout le monde a pu vérifier. »

    L’exfiltration de Bakhtiar

    Bakhtiar céda la place et quitta le palais gouvernemental. Mais Bazargan ne put pas y arriver dans le calme : la populace prit le palais d’assaut, tua les domestiques et jeta les automobiles dans la piscine. Bakhtiar demeura caché pendant six mois chez des amis. Pendant ce temps, Khomeyni faisait arrêter tous les officiers supérieurs qui lui avaient livré leur pays, et il les tua presque tous. Bazargan couvrit tous les assassinats de Khomeyni, mais s’arrêta à la prise d’assaut de l’ambassade des États-Unis. N’ayant pu libérer les otages américains, il démissionna le 6 novembre 1979.

    De sa cachette, Bakhtiar avait entre-temps pris contact avec le gouvernement français, qui accepta de l’aider. Il quitta l’Iran sous un déguisement et s’installa à Paris, où des policiers furent chargés de sa protection. Il voulait organiser une résistance à partir de la France, comme l’avait fait Khomeyni. Mais l’ayatollah avait réussi grâce aux bakchichs, à la propagande dans les mosquées, à la complicité de la presse et du monde politique en Occident, et aux trahisons. Bakhtiar ne disposait de rien de tout cela. Il ne disposait même pas de l’appui de l’ensemble de l’opposition à Khomeyni. Les partisans du chah salissaient sa réputation en prétendant qu’il était à la solde des Anglais et que Khomeyni l’était aussi. Si Bakhtiar avait été à la solde des Anglais, la BBC l’aurait aussi bien traité que Khomeyni…

    Deux tueurs à Suresnes

    Les partisans du chah prétendent aussi que Bakhtiar a permis la Révolution islamique en autorisant le retour de Khomeyni et en libérant les prisonniers politiques. C’est un moyen de cacher la responsabilité que le chah, durant des décennies, a eue dans la montée de Khomeyni. Enfin, c’est le chah et non Bakhtiar qui a autorisé l’installation de l’ayatollah en France où il pouvait être interviewé directement par la BBC que captaient les Iraniens. Auparavant, Khomeyni ne pouvait atteindre ces derniers que par le biais d’enregistrements ou d’imprimés. Et à partir du moment où Khomeyni pénétrait ainsi dans des millions de foyers iraniens, les 900 opposants politiques libérés par Bakhtiar ne pesaient plus très lourd. Surtout que nombre d’entre eux étaient des laïques et non des islamistes. Et il était impensable d’arrêter Khomeyni au milieu d’une foule d’un million de personnes.

    Bakhtiar s’installa à Suresnes, dans une villa dont l’État français assura la protection. Mais Khomeyni avait acheté l’Iranien qui avait installé le réseau électrique de la demeure — et qui, après une semaine de travail, connaissait la villa par cœur. Il accepta de collaborer avec la police secrète de Khomeyni, et elle lui envoya deux tueurs pour lesquels il obtint un rendez-vous avec l’ancien Premier ministre.

    Mort par strangulation

    Le 6 août 1991, les deux agents furent fouillés par les policiers qui gardaient Bakhtiar. S’étant assurés qu’ils n’étaient pas armés, les policiers téléphonèrent pour avertir de leur venue. Bakhtiar déclara qu’il les attendait.

    Les deux agents traversèrent quelques mètres et pénétrèrent dans la propriété. Quand ils furent reçus dans le salon de l’ancien Premier ministre iranien, ils l’étranglèrent et tuèrent aussi son secrétaire. Puis l’un des assassins alla chercher des couteaux à la cuisine. Avec un couteau à viande, il larda le corps de Bakhtiar de 13 coups. Puis il lui coupa la gorge et le poignet avec le couteau à pain. Ensuite, les meurtriers s’emparèrent de la main coupée, et s’en allèrent après avoir décroché le téléphone.

    Ils passèrent devant les policiers français qui ne remarquèrent pas leurs vêtements pleins de sang. Puis ils allèrent se changer derrière les arbres au bois de Boulogne, et jetèrent leurs vêtements ensanglantés dans une poubelle.

    Pendant 36 heures, il n’y eut aucun signe de vie dans la demeure de Bakhtiar. L’écran géant de sa télévision ne s’éclaira pas aux heures du journal télévisé, dont il poussait habituellement le son très fort. Aucun repas ne fut livré chez lui, et aucune lumière ne s’alluma. Il y eut un orage la nuit, et la porte battit au vent, mais personne ne la ferma.

    Inquiète de ne pas l’avoir au bout du fil, la famille vint frapper à sa porte de la victime, mais personne ne lui ouvrit. Elle exigea de faire forcer la porte, et c’est alors qu’on découvrit l’horrible spectacle.

    Petits arrangements diplomatiques

    Remonter au commanditaire de l’assassinat n’arrangeait pas le gouvernement français, qui avait reconnu la République islamique. Il ne le fit donc pas. Pourtant, fait remarquer le petit-fils de Bakhtiar, « le ministre [iranien] des Renseignements Ali Fallahian… ne cache pas la politique de liquidation menée à l’égard des membres de l’opposition par la Vevak [police secrète ayant remplacé la Savak] qu’il dirige. Lors d’une interview à la télévision d’État iranienne le 30 août 1992, il se vante : “Nous les traquons également à l’extérieur du pays. Nous les maintenons sous surveillance. L’année dernière, nous sommes parvenus à infliger des coups fondamentaux à leurs plus hauts dirigeants”. »

    Ainsi disparaissait dans la violence et le sang, le dernier espoir d’une opposition iranienne laïque libre, pour trente ans au moins.

    Les années 2010 ont vu le tchador laisser place au voile en Iran, le voile tomber peu à peu, et les femmes dévoilées parler à visage découvert devant caméra. La police sévit parfois, arrêtant des dizaines de personnes. Mais le mouvement d’opposition est large et populaire. Le jeûne du ramadan lui-même est de moins en moins bien observé. Le pouvoir préfère souvent laisser faire pour ne pas avoir une nouvelle révolution sur les bras.

    Voyant tout cela, on reste rêveur quand on imagine ce qu’aurait été l’Iran si Chapour Bakhtiar était resté au pouvoir, ou si, réfugié en France, il avait réussi son come-back à la manière de Khomeyni, au lieu d’être assassiné par ce dernier à Paris, le 6 août 1991, dans un silence général.

  • Hommage au Tsar

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    Ekatérinbourg, vous connaissez ? C'est là où le 21 juin dernier l'équipe internationale et multiculturelle dites "des bleus" jouait contre celle du Pérou. Et pendant que quelques milliers de décérébrés hurlaient devant leur poste, la Russie réelle, fière de son passé, elle qui sait ce qu'est un épouvantable régime dictatorial, rendait un magnifique et émouvant hommage à son dernier tsar et à sa famille. Une telle procession aurait du faire la une de nos journaux. Mais nos journalistes aveugles, muets et analphabètes connaissent-ils cet épisode majeur de l'histoire ?

    Une procession a réuni à Ekatérinbourg près de 100.000 personnes pour commémorer le centenaire de l'assassinat par les bolchéviques du dernier tsar Nicolas II et des membres de sa famille.

    Procession-Tsar-2.jpgUne divine liturgie a été célébrée par une quarantaine d’évêques devant l’église de Tous-les-Saints, construite entre 2000 et 2003 - les Russes l’appellent l’église « sur le sang versé », son nom complet est : « église sur le sang versé en l'honneur de tous les Saints resplendissants dans la Sainte Russie », son autel se trouvant juste au-dessus de la cave où furent fusillés Nicolas II et sa famille.

    A partir de 2h00 du matin, le patriarche Cyrille a conduit la procession jusqu’au monastère « des saints martyrs impériaux » de Ganina Iama, à 21 km de là, construit près du fossé où l’on retrouva les restes de la famille impériale (ce que vient de confirmer, ce lundi, une analyse ADN).

    Procession-Tsar-3.jpg« Nous devons vraiment résister à toute idée ou dirigeant qui nous propose, via la destruction de notre vie, de nos traditions et de notre foi, d'adopter un soi-disant nouvel avenir inconnu et heureux », a notamment déclaré Cyrille.

  • Anne Hidalgo envisage de débaptiser la rue « Alain » à Paris pour antisémitisme. Les plaques de rues de la capitale seraient peuplées d’antisémites et d’islamophobes notoires

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    Madame la maire, chère Anne Hidalgo,

    C’est l’un de vos plus fervents admirateurs qui vous écrit.

    J’apprends que la mairie de Paris se donne le temps de la réflexion pour savoir s’il faut débaptiser la rue Alain, dans le 14e arrondissement. Le journaliste et philosophe, qui n’était pas un grand résistant si vous voyez ce que je veux dire, aurait gribouillé des lignes teintées d’antisémitisme dans son journal intime.

    Ne réfléchissez pas trop longtemps et foncez madame la maire, comme vous savez si bien le faire. Enfin, « foncez » est un bien grand mot car il est désormais rare de dépasser les 12 km/h dans notre belle ville, grâce à votre politique volontariste et courageuse. N’écoutez pas tous ceux qui vous critiquent, essentiellement parce que vous êtes une femme, comme vous le martelez à juste titre. Certains membres de votre majorité réclament depuis des années qu’une rue de Paris porte enfin le nom de Robespierre. C’est l’occasion ou jamais. Une artère parisienne au nom de l’Incorruptible, du chantre de la Vertu pour remplacer la rue Alain, ça aurait de la gueule non ?

    Mais il ne faut surtout pas s’arrêter en si bon chemin, si j’ose dire. Car Alain est hélas l’arbre qui cache la forêt. D’innombrables rues de Paris portent encore aujourd’hui le patronyme de personnalités qui se sont fourvoyées dans l’antisémitisme. Jean Jaurès, par exemple, écrit en 1898 : « La race juive (…) toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la fièvre du prophétisme, manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corruption et d’extorsion. » Je propose donc fort logiquement que l’avenue Jean Jaurès (19e) soit aussitôt rebaptisée avenue du Vivre-ensemble.

    Changeons aussi le nom de la rue Pierre Leroux (7e), cet autre socialiste ayant notamment écrit que le juif est « odieux par son esprit de lucre et de spoliation ». Ou encore la rue Joseph Proudhon (12e), lequel évoque en son temps « cette race qui envenime tout, en se fourrant partout (…) Le juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie, ou l’exterminer ».3 Même sort pour la rue George Sand (16e), la place Jacques Bainville (7e), la rue Charles Fourier (13e), la rue Gustave Le Bon (14e), l’avenue Pierre Loti (7e) ou encore le boulevard Auguste Blanqui (13e). Tous ont flirté avec l’antisémitisme, au même titre que Georges Bernanos, dont l’avenue dans le 5e arrondissement pourrait du coup être renommée avenue du Bouchon.

    La rue des Goncourt (11e) est un trop bel hommage à ces deux grands amis d’Edouard Drumont, fondateur de la Ligue antisémitique de France, à qui l’antidreyfusard Alphonse Daudet prête de l’argent afin qu’il publie à son compte le pamphlet La France Juive. Je suggère par conséquent que la rue Daudet (14e) s’appelle désormais la rue de la double file. Pas de quartier non plus pour le dialoguiste Michel Audiard, qui écrit des textes antisémites dans des revues collabos. On pourrait rebaptiser la place qui porte son nom dans le 14e : place des Cons qui osent tout.

    Que penser de cette statue qui trône sur le Sacré-Cœur, celle de Saint-Louis, le roi de France qui impose en 1269 le port de la rouelle, ce sinistre avant-goût de l’étoile jaune ? Ou encore du lugubre boulevard Voltaire (11e), futur Boulevard de l’heure de pointe ? En plus d’être antisémite, l’auteur de Candide devient à l’âge de 50 ans l’amant de sa nièce et affiche pleinement ses préjugés homophobes, assimilant la pédérastie à « un attentat infâme contre la nature », « une abomination dégoûtante » et une « turpitude ». Bel exemple pour notre jeunesse ! Pour couronner le tout, Voltaire est aussi férocement islamophobe et traite Mahomet d’« imposteur », de « fanatique » ou encore de « faux prophète ».

    A ce sujet, j’ai le regret de vous informer que les rues de Paris sont pavées d’islamophobes en tout genre. C’est notamment le cas des rues de Tocqueville, Flaubert et Alfred de Vigny, toutes situées dans le 17e arrondissement. Pourquoi ne pas les rebaptiser rue Edwy Plénel, rue Caroline de Haas et rue Clémentine Autain, des personnalités progressistes peu suspectes d’islamophobie ? Pour les mêmes raisons, changement de nom impératif pour le lycée Condorcet (9e), l’école primaire Bossuet (6e), la rue Chateaubriand (8e), l’avenue Winston Churchill (8e), la rue Ernest Renan (15e) ou encore la promenade Claude Levi-Strauss (13e).

    Ce funeste catalogue est encore long, car Alain n’est pas le seul à s’être acoquiné avec l’occupant sous le régime de Vichy. Jean Cocteau et le sculpteur Paul Belmondo ont chacun leur rue dans la capitale. Non loin de la rue Pavée (4e), que l’on pourrait renommer rue Pavée de bonnes intentions, Tino Rossi dispose d’un jardin à son nom, quai Saint-Bernard (5e). Maurice Chevalier, qui chante pour les troupes de Vichy à Tunis et régulièrement pour Radio Paris (avec Fernandel) possède une place éponyme dans le 20e. Tout comme Edith Piaf, qui chante à l’ambassade d’Allemagne et part même faire entendre sa voix dans le Reich hitlérien en compagnie de Charles Trénet, lequel porte le nom d’un jardin du 13e. A la Libération, l’interprète de « Douce France » se voit d’ailleurs infliger dix mois d’interdiction professionnelle par les comités d’épuration.

    Toujours dans le 13e arrondissement se trouve la rue Jean Giono, une des voix de Radio Paris, célèbre pour avoir déclaré : « Je préfère être un Allemand vivant qu’un Français mort. » A la Libération, l’auteur du Hussard sur le toit est inscrit sur la liste noire du Comité national des écrivains, issu de la Résistance. Je propose que cette rue soit illico rebaptisée rue des travaux permanents. La rue Louis Lumière (20e) pourrait devenir la rue du Point mort. L’un des précurseurs – avec son frère Auguste – du cinéma n’a jamais caché sa sympathie pour Mussolini et pour le Maréchal, ce qui lui vaut d’être décoré de la Francisque. D’ailleurs, puisqu’on évoque le sujet, la plus grande bibliothèque de la capitale porte le nom d’un autre décoré de la Francisque aux amitiés parfois douteuses. Trouvez-vous cela normal madame la maire ?

    Un grand coup de balai est nécessaire, comme vous pouvez le constater. Mais à l’heure où la colonisation est « un crime contre l’humanité », dixit notre président de la République, comment expliquer que Jules Ferry soit sur le fronton de tant de nos écoles ? Surnommé « Tonkinois » par ses adversaires politiques, ce colonialiste déclare en juillet 1885, à l’Assemblée nationale : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » Je suggère que le boulevard Jules Ferry (11e) s’appelle désormais sobrement le boulevard des Rats et que l’avenue Victor Hugo (16e) – qui soutient la politique coloniale au nom des droits de l’homme – soit rebaptisée avenue de l’Asphyxie.

    La place Che Guevara – je sais que vous l’aimez bien madame la maire – pourrait remplacer dans le 11e la place Léon Blum, lequel déclare en 1925 à la Chambre des députés : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture. » Il est également choquant, en 2018, que nos anciens gouverneurs ou administrateurs coloniaux (Armand Rousseau, Doumer, Dupleix, Faidherbe, Lyautey ou encore Gallieni, qui instaure le travail forcé des indigènes à Madagascar) soient autant mis à l’honneur à travers nos rues, avenues, stations de métro, édifices publics et statues. Il existe même une avenue (13e) et un stade (16e) au nom de Pierre de Coubertin, ce baron réactionnaire et misogyne (il est opposé à la participation des femmes aux JO) qui affirme : « Dès les premiers jours, j’étais un colonialiste fanatique. » Ou encore : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. »

    Pour les mêmes raisons, il semble urgent de renommer le lycée (14e) et la rue (11e) Paul Bert, ainsi que la Place Edouard Herriot (16e). Celui qui est à l’origine de l’expression « Français moyen » se prononce contre l’égalité des droits politiques pour les populations de l’Empire, en août 1946 : « Si nous donnions l’égalité des droits aux peuples coloniaux, nous serions la colonie de nos colonies ! » Pour des raisons évidentes, je préconise aussi que la rue de la Pompe (16e) soit déplacée dans le 15e, à la place de la rue Félix Faure, qui meurt dans des conditions scabreuses quelques années après avoir participé à l’expansion coloniale, notamment à Madagascar.

    Dans la foulée du Cran, qui appelle à déboulonner les statues de Colbert, lequel élabore en son temps la première mouture du Code noir, il me semble judicieux d’en faire de même pour le monument du 12e qui célèbre, en face de l’ex-musée des colonies (heureusement débaptisé depuis) Jean-Baptiste Marchand, ce lieutenant qui participe à la conquête coloniale du Soudan français (Mali) et commande la mission Congo-Nil. Idem pour la statue de Napoléon Bonaparte qui s’affiche fièrement aux Invalides. Dans une ville qui s’honore de servir les valeurs humanistes de paix, de fraternité et de vivre ensemble, vous m’accorderez que célébrer ainsi un tyran qui met l’Europe à feu et à sang et rétablit l’esclavage fait un peu désordre.

    Au XXIe siècle, pourquoi cette capitale mondiale du progressisme que vous incarnez si bien, madame la maire, est-elle toujours parsemée de noms d’artères célébrant des maréchaux ou généraux d’Empire, tous complices de cette boucherie morbide ? Certains de vos amis politiques ont bien compris que commémorer, c’est aussi quelque part un peu célébrer, comme la récente polémique sur Charles Maurras l’a souligné. Du coup, que penser de toutes ces rues ou stations de métro qui portent le nom de batailles sanglantes. C’est en assistant à l’horrible carnage de Solferino (7e) qu’Henri Dunant a l’idée de créer la Croix Rouge. Je vous laisse toutefois le soin de débaptiser ou non le centre de gérontologie du 16e qui porte le nom de ce Suisse illustre, Dunant ayant été condamné pour faillite frauduleuse en 1867…

    L’exigence d’exemplarité qui est la vôtre doit aussi vous interroger sur la pertinence de la place Paul Verlaine (13e), un soudard névropathe qui tire à bout portant sur Rimbaud et tente plusieurs fois d’étrangler sa mère. Le boulevard Beaumarchais célèbre un marchand d’arme, la rue François Villon un voleur et le meurtrier d’un prêtre, et Gustave Courbet fait abattre la colonne Vendôme durant la Commune. Par souci de simplification administrative je propose que cette rue du 16e soit rebaptisée rue Julien Courbet.

    Une rue Jean Bart (6e) et une rue Surcouf (7e) célèbrent des corsaires. Pourquoi pas une rue du capitaine Crochet et une impasse Barberousse pendant qu’on y est ? La rue Jean-Jacques Rousseau (1er) porte le nom d’un homme qui abandonne tous ses enfants à la naissance, la rue Jean Mermoz (8e) rend hommage à l’un des dirigeants des Croix de Feu (du colonel de la Rocque) qui sera même célébré par le régime de Vichy. Sigmund Freud, ce psy cocaïnomane qui signe une dédicace personnelle à Mussolini porte le nom d’une rue du 19e, que je vous propose de renommer rue Gérard Miller. Enfin, quelque part entre la rue Brisemiche, la rue de la Grande Truanderie et la rue des Deux Boules se trouve la rue de Turenne (3e-4e), responsable notamment du Ravage du Palatinat en 1674. La rue du Camion de livraison me semble plus appropriée.

    Ne prêtez pas attention, madame la maire, à tous ces pisse-froid qui vous désapprouvent (parce que vous êtes une femme), qui prétendent que vous allez encore trop loin, que vous ouvrez la boîte de Pandore, que la vertu est moins le contraire d’un vice qu’un juste milieu entre deux vices opposés. Vous avez maintes fois démontré que vous n’étiez pas du genre à transiger et vous avez de nouveau l’occasion de marquer de votre empreinte l’histoire de notre belle ville. Je compte sur vous, les Parisiens aussi.

    Franck Crudo Journaliste. Il a notamment participé au lancement du quotidien 20 Minutes en France début 2002 et a récemment écrit pour Contrepoints

     Site : Causeur
  • Pour se souvenir

    Denoix de Saint Marc.jpg

    Lisez ce très beau discours prononcé en décembre dernier lors de la rentrée solennelle de la Conférence du Stage (c’est la grande fête annuelle des Avocats à laquelle viennent assister des représentants des Barreaux du monde entier - 1 000 personnes environ) par le premier secrétaire ; la tradition veut que le 1er secrétaire fasse l’éloge d’un personnage célèbre, et le second secrétaire relate un procès tout aussi célèbre.

     

    Mère, voici vos fils et leur immense armée.

    Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

    Que Dieu, mette avec eux un peu de cette terre

    Qui les a tant perdus, et qu'ils ont tant aimée.

    Tu as raison, c’est drôle un nom de famille.

    Parfois ça ne veut rien dire mais ça dit tellement de choses sur celui qui le porte.

    Un patronyme on le reçoit à la naissance, on le transmet un peu plus tard, on en est pas vraiment propriétaire.

    Du coup, c’est précieux, ça s’entretient ; c’est la dernière richesse de celui qui n’a rien, et tant qu’on a un nom, on est encore, quelqu’un.

    Chez nous tu vois on en évoquait plein des noms tout le temps : Nom de scènes, de plume, d’emprunt, des noms à coucher dehors, de jolis noms qui rappelaient des comptoirs et des rivages lointains.

    Bon faut dire qu’à la maison, y avait des noms qu’on n’avait pas le droit de prononcer en vain ; et bizarrement, qu’on prononçait souvent, en vain.

    Et parmi tous ces patronymes l’un d’entre eux m’étonnait par sa sonorité, c’était un nom étrange et à rallonge, qui ne m’était pas familier, il ne ressemblait pas à ceux qu’on entendait.

    Et pourtant sa seule évocation, suggérait qu’il recelait des trésors.

    Denoix de Saint Marc ! Un drôle de nom celui d’un chevalier d’un corsaire ou d’un aventurier.

    Quand on est grand on le sait, Denoix de Saint Marc, c’est un nom de Ministre ou de commission, un nom qui fleure bon l’administration.

    Bref ! Denoix de Saint Marc c’est un nom de gens sérieux un nom de gens bien …

    Un nom, pour lequel on fait des éloges, pas des procès.

    Et pourtant !! Ministère Public contre Denoix de Saint Marc, ce procès là j’le connais par cœur, je le connais si bien que j’en ai presque des souvenirs,

    Ecoute, écoute le grésillement des transistors.

    "Non rien de rien, … »

    21 avril 1961, depuis quelques mois on diffuse cette chanson ; Edith Piaf l’a dédiée aux légionnaires engagés en Algérie depuis 7 ans déjà.

    Dans les maisons bourgeoises, on entend des airs de swing et de jazz qui se mêlent aux chants traditionnels arabo-andalous que crachent les gargotes alentours.

    Soudain, la musique s’arrête et la radio éructe un message incompréhensible

     « Le 1e REP quadrille Alger avec à sa tête le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, le Général de Gaulle ! déclare l’état d’urgence ! ». Le reste des noms et des informations se perd au milieu des ondes.

    A Bordeaux un ancien résistant se souvient d’un jeune camarade idéaliste.

    A Rennes, et à Paris des anciens déportés revivent avec émotion une nuit de décembre 1943.

    Un jeune partisan vietnamien réchappé miraculeusement de l’enfer des vietminh lui ! pense à ce commandant rencontré dans les vallées du Tonkin.

    Ce 21 avril 61, le Général Challe arrivé clandestinement à Alger avait convoqué Hélie Denoix de Saint-Marc pour lui révéler son plan, et lui proposer de prendre part à un coup d’État.

     « Notre action n’a rien de fasciste ou d’antidémocratique, nous souhaitons contraindre De Gaulle à revoir sa position et à négocier. »

    Denoix de Saint-Marc a 39 ans, l’acte est grave quelles qu’en soient les raisons, il le sait bien. Pourtant en moins d’une heure son choix est fait, il prendra part au putsch. Ce soir-là il réunit ses hommes et leur dévoile le plan, pas un ne refuse.

    Ni dans les marches ni dans le danger, ni même dans les défilés, personne ne sépare la légion.

    En une nuit le 1er REP s’est emparé des places fortes, l’aéroport, l’hôtel de ville, la radio.

    Challe prend la parole : « Je suis à Alger pour tenir notre serment, celui de garder l’Algérie. L’armée ne faillira pas à sa mission et les ordres que je vous donnerai n’auront jamais d’autres buts. »

    En réalité, De Gaulle à Paris est serein, il sait tout du complot, il sait que Challe n’a pas d’appui et que le projet est voué à l’échec. Il laisse faire, le coup est un prétexte idéal pour s’arroger les pleins pouvoirs, et déclarer l’Etat d’urgence.

    Le lendemain il prononcera pour la forme une allocution évoquant à tort « un quarteron » et non un quatuor « de généraux en retraite ».

    Retiens, le pouvoir, c’est d’abord une parole, une voix.

    Le coup est un échec, les putschistes sont lâchés ; les soldats doivent déposer les armes et rentrent dans leur caserne. Ils sont immédiatement mis aux arrêts, et transférés au fort de Nogent.

    Le soir les gardiens les entendent chanter à tue-tête cette chanson de la môme dont ils ont amendé quelques strophes.

    « Ni le bien qu’on m’a fait, ni la prise du corps d’Armée d’Alger. »

    Sous le feu, quand un camarade tombe, en marchant, et même au fond d’une geôle, à la légion ! On chante !

    L’officier lui, est loin de ses hommes.

    5 juin 1961 Imagine, Paris, l’île de la cité,

    Imagine, une salle comble, on est venu de partout pour voir l’homme que le Roi veut déshonorer.

    Le procès passionne autant qu’il divise et la beauté du lieu elle, tranche avec l’ambiance de la salle.

    Les hautes fenêtres laissent passer la lumière d’un bel après-midi ; au plafond, une toile de Bonnat, la Justice pourchassant le crime.

    La salle d'audience de la 1èrevChambre de la Cour d'appel de Paris est un choix qui ne doit rien au hasard. L’endroit est si beau et si solennel qu’aujourd’hui encore Magistrats, avocats et greffiers y prêtent serment.

    Cette salle c’est un symbole, 15 ans plus tôt on y avait condamné Laval et Pétain.

    C’est ici qu’on juge les traitres.

    Depuis un mois on s’affaire, en 30 jours à peine, tout a été refait pour l’occasion.

    Là des spots de lumières au cas où les audiences viennent à s’éterniser, ici des micros pour les témoins.

    Pas de place pour le doute, tout le monde doit comprendre de quel côté se trouve la justice.

    Transféré depuis la prison de la santé dans un camion grillagé, Hélie Denoix de Saint Marc est entravé, et pourtant les quelques escortes qui le croisent se mettent machinalement au garde à vous.

    Ses grands yeux bleus scrutent la salle, il n’a pas peur.

    A la Légion on ne baisse jamais la tête ni devant la mort, ni devant Dieu.

    Fils d’avocat, il le sait bien, la justice a quelque chose de théâtral : il faut humilier l’accusé, le contraindre à la pénitence.

    Mais l’officier refuse la mise en scène imposée

    Béret vert, uniforme d’apparat, et décorations sur la poitrine, pas question de perdre la face dans cette passe d’arme, dans ce duel entre l’épée et les robes.

    Tant pis pour le résultat.

    A côté du décorum, le verdict non plus n’est pas négligé.

    Tout a été pensé, réfléchi pour aboutir à une condamnation exemplaire.

    L’institution d’abord, au lendemain de la reddition De Gaulle commande un « Haut Tribunal militaire » sorte de juridiction ad hoc pour juger les félons.

    Pas de recours possible, le Haut Tribunal militaire juge en dernier ressort.

    Retiens ! La justice politique ne se déjuge jamais, elle ne supporte pas la contradiction. Seul espoir envisageable, une grâce absurde présentée à celui-là même qui avait créé cette institution.

    En un mois à peine l’instruction, le déféré, l’acte d’accusation, tout est bouclé sur ordre, les rares interventions des juges ne sont que de pure forme.

    Retiens dans les procès politique c’est le Prince qui juge pas la justice.

    Le Tribunal aussi est composé sur ordre,

    Maurice Patin qui officie habituellement à la Chambre criminelle de la Cour de cassation est choisi pour présider les débats, il est flanqué d’éminents juristes des Présidents de Cour d’appel, et de militaires de haut rang.

    Quelques jours plus tôt on avait déjà jugé Challe et Zeller les architectes du putsch.

    Le cas Denoix de Saint Marc lui, est différent, il n’a pas le profil convenu du réprouvé ; il n’est ni un idéologue ni un factieux.

    Le Président Patin pose quelques questions pour la forme parce qu’il faut bien faire semblant toujours le même rituel:

    • Nom : Denoix de Saint Marc
    • Prénom Marie Joseph Hélie
    • Avez-vous déjà été condamné ?
    • Oui par les Allemands.

    Patin est furieux, cette marque d’arrogance, n’annonce rien de bon. Il reste pourtant impassible pas question d’engager un débat sur la légitimité des causes que chacun défend. Il faut absolument éviter que le putsch ait son martyr ou son héros.

    C’était pourtant juste, issu d’une vieille famille du Périgord, Hélie Denoix de Saint Marc n’a que 18 ans lors qu’indigné par la défaite, il entre en résistance.

    Ici même dans cette salle nombre d’anciens camarades de toutes tendances politiques confondues sont venus témoigner pour dire qui est Hélie Denoix de Saint Marc. Les témoignages s’enchainent chacun raconte ce qu’il sait de l’accusé. Par petite touche, un portait, se dessine.

    Monsieur le Président nous avons rencontré Hélie Denoix de Saint Marc une nuit de juillet 43.

    Alors que nous tentions de rejoindre la France libre nous avons été dénoncés par notre passeur, arrêtés, livrés à Gestapo puis déportés dans des wagons plombés, envoyés au camp Buchenwald et affectés dans un camp de travail.

    Buchenwald, une longue valse avec la mort.

    Dans cet enfer, on perd son nom, on n’est plus personne

    Hélie Denoix de Saint Marc lui, a disparu : Il n’est plus que le Matricule 20543.

    Enfin, lorsque ce 11 avril 45, les américains libèrent le camp, ils découvrent des cadavres entassés dans des fausses communes à peine recouverts par la terre.

    Et pourtant, du bout du camp émanent des râles d’agonie.

    Les libérateurs aperçoivent les corps décharnés de ces vivants en sursis. Saint Marc est de ceux-là, gisant inconscient parmi les mourants dans cette baraque putride.

    23 ans, 42 kg, rongé par la dysenterie, il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son nom.

    30 survivants sur un convoi de 1 000 déportés ; renvoyé chez lui, il n’en parlera plus.

    Et comme pour conjurer le sort il intègre l’école des officiers de St Cyr, et choisit de commander des régiments de la légion étrangère dont le gros des troupes est composé d’anciens de la Wehrmacht de la SS.

    Pas le temps pour la rancœur ou la haine. La légion est une patrie, où l’on pardonne presque tout .

    « Monsieur le Président ! Notre génération n’a pas connu de valeur fixe nous avons appris à nous fier à notre conscience seule ; cela avait conduit notre camarade en déportation en 43, cela le conduit aujourd’hui à la prison de la Santé. »

    A la barre on évoque également l’Indochine et ses traumatismes, des mois à sillonner un pays, à former des partisans contre les Vietminh à se battre et à mourir avec eux.

    Et puis un jour fin de mission. Ordre d’évacuer la zone. « Jamais, jamais nous n’oublierons l’incompréhension et la peur sur les visages des villageois à l’annonce de notre départ. Le cauchemar des coups de crosse sur les doigts des irréductibles incrédules s’accrochant aux rebords des camions français.

    Des coups de crosses sur les doigts de nos frères d’armes, finissant par lâcher pour s’écraser dans la poussière ».

    « C’était les ordres ! ».

    Pour le Général Ingold membre du jury, chancelier de l’ordre de la Libération, déporté-résistant et Gaulliste de la première heure, cette histoire a quelque chose de familier.

    Sollicité quelques jours plus tôt par des proches de Saint Marc, Ingold avait accepté d’intercéder en sa faveur à condition qu’il fasse pénitence et présente ses regrets.

    L’accusé avait remercié ses amis mais catégoriquement refusé. « Je ne regrette rien, j’ai agi en conscience, et je le dirai à l’audience ».

    Dans son coin, l’Avocat Général reste silencieux, il note méthodiquement ce qui est dit en attendant son heure.

    Jean Reliquet n’a pas été choisi au hasard ;

    Ancien procureur général à Alger, il a parfaitement en tête, les enjeux historiques liés à ce procès.

    L’Algérie. Une terre meurtrie, une terre qui mange ses enfants.

    Des attentats, dans les cinémas, aux terrasses de cafés, dans les salles de concert,

    On tue pour trois lettres,

    M.N.A.,

    F.L.N.,

    O.A.S.

    On tue pour venger Guelma, on tue pour venger Sétif, on tue pour la Nation, on tue pour être libre sur sa terre.

    On tue au nom du tout puissant du miséricordieux ; on guillotine, aussi, au nom de la France.

    Imagine une guerre où l’ennemi est sans uniforme agissant parfois sous le masque d’un vieillard, d’une jeune fille ou d’un enfant.

    La grande muette veut faire parler, elle torture.

    Pour Reliquet, cette pratique est indigne de la République, il alerte ses supérieurs, interpelle sa hiérarchie.

    Aucune réaction, l’homme est seul avec ses convictions, les impératifs sécuritaires l’avaient emportée sur ceux de la justice.

    L’épée l’avait emporté sur la robe.

    Retiens bien ! L’histoire finit toujours par condamner les peuples, qui sacrifient leur droit pour leur sécurité.

    Appelé pour rétablir l’ordre et la souveraineté nationale De Gaulle avait fait volteface, pour lui l’égalité risquait d’entrainer un exode massif des algériens en métropole.

    « La France est un pays de clocher, hors de question de rebaptiser Colombey ».

    Seule solution rationnelle : l’indépendance.

    La métropole le soutiendra, elle a les yeux rivés vers l’Amérique et la consommation elle se désespère de voir sa jeunesse périr dans une guerre qui ne dit pas son nom L’Armée ne comprend pas.

    Depuis sa cellule, l’accusé lui, a préparé une déclaration

    « Monsieur le Président Ce que j’ai à dire sera simple et court. Depuis mon âge d’homme, j’ai vécu pas mal d’épreuves Résistance, Gestapo, Buchenwald, l’Indochine, Suez et l’Algérie ».

    Saint Marc explique comment on en arrive là, comment on passe d’officier exemplaire à celui de soldat perdu.

     « Un jour, on nous a dit qu’il fallait envisager l’abandon de l’Algérie. L’angoisse a fait place au désespoir et nous avons pleuré en nous souvenant de l’évacuation de la Haute-Région, Diên Biên Phû, l’entrée du Vietminh à Hanoï, des villages abandonnés et des habitants massacrés ».

    Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique, à tous ceux qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient une mort affreuse. Nous pensions à notre honneur perdu.

    On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier, pas de se dédire, de tricher ou de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline.

    Depuis quinze ans, je suis Officier de Légion. j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé. C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril, j’ai fait mon libre choix.

    Terminé, Monsieur le président. »

    Patin reste impassible pas question d’accorder à cet instant une quelconque solennité

    Ironie de la scène la justice est aux ordres, le militaire lui, est libre.

    Les consignes sont presque dictées pas d’acquittement.

    L’Avocat Général Reliquet, l’homme qui s’est opposé à la torture et dressé contre l’armée tient peut-être sa revanche.

    Depuis des jours il est encouragé par sa hiérarchie, et par les plus hautes personnalités pour requérir une peine exemplaire.

    Dans cette pièce commandée par De Gaulle il joue le dernier acte.

    Messmer alors Garde des sceaux le convoque ; lui parle des intérêts de la Nation et du danger que représentent les fanatiques.

    Retiens ! On invoque toujours les intérêts de la nation pour insulter la justice

    On lui enjoint de requérir une peine de 20 ans

    20 ans pour punir, pour venger un affront.

    20 ans pour effacer une cause et un nom.

    Problème : Reliquet, croit au droit pour tous et en tout temps en Algérie contre le FLN et les communistes, en métropole contre les putschistes, il pense que Code pénal est suffisant et qu’on n’a pas besoin de loi d’exception pour satisfaire les puissants ou l’opinion publique.

    La peine envisagée contre Denoix de Saint Marc n’est ni juste ni adaptée.

    Puisque Reliquet s’entête Michelet Ministre des armées et Messmer lui ordonnent par courrier de requérir la peine évoquée. Pas d’objection possible les ordres sont les ordres et il faut obéir.

    Tant pis, l’Avocat Général se lève prend un bloc de feuille et s’approche du Président.

     « Article 33 du Code de procédure pénale le Ministère Public est tenu de prendre des réquisitions écrites conformes aux instructions qui lui sont données,

    Voici mes conclusions. »

    Posant le tas de feuille sous le nez du Président, il poursuit immédiatement

     « Elles sont fidèles aux consignes qui m’ont été données vous y trouverez la peine exigée… »

    « J’entends pourtant, au terme du même article conserver ma liberté de parole… et requérir autrement »

    « La plume est serve certes, mais la parole est libre »

    L’instant est rare et surprenant on n’a presque jamais vu ça.

    Les murmures de réprobation dans la salle laissent à présent place à un brouhaha.

    « Silence ! Silence dans la salle ! »

    Patin réprouve manifestement la démarche de Reliquet qui enchaine :

    « La faute si lourde soit elle, ne saurait effacer 20 ans d’héroïsme ».

    Il faut une peine juste et adaptée, juste et adaptée.

    « 4 à 8 ans de réclusion criminelle ».

    Et Reliquet de conclure « beaucoup plus que cette peine l’abandon du métier des armes sera une sanction bien plus terrible pour ce soldat héroïque ».

    A ce moment précis l’espoir est permis, Reliquet semble avoir entrouvert la porte et la défense tient quelque chose.

    Le mot acquittement se murmure dans la salle.

    L’instant est incroyable !!

    Au tour de la Défense de prendre la parole, les chances sont minces, mais il faut s’engager dans chaque interstices tout exploiter, ne rien laisser au camp d’en face.

    Cette plaidoirie je la connais par cœur !

    La procédure d’abord ! Un Tribunal spécial, c’est une marque de défiance envers le peuple.

    L’accusé comparait devant un Tribunal fantoche créé par l’article 16 spécialement pour punir et jeter l’anathème.

    Quelle différence avec Riom, ou les sections spéciales ? Par sa forme et par son but il est discrédité.

    De plus comment considérer ce jury comme impartial et ce procès comme équitable alors qu’on a déjà condamné Challe et Zeller quelques jours plus tôt pour les mêmes faits.

    Les faits ! La Vème République est un coup d’État née d’un coup d’État ; le pouvoir a sciemment laissé faire pour asseoir une légitimité qui lui faisait défaut et engager des réformes institutionnelles.

    Le putsch avorté a été instrumentalisé pour servir les intérêts du pouvoir en place.

    Les faits encore ! l’homme a agi par fidélité à un serment, redoutant nous dit-il un massacre à venir.

    L’histoire dira comment la France aura traité les pieds noirs et les harkis.

    Un mot pour les juges enfin, leur rappeler que 20 ans plus tôt ces militaires, avaient eux-mêmes désobéis.

    Un mot pour l’homme peut être aussi enfin, la vie d’Hélie Denoix de Saint Marc est une tragicomédie qui veut qu’au gré des caprices des puissants, on porte pour les mêmes faits,tantôt un uniforme d’officier et tantôt celui  d’un bagnard.

    Mais rien de tout cela n’a été dit.

    Cette plaidoirie c’est la mienne.

    On avait laissé à l’accusé deux jours seulement pour choisir son conseil, deux jours pas plus.

    Jacques Martin-Sané un fidèle du Maréchal s’était proposé spontanément ; les proches de Saint Marc l’avaient pourtant mis en garde sur le profil de son avocat.

    Qu’importe, il avait donné sa parole d’officier.

    Me Martin-Sané n’a pas saisi la main tendue par le parquet, et s’est contenté d’une plaidoirie grandiloquente et un peu surannée pour réclamer l’absolution.

    Peut-être n’avait-il pas vraiment compris qui, était Hélie Denoix de Saint Marc.

    Oui je sais le soleil se couche, mais écoute encore un peu.

    Imagine la Cour des Invalides, des hommes en Képi blanc au garde à vous, réunis autour d’un vieil homme.

    Cassée par les rhumatismes la silhouette a perdu de sa superbe, mais le regard lui, est resté le même.

    Ses grands yeux bleus, scrutent l’horizon.

    Déporté à 20 ans, dégradé, et emprisonné à 40, Hélie Denoix de Saint Marc a été successivement gracié, amnistié, puis réintégré dans son grade de commandant.

    Non par décision de justice, mais par décrets successifs ; des caprices de Prince.

    Aujourd’hui, 28 novembre 2011, il est fait Grand-croix de la légion d’honneur. « À titre militaire et au titre de l'Algérie ».

    Soudain tout le monde se fige.

    Aux morts !

    A quoi pense-t-il ?

    Quelques vers de Péguy que je t’ai récité sur les fils et sur la terre,

    Une peine de 10 ans prononcée à la hâte ce 5 juin 1961, A tous ces hommes morts pour la France, par la France.

    Ministère Public contre Denoix de Saint Marc, c’est l’histoire d’un procès qui n’aura duré qu’une après-midi et le procès d’une histoire, une histoire d’homme aussi.

    Tu as raison c’est drôle un patronyme mais ça dit tellement de choses sur celui qui le porte.

    Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon père me contait ce récit, peut-être qu’avocat lui-même, il me donnait tout simplement une leçon d’homme et de justice.

    Peut-être aussi, parce que là-bas dans un vieux cimetière près de Constantine notre nom, est encore inscrit sur quelques pierres tombales laissées à l’abandon.

    Un nom enraciné dans une terre qu’il n’a jamais revue que je ne connais pas et dont je me souviens.

    Ce que je sais en revanche c’est que cette histoire tu la raconteras à ton tour, en lui donnant le sens que tu voudras.

    Il est tard, maintenant, dors mon fils

  • Hélène Carrère d’Encausse : un autre regard sur la Russie de Poutine

     

    Carrère d'Encausse Hélène.jpg

     

    Difficile de trouver en ce moment dans nos médias un commentaire, un mot, une tendance favorable ou au minimum objectif à propos de Poutine.

    Vincent Trémolet de Vilers a publié pour le Figaro une longue et passionnante interview d'Hélène Carrère d'Encausse qui offre (enfin) une autre perspective.

    Un document un peu long, mais la finesse d'une analyse ne se réduit pas à des slogans médiocres comme nos politiciens nous y habituent trop souvent.

    La Russie est-elle encore une démocratie ?

    Lorsque nous parlons de démocratie, nous le faisons avec un regard français, forts d’un siècle et demi d’expérience démocratique. La Russie quant à elle n’a connu que deux brèves tentatives de démocratisation : d’abord entre 1860 et 1880, quand Alexandre II a voulu, ayant aboli le servage, créer des pouvoirs locaux, les zemstvos, son assassinat en 1881 y mit fin. Après la révolution de 1905, il y eut l’amorce d’un système de monarchie constitutionnelle, condamné dès 1917 par la révolution. Ce n’est qu’en 1991 que la Russie instaure la démocratie ! Vingt-cinq ans, cela ne pèse pas bien lourd au regard d’une histoire millénaire ! Pourtant, depuis 1993, la Russie s’est dotée d’une Constitution et d’institutions démocratiques. Cette Constitution de 1993 a été rédigée avec l’aide de grands constitutionnalistes français, et Vladimir Poutine s’est refusé à la modifier en 2008 pour pouvoir prétendre à un nouveau mandat en dépit d’un accord populaire réel sur ce point. À partir de là, nous entrons dans un autre débat : celui du fonctionnement des institutions et de la conception de la démocratie des dirigeants. La situation de la Russie est très particulière : l’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler.

    Le but était d’installer un État fort ?

    En arrivant au pouvoir, Poutine a rendu publics ses objectifs prioritaires. D’abord sauver la Russie, telle qu’elle était sortie de la décomposition de l’URSS, et préserver l’État, qui n’existait presque plus, d’un effondrement total. Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire. Un pouvoir se réclamant des valeurs traditionnelles de la Russie, l’idée russe, la puissance, le sens de l’État et la solidarité sociale.

    Quels sont les modèles de Poutine ?

    Le premier modèle dont il s’est réclamé était Pierre le Grand, l’homme de la volonté d’ouvrir la Russie à l’Occident et d’occidentaliser son pays. C’est ce qu’a essayé de faire Vladimir Poutine jusqu’en 2004. Puis d’autres figures ont gagné en importance dans son discours : Stolypine, premier ministre de Nicolas II, qui fut l’homme de la transformation sociale de la Russie et du développement de la propriété privée ; mais aussi, d’une certaine façon, Alexandre III, qui disait que les meilleurs alliés de la Russie étaient « sa flotte et son armée ». Mais c’est surtout le projet de Pierre le Grand de construire un État russe, et le rêve de puissance, développé par tous les tsars, qui inspirent aujourd’hui Vladimir Poutine. Rappelons qu’il manifeste peu de sympathie pour Lénine dont il n’a même pas inauguré l’exposition lors du centenaire de la révolution. Il se réclame en revanche clairement et toujours du passé impérial.

    Est-il nostalgique de l’ère soviétique ?

    Il est courant de citer, à ce sujet, la phrase bien connue de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur ; celui qui souhaite son retour n’a pas de tête. » Mais ce n’est pas réellement le système soviétique qu’il regrette, c’est la puissance internationale de son pays et le prestige acquis par son rôle décisif dans la victoire sur le nazisme. Pour le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les chefs d’État occidentaux ont refusé de participer aux commémorations à Moscou, de même que Poutine n’a pas été invité à célébrer la libération d’Auschwitz, qui était pourtant le fait des troupes soviétiques… Cependant on ne peut contester que son premier mandat a été ouvert sur le monde occidental, Vladimir Poutine entendait alors coopérer avec l’Union européenne et il a soutenu la création de quatre espaces de coopération – économie, recherche, justice et sécurité, sécurité extérieure – qui ouvraient de vastes perspectives au développement des relations Europe-Russie. De même, il a envisagé une participation de son pays à l’Otan et, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il a spontanément offert son aide aux États-Unis et leur a ouvert des moyens stratégiques de riposte. Mais les révolutions de couleur de 2003-2004 – « révolution de la rose » en Géorgie et orange en Ukraine – ont brisé cet élan. Poutine y a vu une intervention des États-Unis à la périphérie de la Russie et la volonté d’en éloigner des pays de l’ex-URSS. Moscou entre alors dans une période de confrontation dont les projets de coopération Europe-Russie seront victimes.

    A-t-il transformé son pays ?

    Certainement, même s’il y a des zones d’ombre. À son actif, on peut lui attribuer le mérite d’avoir sauvé l’espace russe de la désagrégation en brisant la rébellion tchétchène, en rétablissant une certaine paix dans le Caucase du Nord et en remettant le contrôle de la région à Kadyrov. Il a restauré partout l’autorité de l’État après l’avoir reconstruit. Il a par ailleurs opéré une centralisation considérable de l’État. Celle-ci commence dès 2000 lorsque Poutine pour l’unifier crée sept « super-gouverneurs » (polpred) qui mettent un terme au pouvoir exorbitant des gouverneurs des 89 régions du pays. Il a ainsi placé sous contrôle ces gouverneurs, dont il a ensuite réduit l’autorité en supprimant leur élection, qui sera rétablie en 2012, mais avec de nombreuses limitations. Notamment les gouverneurs ne siègent plus à l’Assemblée fédérale et n’ont donc plus d’immunité parlementaire. En revanche, Vladimir Poutine n’a pas réussi à réformer l’économie russe, qui a été dépendante de la rente pétrolière jusqu’en 2014. L’économie n’a été réellement ni diversifiée ni modernisée. Enfin, Poutine n’a pas su réduire la corruption, cette vieille tradition russe qui empoisonne le pouvoir et que Medvedev et lui n’ont cessé de dénoncer. La corruption indigne toujours la société russe.

    Quelle vision Poutine a-t-il des valeurs de la Russie ?

    La question démographique joue un rôle décisif dans ses conceptions morales. Au début des années 2000, la natalité était toujours très basse et la mortalité, notamment masculine, alarmante. L’accent mis alors sur la famille, la mise en place d’une politique nataliste est une réponse à cette urgence, et c’est ce qui explique l’intolérance de Poutine et souvent de la société russe à l’égard des évolutions sociétales occidentales. Ce rejet n’est pas tant le fruit d’une religiosité réelle ou supposée du chef de l’État, mais d’abord d’une nécessité politique. De plus, en matière de valeurs morales et familiales, le système soviétique, c’est-à-dire le Parti, avait toujours prétendu guider les comportements : après 75 ans d’encadrement autoritaire des individus par le système autoritaire, celui-ci s’effondrant brutalement, le pouvoir a considéré que la religion orthodoxe pouvait être comme un substitut permettant de maintenir un certain ordre social et les valeurs dont il se réclame.

    Quid de l’opinion publique russe ?

    Elle a surtout un souvenir horrifié du chaos des années 1990. Elle est donc obsédée par la volonté de voir préserver la stabilité. Certes chaque Russe est favorable à la démocratie, mais ce qui le préoccupe d’abord, c’est de vivre mieux. Or Poutine s’est donné pour objectif majeur pour son prochain mandat de réduire de moitié la pauvreté, tout en garantissant à ses administrés une stabilité politique. Avec Poutine, les Russes espèrent éviter de nouvelles périodes de chaos.

    Quel est son bilan géopolitique ?

    En 1999, les Russes pensaient leur pays comme effacé du monde. Les bombardements de la Serbie en 1999 par l’Otan ont accentué ce sentiment, car la seule chose qu’avait conservée la Russie de son statut de super-grand, c’était d’être membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Or à l’époque, les bombardements ont été décidés sans consultation de l’ONU pour éviter un veto russe. Poutine en a conclu et il l’a répété que sa mission était de rendre à la Russie son statut. C’est ce qu’il a exprimé en 2007 à la Conférence de Munich où il a dit que désormais la Russie devait accorder la priorité à sa sécurité et à son intérêt national. Et c’est ce qu’il a redit le 1er mars 2018 dans son discours à l’Assemblée fédérale. C’est aussi ce que traduit en 2008 la guerre de Géorgie, qui a permis à Medvedev et à Poutine de donner un coup d’arrêt à l’hypothèse d’une entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan, hypothèse inacceptable à la Russie. En Syrie, depuis 2015 Poutine a pris l’initiative, et les bénéfices qu’il en retire pour la Russie sont réels. Les Russes en sont désormais à la troisième manifestation de la démonstration de leur puissance, après la Géorgie en 2008 et le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014. En Syrie, ils ont fait la preuve de leurs capacités militaires et démontré qu’il n’y a pas de solution sans eux au Proche-Orient. En sauvant Bachar el-Assad, Poutine inverse le cours des événements et répète que la stabilité des États est l’arme la plus efficace pour freiner les progrès du terrorisme.

    Comment Poutine répond-il à la question de l’islam ?

    Le pouvoir postsoviétique affiche, dans ce domaine, une réussite remarquable. Les musulmans (environ 15 % de la population de Russie) sont rassemblés dans des régions symboliques, en Tchétchénie, au Nord-Caucase, le long de la Volga, au Tatarstan, qui est véritablement un État musulman prestigieux. Poutine a fait édifier à Moscou « la plus grande mosquée d’Europe », qui rivalise donc avec celle de Saint-Pétersbourg, qualifiée jusqu’à présent de même ! On constate une réelle coopération entre les autorités musulmanes, l’Église orthodoxe et le pouvoir. Enfin, pour l’heure, et malgré la très forte présence à ses abords d’États musulmans agités – Afghanistan notamment – la Russie ne s’inquiète pas de phénomènes extrémistes. Les musulmans sont dans ce pays russes et musulmans, mais surtout citoyens de Russie.

    Certains prêtent à Poutine une influence sur les élections occidentales…

    Il y a beaucoup de naïvetés sur ce sujet. Pour l’élection française, ce qui est avéré c’est que Poutine a reçu Marine Le Pen et que les banques russes lui ont prêté de l’argent pour sa campagne. Pour le reste, quelles ont été les intentions et l’influence réelle, nul ne le sait vraiment. Ce qui est certain en revanche, c’est que la manipulation des élections dans un pays étranger n’est pas une exclusivité russe. En 1996, les États-Unis ont manipulé la réélection de Boris Eltsine et leurs interventions, ou pressions dans maintes situations électorales ne relèvent pas du secret ! Pour ce qui est de la présidentielle américaine, il est incontestable que Poutine s’inquiétait de l’hostilité de Hillary Clinton, et que Trump lui semblait plus proche des intérêts russes, donc certainement plus souhaitable. Cependant, le résultat final est que la Russie est perçue aux États-Unis comme l’acteur premier de la campagne de Trump, ce qui impose à ce dernier une posture hostile à la Russie et entraîne une sérieuse dégradation de la relation Russie – États-Unis.

    Le Royaume-Uni accuse Poutine d’empoisonnements successifs…

    Sur la réalité des empoisonnements et des commanditaires, impossible de se prononcer avec certitude et l’on ne pointe en Occident que « la responsabilité quasi certaine » de la Russie. Mais l’URSS avait une tradition remarquable d’empoisonnement des ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Un historien russe a même assuré que Staline avait fait empoisonner la veuve de Lénine. Durant la guerre froide les incidents du type « parapluie bulgare » n’ont pas manqué. Ce passé inspiré par le « laboratoire des poisons » stalinien, et aussi la riche histoire des espions doubles ou triples « retournés », tout particulièrement en Angleterre, John le Carré est à cet égard un excellent témoin, expliquent la sensibilité et la vigilance britannique aujourd’hui sur le thème. La conséquence en est une dégradation spectaculaire des relations russo-occidentales. Pour autant, évoquer à ce sujet une nouvelle guerre froide est excessif. La guerre des « sanctions » n’a rien à voir avec la menace nucléaire d’hier, elle témoigne de crises récurrentes, du malaise des Occidentaux devant la puissance montante d’une Russie qui revendique le droit à une interprétation souveraine de la démocratie.

    Y a-t-il une volonté d’établir une hégémonie culturelle russe ?

    Dans les années 1990, Eltsine a compté sur une politique d’influence dans les pays de l’ex-Union soviétique pour créer une communauté d’intérêt, à la façon du Commonwealth britannique. Cette politique a complètement échoué. La Communauté des États indépendants n’a qu’une existence réduite, et l’idée d’une zone d’influence postsoviétique à la périphérie de la Russie a périclité. La Russie a aussi essayé de développer un espace de la langue russe, inspiré de la francophonie, sans plus de succès. En revanche, une autre idée, plus récente, est apparue : il s’agit de développer une politique d’influence intellectuelle à travers le monde, étranger historiquement à la Russie. Ainsi l’Institut Pouchkine à Paris est peut-être conçu à Moscou comme une réplique des instituts Goethe dont le prestige et l’influence sont réels.

    Comment jugez-vous les relations entre Macron et Poutine ?

    L’idée d’engager une politique de la main tendue, ou de réconciliation franco-russe en invitant le président russe à Versailles pour l’exposition consacrée à Pierre le Grand était fort subtile. Pierre le Grand lors de son périple français a réconcilié Paris et Saint-Pétersbourg, mis fin à l’ignorance réciproque des deux pays et ouvert à jamais la Russie à l’Occident et à son influence. Le président Macron a probablement à l’esprit une vision nouvelle de l’Europe. Les États-Unis se consacrent désormais à leurs intérêts propres, « America First » selon le président Trump, et l’Europe est davantage livrée à elle-même. L’Europe va, disait le général de Gaulle, de l’Atlantique à l’Oural, aujourd’hui il dirait de l’Atlantique au Pacifique, car c’est vers l’Asie que le poids géopolitique glisse. La Russie est le lien, le pont entre cette Asie triomphante et l’Europe. Ignorer la Russie, lui tourner le dos signifie pour l’Europe se couper de l’Asie, c’est-à-dire rester à l’écart du grand basculement géopolitique du XXIe siècle. Peut-être faut-il regarder les crises actuelles qui nous opposent à la Russie à la lumière de ce bouleversement. Et aussi juger le pouvoir autoritaire de Poutine non seulement à l’aune de nos critères, mais aussi en prenant en considération l’évolution spectaculaire du pouvoir en Chine, pays vers lequel la Russie tend à se tourner dès lors que l’Occident la repousse

  • Charlotte d'Ornellas : "La fidélité orléanaise n’est pas physique, elle est spirituelle"

     

    Très belle tribune de Charlotte d'Ornellas [elle-même choisie pour incarner Jeanne d'Arc en 2002 à Orléans] à propos de la triste polémique sur Mathilde et Jeanne d'Arc :

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    "C’est vrai, Jeanne d’Arc était blanche. Et Mathilde ne lui ressemble pas physiquement. Sur le reste, l’essentiel, aucune candidate ne lui ressemblait plus. C’est l’unique raison pour laquelle elle vient d’être élue (comme toutes celles qui l’ont précédée).

    Personne ne s’intéresse jamais, au niveau national, à ces Fêtes Johanniques. Il a fallu attendre la polémique provoquée par les origines béninoises de cette jeune fille pour que les projecteurs se braquent sur une fidélité populaire aussi ancienne qu’exceptionnelle. Depuis, tout le monde commente ce choix sans trop comprendre le contexte particulier de cette élection. Pour qui n’est pas Orléanais, ne pas connaître les fêtes de Jeanne d’Arc n’est pas blâmable... Mais ne pas chercher à mieux les comprendre avant de polémiquer l’est déjà beaucoup plus.

    Le fait que Mathilde ait des origines béninoises n’a eu absolument aucun impact ni dans sa candidature, ni dans son élection. À Orléans, c’est Jeanne que l’on remercie, et c’est la France que l’on célèbre. Point barre. Ce rappel vaut également pour les journalistes et hommes politiques qui ont immédiatement relevé - pour s’en réjouir - les origines africaines de Mathilde. Ils sont les premiers à « discriminer », qu’ils le veuillent ou non. 

    Car soyons honnêtes jusqu’au bout : la réaction exaspérée de ceux qui ne connaissent pas ces fêtes est à première vue compréhensible, à une époque où l’Histoire de France passe sans cesse devant le tribunal du révisionnisme « antiraciste » ou multiculturel.

    Si ces fêtes étaient en effet la reconstitution d’un tableau historique et que la jeune fille était choisie pour ressembler à Jeanne d’Arc, ce choix serait grotesque. Parce que c’est certain : la petite Lorraine n’avait pas d'ancêtre béninois. C’est d’ailleurs ce qui rend le choix d’acteurs noirs - dont le seul rôle est de ressembler à ceux qu’ils incarnent - pour des rôles historiques européens grotesques.

    Sauf qu’à Orléans, il ne s’agit pas d’une représentation figée mais d’une transmission. Non, Mathilde n’a pas été choisie par volonté d’imposer le métissage comme modèle. Encore moins pour nourrir un mythe multiculturel en France. Bien au contraire : c’est précisément la culture française, l’héritage intact qui est transmis.

    Les exigences pour être choisie sont claires : habiter à Orléans depuis au moins 10 ans, être baptisée catholique, catholique pratiquante, donner de son temps bénévolement pour les autres et avoir compris qui était Jeanne.

    Qui est-elle ? Une jeune fille qui a pris la tête d’une armée pour aller faire sacrer le roi de France à Reims, mettre fin à la grande pitié qui régnait dans le Royaume, et libérer Orléans de l’occupation anglaise. Pour une seule raison : « Dieu premier servi ». Ces fêtes ont ceci de particulier qu'elles ont su garder leur sens à travers les siècles, et tout particulièrement au cœur du nôtre qui s’acharne pourtant à le détruire. 

    Dans le choix de Mathilde, c’est ce sens-là qui a primé. C’est parce qu’elle le sait qu’elle a été choisie. C’est parce qu’elle en vit qu’elle est parfaitement légitime pour le transmettre. Et son image passera, comme pour toutes celles qui l’ont précédée, car à Orléans, seule Sainte Jeanne d’Arc demeure. Cette ville aurait pu se contenter de faire perdurer des fêtes médiévales folkloriques qui auraient perdu leur raison d’être. Elle a choisi la fidélité d’âme. 

    En réalité, cette polémique est bien plus triste qu’odieuse, car elle confond tout. Le multiculturalisme est une idéologie destructrice, et l’immigration massive menace notre pays de dissolution. De là découle une angoisse identitaire légitime que certains s’appliquent à ignorer. Mais il est particulièrement injuste et insensé de faire payer Mathilde pour tous ceux qui ont eu la France sans l’aimer.

    On m’a toujours appris que la seule noblesse qui valait d’être transmise et sauvée était celle de l’âme... Je dois bien dire que je peine à trouver cette noblesse d’âme dans la poursuite d’un combat politique (en un sens ou l’autre) qui se fait sur le dos d’une toute jeune fille, dont l’amour de la France est indiscutable et passe par l’admiration sans limite qu’elle voue à notre Sainte Patronne nationale.

    La France meurt de la disparition de son âme. Or la fidélité orléanaise n’est pas physique, elle est spirituelle. Depuis 1429. Chaque année depuis cette libération, les habitants rendent hommage à Jeanne d’Arc, coûte que coûte et de manière unique en France, puisque les ordres civil, militaire et religieux sont unis pour célébrer la Sainte, la patriote et le chef de guerre qu’elle fut.

    En matière de leçon sur la préservation de l’identité, cette fidélité populaire dont Orléans a le secret devrait générer alentour un peu plus d’humilité…"

    Valeurs Actuelles

  • A lire : notre sélection

     

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    En retrouvant une photo de mes camarades de la classe de sixième et me remémorant cette époque lointaine mais encore si présente, une interrogation me vient à l'esprit : que sont-ils devenus ? Nous sommes en 1954 date de notre réussite au concours des Écoles Militaires Préparatoires et de rentrée à l'École des ANDELYS, qui quelques années plus tard doit nous faire embrasser une carrière militaire.


    Cependant, la retraite arrivant, de nombreux contacts épistolaires et des retrouvailles me confirment que tous n'ont pas réalisé cette carrière annoncée. La destinée, le choix personnel et non celui de nos familles en décidèrent autrement pour nombre d'entre nous. A cette époque les parents ont choisi pour leurs enfants. La gratuité des études stipule un engagement de cinq ans dans l'Armée de Terre, ou en fin d'études secondaires, le remboursement des années de scolarité si le contrat est rompu.


    J'ai donc hâte de savoir ce qu'il en est pour mes camarades, je décide donc de les questionner sur leur parcours de vie, et pourquoi pas d'en faire un livre. Mon appel à candidatures trouve un écho favorable auprès de la plupart de mes camarades de promotion, d'autres hésitent, plusieurs sont enthousiastes, certains ne répondent pas. Je fais appel avec succès aux anciens nous ayant précédé et aux jeunes nous ayant succédé, de l'après 1945 à mai 1968.


    Un comité de pilotage et de lecture est créé ; chacun devant répondre à la question : " En quoi ton enfance et adolescence d'Enfant de Troupe aux Andelys ont-elles inspiré sinon déterminé ton parcours de vie ? " C'est ainsi que tous ont eu à cœur, avec sincérité, simplicité mais aussi fierté de témoigner que l'École Militaire Préparatoire des Andelys nous a permis d'être ce que nous sommes devenus.


    Leur témoignage montre qu'à cette époque la notion d'ascenseur social n'était pas galvaudée. Tous sans exception, issus d'un milieu social modeste, évoquent leur parcours de vie d'Officier, de Sous-Officier, d'Ingénieur, de Chercheur, d'Enseignant, d'Écrivain, d'Artiste, de Banquier, d'Avocat, de Pilote, de Médecin, de Journaliste, en se référant à notre formation initiale, celle d'Enfant de Troupe de l'EMP des Andelys.

    Biographie de Robert Faivre

    De 1954 à 1962, Robert Faivre a été élève de l'EMP Des Andelys. Retraité de l’Éducation Nationale, il a été successivement professeur d'EPS et directeur de l'IUFM d'Aurillac. Robert Faivre est Lieutenant-Colonel de réserve.

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  • Le Front National et la Résistance française, une histoire méconnue

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    A une dizaine de jours du second tour des élections présidentielles, le Front National est, une nouvelle fois, embarqué dans une polémique médiatique autour de la question de la Seconde Guerre mondiale. Cette fois-ci, c’est au tour de Jean-François Jalkh d’en faire les frais. Le vice-président et député européen doit faire face aujourd’hui à des accusations de négationnisme. Des accusations qui interviennent alors que celui-ci était pressenti pour prendre la présidence temporaire du parti depuis le choix de Marine Le Pen de ne pas occuper ce poste le temps de l’élection présidentielle.

    Cet article lu sur le site Lenga d'oc info permet aussi de comprendre pourquoi Nicolas Dupont-Aignan, en tant que gaulliste, n'est pas effrayé par un ralliement vers Marine Le Pen :

    "Si le parti de Marine Le Pen est présenté régulièrement par ses adversaires comme un parti de « collabos », il ne faut pas oublier que le Front National a compté dans ses rangs, et depuis sa fondation, de nombreux résistants et déportés dont voici quelques noms célèbres :

    Maître Jean-Baptiste BIAGGI, avocat, ancien député de Paris, ancien conseiller régional de Corse, ancien maire de Cagnano (Corse), officier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1939-1945, médaille de la Résistance.

    Rolande BIRGY, ancienne de la JOC (1928), membre du Sillon catholique (1930), de la CFTC (1929) et du MRP (1945), résistante (Réseau Valette d’Osia), croix du Combattant volontaire de la résistance, Yad-Waschem (titre de « Juste » décerné par l’Etat d’Israël, en 1984), membre de SOS Tout Petits.

    Jean-Charles BLOCH, Croix de Guerre, Président du comité des Français Juifs.

    Roger BLOCH (Var), commerçant (ER), Croix du combattant 1939-1945, médaille des opérations de sécurité en Algérie, Reconnaissance de la Nation pour faits exceptionnels, ancien conseiller municipal de Toulon.

    Nicole de BOISGUILBERT, médaille de la Résistance.

    Claude BRABANT (Cher), ancien combattant, réfractaire au STO, évadé de France (1943), agriculteur-éleveur, maire (H) d’Annoix (30 ans), père de 7 enfants, chevalier du Mérite agricole.

    Jean-Louis de CAMARET (Vaucluse), Médaille militaire, Croix de Guerre 39-45 avec citations, Croix du Combattant volontaire de la Résistance, ancien membre des réseaux de la France combattante et des FFI, médaille d’argent de la Ville de Paris.

    Camaret Michel de.jpegMichel de CAMARET, ambassadeur de France, député Front National au Parlement européen (1984-1987), Compagnon de la Libération.

    Michel CARAGE, Commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de Guerre 39/45 (6 citations), Médaille Coloniale avec agrafes « AFL » « Fezzan-Tripolitaine » « Tunisie », Médaille des Blessés, Médaille des Services Volontaires dans la France Libre, Presidential Unit Citation (USA), Officier du Nicham Iftikar (Tunisie).

    Colonel Maurice CATALAN (Charente-Maritime), certificat national d’appartenance aux FFI, père de 6 enfants, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, croix de guerre des T.O.E., croix du combattant et diverses décorations étrangères, candidat FN Cantonnales en 2004 à La Rochelle.

    Roger CHADUC (Haute-Loire), retraité des finances, combattant volontaire de la Résistance, candidat FN Cantonnales en 2004 à Blesle.

    Albert CHAMBON, ancien ambassadeur de France, grand Officier de la Légion d’honneur, médaille de la Résistance, ancien déporté.

    Commandant CHALLE, Commandeur de la Légion d’Honneur (dix citations), pilote à Normandie-Niémen.

    Capitaine de Vaisseau (H) Pierre CHESNAIS (Var), officier de la Légion d’honneur (6 citations), croix de guerre 1939-1945 et T.O.E., croix de la valeur militaire, croix du combattant volontaire de la Résistance, médaille de la Résistance, médaille des services volontaires dans la France libre.

    Gilbert DEVÈZE, grande figure de la Résistance qui rejoint Londres en 1940, Ancien député européen Front National en 86.

    Jacques DORÉ, Adhérent au Front National depuis 84, Membre du Comité Central, Secrétaire national aux français de l’étranger, Directeur de cabinet aux affaires étrangères, Croix de guerre, Médaille des Déportés, Médaille des Evadés, Croix du combattant de la Résistance, Croix de la France libre.

    Pierre DUFOUR, Ancien Conseiller régional FN de Seine-Saint-Denis, engagé volontaire à la 2ème DB.

    Ghislaine de FIQUELMONT, première Française entrée à Metz le 19 novembre 1944, dans les rangs du XXe Corp d’armée américain.

    Edouard FONTANA (Val-de-Marne), président de Chambre (H) à la Cour d’appel de Paris, Croix du combattant volontaire de la Résistance, médaille de la France libre, candidat FN législatives 2002 et sénatoriales 2004 (Val-de-Marne).

    Édouard FRÉDÉRIC-DUPONT, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Député (1986-88) sur la liste « Rassemblement national » conduite par Jean-Marie Le Pen.

    Robert HEMMERDINGER, médaillé de la Résistance, médaille de la France Libre, Croix de guerre, Président du Comité National des Français Juifs, Ancien Conseiller Régional FN d’Ile-de-France (1992-1998), Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite.

    Holeindre Roger.jpgRoger HOLEINDRE (Seine-Saint-Denis), Membre fondateur du Front National, Vice-président du Front National, résistant, écrivain, grand reporter, ancien député de Seine-Saint-Denis, conseiller régional d’Ile de France, Médaille militaire, Croix de Guerre des T.O.E., croix de la Valeur militaire.

    Robert JACOB dit LUZIE (Corse), officier ER, officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, Médaille militaire, croix de guerre (10 citations).

    Serge JEANNERET, Croix de guerre 1939-1945, Croix du combattant volontaire de la résistance. Fondateur du FN en 1972, il le quitte en 1975 pour devenir directeur de cabinet de Bernard Lafay, Ministre du gouvernement Chirac. Son épouse Germaine Jeanneret est candidate aux élections législatives de mars 1973 à Paris.

    Augustin JORDAN (Paris), ancien ambassadeur, Commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de Guerre 1939-1945 (4 citations), Membre des premiers SAS, Military Cross (GB), Commandeur du Mérite Allemand.

    Jacques LAFAY, Adhérent au Front National depuis 84, Membre du bureau politique, conseiller national à la santé, Officier de la légion d’honneur, Croix de guerre 39-45 ( 5 citations), Croix du combattant volontaire de la Résistance.

    Robert LIMONDIN (Seine-Saint-Denis), ancien combattant 1939-1945, prisonnier de guerre (1940-1945) en Prusse orientale.

    Francis MASSART (Gironde), combattant volontaire de la Résistance, interné-résistant, évadé, Croix de Guerre 1939-1945, chevalier des Palmes académiques.

    Chef de Bataillon (H) Charles MET (Sarthe), ancien président du directoire de la Société laitière de Normandie, vice-président du Cercle national des Combattants, commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945 et des T.O.E., valeur militaire, Candidat FN législatives 1997 (2e circonscription Sarthe), Candidat FN Européennes 2004 (région ouest).

    Jean NICOLET (Hauts-de-Seine), retraité de la Police nationale, conciliateur judiciaire (H) de la cour d’Appel de Paris, médaille d’honneur de la police nationale, Croix du Combattant 1939-1945, médaille commémorative 1939-1945.

    Général Georges NOËL (Yvelines), de l’Armée de Terre, grand invalide de guerre, officier de la Légion d’honneur, Médaille militaire (1944), commandeur de l’ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, croix de la valeur militaire.

    Professeur Jacques ROBICHEZ, professeur à la Sorbonne, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, ancien président du Conseil scientifique du FN.

    Professeur Pierre ROUTHIER (Haute-Marne), ancien élève de l’Ecole normale supérieure, professeur émérite de géologie à l’Université Pierre et Marie Curie, chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1939-1945.

    Albert SAUVANET (Hérault), officier de cavalerie, ancien cadre supérieur des industries mécaniques et métallurgiques, officier de la Légion d’honneur (5 citations, 2 blessures), médaille des évadés, combattant volontaire de la Résistance, chevalier du Mérite agricole.

    Lieutenant Colonel Marcel TIBERGHIEN (Nord), ancien de Jeunesse et Montagne (centre-école, maquis Renaud (Thollon) et CR6), puis Rhin et Danube, officier de l’ordre national du Mérite, Croix de Guerre 1939-1945 (2 citations).

    Pierre TINSEAUX (Var), engagé volontaire 1939-1945, ancien de la division Leclerc, conseiller régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Pierre SAILLY, candidat aux municipales de Saint-Cyr-sur-Mer, ancien déporté à Buchenwald, le Struthof et Dachau.

    Pierre SERGENT, Résistant dans le réseau Vélite-Thermopyles avant de rejoindre un maquis en Sologne, Ancien député Front National (1986-1988), Ancien officier.

    Jean VALETTE d’OSIA, général de Corps d’Armée. Commandant du 27e B.C.A. de 1940 à 1942, chef militaire de Haute-Savoie en 1943 jusqu’à son arrestation en septembre 1943, évadé puis passé à Londres et Alger en 1944. Grand Croix de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 14-18, T.O.E., 39-45., fondateur du maquis des Glières, Grand Croix de la Légion d’Honneur président du Comité de soutien à la candidature de Jean Marie Le Pen.

     

  • N'oubliez pas ce rendez-vous - Une soirée de qualité en perspective

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    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

  • 29 mars 2017 : Ne manquez pas cette conférence !

     

    Mercredi 29 mars 2017,
    Jacques Tremollet de Villers
    sera à Béziers

    pour nous parler de son dernier livre :

    Jeanne d'Arc - Le procès de Rouen

     

    Tremollet J.jpgLe 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants et décisifs procès de l’Histoire : celui de Jeanne d’Arc.


    Cette jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète, hallucinée, hérétique, sera en moins de cent jours condamnée à être brûlée vive.
    Dès le premier interrogatoire, les juges, Cauchon en tête, assènent les coups. Ils sont abbés, docteurs en théologie, familiers du droit canon, décidés à la faire plier.


    Dès sa première parole, Jeanne, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’Église et de loi. Elle fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui les déstabilise par la force de sa sincérité.
    Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.


    Cent jours durant, va se jouer, en cette froide salle d’audience, l’éternel combat de la vérité.


    Tout procès se conclut dès la première audience. Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, décrypte les paroles échangées et nous livre, en voix off, son commentaire jour après jour.
    Il introduit son lecteur dans la salle, lui fait comprendre les convictions des parties, et surtout lui fait saisir le courage sensible du personnage de Jeanne, jusqu’à craindre l’issue…

    ll y a du bon dans la procédure. Elle conserve, comme des pierres précieuses dans une châsse, un véritable trésor, et demeure en dernière analyse la seule raison sérieuse d’organiser la justice des hommes. Le texte intégral du procès, seul témoignage à faire véritablement entendre Jeanne, a été élaboré, de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (les minutes conservées en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d’annulation.

    Jacques Trémolet de Villers a plaidé de nombreuses affaires civiles et pénales à caractère politique, idéologique et médiatique. Écrivain, il a publié une biographie du célèbre avocat du XIXe siècle Pierre-Antoine Berryer, Aux marches du palais, de même que Heureux qui comme Ulysse, commentaire de son anthologie de la poésie française Vingt-quatre poèmes que nous devrions savoir par coeur pour les dire à nos enfants. Il poursuit son travail avec cet « Évangile selon Pilate » qu’est le procès de Jeanne d’Arc.

     

    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

     

    La conférence sera donnée le mercredi 29 mars 2017 à 19h au restaurant Le Maria Thérésa, à Béziers

    Entrée : 54 avenue du 22 août ou 23 rue Solférino.

    De plus amples détails seront donnés dans une prochaine publication.

  • Macron : un crime contre l'honneur

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    « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l’amour pouvait oser pareil défi… Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants » (Boualem Sansal – 2002) 

     

    Les nouveaux porteurs de valises

     

    On prend les mêmes et on continue. Il fut une époque où les lâchetés, accouplées aux trahisons, ont provoqué la perte de notre empire colonial, à l’issue d’une guerre qui avait été gagnée sur le terrain. L’ennemi n’était pas le peuple algérien mais une minorité d’agitateurs révolutionnaires, financés, manipulés et entrainés par des puissances étrangères (URSS et Chine en particulier) qui ont eu vite fait de nous remplacer dès notre départ.

    Des français n’ont pas hésité à aider et collaborer avec l’ennemi et se faire complices des massacres les plus abjects ; les mêmes qui en 1939 avaient soutenu le pacte germano-soviétique entre l’Allemagne de Hitler et l’URSS de Staline.

    Françoise Sagan avait pu écrire que « le Monde du spectacle et le Tout Paris littéraire furent mis à contribution pour porter les valises du FLN ». Rien n’a changé, ils sont toujours là ceux qui ont pour vocation de représenter l’Anti-France. Le réseau Jeanson est toujours actif.

    "Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile,

    Une tête coupée en fait renaître mille". (Corneille - Cinna)

    Tel Esaü qui perdit son âme pour un plat de lentilles, Macron, pour quelques voix, vient de déclarer la colonisation « crime contre l’humanité ». C’est une insulte intolérable et inacceptable faite à cette œuvre civilisatrice où les meilleurs des français avaient donné le meilleur d’eux-mêmes, une insulte aux pieds noirs qui avaient fait passer ces terre africaines de l’état de misère et de violences tribales à un pays riche, civilisé et heureux. C’est une insulte à tous les harkis qui avaient, depuis des années, compris que le salut de leur pays venait de la France, à laquelle ils ont donné leur fidélité et leur vie. C'est une insulte à la France.

    Peut-on imaginer avoir un chef de l’État, chef des armées, qui à son tour renie, trahit et déshonore ? Il ne lui suffisait pas d’être la marionnette des puissances d’argent apatrides, de ceux qui rêvent de mettre le monde en coupe réglée au profit de quelques-uns et au mépris des peuples et des nations. Il lui fallait en plus cracher sur son pays.

    Nous n’avions aucune raison de voter pour lui. Nous les avons désormais toutes pour le renvoyer manger son plat de lentilles.

    Henri Bec

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