G-BDQD17ZWM0

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Jacques Bainville : "on aura les conséquences"

    Pour la messe à Versailles.jpeg

    Par Henri Bec

    Henri.jpgLes stupides mesures annoncées par Emmanuel Macron dans son intervention du 24 novembre ont mécontenté plus d’un français, en particulier celle tenant à la limite de 30 personnes dans les églises, véritable insulte adressée non seulement aux chrétiens, non seulement à tous ceux qui pratiquent une religion, mais à tous les français ayant le sens de la dignité. Le dimanche précédent, de nombreux catholiques s’étaient rassemblés dans plusieurs villes de France pour demander le rétablissement de la messe. Belles et saines initiatives en faveur du maintien d’une liberté essentielle, celle du culte. Nous avons participé à celle de Béziers devant la cathédrale St Nazaire. Le parvis était comble, les retardataires ont dû se positionner plus loin. Bravo aux organisateurs !

    Mais il faut, malheureusement faire deux constats :

    Premier constat : L’ensemble du clergé de l’Église catholique, de ses plus hauts responsables au plus simple curé, ne s’est nullement mobilisé pour demander le rétablissement de la messe dominicale, quand il n’est pas venu au secours de ces mesures liberticides. Mgr Aupetit n’a-t-il pas fustigé ceux qui font leur « petit business » alors qu’une négociation était en cours ou Mgr Michel, évêque de Valence expliquant qu’ « il est préférable que nous prenions le chemin du service, du dialogue et de la fraternité, plutôt que le chemin de la confrontation ». Nous avons vu le résultat !

    Sur le parvis de la cathédrale de Béziers, sauf trois ou quatre prêtres énergiques, dignes de leur magistère, la quasi totalité du clergé biterrois était absent le 22 novembre. Inadmissible et pitoyable débâcle devant l'épreuve. Il est vrai que dans les temps troublés le courage n'est pas la qualité la plus répandue...

    Fort heureusement, après les malheureux mots blessants de l’archevêque de Paris  à l’égard des prêtres refusant de se soumettre aux illégitimes et illégaux oukases gouvernementaux, plusieurs évêques téméraires ont exprimé leur soutien à ceux, très majoritairement jeunes et de plus en plus nombreux, qui manifestent contre ces insupportables coups de force gouvernementaux.

    Dans la même semaine, les commissaires politiques de la République, régime paraît-il de liberté, n'ont fait que confirmer qu'elle n'était rien d'autre que le royaume de Foutriquet, entre les promesses du président et les rétropédalages du premier ministre. Le camouflet gouvernemental n'était plus supportable pour le président de la Conférence des évêques qui a fini par découvrir l'existence du référé-liberté. Mieux vaut tard que jamais !

    Deuxième constat : Lors des élections présidentielles de 2017, 62 % des catholiques ont voté Macron. À titre d'exemple, est très révélatrice de l'absence totale de réflexion, l'attitude de la population versaillaise qui a fourni le gros des organisateurs et des troupes à « La Manif pour tous », puis a donné 76,15 % de ses voix à Emmanuel Macron et 23,85 % à Marine Le Pen. Si la bonne volonté, le souci de voir abolir une législation mortifère, le courage de s'impliquer n'étaient pas absents de ces défilés, force est de constater qu'ils se sont limités à de simples protestations sans tirer les leçons de la situation. C'est au contraire volontairement que les responsables ont refusé d'élever le débat et de pratiquer la seule réflexion judicieuse qui s'imposait, rechercher la cause de nos maux, la cause politique.

    On a vu la brillante suite de ces mouvements sans colonne vertébrale : plus rien !... et les lois sont passées... jusqu'aux prochaines : "Les doctrines inconsistantes et mal définies ne poussent jamais à l'action".

    Ce n’est pas faute d’avoir prévenu avec insistance. Dans ce blog, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour expliquer les dangers supérieurs que représentait la candidature d’Emmanuel Macron, qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’a pas de vagues idées brouillées « d’en même temps », mais une idéologie bien assise et un dessein bien construit, ICI ou ICI ou ICI ou ICI ou ICI (et il y a de nombreux autres articles). On ne peut à cet égard que constater qu’il n’a, depuis son arrivée, modifié en rien ses options malgré les oppositions quelque fois difficiles qu’il a eu à gérer, manifestations nombreuses, « Gilets jaunes » et autres CGT. Il est là pour réaliser un projet. Il s’y tient, sachant que ses sponsors ne lui pardonneraient pas de s’en éloigner.

    Ne croyez pas que nous faisons ici du prosélytisme pour Marine Le Pen. Ce n'est pas la question. Nous ne faisons que prendre acte des institutions actuelles de la France : le Président est élu au suffrage universel. Vous savez que nous contestons radicalement ce système, mais nous ne sommes rien d'autres que réalistes. En attendant mieux il faut faire avec. Nous disons simplement que lorsqu’on a le choix il faut éviter de se tromper d’adversaire et surtout de l'aider dans sa prise de pouvoir ! même si le concurrent ne reçoit pas notre totale approbation. « La politique du pire est la pire des politiques ».

    Il serait grand temps de réaliser que le Politique (le masculin n’est pas une faute) est le moteur, comme l'est celui d'une voiture, la condition nécessaire de l’ensemble de la vie d’une nation, activités économique, sociale, culturelle, religieuse, etc… ; que la réflexion et la solution politique ne sont pas, bien sûr, les premières dans l’ordre de la dignité, mais qu’elles le sont dans l’ordre chronologique. Elle ne sont que le moyen qui précède la réalisation, la route qu’il convient, d’abord, de prendre pour arriver au but fixé. C’est tout le sens de l’expression « Politique d’abord ». L’ignorer c’est patauger, sans pilier mental solide, dans la bourbe des idées marécageuses et des opinions instables, et, concrètement, comme on le fait en France depuis longtemps, tenter de s’attaquer aux conséquences sans s'interroger sur les causes. Et ces causes ne sont rien d'autres que politiques.

    Si nous avons maintenant un gouvernement issu des milieux d’affaire les plus antinationaux, avec tout ce que cela implique de renoncements et de trahison, c’est bien à l’erreur de ceux qui l’ont élu que nous le devons, et qui n’ont peut-être pas encore réalisé qu’ils en seront les premières victimes. Si nous subissons les innombrables atteintes à nos libertés, c'est bien au pouvoir politique que nos le devons et à rien d'autre.

    "On aura les conséquences", disait Bainville.

    Absit reverentia vero « Ne craignons pas de dire la vérité »

     

    P&as de messe-Pas de voix.png

  • Le Mr Vaccin du gouvernement était le lobbyiste du Big Pharma…

    Viossat.jpg

    Emmanuel Macron a choisi son "Monsieur Vaccin", qui doit rassurer le public sur la campagne obligatoire qui se prépare. Et, en matière de réassurance, d'apaisement, et de confiance, le choix qui est fait confond par son ingéniosité et sa pertinence. Ce devrait être un ancien inspecteur général des affaires sociales qui prendrait cette charge, Louis-Charles Viossat, dont nous donnons une capture d'écran du CV publié sur Linkedin ci-dessous. Viossat s'est beaucoup occupé du lobbying en faveur du Big Pharma. Il a notamment dirigé le lobbying du laboratoire américain Abbott, devenu Abbvie, pendant près de 5 ans. De façon très révélatrice, la presse mainstream a fait l'impasse sur ces étapes importantes dans une carrière également marquée par la gestion de la canicule. Mais que cherche Emmanuel Macron ?

    image_2020-11-24_090245-768x813.png

    Mais quelle mouche a bien pu piquer Emmanuel Macron, en choisissant l’ancien lobbyiste d’un grand laboratoire pharmaceutique américain pour rassurer les Français sur la campagne de vaccination qui se prépare ? On ne pouvait imaginer choix moins judicieux, plus polémique, plus inefficace que celui-là… Si l’on ajoute à ce parcours brillantissime le passage que Louis-Charles Viossat a fait au cabinet du ministre de la Santé au moment de la canicule, puis au cabinet du Premier Ministre au moment du CPE… on s’interroge sur les risques qu’Emmanuel Macron prend dans la conduite d’un dossier qui pourrait se révéler très vite explosif.

    Viossat, le Mr Vaccin qui faisait le lobbying mondial d’Abbott

    Nul besoin de beaucoup chercher dans les recoins de sa carrière pour savoir ce que tout le monde sait, puisque l’information est publique : Louis-Charles Viossat a été, par deux fois dans sa carrière, lobbyiste pour le Big Pharma. La première fois, en 2001, avant d’intégrer le cabinet du ministre… de la Santé ! où il aura affaire avec des questions de médicament, notamment l’un d’entre eux appelé le… Mediator ! (décidément, Emmanuel Macron a eu le nez creux en le choisissant), Viossat a été en charge du lobbying pour le laboratoire Lilly. Il avait occupé ces fonctions après un passage à la Banque Mondiale, où il était spécialiste de santé publique pour l’Extrême-Orient et le Pacifique. 

    Après son passage au cabinet de Villepin, entre 2005 et 2007, où il s’occupait de santé et d’emploi, avec la brillante réussite qu’on connaît sur le CPE, Viossat a fait un passage de 2 ans à Genève comme ambassadeur en charge du SIDA. Puis il a rejoint le laboratoire Abbott pendant plus de cinq ans où, selon son propre aveu, il était chargé de lobbyer la Commission européenne, mais aussi les gouvernement américain et européens, au besoin sous l’étiquette d’organisations financées par l’ensemble du Big Pharma. 

    Voilà un CV idéal, vraiment pour redonner confiance aux Français en matière de vaccination, alors que 80% des personnes interrogées par un sondage  ont peur de passer à la casserole avec ces vaccins qu’on nous propose à la va-vite. 

    Des conflits d’intérêt que Viossat connaît parfaitement

    Au demeurant, Louis-Charles Viossat lui-même est parfaitement conscient de la difficulté de concilier ce parcours d’un mercenaire au service du Big Pharma avec une défense de l’intérêt général supposée inspirer respect et sérénité aux Gaulois réfractaires que nous sommes. 

    Ainsi, Viossat, en 2011, avait été auditionné par la Commission d’Enquête du Sénat consacrée au Mediator. Feu le sénateur Autain (oncle de Clémentine Autain, le monde est petit…) l’avait alors interrogé sur ses conflits d’intérêt. Voici l’extrait de cette discussion :

    1. François Autain, président. – Nous avons souhaité entendre M. Louis-Charles Viossat, inspecteur général des affaires sociales, parce qu’il a été directeur de cabinet de M. Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées de 2002 à 2004, que nous avons déjà reçu.

    Cette audition, qui est publique et ouverte, sera diffusée sur le site du Sénat et sur Public Sénat.

    Vous n’êtes plus, je crois, dans la fonction publique ?Louis-Charles Viossat, ancien directeur du cabinet du ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées. – Membre de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) depuis 1992, j’ai été mis à la disposition du ministère des affaires étrangères et ambassadeur de 2007 à 2009. Je suis actuellement en disponibilité et j’exerce les fonctions de directeur des affaires gouvernementales pour l’Europe d’Abbott, un groupe qui produit des traitements, des dispositifs médicaux et des spécialités pharmaceutiques.

    Lorsque Jean-François Mattei m’a proposé de diriger son cabinet en 2002, j’avais passé trois ans à la Banque mondiale, aux Etats-Unis, avant de rejoindre la filiale française du laboratoire pharmaceutique américain, Lilly.

    1. François Autain, président. – Déjà ?
    2. Louis-Charles Viossat. – J’ai demandé à l’époque au ministre d’être déchargé des décisions concernant les médicaments. Ces questions ont été traitées par Jacques de Tournemire, conseiller technique chargé du médicament, et par le ministre lui-même.
    3. François Autain, président. – Auriez-vous pu être membre du cabinet du ministre actuel qui a fixé des règles très strictes en ce qui concerne les liens d’intérêt ?
    4. Louis-Charles Viossat. – Je ne me suis pas posé la question. J’avais demandé à ne pas traiter ces questions, à être déchargé des relations avec les laboratoires pharmaceutiques pour éviter toute suspicion et garantir l’impartialité des décisions du ministre. Cela a été suffisant. Au cours de cette période, je n’ai donc jamais été informé ni saisi de la moindre question concernant le Mediator.

    Voilà donc un haut fonctionnaire parti pantoufler dans un laboratoire pharmaceutique, parfaitement conscient des risques qu’il fait courir à son institution en exerçant des fonctions publiques proches de celles qu’il a exercées dans le privé. 

    Lobbyiste et haut fonctionnaire, c’est la même chose ?

    Derrière cette affaire relativement stupéfiante (car on ne comprend pas pourquoi Emmanuel Macron se fourre dans ce genre d’impasse politique à quelques mois de sa réélection), c’est tout le sujet de la prise de pouvoir par une élite administrative qui a perdu le sens de l’intérêt général qui est mis en exergue. 

    Car que peut-on retenir de la carrière de Louis-Charles Viossat, sinon qu’elle ressemble à celle de tant de hauts fonctionnaires qui se considèrent comme personnellement dépositaires de l’intérêt général et par avance absous de toute critique sur le mélange des genres qu’ils produisent au jour le jour ? Pour progresser, on rentre dans un cabinet ministériel, on flatte le ministre, et au besoin on l’envoie dans le mur par des conseils mal avisés. Viossat était aux manettes au moment de la désastreuse gestion de la canicule, il en est sorti directeur général de l’URSSAF. Il était aux manettes au moment du redoutable CPE qui a coûté sa carrière politique à Dominique de Villepin, il en est sorti ambassadeur à Genève, selon la bonne règle qui veut que l’administration récompense toujours ceux qui échouent, et leur dresse une statue glorieuse. 

    Fort de ce palmarès, Viossat a mis son carnet d’adresses au service du Big Pharma, dont la compatibilité avec l’intérêt général reste à prouver. Et en récompense de ce glorieux passage qui l’a emmené ensuite dans des fonctions secondaires (il ne déclare aucune affectation depuis 2019, ce qui laisse à penser qu’il était payé à rester chez lui…), il est désormais choisi pour rassurer les Français sur les bienfaits du Big Pharma, dont il a été le mercenaire. 

    On voudrait prouver aux Français que la haute administration s’est transformée en aristocratie incompétente mais inexpugnable, qui vit sur le dos des Gaulois réfractaires comme la vérole sur le bas clergé, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. 

    Source : le site lecourrierdesstrateges

  • Boycott évident

    decathlon-17869-1200-630-1024x538.jpg

    L’appel de Valeurs Actuelles

    La mafia d’extrême-gauche nommée Sleeping Giants a encore frappé !
    C’est la marque Decathlon (qui vend des hijabs de running et des burkinis), qui a décidé de retirer ses publicités de la chaîne CNews après avoir été interpellée par les Sleeping Giants. 
    Autrement dit, les téléspectateurs de CNews semblent ne plus intérresser Decathlon. Ceux-ci s’en souviendront puisque quelques heures après cette décision, les réseaux sociaux s’enflammaient, propulsant le #BoycottDecathlon en tête des tendances.
    Cette méthode utilisée par certaines entreprises peu scrupuleuses n’est autre qu’une tentative de restreindre le champ du débat et de faire taire ceux qui « pensent mal » en leur coupant les vivres : CNews, Eric Zemmour, Valeurs actuelles…
    Soutenez les médias qui vous ressemblent et qui portent une autre voix dans le débat public.

  • Une analyse motivée des élections américaines par le professeur Édouard Husson

    drapeau-etats-unis.jpg

    Beaucoup a été dit, est dit et ne manquera pas de faire l'objet de commentaires plus ou moins bien motivés ou justifiés. La chaîne TV Libertés a entendu le professeur Édouard Husson, chroniqueur pour Atlantico et spécialiste de l'Amérique.

    Donald Trump ne s'avoue pas vaincu même s'il a autorisé la mise en œuvre de la transition avec l'équipe Biden. À voir...

    Pour écouter, cliquez  ICI

  • En rire pour ne pas pleurer

    Les commentaires sur la catastrophique gestion de la crise 2020 sont suffisamment nombreux pour ne pas en rajouter. Mais souvent une image vaut mieux qu'un bon discours !

    Macrond-Macront-Masque.jpg

  • C'était bien une imposture !

    greta_thunberg_onu.jpg

    “Quelqu’un d’autre veut-il répondre à cette question ?”

    Les observateurs n'ont pas manqué de relever une vidéo désormais virale qui montre la militante écologiste Greta Thunberg incapable de répondre à une question de base sans script.

    La jeune Greta Thunberg a été louée par les médias pour ses discours tonitruants dénonçant les dirigeants mondiaux qui ne prennent pas le changement climatique suffisamment au sérieux.

    Cependant, lorsque la jeune militante a été interrogée sur ce même sujet, sa réponse, ou son absence de réponse, a été remarquable.

    “Pourriez-vous nous dire quel genre de message vous faites ici aujourd’hui – quel genre de message enverriez-vous en faisant cela aux dirigeants mondiaux et puis-je également vous demander, pensez-vous qu’il est temps que le président Trump réponde à ce que vous avez dit aujourd’hui ?” a été la question destinée à Thunberg.

    Après une longue pause, Thunberg a dit : “Euh, je pense… je suis désolée, quelle était la première question ?”

    Après que le journaliste a répété la question, Thunberg a répondu : “Je pense que ce que nous voulons envoyer… le message que nous voulons envoyer est de dire que nous en avons assez et euh…”.

    Thunberg regarde alors la femme assise à sa gauche avant de déclarer : “Quelqu’un d’autre veut-il répondre à cette question ? Je ne peux pas parler au nom de tout le monde”.

    Le journaliste pose alors à nouveau à Thunberg la même question de base, à laquelle elle répond : “Je pense que vous devriez peut-être poser certaines questions aux autres également”.

    La performance de Thunberg a été un virage à 180 degrés de la force de ses remarques scénarisées habituelles.

    Comme le Daily Mail l’a déjà rapporté, la montée en puissance de Thunberg a été le fruit d’une campagne de relations publiques soigneusement orchestrée, beaucoup soupçonnant que sa mère, également militante écologiste, est le véritable cerveau de l’opération.

    “C’est une petite fille, à quoi vous attendez-vous ? Si ce qu’ils font avec Biden est de la maltraitance des personnes âgées, ce qu’ils font avec elle est de la maltraitance d’enfants, a écrit Dave Blount, tout ce que les gauchistes nous présentent n’est qu’imposture.”

    Voir YouTube ICI

  • Qu'est-ce qu'un fiché S ?

    B9721788171Z.1_20191202170754_000+GQDF1GOTJ.2-0.jpg

     

    La question revient inlassablement après chaque attentat : l’auteur était-il « fiché S » ? Si ce n’est pas le cas pour l’assaillant de Samuel Paty, la question se pose néanmoins pour ses éventuels complices.

    Pour nombre d’entre nous, le « fiché S » serait celui qu’on soupçonne de terrorisme, qu’on surveille. Il serait l’individu dangereux que d’aucuns souhaiteraient voir enfermer, ou au moins expulser. Il serait celui qui n’a pas encore commis d’attentat, mais qui va en commettre.

    Pourtant, et cela peut surprendre au regard de la lumière médiatique qui y est portée, il n’existe pas, en France, de « fichier S ».

    Ce qui est appelé ainsi, par abus de langage, n’est autre qu’un type de signalement inscrit au Fichier des Personnes Recherchées (FPR).

    Le FPR est l’un des plus importants fichiers policiers français (à la fois quant au nombre d’individus fichés, et quant à l’utilisation quotidienne qui en est faite). Il recense les personnes qui font l’objet d’une « fiche », c’est-à-dire d’un signalement par une décision judiciaire, administrative ou policière. Il est un fichier d’identification, alors que d’autres sont davantage dédiés à l’assistance à l’enquête en elle-même (comme le logiciel Anacrim, tout aussi médiatique) ou que d’autres encore contiennent nos empreintes digitales ou ADN.

    620 000 FICHES ACTIVES

    Il existe un très grand nombre de cas dans lesquels vous pouvez être « fiché » au FPR. On y trouve ainsi, pêle-mêle, les individus ayant fait l’objet d’une interdiction judiciaire quelconque (par exemple, une interdiction de stade), ceux qui ont une dette auprès du fisc, ou encore les déserteurs de l’armée. Les derniers chiffres font état d’environ 620 000 fiches actives.

    Le FPR fait l’objet d’une alimentation à la fois par les organes judiciaires et administratifs. L’accès y est très régulier, notamment par les forces de l’ordre lors des contrôles sur le bord de la route (via leur mobile ou une tablette).

    À chaque catégorie de signalement correspond un type de fichier particulier et une lettre. Les étrangers en situation irrégulière se trouveront ainsi fichés « E », les débiteurs du Trésor Public fichés « T » ou encore les enfants fugueurs « M ».

    Chaque fiche est complétée par le service qui l’a créée : greffes des tribunaux, services de renseignement, direction des finances publiques, police aux frontières, etc. Elle mentionne systématiquement l’identité de la personne, sa photographie, le motif de la recherche ainsi que la « conduite à tenir » (« CAT » en langage policier). Cette dernière peut être variable, de l’arrestation de la personne à l’absence d’action, en passant par le simple signalement à l’autorité émettrice.

    FICHÉS S, S POUR « SÛRETÉ DE L’ÉTAT »

    Mais quelles sont les fameuses « fiches S » ? Le S tient pour « Sûreté de l’État ».

    Elles concernent « les personnes qui peuvent, en raison de leur activité individuelle ou collective, porter atteinte à la sûreté de l’État et à la sécurité publique par le recours ou le soutien actif apporté à la violence, ainsi que celles entretenant ou ayant des relations directes et non fortuites avec ces personnes », selon le dernier rapport parlementaire sur la question.

    Comprendre : les individus considérés comme potentiellement dangereux (sans distinction entre différents degrés de dangerosité), par leurs actes ou leur soutien à des actes, mais aussi les personnes gravitant autour de ces individus.

    Aucune mention donc de l’islamisme radical, ni même du terrorisme. La fiche S peut aussi bien concerner le militant d’ultragauche que l’islamiste radicalisé proche de passer à l’action. Il peut concerner tout individu qui est jugé dangereux pour la sûreté de l’État par un service de renseignement national tel que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui traite des menaces les plus importantes au niveau national, la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) pour la capitale ou encore le Service central du renseignement territorial (SCRT), dont la mission est de rassembler les informations remontées localement.

    Si le nombre précis de fichés S est inconnu, il est en tout cas assez important. Il n’y a, parmi ce nombre, pas de distinction entre différents types de fiches S selon la cause de signalisation. Les fiches sont seulement distinctes par la conduite à tenir qui y est inscrite, celle-ci étant standardisée et identifiée par un numéro de 1 à 11 (fiches S1, S2, S3, etc.).

    UN SIMPLE OUTIL POLICIER

    Quel est alors le but d’une fiche S ? Il ne s’agit pas d’une condamnation, ni même d’une décision judiciaire. La fiche S émane d’un service de renseignement qui souhaite, le plus souvent, simplement être informé en cas de contrôle de l’individu quelque part sur le territoire national (ou aux frontières).

    L’individu fiché S ne fait donc pas nécessairement l’objet d’une surveillance active. Pas plus qu’il n’est bien sûr informé de cette fiche (le plus souvent, les CAT prévoient d’ailleurs de ne pas alerter l’individu lors du contrôle).

    La fiche permettra simplement à l’agent de police ou de gendarmerie qui, lors d’un contrôle routier, est amené à croiser la route d’un individu fiché S, de faire remonter l’information auprès des services de renseignement, qui, la plupart du temps, en prendront simplement note.

    La fiche S n’est donc ni une condamnation pénale, ni même l’indice d’une surveillance active. Elle ne témoigne ni d’une dangerosité accrue ni d’un passage à l’acte immédiat. Elle pourra néanmoins impacter la vie de l’individu : le FPR est consulté lors des enquêtes administratives, et peut donc amener à un avis négatif pour l’obtention d’un emploi dans la fonction publique ou dans les secteurs privés de la sécurité.

    Elle peut aussi être problématique pour l’obtention d’un passeport ou d’un permis particulier (port d’armes par exemple).

    La fiche S ne permet pas, à elle seule, de fonder une décision d’expulsion (malgré une récente annonce ministérielle) pas plus qu’elle ne permet par exemple de retirer le statut de réfugié à un individu. Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, est à ce propos extrêmement clair. La fiche S doit rester ce qu’elle est : un outil policier.

    D’AUTRES FICHIERS PLUS DISCRETS

    L’individu fiché S n’est pas nécessairement un dangereux radicalisé prêt à passer à l’acte, et tous ceux qui passent à l’acte ou qui sont soupçonnés de le faire ne sont pas fichés S. Le drame de vendredi dernier en est malheureusement la triste démonstration.

    Les services de renseignement eux-mêmes d’ailleurs n’apprécient pas particulièrement la fiche S, dont la publicité (elle est visible par tous les policiers et gendarmes qui consultent le FPR) peut-être néfaste à la nécessaire discrétion en la matière. Les sénateurs pointent ainsi dans un rapport de fin 2018 le risque d’éveiller les soupçons chez la personne fichée lors d’un contrôle, si l’attitude du policier ou du gendarme est, même involontairement, modifiée à la lecture de cette information sur sa tablette.

    D’autres fichiers, cette fois parfaitement confidentiels, répondent davantage à leurs besoins : CRISTINA (principal fichier généraliste propre au renseignement), et le FSPRT, spécifique à la problématique de la radicalisation. Ces deux outils font partie d’une liste de dix-sept fichiers « intéressant la sûreté de l’État » et dont le fonctionnement et l’usage sont complètement secrets.

    Plus généralement, la problématique est ici la même pour tous les fichiers de police : ils sont uniquement des outils, au service de l’enquête ou de la prévention ciblée des infractions. Pourtant, leur usage et leur champ d’application tendent à se développer et ne sont pas sans conséquences sur chacun d’entre nous.

    « DÉFAVORABLEMENT CONNU DES SERVICES DE POLICE »

    Qui ne s’est jamais interrogé sur l’expression « défavorablement connu des services de police » ? Là encore, derrière cette formule, se cache un autre grand fichier : le Traitement des Antécédents Judiciaires, ou TAJ.

    Or, comme le FPR, le TAJ comprend les données d’individus seulement soupçonnés, non condamnés (contrairement au Casier Judiciaire National, plus encadré, mais auxquels les forces de l’ordre n’ont pas un accès immédiat). Pourtant, là encore, les conséquences pour les individus peuvent être très concrètes, et là encore, par le biais des enquêtes administratives.

    Vous avez fait l’objet d’une arrestation après un acte de désobéissance civile, pour lequel vous n’avez pas été poursuivi devant la justice ? Il est fort probable que vous soyez fiché au TAJ, et que ce fichage déclenche un avis négatif lors d’une « enquête de moralité » préalable à l’embauche dans la fonction publique ou pour certains emplois privés dans des domaines réglementés (sécurité, mais aussi jeux et paris par exemple, ou lorsqu’il y a manipulation de substances dangereuses).

    Les fichiers de police sont donc beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Ils sont bien distincts des fichiers judiciaires, comme le Casier Judiciaire, connu de tous et obéissant à des règles bien précises. Ils répondent à une logique différente : celle de l’enquête.

    UN DÉVELOPPEMENT EXPONENTIEL DES FICHIERS

    La numérisation des enquêtes, l’usage de l’intelligence artificielle, la généralisation des dispositifs mobiles à la disposition des forces de l’ordre, le recours à la biométrie sont autant de facteurs qui font se développer exponentiellement les fichiers de police.

    Le dernier rapport parlementaire en la matière en identifie ainsi une centaine à la disposition des forces de l’ordre.

    Si leur caractère utile dans les investigations, et même indispensable en matière de renseignement, ne saurait être nié, il convient de garder à l’esprit leurs limites, et cela dans toutes les circonstances, même les plus atroces.

    Un fichier de police, même le FPR, ne saurait justifier une mesure restrictive ou privative de liberté, même au nom de la prévention. Il ne doit pas non plus être perçu comme la marque au fer rouge du XXIe siècle.

    DES MESURES FORTES EXISTENT

    Sommes-nous pour autant démunis en matière de prévention des infractions, notamment terroristes ? La réponse négative apparaît évidente à qui s’intéresse à la matière préventive, en très large développement depuis une vingtaine d’années.

    Les mesures administratives individuelles très largement admises après la fin de l’état d’urgence en 2017 et la création d’infractions pénales incriminant des actes préparatoires de plus en plus minces devraient suffire à convaincre de notre arsenal préventif.

    Enfermer, punir ou expulser l’individu radicalisé avant qu’il passe à l’acte est, en droit français, largement possible et pratiqué selon un récent rapport parlementaire dressant un premier bilan de la loi de 2017.

    Ainsi, le fait qu’un auteur d’attentat soit « fiché S » ou « défavorablement connu des services de police » ne peut être considéré en lui-même comme un symptôme de l’échec des services de renseignement.

    Les fichiers de police ne sont, et ne doivent pas être, des outils de décision. Ils sont plutôt des outils d’aide à la décision, parmi d’autres. La décision d’interpeller ou d’enfermer un individu ne peut se prendre que sur la base d’un comportement effectif et constaté, soit par le biais des condamnations pénales, soit par le biais des mesures administratives.

    Ces procédures sont mises en œuvre selon des règles précises, sont susceptibles de recours administratifs et judiciaires et sont précisément limitées. La généralisation de mesures liberticides à un ensemble d’individus d’une catégorie hétérogène et strictement policière, n’est ni possible juridiquement, ni souhaitable dans un État de droit démocratique.

    Par Yoann Nabat

    Doctorant en droit privé et sciences criminelles

  • La République sur tous les tons et à toutes les sauces

    La fraternité.jpg

    Très intéressante analyse d'Éric Zemmour, parue dans le Figaro. Il est, à l'évidence, irrité par la République, par le mot et par la chose même.

    Et de stigmatiser la classe politique qui, voulant se débarrasser de la France, a fait de la République "un tigre de papier". Il ne croit pas (et nous l'approuvons totalement) que la réponse aux attentas islamistes soit la République et sa sacro-sainte laïcité.

    Ce n'est pas la première fois que Zemmour nous entretient de ce thème. Mais il serait utile pour ses lecteurs qu'il soit désormais plus concret. Une répons précise à ses critiques et à ses doutes serait opportune.

     

    Zemmour.jpgIls n’ont que ce mot à la bouche. À gauche comme à droite, et au centre, à la France insoumise mais aussi au Rassemblement national. C’est le point de consensus entre Macron, Le Pen, Mélenchon et les autres.

    La République sur tous les tons et à toutes les sauces. La République comme réponse à tout. Un extraterrestre qui débarquerait en France pourrait croire que la France est sous la menace d’un putsch monarchiste, et que tous les Républicains doivent s’unir. Il n’en est rien : la République n’est pas menacée et c’est peut-être pour ça qu’elle est si défendue. La République, ses valeurs et sa sacro-sainte laïcité. La réponse du président aux attentats islamistes, c’est la République. Et son arme est la laïcité.

    Qui y croit sérieusement ? Qui croit qu’un homme prêt à décapiter un professeur parce que celui-ci a insulté Allah sera arrêté par les règles de la laïcité ? On n’est pas dans le même registre. D’un côté, des règles juridico-politiques ; de l’autre, une foi fanatisée qui veut imposer un système juridico-politique de remplacement : la charia. Ce n’est pas la République qui est visée, mais la France. Une France à la fois chrétienne et irrévérencieuse, la France des croisés et de L’Assiette au beurre.

    Dans la bouche de nombre de politiques, la République est, depuis des années, le moyen commode de ne plus prononcer le mot France. Cette France qui doit se fondre dans l’Europe. La France qui sous-entend un enracinement, une histoire, une géographie, un peuple, une culture, des mœurs. Bref, une civilisation. Une France à laquelle on doit s’assimiler. À Rome, faire comme les Romains. Et à Paris, faire comme les Parisiennes. La République, c’est plus commode, cela signifie seulement une légalité superficielle qui fait consensus. Au-delà commencent les ennuis.  Les territoires perdus de la République sont les territoires perdus de la France. Des enclaves qui, parce qu’étrangères, sont devenues le terreau d’une contre-société fondée sur les règles islamiques. Un contre-pays : l’oumma. Une contre-civilisation qui produit terroristes islamistes et délinquants bas de gamme. Le djihad pour tous. Malraux l’avait dit : « Une civilisation, c’est ce qui s’agrège à une religion. »

    C’est parce que la classe politique a voulu se débarrasser de la France qu’elle a fait de la République un tigre de papier. Une République réduite à des valeurs abstraites et à une laïcité limitée à la liberté de croire ou de ne pas croire, et à la neutralité de l’État, en oubliant son troisième pilier, à savoir un « devoir de discrétion » des religions dans l’espace public qui, en évacuant Dieu du débat, permet seule un affrontement rationnel au sein de l’espace des idées et des convictions. La République peut être unitaire ou fédérale, italienne ou américaine, libérale ou populaire, laïque ou islamique. Seule la France est française. Et comme disait Péguy, dans sa célèbre formule : « La République, notre royaume de France. »

  • A l’unanimité, les députés français bradent le patrimoine inaliénable de nos musées

     

    Y.jpg

     

    Lugan B.JPGLe 6 octobre 2020, après avoir été présenté en Conseil des ministres et approuvé à l’unanimité par les commissions de la culture et des affaires étrangères, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité des présents (où étaient les députés du RN et ceux de la « droite de conviction » ?), le scandaleux projet de loi n°3221 sur rapport de M. Yannick Kerlogot, dérogeant au principe d’inaliénabilité du patrimoine national.

    Composée de deux articles, cette loi stipule qu’à compter de l’entrée vigueur du texte, 26 œuvres d’art provenant du trésor du grand chef esclavagiste Béhanzin, roi d’Abomey (voir à ce sujet mon livre « Esclavage, l’histoire à l’endroit ») conservés au musée du quai Branly, cesseront de faire partie des Collections nationales.

    Or, il faut savoir que ce texte a été présenté en procédure accélérée, en loi d’exception, et non en loi de portée générale, ce qui signifie qu’il ne passera qu’une seule fois devant les deux chambres. Où était donc l’urgence en ces « temps de guerre » contre le terrorisme islamiste et le Covid ?

    Cette loi qui déshonore ceux qui l’ont votée mais également ceux qui, par leur absence se sont rendus complices du vote alors qu’ils n’ignoraient pas que sa discussion allait venir en séance, concrétise une promesse unilatérale faite par Emmanuel Macron le 28 novembre 2017 quand, lors d’une visite d’Etat au Burkina Faso, il déclara : « D’ici à cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique ».

    Allant vite en besogne, et en violation flagrante du principe d’inaliénabilité des biens inscrits aux Inventaires nationaux, le 17 novembre 2019, à Dakar, le « sabre d’el-Hadj Omar » fut remis au président sénégalais Macky Sall - d’ethnie toucouleur comme el-Hadj Omar -, par le Premier ministre français Edouard Philippe. Or, cette arme qui, soit dit en passant, n’a rien d’africain puisqu'il s’agit d’un sabre d’infanterie de l’armée française modèle 1821 forgé à Kligenthal, en Alsace, honore la mémoire d’un conquérant « sénégalais » qui mit en coupe réglée et vendit comme esclaves les ancêtres de 90% de la population de l’actuel Mali… et d’une partie de celle du Burkina Faso... Un beau geste de paix dans l’actuel contexte de jihadisme…

    Dans la foulée de sa visite au Burkina Faso, le président Macron demanda un rapport sur les « restitutions » à Felwine Sarr de l’Université de St-Louis du Sénégal et à Bénédicte Savoy, historienne de l’Art et militante engagée que la sénatrice Catherine Morin-Desailly qui fut présidente de la commission de la culture au Sénat qualifie d’ « activiste ».

    Rendu le 23 novembre 2018, le rapport proprement surréaliste tant il est caricatural  par son aveuglement idéologique et son ignorance historique, recense 46.000 (!!!) œuvres africaines qui devraient être « restituées » sur les 90.000 conservées dans les musées français ….

    Dans ce rapport, l’on peut lire que « les collections africaines conservées dans les musées occidentaux (sont) une frustration née de la colonisation (… et) une sorte de totem de cette souffrance ». Pour Bénédicte Savoy, toute œuvre d’art africaine conservée en France et plus généralement en Europe est en effet postulée être le produit d’un pillage…

    Une telle impudence a entraîné la vive réponse d’Hermann Parzingzer, président de la Fondation du patrimoine prussien qui gère de très nombreuses collections africaines et qui a qualifié le rapport « de jargon dominé par une idéologie d’expiation et de pénitence ».

    Cette présomption de « pillage » va donc contraindre les musées français à démontrer le caractère « légal » des acquisitions. Mais comment établir la traçabilité des achats, des échanges, des commandes datant parfois de plusieurs siècles, et des dons de collectionneurs, ces derniers constituant plus de 50% des collections ? 

    Alors que l’on attendait une vive réaction du Sénat, le 4 novembre 2020, ce dernier, tout en protestant, a lui aussi voté à l’unanimité (où étaient les sénateurs RN et ceux de la « droite de conviction ?), se contentant d’amender le texte en changeant simplement le mot « restitution » signifiant « rendre quelque chose que l’on possède indûment » par « retour »… Une grande marque de  « virilité » qui constitue une garantie pour l’avenir de nos musées…

    La boite de pandore ayant été imprudemment et idéologiquement ouverte par Emmanuel Macron, cinq pays africains se sont immédiatement engouffrés dans la brèche offerte par la loi, en réclamant dès à présent 13.000 objets qui sont pourtant autant de biens inaliénables du patrimoine français.

    Mais plus encore, de nuit, en catimini, quasi clandestinement, la couronne du dais de la reine Ranavalona conservée au musée de l’Armée depuis 1910 et qui n’est pas une prise de guerre, mais le don d’un particulier, a été « restituée » à Madagascar. Qui avait autorité pour autoriser une telle sortie d’un bien inaliénable inscrit aux Inventaires nationaux ? Qui a donné l’ordre de cette inadmissible spoliation ?

    Quelle association habilitée osera porter l’affaire devant les tribunaux afin que toute la lumière soit faite sur ce scandale ? D'autant plus que la convention de l’UNESCO de 1970 concernant les œuvres d’art conservées dans les musées n’est pas rétroactive. 

    Précision ne manquant pas de « sel », la couronne de la reine Ranavalona, une superbe pièce en vermeil ornée de sept fers de lance représentant les sept maisons princières et surmontée d’un aigle était conservée dans le palais d’Andafiavaratra à Antananarivo… où elle a été volée en 2011…

    La « restitution » des œuvres d’art à l’Afrique est donc un gage de pérennité… Nous l’avons d’ailleurs observé avec les manuscrits de Tombouctou détruits par les jihadistes ou avec le pillage des collections du musée de Butare au Rwanda au moment du génocide… Si toutes ces collections avaient été abritées dans des musées européens, elles existeraient encore...

    Bernard Lugan

    L'Afrique réelle

  • Livre - Notre sélection : Cartel des fraudes

    Cartel.jpg

    Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, la France n'a traversé une telle crise politique, sociale, morale et financière. La pandémie de coronavirus a fini d'achever les finances publiques du pays, conduisant l'État à une incapacité de réagir efficacement dès le début d'une crise majeure.

    Charles Prats, magistrat qui fut en charge au niveau national de la coordination de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales, nous livre une explication : 5 millions de fantômes bénéficiant indûment des prestations sociales françaises représentant des dizaines de milliards d'euros volés chaque année...

    Le juge Prats, en brossant le catalogue des fraudes sociales qui gangrènent notre pays, prononce un réquisitoire cinglant, étayé de documents et rapports d'État édifiants occultés depuis des années : comment " Abu Allocs ", un des fondateurs belges de Daech en Syrie, est venu s'inscrire frauduleusement à la Sécu en France ; comment nous avons plusieurs centaines de titulaires de cartes Vitale actives âgés de plus de cent-vingt ans ; comment les retraités fantômes à l'étranger nous volent des fortunes ; comment un tiers des 21 millions de personnes nées à l'étranger et immatriculées à la Sécu l'auraient été sur la base de faux documents ; comment, finalement, l'État reconnaîtra du bout des lèvres à l'été 2020 qu'il ne connaît pas l'identité de près de 2,5 millions de bénéficiaires de prestations sociales dans notre pays.
    À l'heure des hausses des impôts et taxes imposées à tous les citoyens pour relever la nation, une urgence absolue : reprendre l'argent public de la poche des fraudeurs avant de chercher à en prendre plus dans celle des contribuables français.

    Charles Prats est aujourd'hui vice-président au tribunal de Paris après avoir été inspecteur des douanes, juge d'instruction et magistrat chargé de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales au ministère des Finances.

    ***

    Dans ces moments de résidence forcée nous disposons de plus de temps pour lire ou visionner des documents qui demandent de se poser. Vous ne regrettez pas les 17 minutes d'entretien avec ce magistrat très au fait de la question. 

    L'entretien est ICI

    et la présentation de son livre ICI

    hqdefault.jpg

  • En sourire pour ne pas pleurer !

    Banlieu-descente.jpg

    Descente de la police dans les banlieues pour lutter contre les trafics ou débusquer les terroristes ?

    Non, n'ayez pas peur, je plaisante !

    Ce n'est qu'une descente de la police dans les bars pour contrôler le port du masque...

  • Assemblée générale de l'association TGV SUD TERRITOIRES-ENVIRONNEMENT

    TGV-3.jpg

    Et l'on reparle de la ligne Montpellier-Perpignan. L'association TGV SUD TERRITOIRES-ENVIRONNEMENT travaille, depuis des années à faire valoir ses solutions de bon sens, issues des expériences de terrain et de l'expertise de ses dirigeants. Mais de retards en hésitations en passant par des projets insensés, seules les promesses démagogiques sont d'actualité.

    Ce projet qui va conditionner l'activité économique et touristique de notre région, mérite qu'on s'y intéresse avec soin, et que l'on fasse valoir les solutions de bon sens qui ne semblent pas préoccuper les politiciens de tous bords 

    RAPPORT MORAL

    L’année 2019 n’aura eu de spectaculaire que les arrêtés préfectoraux pris dans les départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées Orientales, validant le Projet d’Intérêt Général et fixant le tracé de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan, sur la base d’un dossier qui n’a pas changé depuis 2015!

    Aucune des critiques formulées depuis le dépôt du dossier au niveau ministériel, aucune des remarques émises lors de la consultation par internet avant la prise des arrêtés préfectoraux, n’aura été prise en compte. C’est donc un projet de ligne nouvelle, mixte seulement jusqu’à Béziers, et comportant 2 gares nouvelles injustifiées  et mal placées qui a été confirmé. A quoi ont servi le travail de fourmi réalisé par l’association, les alertes adressées aux décideurs politiques et institutionnels, les démarches effectuées auprès de responsables politiques, les efforts de pédagogie, les écrits…En apparence à peu de choses, mais comment savoir ce qu’il en reste? Nous n’oublierons pas, cependant ceux qui ont fait le maximum pour ne pas nous recevoir, ceux pour qui on a consacré du temps et l’élaboration de documents, mais qui n’ont donné aucune suite.

    Ironie du sort, il y aura bien eu un autre événement bien plus spectaculaire que celui cité précédemment à l’automne 2019 : les intempéries avec la coupure de ligne du littoral à Villeneuve-les-Béziers et l’inondation d’une partie de la commune, dont la propriété de notre ami Pierre Michel, aux premières loges bien malgré lui pour constater des dégâts portant prévisibles. Nous nous serions contentés de faits moins dramatiques pour étayer nos hypothèses, nos suggestions et demandes. En tout cas, cet événement a fait la démonstration de la vulnérabilité de la ligne existante et la nécessité d’un nouvel axe ferroviaire polyvalent pour sécuriser et renforcer ce mode de transport. Il faut noter qu’à cette occasion, l’Etat n’aura pas été d’un grand secours et que le déplacement de Mme Elisabeth Borne à Béziers n’aura été qu’une occasion  de frais dont on aurait pu se dispenser. A noter qu’alors que les transports étaient dans son domaine de responsabilité, elle ne s’est même pas rendue sur les lieux pour constater les dégâts affectant la ligne : cela traduit bien l’importance accordée à cet axe et aux territoires qu’il dessert.

    Cette coupure de la ligne a relancé le débat, sur la mixité notamment et apporté une confirmation à ce que nous préconisons depuis des années. Elle nous a amenés aussi à renforcer le dialogue avec la Région et la SNCF, à relayer les difficultés rencontrées par les utilisateurs et à faire pression pour une amélioration des moyens de substitution. Cela nous a permis aussi d’évaluer tout l’intérêt d’adhérer à des fédérations (FNAUT OcPyMed et FNE-LR) qui portent certains de nos messages et peuvent les faire entendre à cause de leur poids médiatique. Cela montre aussi que le travail de fond que nous avons réalisé jusqu’à présent permet d’être là quand l’occasion se présente et d’être reconnus par certains acteurs institutionnels.

    Les événements de fin 2019, les changements intervenus à la suite des élections municipales et sénatoriales, le changement de premier ministre modifient sensiblement le contexte que nous connaissions ces dernières années et ouvrent quelques perspectives. Ils nous incitent à reprendre les démarches en direction des élus ; cela est particulièrement important alors qu’une concertation préalable à l’enquête d’utilité publique a débuté pour la première phase Montpellier-Béziers de la Ligne Nouvelle. Faire en sorte que ce premier tronçon soit compatible avec la poursuite de la mixité au-delà de Béziers et que le raccordement à la ligne existante soit moins destructeur pour Villeneuve sont nos priorités.

    Nous sommes aussi demandeurs de participation au projet de modernisation de la gare de Béziers (nous ne voulons pas de gare nouvelle A75), mais nous ne sommes toujours pas conviés malgré quelques promesses verbales.

    Par ailleurs, même si des avancées importantes ont eu lieu pour Béziers-Neussargues, il reste encore bien des incertitudes ; la mobilisation reste de mise de même que des interventions auprès des élus concernés pour l’amélioration des points desservis et le nombre de relations par train entre Béziers et Bédarieux.

    La relance du fret ferroviaire reste aussi dans nos préoccupations, sur le plan local (notamment Colombiers-Maureilhan), régional et au-delà ; et nous maintenons des partenariats pour cela, mais il faut reconnaitre qu’il n’y a pas foule chez les politiques et les institutionnels pour soutenir cette cause. La transition énergétique, ça fait bien dans les éditoriaux, mais les déclinaisons concrètes se font souvent attendre. Il y a, heureusement, des acteurs convaincus, mais souvent débordés, avec qui nous pouvons continuer à travailler.

    Rapport d’activités

    Concrètement, nous avons continué à suivre les dossiers, participé à des rencontres avec la Région –élus et techniciens - et la SNCF pour faire connaitre et défendre nos points de vue, obtenir des améliorations de service et être consulté en amont des décisions d’organisation et de service.

    Nous avons interpelé la Présidente de Région lors de la consultation électronique précédant les arrêtés de PIG de la ligne nouvelle.

    Mais aussi le Département, son Président et Hussein BOURGI et les maires des communes concernées par les inondations de fin octobre 2019 pour les inciter à agir.

    Nous sommes allés au congrès de l’association des maires de l’Hérault.

    Nous avons participé aux comités départementaux des mobilités, aux réunions SNCF/Associations d’usagers ; nous sommes intervenus dans un grand forum SNCF consacré à l’amélioration de l’information des clients et usagers et avons participé au Comité Régional SNCF des « Parties Prenantes ».

    Nous avons rencontré le Président de Perpignan-Métropole pour comprendre son opposition à la mixité de la Ligne Nouvelle dans la plaine du Roussillon et ouvrir un dialogue. Toujours dans les Pyrénées Orientales, nous avons soutenu les actions des associations locales pour la réouverture de la ligne Perpignan-Villefranche de Conflent.

    Nous avons soutenu les actions de défense de la ligne Béziers-Neussargues (diffusion d’informations et participation à manifestation et débats.

    Nous avons poursuivi notre travail sur le fret ferroviaire en direction de la Région et en collaboration avec la CCI Régionale.

    Et, bien sûr, nous avons participé aux activités des fédérations Fnaut OcPyMéd et FNE-LR surtout sur les sujets nous concernant (réseau transport de FNE).

    Faire relayer nos interventions nos points de vue par la presse n’a pas été une réussite (Midi Libre en particulier) ; par contre notre stand à la journée des associations sur les Allées en septembre 2019 a vu une belle fréquentation, des échanges nombreux et animés.

    Donc beaucoup de démarches pour rappeler des enjeux, améliorer des services et rappeler les conditions indispensables pour que le projet ligne nouvelle ait tout son sens et toute son utilité.

                                    Le président                              Le secrétaire

  • Sondage IFOP : 57 % des jeunes musulmans préfèrent la charia aux lois de la République

    Coran.jpg

     

    Gauthier Nicolas-2.pngÀ propos des rapports de plus en plus conflictuels entre certains Français musulmans et le reste de la communauté nationale, Michel Houellebecq, affirmait, dans Valeurs actuelles, en novembre 2017 : « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. » On a déjà lu plus saugrenu.

    Dans un registre moins calotin, le Comité Laïcité République vient de commander un sondage à l’IFOP sur le même sujet. Pour Jean-Pierre Sakoun, président du CLR, les résultats n’ont rien de réjouissant, 57 % des jeunes musulmans estimant que la charia est plus importante que la loi de la République, soit 10 % de plus qu’en 2016. Plus rassurant, 88 % des sondés se « déclarent attachés à la loi de 1905 qui garantit le libre exercice des cultes et impose le principe selon lequel l’État ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ».

    Bref, si tout le monde est pour la laïcité en tant que contenant, personne ne tombe véritablement d’accord sur son contenu. D’ailleurs, soyons honnêtes, ce reproche pourrait également être fait aux catholiques, ce qu’Alain de Benoist rappelait récemment en ces colonnes : « Pour les chrétiens, qui placent la “loi naturelle” au-dessus de la loi civile, l’avortement ne saurait être légitime au seul motif qu’il est devenu légal. »

    On objectera encore que le terme de « charia » est souvent synonyme de lapidation et de mains coupées… Or, il s’agit d’un tout : des règles sociales, cultuelles et relationnelles selon la loi de Dieu.  Elles sont susceptibles de varier d’une société à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un contexte historico-politique à l’autre ; la charia, loin d’être gravée dans le marbre, est donc évolutive par essence.

    Cette confusion transparaît d’ailleurs dans les commentaires que Jean-Pierre Sakoun, interrogé par Le Point, tire de ces 88 % de Français attachés à cette même laïcité : « Cela signifie qu’un siècle et demi après le travail entamé en 1880, les catholiques, qui n’étaient franchement pas favorables à la laïcité, ont compris la nécessité de la laïcité comme fondement de la paix sociale. »

    Voilà qui appelle au moins deux remarques.

    La première, c’est que la loi de 1905 était une loi, non point de « paix sociale », mais de guerre contre le catholicisme et que, si elle a fini par entrer dans les mœurs, ce fut plus par coercition que franche adhésion.

    La seconde, c’est que les catholiques alors concernés par cette loi étaient des Français de souche ancestrale et qui, par nombre d’aspects, partageaient la même culture que leurs adversaires laïcs. Ce qui n’est évidemment pas le cas des musulmans, Français de jeune branche et souvent pétris d’une culture extra-européenne.

    Il est vrai que de par sa nature même – il a été fondé en 1991, à l’initiative du Grand Orient de France –, le CLR est susceptible de ne pas être totalement objectif en matière religieuse. Ce qui l’empêche peut-être de faire le lien entre désaffection des jeunes musulmans vis-à-vis des lois de la République et promulgation concomitante des lois de cette même République. Mariage homosexuel, par exemple, ou encore prolongement du délai légal de l’avortement à quatorze semaines – en attendant de le faire passer à neuf mois ? –, toutes avancées sociétales qui ne sont sûrement pas pour rien dans l’aggravation de ce désamour.

    Les grands prêtres de la laïcité auraient sûrement beaucoup à gagner à lire Michel Houellebecq.

    Nicolas Gauthier

  • Notre rubrique : les idiots utiles - Aujourd'hui Edwy Plenel

     

    Edwy PLenel, militant de la ligue communiste révolutionnaire, journaliste à ROUGE puis au MATIN DE PARIS, puis au MONDE. Il est depuis 2008 président du site web MÉDIAPART.

    Pierre-André Taguieff affirmera : « En matière d'investigation, il ne faisait rien d'autre que de recopier les fiches des Renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement. Il avait alors ses entrées au ministère de l'Intérieur. » (Cité par Par Alexandre Devecchio et Eugénie Bastié dans FigaroVox le 27 novembre 2017 Islamisme, Charlie Hebdo : Edwy Plenel, le procureur au banc des accusés).

    Edwy PLenel.png

  • Alain de Benoist : « La descente aux enfers d’Emmanuel Macron est-elle forcément une bonne nouvelle pour Marine Le Pen ? »

    Macron-maires.jpg

    Le quinquennat Macron n’avait pas trop mal commencé avec l’épisode du Louvre. Mais l’état de grâce n’a pas duré très longtemps et la situation ne cesse de se dégrader, alors même qu’Emmanuel Macron avait affirmé que s’il ne réussissait pas, un ou une populiste lui succéderait à l’Élysée. Cela en prend-il le chemin ?

    A. de Benoit.jpgEn matière d’élection présidentielle, vous le savez bien, toute prédiction faite plus de trois mois avant le scrutin n’a aucune valeur. On peut, en revanche, dresser un rapport d’étape. Tout le monde a longtemps répété qu’en 2022, on allait assister à la répétition de ce qui s’est passé en 2017 : un duel Macron-Marine Le Pen au second tour, avec le résultat qu’on sait. Inutile de s’interroger : c’était plié d’avance. Mais deux nouvelles questions se posent : Macron sera-t-il à nouveau candidat en 2022 ? Et s’il se représente, sera-t-il présent au second tour ? Nous n’en savons rien, bien sûr, mais le simple fait qu’on puisse se poser ces questions montre que beaucoup de choses ont changé. Les gilets jaunes sont passés par là, les grèves aussi. Pour faire adopter ses réformes, Macron a été obligé de passer en force. Après avoir voulu séduire tout le monde, il a déçu partout. On parle régulièrement de sa « baisse de popularité », mais on n’en est même plus là. Nous avons un Président qui ne peut plus mettre un pied en dehors de l’Élysée sans se heurter à des manifestants qui exigent sa démission en brandissant, en effigie pour l’instant, sa tête au bout d’une pique ! Chirac, Giscard, Hollande, Sarkozy ont pu être impopulaires. Macron n’est pas seulement impopulaire, il est détesté, exécré, haï des Français à un degré rarement vu. Il n’est donc pas certain qu’il veuille (ou puisse) se représenter, ni qu’il soit présent au second tour s’il le faisait. Ajoutons, puisqu’il a été mis en place pour adapter la France aux exigences de la mondialisation libérale, que ceux qui l’ont patronné se disent peut-être aussi qu’ils n’ont pas misé sur le bon cheval et qu’il serait peut-être temps d’en trouver un autre.

    Est-ce une bonne nouvelle pour Marine Le Pen ? Je ne le pense pas. Elle a tout intérêt, en effet, à avoir face à elle, au second tour, un homme discrédité et détesté par le peuple plutôt qu’un concurrent qui, n’ayant jamais accédé à la charge suprême, aura toujours la possibilité de multiplier les promesses et de ratisser large entre les deux tours. Un Xavier Bertrand, une Ségolène Royal, un Yannick Jadot, une Rachida Dati, un François Baroin ou n’importe quel(le) autre candidat(e) de ce calibre l’emporterait sans doute plus facilement contre Marine Le Pen que ne le ferait Macron, même si le « plafond de verre » auquel elle s’est longtemps heurtée a déjà commencé à se lézarder. D’où une troisième question : du point de vue de Marine Le Pen, quelle est la personnalité, mis à part Macron, face à laquelle elle pourrait avoir le plus de chances de l’emporter ?

    Emmanuel Macron prétendait aussi être le candidat du « nouveau monde ». Maintenant qu’il a dépassé son mi-mandat, qu’avons-nous appris sur ce monde-là et sur lui-même ?

    J’ai déjà eu l’occasion de le dire : il y a un mystère Macron. Chirac, Sarkozy, Hollande, chacun dans son style, n’avaient rien de mystérieux. Il suffisait de les observer un peu pour savoir à quoi s’en tenir sur leur compte. Avec Macron, c’est autre chose. Ses ressorts intimes sont cachés, et l’on ne sait pas, au fond, ce qui le meut. Même ses relations avec sa maternelle épouse sont un mystère. Sous la surface lisse comme une image de synthèse, on ignore tout de sa machinerie intérieure et de ses évidents troubles de la personnalité. On peut lui trouver une tête de gendre idéal, lui reconnaître une bonne mémoire et une excellente connaissance technique des dossiers, voire un certain talent oratoire, on ne parvient pas à trouver qu’il était taillé pour le poste, alors qu’il serait parfait derrière un guichet de banque ou dans le rôle d’un DRH chargé d’annoncer au personnel un nouveau plan de licenciements. L’impression qui domine est que la politique, au fond, lui est tout aussi étrangère que la culture du pays qu’il est censé diriger. Que ce soit en France ou dans le monde, cet homme à la fois hautain, méprisant et bavard ne comprend pas ce qui se passe. Il gère (mal), il communique (mal), il réprime (brutalement), il supprime la liberté d’expression (efficacement) mais il ne gouverne pas.

    C’est un Président narcissique qui n’a ni ami ni homme de confiance – puisqu’il ne fait confiance à personne. Qui a de l’influence sur lui ? Brigitte peut-être, personne d’autre. Entouré de députés inconsistants et de ministres de circonstance, il ne sait pas choisir ses collaborateurs, comme en témoignent la multiplication des départs au sein de son entourage. Mieux encore, c’est le premier président de la République qui n’a pas su attirer à lui la moindre personnalité dotée d’une carrure d’homme d’État. Il s’est entouré d’une majorité de transparents anonymes condamnés à le rester (Cédric O, Franck Riester), parmi lesquels bon nombre de médiocres et d’incultes, de ridicules ou de grotesques, de François de Rugy (« Homard m’a tué ») à Benjamin Griveaux (« Paris m’habite ») en passant par Agnès Buzyn (coronavirée), et maintenant Roselyne Bachelot ou Éric Dupont-Moretti, les deux fous du roi, sans oublier l’inénarrable Sibeth. Qui peut prendre au sérieux pareille équipe de Branquignols ?

    Peut-on néanmoins mettre à son crédit une esquisse d’ambition politique européenne, que ce soit avec l’Allemagne ou la Russie, l’Iran ou les États-Unis ?

    Il en est resté, précisément, au stade de l’esquisse, qui chez lui prend la forme d’une série d’hésitations et se traduit par des inconséquences. C’est la marque d’une absence totale de vision des choses. En Europe, où il s’est brouillé avec la moitié des gouvernements, après avoir cherché à associer Angela Merkel à ses projets de « refondation » européenne, il n’a cessé de se heurter aux rebuffades de la chancelière, qui a vite évalué le personnage, mais il n’en a pas tiré les leçons. Le dernier sommet de Bruxelles en a apporté une nouvelle démonstration. Il a fait sensation en déclarant l’OTAN en état de « mort cérébrale » sans comprendre que l’OTAN pèse toujours de tout son poids et que c’est bien, plutôt, l’Union européenne qui est en état de mort cérébrale. Il a paru comprendre qu’il était de l’intérêt de la France de se rapprocher de l’axe Moscou-Damas-Téhéran, mais il n’a pas fait le moindre geste pour s’opposer aux sanctions absurdes qui frappent ces trois pays. Il est allé en Allemagne pour dénoncer les entreprises de « déstabilisation » qu’il attribue à la Russie, montrant par là qu’en dépit de ses divergences avec Trump, il reste plus que jamais le fidèle vassal des Américains. Comment s’étonner, là encore, qu’on ne le prenne au sérieux ni à Moscou ni à Washington ni à Pékin ?

    Entretien avec Alain de Benoit réalisé par Nicolas Gauthier