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Tour de chauffe pour les élections présidentielles algériennes prévues en 2019. La récente sortie du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, défendant le droit de Saïd Bouteflika à se porter candidat, sonne comme un avis de tempête.
Djamel Ould Abbes, le SG du FLN, n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, le prochain président de la République algérienne doit être Saïd Bouteflika ou bien son frère aîné, Abdelaziz, qui en est déjà à quatre mandats, en dépit d’une incapacité flagrante à gouverner, suite à un accident cardiovasculaire qui a considérablement diminué ses facultés.
Dans une interview accordée, le 22 juillet, à la chaîne El Bilad, Ould Abbes n'a pas tari d'éloges à l'égard de Saïd Bouteflika qui, selon lui, a «le droit comme tout citoyen algérien de se présenter aux élections présidentielles de 2019».
«Saïd Bouteflika est un homme humble. Son frère Abdelaziz lui a inculqué des valeurs qui ont fait de lui un homme droit. Il n’est pas une personne extravagante. Il a travaillé depuis 19 ans au côté de son frère comme conseiller. Il a toujours été dans l’ombre. Il ne s’occupe pas de politique. D’ailleurs, on ne le voit que lors des enterrements», a déclaré le chef du FLN dont les propos font les choux gras des médias algériens.
Homme humble, timide, intellectuel, jouissant d'une grande popularité et de l'amour du peuple... Les termes valorisants ne manquaient pas pour qualifier le cadet des Bouteflika. Et Ould Abbes d'ajouter: «Saïd Bouteflika est un enseignant universitaire en informatique, un ancien syndicaliste rude, il a apporté beaucoup dans le domaine de l’informatique au niveau de la présidence». Les éloges du SG du FLN, le parti historique algérien inscrit deux fois dans la Constitution du pays, ont deux buts: préparer l’opinion publique algérienne à la candidature de Saïd Bouteflika aux présidentielles de 2019 et dissuader tout autre éventuel prétendant à la course aux élections.
Mais cette candidature reste conditionnée à l’incapacité d'Abdelaziz Bouteflika -dont les apparitions se font de plus en plus rares et les annulations des rencontres avec les chefs d’Etat plus nombreuses- à briguer un cinquième mandat. «Si le président Bouteflika se porte candidat pour un cinquième mandant, nous allons naturellement le soutenir», a affirmé Ould Abbes. Autrement dit, pour le chef du FLN qui parle au nom de ses “militants“, la présidence du pays restera entre les mains des Bouteflika. Si Abdelaziz recouvre par miracle un minimum de motricité et d’aptitude à gouverner, ce sera lui. Sinon, c’est à son frère qu’iront les suffrages du parti politique le plus influent en Algérie.
Nul n'ignore que Saïd Bouteflika est l’homme fort en Algérie. Le très influent conseiller d’Abdelaziz fait et défait les hommes politiques et les hommes d’affaires. Sa soif de pouvoir n’est un secret pour personne. Jusque-là, il a bataillé coûte que coûte pour que son frère impotent reste au pouvoir, éliminant ceux qui s’étaient opposés à un quatrième mandat d’Abdelaziz comme le général Toufik qu’on pensait pourtant indéboulonnable. Le fait que Saïd Bouteflika lance une première salve relative à sa candidature et sorte des bois est moins un signe sur ses ambitions présidentielles qu’un indice sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. Etat qui ne lui permet probablement plus de se porter candidat à un cinquième mandat.
Il reste maintenant à savoir quelle sera la réaction de l’armée algérienne et du très ambitieux général Gaïd Salah qui guette l’occasion pour s’emparer du pouvoir présidentiel. Laissera-t-il Saïd Bouteflika se positionner comme le successeur de son frère? Rien n’est moins sûr et les prochains mois s'annoncent comme des temps incertains en Algérie.
Par Abdelkader El-Aine
Le 360