En 2013, elle a empoché 1,13 million d’euros
juste après avoir annoncé la suppression de 900 emplois.
L’ancienne DRH de Danone Muriel Pénicaud a réalisé en 2013 une plus-value de 1,13 million d’euros sur ses stock-options. Tout juste après avoir annoncé la suppression de 900 emplois...
Pas de répit pour Muriel Pénicaud. Comme le révèle l’Humanité jeudi, la ministre du Travail a empoché de jolis gains en 2013, deux mois après l’annonce d’un plan social chez Danone, dont elle était directrice des ressources humaines, en levant des stocks-options. La plus-value s’est élevée à 1,13 million d’euros grâce notamment au bond de l’action Danone suivant l’annonce le 19 février 2013 des suppressions de 900 emplois (dont 236 en France). Celle-ci a réalisé cette opération profitable le 30 avril suivant, selon les documents de l’Autorité des marchés financiers que nous avons consultés (ci-dessous).
Le 30 avril Muriel Pénicaud réalise deux opérations : d'abord l'exercice de stock-options sur 55.120 actions dont le prix unitaire avait été fixé à 34,85 euros pour un montant total de 1,9 million d’euros. Elle en revend 52.220 le même jour quand le cours de l'action affiche 58,4 euros, ce qui lui fait gagner 3 millions d’euros. Soit à l’arrivée un bénéfice de 1,13 million d’euros, sans compter les profits potentiels sur les 2.900 actions qui lui restent…
À l’époque, le plan de suppression de postes devait réaliser 200 millions d’euros d’économies sur deux ans. Il devait faire face à la baisse de consommation des Européens.
La ministre est également au coeur de l’affaire de la soirée à Las Vegas organisée par Business France, qu’elle a dirigé entre 2015 et 2017. Cette agence de l’État avait organisé une soirée en 2016 lors du déplacement controversé d’Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie) au Consumer Electronics Show, une grand-messe de l’innovation technologique. L’événement avait coûté 300.000 euros et avait été réalisé sans appel d’offres préalable. Selon des informations du Monde publiées mi-juillet, Muriel Pénicaud ne pouvait ignorer les détails.
La justice soupçonne Business France, qui dépend notamment du ministère de l’Économie, d'avoir enfreint la réglementation sur les marchés publics en ne faisant pas d'appel d'offres pour l'organisation de la French Tech Night, confiée à Havas. L'enquête pour “favoritisme et recel de favoritisme”, instruite notamment par le juge Renaud Van Ruymbeke, selon Le Monde, doit déterminer si Muriel Pénicaud a pu être informée en amont de dysfonctionnements, ce qu'elle nie.
Capital
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1,5 million d’euros annuels. C’est ce qu’a touché la ministre du travail, Muriel Pénicaud, alors qu’elle était directrice des ressources humaines chez Danone de 2012 à 2014, soit un total de 4,74 millions d’euros, selon sa déclaration d’intérêts publiée jeudi par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Muriel Pénicaud a perçu, en tant que DRH de Danone, 1.212.721 euros net de rémunération et gratifications en 2012, puis 1.144.924 en 2013 et 2.388.877 en 2014.
La ministre dénonce « les amalgames » sur sa plus-value
La ministre a été mise en cause jeudi par des élus de gauche à la suite d’un article dans L’Humanité faisant état d’une plus-value boursière de plus d’un million d’euros réalisée en vendant des stock-options en 2013 à la suite d’un plan social chez Danone. La sénatrice communiste Eliane Assensi l’a accusée d’avoir réalisé cette plus-value en profitant d’une "flambée boursière en faveur de Danone suite à l’annonce de la suppression de 900 emplois".
Muriel Pénicaud a dénoncé des "amalgames", expliquant que "l’attribution du plan de stock-options" était "bien antérieure à l’annonce du plan de départs volontaires, et n’a aucun lien avec ce dernier", dans une interview au Figaro à paraître vendredi. "Le niveau de ma rémunération était fixé en toute transparence, avec une part fixe et une part variable différée, comme les 200 autres dirigeants de l’entreprise", a-t-elle encore dit.
Embourbée dans l’affaire du déplacement de Macron à Las Vegas
La HATVP, qui publie les déclarations d’intérêts concernant les rémunérations perçues par les ministres au cours des cinq années ayant précédé leur entrée en fonction, fait également apparaître une rémunération de 92.719 euros net pour Pénicaud en 2014 en tant que présidente de l’Agence française des investissements internationaux.
A la tête de l’agence publique Business France, dont elle était directrice générale, elle a touché, en net, 161.845 euros en 2015, puis 203.124 euros en 2017 et 57.741 euros en 2017. Business France est soupçonné d’avoir enfreint la réglementation sur les marchés publics en ne faisant pas d’appel d’offres pour l’organisation d’un déplacement à Las Vegas d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie à l’époque, confiée au géant de la communication Havas en décembre 2015, alors que Muriel Pénicaud était à sa tête
Tiré du site 20 MINUTES