L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy conseille à Laurent Wauquiez de reproduire la même stratégie qu'à la présidentielle 2007.
Patrick Buisson ne perd pas le nord. Pour l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, la droite, pour reconquérir le pouvoir, doit "plumer la volaille frontiste" et non chercher à "occuper l'espace central parfaitement occupé par Emmanuel Macron".
"Je n'ai jamais plaidé pour une alliance entre les Républicains et le Front national. Je suis exactement sur ce qu'était la ligne du Parti communiste en 1936 à l'égard de la SFIO : plumer la volaille socialiste, disaient les communistes lorsqu'ils ont fait alliance avec la SFIO. La droite, pour redevenir une force d'alternance, n'a pas d'autre choix que de plumer la volaille frontiste", a exposé, mardi 21 novembre, Patrick Buisson sur France-Inter.
"La seule façon dont la droite peut reconquérir le pouvoir, ce n'est pas en occupant l'espace central, le spectre du centre parfaitement occupé par Emmanuel Macron aujourd'hui. Emmanuel Macron remplit merveilleusement cette tâche, plutôt d'ailleurs au centre-droit qu'au centre-gauche, mais il couvre cet espace. La seule combinaison possible, c'est l'alliance électorale, la convergence électorale de la droite conservatrice, celle qui a porté Fillon à la primaire, et de l'électorat populaire", a développé Patrick Buisson.
Faire comme de Gaulle en 1947
Laurent Wauquiez, dont Patrick Buisson louait les qualités dans un récent livre, "ne se trompe pas du tout puisqu'il s'agit d'aller récupérer ces électeurs qui devraient ou qui pourraient être le soutien naturel de la droite. Que fait de Gaulle en 1947 quand il crée le RPF ? Il va chercher toute une partie de la droite", "il ramasse tout le monde".
Laurent Wauquiez, favori pour la présidence des Républicains (10-17 décembre), a opposé une nouvelle fin de non-recevoir à Marine Le Pen qui lui suggérait de lui "proposer une alliance".
"Il n'y a pas besoin de parler comme Marine Le Pen pour parler de la nation, du patrimoine national, de l'identité, du mode de vie, du localisme, des circuits courts, de l'enracinement, de tout ce qui constitue la convergence entre l'électorat conservateur et l'électorat populaire". "D'ailleurs Marine Le Pen n'en parle pas", a dit Patrick Buisson.