Une réunion entre Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les Rapports du Saint-Siège avec les États, et Wang Chao, vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, respectivement chefs des délégations vaticane et chinoise, a eu lieu aujourd’hui, 22 septembre, à Pékin. Les deux représentants ont signé un Accord provisoire sur la nomination des évêques.
Le cardinal Joseph Zen de Hong Kong a réagi aussitôt en appelant le secrétaire d’Etat du Vatican à démissionner. Le cardinal Pietro Parolin est le négociateur en chef de l’accord.
Par cet accord, Pékin reconnaît le pape à la tête de l’Église catholique en Chine mais aura le dernier mot pour nommer les évêques, bien que le pape ait un droit de veto. Le Vatican a accepté de reconnaître et de consacrer sept «évêques» illégitimes installés par l’Association patriotique catholique contrôlée par les communistes et que le Saint-Siège avait précédemment rejetés.
Le Vatican a également demandé, dans le cadre de l’accord, que deux évêques de l’église clandestine persécutée se retirent en faveur des «évêques» de l’église patriotique.
Le cardinal émérite Mgr Zen s’est toujours opposé avec acharnement à cet accord qui rappelle l’Ostpolitik du Saint-Siège…
«Ils jettent le troupeau dans la gueule des loups. C’est une trahison incroyable ».
L’accord intervient alors que le président Xi Jinping s’attaque impitoyablement à la liberté de religion. Pékin a publié le 1er février des règlements interdisant les activités religieuses non autorisées, interdisant aux enfants et aux membres du parti d’entrer dans les églises, des membres du clergé non-inscrits de services religieux et exigeant que «tous les sites religieux soient enregistrés».
“Les conséquences seront tragiques et durables, non seulement pour l’église en Chine, mais pour toute l’église car cela nuit à la crédibilité”.
Mgr Zen a déclaré à propos du cardinal Parolin :
«Je ne pense pas qu’il ait la foi. C’est juste un bon diplomate dans un sens très laïque et mondain ». “Il devrait démissionner”. « C’est un abandon total… Je n’ai pas d’autres mots. »
Michel Janva - Le Salon Beige