Le chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, le général Ahmed Gaïd Salah s’est exprimé sans ambiguïté. Il accuse la France de s’ingérer dans la politique algérienne et d’attenter à la sécurité de l’Algérie, d’une part en permettant des manifestations à Paris et dans toute la France destinées uniquement à semer le désordre.
Il accuse le gouvernement français de réaliser un double-jeu bien que le président Macron affirme « suivre les événements d’Algérie sans ingérence mais également sans indifférence ».
L’Ambassadeur Xavier Driencourt a été interpellé notamment sur certains médias télécommandé par le Quai d’Orsay qui influent sur le cours des événements, citant notamment « France 24 » et surtout l’AFP (Agence France-Presse), dont le directeur a été expulsé tout récemment et qui ne fonctionne plus en Algérie.
Les Algériens qui manifestaient pacifiquement, jusqu’alors, en Algérie, comprennent difficilement que les autorités françaises acceptent que de telles manifestations de « Français d’origine algérienne » brandissant de nombreux drapeaux d’un pays étranger (Algérie) puissent se dérouler en France, avec des heurts et des débordements.
« Est-ce que l’on voit des manifestations, en Algérie, lors d’élections en France, d’Algériens d’origine française, brandissant des drapeaux français ? Non, bien entendu ! Ni même de Français naturalisés algériens. Vous avez fuis votre pays, vous êtes dans un pays étranger et vous savez parfaitement que vous ne retournerez jamais vous installer en Algérie, d’ailleurs nous ne souhaitons pas votre retour car vous êtes la lie de votre pays d’origine. Préoccupez-vous de la politique de votre pays d’accueil qui a certainement davantage besoin de vos conseils ».
Il est vrai que dans d’autres pays, tel l’Espagne par exemple, qui abrite une très importante communauté d’Algériens originaires notamment de la région d’Oranie, aucune manifestation ne s’est déroulée pour ou contre Bouteflika.
D’autre-part, devant l’intervention musclée des forces de police et de l’armée, ce dernier vendredi, Saïd Sadi, président et fondateur du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), a demandé avec insistance au général Gaïd Salah de partir : « Le peuple demande votre retrait t ce n’est pas en recourant aux règlements de compte que nous allons redonner confiance aux citoyens. Vous avez une occasion unique de clore votre carrière par une décision patriotique. Faites rentrer l’armée dans les casernes et laisser les Algériens inventer le grand destin que le militarisme leur a interdit depuis le premier jour de l’indépendance. »
Quelle sera la réponse du chef de l’Etat-Major, Gaïd Salah ? Partir ou menacer de rester de gré ou de force ?
Attendons le prochain vendredi pour le savoir !
© Manuel Gomez pour Dreuz.info.