Le 30 juin 1962 à 10 h du matin, malgré l’opposition de de Gaulle, le général Franco donne l’ordre à ses capitaines d’embarquer les pieds-noirs, faisant fi de la pression imposée par la France.
Franco prévint de Gaulle qu’il était prêt à l’affrontement militaire pour sauver ces pieds-noirs abandonnés sur les quais d’Oran et livrés à la barbarie du FLN.
De Gaulle est également informé que l’aviation et la marine de guerre espagnoles sont en route jusqu’aux eaux internationales, face à Oran.
Finalement, face à la détermination du général Franco, la France cède et le samedi 30 à 13h00 ces deux bateaux espagnols peuvent embarquer 2200 pieds-noirs, 85 voitures et un camion.
Lors de l’embarquement, les courageux capitaines espagnols durent s’opposer à la montée sur leurs bâtiments d’une compagnie de CRS qui voulaient lister tous les pieds-noirs embarqués à destination de l’Espagne.
Les capitaines espagnols avouèrent n’avoir pas compris l’attitude arrogante des autorités françaises dans une situation aussi dramatique.
Contre vents et marées, finalement à 15h30, les quais d’Oran, noirs de monde, se vidèrent. Les bateaux espagnols prirent enfin la mer malgré une importante surcharge.
De l’arrivée jusqu’au départ des ferrys espagnols, une liesse, joie et larmes, s’était emparée des pieds-noirs aux cris de « Viva España ! » et « Viva Franco ! »
En 1965, le ministre de la Marine espagnol, l’amiral Pedro Nieto Antúnez, lors d’une visite à l’Élysée, put se rendre compte des sentiments de De Gaulle : « Transmettez au général Franco ma profonde admiration pour le grand rôle historique qu’il a joué et pour tout ce qu’il fait actuellement pour l’Espagne », lui déclara le Général.
« Tout bien pensé, son bilan est positif pour son pays, dira-t-il plus tard à son collaborateur Pierre-Louis Blanc.
En Juin 1970 De Gaulle a tenu obstinément à rencontrer le général Franco malgré les réticences de ses conseillers. En France le concert des pleureuses a fait semblant de s'indigner. La réception à Madrid fut somptueuse et la rencontre chaleureuse, où l'on vit De Gaulle s'emparer des deux mains de Franco, geste inhabituel de sa part. L'histoire n' a rien de manichéen.
Le clan Ménard n'ignore pas tout cela. Ses commentaires n'en sont que plus minables.