L'avertissement était pourtant clair !
Sachons reconnaître la puissance des institutions de certaines nations. Le discours du roi Mohammed VI, repris dans la chronique précédente, est empreint d'une grande sagesse et d'un amour de son peuple que l'on sent sourdre tout au long de la lecture. Les institutions marocaines disposent de la durée, de la continuité et de l'indépendance que ne saurait avoir un président, quel qu'il soit, dont la survie politique est remise en cause tous les cinq ou sept ans, et dont l'élection n'est que le résultat d'une surenchère de promesses mensongères.
Toutefois, l'admiration que l'on peut avoir à l'égard de ces sages institutions ne doit pas nous empêcher de faire preuve de lucidité, bien au contraire. Notre réflexion ne doit pas se départir du souci des intérêts français. Et cet intérêt bien compris nécessite une approche réaliste de celui de nos voisins ; les relations n'en ont alors que plus de solidité. Ce n'est qu'entre nations qui savent rester elles-mêmes que les accords, traités, négociations peuvent avoir le plus de force. Nos relations avec le Maroc, tissées pendant des décennies avec une finesse et une intelligence rares, notamment par le Maréchal Lyautey, sont malheureusement saccagées par nos gouvernements successifs.
Regardez cet interview du roi Mohammed V en 1993, il y a exactement trente ans. Elle a été vue des milliers de fois, mais on ne se lasse pas d'écouter un chef d'État faire preuve d'une telle clairvoyance. Il eut été d'une sage politique d'en tirer les leçons qui s'imposaient. Nos gouvernements, pour des raisons électorales, comme toujours ont, depuis, volontairement refusé de le faire, une lâcheté qui ne saurait recevoir un autre qualificatif que celui de trahison.
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