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Religion - Page 3

  • Réservez votre soirée

    Les chrétiens d'Orient ont besoin de notre soutien. Ils sont depuis des années victimes de persécutions menaçant directement leur existence. Beaucoup vivent entassés dans des camps de réfugiés, fuyant la terreur islamiste.

    La ville de Béziers est jumelée avec le village de Maaloula, particulièrement éprouvé.

    Soyez nombreux à lui apporter votre aide.

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  • Le Pape François défenseur de la fortune apatride, anonyme et vagabonde - Par Henri Bec

     

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    Les catholiques n’ont jamais été obligés de suivre ou d’approuver le Pape dans ses interventions politiques. D'autant que l'histoire nous apprend que L’Église a, sur ce point, commis d'irréparables erreurs.

    Mais les commentaires qui ont accueilli les déclarations du Pape François sur les migrants méritent d’être sérieusement affinés. Il ne suffit pas en effet de constater qu’elles démontrent une méconnaissance du phénomène migratoire et de ses dangers pour en venir aux propositions classiques d’expulsion ou de fermeture des frontières. Il convient de les critiquer à l'aune de principes beaucoup plus fondamentaux.

    Parce que ses déclarations vont beaucoup plus loin : "La sécurité des migrants passe toujours avant celle des nations". Et le pape d’expliquer que les individus passent avant les communautés auxquelles ils appartiennent.

    C’est plus qu’une erreur, une faute d’analyse politique gravissime. Cette conception subversive, qui renverse toutes les vérités naturelles héritées de la sagesse et de l'expérience des âges, a toujours présidé aux fondements du totalitarisme oppresseur, de l’anarchisme libertaire ou du libéralisme bourgeois plus ou moins doucereux.

    Nous sommes en effet loin des conceptions aristotéliciennes ou thomistes sur la société, et, sans remonter aussi loin, des écrits du cardinal Ratzinger, futur Benoit XVI, qui, puisant ses réflexions au plus profond d'une théologie supérieure, écrivait en 1962 : "Les nations ne sont pas des réalités dues au hasard mais des grandeurs métaphysiques". Et Léon XIII rappelait que la société civile, créée sous l’inspiration de la nature, avait pour finalité, non seulement la réalisation du bien être matériel mais aussi du perfectionnement intellectuel et moral. L’Église s’est toujours attachée à la défense de l’idée de nation ou de groupement naturel des hommes, à défaut desquels seule demeurerait "une agrégation d’êtres sans raison" (Pie XI). Le principe de "la centralité de la personne humaine" invoquée par le pape est contraire à cet immuable enseignement, de même qu’aux leçons immémoriales de l’histoire. Il n’est pas d’individus qui n’appartinssent à une communauté naturelle dont l’Église rappelle constamment que les cellules de base sont en premier lieu la famille, puis les multitudes de corps intermédiaires et enfin la nation, famille des familles. C’est au sein de ces communautés que l’homme y puise ses racines les plus profondes et les plus vitales et donc son équilibre général. Elles sont ses protections élémentaires.

    Prétendre comme le fait le pape que le droit des migrants est supérieur à celui des nations qu’ils traversent est susceptible d’encourager ces vagues déferlantes et les actes de guerre qui les accompagnent. Ce ne sont que propos démagogiques qu’un sain raisonnement politique ne saurait admettre. Le pape François a-t-il en outre réalisé que ces mêmes migrants appartiennent eux aussi à leur propre communauté naturelle, l'Ouma par exemple pour les musulmans, et qu’il eut été de loin préférable de les encourager à les regagner, dans leur propre intérêt, plutôt que de les réduire à des êtres sans raison, marchandise ballotée entre les réseaux de passeurs et le CAC 40. Quand on sait que ces apports de main d’œuvre sont encouragés et favorisés par le capital le plus apatride et le moins soucieux du respect élémentaire du à tout homme, on est pétrifié par cette lourde méconnaissance des phénomènes internationaux et sociaux. Considérer que les hommes sont dans l'ordre de priorités, supérieurs à ces entités naturelles, revient à leur enlever toute structure protectrice. Déjà le en 1791, la loi Le Chapelier avait, au nom de la Liberté et de prétendus intérêts communs, supprimé toutes les corporations, organisations ouvrières et paysannes. A l'aube de la révolution industrielle, le prolétariat qui se constituait s'est retrouvé sans aucune protection, aux mains des dictateurs de haine et ceux du capital sans frein. Il fallu attendre un siècle de lutte difficile, notamment contre les libéraux, menés par les royalistes La Tour du Pin, Albert de Mun ou Léon Hamel, pour retrouver un peu d'équilibre social. Les financiers de Macron ont envie de recommencer cette désastreuse expérience. Il est désolant de constater que celui qui devrait tirer la sonnette d'alarme semble ignorer, ou feint d'ignorer, ces élémentaires fondamentaux politiques et sociaux.

    Les annonces irréfléchies,  dégoulinantes de bonnes intentions sont souvent de redoutables boomerangs. Selon l'heureuse expression de Raymond Aron, il y a une spécificité du politique comme tel. Ne pas la connaître ou tenter de la contourner par utopie ou ignorance, conduit irrémédiablement à des catastrophes.

    De tels propos tenus par la plus haute autorité spirituelle ne sont pas admissibles.

    Henri Bec

  • Il y a un an, le Père Hamel était égorgé par des islamistes…

     

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    Allocution de M. Robert Ménard, maire de Béziers

    Le 26 juillet dernier, il y a tout juste un an, le Père Jacques Hamel était assassiné alors qu’il célébrait la messe. Egorgé par deux islamistes, aux cris d’Allah Akbar.

    Réunis, regroupés au pied de notre cathédrale, sur cette petite promenade qui porte son nom, résonnent encore, dans nos têtes, dans nos âmes, les derniers mots de ce vieux prêtre, de ce vieil homme, frêle, fragile, sans aucune défense. Sur le point de mourir, c’est en s’écriant « Satan, va-t-en ! Va-t-en Satan ! » qu’il s’est effondré, revêtu de son étole rouge, celle des martyrs justement.

    D’un côté un cri de haine, de l’autre le rejet de cette haine. D’un côté, ce qu’il faut bien appeler le mal ; de l’autre, une supplique pour y échapper, pour s’en défendre, pour le chasser.

    Mais échappe-t-on au mal ? On peut toujours, lâchement, refuser de le voir, de le désigner, de le combattre – qui, parmi nous, parle encore de Satan ? – il n’en reste pas moins présent au cœur de l’homme, au cœur des hommes.

    Le drame de Saint-Etienne-du-Rouvray nous dit, dans sa nudité, que certains ont fait allégeance au mal, ont juré notre perte, qu’ils sont prêts à perdre leur vie pour s’emparer de notre mort.

    Béatifier le Père Hamel, bien sûr. C’est l’affaire de l’Église et du Pape François qui entend saluer un martyre, un homme qui accepte – je cite le Saint Père – « une mort certaine et à court terme (…) par un don total, radical et sans retour de soi pour les autres ».

    Ce qui est en revanche notre affaire, c’est d’avoir le courage de dire, de donner un visage à ce mal qui, mois après mois, depuis des années maintenant, terrifie, ensanglante notre pays, gangrène notre monde.

    Les assassins du père Hamel ne visaient pas seulement un homme, un homme d’église, ils visaient à travers lui ce que nous sommes, cette civilisation vieille de 2000 ans, ce regard, fait de respect, que nous portons les uns sur les autres, les hommes sur les femmes, les croyants sur les non croyants. Ils visaient cette histoire et cette culture partagées, cet apprentissage d’une liberté qui se nourrit de celle des autres.

    C’est tout cela que ces deux islamistes ont tenté d’égorger un mardi, au matin, juste après l’homélie, dans une église, petite, humble, sans faste, où s’était retrouvée une poignée de fidèles.

    C’est cela que nous voulons défendre, que nous devons défendre. Sans esprit de vengeance mais avec fermeté. Une fermeté qui se nourrit du sentiment, de la conviction que nous sommes dans notre droit, qu’il en va du monde que nous laisserons à nos enfants, d’un monde que nous ne voulons pas voir menacé par de nouveaux Saint-Etienne-du-Rouvray. C’est inacceptable, c’est intolérable. Nous ne l’accepterons pas, nous ne le tolèrerons pas.

    Pour le Père Hamel, martyre de l’Eglise. Pour toutes les victimes de cet islamisme qui tue. Pour ne plus se contenter de fleurs et de couronnes. Pour l’obligation qui est la nôtre, non pas de pardonner, encore moins d’oublier mais de refuser cette culture de mort. Pour la vie, nous allons, ensemble, respecter une minute de silence.

  • Lettre ouverte aux catholiques perplexes : "L’enjeu de cette présidentielle est un enjeu de civilisation"

    Golnisch.jpgBruno Gollnisch, député européen, membre du bureau politique du FN et

     

     

    Gannat Pascal.pngPascal Gannat, président du groupe FN au conseil régional Pays-de-la-Loire et membre du bureau politique du FN,

     

     

     

     

    tous deux catholiques pratiquants, publient aujourd'hui cette lettre ouverte destinée aux catholiques :

     

    "À la veille de cette échéance décisive pour l’avenir de notre pays, vous vous interrogez peut-être encore. Au-delà de sa personne, vous n’avez pas de sympathie particulière pour le programme de Monsieur Macron, ni pour l’action passée de ceux qui le soutiennent aujourd’hui, mais vous hésitez à voter pour sa concurrente.

    Peut-être êtes-vous de ceux qui avez cru, en votant pour François Fillon, soutenir des convictions plus proche des vôtres, bien qu’en matière de défense de la vie il se fût empressé de dire que ses convictions personnelles n’auraient aucune conséquence sur son action politique, et d’ailleurs n’en avaient jamais eu. Aujourd’hui les masques sont tombés ; l’intéressé déclare à qui veut l’entendre que la principale cause de son échec est le soutien que lui a apporté « Sens Commun », cette frange de catholiques courageux qui pourtant l’avaient soutenu jusqu’au bout et qui en dépit de la publicité faite sur les faiblesses du personnage, ne l’avaient pas abandonné au milieu du gué, contrairement à ses amis politiques les plus proches, et avaient permis, lors de la grande manifestation du Trocadéro, de maintenir une candidature bien compromise. Dans ces conditions, vous n’êtes évidemment pas tenu, bien au contraire, de le suivre dans un ralliement immédiat et inconditionnel à l’ancien ministre de l’Économie de M. Hollande, dont la veille encore il dénonçait le programme néfaste pour la France.

    Certains aujourd’hui voudraient aussi vous faire croire que le vote en faveur d’Emmanuel Macron est celui de l’ouverture, de la générosité aux antipodes de celui en faveur de Marine Le Pen, représentant le repli, l’hostilité au monde extérieur, l’égoïsme, etc. L’une de vos principales réticences tient peut-être à la volonté de la candidate nationale de restreindre voire d’inverser le courant migratoire : on veut faire croire aux chrétiens que ce serait un manque de charité, une violation du devoir d’hospitalité, la force de la propagande est telle que certains vont le répétant, qui sont de bonne foi.

    N’en croyez rien : le devoir d’hospitalité qui s’impose au chrétien dans sa vie personnelle ne saurait déboucher sur je ne sais quelle obligation de morale politique qui voudrait que l’État, protecteur de la nation, laissât pénétrer sur son territoire quiconque voudrait y rentrer. Car si l’action politique doit dépendre de la morale, la morale politique a ses règles propres, qui sont ordonnées au bien commun. Par exemple : c’est une obligation faite aux chrétiens que de pardonner les offenses qui leur sont faites. Mais que dirait-on d’un État dont les dirigeants, sous prétexte de fidélité à l’Évangile, renonceraient à poursuivre le crime, et à punir les coupables ? On dirait que cet Etat manque gravement à ses devoirs. C’est la raison pour laquelle Saint Paul dit que c’est à juste titre que le prince use du glaive contre les criminels (Romains, 13).

    Au cours des 20 dernières années, la France a accueilli 9 millions d’étrangers. Si beaucoup se sont intégrés, dont souvent les enfants ou petits-enfants sont dans nos rangs, il faudrait être aveugle pour ne pas en voir les conséquences sur la cohésion sociale, sur la montée du communautarisme, sur l’islamisation progressive, mais radicale de bien des secteurs de nos villes, et aussi, sur la progression de la délinquance : en effet, quelle que soit l’honnêteté de beaucoup, si l’immigration n’en est certes pas le seul facteur, elle en est certainement l’un des plus importants. Le déracinement, la perte des repères de la société d’origine, et trop souvent le refus d’accepter ceux de la société d’accueil, sont autant de facteurs qui y prédisposent naturellement. Ceux qui, sous des prétextes humanistes, où sous couvert de générosité, veulent continuer à maintenir cette situation ne tiennent en fait aucun compte des souffrances de nos compatriotes parmi les plus démunis, contre lesquels joue de fait une préférence étrangère, dont le cadre de vie se modifie et qui, sans jamais avoir été consultés sur ce point, deviennent chaque jour un peu plus étrangers dans leur propre pays. Qui ne voit que la situation, si elle perdure, va directement à l’encontre de ce qu’affirme le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, en reprenant l’enseignement de saint Jean-Paul II, à savoir que « la nation possède un droit fondamental à l’existence ; à garder sa propre langue et sa culture par lesquelles un peuple exprime et défend ce que j’appellerai sa souveraineté spirituelle originelle ; à mener sa vie suivant ses traditions propres ».

    Marine Le Pen sait aussi bien que nous la différence qu’il y a entre les véritables réfugiés, comme par exemple les malheureux chrétiens d’Orient, et ceux qui cherchent essentiellement des conditions économiques meilleures. L’enseignement de l’Eglise sur l’immigration n’est pas la préconisation d’un accueil illimité et inconditionnel de « l’autre ». l’Eglise, responsable, pose que l’immigration peut être limitée pour des motifs relevant du bien commun. Or, il est évident que le Front National ne souhaite limiter l’immigration pour d’autres motifs que le bien commun.

    L’accueil d’un million de migrants comme l’a fait l’Allemagne est objectivement irresponsable, comment rendre possible le devoir exprimé par le pape Benoit XVI qu’ont les migrants de s’intégrer à leur pays d’accueil : « Les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale » ? On ne trouve pas dans l’Evangile une ode au multiculturalisme, idéologie prônant la dissolution des identités et des nations dans un monde où les individus seraient « libérés » du joug des normes sociales et culturelles.

    Depuis que le poète Paul Valéry a écrit la célèbre phrase : « Le temps du monde fini commence », le raccourcissement des distances et l’augmentation des communications ont provoqué une plus grande interdépendance entre les nations. C’est un fait, et nous sommes parfaitement conscients des conséquences de ce fait. Mais il ne faut pas confondre cette « planétisation » avec le projet mondialiste : projet économique, politique, moral (ou plutôt amoral), animé par de puissants réseaux financiers, idéologiques, politiques, médiatiques, qui se proposent la négation de toutes les différences et de toutes les identités : ethniques, culturelles, nationales, spirituelles… sexuelles, pour aboutir à un Homme indifférencié, soumis au dogme de la libre circulation indistincte des marchandises, des capitaux et des êtres humains.

    L’Union européenne, mise au service de ce projet, accable de règles, de normes, de contraintes, de charges, cet espace européen, tandis qu’elle l’ouvre à la concurrence sauvage de pays qui n’ont ni règles, ni normes, ni contraintes, ni charges. Sa prétention à régir dans les moindres détails la vie de 500 millions d’européens en a fait une machine à tendance totalitaire, contraire au véritable génie de l’Europe : le continent qui, dans l’histoire de l’humanité, a inventé la liberté et l’égalité des nations. Elle viole allègrement, dans cette perspective véritablement luciférienne, le principe de subsidiarité dont la doctrine sociale de l’Eglise avait fait un élément essentiel du respect des collectivités naturelles. Au nom des droits de l’Homme, mais plus exactement des « droits de l’Homme sans Dieu », elle pratique cette dictature du relativisme que dénonçait Benoît XVI, et dans laquelle se retrouvent toutes les forces politiques qui soutiennent aujourd’hui la candidature de M. Macron. Elle se voue en faveur de la généralisation de l’avortement massif, de la promotion du « LGBT » (lesbian, gay, bi — et trans-sexuel), de la théorie du genre, et demain de l’euthanasie, avec un prosélytisme qui vous stupéfierait si, comme nous, vous aviez accès à ses travaux. Il est urgent d’y mettre un terme et de revenir à une coopération faite de projets communs, de coopération scientifique, culturelle, industrielle ou autre, si possible dans ce cadre, sinon, dans le cadre d’autres coopérations qui, comme Airbus ou Ariane Espace, ne doivent rien au système de Bruxelles.

    Ne croyez pas à la générosité des véritables initiateurs du mondialisme dont aujourd’hui Monsieur Macron est, de fait, le candidat. Sous des dehors « humanistes », il y a la volonté, évidente pour quiconque fréquente les milieux politiques, de porter atteinte aux identités nationales comme à la véritable identité européenne, de peser à la baisse sur les salaires, d’organiser les flux économiques entre une partie du monde travaillant dans des conditions proches de l’esclavage et des îlots de consommation (au moins provisoirement), avec comme conséquence inéluctable l’appauvrissement du plus grand nombre et l’enrichissement sans vergogne de la petite caste qui profite de ces flux.

    Ce n’est d’ailleurs pas en « tiers-mondisant » la France que l’on résoudra les problèmes du tiers-monde, mais c’est, comme l’a proposé Marine Le Pen dans son ambitieux programme en direction de l’Afrique, par une politique de développement différente de celle que l’on a menée jusqu’à présent, qui consistait trop souvent à prendre l’argent des pauvres des pays riches, pour le donner aux riches des pays pauvres.

    Dans votre légitime souci d’universalité spirituelle, ne confondez pas l’égalité ontologique de tous les Hommes avec brassage des populations, et, quoi que l’on vous dise, sachez que la préférence nationale n’est pas contraire à la justice distributive, car il est légitime que les Français soient prioritaires chez eux, comme les étrangers le sont légitimement dans leur propre pays. Rappelez à cet égard les justes propos du Cardinal Feltin, alors archevêque de Paris : « L’Eglise qui proclame que tous les hommes sont frères, corrige l’interprétation erronée qu’on donne parfois à cette fraternité universelle. Elle déclare, en effet, que chacun doit aimer particulièrement ceux qui sont nés sur le même sol que lui, qui parlent la même langue, ont hérité des mêmes richesses historiques, artistiques, culturelles, qui constituent dans l’humanité cette communauté spéciale que nous appelons notre patrie, véritable mère, qui a contribué à former chacun de ses enfants. Elle a droit à un amour de préférence ».

    Nous ne prétendons pas vous imposer un choix électoral au nom de vos valeurs spirituelles, qui sont aussi les nôtres. Toutefois nous osons affirmer que notre projet n’est en rien incompatible avec celles-ci. Rappelons par exemple la « Note doctrinale sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique » donnée en 2002 par le cardinal Ratzinger alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et confirmée par lui, alors devenu pape, devant les représentants d’un groupe parlementaire européen en 2007 : « protection de la vie dans toutes ses phases ; reconnaissance et défense de la structure naturelle de la famille — union entre un homme et une femme fondée sur le mariage — ; protection du droit des parents à éduquer leurs enfants ; protection sociale des mineurs ; libération des victimes des formes modernes d’esclavage ; droit à la liberté religieuse ; développement d’une économie au service de la personne et du bien commun ; respect de la justice sociale, de la solidarité et de la subsidiarité ; sauvegarde de la paix ». À cette aune, si le programme de Marine Le Pen vous paraît imparfait, comme toute initiative humaine, celui d’Emmanuel Macron demeure le plus éloigné de ces principes, n’en déplaise au journal « La Croix » et à certains membres de l’épiscopat.

    En effet, ce programme ne va pas à l’encontre des valeurs chrétiennes dont nous connaissons l’importance dans la formation de la civilisation française et européenne. C’est finalement à un véritable retour au réel et au sens commun que nous aspirons légitimement et nous voyons avec espoir se dissiper progressivement la chape de plomb affective et idéologique qui pesait sur une grande partie des catholiques, clercs ou laïcs, et qui, tout en les empêchant de rappeler à temps et à contre temps les vérités enseignées par le Magistère, les incitait au contraire à hurler avec les loups contre les seuls mouvements de résistance politique face à la décadence de notre Europe.

    Vous avez donc le droit de voter « National ». Vous en avez la possibilité, et c’est peut-être l’une des dernières qui vous soient données d’enrayer la décadence de nos mœurs, de notre culture, et de notre Patrie.

    Nous affirmons avec Marine Le Pen que « l’enjeu de cette présidentielle est un enjeu de civilisation » et pour notre part, nous continuerons notre pacifique combat, nous souvenant des paroles de Jean-Paul II qui, il y a 30 ans, lors de sa rencontre à Rome avec le premier groupe de nos députés européens, leur avait adressé ce message :

    « Continuez à vous battre contre la décadence morale de l’Europe ! ».

    Bruno Gollnisch, député européen, membre du bureau politique du Front National

    Pascal Gannat, président du groupe FN au conseil régional Pays-de-la-Loire et membre du bureau politique du Front National

  • Les conseillers départementaux de Béziers vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël

     

    N'OUBLIONS PAS

    LES CHRÉTIENS D'ORIENT

     

     

    Plongés dans la guerre par l'inconséquence de nos dirigeants occidentaux, français notamment, les chrétiens d'Orient font preuve d'un courage admirable. Ce ne sont pas eux qui se glissent dans les colonnes de migrants, pour nous apporter mort et destruction.

    Il nous est apparu essentiel de leur dédier tout particulièrement cette année nos vœux de Noël.

    Nous nous joignons à ceux de de Mgr Ignace Youssef III YOUNAN, patriarche d’Antioche de l’Église syriaque catholique.

     

    À nos vénérables frères Archevêques et Évêques, aux révérends Pères, Diacres, religieux, religieuses et séminaristes. Et à tous nos fidèles au Liban, en Orient et à travers le monde,

    Paix et amour dans le Seigneur Jésus–Emmanuel, Dieu parmi nous :

    À l’occasion des festivités de la Nativité de notre Seigneur, et à l’approche du Nouvel An 2017, nous avons la joie de vous adresser nos vœux les meilleurs, implorant le Divin Enfant de combler votre vie des richesses de ses dons, et de bénir par le don de « Sa Paix » notre monde tourmenté.

    Nous pensons tout particulièrement aux membres de notre Église syriaque catholique, clergé et fidèles expulsés depuis des années de leurs terres natales en Syrie et en Irak, et qui sont devenus des réfugiés à l’intérieur et en dehors de leurs pays. Nous voudrions leur assurer notre solidarité, tout en condamnant leur déracinement par ceux qui fomentent la haine religieuse soutenu par le silence scandaleux des puissants de ce monde. Nous sommes bouleversés par la pensée que beaucoup parmi les chrétiens, soient privés de la joie de Noël et angoissés face à leur avenir.

    Avec la sollicitude du pasteur appelé à participer aux souffrances de sa communauté tragiquement éprouvée, nous vous exhortons à faire revivre l’Espérance en Jésus venu au monde annoncer « aux exilés la délivrance ». Nous avons la pleine confiance que le jour de votre délivrance ne tardera pas à venir, surtout que nous venons de visiter la Plaine de Ninive en Irak enfin libérée des bandes terroristes et, que la ville d’Alep meurtrie pour plus de quatre ans vient d’être libérée et unifiée. Justement, il est temps de vivre l’Espérance afin que tous les exilés puissent retourner dans leur terre ancestrale et participer à la restauration de leurs pays.

    Aux membres de notre diocèse patriarcal du Liban, nous souhaitons des heureuses fêtes de la Nativité du Seigneur et du Nouvel An. Nous partageons avec eux l’espoir que l’élection d’un nouveau président de la République et la formation du gouvernement puissent œuvrer à redonner au Liban l’image d’un pays unifié et civilisé au Proche-Orient.

    Nous ne perdons pas de vue les familles qui ont perdu un des leurs dans la tourmente qui déchire depuis quelques années la Syrie et l’Iraq. Nous leurs exprimons toute notre sympathie, en les soutenant de nos ferventes prières, afin qu’ils persévèrent dans l’Espérance et soient, artisans de réconciliation chrétienne, malgré la dure épreuve qui les touche.

    A nos chers fidèles de Terre Sainte, de Jordanie, d’Egypte et de Turquie, et à ceux qui ont été forcés à l’exile en Europe, en Amérique au Canada en Australie et à travers le monde, nous leur adressons également nos vœux très sincères de Joyeux Noël. Nous leur rappelons à persévérer fidèlement dans la foi et l’espérance et privilégier toujours les liens qui les rattachent à l’Eglise Syriaque d’Antioche, leur Eglise-Mère.

    O Verbe Éternel venu dans notre monde assumant notre humanité déchue,  Prince de Paix et Soleil de justice. Emmanuel, Dieu parmi nous, accorde-nous la grâce de pouvoir vivre l’Amour et la Paix dans nos pays tourmentés par les dissensions et les rivalités. Rappelle-nous d’être toujours tes disciples et de vrais témoins de ton Évangile.

    C’est avec une grande joie que j’implore sur vous, sur vos familles et vos enfants, les bénédictions célestes :

    Que la grâce de la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, descende sur vous, vous bénisse et vous garde de tout mal. Amen.

    Le Christ est né, Alléluia! Bonne Année Nouvelle !

     

    Ignace Youssef III YOUNAN

    Patriarche d’Antioche de l’Eglise Syriaque Catholique

  • Deux textes essentiels du cardinal Wojtyla sur la famille

     

    173284753.jpgC’est une initiative particulièrement heureuse et bienvenue que viennent de prendre les éditions Téqui en publiant deux textes essentiels du Cardinal Wojtyla sur la famille en tant que communio personarum.

    Ces deux articles, écrits en 1974, constituent le fondement sur lequel l’auteur, devenu le Pape Jean Paul II, élaborera son magistère sur le mariage et la famille. C’est dire leur importance pour saisir la portée de ce magistère. On y trouve déjà les principes qui seront déployés dans les grands textes magistériels qui, de Redemptor hominis à Evangelium vitae et à Familiaris consortio, sans oublier les grandes catéchèses, feront de la famille l’un des axes majeurs du pontificat. Mais on y trouve surtout le soubassement conceptuel sur lequel se fonde ce magistère.

    Deux points suscitent une attention particulière. Le premier est « l’anthropologie théologique », qui renvoie au Commencement (p. 29) afin d’y retrouver la vérité du mariage et de la famille. C’est là un point capital. La vérité d’une chose se manifeste à son origine et non dans un « présent » qui hypertrophie les apparences au détriment de l’essence.

    Tout le positivisme sociologique contemporain se trouve ainsi radicalement contesté dans sa prétention à adapter la norme à la réalité, car cette réalité lui échappe ; il n’en saisit que des apparences perverties et non la vérité ontologique. L’anthropologie wojtylienne de la famille, métaphysique avant d’être théologique, porte en cela un coup décisif à une certaine « modernité » dont elle fait apparaître l’insigne faiblesse conceptuelle.

    Le second point capital est le réalisme profond dans lequel s’ancre la notion de communio personarum. Comme il le fera pour les droits de l’homme dans sa première encyclique, Wojtyla ramène le personnalisme, toujours menacé de verser dans le subjectivisme, à la réalité première que constitue l’aptitude ontologique de la personne à la communion. Il en résulte une conception profondément réaliste du lien conjugal qui actualise la communio personarum dans le mariage, expressément soulignée à plusieurs reprises (p. 43 et 47 notamment).

    Ces deux contributions majeures du Cardinal Wojtyla sont introduites par une préface de Mgr Livio Melina, éminent théologien moraliste, qui met très bien en perspective les fondements mais aussi les prolongements de la théologie wojtylienne du corps dans une fidélité à la pensée de saint pape polonais qui lui a valu récemment d’être mis à l’écart de la direction de l’Institut Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille de l’Université pontificale du Latran…

    L’ouvrage est complété, enfin, par le texte d’une conférence prononcée par l’un des plus remarquables interprètes du magistère de saint Jean Paul II, le Cardinal Carlo Caffarra, qui vient opportunément remettre de l’ordre et de la substance dans des questions qui, hélas, s’enlisent à nouveau dans une pseudo « pastorale » étriquée, aussi ridicule que désuète.

    Il est à espérer que la publication de ce texte magistral annonce l’édition en français des œuvres majeures de ce grand théologien, témoin admirable du renouveau de la pensée catholique sous les pontificats de saint Jean Paul II et de Benoit XVI.  

    Cardinal Karol Wojtyla, Famille et communion des personnes, préface de Mgr Livio Melina, annexe du Cardinal Carlo Caffarra, Téqui, 2016. 

    Jean-Baptiste DONNIER - Politique magazine

  • Tous responsables et coupables ! Une belle brochette de faux-culs. Lisez ces deux articles de circonstance

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    Après avoir depuis des décennies mené une politique criminelle d'invasion, ils tentent d'atténuer leurs responsabilités en présentant ces attentats comme l'action de déséquilibrés et l'islam une religion de paix qu'il convient de "renforcer" selon Manuel Valls.

    Ils persistent dans leur trahison.
    L'humour noir de Brighelli est tout à fait de saison.
    Et Jean-Yves Camus, homme de gauche, remet les notions à leur place.

     

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    Tant d’amour et de paix, ça laisse muet…

     

    Un article de Jean-Paul Brighelli

     

    Je ne parlerai pas des martyrs de Charlie. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je ne disserterai pas sur les massacres du Bataclan et d’ailleurs. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je n’évoquerai pas les tueries de Boko Haram, de l’AQMI, d’Al-Qaïda, d’Al-Nosra et d’une foule d’autres groupes d’assassins organisés, en Syrie et ailleurs, au nom du Prophète, sur lui la paix et la lumière. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je ne dirai rien des près de 300 morts tués dans un attentat à Bagdad le 3 juillet, ni des 15 autres tués dans la même ville le 25, ni… Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Et j’ai eu tort de parler ici-même des infidèles tués au musée du Bardo l’année dernière. Car j’ai pris le risque de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je ne rappellerai pas, pas même pour mémoire, les centaines de viols perpétrés à Cologne, entre autres, au dernier jour de l’An — bonne année ! Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je ne gloserai pas sur les attentats commis en Arabie saoudite, au Yemen, en Syrie, en Irak, en Turquie. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Ni même ne comptabiliserai-je les 80 morts de Kaboul de samedi dernier — les derniers dans une très longue liste. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Ne comptez pas sur moi pour condamner les attentats à la hache, à la machette, et autres procédés ingénieux perpétrés en Allemagne ces derniers jours. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    De même ne commenterai-je pas l’utilisation d’acide au Pakistan pour défigurer les jeunes filles « impudiques » — la dernière a été étranglée par son frère. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    Je ne dirai rien, oh non, sur le prêtre octogénaire égorgé ce mardi 26 juillet dans une église normande pendant la messe par deux courageux « soldats » de Daech — tout comme d’autres valeureux combattants de Daech avaient fixé au sommet d’une colonne romaine le corps décapité du conservateur octogénaire de Palmyre — ce sont des hommes qui aiment les vieillards, et ils ont prouvé à Nice qu’ils aiment aussi les enfants. Car je risquerais de parler de l’islam, et l’islam est une religion de paix et d’amour.

    (Parenthèse. Si un vieil imam avait été tué dans une mosquée par deux connards — ce qui serait difficile vu que les mosquées sont le plus souvent protégées, comme les synagogues, le président de la République et le Premier ministre, si prompts à condamner et à combattre le terrorisme, appelleraient déjà à une manifestation monstre contre la montée des périls d’extrême droite, et envisageraient peut-être de dissoudre tel ou tel groupuscule. Et sans doute auraient-ils raison. Mais ils n’envisagent pas, semble-t-il, de dissoudre l’islam, ni de prendre de vraies mesures contre les milliers de terroristes islamistes potentiels français — ou qui se sont invités en France. Car l’islam est une religion de paix et d’amour. Fin de parenthèse)

    Et je ne citerai pas les sourates qui appellent au meurtre des infidèles, par le fer et par le feu. Car l’islam est une religion de paix et d’amour, et seules de méchantes langues propagent ce genre d’information.

    Et si jamais demain je me fais égorger par un illuminé, mes amis, ne mettez pas en cause l’islam. Car l’islam est une religion de paix et d’amour.

     

    Causeur.jpgLe problème aujourd’hui, c’est l’islam radical,

    pas la droite nationale

     

    Entretien avec Jean-Yves Camus

     

    Causeur. L’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray et l’égorgement du prêtre revendiqués par l’Etat islamique visent-ils à provoquer des affrontements entre chrétiens et musulmans, voire une guerre civile faisant imploser la société française, comme vous le faisait dire Libération dans un entretien réalisé avant l’attentat de Nice1 ?

    Jean-Yves Camus.2 Précisons d’abord que je ne souhaite pas l’implosion de la société française. Au-delà de mon positionnement politique clairement à gauche, je suis avant tout français. C’est la France qui est attaquée depuis des mois, elle n’a pas décidé d’être en état de guerre. J’ignore quelle sera la réaction de la société française à l’acte terroriste d’hier mais je suis certain que les catholiques de France ne se dresseront pas contre une autre partie de la nation. Clairement, le choix du lieu, de la cible et du moment de l’acte manifestent une attaque réfléchie et pensée contre l’Eglise catholique, ses prêtres et ses fidèles. C’est un acte de guerre de religion. On a aussi franchi un nouveau cap dans la localisation géographique des actes : après la capitale, après une très grande ville de province, c’est une petite ville de la France profonde qui est visée. Et la victime est un prêtre égorgé dans son lieu de culte le jour de l’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), ce qui n’est pas un hasard.

    Est-ce à dire qu’au même titre que l’antisémitisme, l’antichristianisme est aujourd’hui un puissant moteur de la violence djihadiste ?

    Même s’il y a une composante spécifiquement antijuive dans le discours de l’islam radical, dès l’époque d’Al-Qaïda, on était face à une organisation se réclamant du « front mondial contre les croisés ». La référence aux Croisades inclut bien évidemment les chrétiens. C’est l’ensemble des sociétés « apostates » qui est visé. Il n’y a qu’à voir le sort réservé aux chrétiens du Proche-Orient qui n’ont même plus aujourd’hui la possibilité de vivre en dhimmitude. Auparavant, ils étaient dans une situation insatisfaisante mais au moins pouvaient-ils vivre sur place. Maintenant, en Syrie ou en Irak, dans les zones contrôlées par Daech du moins – Bachar Al-Assad n’ayant jamais persécuté ni exterminé les chrétiens –, les chrétiens ne peuvent plus survivre. Mais ce n’est pas une raison pour croire que les chrétiens d’Orient doivent venir vivre chez nous. La solution consiste au contraire à ce que nous leur permettions de vivre à nouveau dans ces pays où ils sont implantés depuis deux millénaires, comme le réclame légitimement l’œuvre d’Orient.

    Depuis hier, beaucoup de « chrétiens d’Occident » vivent dans la crainte, sinon dans la colère. Jugez-vous crédible l’hypothèse d’une réplique violente d’« ultradroite » au djihadisme ?

    Il ne faut pas éliminer la possibilité qu’il existe un fou furieux, un déséquilibré ou un individu ayant par ailleurs des idées qui, demain, commette un acte terrible. Au moment de l’affaire Breivik, j’ai dit que cet homme avait des idées d’extrême droite (qu’il avait d’ailleurs exposées) mais que ce n’était pas une raison pour imputer la responsabilité de son acte au Parti du progrès dont il avait été adhérent. De même, ce n’est pas parce que qu’un de ses membres commettra un acte criminel que cela mettra en cause l’ensemble des mouvances de la droite nationale. Même après l’affaire du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, personne ne peut penser que les milieux cathos-tradis ou le Front national n’incitent leurs militants à passer à l’action violente. Si une réplique se produisait un jour, compte tenu de la manière dont le paysage politico-médiatique fonctionne, cet acte aurait des répercussions dramatiques pour l’ensemble de la droite.

    Pourquoi ?

    Quand on réagit sous le coup de l’urgence, sans avoir toutes les informations nécessaires, ou avec un parti pris idéologique, les mises en cause sont toujours générales. Si des représailles se produisaient, tous ceux qui font de l’islamophobie l’alpha et l’omega de la politique française, qui pensent que la France est naturellement islamophobe, que l’Etat a instauré des discriminations, pourraient dire : « Vous voyez bien, nous l’avions annoncé ! » Or, le problème aujourd’hui est l’islam radical et les attentats qu’il commet. On ne peut pas coller le label d’islamophobe à la France tout entière ni à l’Etat. Le risque, c’est qu’un acte isolé efface cette vérité et donne la possibilité aux pyromanes habituels, au lieu de voir le problème auquel la France est confrontée – la guerre que l’islam radical nous a déclarés -, de renverser la perspective en expliquant que l’islamophobie galopante est le problème du pays.

    Trouvez-vous donc infondées les critiques de la politique internationale « islamophobe » de la France, engagée sur plusieurs fronts en Afrique et au Proche-Orient ?

    On a vu des gens se réunir place de la République à Paris autour du slogan « Leurs guerres, nos morts ». Mais nos guerres sont légitimes ! C’est leur guerre qui est illégitime. Quand on intervient en Syrie ou en Irak sous quelque forme que ce soit, quand des soldats de nos forces spéciales vont en Libye pour éviter que les islamistes en fassent un nouvel Etat sous leur coupe, la France est dans son droit. Depuis vingt ans, on entend toujours les mêmes, d’ailleurs peu nombreux, prétendre que si nous n’étions engagés sur aucun de ces théâtres d’opération, il ne se passerait rien. Malheureusement, on pourrait se retirer demain matin du Mali, de Libye, d’Irak et de Djibouti même, la guerre de civilisations lancée par Daech serait toujours là.

  • CA SUFFIT !

     

    La parole est avant tout aux catholiques français. On ne dira jamais assez que ce prêtre égorgé est un symbole fort de la guerre totale engagée contre la nation française. La colère de Civitas illustre la réaction légitime qui doit tous nous mobiliser.

    Henri Bec

     

     

    La France – et avec elle toute la Chrétienté – est à nouveau plongée dans l’effroi. L’Etat Islamique revendique l’envoi ce matin de deux hommes dans l’église de Saint-Etienne-du Rouvray, où ils ont égorgé un prêtre et blessé grièvement un fidèle. Les deux ignobles barbares sont ensuite morts sous les tirs de la police

    Notre devoir est de prier pour le repos de l’âme de ce prêtre, de prier pour le fidèle blessé, de prier pour leurs familles.

    Mais il est aussi de notre devoir de laisser éclater une sainte colère. “Le silence est la plus grande persécution. Jamais les saints ne se sont tus.” (Blaise Pascal)

    De par le monde, et notamment au Proche-Orient, il n’est hélas pas rare que des prêtres et leurs fidèles payent encore le prix du sang. Leur martyre ne soulève pourtant que peu de compassion en cette Europe déchristianisée et laïciste.

    Désormais, les barbares commettent leurs attentats et leurs crimes abominables à l’intérieur même de nos villes. Nous payons ainsi le prix de la folie des autorités politiques et religieuses.

    En 1974, le président algérien Boumediene avertissait : “Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis.”

    Hélas, nos gouvernements successifs, et avec eux une grande part du clergé, ainsi que les médias et la haute finance, ont livré notre continent européen à ce qu’il faut appeler une invasion migratoire.

    Après avoir organisé le chaos en Irak, en Syrie, en Libye, des cercles mondialistes précipitent ainsi l’Europe dans une guerre sur son propre sol.

    - C’est une sainte colère que nous avons à l’encontre de nos gouvernants dont la mission est d’assurer le bien commun de leur peuple mais qui ont tout fait pour l’abandonner au danger.

    - C’est une sainte colère que nous avons à l’égard de cette part du clergé qui confond charité et grand remplacement.

    - C’est avec une sainte colère que nous réclamons à la tête de la France des dirigeants qui, comme naguère à Poitiers, allient force et détermination pour stopper une invasion meurtrière.

    - C’est avec une sainte colère que nous réclamons dans nos églises et nos évêchés un clergé qui, comme autrefois à Lépante, forme une armée priante aux côtés de l’armée combattante avec la volonté commune d’empêcher l’invasion.

    L’amour surnaturel de l’Eglise et l’amour naturel de la patrie procèdent du même et éternel principe. Tous les deux ont Dieu pour auteur et pour cause première, d’où il suit qu’il ne saurait y avoir entre les devoirs qu’ils imposent de répugnance ou de contradiction.” (Léon XIII, Encyclique Sapientiae Christianae)

    - C’est avec une sainte colère que nous exigeons que des mesures immédiates soient prises pour mettre hors d’état de nuire tous les individus fichés pour appartenance ou sympathie avec un réseau islamiste proche de l’Etat Islamique, du Front al-Nosra ou de quelconque autre groupe d’égorgeurs présentés comme “modérés” lorsqu’ils agissent en Syrie et armés là-bas par nos gouvernants pour renverser Bachar el-Assad, groupes dont nous voyons aujourd’hui la véritable nature directement sur notre sol et qu’il faut éradiquer avec toute la force nécessaire.

    - C’est avec une sainte colère que nous exigeons l’arrêt immédiat de toute immigration d’origine extra-européenne.

    - C’est avec une sainte colère que nous exigeons le grand rembarquement de toute cette immigration d’origine extra-européenne arrivée avec la bénédiction de Madame Angela Merkel et de François Hollande.

    Alain Escada,
    président de Civitas

  • Complices par aveuglement, négligences et opportunisme ! Dehors !

     

    “Ils tuent nos enfants, assassinent nos policiers et égorgent nos prêtres. Réveillez-vous !” (Marion Maréchal-Le Pen).

    Saint-Etienne-du-Rouvray a sa mosquée salafiste !

    Et nos députés s'opposent à la fermeture de ces mosquées, foyers du terrorisme désormais implanté sur notre sol. Depuis 40 ans tous les responsables politiques successifs ont préparé ces tueries pour préserver leur situation. Ils sont complices par fourniture de moyens, aide et assistance. Il est urgent de s'en séparer.

    Henri Bec

     

    Liste des députés qui ont voté contre ces fermetures :

    Députés-Salafistes.jpg

     En septembre 1792, 223 prêtres furent égorgés par les révolutionnaires français républicains. Ces députés sont leurs héritiers.

    Républicains-Prêtres.jpg

  • M. Tillinac, pour éviter de dire des âneries, la meilleure solution est de ne pas parler de ce qu'on ne connaît pas

     

    Dans Famille chrétienne du 28 avril dernier, Denis Tillinac affirme que "le maurrassisme [est] la pire des insultes à l'encontre de l’Église catholique".

    Pour reprendre un jugement de Maurras sur le Père Laberthonnière, les divagations de Denis Tillinac ne peuvent résulter que d'une concupiscence de l'erreur, et n'avoir que deux explications possibles : ou il n'a jamais lu Maurras, ou il n'y a rien compris. N'ayant aucune raison de douter de ses capacités intellectuelles, accordons lui le bénéfice de la première hypothèse. Bien que ne donnant aucune raison de fond à cette curieuse affirmation, il est vraisemblable que Tillinac fasse allusion à la condamnation de Maurras et de l'Action française par le Pape Pie XI en 1926.

    Il est donc toujours nécessaire de rappeler que cette condamnation, dont tous les ouvrages récents * sur le sujet, écrits à la lumière des archives du ministère des affaires étrangères et de celles du Vatican, qui se sont récemment ouvertes, confirment sa cause exclusivement politique (Aristide Briand, "le voyou de passage" comme l'appelait Léon Daudet, était à la manœuvre), a été levée par le Pape Pie XII en 1939. Ce Pape, secrétaire d'Etat de Pie XI depuis 1930, connaissait bien le dossier et à mis fin, dès le début de son pontificat, à cette monstrueuse iniquité, sans que par ailleurs Maurras n'ait modifié une virgule de sa pensée (ce qui rapportait bien la preuve que cette condamnation n'avait rien à voir avec l'enseignement de l’Église).

    Il n'est pas non plus anodin de redire que le Pape Saint Pie X, avait qualifié Maurras de "grand défenseur de la foi". Nous savons, ici à Béziers, que le cardinal de Cabrières, évêque de Montpellier, a toujours apporté son soutien le plus total à Maurras. Le clergé, dans son immense majorité, avait désapprouvé les positions de Pie XI.

    A la lecture du splendide texte repris ci-dessous, extrait de "La Démocratie religieuse", ouvrage de 600 pages sur le sujet, on comprend la formule de Pie X. Et l'on comprend d'autant moins les critiques de ceux qui se contentent de reprendre des affirmations éculées, mais qui continuent de passer d'esprits incompétents en mauvais esprits.

     

    Henri Bec

     

    * Notamment les ouvrages de Philippe Prévot :

    - La condamnation de l'Action française, une affaire politique (Centre d'études contemporaines).

    - La condamnation de l'Action française vue à travers les archives du ministère des affaires étrangères. (Librairie canadienne)

    - Analyse d'une crise politico-religieuse, la condamnation de l'action française 1926-1939 (Librairie canadienne). Cet ouvrage est écrit à la lecture des archives du Vatican ouvertes en 2006, de celles des archevêchés de Paris et Cambrai et de celles des Jésuites à Vanves.

    * Ouvrage collectif : Un acte sans précédent, la levée de la condamnation de l'Action française. (Les amis de Jehanne).

     

    La démocratie religieuse.jpg

                               I

     

    On se trompe souvent sur le sens et sur la nature des raisons pour lesquelles certains esprits irréligieux ou sans croyance religieuse ont voué au Catholicisme un grand respect mêlé d'une sourde tendresse et d'une profonde affection. — C'est de la politique, dit-on souvent. Et l'on ajoute : — Simple goût de l'autorité. On poursuit quelquefois : — Vous désirez une religion pour le peuple… Sans souscrire à d'aussi sommaires inepties, les plus modérés se souviennent d'un propos de M. Brunetière : « L'Église catholique est un gouvernement », et concluent : vous aimez ce gouvernement fort.

    Tout cela est frivole, pour ne pas dire plus. Quelque étendue que l'on accorde au terme de gouvernement, en quelque sens extrême qu'on le reçoive, il sera toujours débordé par la plénitude du grand être moral auquel s'élève la pensée quand la bouche prononce le nom de l'Église de Rome. Elle est sans doute un gouvernement, elle est aussi mille autres choses. Le vieillard en vêtements blancs qui siège au sommet du système catholique peut ressembler aux princes du sceptre et de l'épée quand il tranche et sépare, quand il rejette ou qu'il fulmine ; mais la plupart du temps son autorité participe de la fonction pacifique du chef de chœur quand il bat la mesure d'un chant que ses choristes conçoivent comme lui, en même temps que lui. La règle extérieure n'épuise pas la notion du Catholicisme, et c'est lui qui passe infiniment cette règle. Mais où la règle cesse, l'harmonie est loin de cesser. Elle s'amplifie au contraire. Sans consister toujours en une obédience, le Catholicisme est partout un ordre. C'est à la notion la plus générale de l'ordre que cette essence religieuse correspond pour ses admirateurs du dehors.

    Il ne faut donc pas s'arrêter à la seule hiérarchie visible des personnes et des fonctions. Ces gradins successifs sur lesquels s'échelonne la majestueuse série des juridictions font déjà pressentir les distinctions et les classements que le Catholicisme a su introduire ou raffermir dans la vie de l'esprit et l'intelligence du monde. Les constantes maximes qui distribuent les rangs dans sa propre organisation se retrouvent dans la rigueur des choix critiques, des préférences raisonnées que la logique de son dogme suggère aux plus libres fidèles. Tout ce que pense l'homme reçoit, du jugement et du sentiment de l'Église, place proportionnelle au degré d'importance, d'utilité ou de bonté. Le nombre de ces désignations électives est trop élevé, leur qualification est trop minutieuse, motivée trop subtilement, pour qu'il ne semble pas toujours assez facile d'y contester, avec une apparence de raison, quelque point de détail. Où l'Église prend sa revanche, où tous ses avantages reconquièrent leur force, c'est lorsqu'on en revient à considérer les ensembles. Rien au monde n'est comparable à ce corps de principes si généraux, de coutumes si souples, soumis à la même pensée, et tel enfin que ceux qui consentirent à l'admettre n'ont jamais pu se plaindre sérieusement d'avoir erré par ignorance et faute de savoir au juste ce qu'ils devaient. La conscience humaine, dont le plus grand malheur est peut-être l'incertitude, salue ici le temple des définitions du devoir.

    Cet ordre intellectuel n'a rien de stérile. Ses bienfaits rejoignent la vie pratique. Son génie prévoyant guide et soutient la volonté, l'ayant pressentie avant l'acte, dès l'intention en germe, et même au premier jet naissant du vœu et du désir. Par d'insinuantes manœuvres ou des exercices violents répétés d'âge en âge pour assouplir ou pour dompter, la vie morale est prise à sa source, captée, orientée et même conduite, comme par la main d'un artiste supérieur.

    Pareille discipline des puissances du cœur doit descendre au delà du cœur. Quiconque se prévaut de l'origine catholique en a gardé un corps ondoyé et trempé d'habitudes profondes qui sont symbolisées par l'action de l'encens, du sel ou du chrême sacrés, mais qui déterminent des influences et des modifications radicales. De là est née cette sensibilité catholique, la plus étendue et la plus vibrante du monde moderne, parce qu'elle provient de l'idée d'un ordre imposé à tout. Qui dit ordre dit accumulation et distribution de richesses : moralement, réserve de puissance et de sympathie.

     

    II

     

    On pourrait expliquer l'insigne merveille de la sensibilité catholique par les seules vertus d'une prédication de fraternité et d'amour, si la fraternité et l'amour n'avaient produit des résultats assez contraires quand on les a prêchés hors du catholicisme. N'oublions pas que plus d'une fois dans l'histoire il arriva de proposer « la fraternité ou la mort » et que le catholicisme a toujours imposé la fraternité sans l'armer de la plus légère menace : lorsqu'il s'est montré rigoureux ou sévère jusqu'à la mort, c'est de justice ou de salut social qu'il s'est prévalu, non d'amour. Le trait le plus marquant de la prédication catholique est d'avoir préservé la philanthropie de ses propres vertiges, et défendu l'amour contre la logique de son excès. Dans l'intérêt d'une passion qui tend bien au sublime, mais dont la nature est aussi de s'aigrir et de se tourner en haine aussitôt qu'on lui permet d'être la maîtresse, le catholicisme a forgé à l'amour les plus nobles freins, sans l'altérer ni l'opprimer.

    Par une opération comparable aux chefs-d'œuvre de la plus haute poésie, les sentiments furent pliés aux divisions et aux nombres de la Pensée ; ce qui était aveugle en reçut des yeux vigilants ; le cœur humain, qui est aussi prompt aux artifices du sophisme qu'à la brutalité du simple état sauvage, se trouva redressé en même temps qu'éclairé.

    Un pareil travail d'ennoblissement opéré sur l'âme sensible par l'âme raisonnable était d'une nécessité d'autant plus vive que la puissance de sentir semble avoir redoublé depuis l'ère moderne. « Dieu est tout amour », disait-on. Que serait devenu le monde si, retournant les termes de ce principe, on eût tiré de là que « tout amour est Dieu » ? Bien des âmes que la tendresse de l'évangile touche, inclinent à la flatteuse erreur de ce panthéisme qui, égalisant tous les actes, confondant tous les êtres, légitime et avilit tout. Si elle eût triomphé, un peu de temps aurait suffi pour détruire l'épargne des plus belles générations de l'humanité. Mais elle a été combattue par l'enseignement et l'éducation que donnait l'Église : — Tout amour n'est pas Dieu, tout amour est « DE DIEU ». Les croyants durent formuler, sous peine de retranchement, cette distinction vénérable, qui sauve encore l'Occident de ceux que Macaulay appelle les barbares d'en bas.

    Aux plus beaux mouvements de l'âme, l'Église répéta comme un dogme de foi : « Vous n'êtes pas des dieux ». À la plus belle âme elle-même : « Vous n'êtes pas un Dieu non plus ». En rappelant le membre à la notion du corps, la partie à l'idée et à l'observance du tout, les avis de l'Église éloignèrent l'individu de l'autel qu'un fol amour-propre lui proposait tout bas de s'édifier à lui-même ; ils lui représentèrent combien d'êtres et d'hommes, existant près de lui, méritaient d'être considérés avec lui : — n'étant pas seul au monde, tu ne fais pas la loi du monde, ni seulement ta propre loi. Ce sage et dur rappel à la vue des choses réelles ne fut tant écouté que parce qu'il venait de l'Église même. La meilleure amie de chaque homme, la bienfaitrice commune du genre humain, sans cesse inclinée sur les âmes pour les cultiver, les polir et les perfectionner, pouvait leur interdire de se choisir pour centre.

    Elle leur montrait ce point dangereux de tous les progrès obtenus ou désirés par elle. L'apothéose de l'individu abstrait se trouvait ainsi réprouvée par l'institution la plus secourable à tout individu vivant. L'individualisme était exclu au nom du plus large amour des personnes, et ceux-là mêmes qu'entre tous les hommes elle appelait, avec une dilection profonde, les humbles, recevaient d'elle un traitement de privilège, à la condition très précise de ne point tirer de leur humilité un orgueil, ni de la sujétion le principe de la révolte.


    La douce main qu'elle leur tend n'est point destinée à leur bander les yeux. Elle peut s'efforcer de corriger l'effet d'une vérité âpre. Elle ne cherche pas à la nier ni à la remplacer par de vides fictions. Ce qui est : voilà le principe de toute charitable sagesse. On peut désirer autre chose. Il faut d'abord savoir cela. Puisque le système du monde veut que les plus sérieuses garanties de tous les « droits des humbles » ou leurs plus sûres chances de bien et de salut soient liées au salut et au bien des puissants, l'Église n'encombre pas cette vérité de contestations superflues. S'il y a des puissants féroces, elle les adoucit, pour que le bien de la puissance qui est en eux donne tous ses fruits ; s'ils sont bons, elle fortifie leur autorité en l'utilisant pour ses vues, loin d'en relâcher la précieuse consistance. Il faudrait se conduire tout autrement si notre univers était construit d'autre sorte et si l'on pouvait y obtenir des progrès d'une autre façon. Mais tel est l'ordre. Il faut le connaître si l'on veut utiliser un seul de ses éléments. Se conformer à l'ordre abrège et facilite l'œuvre. Contredire ou discuter l'ordre est perdre son temps. Le catholicisme n'a jamais usé ses puissances contre des statuts éternels ; il a renouvelé la face de la terre par un effort d'enthousiasme soutenu et mis en valeur au moyen d'un parfait bon sens. Les réformateurs radicaux et les amateurs de révolution n'ont pas manqué de lui conseiller une autre conduite, en le raillant amèrement de tant de précautions. Mais il les a tranquillement excommuniés un par un.

     

    III

     

    L'Église catholique, l'Église de l'Ordre, c'étaient pour beaucoup d'entre nous deux termes si évidemment synonymes qu'il arrivait de dire : « un livre catholique » pour désigner un beau livre, classique, composé en conformité avec la raison universelle et la coutume séculaire du monde civilisé ; au lieu qu'un « livre protestant » nous désignait tout au contraire des sauvageons sans race, dont les auteurs, non dépourvus de tout génie personnel, apparaissaient des révoltés ou des incultes. Un peu de réflexion nous avait aisément délivrés des contradictions possibles établies par l'histoire et la philosophie romantiques entre le catholicisme du Moyen-Âge et celui de la Renaissance. Nous cessions d'opposer ces deux périodes, ne pouvant raisonnablement reconnaître de différences bien profondes entre le génie religieux qui s'était montré accueillant pour Aristote et pour Virgile et celui qui reçut un peu plus tard, dans une mesure à peine plus forte, les influences d'Homère et de Phidias. Nous admirions quelle inimitié ardente, austère, implacable, ont montrée aux œuvres de l'art et aux signes de la beauté les plus résolus ennemis de l'organisation catholique. Luther est iconoclaste comme Tolstoï, comme Rousseau. Leur commun rêve est de briser les formes et de diviser les esprits. C'est un rêve anti-catholique. Au contraire, le rêve d'assembler et de composer, la volonté de réunir, sans être des aspirations nécessairement catholiques, sont nécessairement les amis du catholicisme. À tous les points de vue, dans tous les domaines et sous tous les rapports, ce qui construit est pour, ce qui détruit est contre ; quel esprit noble ou quel esprit juste peut hésiter ?

    Chez quelques-uns, que je connais, on n'hésita guère. Plus encore que par sa structure extérieure, d'ailleurs admirable, plus que par ses vertus politiques, d'ailleurs infiniment précieuses, le catholicisme faisait leur admiration pour sa nature intime, pour son esprit. Mais ce n'était pas l'offenser que de l'avoir considéré aussi comme l'arche du salut des sociétés. S'il inspire le respect de la propriété ou le culte de l'autorité paternelle ou l'amour de la concorde publique, comment ceux qui ont songé particulièrement à l'utilité de ces biens seraient-ils blâmables d'en avoir témoigné gratitude au catholicisme ? Il y a presque du courage à louer aujourd'hui une doctrine religieuse qui affaiblit la révolution et resserre le lien de discipline et de concorde publique, je l'avouerai sans embarras. Dans un milieu de politiques positivistes que je connais bien, c'est d'un Êtes vous catholiques ? que l'on a toujours salué les nouveaux arrivants qui témoignaient de quelque sentiment religieux. Une profession catholique rassurait instantanément et, bien qu'on n'ait jamais exclu personne pour ses croyances, la pleine confiance, l'entente parfaite n'a jamais existé qu'à titre exceptionnel hors de cette condition.

    La raison en est simple en effet, dès qu'on s'en tient à ce point de vue social. Le croyant qui n'est pas catholique dissimule dans les replis inaccessibles du for intérieur un monde obscur et vague de pensées ou de volontés que la moindre ébullition, morale ou immorale, peut lui présenter aisément comme la voix, l'inspiration et l'opération de Dieu même.

    Aucun contrôle extérieur de ce qui est ainsi cru le bien et le mal absolus. Point de juge, point de conseil à opposer au jugement et au conseil de ce divin arbitre intérieur. Les plus malfaisantes erreurs peuvent être affectées et multipliées, de ce fait, par un infini. Effrénée comme une passion et consacrée comme une idole, cette conscience privée peut se déclarer, s'il lui plaît, pour peu que l'illusion s'en mêle, maîtresse d'elle-même et loi plénière de tout : ce métaphysique instrument de révolte n'est pas un élément sociable, on en conviendra, mais un caprice et un mystère toujours menaçant pour autrui.

    Il faut définir les lois de la conscience pour poser la question des rapports de l'homme et de la société ; pour la résoudre, il faut constituer des autorités vivantes chargées d'interpréter les cas conformément aux lois. Ces deux conditions ne se trouvent réunies que dans le catholicisme. Là et là seulement, l'homme obtient ses garanties, mais la société conserve les siennes : l'homme n'ignore pas à quel tribunal ouvrir son cœur sur un scrupule ou se plaindre d'un froissement, et la société trouve devant elle un grand corps, une société complète avec qui régler les litiges survenus entre deux juridictions semblablement quoique inégalement compétentes. L'Église incarne, représente l'homme intérieur tout entier ; l'unité des personnes est rassemblée magiquement dans son unité organique. L'État, un lui aussi, peut conférer, traiter, discuter et négocier avec elle. Que peut-il contre une poussière de consciences individuelles, que les asservir à ses lois ou flotter à la merci de leur tourbillon ? 

  • Joyeuses fêtes de Noël !

     

    Cette année 2015 restera dans les mémoires une mauvaise année pour la France.

    Outre les terribles attentats de janvier et de novembre, qui n'ont fait que confirmer ce que beaucoup annonçaient depuis plusieurs années et que des politiciens de tous bords, ambitieux, inconséquents et irresponsables, n'ont rien fait pour éviter, la France s'est un peu plus enfoncé dans son déclin. Déclin de son influence dans le monde, déclin moral, déclin de sa civilisation, déclin politique.

    On ne répètera cependant jamais assez que le problème majeur et dramatiquement urgent posé à notre pays est celui du phénomène migratoire et de la politique immigrationiste mise en œuvre depuis 40 ans. Cette politique est menée en conformité avec les exigences de l'Union européenne, laquelle invoque, à la suite de l'ONU, le prétexte démographique, alors que cette même Europe ne fait volontairement rien pour encourager les politiques familiales des États membres, le tout noyé dans un mondialisme apatride et funeste. Au coût financier de l'immigration s'ajoute un coût en termes de communautarisme et de cohésion nationale. En 2004 déjà, l'Union européenne concluait à la nécessité d'un processus "à double sens, de compromis réciproque", c’est-à-dire à l'éclosion forcée de sociétés multiculturelles, et donc multi conflictuelles. Il ne s'agit pas de minimiser cette question comme le font presse et politiciens aveuglés par les slogans inconsistants des "valeurs de la République" ou du "vivre ensemble", une immigration de masse pouvant se trouver à l'origine d'une substitution ethnique ou culturelle de population.

    A l'évidence cette grave question n'aura pas de solution humainement satisfaisante en dehors de la mise en route d'une nouvelle dynamique française, détachée de l'emprise excessive des partis politiques. Le point crucial reste toujours la question institutionnelle. Tant qu'elle ne sera pas réglée, toutes contestations, protestations, manifestations, voire même révolutions demeureront inutiles et stériles. Ce n'est pas dans les combinaisons politiciennes, si savantes soient-elles, aggravées par l'élection du président de la République au suffrage universel et le quinquennat, qui polarisent à eux seuls toute la vie politique française, que l'on trouvera les solutions à nos échecs successifs.

    Au-delà des slogans, des annonces démagogiques à finalité exclusivement électorale, dans lesquelles la notion du bien commun est totalement absente, au-delà des promesses de "reprise" ou de "changement" annoncées, nous subissons presque quotidiennement le spectacle affligeant du grouillement des ambitions désordonnées de politiciens uniquement préoccupés par le final du grand spectacle qui nous attend en mai 2017. La France est en panne, chacun le sait. Panne politique, économique, sociale, surtout panne d'énergie, d'ambition, d'imagination. Toute espèce de volonté collective est peu à peu dissoute.

    Ce n'est pourtant qu'en rendant aux français le goût de la France, le désir de la faire avancer, de la faire gagner que l'on rendra possible un véritable redressement. Englués dans leur système mortifère, nos responsables n'en sont plus capables.

    Mais au milieu des décombres, dans un paysage de ruine et de désolation, la fête de Noël nous apprend qu'il n'est pas chimérique de croire à un retournement qui nous donnera l'espérance. Il faudra le provoquer par la volonté, l'énergie, le courage, l'abnégation, la persévérance et la constance. Dans son histoire la France a souvent montré qu'elle en était capable. Ce sont les vœux que nous formons pour cette nouvelle année.

    D'ici là les conseillers départementaux de Béziers et leurs remplaçants, vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël.

    Henri Bec

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    Nous aussi sur ce blog, nous allons respecter la trêve de ces fêtes jusqu'au début janvier. Profitons en tous pour consolider nos idées et nos convictions. De nombreux ouvrages que nous avons répertoriés (ICI) sont là pour nous y aider. La liste est loin d'être limitative. Relisons également les éditoriaux de Politique magazine (ICI), la présentation de la Nouvelle Revue Universelle (ICI) ou l'analyse du livre de Philippe de Villiers (ICI).

    Si le temps vous en laisse le loisir, n’hésitez pas à écouter ci-dessous cette leçon de politique nationale dans l’interview donné par Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine à TV Libertés (52 minutes). L'enregistrement a déjà quelques jours. Certains points ne sont plus d'une actualité brûlante, mais l'essentiel demeure.


     

  • C'est le temps des crèches dans notre France de tradition chrétienne, mais c'est aussi celui de la vigilance

     

    Au mois de janvier dernier, un incendie criminel est signalé dans l’église Saint-Christophe-du-Bois de Cholet, dans le Maine-et-Loire. La crèche est détruite et l’église, endommagée, doit fermer ses portes. Dans la nuit du 18 au 19 février, une statue de la Vierge est profanée à Châtel, en Haute-Savoie. Les vandales l’ont renversée et lui ont arraché les bras. Le 18 février, des ouvriers découvrent des croix brisées et des plaques renversées sur douze tombes du cimetière de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans l’Aude. Le lendemain, 19 février, c’est au tour des gendarmes de Wignehies, dans le Nord, de constater que des croix de l’ancien cimetière municipal ont été arrachées de leur socle et jetées à terre avant d’être piétinées.

    Au cours de l'année de tels actes n'ont cessé de se renouveler sur le territoire français. En ce moment même se déroule à Fort de France une parodie blasphématoire de la scène. 

    Consultez le rapport sur les actes christianophobes en cliquant ICI

    L’Observatoire de la christianophobie rapporte des faits similaires presque quotidiennement. Ainsi, pendant que nos médias et nos hommes politiques s’interrogent sur l’identité des profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin – « des Français de souche » a dit le président de la République au diner du Crif –, les violations de tombes chrétiennes et le saccage du mobilier d’église prennent, d’année en année, la tournure d’une effroyable banalité. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, sur 667 lieux de culte vandalisés en 2012, 543 étaient des sites chrétiens dont 352 édifices religieux et 191 sépultures. A ces profanations s’ajoutent une agressivité devenue courante à l’égard des Chrétiens – pour ne pas dire des Catholiques. En 2013, une dizaine de prêtres ont été agressés.

    Première remarque : en France, comme partout dans le monde, les Chrétiens sont ceux qui subissent le plus d’agressions en raison de leur confession. Il est d’autant plus permis de le dire que les actes manifestement christianophobes ne sont pas toujours qualifiés comme tels par le ministère et que les chiffres fournis par les autorités sont sans doute en dessous de la réalité.

    Deuxième remarque : si les hommes politiques gardent le silence sur ces actes d’hostilité au christianisme, quand ils ne cherchent pas purement et simplement à les escamoter sous couvert d’une « laïcité » à géométrie variable, c’est qu’ils sont partie prenante de ce climat ambiant.

    Alerte une crèche!!!.jpgUn coup d’œil à la loi Macron et à l’amendement socialiste visant à supprimer du calendrier des fêtes chrétiennes au profit de fêtes musulmanes et hindoues, suffirait à s’en convaincre. Le zèle de nos dirigeants à bannir les crèches des lieux publics, leur complaisance à l’égard des Femen, ces activistes anti-chrétiennes, leurs sympathies affichées pour des organisations manifestant une franche hostilité envers l’Église catholique, vont en effet dans le sens de ce que Karim Ouchikh a appelé une « christianophobie d’État ».

    Or, il faut le rappeler sans relâche : dans le monde, et notamment dans les pays musulmans, la christianophobie tue. L’évêque de Blois, Mgr Batut, s’est ainsi indigné du communiqué de l’Élysée condamnant « l’assassinat de 21 ressortissants égyptiens ». Comme si le chef de l’État ne pouvait se résoudre à admettre qu’il y a des pays où les chrétiens sont persécutés, où même assassinés, à cause de leur fidélité au Christ ! Alors, pourquoi quand des Juifs danois ou français sont agressés – ce qui devient une tragique habitude –, le sont-ils d’abord parce qu’ils sont juifs ? Pourquoi, quand il s’agit de Musulmans, l’État se sent-il obligé de lutter contre l’islamophobie au point d’en faire une consigne politique ?

    Chrétien, cette qualité n’existe donc pas ?

    Oui, n’en déplaise à François Hollande, la christianophobie tue. Et si la France était dirigée par des hommes à la hauteur de sa vocation, elle ne permettrait pas que des Chrétiens soient persécutés impunément. Face aux barbares, elle affirmerait la force de sa civilisation chrétienne, comme elle l’a fait au cours des siècles, y compris sous l’anticléricale IIIe République. Ils en sont loin, englués dans des institutions où seuls dominent leurs médiocres soucis électoraux.

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    Hélas, le drame vécu par les chrétiens d’Orient est symptomatique de la « christianophobie d’État » de nos dirigeants, pourtant tous de culture chrétienne. Lourde responsabilité qu’ils auront à assumer devant l’histoire.

    Henri Bec