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Religion - Page 2

  • L’immigration, enjeu électoral

    Emmanuel Macron et Giuseppe Conte le nouveau Premier ministre de l’Italie.

     

    Par Hilaire de Crémiers. 

    Macron a décidé de mettre l’immigration au coeur de l’actualité politique. Non sans dessein électoraliste.

    La France est envahie. Ce n’est pas être « lepéniste », ce n’est pas être « fasciste », « populiste », « nationaliste », de droite ringarde, d’extrême droite – que sais-je, tant ces mots du langage officiel semblent recouvrir d’amas d’horreurs ! – que de dire tout simplement que la France est submergée par l’immigration.

    L’immigration quelle qu’elle soit ! Sans qu’il soit nécessaire de la préciser par qualificatifs interposés. Contrôlée, incontrôlée, légale, illégale, politique, économique, qu’importent ces distinctions de politiciens, elles n’ont plus de sens devant la réalité invérifiable et ingérable des flux migratoires. Il entre en France chaque année – d’après les estimations les plus fiables, mais impossibles à établir scientifiquement – et ce, en dépit de toutes les dénégations, l’équivalent d’une très grande agglomération, voire de plusieurs.

    Tout additionné et qui ne l’est jamais dans aucune statistique officielle où la dispersion des chiffres crée l’illusion, il faut compter annuellement par centaines de milliers les étrangers qui s’installent en France de manière définitive ou quasi définitive ou même transitoire, sans qu’on sache vraiment – le prétendu solde migratoire n’étant qu’une notion, elle aussi, illusoire – légalement ou illégalement, malgré les boniments que débitent les discours lénifiants qui s’appuient sur de pseudo-chiffres dont les vrais experts, comme Michèle Tribalat, ont montré l’inanité.

    La question qui importune

    Cette submersion, toute personne qui se promène un tant soit peu dans les grandes villes, dans les banlieues, dans les gares, les ports, les aéroports, qui emprunte les transports en commun, la constate. De visu, de auditu ou pour parler comme jadis Chirac, notre président défunt, du temps où il osa aborder la question pour motif électoral, de odore. Il n’est même pas besoin d’aligner des chiffres ; c’est de l’ordre de l’évidence. En tous les cas, pour tous les braves Français – de souche comme on dit ou même d’origine plus récente mais assimilés ou désireux de s’assimiler – qui vivent dans l’ordinaire du quotidien.

    Bien sûr, cette réalité prégnante est épargnée aux privilégiés qui vivent dans les périmètres d’or de la République bourgeoise, organisée, prébendée. Où les palais, les bâtiments et les trottoirs sont impeccables, où les gardes républicains saluent respectueusement, où les chauffeurs stylés attendent au bas des perrons devant les berlines rutilantes, où les portes sont ouvertes par les huissiers, où les restaurants sont sympathiques et de bonne cuisine nationale, comme, pour parler franchement, les toilettes d’une propreté aussi rigoureuse que confortable, où la poste et tous les services publics fonctionnent sans problème, où tout est disposé pour l’agrément de ceux qui jouissent de tels espaces à l’abri de toute intrusion dérangeante et de tout danger extérieur, où le souci financier n’existe pas, ni celui des retraites qui peuvent se cumuler sans travail effectif correspondant, où le discours, l’agitation, la combinaison politiques tiennent lieu d’activités rétribuées qui n’exigent que l’habileté d’échapper aux hourvaris journalistiques, sauf, bien sûr, ceux qui seraient calculés, où, finalement, les excès ne sont que de quelques gros homards et de quelques bonnes bouteilles qu’une main malveillante a su prendre en photo.

    Pour le reste, vous êtes là et vous disposez de la vie et de la mort des gens, de leur univers moral et mental, de leur éducation dès le sein maternel, de leur famille, de leur filiation – c’est ce qui se joue en ce moment –, de leur naissance, bientôt de leur gestation, mais aussi bien de leur agonie, de leurs gènes, de leur être physique, psychologique, social, politique, économique, de leur patrimoine, de leur retraite… Vous réglez tout ; une petite voix de ministresse tranche avec autorité de ce que la République pense et définit ; sous ses auspices, vous êtes le souverain législateur qui édicte le bien et le mal, la norme éthique et politique qui est érigée en absolu légal et en vérité métaphysique.

    Vous dirigez le pays ; vous fixez son budget avec l’argent anonyme du contribuable ; vous faites semblant d’affecter des sommes sur des postes prévus d’avance ; les contrôles ne s’effectueront qu’a posteriori et ne serviront pratiquement à rien.

    Vous ne sortez de cet univers que pour de prétendues enquêtes ou des travaux de commission dont les effets s’évanouissent dès qu’il s’agit de mettre fin à des scandales. Vous ne connaissez la situation des populations que par des récriminations violentes ou par des incursions rapides, plus ou moins furtives, ultra-protégées, sinon mises en scène pour les caméras, et de toute façon inefficaces quant aux résultats.

    Vous vous exaltez de l’ivresse du pouvoir. Le pays est à vous et ce pays est la France. Pensez donc ! Pas de mandat impératif ; le programme est celui que vous concoctez ; vous êtes la nation souveraine. Et, cependant, vous êtes aux ordres du parti ; vous dépendez d’instances, voire directe ment d’un président, qui ne croient plus en la souveraineté de la France – c’est dit et redit – et qui s’imaginent régler les problèmes en les traitant à des niveaux supranationaux où tout est flou, truqué, contestable et contesté.

    L’immigration, question de pouvoir

    Voilà la pure folie. Le tableau brossé à la hâte mais véridique manifeste l’abîme d’incompréhension qui sépare le petit monde dit dirigeant où toutes les ambitions veulent s’agréger, et le peuple français dans les angoisses de sa vie quotidienne. Tout cela a été dit, archi-dit, mais sans envisager les conclusions politiques de telles analyses. Nous en sommes là et la prochaine crise risque de mettre en évidence la perversité du système. Chacun cherche à s’en emparer sans jamais dénoncer le vice du mécanisme.

    Macron a assez de finesse pour saisir les enjeux que les prochaines échéances électorales réactualiseront, dans l’idée que la présidentielle de 2022 doit être la réédition de celle de 2017. C’est facile à concevoir ! Élimination successive de la gauche et de la droite : reste à rafler la mise au Rassemblement National. Et donc Macron pour qui l’immigration n’était pas un problème, n’hésitant pas à saluer dans tous les allogènes du territoire des Français à part entière comme les autres, mieux que les autres, place soudain, au cours du mois de septembre écoulé, l’immigration comme sujet de préoccupation nationale. L’affaire est lancée comme une opération de toute urgence lors du discours du lundi 16 septembre au ministère des Relations avec le Parlement. Surprise ! Mais les conseils des ministres s’enchaînent comme les réunions parlementaires et ministérielles, en prévision du grand débat à l’assemblée début octobre qui sera suivi d’annonces par le gouvernement. Et Macron de reprendre à son compte l’analyse sociologique ci-dessus résumée et de fustiger le caractère « bourgeois » de ses troupes qui risquent de renâcler. Et c’est déjà le cas pour une bonne vingtaine de députés qui protestent et signent des tribunes. Macron persiste et joue crânement son jeu, déclarant en conseil des ministres : « il y a la coquetterie de ceux qui ne veulent pas parler de l’immigration ». Et d’évoquer la synthèse d’un « humanisme » qui n’aille pas jusqu’au « laxisme » et d’une « réalité de terrain » à laquelle il renvoie les belles âmes aveuglées. Le débat en cours ne sera pas serein et n’aboutira qu’à de vagues et imprécatoires considérations ainsi qu’à des mesures impraticables, mais le terrain politique aura été occupé en vue de la stratégie électorale.

    Les titres de séjour délivrés s’établissaient à 262 000. Ça fait déjà presque 400 000 si on ajoute les dizaines de milliers de mineurs, 40 000 à ce jour, que les départements qui n’en peuvent plus, doivent accueillir, loger, soigner, nourrir et prendre en charge, mineurs isolés non accompagnés (MNA) sans papier fiable et dont certains sont incontestablement des majeurs, mais il est interdit de le vérifier par des tests. Demandez donc aux braves gens qui s’en occupent, ce qu’ils en pensent. C’est sans compter les clandestins que personne ne peut dénombrer et tous ces autres, clandestins ou non, qui profitent de l’espace Schengen et des accords de Dublin ; car la France est devenue la destination de ce qu’on ose appeler « une immigration de rebond », c’est-à-dire de flux migratoires venus d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, d’Italie. Macron a tout à coup réalisé qu’il fallait que « la France soit moins attractive » !

    L’aide médicale d’État (AME) a profité à 330 000 bénéficiaires, tous soins payés, pour motif humanitaire et pour éviter les contagions. D’après le dernier rapport parlementaire plus de 100.000 ménages bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA). Macron a été obligé de reconnaître, lors de la conférence des Ambassadeurs, que la France était le premier pays d’Europe pour les demandes d’asile. Elles sont en hausse de 22 % ! Impossible de traiter tous ces dossiers. La législation européenne est débile. Salvini l’a répété, il avait raison. Orban ne veut pas en être prisonnier. Et, maintenant, que faire ? Un migrant ne peut pas être renvoyé sans l’accord de son pays d’origine. Comment obtenir les documents consulaires ? Sur les 100.000 obligations de quitter le territoire décidées en France chaque année, à peine 15 % sont exécutées. Et encore, souvent, avec pécule !

    Lorsque Macron, après le départ de Salvini, est allé à Rome, le 18 septembre, pour renouer avec l’Italie, Giuseppe Conte en a profité logiquement pour lui demander que la France maintenant, accueille aussi les migrants économiques sans distinction de statuts, ce que la France refusait jusqu’à présent, et que les ports français s’ouvrent au débarquement de migrants comme les autres ports méditerranéens pour assurer une rotation ! Pour faire bonne mesure, Macron a décidé d’accueillir 150 migrants de l’Open Arms.

    Donc Macron, donc l’Europe reparleront nécessairement de quotas. Il en est question. Le président français n’a-t-il pas déclaré qu’il s’agissait « de trouver un équilibre entre la responsabilité et la solidarité » ? Les coûts d’une telle politique sont exponentiels et, en réalité, non chiffrés. L’AME, à elle seule, atteint le milliard, l’ADA plus d’un demi-milliard ; l’asile lui-même, un milliard ; l’aide aux mineurs, deux milliards. L’expulsion d’un clandestin : 14 000 €.

    La loi Asile et Immigration de Collomb n’a apporté aucun résultat. Les futures dispositions macroniennes n’en auront pas plus. C’est impossible : il rêve d’une Europe qui assumerait le problème. En accord avec Ursula Von der Leyen et le nouveau commissaire chargé de « la protection du mode de vie européen », le Grec Margaritis Schinas ! [Photo] Rien que l’intitulé fait rugir les opposants.

    Mais peu lui chaut l’impasse, Macron avance sur sa voie. Il a dit aux parlementaires LREM : « Vous n’avez qu’un opposant : le Front national ; il faut confirmer cette opposition ». C’est clair. Et peu importe que la France soit coupée en deux. Et envahie.

    Politique magazine

  • Tuerie islamiste à la préfecture de police de Paris : de graves conséquences

    Nous connaissons bien à Béziers Xavier Raufer qui  est déjà venu nous entretenir des questions tenant à la délinquance et à la sécurité publique. Il donne ici un entretien à Atlantico particulièrement motivé : un avis de professionnel

    L’auteur fut naguère habilité au secret-défense, en raison d’études sensibles qu’il dirigeait sur les nouvelles menaces. Et il connait la DRPP pour avoir co-rédigé, avec un ex-directeur de ce service, une partie d’un livre blanc sur la sécurité.

     

    Raufer.jpgUn fonctionnaire de la préfecture de police de Paris a poignardé à mort quatre collègues le 3 octobre, puis a été abattu par un policier. Le parquet antiterroriste se saisit de l’enquête.

    Si les informations les plus inquiétantes sont exactes, quelles pourraient être les conséquences dans l’opinion et pour le ministère de l’Intérieur ?

    Vanité des entreprises humaines… Tout débutait si bien : la meute média-antifa aux trousses d’Éric Zemmour… L’amorce d’un dialogue détendu-convivial sur l’immigration lancé par l’Élysée. Soudain, le vrai monde anéantit tout cela avec fracas. Car si la moitié de ce qu’on lit sur la tuerie de la Préfecture de police est vrai – nous y revenons  – la sécurité de la France, la confiance des Français en leur État, seront gravement affectés. Le philosophe Clément Rosset édicta naguère que « la réalité est insupportable, mais irrémédiable » : nous y voilà. Résumons : un individu depuis dix ans fasciné par l’islam… converti depuis deux ans peut-être… habilité au secret-défense… niché au cœur informatique du service opérant le renseignement d’une capitale mondiale majeure … Aussi : on ne compte plus les missions ultra-sensibles récemment confiées à la DRPP, de par sa taille réduite, son étanchéité et son esprit de corps. Les dégâts potentiels sont vertigineux.

    Dans l’hypothèse où l’attentat terroriste serait retenu, comment expliquer que les services de renseignement n’aient pas pu identifier les pistes d’un passage à l’acte ?

    C’est inouï. Trois pistes cependant :

    Quand vos chefs prônent le politiquement-correct ; quand cent stages vantent l’idéal du vivre-ensemble et l’horreur de la discrimination ; quand toute blague déclenche la foudre ; s’inquiéter d’un collègue infirme et Antillais est ardu. Preuve, la réaction de l’État : le piteux Castaner bredouille que tout est normal et une péronnelle de la présidence suggère d’éviter les amalgames. Quand ces réactions émanent du sommet d’un État fort pyramidal, sa base évite tout propos malsonnant – comment lui donner tort ?

    Second point majeur. On lit que l’assassin était signalé depuis 2015. mais signalé par qui ? Et vers qui ? En 2015, l’ambiance était électrique entre la direction de la DGSI et celle de la DRPP, pour affaires touchant à la françafrique. Que s’est-il alors passé – ou pas passé, plutôt ? Il serait judicieux d’aller y voir de près.

    Dernier point : Macron a fondé la coordination du renseignement : bien. Or depuis, sous l’empire de la nécessité – protéger le président de ses affaires… ambitions pseudo-savantes sans vrai contenu… la coordination semble oublier ses fondamentaux, dont celui-ci : coordonner est bien s’il s’agit d’un tout étanche et cohérent – ce n’est pas le cas, on l’a vu. Brutal résultat – le protocole de la médecine d’urgence vaut pour le renseignement : toujours envisager le pire. Nul catastrophisme, mais seul moyen de sauver le patient. Et si M. H. était une taupe islamiste ? Qu’a-t-il transmis et à qui, des bases numériques de la DRPP ? Y a-t-il logé un logiciel-malveillant, cheminant ensuite -vers où ? On imagine la réaction des services alliés. Au pire, tout ou partie de l’informatique de la DRPP est à revoir.

    Connait-on l’ampleur de la radicalisation au sein les services de l’Etat ? Comment peut-on lutter contre cette menace ?

    On l’ignore – même, on aggrave les choses. Un exemple inquiétant. Pour grappiller quelques sous, l’Intérieur externalise la réparation de ses véhicules, camions de CRS, etc. Or dans leurs garages, les mécaniciens de la police voient ces sous-traitants chercher les véhicules à réparer. Parfois, des barbus portant au front la zebiba, tache noire du prosterné en prière. Voilà à qui on confie les camions des CRS. On détecte ainsi des sots trop voyants, mais de longue date, les durs des Frères musulmans et les salafistes disposent de fatwasleur permettant de se raser et porter costume-cravate pour infiltrer les structures infidèles. Quand ils l’ont pu dans le monde musulman, ils ont infiltré les centres d’éducation : leurs recrues savent se planquer. En Turquie, on voit le mal qu’a RT Erdogan à éradiquer la secte islamiste de Fetullah Gülen de l’administration et l’armée.

    Alors que l’on est focalisé sur les « revenants » de Syrie et d’Irak, ce type d’attaque interroge. La menace vient-elle davantage de vétérans du djihad ou des radicalisés sur le sol français, notamment les convertis ?

    Le péril État islamique – al-Qaïda recule. Ne pas baisser la garde, certes, mais la pression diminue. Quand on jette une pierre dans un étang, des cercles concentriques se forment à partir du point d’impact. Nous en sommes aux cercles extérieurs. Plus espacés, moins visibles -mais dangereux car proches de nous, voire actifs dans nos sociétés-même. 

    Xavier Raufer  Docteur en géopolitique et criminologue. Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 
  • Attaque à la préfecture par un islamiste : « C’est un scandale d’État »

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    Le procureur national antiterroriste a confirmé le scénario djihadiste de l’attaque de la préfecture de police de Paris. Le géopolitologue Alexandre del Valle estime par voie de conséquence que ce fait «va nous discréditer auprès de nombreux pays».

    Pour écouter l'intervention d'Alexandre del Valle, cliquer sur l'image ci-dessus

  • Vive le voile islamique

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    L’institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (celle où notre Sibeth a eu son brevet) avait exclu 22 élèves qui refusaient d’enlever leur voile islamique, alors que le règlement intérieur interdit ce couvre-chef.

    Les 22 élèves ont été réintégrées hier, sur ordre de François.

    Heureusement qu’il y a le pape pour garantir la propagande islamique dans les écoles catholiques.

    Pour sauver la face, on dit que les filles ne portent plus un « voile islamique », mais un « foulard scolaire »…

    Ben oui, l’hypocrisie jésuite en prime.

     

    Au départ, les sœurs de l’institution sainte Jeanne d’arc avaient juré croix de bois croix de fer qu’elles iraient jusqu’au bout pour faire appliquer le règlement intérieur interdisant le port du voile au sein de leur établissement. a l’arrivée, et au terme d’un bras de fer épique, elles ont accepté d’intégrer au sein de leur établissement scolaire les 22 élèves qui refusaient de se soumettre au nouveau règlement intérieur.
    Et si malgré l’implication de l’archevêque de Dakar et celle du directeur national de l’enseignement privé catholique, les Soeurs de la congrégation de Saint-Joseph de Cluny étaient restées de marbre, mercredi, à l’issue d’une réunion tenue jusque tard au ministère de l’Education, elles ont finalement accepté de mettre un peu d’eau dans leur vin. Les élèves « exclues » seront de nouveau ad- mises à l’école mais elles porteront des foulards fournis par l’administration de l’école et conformes aux uniformes réglementaires.

    Si ce compromis a pu être obtenu, c’est grâce à l’implication du Vatican. En clair, «Le témoin » est en mesure de vous révéler que c’est le Pape François qui a actionné son nonce apostolique, Monseigneur Michael W. Banach, auprès des Sœurs de sainte Jeanne d’arc pour les pousser à abdiquer. Du moins, à faire preuve d’un peu de souplesse dans cette affaire. Ce dans le sens de sauvegarder la paix et la cohésion sociale entre chrétiens et musulmans, des valeurs qui ont toujours fait la force de notre pays.

    Pour preuve, c’est en pleines négociations où l’Abbé Georges Guirane Diouf, Directeur national de l’Enseignement privé catholique (Dinec) campait sur sa position avant que l’ambassadeur du Vatican à Dakar, son Excellence Monseigneur Michael W. Banach n'intervienne au nom du Pape pour sonner la fin de la récréation voilée.

    C’est avant-hier, dans la nuit de mercredi à jeudi, vers les coups de 1 heure du matin et alors que les deux parties étaient en pleines discussions dans le bureau du ministre Mamadou Talla à Diamniadio, qu’un compromis a été finalement trouvé. Et si une issue heureuse a pu être trouvée à cette affaire qui était en train de prendre des proportions dangereuses, on le doit à la responsabilité du Vatican qui a fini par tordre la main aux Sœurs de Sainte Jeanne d’ Arc pour qu’elles acceptent le consensus proposé par le ministre de l’Education nationale et tendant à l’intégration immédiate des vingt-deux (22) filles voilées en classe.

    Contacté par « le témoin », un responsable de Sainte Jeanne d’Arc ayant participé aux négociations de mercredi explique que la hiérarchie religieuse est le pilier fondamental de l’Eglise catholique incarnée par le Pape qui en est le chef spirituel et politique. « Les Sœurs de Sainte Jeanne d’Arc ne pouvaient pas ne pas se plier à la demande du Vatican dans le but de préserver la paix sociale », reconnaît notre interlocuteur la mort dans l’âme tout en précisant que les élèves en question seront autorisées à porter des « foulards scolaires » et non des voiles islamiques. « Allez voir le communiqué du ministère de l’Education, vous ne verrez jamais le mot « voile », mais plutôt « foulard ». Et tant mieux s’il s’agit d’un foulard de paix et de concorde pour les deux parties » se félicite notre interlocuteur, administrateur à l’Institution de Sainte Jeanne d’Arc. Autant dire que la guerre des voiles n’aura pas lieu finalement

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  • Pour donner suite à notre dernère lettre sur l'Eglise : Deux agents communistes

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    Le pape s’est félicité que pour la première fois le gouvernement chinois permette à des évêques de participer à un synode. Grâce à l’accord secret, bien sûr. Et il a reçu chaleureusement les deux évêques en question, qui ont été nommés par le gouvernement communiste chinois.

    L’un (à gauche) est Mgr Jean-Baptiste Yang Xiaoting, évêque de Yanan. Il est vice-président du Conseil des évêques chinois, organisme contrôlé par le pouvoir communiste et non reconnu par Rome. Du moins jusqu’à l’accord secret.

    L’autre est Mgr Joseph Guo Jincai, évêque de Chengde depuis 2010 pour les communistes, et depuis le mois dernier pour François. L’ordination épiscopale de Mgr Joseph Guo Jincai avait été condamnée de façon virulente par Rome (celle de Benoît XVI). François a non seulement annulé l’excommunication qui frappait l’évêque, mais il a créé pour lui le diocèse catholique de Chengde. Mgr Joseph Guo Jincai est le secrétaire général du Conseil des évêques chinois. Il est aussi député à l’Assemblée nationale populaire (un poste qui implique d’être athée et membre du parti communiste).

    Le cardinal Zen a touitté :

    « Voix de la périphérie. La présence des deux émissaires du gouvernement persécuteur et athée. C’est une insulte aux bons évêques de Chine et au synode des évêques catholiques ! ».

    Yves Daoudal

  • N° spécial de La Lettre sur l'Eglise - Version française du témoignage de Mgr Carlo Maria Vigano

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    L’Église connaît des temps difficiles. Il n'est pas inutile de tenter d'y voir clair, de déterminer les causes de cette crise, d'établir les responsabilités, de chercher dans l’histoire des cinquante dernières années l’évolution des idées qui ont peu à peu gangréné l'institution.

    C'est donc un n° spécial de La Lettre que nous vous proposons aujourd'hui.

    Ce premier article reprend la lettre de Mgr Vigano du 22 août dernier (un peu longue mais essentielle) qui constitue un témoignage accablant dans le difficile dossier des crimes sexuels commis par de membres du clergé et volontairement cachés. 

    Vous lirez ensuite la remarquable analyse sous la signature d'Hilaire de Crémiers dans Politique magazine. Vous comprendrez beaucoup.

    Le troisième article évoque une information toute récente, qui constitue ce que l'on pourrait  qualifier de trahison du Vatican envers l’Église de Chine.

    Nous portons également à votre connaissance la thèse d'Iben Thraholm, journaliste danoise, qui considère que ces faits trouvent leur origine à l'époque stalinienne.

    Vous trouverez enfin un bref reportage sur les relations ambiguës que le pape François entretien avec Bono un chanteur brésilien.

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    TÉMOIGNAGE - Par Son Excellence Carlo Maria Viganò Archevêque titulaire d’Ulpiana, Nonce apostolique

     

    En ce moment tragique pour l’Église dans diverses parties du monde – les États-Unis, le Chili, le Honduras, l’Australie, etc. – les évêques ont une très grave responsabilité. Je pense en particulier aux États-Unis d’Amérique, où j’ai été envoyé comme nonce apostolique par le pape Benoît XVI le 19 octobre 2011, fête commémorative des premiers martyrs d’Amérique du Nord. Les évêques des États-Unis sont appelés, et moi avec eux, à suivre l’exemple de ces premiers martyrs qui ont apporté l’Évangile sur les terres d’Amérique, à être des témoins crédibles de l’amour incommensurable du Christ, qui est le chemin, la vérité et la vie.

    Certains prêtres et évêques, abusant de leur autorité, ont commis des crimes horribles au détriment de leurs fidèles, mineurs, victimes innocents, et jeunes gens désireux d’offrir leur vie à l’Église. Ou bien par leur silence, ils n’ont pas empêché que de tels crimes continuent d’être perpétrés.

    Pour restaurer la beauté de la sainteté du visage de l’Épouse du Christ, qui est terriblement défigurée par tant de crimes abominables, et si nous voulons vraiment libérer l’Église du marais fétide dans lequel elle est tombée, nous devons avoir le courage de d’abattre la culture du secret et de confesser publiquement les vérités que nous avons gardées cachées. Nous devons abattre la conspiration du silence par laquelle prêtres et évêques se sont protégés aux dépens de leurs fidèles, une conspiration du silence qui risque, aux yeux du monde, de faire paraître l’Église comme une secte, une conspiration du silence semblable à qui prévaut dans la mafia. « Tout ce que vous avez dit dans l’obscurité sera proclamé sur les toits. » (Luc 12 : 3)

    J’ai toujours cru et espéré que la hiérarchie de l’Église puisse trouver en elle-même les ressources spirituelles et la force de dire toute la vérité, de se corriger et de se renouveler. C’est pourquoi, même si on m’a demandé à plusieurs reprises, j’ai toujours évité de faire des déclarations aux médias, même si c’était mon droit de le faire, afin de me défendre contre les calomnies publiées à mon sujet, y compris par des prélats de haut rang de la curie romaine. Mais maintenant que la corruption a atteint le sommet de la hiérarchie de l’Église, ma conscience m’impose de révéler ces vérités concernant l’affaire déchirante de l’archevêque émérite de Washington, Théodore McCarrick, que j’ai connue au cours de la mission qui m’a été confiée par saint Jean-Paul II, comme délégué aux représentations pontificales de 1998 à 2009, puis par le pape Benoît XVI, comme nonce apostolique aux États-Unis d’Amérique, du 19 octobre 2011 à fin mai 2016.

    En tant que Délégué aux Représentations Pontificales auprès de la Secrétairerie d’État, mes responsabilités ne se limitaient pas aux Nonciatures Apostoliques, mais incluaient également le personnel de la Curie Romaine (embauches, promotions, processus d’information sur les candidats à l’épiscopat, etc.) et l’examen des cas délicats, y compris ceux concernant les cardinaux et les évêques, confiés au délégué par le cardinal secrétaire d’État ou par le Substitut de la Secrétairerie d’État.

    Pour dissiper les soupçons insinués dans plusieurs articles récents, je dirai immédiatement que les nonces apostoliques aux États-Unis, Gabriel Montalvo et Pietro Sambi, tous deux prématurément décédés, n’ont pas manqué d’informer immédiatement le Saint-Siège dès qu’ils ont appris le comportement gravement immoral de l’archevêque McCarrick avec des séminaristes et des prêtres. En effet, selon ce qu’a écrit le nonce Pietro Sambi, la lettre du père Boniface Ramsey, O.P., datée du 22 novembre 2000, a été rédigée à la demande du défunt nonce Montalvo. Dans cette lettre, le père Ramsey, professeur au séminaire diocésain de Newark de la fin des années 1980 jusqu’à 1996, affirme qu’une rumeur récurrente au séminaire disait que l’archevêque « partageait son lit avec des séminaristes », en invitant cinq à la fois pour passer le week-end avec lui dans sa maison près de la plage. Et il a ajouté qu’il connaissait un certain nombre de séminaristes, dont certains ont été plus tard ordonnés prêtres pour l’archidiocèse de Newark, qui avaient été invités dans cette maison et avaient partagé le lit de l’archevêque.

    Le bureau que j’occupais à l’époque n’a été informé d’aucune mesure prise par le Saint-Siège après que le nonce Montalvo eut porté ces accusations à la fin de 2000, alors que le cardinal Angelo Sodano était secrétaire d’État.

    De la même manière, le nonce Sambi transmit au cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone un mémorandum d’accusation contre McCarrick par le prêtre Gregory Littleton du diocèse de Charlotte, réduit à la laïc pour viol de mineurs, accompagné de deux documents du même Littleton, dans lequel celui-ci racontait l’histoire tragique des abus sexuels commis à l’époque par l’archevêque de Newark et par plusieurs autres prêtres et séminaristes. Le nonce a ajouté que Littleton avait déjà transmis son mémorandum à une vingtaine de personnes, y compris les autorités judiciaires civiles et ecclésiastiques, la police et les avocats, en juin 2006, et qu’il était donc très probable que l’information serait bientôt rendue publique. Il a donc appelé à une intervention rapide du Saint-Siège.

    En rédigeant une note [1] sur ces documents qui m’ont été confiés, en tant que délégué aux représentations pontificales, le 6 décembre 2006, j’ai écrit à mes supérieurs, le cardinal Tarcisio Bertone et le Substitut Leonardo Sandri, que les faits attribués à McCarrick par Littleton étaient d’une telle gravité et d’une telle bassesse qu’ils provoquaient chez le lecteur un sentiment de confusion, de dégoût, de chagrin profond et d’amertume, et qu’ils constituent des crimes de séduire, demander des actes dépravés de la part de séminaristes et de prêtres, de façon répétée et simultanée avec plusieurs personnes, moquerie d’un jeune séminariste qui tentait de résister aux séductions de l’archevêque en présence de deux autres prêtres, absolution des complices de ces actes dépravés, célébration sacrilège de l’Eucharistie avec les mêmes prêtres après avoir commis de tels actes.

    Dans ma note, que j’ai remise le même jour du 6 décembre 2006 à mon supérieur direct, le Substitut Leonardo Sandri, j’ai proposé à mes supérieurs les points suivants :

    - Étant donné ce qui semblait qu’un nouveau scandale d’une gravité particulière, dans la mesure où il concernait un cardinal, allait s’ajouter aux nombreux scandales touchant l’Église aux États-Unis,

    - Et, puisque cette affaire concernait un cardinal, selon le canon 1405 § 1, n ° 2, «  ipsius Romani Pontificis dumtaxat ius est iudicandi » ; [Note de La Porte Latine : Can. 1405 – § 1. Parmi les causes dont il s’agit au can. 1401, seul le Pontife Romain a le droit de juger : 1 les personnes qui exercent la magistrature suprême de l’État ; 2 les Pères Cardinaux ; 3 les Légats du Siège Apostolique et, dans les causes pénales, les Évêques ; 4 les autres causes qu’il aura évoquées lui-même à son propre Tribunal.]

    - J’ai proposé qu’une mesure exemplaire soit prise contre le cardinal qui pourrait avoir une fonction médicinale, prévenir de futurs abus contre des victimes innocentes et atténuer le scandale très grave pour les fidèles, qui malgré tout continuaient à aimer et à croire en l’Église.

    - J’ai ajouté qu’il serait salutaire que, pour une fois, l’autorité ecclésiastique intervienne devant les autorités civiles et, si possible, avant que le scandale n’éclate dans la presse. Cela aurait pu rendre une certaine dignité à une Église si cruellement éprouvée et humiliée par tant d’actes abominables de la part de certains pasteurs. Si cela était fait, l’autorité civile n’aurait plus à juger un cardinal, mais un pasteur avec lequel l’Église avait déjà pris des mesures appropriées pour l’empêcher d’abuser de son autorité et de continuer à détruire des victimes innocentes.

    Ma note du 6 décembre 2006 a été conservée par mes supérieurs et ne m’a jamais été retournée avec quelque décision que ce soit de la part des supérieurs.

    Par la suite, autour du 21-23 avril 2008, Richard Sipe a publié sur Internet, à l’adresse richardsipe.com, la déclaration au pape Benoît XVI sur la crise des abus sexuels aux États-Unis. Le 24 avril, ce texte a été transmis par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal William Levada, au cardinal secrétaire d’État Tarcisio Bertone. Il m’a été transmis un mois plus tard, le 24 mai 2008.

    Le lendemain, j’ai remis une nouvelle note au nouveau Substitut, Fernando Filoni, qui comprenait mon précédent numéro du 6 décembre 2006. J’y ai résumé le document de Richard Sipe, qui se terminait par cet appel respectueux et sincère au pape Benoît XVI : « J’approche Votre Sainteté avec respect, mais avec la même intensité qui a poussé Pierre Damien à présenter devant votre prédécesseur, le pape Léon IX, une description de la situation du clergé à son époque. Les problèmes dont il parlait sont similaires et aussi importants aux États-Unis qu’ils étaient à l’époque à Rome. Si Votre Sainteté le demande, je vous soumettrai personnellement une documentation à ce sujet. »

    Je terminais ma note en répétant à mes supérieurs que je pensais qu’il était nécessaire d’intervenir le plus tôt possible, en retirant le chapeau du cardinal au cardinal McCarrick, et qu’il devait être soumis aux sanctions établies par le Code de droit canonique, qui prévoit également la réduction à l’état laïc.

    Cette seconde note n’a jamais été retournée au Bureau du personnel et mes supérieurs m’ont consterné pour l’absence inconcevable de mesures contre le cardinal et pour le manque de communication avec moi depuis ma première note en décembre 2006. .

    Mais, finalement, j’ai appris avec certitude, par l’intermédiaire du cardinal Giovanni Battista Re, alors préfet de la Congrégation pour les évêques, que la déclaration courageuse et méritoire de Richard Sipe avait obtenu le résultat souhaité. Le pape Benoît XVI avait imposé au cardinal McCarrick des sanctions similaires à celles que lui impose aujourd’hui le pape François : le cardinal devait quitter le séminaire où il vivait, il lui était interdit de célébrer la messe en public, de participer à des réunions publiques, de donner des conférences, de voyager, avec l’obligation de se consacrer à une vie de prière et de pénitence.

    Je ne sais pas quand le pape Benoît XVI a pris ces mesures contre McCarrick, que ce soit en 2009 ou 2010, car entre-temps j’avais été muté au gouvernorat de la Cité du Vatican, tout comme je ne sais pas qui était responsable de cet incroyable retard. Je ne crois certainement pas que ce soit le pape Benoît XVI qui, comme cardinal, avait dénoncé à plusieurs reprises la corruption dans l’Église et dans les premiers mois de son pontificat, s’était fermement opposé à l’admission au séminaire de jeunes hommes aux tendances homosexuelles profondes. Je crois que c’était dû au premier collaborateur du pape à l’époque, le cardinal Tarcisio Bertone, qui était notoirement favorable à la promotion des homosexuels à des postes de responsabilité et était habitué à gérer les informations qu’il pensait appropriées à transmettre au pape.

    En tout cas, ce qui est certain, c’est que le pape Benoît XVI a imposé les sanctions canoniques susmentionnées à McCarrick et qu’elles lui ont été communiquées par le nonce apostolique aux États-Unis, Pietro Sambi. Mgr Jean-François Lantheaume, alors premier conseiller de la nonciature à Washington et chargé d’affaires après la mort inattendue du nonce Sambi à Baltimore, m’a parlé, lorsque je suis arrivé à Washington – et il est prêt à en témoigner –d’une conversation orageuse qui a duré plus d’une heure entre le nonce Sambi et le cardinal McCarrick convoqué à la nonciature. Monseigneur Lantheaume m’a dit que “la voix du nonce pouvait être entendue dans tout le couloir”.

    Les mêmes dispositions du pape Benoît me furent également communiquées par le nouveau préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Marc Ouellet, en novembre 2011, lors d’une conversation avant mon départ pour Washington, et figurèrent parmi les instructions de la même Congrégation au nouveau Nonce.

    À mon tour, je les ai répétées au cardinal McCarrick lors de ma première rencontre avec lui à la nonciature. Le cardinal, marmonnant d’une manière à peine compréhensible, a admis qu’il avait peut-être commis l’erreur de dormir dans le même lit avec des séminaristes dans sa maison au bord de la plage, mais il a dit cela comme si cela n’avait aucune importance.

    Les fidèles se demandent avec insistance comment il a été possible de le nommer à Washington et de le créer cardinal, et ils ont parfaitement le droit de savoir qui savait et qui a dissimulé ses graves méfaits. Il est donc de mon devoir de révéler ce que j’en sais, à commencer par la Curie romaine.

    Le cardinal Angelo Sodano était secrétaire d’État jusqu’en septembre 2006 : toutes les informations lui ont été communiquées. En novembre 2000, le nonce Montalvo lui envoya son rapport, lui transmettant la lettre susmentionnée du père Boniface Ramsey dans laquelle celui-ci dénonçait les graves exactions commises par McCarrick.

    On sait que Sodano a tenté de dissimuler le scandale du père Maciel jusqu’à la fin. Il a même renvoyé le nonce à Mexico, Justo Mullor, qui refusait de se rendre complice de son projet de couvrir Maciel, et a nommé à sa place Sandri, alors nonce au Venezuela, qui était prêt à collaborer à la dissimulation. Sodano est même allé jusqu’à faire une déclaration au bureau de presse du Vatican dans laquelle un mensonge était affirmé, à savoir que le pape Benoît avait décidé que l’affaire Maciel devrait être considérée comme close. Benoît XVI a réagi, malgré la vigoureuse défense de Sodano, et Maciel a été reconnu coupable et irrévocablement condamné.

    La nomination de McCarrick à Washington et comme cardinal était-elle l’œuvre de Sodano, alors que Jean-Paul II était déjà très malade ? Nous ne pouvons pas le savoir. Cependant, il est légitime de le penser, mais je ne crois pas qu’il était le seul responsable. McCarrick se rendait fréquemment à Rome et se faisait des amis partout, à tous les niveaux de la curie. Si Sodano avait protégé Maciel, comme il semble certain, il n’y a aucune raison qu’il ne l’ait pas fait pour McCarrick, qui selon beaucoup avait les moyens financiers d’influencer les décisions. Le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Giovanni Battista Re, s’est opposé à sa nomination à Washington. À la nonciature de Washington, il y a une note, écrite de sa main, dans laquelle Cardinal Re se dissocie de la nomination et déclare que McCarrick était 14ème sur la liste pour Washington.

    Le rapport du nonce Sambi, avec toutes les pièces jointes, a été envoyé au cardinal Tarcisio Bertone, en tant que secrétaire d’Etat. Mes deux notes susmentionnées du 6 décembre 2006 et du 25 mai 2008 lui ont probablement été remises par le Substitut. Comme déjà mentionné, le cardinal n’a eu aucune difficulté à présenter avec insistance des candidats à l’épiscopat connus pour être des homosexuels actifs – je ne cite que le cas bien connu de Vincenzo de Mauro, qui a été nommé archevêque de Vigevano et déplacé parce qu’il choquait ses séminaristes –, en filtrant et manipulant les informations qu’il transmettait au pape Benoît.

    Le cardinal Pietro Parolin, l’actuel secrétaire d’État, s’est également rendu complice de la dissimulation des méfaits de McCarrick qui, après l’élection du pape François, s’était vanté ouvertement de ses voyages et de ses missions dans divers continents. En avril 2014, le Washington Timesa publié en première page un reportage sur le voyage de McCarrick en République centrafricaine et au nom du Département d’État – pas moins ! En tant que nonce à Washington, j’ai écrit au cardinal Parolin pour lui demander si les sanctions imposées à McCarrick par le pape Benoît étaient toujours valables. Il va sans dire que ma lettre n’a jamais reçu de réponse !

    On peut dire la même chose du cardinal William Levada, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, des cardinaux Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, Lorenzo Baldisseri, ancien secrétaire de la même Congrégation pour les évêques, et de l’archevêque Ilson de Jesus Montanari, actuel secrétaire de la même Congrégation. Ils étaient tous au courant par leurs fonctions des sanctions imposées par le pape Benoît XVI à McCarrick.

    Les cardinaux Leonardo Sandri, Fernando Filoni et Angelo Becciu, en tant que Substitut de la Secrétairerie d’État, connaissaient dans tous les détails la situation concernant le cardinal McCarrick.

    Les cardinaux Giovanni Lajolo et Dominique Mamberti n’ont pas pu non plus ne pas le savoir. En tant que secrétaires pour les relations avec les États, ils participaient plusieurs fois par semaine à des réunions avec le secrétaire d’État.

    En ce qui concerne la curie romaine, je vais m’arrêter ici pour le moment, même si les noms d’autres prélats du Vatican sont bien connus, y compris très proches du pape François, tels que le cardinal Francesco Coccopalmerio et l’archevêque Vincenzo Paglia, qui appartiennent au courant homosexuel en faveur de la subversion de la doctrine catholique sur l’homosexualité, un courant déjà dénoncé en 1986 par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans sa Lettre aux évêques de l’Église catholique sur la pastorale des personnes homosexuelles. Les cardinaux Edwin Frederick O’Brien et Renato Raffaele Martino appartiennent également au même courant, mais avec une idéologie différente. D’autres membres de ce courant résident même à la maison Sainte Marthe.

    Passons aux États-Unis. De toute évidence, le premier à avoir été informé des mesures prises par le pape Benoît était le successeur de McCarrick à Washington, le cardinal Donald Wuerl, dont la situation est maintenant complètement compromise par les récentes révélations concernant son comportement comme évêque de Pittsburgh.

    Il est absolument impensable que le nonce Sambi, qui était une personne extrêmement responsable, loyale, directe et explicite dans sa façon d’être (un vrai fils de Romagne) ne lui en ait pas parlé. En tout cas, j’ai moi-même évoqué le sujet avec le cardinal Wuerl à plusieurs reprises et je n’avais certainement pas besoin d’entrer dans les détails, car il était clair pour moi qu’il en était parfaitement conscient. Je me souviens en particulier du fait que j’ai dû attirer son attention car je me suis rendu compte que dans une publication archidiocésaine, avec couverture en couleur, il y avait une annonce invitant des jeunes gens qui pensaient avoir une vocation au sacerdoce pour une rencontre avec le cardinal McCarrick. J’ai immédiatement téléphoné au cardinal Wuerl, qui m’a exprimé sa surprise en me disant qu’il ne savait rien de cette annonce et qu’il allait l’annuler. Si, comme il continue à le dire, il ne savait rien des abus commis par McCarrick et des mesures prises par le pape Benoît XVI, comment expliquer sa réponse ?

    Ses récentes déclarations selon lesquelles il n’en savait rien, même s’il a tout d’abord fait allusion à l’indemnisation des deux victimes, sont tout à fait risibles. Le cardinal ment sans vergogne et persuade son chancelier, Mgr Antonicelli, de mentir également.

    Le cardinal Wuerl a aussi clairement menti à une autre occasion. À la suite d’un événement moralement inacceptable autorisé par les autorités universitaires de l’Université de Georgetown, j’avais attiré l’attention de son président, le Dr John DeGioia, sur cet événement en lui envoyant deux lettres. Avant de les transmettre au destinataire, de manière à gérer les choses correctement, j’en ai personnellement remis une copie au cardinal avec une lettre d’accompagnement que j’avais écrite. Le cardinal m’a dit qu’il n’en savait rien. Cependant, il n’a pas accusé réception de mes deux lettres, contrairement à ce qu’il faisait habituellement. J’ai appris par la suite que l’événement de Georgetown avait eu lieu pendant sept ans. Mais le cardinal n’en savait rien !

    Le cardinal Wuerl, bien conscient des abus constants commis par le cardinal McCarrick et des sanctions que le pape Benoît XVI lui a infligées, en transgressant l’ordre du pape, lui a également permis de résider dans un séminaire à Washington. En le faisant, il a mis d’autres séminaristes en danger.

    Mgr Paul Bootkoski, émérite de Metuchen, et Mgr John Myers, archevêque émérite de Newark, ont dissimulé les exactions commises par McCarrick dans leurs diocèses respectifs et indemnisé deux de ses victimes. Ils ne peuvent pas le nier et ils doivent être interrogés afin de révéler toutes les circonstances et toutes les responsabilités en la matière.

    Le cardinal Kevin Farrell, récemment interviewé par les médias, a également déclaré qu’il n’avait pas la moindre idée des abus commis par McCarrick. Compte tenu de son mandat à Washington, Dallas et maintenant à Rome, je pense que personne ne peut honnêtement le croire. Je ne sais pas s’il lui a jamais été demandé s’il connaissait les crimes de Maciel. S’il devait le nier, quelqu’un le croirait-il, puisqu’il occupait des postes de responsabilité en tant que membre des Légionnaires du Christ ?

    En ce qui concerne le cardinal Sean O’Malley, je dirais simplement que ses dernières déclarations sur l’affaire McCarrick sont déconcertantes et ont totalement occulté sa transparence et sa crédibilité.

    Ma conscience exige aussi que je révèle des faits que j’ai personnellement vécus, concernant le pape François, qui ont une signification dramatique, sur lesquels, en tant qu’évêque, partageant la responsabilité collégiale de tous les évêques sur l’Église universelle, je ne peux pas rester silencieux et que je présente ici, prêt à les réaffirmer sous serment en invoquant Dieu comme mon témoin.

    Dans les derniers mois de son pontificat, le pape Benoît XVI avait convoqué une réunion de tous les nonces apostoliques à Rome, comme Paul VI et saint Jean-Paul II l’avaient fait à plusieurs reprises. La date fixée pour l’audience avec le pape était le vendredi 21 juin 2013. Le pape François a maintenu cet engagement pris par son prédécesseur. Bien sûr, je suis aussi venu à Rome de Washington. C’était ma première rencontre avec le nouveau pape, élu trois mois auparavant, après la démission du pape Benoît XVI.

    Dans la matinée du jeudi 20 juin 2013, je suis allé à la maison Sainte Marthe pour rejoindre mes collègues qui y séjournaient. Dès que je suis entré dans la salle, j’ai rencontré le cardinal McCarrick, qui portait la soutane rouge. Je l’ai salué avec respect comme je l’avais toujours fait. Il me dit aussitôt, d’un ton situé quelque part entre l’ambiguë et le triomphal : « Le Pape m’a reçu hier, demain je vais en Chine. »
    À l’époque, je ne savais rien de sa longue amitié avec le cardinal Bergoglio et du rôle important qu’il avait joué dans sa récente élection, comme le révélerait plus tard McCarrick lui-même lors d’une conférence à l’université Villanova et dans une interview avec le National Catholic Reporter. Je n’avais jamais non plus pensé au fait qu’il avait participé aux réunions préliminaires du dernier conclave et au rôle qu’il avait pu jouer en tant qu’électeur lors du conclave de 2005. Par conséquent, je n’ai pas immédiatement compris la signification du message crypté que McCarrick m’avait communiqué, mais cela deviendrait clair pour moi dans les jours qui devaient suivre.

    Le lendemain, l’audience avec le pape François a eu lieu. Après son discours en partie lu et en partie improvisé, le pape a souhaité saluer un par un tous les nonces. En file indienne, je me souviens que j’étais parmi les derniers. Lorsque vint mon tour, j’ai juste eu le temps de lui dire : « Je suis le nonce aux États-Unis. » Il m’assaillit aussitôt d’un ton de reproche avec ces mots : « Les évêques des États-Unis ne doivent pas être idéologisés ! Ils doivent être des pasteurs ! »Bien sûr, je n’étais pas en mesure de demander des explications sur le sens de ses paroles et la manière agressive dont il m’avait critiqué. J’avais en main un livre en portugais que le cardinal O’Malley m’avait envoyé quelques jours plus tôt pour le pape, me disant « pour qu’il puisse revoir son portugais avant d’aller à Rio pour les Journées Mondiales de la Jeunesse ». Je lui ai remis immédiatement, et me suis ainsi libéré de cette situation extrêmement déconcertante et embarrassante.

    À la fin de l’audience, le pape a annoncé : « Ceux d’entre vous qui sont encore à Rome dimanche prochain sont invités à concélébrer avec moi à la maison Sainte Marthe. » J’ai naturellement pensé à rester pour clarifier aussi vite que possible ce que le Pape avait voulu me dire.

    Le dimanche 23 juin, avant la concélébration avec le Pape, j’ai demandé à Monseigneur Ricca, qui, comme responsable de la maison, nous aidait à mettre nos vêtements, s’il pouvait demander au Pape de me recevoir la semaine suivante. Comment aurais-je pu retourner à Washington sans avoir clarifié ce que le pape voulait de moi ? A la fin de la messe, alors que le pape saluait les quelques laïcs présents, Mgr Fabian Pedacchio, son secrétaire argentin, est venu me dire : « Le Pape m’a chargé de vous demander si vous étiez libre maintenant ! » J’étais à la disposition du Pape et je l’ai remercié de m’avoir reçu immédiatement. Le Pape m’a emmené au premier étage de son appartement et a déclaré : « Nous avons 40 minutes avant l’Angélus. »

    J’ai commencé la conversation en demandant au pape ce qu’il avait l’intention de me dire avec les mots qu’il m’avait adressés lorsque je l’ai salué le vendredi précédent. Et le Pape, d’un ton très différent, amical, presque affectueux, m’a dit : « Oui, les évêques aux États-Unis ne doivent pas être idéologisés ; ils ne doivent pas être de droite comme l’archevêque de Philadelphie (il n’a pas donné le nom de l’archevêque) ; ils doivent être des pasteurs ; et ils ne doivent pas être de gauche – et il a ajouté, levant les deux bras – et quand je dis de gauche, je veux dire homosexuel. » Bien sûr, la logique de la corrélation entre être de gauche et être homosexuel m’a échappé, mais je n’ai rien ajouté d’autre.

    Immédiatement après, le Pape m’a demandé d’une manière trompeuse : « Comment est le cardinal McCarrick ? » Je lui ai répondu avec une franchise totale et, si vous voulez, avec une grande naïveté : « Saint Père, je ne sais pas si vous connaissez le cardinal McCarrick, mais si vous demandez à la Congrégation pour les évêques, il existe un dossier épais comme ça sur lui. Il a corrompu des générations de séminaristes et de prêtres et le pape Benoît lui a ordonné de se retirer dans une vie de prière et de pénitence. » Le Pape n’a pas fait le moindre commentaire sur ces paroles très graves et son visage n’a manifesté aucune surprise, comme s’il connaissait déjà l’affaire depuis quelque temps, et il a immédiatement changé de sujet. Mais alors, quel était le but du pape en me posant cette question : « Comment est le cardinal McCarrick ? » Il voulait clairement savoir si j’étais un allié de McCarrick ou non.

    De retour à Washington, tout est devenu clair pour moi, grâce aussi à un nouvel événement survenu quelques jours seulement après ma rencontre avec le pape François. Lorsque le nouvel évêque Mark Seitz a pris possession du diocèse d’El Paso le 9 juillet 2013, j’ai envoyé le premier conseiller, Mgr Jean-François Lantheaume, alors que je me rendais à Dallas le même jour pour une réunion internationale sur la bioéthique. En rentrant, Monseigneur Lantheaume m’a dit qu’à El Paso, il avait rencontré le cardinal McCarrick qui, le prenant à part, lui avait dit presque les mêmes mots que le Pape m’avait dit à Rome : « Les évêques aux États-Unis ne doivent pas être idéologisés, ils ne doivent pas être de droite, ils doivent être des pasteurs… » J’étais stupéfait ! Il était donc clair que les paroles de reproche que le pape François m’avait adressées le 21 juin 2013 lui avaient été mises dans la bouche la veille par le cardinal McCarrick. La mention du Pape « pas comme l’archevêque de Philadelphie » pouvait être attribuée à McCarrick, car il y avait eu un fort désaccord entre eux sur l’admission à la communion des politiciens en faveur de l’avortement. Dans sa communication aux évêques, McCarrick avait manipulé une lettre du cardinal Ratzinger qui interdisait de leur donner la communion. En effet, je savais aussi que certains cardinaux tels que Mahony, Levada et Wuerl étaient étroitement liés à McCarrick ; ils s’étaient opposés aux nominations les plus récentes faites par le pape Benoît XVI pour des postes importants tels que Philadelphie, Baltimore, Denver et San Francisco.

    Pas satisfait du piège qu’il m’avait tendu le 23 juin 2013, quand il m’avait interrogé sur McCarrick, le Pape François m’en tendit un second, quelques mois plus tard seulement, lors d’une audience qu’il m’accorda le 10 octobre 2013, cette fois concernant un autre de ses protégés, le cardinal Donald Wuerl. Il m’a demandé : « Comment est le cardinal Wuerl, est-il bon ou mauvais ? » J’ai répondu : « Saint-Père, je ne vous dirai pas s’il est bon ou mauvais, mais je vous dirai deux faits. » Ce sont les deux faits que j’ai déjà mentionnés ci-dessus, concernant la négligence pastorale de Wuerl à propos des déviations aberrantes à l’Université de Georgetown et concernant l’invitation de l’archidiocèse de Washington aux jeunes aspirants à la prêtrise pour une réunion avec McCarrick ! Une fois de plus, le Pape n’a montré aucune réaction.

    Il était également clair que, depuis l’élection du pape François, McCarrick, désormais libre de toute contrainte, s’était senti libre de voyager continuellement pour donner des conférences et des interviews. Dans un effort conjoint avec le cardinal Rodriguez Maradiaga, il était devenu le faiseur de roi pour les nominations à la Curie et aux États-Unis, et le conseiller le plus écouté au Vatican pour les relations avec l’administration Obama. C’est ainsi que l’on explique qu’en tant que membres de la Congrégation pour les évêques, le pape a remplacé le cardinal Burke par Wuerl et a nommé Cupich, juste après l’avoir créé cardinal. Avec ces nominations, la nonciature à Washington était maintenant hors de vue dans la nomination des évêques. En outre, il a nommé le Brésilien Ilson de Jesus Montanari – le grand ami de son secrétaire privé argentin Fabian Pedacchio – comme secrétaire de la même Congrégation pour les évêques et secrétaire du Collège des cardinaux, le promouvant d’un seul coup de simple fonctionnaire de ce département à archevêque secrétaire. Une chose inouïe pour une position aussi importante !

    Les nominations de Blase Cupich à Chicago et de Joseph W. Tobin à Newark ont été orchestrées par McCarrick, Maradiaga et Wuerl, unis par un pacte à propos des abus pour le premier et et au moins par la dissimulation des abus pour les deux autres. Leurs noms ne figuraient pas parmi ceux présentés par la Nonciature pour Chicago et Newark.

    En ce qui concerne Cupich, on ne peut que constater son arrogance ostentatoire et l’insolence avec laquelle il nie les preuves désormais évidentes : 80% des abus constatés ont été commis contre des jeunes adultes par des homosexuels en situation d’autorité sur leurs victimes.

    Lors du discours qu’il a prononcé lors de sa prise de possession du siège de Chicago, où j’étais présent en tant que représentant du Pape, Cupich a plaisanté sur le fait qu’il ne fallait certainement pas s’attendre à ce que le nouvel archevêque marche sur l’eau. Il suffirait peut-être de lui permettre de rester les pieds sur terre et de ne pas essayer de renverser la réalité, aveuglé par son idéologie pro-gay, comme il l’a déclaré dans une récente interview dans America Magazine. Faisant valoir son expertise particulière en la matière, après avoir été président du Comité pour la protection des enfants et des jeunes de l’USCCB, il a affirmé que le principal problème de la crise des abus sexuels commis par le clergé n’est pas l’homosexualité et que l’affirmer est simplement un moyen de détourner l’attention du problème réel qu’est le cléricalisme. À l’appui de cette thèse, Cupich a « étrangement » fait référence aux résultats de recherches menées au plus fort de la crise des abus sexuels des mineurs au début des années 2000, alors qu’il a « candidement » ignoré que les résultats de cette enquête les rapports indépendants ultérieurs du John Jay College of Criminal Justiceen 2004 et 2011, qui ont conclu que, dans les cas d’abus sexuels, 81% des victimes étaient des hommes. En fait, le père Hans Zollner, SJ, vice-recteur de l’Université pontificale grégorienne, président du Centre pour la protection de l’enfance et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a récemment déclaré au journal La Stampaque, « dans la plupart des cas, c’est une question de violence homosexuelle ».

    La nomination de McElroy à San Diego a également été orchestrée par le cardinal Parolin, avec un ordre impératif chiffré qui m’était adressé en tant que nonce : « Réservez le siège de McElroy à San Diego. » McElroys était aussi bien conscient des abus de McCarrick, comme on peut le voir dans d’une lettre qui lui a été envoyée par Richard Sipe le 28 juillet 2016.

    Ces personnages sont étroitement associés à des individus appartenant en particulier à l’aile déviante de la Compagnie de Jésus, malheureusement aujourd’hui majoritaire, ce qui préoccupait déjà Paul VI et les pontifes ultérieurs. Nous n’avons qu’à considérer le père Robert Drinan, S.J., qui a été élu quatre fois à la Chambre des représentants et qui était un fervent partisan de l’avortement ; ou le père Vincent O’Keefe, S.J., l’un des principaux promoteurs de la déclaration The Land O’Lakesde 1967, qui compromet gravement l’identité catholique des universités et des collèges des États-Unis. Il convient de noter que McCarrick, alors président de l’Université catholique de Porto Rico, participait également à cette entreprise néfaste qui nuisait tant à la formation des consciences de la jeunesse américaine, étroitement associée à l’aile déviante des jésuites.

    Le Père James Martin, SJ, acclamé par les personnes mentionnées ci-dessus, notamment Cupich, Tobin, Farrell et McElroy, nommé consulteur du Secrétariat aux Communications, activiste bien connu qui promeut l’agenda LGBT, choisi pour corrompre les jeunes qui vont prochainement se réunir à Dublin pour la Rencontre mondiale des familles, n’est qu’un triste exemple récent de cette aile déviée de la Compagnie de Jésus.

    Le Pape François a demandé à plusieurs reprises une transparence totale dans l’Église et que les évêques et les fidèles agissent avec parrhesia (avec franchise). Les fidèles du monde entier l’exigent également de lui de manière exemplaire. Il doit honnêtement affirmer quand il a appris pour la première fois les crimes commis par McCarrick, qui a abusé de son autorité avec les séminaristes et les prêtres.

    En tout cas, le Pape l’a appris de moi le 23 juin 2013 et a continué de couvrir McCarrick. Il n’a pas tenu compte des sanctions que le Pape Benoît lui avait infligées et a fait de lui un conseiller de confiance avec Maradiaga.

    Ce dernier [Maradiaga] est tellement convaincu de la protection du pape qu’il se permet de rejeter comme « bavardage » les appels sincères de dizaines de ses séminaristes, qui ont eu le courage de lui écrire après que l’un d’eux ait tenté de se suicider à cause d’abus sexuels au séminaire.

    Les fidèles ont maintenant bien compris la stratégie de Maradiaga : insulter les victimes pour se sauver, mentir jusqu’au bout pour couvrir un gouffre d’abus de pouvoir, de mauvaise gestion dans l’administration des biens de l’Église, et de catastrophes financières même contre des amis proches, comme dans le cas de l’ambassadeur du Honduras, Alejandro Valladares, ancien doyen du corps diplomatique près le Saint-Siège.

    Dans l’affaire de l’ancien évêque auxiliaire Juan José Pineda, après l’article publié dans l’hebdomadaire italien Espressoen février dernier, Maradiaga a déclaré dans le journal Avvenire : « C’est mon évêque auxiliaire Pineda qui a demandé la visite, pour “laver” son nom après avoir été soumis à beaucoup de calomnie. « Maintenant, en ce qui concerne Pineda, la seule chose qui a été rendue publique est que sa démission a simplement été acceptée, faisant disparaître toute responsabilité de Maradiaga.

    Au nom de la transparence que le Pape a saluée, le rapport selon lequel le visiteur, l’évêque argentin Alcides Casaretto, a rendu il y a plus d’un an, seulement et directement au Pape, doit être rendu public.

    Enfin, la récente nomination comme Substitut de l’archevêque Edgar Peña Parra est également liée au Honduras, c’est-à-dire à Maradiaga. De 2003 à 2007, Peña Parra a travaillé comme conseiller à la nonciature de Tegucigalpa. En tant que délégué aux représentations pontificales, j’ai reçu des informations inquiétantes à son sujet.

    Au Honduras, un scandale aussi important que celui du Chili est sur le point de se répéter. Le Pape défend son homme, le cardinal Rodriguez Maradiaga, jusqu’au bout, comme il l’avait fait au Chili avec Mgr Juan de la Cruz Barros, qu’il avait lui-même nommé évêque d’Osorno contre l’avis des évêques chiliens. Il a d’abord insulté les victimes d’abus. Puis, seulement quand il a été contraint par les médias et par une révolte des victimes et des fidèles chiliens, il a reconnu son erreur et présenté des excuses, tout en déclarant qu’il avait été mal informé, causant une situation désastreuse pour l’Eglise chilienne, mais continuant à protéger les deux cardinaux chiliens Errazuriz et Ezzati.
    Même dans l’affaire tragique de McCarrick, le comportement du Pape François n’était pas différent. Il savait depuis au moins le 23 juin 2013 que McCarrick était un prédateur en série. Bien qu’il sache qu’il était un homme corrompu, il le couvrit jusqu’au bout ; en effet, il a fait siens les conseils de McCarrick, ce qui n’était certainement pas inspiré par de bonnes intentions ni par l’amour de l’Église. Ce n’est que lorsqu’il a été contraint par le signalement d’abus d’un mineur, toujours sur la base de l’attention des médias, qu’il a agi [à propos de McCarrick] pour sauver son image dans les médias.

    Maintenant, aux États-Unis, un chœur de voix se lève surtout de la part des fidèles laïcs et a récemment été rejoint par plusieurs évêques et prêtres, demandant que tous ceux qui, par leur silence, ont dissimulé le comportement criminel de McCarrick, ou qui l’ont utilisé pour avancer dans leur carrière ou promouvoir leurs intentions, leurs ambitions et leur pouvoir dans l’Église, démissionnent.

    Mais cela ne suffira pas à guérir la situation extrêmement immorale du clergé : évêques et prêtres. Un temps de conversion et de pénitence doit être proclamé. La vertu de chasteté doit être retrouvée dans le clergé et dans les séminaires. La corruption dans l’utilisation abusive des ressources de l’Église et des offrandes des fidèles doit être combattue. La gravité du comportement homosexuel doit être dénoncée. Les réseaux homosexuels présents dans l’Église doivent être éradiqués, comme l’a récemment écrit Janet Smith, professeur de théologie morale au grand séminaire du Sacré-Cœur de Detroit. « Le problème des abus du clergé, a-t-elle écrit, ne peut pas être résolu simplement par la démission de certains évêques, et encore moins par des directives bureaucratiques. Le problème le plus profond réside dans les réseaux homosexuels au sein du clergé qui doivent être éradiqués. » Ces réseaux homosexuels, désormais répandus dans de nombreux diocèses, séminaires, ordres religieux, etc., se cachent sous le secret et les mensonges, avec le pouvoir des tentacules de poulpes, et ils étranglent des victimes innocentes et des vocations sacerdotales, et étranglent l’Église tout entière.

    J’implore tout le monde, en particulier les évêques, de prendre la parole pour faire échec à cette conspiration du silence si répandue et de signaler aux médias et aux autorités civiles les cas de violence dont ils ont connaissance.

    Écoutons le message le plus puissant que saint Jean-Paul II nous ait laissé en héritage : N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur !

    Dans son homélie de la fête de l’Épiphanie en 2008, le Pape Benoît nous a rappelé que le plan du salut du Père avait été pleinement révélé et réalisé dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, mais qu’il doit être accueilli dans l’histoire humaine, qui est toujours une histoire de fidélité de la part de Dieu et malheureusement aussi d’infidélité de la part des hommes. L’Église, dépositaire de la bénédiction de la Nouvelle Alliance, signée dans le sang de l’Agneau, est sainte mais composée de pécheurs, comme l’écrivait saint Ambroise : l’Église est « immaculata ex maculatis ». Même si elle est sainte et sans tache, dans son voyage terrestre, elle est composée d’hommes souillés par le péché.

    Je veux rappeler cette vérité indéfectible de la sainteté de l’Église aux nombreuses personnes qui ont été si profondément scandalisées par le comportement abominable et sacrilège de l’ancien archevêque de Washington, Theodore McCarrick ; par la conduite grave, déconcertante et peccamineuse du Pape François et par la conspiration du silence de tant de pasteurs, et qui sont tentées d’abandonner l’Église, défigurée par tant d’ignominies. A l’Angélus du dimanche 12 août 2018, le Pape François a dit ces mots : « Tout le monde est coupable du bien qu’il aurait pu faire et n’a pas fait… Si nous ne nous opposons pas au mal, nous le nourrissons tacitement. Nous devons intervenir là où le mal se répand ; car le mal se répand là où il manque des chrétiens audacieux pour s’opposer au mal par le bien. » Si cela doit être considéré à juste titre comme une responsabilité morale sérieuse pour chaque croyant, combien plus pour le pasteur suprême de l’Église qui, dans le cas de McCarrick, ne s’est pas opposé au mal, mais s’est associé pour faire le mal avec quelqu’un qu’il savait être profondément corrompu. Il a suivi les conseils de quelqu’un qu’il connaissait bien pour être un pervers, multipliant ainsi de manière exponentielle par son autorité suprême le mal fait par McCarrick. Et combien d’autres pasteurs diaboliques, François continue-t-il à soutenir dans leur destruction active de l’Église !

    François abdique le mandat que Christ a donné à saint Pierre pour confirmer les frères. En effet, par son action, il les a divisés, les a amenés à l’erreur et a encouragé les loups à continuer de déchirer les brebis du troupeau du Christ.

    En ce moment extrêmement dramatique pour l’Église universelle, il doit reconnaître ses erreurs et, conformément au principe proclamé de tolérance zéro, le Pape François doit être le premier à donner l’exemple aux cardinaux et aux évêques qui ont dissimulé les abus de McCarrick, et démissionner avec eux.

    Même dans la consternation et la tristesse face à l’énormité de ce qui se passe, ne perdons pas espoir ! Nous savons bien que la grande majorité de nos pasteurs vivent leur vocation sacerdotale avec fidélité et dévouement.

    C’est dans les moments de grande épreuve que la grâce du Seigneur est révélée en abondance et rend sa miséricorde sans limite accessible à tous ; mais cela n’est accordé qu’à ceux qui se repentent sincèrement et proposent sincèrement de modifier leur vie. C’est un moment favorable pour que l’Église confesse ses péchés, se convertisse et fasse pénitence.

    Prions tous pour l’Église et pour le Pape. Rappelons-nous combien de fois il nous a demandé de prier pour lui !

    Renouvelons notre foi dans l’Église notre Mère : « Je crois en une Église sainte, catholique et apostolique ! »

    Le Christ n’abandonnera jamais son Église ! Il l’a engendrée par Son Sang et la ranime continuellement par Son Esprit !

    Marie, Mère de l’Église, priez pour nous !

    Marie, Vierge et Reine, Mère du Roi de gloire, priez pour nous !

    Rome, le 22 août 2018, en la fête du couronnement de la Très Sainte Vierge Marie.

    Mgr Carlo Maria Viganò

  • Sortir l’Église de l’ambiguïté

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    L’Église connaît des temps difficiles. Il n'est pas inutile de tenter d'y voir clair, de déterminer les causes de cette crise, d'établir les responsabilités, de chercher dans l’histoire des cinquante dernières années l’évolution des idées qui ont peu à peu gangréné l'institution. Lisez cette remarquable analyse sous la signature d'Hilaire de Crémiers dans Politique magazine. Vous comprendrez beaucoup.

     _________________________

     

    Mgr Carlo Maria Vigano, ancien Nonce apostolique aux États-Unis, a cru de son devoir de publier le 25 août dernier une lettre signée du 22 août sous forme de témoignage pour mettre le pape François et la hiérarchie de l’Église devant leur responsabilité dans l’effroyable problème que révèle la découverte des innombrables crimes sexuels commis par des membres du clergé et volontairement tenus cachés.

     

    Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toutes parts. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église… »

    C’était en mars 2005. Jean-Paul II était mourant. Le cardinal Joseph Ratzinger présidait à la place du pape le chemin de croix qui se déroule traditionnellement au Colisée. Nul doute aujourd’hui, pour qui cerne l’histoire de cette période de l’Église, que celui qui était alors encore le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pensait, en prononçant ces mots terribles, d’abord et surtout, aux crimes d’homosexualité, de pédophilie et d’abus sexuels de toutes sortes perpétrés dans un cadre ecclésiastique au cours des quarante précédentes années et dont s’étaient rendus coupables des membres du clergé à tous les niveaux. Les scandales commençaient à éclater un peu partout sur tous les continents et éclaboussaient jusqu’aux sommets de la hiérarchie qui se taisait.

    Le temps de Jean-Paul II

    Jean-Paul II avait exercé son charisme personnel dans sa fonction pour redynamiser une Église qui en avait bien besoin après les années dites « conciliaires » dont le pape Paul VI, sur la fin de son pontificat, effrayé de résultats qui n’étaient, certes, pas prévus, s’affligeait lui-même. Il en était quelques autres qui avaient joué un rôle important lors du Concile, comme théologiens ou experts, et qui, eux aussi, étaient consternés par une évolution en forme de dégradation doctrinale, morale et liturgique qui n’avait plus rien à voir avec le renouveau souhaité ou imaginé. En étaient, entre autres, le Père de Lubac, le Père Daniélou, promus cardinaux par Jean-Paul II ; Joseph Ratzinger aussi. D’où leur volonté de réformer la réforme afin de l’inscrire dans la continuité de l’Église en éliminant peu à peu les herméneutiques de la rupture.

    Jean-Paul II, en lutteur polonais qui s’était exercé avec succès contre le communisme athée, avait parcouru le monde à grandes enjambées et rassemblé les foules – et surtout les jeunes – pour leur rendre confiance et leur rappeler – pour les catholiques – les articles de la foi et les principes de la morale. De grands textes, souvent, d’ailleurs, inspirés par son cardinal théologien Ratzinger, ponctuaient ce parcours, de Veritatis splendor à Fides et ratio, ainsi que toute une série d’exhortations et d’admonestations. Ce qui ne l’avait pas empêché, en faisant fi de toutes les contradictions, de persévérer, tout autant, dans un œcuménisme sans frontière et dans une vision des droits de l’Homme qui lui servait depuis toujours de fer de lance et qu’il prétendait ramener dans une direction divine en l’incluant dans une vaste conception théologique, philosophique et éthique. Sa philosophie inspirée de la phénoménologie moderne lui permettait des synthèses surprenantes. Joseph Ratzinger ne pouvait s’empêcher sur ces points d’avoir, sinon de manifester, des réticences malgré toute l’admiration, voire la dévotion que portait à son pape le cardinal théologien : en particulier les réunions d’Assise qui, du strict point de vue de l’affirmation de la foi catholique, n’étaient pas acceptables.

    Toujours est-il que Jean-Paul II, tout donné à son lien direct avec le peuple fidèle et à sa relation personnelle avec le monde, ne se préoccupait pas du gouvernement de l’Église. Les services de la curie fonctionnaient par eux-mêmes selon les directions des cardinaux concernés et des autres prélats curiaux laissés à leur jugement… et à leurs calculs ou ambitions. Et de même les Églises locales sous la houlette de leurs conférences épiscopales, leurs bureaux, leurs commissions et on sait ce que ces mots veulent dire. Tout cela est certain et n’a pas manqué d’être noté par les historiens et les essayistes les plus sérieux. Est-il permis de le dire ? Le clergé, du bas en haut et du haut en bas, était livré à lui-même et il n’y a rien de pire. Surtout dans les exaltations malsaines de prétendus changements radicaux qui devaient tout bouleverser ! Et pourquoi pas, après la doctrine, les mœurs ? Précisons qu’il n’y a pas que ce qu’on appelle « la gauche » qui se livrait à ce genre de libération… théologique et éthique. D’autres qui seraient qualifiés « de droite », pouvaient aussi bien tomber dans le même piège de l’autosuffisance et du narcissisme doctrinal et moral. Tout est permis à qui se croit au-dessus.

    En raison de son expérience polonaise dans un régime qui tentait par tous les moyens de la calomnie de déstabiliser l’Église, Jean-Paul II refusait d’envisager la responsabilité pénale du clergé et, mis devant des accusations, les traitait de rumeurs. C’est ainsi qu’il avait soutenu et promu Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, dont il louait les œuvres, en effet, impressionnantes alors que des faits certains commençaient à être communiqués au Saint-Siège. La secrétairerie d’État opposait la plus grande inertie. Le cardinal Sodano, tout à sa politique, ne traitait pas les vrais problèmes. L’institution occultait et faisait semblant de tout ignorer. « Et ce n’est pas pécher que pécher en silence… » !

    C’est dans ces circonstances que, sans porter de jugement sur les personnes en responsabilité, avec la discrétion requise, Joseph Ratzinger de sa propre initiative décida d’attraire devant son dicastère les cas qui lui étaient signalés. Il savait donc. Pas tout. À cette époque, loin de là ; mais il fut atterré. La perversité des ecclésiastiques lui était intolérable. Il ne la comprenait même pas ! D’où cette prière d’épouvante lors du Chemin de Croix de mars 2005. Ce ne fut que le début d’une longue agonie. Coepit contristari et maestus esse, pavere et taedere.

    Le temps de Benoît XVI

    Le 2 avril suivant, Jean-Paul II mourait. Doyen du Sacré-Collège, Joseph Ratzinger prépara le conclave. Il en sortit pape. Des indiscrétions – qui, d’ailleurs, peinèrent Ratzinger- –, donnèrent à savoir le nom de son principal concurrent : Jorge Mario Bergoglio.

    Une fois sur la chaire de saint Pierre, celui qui était devenu Benoît XVI mesura peu à peu toute l’ampleur du problème. C’est lui et lui seul qui résolut la terrible affaire des Légionaires du Christ, en sauvant les âmes et en préservant les œuvres bonnes, car l’homme de foi était aussi un homme de charité. Cependant, les faits dénoncés et les plaintes émises se multipliaient de tous côtés ; c’est encore lui qui prescrivit alors les règles de la plus stricte vérité et de la plus rigoureuse justice, y compris devant les institutions civiles. Cependant il s’avéra qu’il avait dans son propre entourage de cardinaux et de prélats des hommes qui par suffisance ou insuffisance – prétention souvent doublée d’incompétence – ne voulaient pas comprendre. Inutile ici de donner des noms : tout est maintenant parfaitement connu des personnes averties. C’est comme si tout avait été fait pour écœurer, pire encore, pour faire tomber Benoît XVI ; aucun mauvais procédé ne lui aura été épargné : stupidité, immoralité, désir de vengeance ; et ce besoin de couvrir les réseaux et de se couvrir soi-même. Il ne s’agissait plus que de l’accabler.

    Toutefois, la gravité extrême des faits posait une question plus profonde. Les dérives des mœurs sont les signes des déviations de la foi. Il est toujours possible pour un catholique de se reconnaître pécheur et donc d’essayer de s’amender. Le mal est sans recours quand on s’accorde la facilité de se faire un Dieu et une religion à sa façon. Le mot « amour » mis à toutes les sauces suffit à justifier tout et n’importe quoi, y compris le pire, en échappant aux vérités de la nature et aux dogmes de la foi. Charles Maurras – eh oui ! – qui a tout vu, de son regard aigu, dès le début du XXe siècle, des conséquences des erreurs progressistes et modernistes dont l’Église allait pâtir pendant plus d’un siècle, écrivait en 1905 : « Dieu est tout amour, disait-on. Que serait devenu le monde si retournant les termes de ce principe, on eût tiré de là que tout amour est Dieu ? »

    C’est exactement la question. Ces messieurs ont tout simplement décidé de justifier toutes leurs amours : l’homme, le monde, leurs choix idéologiques et tout aussi bien, leurs amours irrégulières ou singulières. Or, le problème commence quand on fait la théorie de son cas, pensées, mœurs, passions, goût du pouvoir. Quand on se fait soi-même sa propre théorie du salut, quand on estime qu’on n’a pas besoin de salut ou qu’on est au-dessus, c’est fini. Le salut peut être devant soi, on ne le voit pas, on le méprise, on le dénigre, on le traite de Satan. C’est le péché contre l’Esprit.

    Benoît XVI a donc tenté un redressement de la foi pour opérer un redressement de la barque de Pierre. Et avec quel enseignement de la plus grande précision ! il en a été traité à plusieurs reprises dans ces colonnes. Ce n’est pas le lieu ici d’y revenir. Il voulait renouer tous les fils rompus. Penser juste et vrai, prier en beauté et en conscience aiderait à agir en conformité avec l’Évangile de Jésus-Christ. Eh bien, l’homme qui ne voulait pas être pape,– pour reprendre le titre du beau livre de Nicolas Diat – a pris finalement et personnellement la décision de renoncer au ministère d’évêque de Rome, successeur de saint Pierre ; il arguait de son manque de force. Après tant d’épreuves !

    Le temps de François

    C’est ainsi que le cardinal Bergoglio fut élu. Jésus, le diable et, à l’appui, citation de Léon Bloy, on crut à ses premiers propos aux cardinaux qu’il allait proposer une radicalité évangélique de bon aloi. Il s’y mêla très vite d’autres ingrédients. L’Église eut droit, en plus d’une dialectique sur les pauvres qui prit la forme d’unique spiritualité et qui tourna à la mystique des migrants et, pour parler comme Péguy, à la politique de la migration universelle, à une autre dialectique dite de « l’ouverture » qui devint un système de gouvernement, une méthode politique d’exercice du pouvoir. Tout ce qui s’opposait aux projets pontificaux étaient mis sur le compte d’un esprit de « fermeture », d’obstination dans des doctrines passées et donc dépassées.

    Tout y passa, en effet : cela alla de l’éloge inconsidéré de Luther qui mettait à mal la foi catholique, aux subtiles transformations de la règle morale par toutes sortes de procédés prétendument démocratiques et évidemment abusifs. Les quelques jésuites sans foi ni loi, et connus comme tels, qui ont tout oublié de saint Ignace et bafouent les Exercices spirituels qui devraient être leur règle de vie, gravitant dans l’entourage du pape, menaient la danse : une casuistique invraisemblable, à faire frémir Pascal, autorisait toutes « les ouvertures ». Cependant le pape se créa à la Maison Sainte-Marthe son propre appareil de gouvernement avec ses hommes à lui, ses cardinaux nommés par lui, en doublon de la curie qu’il se contentait d’invectiver chaque année régulièrement.

    Le dernier voyage de François à Dublin en Irlande, les samedi 25 et dimanche 26 août, fut typique de cette manière de faire. Il écrit, la semaine précédente, une Lettre au peuple de Dieu qui, devant la montée des scandales, dénonce avec une extrême vigueur les abus sexuels sur mineurs, mais ce sont des mots, car la Lettre ne vise jamais le péché en tant que tel des pratiques de l’homosexualité et de la pédérastie ; et il se rend ensuite à la 9e Rencontre mondiale des familles à Dublin dans une Irlande catholique blessée par ces horribles comportements. Là, tout est arrangé pour orienter cette rencontre qui concerne la famille dans sa sainteté, sur « l’accueil des divorcés remariés selon Amoris laetitia » et sur « l’accueil et le respect dans les paroisses des LGBT et leurs familles ». Il fallait l’oser ! Alors à quoi sert de demander pardon, de se lamenter en fustigeant toute l’Église qui n’en peut mais, en dénonçant dans les crimes perpétrés, non pas le péché en lui-même que constitue l’abus sur mineurs, mais ce qui est requalifié de cléricalisme ! Ah, si ce n’est pas précisément du cléricalisme, cette manière de procéder…

    François pour ces journées s’est fait accompagner, comme par hasard, de ceux qui participent du même système : le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, Oscar Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa au Honduras, membre de son C9, Blase Cupich, créé cardinal par lui, archevêque de Chicago, des noms qui ont été cités – à tort ou à raison – dans des affaires de ce genre, comme ceux de Wuerl, archevêque de Washington, et de O’Malley, archevêque de Boston, qui aussi étaient invités et qui ne sont pas venus, car ils doivent faire face eux-mêmes à la tourmente ! Le jésuite américain, James Martin, directeur de la revue America, connu pour ses positions ouvertement LGBT, était bien là, lui aussi, chargé de faire sa propagande ignoble. Et François, là-dessus, au retour dans l’avion essaya de noyer la question en parlant de psychiatrie. Il n’y a donc aucune autorité dans l’Église pour dire : ça suffit ! Alors que tout le monde sait que le mal a ravagé des églises entières, que le procureur de l’État de Pennsylvanie, Josh Shapiro, vient de faire savoir que le Vatican et les autorités ecclésiastiques connaissaient les ignominies commises sur des enfants par près de 300 prêtres dans ce seul État, qu’il en est de même au Chili, en Australie, en Irlande, et encore, et encore…Même s’il s’agit d’une minorité, c’est bien trop ! Ne serait-ce que pour que l’Église hiérarchique et l’ensemble des prêtres qui ont donné leur vie au Christ, ne soient pas compromis dans cet affreux trafic d’influence. Car qu’est-ce d’autre ?

    Il est donc compréhensible que Mgr Carlo Maria Vigano ait cru bon d’écrire sa lettre ouverte au pape. Ancien Délégué aux représentations pontificales auprès de la secrétairerie d’État, puis nonce apostolique à Washington, il fut par ses fonctions informé de suffisamment de faits à la suite de ses prédécesseurs pour se croire obligé d’en référer aux plus hautes autorités, en particulier s’agissant des abus sexuels perpétrés par l’ancien archevêque de Washington, le cardinal McCarrick, doublés de sollicitatio ad turpia et de sacrilèges eucharistiques. Sa lettre est parfaitement documentée, précise ; et les faits monstrueux de perversion sont connus et sont si avérés qu’à la demande de François McCarrick a été obligé de présenter sa démission du collège cardinalice en juillet dernier. Mais, auparavant, qu’en était-il, s’il est vrai que, de fait, Benoît XVI avait déjà pris des décisions à son encontre ?

    Ce n’est pas tout, car Mgr Vigano dénonce tout un système de connivences, de nominations, de réseaux homosexuels qui contamine l’Église. Combien d’autorités impliquées ? Et jusqu’où…

    Le pape François ne saurait d’aucune manière et à aucun titre couvrir de son autorité de telles turpitudes : c’est une évidence. Il en va du respect de sa propre fonction que tout catholique est tenu de respecter, à commencer par lui-même. Le pape est souverain ; il a le droit de ne pas répondre et, bien sûr, de ne pas se plier aux injonctions et aux supplications de Mgr Vigano ; il ne peut pas ne pas en tenir compte.

    Mgr Vigano sera vraisemblablement décrié. On cherchera à anéantir son témoignage qui, comme tout témoignage, a nécessairement des aspects très personnels et donc sujets à contestation. C’est si facile ! Les personnes concernées vont faire front. Il lui sera opposé des haussements d’épaule ou un silence méprisant comme le silence qui voile la honte…

    Il n’est pas bon dans l’Église d’aujourd’hui d’avoir du courage. Pas plus que dans la société civile! Quelques évêques dans le monde, heureusement, américains en particulier, mais pas seulement, ont compris l’importance d’un tel acte qui pourrait devenir salutaire s’il aboutissait à une nécessaire cure de vérité dont l’Église, à l’évidence, a le plus grand besoin. À ceux qui s’affoleraient, car la crise, est de fait, d’une violence inouïe, pourquoi ne pas rappeler la pensée de Pascal : « Bel état de l’Église quand elle n’est plus soutenue que de Dieu ».

  • Accord entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques

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    Une réunion entre Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire pour les Rapports du Saint-Siège avec les États, et Wang Chao, vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, respectivement chefs des délégations vaticane et chinoise, a eu lieu aujourd’hui, 22 septembre, à Pékin. Les deux représentants ont signé un Accord provisoire sur la nomination des évêques.

    Le cardinal Joseph Zen de Hong Kong a réagi aussitôt en appelant le secrétaire d’Etat du Vatican à démissionner. Le cardinal Pietro Parolin est le négociateur en chef de l’accord.

    Par cet accord, Pékin reconnaît le pape à la tête de l’Église catholique en Chine mais aura le dernier mot pour nommer les évêques, bien que le pape ait un droit de veto. Le Vatican a accepté de reconnaître et de consacrer sept «évêques» illégitimes installés par l’Association patriotique catholique contrôlée par les communistes et que le Saint-Siège avait précédemment rejetés.

    Le Vatican a également demandé, dans le cadre de l’accord, que deux évêques de l’église clandestine persécutée se retirent en faveur des «évêques» de l’église patriotique.

    Le cardinal émérite Mgr Zen s’est toujours opposé avec acharnement à cet accord qui rappelle l’Ostpolitik du Saint-Siège…

    «Ils jettent le troupeau dans la gueule des loups. C’est une trahison incroyable ».

    L’accord intervient alors que le président Xi Jinping s’attaque impitoyablement à la liberté de religion. Pékin a publié le 1er février des règlements interdisant les activités religieuses non autorisées, interdisant aux enfants et aux membres du parti d’entrer dans les églises, des membres du clergé non-inscrits de services religieux et exigeant que «tous les sites religieux soient enregistrés».

    “Les conséquences seront tragiques et durables, non seulement pour l’église en Chine, mais pour toute l’église car cela nuit à la crédibilité”.

    Mgr Zen a déclaré à propos du cardinal Parolin :

    «Je ne pense pas qu’il ait la foi. C’est juste un bon diplomate dans un sens très laïque et mondain ». “Il devrait démissionner”. « C’est un abandon total… Je n’ai pas d’autres mots. »

    Michel Janva - Le Salon Beige

  • Ce qui se déroule dans l’Église pourrait bien être le terrible résultat d’une infiltration soviétique

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    Sur Réinformation.tv, Jeanne Smits évoque une commentatrice danoise, Iben Thranholm, dont l’analyse a été reprise par LifeSiteNews. Pour expliquer les abus sexuels dans l’Eglise, il faut remonter à l’époque bolchevique et à celle de Staline et au résultat d’une stratégie soviétique pour détruire l’Église de l’intérieur.

    Iben Thanholm cite d’emblée une vidéo disponible sur YouTube où l’on voit le témoignage d’un ancien responsable de la propagande soviétique, Youri Bezmenov, membre du KGB avant de passer à l’Ouest en 1970. Il fut longtemps collaborateur de l’agence de presse soviétique Novosti et s’expliqua après sa défection sur la propagande marxiste de l’Occident en cours, affirmant dans cette vidéo datant de 1983 que le KGB menait sa guerre contre l’Amérique essentiellement au moyen de « la subversion idéologique ».

    Il précisait alors que l’espionnage à la James Bond représentait seulement 15 % de l’activité du KGB ; à l’inverse, les « mesures actives » visaient à démoraliser la jeunesse en Occident représentaient le plus gros du travail de la police politique communiste. Les marxistes cherchaient surtout, selon Bezmenov, à « corrompre la jeunesse, à la focaliser sur le sexe, à l’éloigner de la religion ». Les jeunes, il fallait les « rendre superficiels et les affaiblir (…) ; il fallait détruire la foi des peuples en leurs chefs nationaux en exposant ceux-ci au mépris, au ridicule, au déshonneur (…) ; en organisant l’effondrement des vieilles vertus morales : l’honnêteté, la sobriété, la maîtrise de soi, le respect de la parole donnée. »

    Dans cet entretien filmé, Youri Bezmenov précisait que les principales cibles étaient les institutions religieuses, l’enseignement, les médias et la culture : pendant que les Etats-Unis rejetaient – en apparence – fermement le communisme soviétique tout au long de la Guerre froide (il n’est pas question dans l’article d’Iben Thranholm des collusions entre le capitalisme et le communisme dans les hautes sphères mondialistes), l’endoctrinement marxiste-léniniste était endémique dans les universités, les médias et le monde de la culture en Occident au cours des années 1960 et 1970, comme le résume Iben Thranholm. […]

    Elle évoque alors le témoignage de l’ancienne communiste Bella Dodd, convertie au catholicisme en 1952 grâce à Mgr Fulton Sheen : devant le Comité des activités antiaméricaines de la chambre des représentants (HUAC), celle-ci avait témoigné à l’époque d’un plan déjà ancien d’infiltration.

    « Au cours des années 1930, nous avons orienté 1.100 hommes vers le sacerdoce en vue de détruire l’Eglise de l’intérieur. L’idée était de les faire ordonner, afin qu’ils puissent grimper sur l’échelle de l’influence et de l’autorité en devenant des Monsignors et des évêques. »

    Ils étaient choisis pour leur absence de foi et de vertu morale. Alice von Hildebrand, veuve de Dietrich von Hildebrand, elle-même philosophe et professeur, qui connaissait bien Bella Dodd, affirme que celle-ci avait assuré que du temps où elle était membre actif du Parti, elle avait eu affaire à pas moins de quatre cardinaux au Vatican « travaillant pour nous », comme elle le disait. […]

    Pour Iben Thanholm, ce qui se déroule actuellement sous nos yeux pourrait bien être le terrible résultat de cette infiltration, les « agents » implantés au milieu du siècle dernier s’étant chargés de recruter d’autres hommes de leur acabit dans les séminaires. De fait, l’explosion des cas d’agressions sexuelles remonte aux années 1960, de telle sorte qu’on peut se demander si, plutôt que de s’agir de prêtres ayant cédé à la tentation, il n’existe pas ici une attaque généralisée à l’encontre de la foi et de la morale chrétiennes du fait d’un ennemi rusé et profondément pervers.

    En 2016, Alice von Hildebrand attirait l’attention sur ce fait, notant que l’un des éléments clefs des faits qui sont aujourd’hui mis au jour est bien le fait que de nombreux coupables n’étaient pas

    « des prêtres catholiques devenus esclaves d’une “concupiscence sans limites” mais des infiltrés ayant obtenu de faux certificats de baptême et qui étaient à l’évidence des agents du communisme et de la démoralisation ». « J’ai su par Bella Dodd que ces hommes pervers avaient même infiltré le Vatican – car l’Eglise catholique est la pire ennemie du communisme. Et ils le savent ».

    « Ainsi, la mission stalinienne anti-chrétienne est en passe d’atteindre son but deux générations après Staline, à un moment où l’Occident est confronté au second avènement du marxisme »

    Selon Iben Thranholm, la subversion de ce qui reste des culture chrétienne en Occident va permettre une nouvelle ère soviétique :

    « Nous pouvons déjà en observer les signes avant-coureurs : la suppression de la liberté d’expression, la tyrannie du politiquement correct, et la persécution politique et psychologique brutale des chrétiens. Seule une Eglise purifiée est capable de se dresser face à ce type de régime diabolique. »

  • Bono et François

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    Bono, le chanteur irlandais mondialement connu et multimillionnaire de U2, militant de la culture de mort et de la légalisation de l’avortement en Irlande (repeal the 8th : le 25 mai votez pour rejeter le 8e amendement), a rencontré le pape au Vatican. Ils ont parlé de la « bête sauvage qu’est le capitalisme » et des abus sexuels sur mineurs. Bono a dit au pape qu’il semblait que les agresseurs soient parfois plus protégés que les victimes, et en réponse le pape a paru triste. Bono a ajouté : « Je pense que c’est un homme extraordinaire pour des temps extraordinaires. »

    On peut voir sur Youtube un concert de U2, le 20 juin 2017, où Bono dédie une chanson  à son « vieil ami le cardinal McCarrick ». 

    Blog d'Yves Daoudal

  • Hommage au Tsar

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    Ekatérinbourg, vous connaissez ? C'est là où le 21 juin dernier l'équipe internationale et multiculturelle dites "des bleus" jouait contre celle du Pérou. Et pendant que quelques milliers de décérébrés hurlaient devant leur poste, la Russie réelle, fière de son passé, elle qui sait ce qu'est un épouvantable régime dictatorial, rendait un magnifique et émouvant hommage à son dernier tsar et à sa famille. Une telle procession aurait du faire la une de nos journaux. Mais nos journalistes aveugles, muets et analphabètes connaissent-ils cet épisode majeur de l'histoire ?

    Une procession a réuni à Ekatérinbourg près de 100.000 personnes pour commémorer le centenaire de l'assassinat par les bolchéviques du dernier tsar Nicolas II et des membres de sa famille.

    Procession-Tsar-2.jpgUne divine liturgie a été célébrée par une quarantaine d’évêques devant l’église de Tous-les-Saints, construite entre 2000 et 2003 - les Russes l’appellent l’église « sur le sang versé », son nom complet est : « église sur le sang versé en l'honneur de tous les Saints resplendissants dans la Sainte Russie », son autel se trouvant juste au-dessus de la cave où furent fusillés Nicolas II et sa famille.

    A partir de 2h00 du matin, le patriarche Cyrille a conduit la procession jusqu’au monastère « des saints martyrs impériaux » de Ganina Iama, à 21 km de là, construit près du fossé où l’on retrouva les restes de la famille impériale (ce que vient de confirmer, ce lundi, une analyse ADN).

    Procession-Tsar-3.jpg« Nous devons vraiment résister à toute idée ou dirigeant qui nous propose, via la destruction de notre vie, de nos traditions et de notre foi, d'adopter un soi-disant nouvel avenir inconnu et heureux », a notamment déclaré Cyrille.

  • EDITION SPECIALE : la crèche de Béziers expulsée par l'Etat

    Nous nous empressons de porter à la connaissance de tous la décision qui vient d'être rendue par le tribunal administratif de Montpellier ordonnant l'enlèvement de la crèche installée dans le hall de l'Hôtel de Ville.

    Cette décision a été rendue à la demande du préfet de l'Hérault, ce qui donne une idée de l'orientation sectaire du gouvernement actuel.

    Elle est d'autant plus inadmissible qu'elle innove sur le plan juridique : depuis quand le juge des référés est-il compétent pour juger du fond ? Il a certainement fallu triturer les textes et les cerveaux dans tous les sens pour y parvenir !

    N'omettez pas une visite à l'Hôtel Dulac.

     

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  • Objections à Stéphane Bern

    Par Gérard Leclerc

    France catholique

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    La proposition de Stéphane Bern de faire payer aux visiteurs l’entrée des cathédrales a provoqué un véritable tollé. Même l’épiscopat français a réagi officiellement, en rappelant que la loi de 1905 interdisait pareille pratique. L’intéressé s’est montré un peu peiné d’une si vive contestation : « J’aurais aimé de votre part, a-t-il dit à l’adresse des catholiques, plus de mansuétude, d’autant que je me bats au quotidien pour sauver le patrimoine religieux, tant les églises sont menacées de destruction. » L’intention de Stéphane Bern n’est pas critiquable, au contraire, mais la solution qu’il préconise se heurte à une objection de fond, que le recteur de Notre-Dame de Paris, Mgr Patrick Chauvet, a résumé en une formule : S’il fallait payer pour entrer dans les cathédrales, celles-ci deviendraient des musées. Et cela irait à l’encontre des touristes, qui n’auraient plus le même regard, dès lors que c’est le caractère de l’édifice lui-même qui aurait changé.

    Chacun a pu en faire l’expérience. Une église désaffectée, transformée en musée, n’est plus vraiment une église. Sa raison d’être qui est d’attirer l’âme vers le mystère s’efface dès lors qu’elle n’est plus le signe de la transcendance mais simplement la trace du souvenir. Si démuni qu’il soit de culture religieuse, le touriste qui pénètre dans une cathédrale fait une expérience de gratuité qui l’affecte d’une façon ou d’une autre, parce que cette gratuité se rapporte à une présence. C’est encore plus vrai, lorsqu’il y a un office dans la cathédrale. J’ai pu souvent observer comment des visiteurs, qui ne savent rien de la liturgie, sont interpellés par ce qui se déroule au cœur de l’édifice, au point de s’arrêter de longues minutes afin de contempler ce qui leur échappe mais résonne étrangement en eux.

    Il y a énormément à tirer parti de cet extraordinaire legs de nos cathédrales, de nos églises et de nos abbayes, à condition qu’elles soient des témoignages vivants de la foi. La récente scénographie qui a eu lieu à Notre-Dame, à l’enseigne de la Dame de Cœur, montre la puissance de la catéchèse que constitue la cathédrale lorsque s’anime l’étonnant peuple des pierres et des vitraux qui y réside. L’évangélisation passe aussi par une telle pédagogie religieuse.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 novembre 2017

  • Promenade de novembre : les cimetières marins

     

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    Ce site rapporte souvent les luttes des hommes, la plupart mesquines, pitoyables, insignifiantes. En ce mois de novembre, il nous a paru opportun de sortir de cette agitation.

    Chateaubriand, célèbre de son vivant, a été enterré selon ses dernières volontés, seul face à la mer, sur le Grand Bé à Saint-Malo. D’autres, parmi les communs des mortels, ont simplement eu la chance d’avoir une place dans un cimetière français, face à la mer.

    Petit tour de France des cimetières marins à la vue apaisante…

    1. Sète, le cimetière marin de Paul Valéry

    C’est le plus célèbre des cimetières marins français, car il fut chanté par un grand poète sétois. En effet Le Cimetière Marin est le titre d’un poème de Paul Valéry paru en 1920 :

    Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
    Entre les pins palpite, entre les tombes,
    Midi le juste y compose de feux,
    La mer, la mer, toujours recommencée…

    Depuis la mort de Paul Valéry en 1945, le cimetière de la ville a été rebaptisé cimetière marin. Il avait été creusé à même la falaise au XVIIe siècle pour enterrer les premiers ouvriers morts sur le chantier de construction du môle Saint-Louis. Les tombes racontent la vie de ce petit port. A Sète, face à la Méditerranée, reposent désormais Paul Valéry mais aussi Jean Vilar (1912-1971), fondateur du Festival d’Avignon.

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    1. Poésie et peinture à Varengeville-sur-Mer

    A Varengeville-sur-Mer, l’église Saint-Valéry et son petit cimetière à flanc de falaise donnent envie de sortir sa boîte de couleurs, comme Claude Monet ou Camille Pissaro, séduits par les lumières changeantes de ce site naturel. Le poète Georges Braque (1882-1963) est enterré ici face à la baie de Dieppe, sous le ciel normand.

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    1. People for ever à Saint-Tropez

    L’emplacement du cimetière marin de Saint Trop’, en contrebas de la citadelle, au bord du golfe de Saint-Tropez, a de quoi faire pâlir d’envie tous les bronzés de l’immobilier ! Les prix des concessions sont élevés et il reste très peu de place. Évidemment, quelques célébrités du show-biz ou du cinéma se sont installées ici ad vitam aeternam, comme Eddie Barclay, Roger Vadim ou Pierre Bachelet.

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    1. Avec Tino Rossi à Ajaccio

    Le cimetière marin d’Ajaccio se trouve sur la route des Sanguinaires, très fréquentée par les touristes, qui s’arrêtent volontiers sur la tombe du chanteur Tino Rossi (1907-1983). Ne cherchez-pas l’empereur, Napoléon est aux Invalides ! Sur les pentes de ce cimetière chic qui dévale doucement vers la Méditerranée, on retrouve les noms des grandes familles locales. Ici le parfumeur François Coty (1874-1934) côtoie une aristocrate anglaise, pionnière de l’archéologie en Corse, Dorothy Carrington (1910-2002).

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    1. Bonifacio, le cimetière marin le plus méridional de France

    C’est une ville dans la ville, à l’extrême pointe d’une de ces falaises vertigineuses qui font de Bonifacio un site unique au monde. Ce cimetière fait face à la Sardaigne. Les chapelles se serrent le long des rues comme des petites maisons mitoyennes. Leurs croix blanches se détachent sur un fond de mer et de ciel bleu intense.

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    1. Ciboure, un cimetière de pêcheurs basques

    Situé dans le quartier de Socoa à Ciboure, ce cimetière marin domine la baie de Saint-Jean-de-Luz. De nombreux pêcheurs sont enterrés ici, face au port, bercés sans fin par le clapotis des vagues et le va et vient des bateaux. Mais ce beau cimetière héberge aussi le romancier Pierre Benoît, décédé à Ciboure en 1962 dans sa villa Allegria

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    1. Douarnenez, un cimetière marin breton paisible

    Tourné vers l’océan, le cimetière marin de Tréboul à Douarnenez surplombe la plage Saint-Jean. C’est un havre de paix. De magnifiques cyprès veillent sur des défunts peu connus, mais on pourrait tirer de l’oubli un romancier américain, un sociétaire de la Comédie française ou la petite fille du fondateur de SOS Amitiés.

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    1. Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer

    C’est sans aucun doute le plus poignant des cimetières marins en France. S’y rendre est même un devoir à accomplir une fois dans sa vie. Plus d’un million de visiteurs viennent chaque année saluer la mémoire et le courage de ces jeunes soldats qui donnèrent leur vie pour un pays qu’ils ne connaissaient pas, au nom de la liberté. Toutes ces croix blanches identiques, alignées à perte de vue sur une pelouse vert tendre, invitent au recueillement. En contrebas, la plage baptisée « Omaha la sanglante » après le Débarquement de juin 1944. A l’horizon, la mer, insolemment bleue…

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    1. Les z’endormis de Saint-Paul à la Réunion

    Ce cimetière marin est un jardin luxuriant avec ses allées bordées de cocotiers et de frangipaniers en fleurs. Situé sur la route des Premiers Français, le cimetière marin de Saint-Paul honore le souvenir de marins disparus en mer. Des esclaves, le poète Leconte de Lisle (1818-1894) ou le pirate La Buse, « écumeur des mers du Sud », exécuté ici en 1730, figurent parmi les « z’endormis » face à l’océan Indien. Requiescant in pace.

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