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Patrimoine

  • L'incroyable épopée de Charette

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    Nous sommes suffisamment au fait des réactions d'une certaine presse pour comprendre que lorsqu'un lynchage médiatique se met en marche, c'est qu'il y a quelque chose d'intéressant et de bon aloi chez ceux qui sont ainsi insultés. C'est aujourd'hui le cas de Libération, Médiapart, Télérama et bien d'autres qui déversent des torrents de boue sur le magnifique film "Vaincre ou mourir".

    « L’action se situe en 1793, alors que Charette, ancien officier de la Marine Royale et héros de la guerre d’Indépendance américaine, revient sur ses terres vendéennes où la colère contre les républicains gronde. Le jeune officier, charismatique et fin stratège, devient2-2.jpg rapidement le chef de toute une armée fort peu commune, mais pas moins redoutable, constituée d’habitants refusant de se plier à la terreur révolutionnaire. »

    Tous ces milliers de Français n'ont pas admis l'exécution de leur Roi (21 janvier 1793), l'assassinat de leur Reine (16 octobre 1793), la constitution civile du clergé et la levée de 300 000 hommes pour répandre la guerre dans toute l'Europe au prétexte de diffuser les fariboles rousseauistes. Ils ont décidé de s'enrôler dans "l'Armée Catholique et Royale".

    Le Puy du Fou fait une œuvre salutaire. Alors que notre Éducation (!?) Nationale se plait à retirer de la mémoire des enfants la belle épopée de notre histoire et de ses héros, "Vaincre ou mourir" en évoque un des épisodes les plus dramatiques. Si certains s'escriment à laisser penser que la France a commencé en 1789, de plus en plus nombreux sont ceux qui réalisent qu'elle prend en réalité  ses racines en 496 avec le baptême de Clovis et qu'elle reste à jamais marquée par l'empreinte de ses racines chrétiennes, croyants ou non. Il a fallu 1500 ans pour la construire.

    3-2.jpgEt aujourd'hui, une fois passées les décennies où il était de bon ton de caricaturer notre histoire - avec une mauvaise fois indigne - les historien sérieux et objectifs découvrent et nous apprennent que la République est née dans la terreur et les massacres. Le génocide de la Vendée n'en est qu'un épisode monstrueux. Il y en eu d'autres. De la même manière se sont mobilisés les Chouans de Normandie, les hommes de Frotté dans le lyonnais, ainsi que dans tout le Midi. Le film a le mérite d'ouvrir les pages oubliées de la Révolution.

    Le général Westermann, surnommé "le boucher de la Vendée" écrivait au Comité de salut public qui avait ordonné les massacres :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

    L'on pourrait évoquer également "les Colonnes infernales" du général Turreau, avec, entre autre, l’abomination du 28 février 1794 aux Lucs-sur-Boulogne, où, alors que le hommes sont absents (ils sont dans l’armée de Charette), on éventre le curé, on tue les vieillards à coup de baïonnette et on incendie l’église dans laquelle se sont réfugiés les femmes et les enfants. Il y aura 564 morts. À peine moins qu’Oradour-sur-Glane en 1944.

    C'est cela un génocide, un8-2.jpg crime contre l'humanité !

    Charrette restera un de nos héros nationaux, dont la bravoure et le panache ne peuvent que forcer l'admiration et le respect. Sa devise : "combattu souvent, battu parfois, abattu jamais" est à rapprocher de la réponse qu'il fit à l'ancien officier du roi venu l'exécuter, qui regrettait "tant d'héroïsme pour rien" : "Monsieur, rien ne se perd jamais".

    En 2016, un député républicain de la Vendée, alors qu'un texte était proposé en mémoire de toutes les victimes de la commune de 1871, eu le courage de lancer dans l'Assemblée : « Mes chers collègues, foi de Vendéen, quitte à faire de la repentance, pourquoi ne pas commencer par l’abrogation des lois de la Terreur contre la Vendée, et la reconnaissance de ses crimes ? Vous voulez faire de la morale ? Soit, mais alors, commencez donc par abroger les lois de la Terreur. »

    12-2.jpgCharette reste une de ces figures lumineuses que la France peut se vanter de montrer au monde entier. Remercions le Puy du Fou de cette réalisation. Et formons le vœu que de nombreuses autres initiatives de cette qualité viennent redonner à tous les français, la fierté d'être français.

    Henri Bec

  • Découverte d'une ville impériale romaine inconnue jusqu'à présent dans les Pyrénées

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    Les ruines observables ne sont pas celles présentement découvertes,

    mais celles d'un village abandonné nommé Escó

     

    Déjà unique de par les secrets qu'il renferme, le site archéologique nouvellement décelé a connu deux vies : l'une à l'époque impériale romaine (entre le Ier et le Ve siècle) et une autre au début de l'époque chrétienne médiévale (entre le IXe et le XIIIe siècle).

     

    Il se cachait sur le versant sud des Pyrénées depuis plusieurs siècles. Un complexe archéologique unique jusque-là inconnu a été récemment découvert au pied de la montagne par des archéologues de l'Université de Saragosse (Espagne). Dans une longue étude récemment publiée et repérée par le journal espagnol El País, ils décrivent une ville romaine construite autour des Ier et IIe siècle, aux nombreuses infrastructures.

    Des "bâtiments aux proportions monumentales"

    Les recherches débutent en 2018, quand le conseil municipal de la ville d’Artieda (nord-est de l'Espagne, dans la communauté autonome d'Aragon) demande aux spécialistes de l’aider à étudier des ruines connues sous le nom d’"El Forau de la Tuta". Finalement, les prospections archéologiques réalisées en 2021 ont révélé un grand complexe, l'oppidum (ou lieu fortifié) d'une ville basque de l’époque de l'occupation impériale romaine. Deux "chapiteaux corinthiens", des "bases attiques", des "tambours à fût cannelé" et un fragment de corniche laissent deviner que le complexe comportait des "bâtiments aux proportions monumentales", écrivent les chercheurs.

     

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Pourtant, malgré sa taille, aucun document historique mentionnant la ville n’est connu à ce jour. Cette dernière innommée disposait pourtant "d'infrastructures et de monuments publics, dont des thermes, un système d'adduction d'eau, un urbanisme régulier, des égouts et peut-être un temple", continuent-ils. À l'ouest du site, "un ensemble impressionnant d'ouvrages publics en opus caementicium [sorte de "béton" utilisé par les Romains, ndlr]" ainsi qu’une "série de structures quadrangulaire", éventuellement des citernes d'approvisionnement, ont été préservés.

    Par ailleurs, les fouilles ont révélé un espace rectangulaire en sous-sol, dont seul le seuil de l’entrée a résisté. Les experts associent cette découverte à des bains. Car à l’intérieur de cette structure, sous des dalles probablement tombées lors de l'effondrement du bâtiment, un sol noir et blanc en mosaïque antique de style "opus tessellatum", agrémenté de quelques tesselles rouges et jaunes isolées, a été extraordinairement bien conservé. Des dessins de coquilles Saint-Jacques ornent les quatre angles, quand l’emblème central représente des hippocampes montés, un poisson et deux dauphins.

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Plus tard encore, durant le Haut Moyen Âge

    Par ailleurs, deuxième découverte pour le moins surprenante, les spécialistes ont constaté qu'entre le IXe et le XIIIe siècle, un village de type "habitat paysan" de l’époque chrétienne médiévale s’est superposé à celui romain préexistant. Ils ont identifié le village comme celui d’"Arteda Civitate", quant à lui bien documenté dans des textes en latin.

    Aujourd’hui, les restes de cette enclave médiévale comportent la zone de l'abside d’une église (c’est-à-dire l'extrémité, derrière le chœur), des silos à ouvertures circulaires creusés dans le sous-sol ainsi qu’un vaste cimetière, conforme aux rites funéraires chrétiens. Des éléments qui devraient permettent aux chercheurs d'avancer dans l'étude du passé de cette région, dont la période du Haut Moyen Âge est encore trouble, révèlent-ils.

    Géo histoire

  • Redécouvrir le domaine de Trianon au château de Versailles

    C’était le "Grand siècle". La France était alors la première puissance et servait de modèle au monde civilisé, l’Autriche qui a essayé de recopier Versailles, la Russie où la culture française était à l’honneur… Histoire de l’exception française et de son modèle culturel et politique, rayonnement intellectuel et artistique, crainte universelle de ses armées, « modèle d’État unique en son genre » ayant permis, sur près de mille ans la construction du pays…

    Il nous est apparu opportun et rafraichissant, dans l’état de décomposition générale que nous connaissons, de publier ce reportage.

     

    Le domaine de Trianon fait peau neuve

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    photo 1/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Pour l'été 2022, le château de Versailles propose aux visiteurs de redécouvrir le domaine de Trianon tel qu'ils ne l'ont jamais vu grâce à une nouvelle création végétale et à une restauration du hameau de la Reine.

     

    Un jardin sur le thème de la faune sauvage

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    photo 2/10© Kevin Domas

    Les jardiniers s'appliquent à perpétuer la tradition initiée sous l'impulsion de Louis XV qui avait fait du domaine un vrai terrain d’expérimentation botanique. Chaque été, ils redoublent ainsi d'ingéniosité pour imaginer une conception végétale unique. Pour 2022, ils ont choisi le thème de la faune sauvage.

     

    Des plantes... aux noms d'animaux

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    photo 3/10© Emeline Férard

    C'est ainsi une vraie ménagerie qui peuple désormais les parterres du Grand Trianon. Les jardiniers ont planté des espèces dont les noms vernaculaires rappellent des animaux ou une partie de leur anatomie. Exemple avec ces pièces florales violettes dégoulinant au milieu de larges feuilles vertes : Amanranthus candatus également appelée queue de renard.

     

    Le hameau de la Reine

    retrouve son paysage d'antan

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    photo 4/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Pour continuer la tournée des nouveautés, c'est vers le hameau de la Reine qu'il faut se diriger. Cette extension du Petit Trianon a été créé dans les années 1780 pour Marie-Antoinette désireuse d'échapper aux foules qui avaient investi les autres bâtiments. Mais elle a un temps été laissée à l’abandon et a connu plusieurs transformations.

     

    La laiterie de propreté restaurée

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    photo 5/10© Kevin Domas

    Les derniers travaux ont visé à compléter les précédentes restaurations réalisées et reconstituer le paysage d'origine conçu par l'architecte Richard Mique au XVIIIe siècle. Parmi les bâtiments restaurés, figure la laiterie de propreté dont l’extérieur et l’intérieur ont fait l’objet de diverses interventions afin de lui rendre son raffinement d'autrefois.

     

    Un nouveau cheminement

    et un lac aux eaux claires

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    photo 6/10© Kevin Domas

    Les travaux ont également consisté à revoir le cheminement reliant les différentes fabriques du hameau et à restaurer complètement le grand lac afin de restituer la clarté et le bon écoulement de ses eaux. N'y manquent plus que le gazon et quelques plantations prévues pour l'automne prochain.

     

    Un ensemble emblématique et pittoresque

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    photo 7/10© Kevin Domas

    Le hameau de la Reine est constitué d'une dizaine de fabriques, des petites maisons à l'aspect rustique, disposées à travers un paysage faussement rural qui tranche avec le reste du domaine. Les visiteurs peuvent aujourd'hui se balader autour du lac pour contempler l'ensemble emblématique (presque) tel qu'il était à l'époque de Marie-Antoinette, certains bâtiments ayant été détruits après sa mort.

     

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    photo 8/10© Kevin Domas

    Outre sa création annuelle, le domaine de Trianon donne d'autres merveilles végétales à voir notamment des arbres qui se démarquent par leur beauté, leur histoire ou leur rareté botanique. Le château de Versailles compte une trentaine d'"arbres admirables" dont treize à travers le Domaine. Il est possible de les découvrir grâce à un parcours disponible sur l'application du château.

     

    D'autres nouveautés pour 2023

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    photo 9/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Le château de Versailles concocte déjà plusieurs nouveautés pour 2023 dont un "jardin du parfumeur" qui s'installera au sein de l'Orangerie et mettra en lumière les parfums et senteurs. Si certaines plantations ont déjà commencé, il faudra attendre le printemps 2023 pour aller balader son nez au milieu de cette "exposition végétale".

     

    Un Buffet d'eau en cours de restauration

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    Autres travaux en cours : la restauration du Buffet d'eau du Grand Trianon, une fontaine monumentale constituée de multiples effets d'eau édifiée sous Louis XIV et qui montrait des altérations tant sur les marbres et les différents décors que sur le fonctionnement de ces effets d'eau. L'intervention devrait s'achever au printemps 2023.

    Tiré, en partie, du magazine Géo

  • La destruction du patrimoine archéologique et religieux s'inscrit dans la campagne de propagande menée par les groupes islamistes.

    En 2001, les talibans - qui ont repris Kaboul dimanche 15 août 2021 - dynamitaient les gigantesques Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. Un procédé qui n'a rien de nouveau. "De tout temps lorsqu’on a fait la guerre, on s’en est pris à la culture de l’autre, pour effacer son identité et substituer un ordre culturel à un autre ordre culturel", explique à Public Sénat Bariza Khiari, vice-présidente de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH). 

    Suite à la multiplication des attaques délibérées contre plusieurs sites mondiaux du patrimoine, le Conseil de sécurité a voté à l'unanimité en mars 2017 une résolution appelant à protéger le patrimoine archéologique et religieux.

     

    Retour en images sur certaines destructions et profanations marquantes de sites archéologiques et religieux.

     

    Les joyaux du patrimoines

    détruits par des groupes islamistes

     

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    Les Bouddhas de Bamiyan détruits en 2001 par les talibans en Afghanistan.

    Photo 1/7© Didier Vanden Berghe / Wikimedia Commons

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    Les mausolées de Tombouctou détruits

    par des jihadistes liés à Al-Qaïda en 2012.

    Photo 2/7© Getty Images

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     Le temple de Bêl dans la cité antique de Palmyre

    tombé entre les mains des djihadistes de l'EI en 2015.

    Photo 3/7© Getty Images

     

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    Les vestiges de Nimroud en Irak un site saccagé par l'EI en 2015.

    Photo 4/7© Getty Images

     

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    Le temple de Baalshamin dans la cité antique de Palmyre,

    tombé entre les mains des djihadistes de l'EI en 2015.

    Photo 5/7© Getty Images

     

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    Le site romain d'Apamée en Syrie pillée à de nombreuses reprises par l'EI.

    Photo 6/7© Getty Images

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    La cité fortifiée d'Hatra en Irak

    Les vidéos du saccage d'Hatra ont été diffusées par l'EI sur YouTube. Il s'agit du premier site d'Irak à être inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

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    Vue sur Palmyre, en Syrie, avant la destruction du site par Daesh 

    © Gettyimages

  • Notre sélection : "Châteaux anciens - Tours et métairies nobles"

    Il n'y a tout de même pas que de mauvaises nouvelles ! Nous avons le plaisir d'apporter notre contribution à la dernière souscription proposée par les éditions du Chameau Malin. Tous les amoureux de leur pays devront conserver précieusement ce premier tome Châteaux anciens - Tours et métairies nobles".

     

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  • Joyeuses fêtes de Noël !

    Les conseillers départementaux du biterrois

    vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël

    et vous proposent d'admirer

    les cloîtres de plusieurs abbayes,

    symboles et piliers de notre civilisation.

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  • V-Défense et illustration de notre patrimoine

    Pour cette rentrée, revenons à notre patrimoine. Il nous rappelle constamment que nous sommes une nation à l'histoire ancienne et glorieuse, et que nous avons le devoir de le préserver. Tous les jours les signes de sa disparition sont de plus en plus précis.

    Nous poursuivons ainsi l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la quatrième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 5

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 21 - Fondation de la façade extérieure ouest de l'amphithéâtre

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    Photo 22 - Observation de l'assise de l'arcade ogivale médiévale

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    Images 21 et 22 : Au niveau des sous sols de ce secteur de la terrasse de l’îlot médiéval les vestiges antiques les plus significatifs se résumeront principalement par la mise à jour du soutènement d'une courte section de la fondation, en gros appareil, de l'ancienne façade externe de l'amphithéâtre antique sur laquelle s'appuie une double arcature ogivale médiévale en cours de dégagement pour une compréhension des méthodes employées par les bâtisseurs médiévaux.

    Photo 23 - Observation de l'assise de l'arcade ogivale médiévale

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    Photo 23 : Vue d'ensemble des zones de sondages et de recherches effectuées, en 1999, entre les immeubles médiévaux conservés en élévation et en cours de réhabilitation dans le respect de leurs constructions et allures d'origines sous le contrôle de plusieurs architectes spécialisés.


    De rares indices de constructions antiques, essentiellement enfouis au dessous d'humbles restes d'habitations ou d'enclos médiévaux, parsemant les alentours, seront observés dans cette zone lors des fouilles et des sondages archéologiques.


    **Notes : La rareté des éléments architecturaux antiques observés dans l'ensemble de ce secteur de la colline Saint Jacques témoignent, ici encore, d'une longue durée de pillage des matériaux pouvant être réemployés ou vendus pour bâtir ou entretenir les remparts, bâtiments civils ou religieux, notamment pendant les diverses poussées d'extensions économiques qu'a connu la cité fortifiée du moyen-âge.

    Photo 24 - Fin de la première phase de sondages sur l’Îlot Médiéval

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    Photo 24 : Cliché des premiers sondages et fouilles archéologiques exécutés dans la zone de la terrasse de Îlot médiéval, localisée entre le niveau supérieur de la bordure des gradins surplombant l'arène elle même et deux arcades ogivales, toujours en élévation, derniers témoignages d'un ancien grand immeuble médiéval.
    Ces interventions vont nous apprendre qu'une occupation humaine de la préhistoire n'est que très peu représentée sur cette partie de la colline St Jacques, jusqu'à l'arrivée, aux alentours du Véme siècle avant J.C., d'une population inconnue ou indigène qui occupera ce secteur pendant un temps indéterminé.

    Photo 25 - Observations des traces d'habitats protohistoriques

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    Photo 25 : La fouille méticuleuse entreprise sur l'espace laissé par la démolition des bâtiments parasites et vétustes apporte les premières preuves attestant la présence d'un peuplement protohistorique, à cet endroit précis, par la trouvaille de divers fragments de céramiques attestés du Véme siècle avant J.C. et mêlés de déchets culinaires étalés parmi les nombreuses traces d'habitations et de silos affleurant le centre d'un large fossé elliptique.


    **Notes : Il sera également encore confirmé que les indices d'habitations antiques autres que les ruines de l'amphithéâtre, sont généralement étonnamment absents de ce secteur.

    Photo 26 - Finalisation des relevés archéologiques sur l'Îlot Médiéval

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    Photo 26 :   Relevés et mesures effectués par l'équipe des archéologues après un nettoyage méticuleux afin de mettre plus clairement en évidence et en relation l'ensemble des structures et indices mis à jour.  
    En raison de la complexité des enchevêtrements chronologiques des vestiges et indices existants au milieu des bouleversements successifs du terrain, l'opération sera longue et délicate pour établir une interprétation fiable de l'ensemble des découvertes.

    Photo 27 - État des sondages en cours en septembre 1999

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    Photo 27 : Cliché du 22 septembre 1999 rassemblant, sur un même niveau de l'îlot médiéval, un amalgame d'empreintes et de diverses fondations de murs, d'enclos, de silos, de foyers et fosses de déchets culinaires échelonnés sur plusieurs siècles incluant la protohistoire, l'antiquité, le moyen-âge ainsi que le XIXéme siècle

    Photo 28 - Vue panoramique de l'arène antique et du jardin en 2006

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    Photo 28 :  Cliché de 2006 exposant la partie basse du coté ouest de l'ambulacre elliptique de l'amphithéâtre formant l'assise des immeubles médiévaux qui bordent l'ouest de l'arène et qui, à ce moment, est encore momentanément inaccessible car en attente d'une consolidation avant une réhabilitation interne permettant une future ouverture sécurisée au public en relation avec le musée du Bitterrois et l'Office du Tourisme qui, nous l'espérons, devrait être effective d'ici quelques mois.

     

    Récapitulatif des interventions majeures

    sur les arènes romaines et l'Îlot Médiéval

     

    - 1841, E. Sabatier entreprend les premières fouilles fournissant une base sérieuse pour les  études postérieures des vestiges de l'ambulacre.


    - 1952, J. Gondard fait réaliser des tranchées de sondage sous la partie basse des gradins.


    - 1984, C. Martinez, procède à une enquête minutieuse des sous sols alentours et propose un premier plan de masse ovulaire des structures de l'amphithéâtre


    - 1987, Suivi de travaux Place du Cirque, par J-P Wiegant, responsable de la Mission Archéologique de la ville de Béziers, et découverte de portions ruinées de la galerie principale dont une base de pilastre angulaire monolithe en calcaire finement agencé.


    - 1991, C. Olive, ingénieur archéologue D.R.A.C-S.R.A du Languedoc-Roussillon, réalise un sondage rue du Moulin à l'Huile sur la parcelle LX 320 située à l'est de l'assiette déjà repérée de l'amphithéâtre ou des ruines de démolitions sont atteintes vers 3,50 m de profondeur.


    La D.R.A.C-S.R.A, fait réaliser une série de sondages électromagnétiques laissant apparaître des portions de structures encore non répertoriées, C. Olive et J.-L Massy, direction du S.R.A, effectuent des investigations dans les caves et les rez-de-chaussées des immeubles médiévaux ceinturant le centre de l'arène et situent ou confirment l'existence de structures antiques. A. Levin, élève géomètre et C. Olive (S.R.A), réalisent un relevé topographique des structures visibles.

    - 1992/1993, O. Ginouvez archéologue, (Responsable scientifique d'opération pour l'A.F.A.N) et son équipe réalisent une série de sondages archéologiques pour repérer l'impact et le niveau d'enfouissement des vestiges éventuels. Devenue propriétaire, la Municipalité de Béziers fait démolir les garages modernes présents au sud-ouest de l'arène et au devant de l'ambulacre.


    - 1993/1994, O. Ginouvez (A.F.A.N) et son équipe entreprennent le relevé et la vérification de la stabilité des parties hautes des gradins (Cavea) surmontant la paroi de l'ambulacre.  

     
    - 1997/1998, O. Ginouvez (A.F.A.N) et son équipe dégagent les fondations des gradins (Cavea) situés au dessus de la paroi sud de l'ambulacre restée en élévation en limite de la terrasse en surplomb regroupant plusieurs immeubles du moyen-âge. Intervention suivie d'une série de fouilles et de sondages archéologiques préalables à l'aménagement du jardin destiné au public depuis la partie sud de l'arène centrale, elle même, jusqu'à la base de la paroi du mur intérieur sud-ouest en élévation de l'ambulacre.


    - 1999, Une équipe d'archéologues dirigée par C. Olive, (S.R.A.) réunissant D. Ugolini (C.N.R.S.) spécialiste des céramiques protohistoriques, O. Ginouvez et des agents de l'A.F.A.N., J-Paul Wiegant de la Mission Archéologique de la Ville de Béziers, appuyé  d'emplois jeunes en collaboration amicale avec plusieurs collègues des Services Techniques Municipaux de la Ville de Béziers, entreprend les sondages sur les parcelles LX 274, 283 et 286 libérées suite au curetage des immeubles vétustes par la S.E.B.L.I.


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    Documents réalisés d'après des archives rassemblées par J-Paul Wiegant (2017)

     

     

     

     

  • IV-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous poursuivons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la quatrième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 4

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 17 - Ancien vomitoire utilisé comme égout (?)

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    Photo 17 : La section de l'ambulacre antique située au sous sol de l'immeuble, cadastré LX 1001, dévoile incluse sur la paroi interne nord, l'ouverture, en anse de panier, d'un large passage antique qui parait sortir de la colline.


    Ce passage, aujourd'hui insalubre, maintes fois modifiés dans le temps et plus récemment réutilisé comme égout, pourrait être un ancien couloir de vomitoire rampant sous l'édifice. Il est actuellement obstrué 5 mètres plus au nord par des tuyaux d'évacuation d'eaux usées, des gravats et des blocs de calcaire de tailles diverses (Effondrement, gravats d'anciens travaux ?) entre lesquels dégouline une eau usée brunâtre, polluée et nauséabonde qui ne permettra pas une expertise plus poussée.

    Plan 03 - Récapitulatif des observations récentes attestées

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    Plan 03 - Plan comprenant les situations de la salle basse, du passage vomitoire faisant fonction d'égout, de la Place du Cirque d’où provient la base de pilastre prélevée et le secteur des fouilles de l’Îlot Médiéval réalisées, à partir de 1993, sur les parties hautes de la colline St Jacques formant une terrasse surplombant le sud-ouest de l'arène antique, baptisée « îlot médiéval » du fait qu'elle regroupe plusieurs grands immeubles datés majoritairement du XII au XIVéme s.)

    **Notes : Les recherches effectuées sur l'Îlot Médiéval ont apporté de nouvelles données concernant la protohistoire de Béziers et son étendue extra-muros des V et IVéme s. av. J.C., ainsi que sur les différentes étapes des réoccupations de la colline et des ruines de l’amphithéâtre romain après son abandon supposé du Bas Empire Romain.

     

    (Interventions au niveau de l’Îlot Médiéval)

     

    Photo-18 - Curetages des immeubles vétustes

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    Photo 18 : Au premier plan, entassement de gravats résultant de la démolition et du curetage des vieux logements dégradés, insalubres et inhabitables qui avaient été occupés de manière désordonnée et chaotique dans les bâtiments médiévaux froids et obscurs délaissés par des propriétaires réinstallés au centre ville ou dans la proche campagne certainement plus agréable à vivre. Au second plan on peu remarquer, en cours de travaux, les murs des logements, maintenant évacués qui avaient été antérieurement récupérés à la sauvette dans les anciens bâtiments civils ou religieux du moyen-âge dont les crépis disparus dévoilent encore des arcatures romanes ou gothiques.

     

    Photo 19 - Nettoyage au niveau des gradins en amont des relevés

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    Photo 20 - Sondages et nouvelles fondations antiques

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    Photos 19 et 20 : De 1993 à 1996, l'équipe de l'A.F.A.N, assistée par des agents détachés de la Mission Archéologique de la ville de Béziers, effectuent le nettoyage, le relevé du bâti et vérifie la stabilité des parties hautes des gradins (Cavea), toujours étonnamment soutenues par la demi-voûte conservée en haut de la section de paroi sud de l'ambulacre.


       Plusieurs sondages et nettoyages, fractionnés dans le temps, seront effectués afin d'apporter de nouvelles informations sur la conception des structures antiques allégées, autrefois porteuses des étages supérieurs et des gradins disparus, toujours présentes entre le bord de la terrasse dominant de quelques mètres le sud de l'arène centrale et la solide fondation elliptique du grand mur arrière sud de l'amphithéâtre démonté lors de l'épierrement du monument romain.

    à suivre ...

  • III-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous poursuivons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la troisième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 3

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 10 - Chantier de fouilles inondé et détrempé

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    Photo 10 : Inondation des vestiges récemment nettoyés suite aux violentes averses d'automne 1998 qui ont obligé à une consolidation des ruines devenues instables.

     

    Phot 11 - Aménagement du jardin public

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    Photo 12 - Aménagement du jardin public (Suite)

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    Photos 11 et 12 : Extension mécanique de l'excavation existante en direction du centre de l'arène afin d'organiser le futur jardin public et un circuit piétonnier sécurisé autorisant la visite des vestiges antiques de l'amphithéâtre récemment sortis de terre. Le tractopelle creusera parfois bien au delà de 2,50 mètres de profondeur tout en aménageant de solides paliers dans les parois destinés à éviter l'effondrement de celles-ci sur les divers intervenants.
       
    Malgré trois semaines de fouilles dans cette zone aucun renseignement nouveau ne sera apporté en dehors de ce qui avait déjà été constaté lors d'un modeste sondage exécuté manuellement dans le sol de l'arène, au sud du mur podium en octobre 1998.

     

     Image 13 - Nouvelle inondation du chantier archéologique

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    Photo 13 : Le chantier de fouilles ayant déjà subi de grosses pluies en automne 1998 et en mai 1999 connaîtra encore une fois une détérioration des espaces fouillés complétée par une importante inondation au niveau de l'arène due à un système de pompage du pluvial, tout juste installé, mais rapidement obstrué par un afflux de graviers, de petits galets, de sable boueux produisant ainsi une forte concentration des eaux de pluies sur plus de 45 cm de hauteur qui ne disparaîtra qu'après plusieurs semaines en laissant une surface boueuse longtemps inaccessible.

     

    Photo 14 - Bague et monnaie en bronze

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    Photo 14 : Les pluies conséquentes survenues brutalement en mai 1999 obligeront à un nouveau nettoyage complet du site et du sol de la galerie qui fournira, sur quelques mètres, de minuscules éclats de sigillée éparpillés, une monnaie romaine et une petite bague en bronze en mauvais état dont le chaton est malheureusement illisible.

     

    Image 15 - Monnaies du bas empire romain

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    Image 15: Petites monnaies romaines oxydées prélevées lors du nettoyage d'un gros bloc de calcaire parallélépipède rectangle abandonné dans l'angle d'une alvéole technique et d'un couloir de Vomitoire qui desservait autrefois la galerie principale du rez de chaussée jusqu'au mur podium. Ces monnaies étaient dissimulées dans une couche d'argile enfoncée dans une encoche taillée (Trou de louve) pour y placer une pince de levage en fer et sembleraient y avoir été cachées autour du IVéme s. après J.C.

    **Notes : Il est possible que ces petites monnaies usagées témoignent du séjour d'individus ou d'ouvriers ayant participé à la récupération des pierres du bâti de l'amphithéâtre

     

    Image 16 - Extrados de la petite salle basse voûtée

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    Photo 16 : Le dégagement d'une section de l'ambulacre antique, utilisée ici comme fondation de l'immeuble médiéval dit « Hôtel de Gineste », fera apparaître à la base de sa paroi nord-ouest et à environ 1 m au dessus du sol, non encore dégagé, l'extrados voûté de l'entrée d'une petite salle aveugle ayant de faibles dimensions et comblée de gravats la rendant inaccessible pour le moment. Ses dimensions et sa destination d'origine resteront donc hypothétiques (Lieu de culte, réserve, pièce de repos ?)

    à suivre ...

  • II-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous reprenons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la maie de Béziers. Il s'agit de la deuxième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 2

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo-04 : Recherche du sol d'origine de la galerie antique

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    Archéologue technicien de l'A.F.A.N en cours du dégagement des différentes strates de remblais de terre hétérogènes et superposés couvrant le sol de la galerie antique. Le plus ancien niveau de circulation sera péniblement atteint une quarantaine de centimètres plus bas malgré les infiltrations pluviales.
    Ce sol antique ayant pourtant longuement subit le passage d'une foule d'individus, ne fournira étonnamment que de rares fragments de céramiques, d'éléments ou d'objets antiques identifiables.

     

    Photo-05 : Extension de la fouille et constat du pillage du bâti antique

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    Le dégagement de cette zone met en évidence la démolition et le dépouillement organisé postérieurement, total ou partiel, des structures antiques à l'abandon définitif de l'amphithéâtre romain pour des raisons inconnues.

     

     Photo-06 : Paroi antique ou réaménagement postérieur ?

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    Vestige d'une paroi du monument antique d'origine ou réemploi de matériaux récupérés pour un aménagement postérieur (?)
    Cette base de mur rencontrée dans une cave voûtée s'ouvrant au nord de l'arène, elle même, a été utilisée comme soutènement de l'immeuble de l'Hôtel de La Mercy. Cette solide construction repose sur une fondation de galets informels liés au mortier et partiellement superposée d'une enfilade de gros blocs de calcaire (Opus quadratum), eux mêmes rehaussés de plusieurs rangs de petits moellons de calcaire rectangulaires (opus vittatum) assemblés et jointés à la chaux.

     

    Photo-07

     

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    Photo-07 : Montre l'état général des vestiges de l'amphithéâtre antique dessinés en 1628 par Rulman et Barral, architectes antiquaires mandatés par le roi de France pour inventorier les vestiges antiques ou exceptionnels existants dans les provinces du royaume dont notamment ceux situés en Languedoc.


    La présence de l'amphithéâtre ou des arènes romaines dans le bourg Saint Jacques, (Section LX du cadastre actuel de Béziers), est connue depuis plusieurs siècles ainsi que ses lignes générales classiques qui sont absolument conforment aux règles architecturales romaines de l'antiquité (Dixit C. Olive, D.R.A.C.- S.R.A.)


    Les éléments structurels présentés sur ce superbe croquis sont tous analogues et conformes à ceux observés et vérifiés postérieurement lors des interventions réalisées sur ce grand édifice romain depuis 1991.


    On remarquera plus particulièrement les bases de pilastres dessinées sur ce document du XVIIéme siècle qui correspondent exactement à la seule et unique base de pilastre rescapée, découverte fortuitement en 1990 sous la place du Cirque, enfouie au dessous d'un monceau de ruines et de gravats probablement abandonné sur place lors du démantèlement et de la récupération totale ou partielle des pierres de l'édifice romain représentant une certaine valeur marchande ou économique.

     

     Photo-08

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    Photo-08 : En été 1990 un suivi de travaux de la Lyonnaise des Eaux intervenant sur les réseaux souterrains parcourant le sous sol de la Place du Cirque est gratifié par la mise à jour, aux environs de -160/-200 cm de profondeur, d'un entassement de gravats, de galets, de nodules de chaux et de moellons de calcaire provenant du démontage ancien du monument antique. Celui-ci sera à moitié dégagé mais mettra en évidence, sur moins de 2 m de longueur et une largeur incertaine, la base d'une section de paroi intérieure, coté est, de l'ambulacre elliptique parcourant autrefois tout le rez de chaussée de l'amphithéâtre.


    Cette portion de mur, haute de quelques 60/80 cm, est construite en petit appareil de calcaire (Opus vittatum) aux joints de chaux ferrés et peints en rouge. Elle forme un angle droit avec une seconde section de mur quasi-écroulé indiquant la proximité de l'embrasure d'un ancien couloir de vomitoire transversal ayant permis un accès aux étages supérieurs et aux gradins.


    Localisé vers environ -230 cm sous le niveau de la place actuelle, l'angle de jonction de ces deux murs ruinés se signale par l'assise carrée et massive, en calcaire monolithe, d'une grosse base de pilastre, restée miraculeusement en situation et portant sur trois de ses cotés plusieurs rangs superposés de moulures en cordon. Exacte réplique des bases de pilastres représentées en 1628, elle est posée sur une épaisse dalle de calcaire carrée fixée sur un sol en béton de tuileau portant des traces d'usures laissées par de nombreux passages de piétons.

     

    Photo-09 : Traces d'habitations rudimentaires médiévales

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    Photo-09 : Cliché exposant l'extension de la surface des fouilles accolée à l'est des ruines de vomitoires récemment mis à jour et à l'arrière de la bordure sud de l'arène, effectuée pour une appréciation des risques de possibles autres vestiges antiques éventuellement enfouis dans ce secteur bouleversé et encore inobservé.


    Dans ce secteur, il sera constaté une absence totale de restes de constructions antiques incluant une importante partie du mur podium qui pourrait confirmer un pillage organisé méticuleusement sur le monument romain après son abandon présumé autour de la seconde moitié du IIIéme siècle après J.C.


    Le retrait de 150 à 200 cm de remblais, plus ou moins anciens, révélera des stigmates de murs agencés avec des galets et des fragments ou éclats de calcaire liés avec de l'argile et associés à des armatures de cloisons en torchis indiquant une petite concentration d'humbles habitations, d'enclos, d'ateliers, de fosses ainsi que des petits fours à céramique et de métallurgie effondrés sur place.


    **Notes : Ces indices de bâtis rudimentaires laissent entrevoir plusieurs périodes d'occupations épisodiques du haut moyen-âge, regroupant, peut être, un petit nombre d'artisans et leurs familles, mais ne fourniront que peu d'indice permettant d'obtenir une chronologie fiable et des précisions sur les occupants de cette zone.

    à suivre ...

  • I-Défense et illustration de notre patrimoine

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    Nous avons l'immense plaisir de vous présenter une étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la maie de Béziers.

    Cette étude fera l'objet de plusieurs publications, tant sont importants la documentation et les commentaires. Il est en effet indispensable d'en prendre connaissance avec soin et attention. Compte tenu de leur intérêt, ces différentes publications ne seront pas intégrées dans les envois hebdomadaires que nos lecteurs connaissent bien, mais feront l'objet de tirages à part.

    Trois sites de Béziers sont étudiés : les anciennes arènes, la place de la Citadelle et la basilique Saint Aphrodise. Chaque étude sera diffusée en huit publications environ chacune.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 1

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Les indispensables interventions de sauvetage ou archéologiques menées sur les arènes romaines (l'Amphithéâtre) de Béziers et le quartier Saint-Jacques ont été réalisées dans le cadre du projet de mise en valeur des vestiges du monument romain, suivi de la restructuration du quartier en amont des travaux et, pour ce faire, il était nécessaire d'inventorier chronologiquement les structures caractéristiques existantes ou cachées du monument, dans un but de conservation et d'informations historiques supplémentaires.


    Ce travail sera réalisé en collaboration avec les architectes des Bâtiments de France et du Secteur Sauvegardé, la S.E.B.L.I. Des fouilles seront exécutées sous le contrôle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) - Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussillon (S.R.A.) et celui scientifique de Christian Olive, responsable du secteur de Béziers ouest pour l'état.


    Pour ce faire, C. Olive fera appel à l' Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales (A.F.A.N. qui deviendra l'I.N.R.A.P. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) conduite par Olivier Ginouvez, responsable scientifique d'opération A.F.A.N. et son équipe, Daniella Ugolini, spécialiste en céramique protohistorique, le Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S,), la Mission Archéologique de la Ville de Béziers (M.A.V.B.) administrée par Jean-Paul Wiegant, archéologue auxiliaire chargé de la coordination entre les intervenants et la précieuse collaboration de bénévoles assidus et d'agents des services municipaux.

     

    Plan 01 - Situation des arènes antiques de Béziers

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    Présentation du monument antique

    L'amphithéâtre est un monument politiquement romanisé dédié aux spectacles et jeux divers offerts à la population par les dirigeants romains locaux. Il a été construit vers l'an 80 de notre ère, sa forme elliptique est, pour moitié, adossé à la colline St Jacques et il a été majoritairement bâti avec de petits blocs de calcaire (Opus vittatum) dont les joints ferrés semblent avoir été  peints en rouge.


    Les quelques gros blocs de calcaire taillés sous forme de parallélépipède rectangle trouvés sur le site ont été principalement employés pour asseoir les fondations des murs porteurs, des bases de pilastres, des plafonds et des arcades voûtés.


    Hors le bandeau sculpté courant en sailli au dessus de la moitié supérieure de la galerie principale de circulation de l'ambulacre et les moulures de la seule base angulaire de pilastre qui sera découverte postérieurement aucun autre décor lithique intéressant n'a été remarqué pendant toutes les investigations. 

       
    L'arène centrale était entourée d'un mur podium qui protégeait les premières rangées de gradins recouvrant des vomitoires et la galerie elliptique (Ambulacre) qui parcourait tout le rez de chaussée sur une hauteur de 5,60 m et une largeur de 3,78 m pour faciliter la circulation interne dans le bâtiment. La façade extérieure, elle aussi elliptique, de l'amphithéâtre (Peut être percée d'arcades ouvertes ?) devait approcher, par endroit, les 17 m de hauteur. Les dimensions approximatives de l'édifice, hors tout, sont de 108,3 m de longueur sur 88,60 m de largeur.

     

    Plan 02 -  L'amphithéâtre et les vestiges confirmés

     

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    Textes explicatifs du Plan 02 précédent

    Le plan 02, réalisé en 1999 par C. Olive, D.R.AC.- S.R.A du Languedoc-Roussillon et O. Ginouvez, archéologue, responsable scientifique de l'opération de terrain pour l'A.F.A.N., présente les structures de l'amphithéâtre antique attestées ou présumées contenues dans la parcelle cadastrale LX de Béziers et met en évidence, rehaussés en noir, les éléments ou vestiges de bâtis confirmés par la synthèse des résultats des opérations de fouilles ainsi que des longues recherches accumulées de 1991 à 1999, dans les rez de chaussées et caves des immeubles du moyen âge, difficilement accessibles, bordant encore actuellement l'arène centrale de l'amphithéâtre. Il sera précisé que la superficie totale de l'amphithéâtre antique de Béziers représentant environ 2051 m2 ne semble pas avoir pu contenir plus de 13700 spectateurs.


    C'est probablement suite à une extension de la population et du commerce dans la cité avant l'an 80 de notre ère, qu'après avoir profondément entaillé le flanc est de la colline, fut construit cet amphithéâtre comprenant une arène centrale type au monde romain. D'après certains indices cet édifice parait avoir été délaissé autour du IIIéme ou début du IVéme siècle après J-C jusqu'à une nette réoccupation du secteur du XI au XIVéme siècle par une modeste population accompagnée d'artisans divers (Potiers, métallurgistes, etc...) qui sera suivie postérieurement d'une forte urbanisation, incluant bâtiments religieux et laïcs, formant aujourd'hui l'ossature actuelle du quartier.

     

    Explication des photos suivantes :

     

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    Photo 01 : 1991 / 1992, nettoyage et débarras de l'ancien ambulacre des divers détritus entreposés avec démolition des niches à chien, poulaillers, cabanons parasites obstruant son accès et toutes possibilités d'entreprendre les futurs sondages archéologiques confiés par la D.R.A.C. Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussillon à O.Ginouvez, archéologue scientifique de  l'A.F.A.N. et à son équipe de techniciens.

     

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    Photo 02 : Premier sondage profond dirigé en 1992 et 1993 par O. Ginouvez (A.F.A.N.) à l'arrière des garages modernes en béton et à l'aplomb de la paroi intérieure sud, encore en élévation, du vestige de galerie de circulation antique accolée contre le flanc nord de la colline St Jacques. La finalité de ce sondage étant de vérifier l'existence et le niveau d'enfouissement du sol de circulation d'origine dans la galerie principale.


    Trois mètres de remblais hétérogènes successifs seront péniblement retirés malgré les contraintes apportées par les infiltrations permanentes d'eaux d'infiltration avant de pouvoir enfin atteindre le plus ancien sol de circulation antique, très compacté et parsemé de rebouchages d'entretiens.

     

    Photo-3

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    Photo 03 : Courant 1993, la Municipalité de Béziers, devenue propriétaire, lance la démolition des garages en béton qui défiguraient l'aspect du site et interdisaient l'accès de cette partie des anciennes arènes romaines pour les recherches archéologiques, la création du jardin public municipal et une future ouverture du site aux divers publics.

    A suivre ...

  • Promenade de novembre : les cimetières marins

     

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    Ce site rapporte souvent les luttes des hommes, la plupart mesquines, pitoyables, insignifiantes. En ce mois de novembre, il nous a paru opportun de sortir de cette agitation.

    Chateaubriand, célèbre de son vivant, a été enterré selon ses dernières volontés, seul face à la mer, sur le Grand Bé à Saint-Malo. D’autres, parmi les communs des mortels, ont simplement eu la chance d’avoir une place dans un cimetière français, face à la mer.

    Petit tour de France des cimetières marins à la vue apaisante…

    1. Sète, le cimetière marin de Paul Valéry

    C’est le plus célèbre des cimetières marins français, car il fut chanté par un grand poète sétois. En effet Le Cimetière Marin est le titre d’un poème de Paul Valéry paru en 1920 :

    Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
    Entre les pins palpite, entre les tombes,
    Midi le juste y compose de feux,
    La mer, la mer, toujours recommencée…

    Depuis la mort de Paul Valéry en 1945, le cimetière de la ville a été rebaptisé cimetière marin. Il avait été creusé à même la falaise au XVIIe siècle pour enterrer les premiers ouvriers morts sur le chantier de construction du môle Saint-Louis. Les tombes racontent la vie de ce petit port. A Sète, face à la Méditerranée, reposent désormais Paul Valéry mais aussi Jean Vilar (1912-1971), fondateur du Festival d’Avignon.

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    1. Poésie et peinture à Varengeville-sur-Mer

    A Varengeville-sur-Mer, l’église Saint-Valéry et son petit cimetière à flanc de falaise donnent envie de sortir sa boîte de couleurs, comme Claude Monet ou Camille Pissaro, séduits par les lumières changeantes de ce site naturel. Le poète Georges Braque (1882-1963) est enterré ici face à la baie de Dieppe, sous le ciel normand.

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    1. People for ever à Saint-Tropez

    L’emplacement du cimetière marin de Saint Trop’, en contrebas de la citadelle, au bord du golfe de Saint-Tropez, a de quoi faire pâlir d’envie tous les bronzés de l’immobilier ! Les prix des concessions sont élevés et il reste très peu de place. Évidemment, quelques célébrités du show-biz ou du cinéma se sont installées ici ad vitam aeternam, comme Eddie Barclay, Roger Vadim ou Pierre Bachelet.

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    1. Avec Tino Rossi à Ajaccio

    Le cimetière marin d’Ajaccio se trouve sur la route des Sanguinaires, très fréquentée par les touristes, qui s’arrêtent volontiers sur la tombe du chanteur Tino Rossi (1907-1983). Ne cherchez-pas l’empereur, Napoléon est aux Invalides ! Sur les pentes de ce cimetière chic qui dévale doucement vers la Méditerranée, on retrouve les noms des grandes familles locales. Ici le parfumeur François Coty (1874-1934) côtoie une aristocrate anglaise, pionnière de l’archéologie en Corse, Dorothy Carrington (1910-2002).

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    1. Bonifacio, le cimetière marin le plus méridional de France

    C’est une ville dans la ville, à l’extrême pointe d’une de ces falaises vertigineuses qui font de Bonifacio un site unique au monde. Ce cimetière fait face à la Sardaigne. Les chapelles se serrent le long des rues comme des petites maisons mitoyennes. Leurs croix blanches se détachent sur un fond de mer et de ciel bleu intense.

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    1. Ciboure, un cimetière de pêcheurs basques

    Situé dans le quartier de Socoa à Ciboure, ce cimetière marin domine la baie de Saint-Jean-de-Luz. De nombreux pêcheurs sont enterrés ici, face au port, bercés sans fin par le clapotis des vagues et le va et vient des bateaux. Mais ce beau cimetière héberge aussi le romancier Pierre Benoît, décédé à Ciboure en 1962 dans sa villa Allegria

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    1. Douarnenez, un cimetière marin breton paisible

    Tourné vers l’océan, le cimetière marin de Tréboul à Douarnenez surplombe la plage Saint-Jean. C’est un havre de paix. De magnifiques cyprès veillent sur des défunts peu connus, mais on pourrait tirer de l’oubli un romancier américain, un sociétaire de la Comédie française ou la petite fille du fondateur de SOS Amitiés.

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    1. Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer

    C’est sans aucun doute le plus poignant des cimetières marins en France. S’y rendre est même un devoir à accomplir une fois dans sa vie. Plus d’un million de visiteurs viennent chaque année saluer la mémoire et le courage de ces jeunes soldats qui donnèrent leur vie pour un pays qu’ils ne connaissaient pas, au nom de la liberté. Toutes ces croix blanches identiques, alignées à perte de vue sur une pelouse vert tendre, invitent au recueillement. En contrebas, la plage baptisée « Omaha la sanglante » après le Débarquement de juin 1944. A l’horizon, la mer, insolemment bleue…

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    1. Les z’endormis de Saint-Paul à la Réunion

    Ce cimetière marin est un jardin luxuriant avec ses allées bordées de cocotiers et de frangipaniers en fleurs. Situé sur la route des Premiers Français, le cimetière marin de Saint-Paul honore le souvenir de marins disparus en mer. Des esclaves, le poète Leconte de Lisle (1818-1894) ou le pirate La Buse, « écumeur des mers du Sud », exécuté ici en 1730, figurent parmi les « z’endormis » face à l’océan Indien. Requiescant in pace.

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