Avignon In 2023 : Un festival super bobo, super maso !
Par Jean-Pierre Pélaez
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Par Jean-Pierre Pélaez
S'il est connu, il n'est donc pas reconnu. Le sectarisme est tel qu'il n'est même pas aidé de la plus petite subvention ou d'une aide matérielle minimum.
Mais maintenant vous ne pouvez plus ignorer que le bon gout et la virtuosité de l'esprit existent.
Alors ne vous privez pas de ces moments où le fond quelques fois acide (tout au moins pour ceux qui passent au tamis de l'observateur) le dispute à l'humour le plus hilarant.
L'auteur, Jean-Pierre Palaez
L'œuvre de Jean-Pierre Pélaez ne se déduit pas à ces trois ouvrages. Vous pouvez retrouver la bibliographie et commander sur son site en cliquant ICI
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SUR « LA TRILOGIE MOLIERE » *
LECTURE PUBLIQUE
AU THEATRE MUNICIPAL DE BEZIERS
24 Novembre 2022
« Si Molière était parmi nous… »
L’action de chacun des volets de cette Trilogie Molière se passe dans une ville différente. Le premier a pour cadre Montpellier, le second Paris, le troisième Marseille. Ainsi me suis-je promené en diverses endroits de notre pays, mais bien sûr, aucun des travers qui ont servi de sujets pour ces comédies, les mêmes que chez Molière, n’est spécifique de la région où elles se déroulent. Par contre, l’époque n’étant plus la même, les précieux, les hypocrites, ou ceux qui veulent soumettre les femmes sont bien différents de ceux de Molière, même si les vieux fonds intemporels de l’âme humaine restent identiques…
C’est en partant de ce constat que l’idée m’est venue du principe de cet ouvrage, qui est à la fois un jeu d’écriture et une provocation. La Trilogie Molière est subversive à deux titres, sur le fond et sur la forme : subversive par sa critique d’un certain théâtre officiel et de son formalisme, subversive par la satire qu’elle fait d’un certain nombre d’abus de pouvoirs et de conformismes, politiques, culturels et sociaux.
Dans le premier volet, Les Singes Savants, j’ai représenté les précieux d’aujourd’hui, ces pédants et ces snobs pleins de sottise et de prétention qui peuplent notre milieu culturel et dont le milieu théâtral est particulièrement pourvu. Dans le deuxième, Le Tartuffe Nouveau, j’ai voulu montrer ce que sont les hypocrites de notre temps et leurs dupes, comment ils fonctionnent, non plus en se référant à l’Eglise et à la morale chrétienne pour étaler leurs faux bons sentiments, mais en fréquentant assidument la nouvelle Eglise Médiatique. Dans le troisième, La Soumission des Femmes, j’aborde un problème qu’on croyait en voie d’extinction en France, celui des mariages forcés et de la domination des femmes par les hommes, mais que l’on voit revenir insidieusement, à travers le communautarisme et l’islamisation grandissante de notre pays.
Jeu d’écriture donc. En m’inscrivant, comme dans un autre de mes ouvrages, énormément joué depuis sa première parution, Le Barillet -Exercices de Théâtre-, dans la tradition littéraire de Raymond Queneau et de l’OULIPO, je me suis imposé une contrainte stricte, qui est le principe même de cette Trilogie, une sorte de jeu littéraire, consistant, par-delà le clin d’œil au modèle, à garder la structure de l’œuvre, le canevas en cinq actes, l’ordre des scènes et les alexandrins (des alexandrins plus fluides, souvent disloqués, n’appliquant systématiquement ni la diérèse, ni la césure à l’hémistiche) ; mais les situations, les personnages, les problèmes auxquels ils sont confrontés ne sont plus les mêmes, ils sont ceux d’aujourd’hui. Il s’agit d’inventer sur ce canevas une histoire actuelle, conduite par des hommes et des femmes de notre époque, d’écrire une pièce, à la manière de Molière, mais sur le monde contemporain.
En aucun cas cette Trilogie ne constitue un pastiche ou une réécriture. En même temps qu’un hommage à l’un de nos plus grands auteurs dramatiques classiques, dont elle reprend l’argument de trois des pièces majeures, transposées à notre époque, elle est une application à l’écriture dramatique d’un principe que j’ai inventé dans les années 90 avec Le Barillet puis avec Le Fantôme de la Cité Démocratie et que j’ai appelé la supra-modernité. Ce principe consiste à dépasser le vieux clivage classique/moderne, l’illusoire avant-gardisme formel, en détournant les différents styles dramatiques à des fins satiriques, burlesques ou autres, sur le monde contemporain, quelquefois même en les fusionnant pour donner naissance à une forme originale, supra-formelle. Utiliser la surprise de certaines rimes, le clin d’œil en forme de contrepoint à la langue classique pour parler de notre temps !
Mais par-delà le jeu sur l’écriture, cette Trilogie est fondamentalement subversive. Sur la forme d'abord, puisqu’elle s’attaque à ce conformisme actuel de certains metteurs en scène, dans leur rabâchage de Molière, lorsqu’ils prétendent parfois « moderniser » ses ouvrages! Mon intention -que le succès et la réponse enthousiaste du public ont confortée- était de montrer que la seule mise en scène ne peut prétendre à la « modernisation », à la « réactualisation » d’une œuvre. Le texte de Molière parle de son temps, et si la mise en scène parle du nôtre, on voit alors les deux avancer comme les rails d’un chemin de fer, sans jamais se rencontrer. Pire, quelquefois, la mise en scène vient même contrarier l’esprit de la pièce et ce que son auteur a voulu qu’elle soit.
Comment ne pas voir dès lors que toutes ces « modernisations » et autres « relectures » de Molière ou d’auteurs du Répertoire, ne peuvent vraiment fonctionner, pour la bonne raison que le texte reste lui-même ? Et, quoiqu’on fasse, il parle de son temps. Même lorsqu’il évoque des travers ou des caractères intemporels, son vocabulaire, ses expressions, ses références culturelles, politiques, sociales, sont celles de son époque et, dès lors, ces spectacles censés « réactualiser » -en fait destinées surtout à mettre en avant le travail de mise en scène, à se servir de l’œuvre au lieu de la servir- apparaissent comme des sortes de leçons plaquées sur la pièce elle-même. Si bien que le spectateur se demande ce qu’ils font l’un avec l’autre, et ne manque pas, le plus souvent , de trouver cela ridicule.
En vérité, si l’on veut moderniser une pièce classique, il n’y a qu’une seule façon de le faire : c’est de la réécrire. Mais alors -et c’est très bien ainsi- on crée véritablement une oeuvre nouvelle. Et n’est-ce pas précisément ce que firent Molière lorsque de l’Aulularia fabula (La Marmite) de Plaute il fit l’Avare, ou Giraudoux lorsque il écrivit Amphitryon, ou Jean Anouilh, quand il s’inspira de celle de Sophocle pour écrire une Antigone de son temps - et l’on pourrait multiplier les exemples ? C’est à dire qu’à partir d’une légende, d’un épisode de la mythologie, ou d’une simple histoire, inventés par nos anciens, on crée une œuvre moderne, contemporaine, qui parle véritablement de son temps, non d’une époque révolue. Moderniser Molière, lui faire écho aujourd’hui, c’est écrire une autre pièce, une pièce nouvelle.
Voyant tous ces « revisiteurs » prétendre « réactualiser » Molière, parce qu’ils plaquaient sur son texte une mise en scène dite « modernisante », je voulus il y a quelques années leur offrir une véritable réactualisation, c’est à dire par l’écriture… Pas une réécriture ou une adaptation : non, une véritable pièce, s’inspirant du sujet de Molière -comme les Classiques le faisaient avec les mythes ou les auteurs anciens- mais résolument contemporaine, originale ! Ainsi naquit ce que j’ai appelé La Trilogie Molière…
Sur le fond, cette Trilogie est née du désir de retrouver tout ce que le théâtre de Molière a pu avoir de subversif dans son temps. Car un autre paradoxe -et non des moindres !- est la manière dont ce rabâchage, même lorsqu’il est dit « modernisant », occulte de surcroit -au lieu de le mettre en lumière !- l’aspect tellement décapant de bon nombre de pièces du Répertoire, notamment celles de Molière, et, au lieu de leur redonner toutes leur force et leur sens originel, contribue à les aseptiser.
N’est-il pas étonnant en effet qu’un des auteurs les plus subversifs de notre Théâtre soit aussi l’un des plus joués dans les théâtres de la bien-pensance actuelle, et les lieux du ronron culturel ? Oui, l’auteur qui vit en son temps plusieurs de ses pièces interdites, notamment Le Tartuffe -interdit pendant cinq ans !-, l’homme de théâtre qui, sans la protection de Louis XIV, monarque absolu et donc au-dessus des coteries, n’aurait jamais pu accéder à la notoriété qui fut la sienne, détesté par les puissants, et par l’Eglise d’alors, se voit de nos jours adulé, glorifié, et mis à toutes les sauces par les Trissotins de la Culture officielle et les curés et Tartuffe de l’Eglise Médiatique.
C’est que jouer Molière ne dérange plus grand monde en France aujourd’hui. Les effets, les manières des travers en question ont changé. Qui connaît les précieux du XVIIème siècle ? Qui se préoccupe des faux-dévots, à supposer qu’ils existent encore -il reste déjà si peu de simples dévots et l’Eglise n’a plus de pouvoir-? On s’accorde donc à célébrer la beauté de la langue, l’efficacité dramatique, la justesse des caractères, on rit de Trissotin, on condamne les faux-dévots, les médecins ou les mariages forcés du temps de Molière, et tout le monde est content. Mais montrer les équivalents actuels de ces personnages, ces légions de Trissotin de notre milieu culturel, chasseurs de subventions publiques, toutes ces coteries prétentieuses pour qui, comme chez les Femmes Savantes, “nul n’aura de l’esprit hors eux et leurs amis “, railler le conformisme qu’ils nous servent ; montrer tous les Tartuffe qui peuplent le milieu politique, et nos grands médias, puisqu’ils ont un pied dans l’un, un pied dans l’autre, toutes ces bonnes âmes, ces grands donneurs de leçons, -spécialistes des postures et surtout imposteurs, dont les actes sont à l’opposé de ce qu’ils affectent d’être-, tous ces gens qui se gargarisent du mot de démocratie -le pouvoir du peuple (démos) !- mais qui méprisent tellement le peuple (populus) que la plus grande injure de leur vocabulaire est le mot “populiste”, bref ces mêmes pédants, ces mêmes hypocrites que Molière a ridiculisés, faire réapparaître aujourd’hui ce que fut cet auteur en son temps, s’en prendre aux pouvoirs et aux hypocrisies du nôtre, dire : “Voyez ce que Molière écrirait sur notre société, s’il vivait aujourd’hui !” Alors, la censure tombe, sous sa forme actuelle : le silence, faire comme si celui qui a cette audace n’existait pas…
Mais alors, à quoi servent les auteurs, les gens de théâtre, s’ils ne doivent déranger rien ni personne, à commencer par le catéchisme culturel cher aux esprits frileux et aux engagés conformes ? A quoi sert le Théâtre s’il doit rester un art de mollusques subventionnés, d’iconoclastes de salons, un élitisme auto-proclamé de bureaucrates culturels ?! A chaque époque, tout est à recommencer. Et la nôtre est une époque ou la tartufferie est devenue une véritable institution, la boite à outils indispensable des nouveaux carriéristes !
A la fin des années 90, voyant les dérives du théâtre public, et comment bon nombre de Trissotin se servaient de Molière pour leurs carrières et pour masquer -au lieu de les révéler- les travers de notre société, notamment les leurs, alors que cet auteur s’était tellement moqué de leurs homologues du XVIIème, l’idée me vint de faire le parallèle entre notre époque et la sienne ; en montrant les mêmes imposteurs aujourd’hui, rappeler le caractère subversif de ses pièces, retrouver aujourd’hui la même audace, le même esprit de comédie que Molière en son temps. En quelque sorte, imaginer ce qu’il aurait pu écrire, si Molière était parmi nous…
JEAN-PIERRE PELAEZ
Les Singes savants 2005 Editions Domens - Pézenas (Création Mirondela Dels Arts 2005 Mise en scène de Jean-Louis Sol)
Préface de Serge Begou
Le Tartuffe nouveau 2014 Editions L’Harmattan - Paris (Création Théâtre du Chêne Noir - Scène Permanente d’Avignon 2013 / Festival d’Avignon 2014 Mise en scène de Gérard Gélas)
Préface de Michel Maffesoli
Ouverture des portes dès 19h
Il y a 10 ans, le 23 juillet 2009, des avocats et magistrats du Tribunal de grande instance de Béziers interprétaient en l'église de la Madeleine, devant une salle comble, une pièce écrite et mise en scène par l'historien biterrois Robert Cavalié, "Le procès de Simon de Monfort", à l'occasion du 800ème anniversaire des événements liés à la Croisade contre les Albigeois.
Pièce originale qui traitait, non pas du sac de Béziers en 1209, dont on connait un des moments tragiques situé précisément à l'église de la Madeleine, mais des usurpations de terres commises par Simon de Monfort, pour les juristes un procès civil et non pénal.
Quelques jours auparavant le journal "L'Hérault de l'économie et des affaires" avait demandé à Henri Bec, qui pour l'occasion tenait le rôle du Procureur du Roi, une note sur cette partie de l'histoire de France qui a si profondément marqué notre Midi.
C'est ce texte que nous reproduisons.
Décidément, nos dirigeants perdent toute raison. Et cette déraison ne manque pas, comme le sectarisme ambiant nous y habitue, d’être sélective. C’est l’émotion, le trouble, le choc, le désordre des sentiments, en un mot le romantisme, qui remplacent désormais la simple réflexion.
La disparition d’un auteur connu et apprécié, d’un artiste célèbre et prisé, mettent la presse en émoi, qui, justement ce jour-là n’a rien d’autre à se mettre sous la caméra. Personne ne voulant être en reste, craignant de ne pas en « faire assez », chacun en rajoute d’heure en heure. C’est ainsi que cette effervescence non maîtrisée nous amène dans la cour des Invalides. Elle appelle deux observations :
- Pourquoi ce lieu, qui ne devrait être réservé qu’à nos gloires militaires (il était tout à fait adapté à la remise de la Grand-Croix de la Légion d’honneur à Hélie Denoix de Saint Marc) deviendrait-il celui où il faut maintenant célébrer le talent artistique ? L’Académie française eut été plus appropriée pour saluer Jean d’Ormesson, Paris ne manque pas de lieux de spectacle prestigieux pour rendre hommage à nos artistes.
Mais la cour des Invalides, avec un détachement des 3 armes, spahis, marins et aviateurs, le drapeau de la Garde républicaine et les plus hautes autorités de l’État et de l’armée française pour un chanteur, si talentueux soit-il, NON ! Pensons à nos soldats tombés par milliers sur les champs de bataille – alors que nous commémorons cette année la fin de la plus terrible des guerres – et à ceux qui, tous les jours risquent leur vie sur les différents théâtres d’opération, et pour lesquels nos responsables politiques marquent si peu d’égards. Qu’avait à voir Charles Aznavour avec le monde des armées ? Cette cérémonie n’était rien d’autre qu’inconvenante.
- En outre, pourquoi lui et pas les autres ? Pourquoi pas Johnny Halliday qui avait peut-être une aura supérieure auprès du public, et après … qui ? Était-ce pour permettre au Président de tenter une remontée de sa côte défaillante ou mettre en exergue une immigration réussie ?
D’autant que l’on ne peut que déplorer l’absence d’intérêt porté à la disparition récente d’artistes de très grands talents, comme Jean Piat qui a honoré sur les plus prestigieuses scènes françaises et internationales les grands textes de notre répertoire. C’eut été un hommage rendu au meilleur de notre civilisation et de notre culture, qu’il est vrai notre président se targue d'ignorer. Une cérémonie sur la place de la Comédie française n’aurait pas manqué de panache. A moins que le déploiement de tout ce faste soit interdit à ceux qui dérogent au politiquement correct ! Nous y reviendrons.
Nous publions pour aujourd'hui une analyse d'un des chefs d’œuvre de la production cinématographique qui doit beaucoup au talent flamboyant de Jean Piat.
Henri Bec
Par Pierre Builly
Les rois maudits de Claude Barma (1972)
Somptueux
Plus de 1500 pages dans l'édition Omnibus ; plus de dix heures de télévision découpées en six épisodes diffusés entre décembre 1972 et janvier 1973. Du lourd, du solide, de l'abondant. Je ne connais pourtant personne qui ayant commencé à tourner les pages du Roi de fer, premier volume de la série, se soit arrêté en route ; et je ne crois pas que beaucoup de téléspectateurs qui, aux temps anciens où la petite lucarne avait des ambitions, aient décroché de l'histoire fastueuse adaptée du roman de Maurice Druon (photo) par Marcel Jullian, mise en images par Claude Barma.
C'est touffu, pourtant, et c'est dense, et c'est ancien. Même en 1972, où l'on était considérablement moins ignare qu'aujourd'hui, ces histoires qui se passent au début du tragique 14ème siècle paraissaient bien anciennes. La succession de Philippe IV le Bel, les intrigues de cour, les querelles de succession, les destinées des États, tout cela pouvait paraître bien singulier et lointain. À l’inverse, il est vrai que la malédiction des Templiers, les orgies de la Tour de Nesle, l'homosexualité du roi Édouard II d'Angleterre donnaient une touche assez excitante à cette période de l'Histoire de France.
N'empêche que ça a dû être drôlement difficile de condenser une myriade d'aventures, dont quelques unes sont inventées ou reprennent des légendes mystificatrices et un exposé très honnête et très intelligent des grands enjeux et des grandes orientations qui ont conduit à la Guerre de Cent ans mais surtout, et au delà, à présenter la constitution de l'État moderne.
Le parti a été pris, à juste titre, de ne pas dépenser de sous dans des séquences de foule ou de bataille et de concentrer les moyens, importants mais nullement démesurés, sur la richesse de l'interprétation. Dès lors, les scènes sont stylisées, épurées, dénudées, les décors ne sont qu'un simple fond et les personnages s'adressent aux spectateurs ou alors une voix off (celle de Jean Desailly) intervient dès qu'il s'agit d'expliquer un point un peu complexe ou de resituer l'action dans le contexte.
Cette apparente théâtralisation donne, en fait, beaucoup de rythme à la série : elle permet les ellipses narratives, va au plus juste et au plus concis de l'intrigue, montre les caractères dans leur nudité. Et, pour autant, elle ne cache rien des replis de ces récits de bruit et de fureur, assassinats, empoisonnements, étranglements, jeux tragiques du pouvoir et de la trahison.
Philippe le Bel, à qui Georges Marchal prête sa parfaite stature, est un des plus grands Rois de notre France, qui en compta beaucoup. Si l'esprit national est sans doute né avec son arrière-arrière grand père Philippe Auguste et la victoire de Bouvines en 1214, c'est sous son règne que se sont établies les fondations de l'État moderne et que, avec l'aide des grands serviteurs de la Couronne, Nogaret, Marigny, Châtillon, les féodalités ont commencé à être pliées et soumises. Tout cela n'est naturellement pas allé sans une certaine vigueur dans l'action. Et puis ces temps étaient rudes...
Une figure superbe et catastrophique domine Les rois maudits : celle de Jean Piat, immense acteur de théâtre (photo en tête) qui s'incorpore le rôle de Robert d'Artois jouisseur, buveur, ripailleur, coureur de jupons et d'aventures dont, pour notre plus grand malheur les tentatives pour récupérer la province d'Artois, dont il a été frustré, conduiront à la Guerre entre France et Angleterre. Mais toute la distribution, qui s’appuie sur de fortes personnalités issues de la Comédie française est remarquable.
En premier lieu Louis Seigner (photo 1), papelard, subtil, redoutable banquier siennois, Geneviève Casile (photo 2), glacialement belle reine Isabelle délaissée par son mari sodomite et devenue la cruauté même, Hélène Duc, hautaine Mahaut (photo 3), tante et ennemie jurée de son neveu Robert. Et quelques autres, qui ne sont pas des moindres : Catherine Rouvel, sataniste empoisonneuse, Muriel Baptiste, la reine débauchée de la tour de Nesle, Henri Virlojeux, subtil pape Jean XXII...
La télévision française d'aujourd'hui donne à voir des adaptations, peut-être de qualité, de l'histoire des Borgia ou des Tudor, amples elles aussi de crimes, de sang et de sexe. Qu'est-ce qui l'empêcherait de montrer aux spectateurs décérébrés du siècle la naissance de notre pays ?
On peut bien dire que le poignard et le poison étaient monnaie courante sous nos Capétiens. Mais regardez leur œuvre : c'est la France.
Article tiré du blog "Lafautearousseau"
Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-14364-4 • 26 mars 2018 • 210 pages
EAN13 : 9782343143644
Deux pages d'extrait. Cliquez ci-dessous
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Le samedi 27 janvier 2018 à 18 h 00
Colonie espagnole
1, rue vieille citadelle, 34500 BEZIERS
Soirée organisée par l'association AEDE
Musique traditionnelle d'Espagne et d'Amérique du sud
Une chanteuse, un guitariste et un accordéoniste
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