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Macron à Las Vegas : des e-mails gênants pour Muriel Pénicaud

 

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Selon le "JDD", la ministre du Travail avait été mise au courant en amont des problèmes financiers liés à la soirée organisée pour Emmanuel Macron à Las Vegas en 2016.

« L'opération Las Vegas » était sur les rails depuis le 29 octobre 2015. Et, selon les révélations du JDD daté du 2 juillet, plusieurs e-mails pourraient impliquer l'actuelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui aurait été mise au courant en amont de possibles soucis budgétaires. Dans un courrier daté du 11 décembre 2015, Fabienne Bothy-Chesneau, alors directrice de la communication de Business France, organisme dirigé à l'époque par la ministre, écrit que cette dernière a été « briefée » par l'équipe de communication en amont sur les problèmes financiers liés à l'organisation de la soirée à Las Vegas en l'honneur d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, lors du CES 2016 à Las Vegas. Une grand-messe mondiale réunissant des entreprises américaines et françaises du secteur des hautes technologies. La ministre n'aurait cependant pas agi en conséquence. « Elle gérera aussi quand la CdesC [Cour des comptes, NDLR] demandera des comptes à BF [Business France, NDLR], ce ne sera pas faute d'avoir dit et redit », poursuit Fabienne Bothy-Chesneau dans son courrier électronique.

L'événement, qui a eu lieu le 6 janvier 2016, a coûté 289 000 en fonds publics, qui ont été versés à l'agence Havas, et 45 000 euros de frais d'hôtel, un montant revu à la baisse après qu'a été saisie l'Inspection générale des finances. Une enquête judiciaire, ouverte par le parquet de Paris pour favoritisme, suspecte Business France, organisme public, de ne pas avoir organisé de mise en concurrence. Muriel Pénicaud évoquait, selon un article de la semaine dernière, une « erreur de procédure dans un marché public » qui l'avait conduite, en mars 2016, à demander un audit indépendant sur l'affaire.

Des pressions de la part du cabinet de Macron ?

Selon les révélations du JDD cependant, Business France a davantage servi d'intermédiaire dans une opération lancée par le cabinet d'Emmanuel Macron. En octobre 2015 donc, le correspondant de Bercy à l'ambassade de France à Washington, Yves-Laurent Mahé, sollicite la directrice du CES. Il lui indique notamment qu'Emmanuel Macron se rendra sur place et, un peu plus tard, que Business France a été chargé d'organiser une soirée pour le ministre. Au départ, le CES propose de mettre à la disposition de la délégation une salle gratuitement, mais, devant un nombre grandissant d'invités, un budget doit être mis en place.

Une opération qui nécessite donc la sélection d'une agence de communication via un appel d'offres, ainsi qu'un cahier des charges afin de respecter les impératifs légaux, notamment en termes de financement. Plusieurs e-mails de Fabienne Bothy-Chesneau évoquent des pressions de la part du cabinet d'Emmanuel Macron à Bercy afin de faire avancer le dossier vite, indique le JDD. Au final, l'agence Havas, après plusieurs devis et plusieurs échanges, est choisie pour assurer l'organisation de la soirée américaine, mais sans être passée par un appel d'offres. À ce stade, les estimations de coûts de la soirée dépassent déjà les seuils légaux d'une mise en concurrence, précise l'hebdomadaire.

Pourtant, un consultant de Business France, Philippe Heymann, spécialisé sur les questions de coûts et interrogé par le JDD, précise qu'en décembre 2015 il avait déjà alerté sa directrice de communication que « 350 000 euros pour une soirée, ce qui était l'enveloppe globale, cela [lui] paraissait très cher ». Le 28 juin, Libération affirmait que Muriel Pénicaud avait « validé » certaines des dépenses relatives à l'organisation de la soirée. La ministre s'était défendue en affirmant que c'était elle qui avait alerté le conseil d'administration et déclenché un audit pour enquêter sur d'éventuelles irrégularités. Qualifiant par la même occasion de « blague » les accusations selon lesquelles elle avait cherché à étouffer l'affaire.

Par 6Medias

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