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Arènes sanglantes

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Dans la patrie de sainte Quitterie à Aire-sur-Adour, les fêtes taurines accueillaient ses matadors : le Basque Ivan Fandiño, en compagnie de Juan Del Alamo et du Landais Thomas Dufau. Au cours d’une passe à la cape, Fandiño a glissé et a été encorné par le toro qu’il affrontait. Transporté en urgence à l’hôpital de Mont-de-Marsan, le torero âgé de 36 ans, n’a pu survivre à ses blessures et est décédé le samedi 17 juin.

Connu pour son courage, il avait débuté sa carrière en 2005, dans les arènes de Bilbao, sous le parrainage d’El Juli. Cette « alternative » avait été confirmée en 2009 à Madrid avec Antonio Ferreira comme parrain et Morenito de Aranda comme témoin.

Le 23 juin, sur une station de radio du service public, cet accident mortel a réjoui un pseudo-humoriste qui a poussé la chansonnette en se moquant de la victime avec des termes retenus comme appartenant au répertoire de la chanson festive dont on appréciera la vulgarité vipérine : « Tu t’es bien fait encorné, fallait pas faire le kéké » « gicle, gicle tes boyaux », « le sang en gaspacho », « brochette espagnola », « petites couilles en tapas »… On en passe et des meilleures…

Au cours de la corrida du 15 août à Bayonne, un jeune homme s’est lancé dans l’arène et a soulevé son tee-shirt dévoilant un énorme tatouage sur son dos dont le message était destiné au président de la République afin qu’il supprime les corridas. Il a été ceinturé puis évacué vigoureusement par les peones et conduit manu militari dans les locaux de la Police. Ne partageant en aucune façon les convictions et l’action de ce jeune homme à l’encontre de l’art taurin, je ne peux toutefois que reconnaître du courage dans sa détermination et son geste.

On peut estimer ses adversaires mais pas un clown radiophonique qui ne prend aucun risque et mériterait la prison pour médiocrité

 

Bruno Stéphane-Chambon

Chroniqueur théâtre

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