Ce n'est pas notre habitude de diffuser cette publication en milieu de semaine, au surplus avec un seul article. L'incident nous a cependant paru suffisamment significatif pour ne pas tarder à vous en faire part.
C'est le 29 mars 2015 que se sont tenues les élections cantonales. Dans l'Hérault les résultats ont configuré l'assemblée départementale en quatre groupes bien distincts ainsi dénommés :
- Groupe majoritaire gauche républicaine : 28 conseillers. Il s'agit ni plus ni moins que le groupe du Parti Socialiste.
- Groupe Hérault citoyen : 8 conseillers revendiquant un positionnement à gauche. On pourrait le nommer "Groupe Sorel" du nom du maire de Montpellier auquel ces conseillers se rattachent directement. On connait les querelles qui opposent de manière récurrente d'une part le PS et Kléber Mesquida, le président du département et d'autre part Philippe Sorel, l'actuel maire de Montpellier, querelles qui ont amené ce dernier à présenter une liste municipale "dissidente" en 2014. Depuis ces conseillers se sont rapprochés de La République en Marche.
- Union de la Droite et du Centre, (8 conseillers) composée de LR et d'UDI.
- Notre groupe Défendre l'Hérault : 6 conseillers en majorité sans étiquettes, soutenus par le FN, Debout la France, le Rassemblement Bleu Marine, le maire de Béziers …
Nos lecteurs savent le sort qui nous est réservé depuis le début, mis à l'écart de toute responsabilité, empêchés de pouvoir recourir à un assistant malgré nos demandes réitérées et le vote unanime de l'assemblée pour son financement, refus de toute permanence dans la quasi-totalité des villages de nos cantons, refus de nous convier à la plupart des manifestations, sans compter les déclarations insultantes qui dépassent souvent l'acceptable !
En revanche le groupe majoritaire et le groupe Sorel n'ont pas manqué, dès le début du mandat, de se répartir les sièges dans les différentes instances départementales (plus de 300). Nous en avions demandé 14, en vain.
La situation est ainsi restée figée depuis trois ans et semblait devoir perdurer.
C'était sans compter sur les capacités de cabriole et de revirement des Républicains et autres élus dits de droite.
Tout a commencé le 14 février dernier à l’issue des trois jours marathons consacrés au budget : fidèle à sa position, notre groupe s’est abstenu sur le vote global. Nous votons en effet certaines délibérations et d’autres non. Il ne serait pas très cohérent de voter NON pour le tout, lorsque en fin de cession intervient le vote général sur le budget. Depuis le début du mandat, la Gauche républicaine et le groupe Sorel votaient le budget et L'Union de la droite s’abstenait.
Renversement de situation en 2018 : le groupe Sorel s’est abstenu sur le budget et le groupe LR-UDI l’a voté (!) à l’exception d’un de leur membre dont nous devons relever le courage.
Nos lecteurs savent également que le président du département, autocrate impénitent, ne supporte ni la contradiction que nous lui opposons souvent, ni la moindre contestation émanant de ses affidés. En l’espèce le crime de lèse-majesté était consommé. Ceux qu'il avait mis en place dans la structure départementale avaient osé le défier !
La réaction ne s’est donc pas faite attendre : lors de l’assemblée du 25 juin tous les membres du groupe Sorel ont été démis de leur mandat de représentation et remplacés … devinez … par les représentants LR-UDI qui ont accepté avec un enthousiasme non dissimulé.
Dans un raccourci incongru dont il a le secret, le président a estimé qu'il y avait désormais dans l'hémicycle deux groupes extrémistes. Nous avons été ravis de ne plus être seuls et honorés d'être rejoints par les représentants du maire de Montpellier !
Nous le savions tous, nous le disions depuis longtemps et nous avons aujourd’hui la démonstration concrète et désormais incontestable de la collusion de la pseudo gauche et de la pseudo droite.
Cette information a été, bien sûr, remisée dans les tiroirs de la honte, comme l’est systématiquement tout ce qui pourrait ouvrir les yeux de nos concitoyens sur les misérables manœuvres de nos politiciens, plus préoccupés de leurs prébendes que du bien commun. Ce n’est pas Midi Libre qui se risquerait à informer nos concitoyens de la réalité du vice inhérent au système ! Il s'agit pourtant d'un événement important qui bouleverse les rapports de l'assemblée départementale. Comment les électeurs trompés de la "droite" vont-ils qualifier l'attitude de ceux qu'ils n'avaient certainement pas élus pour appliquer une politique de gauche, avec tout ce que cela comporte de subventions "culturelles", d'aides au migrants, ou d'aides à des associations triées sur le volet ...
Ceux qui auraient pu un moment se sentir appâtés par les propos d’un Wauquiez sur les graves sujets du moment, comme beaucoup l’ont été, en leur temps, par ceux de Sarkozy, savent désormais que la totale connivence, la misérable complicité est réalisée. Elle ne se cache même plus.
Au département de l'Hérault, il sera intéressant d’examiner le travail commun et le "vivre ensemble" de ceux qui se nomment la gauche républicaine et l'union de la droite. Peut-être vont-ils former un nouveau groupe qu'ils pourraient dénommer la gauche droitisée ou la droite gauchisée ou plus simplement l'Union de la droite et de la gauche (l'UDG !) Nous faisons confiance à leur imagination débordante en la matière.
Toutefois, l'opportunité de cet incident n'échappera à personne. Il vient à point nommé se glisser dans les vagues européennes successives que nous connaissons depuis plusieurs semaines et qui donnent désormais la priorité à la défense et la protection des identités nationales. Nous savons que nous ne pouvons pas compter sur ceux qui sont actuellement aux manettes pour une représentation ferme et constante de ces intérêts fondamentaux. Il est fort probable que les prochaines élections européennes donnent l’opportunité au peuple français de faire connaître son point de vue !
Henri Bec