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Migrants

  • Lui aussi est à géométrie variable - Mais ce n'est pas la première fois qu'il dit la même chose

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    Manuel Valls : « La France ne peut plus accueillir d’immigrés »

    L’ancien Premier ministre a répondu à quelques questions du Point. Extraits.

    Mitterrand disait en matière d’immigration qu’un « seuil de tolérance » avait été franchi. Le pensez-vous également s’agissant de notre époque ?

    Soyons francs : notre échec à intégrer et à assimiler – ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas de réussites – est évident. Cette réalité nous explose au visage depuis des années. Nous subissons un détournement du droit d’asile, une hausse de l’immigration familiale, une homogénéité des zones d’origine, une concentration géographique des populations immigrées pauvres qui ne peut conduire qu’à renforcer des ghettos gangrenés par la violence et le trafic. Il faut une autre politique de peuplement, avec pas plus de 40 % de logements sociaux dans les villes et pas plus de 30 % d’étrangers dans un quartier. Par ailleurs, nous n’avons pas besoin d’immigration économique…

    Même en considérant les emplois non pourvus et le vieillissement de la population ?

    Alors, il faudra des quotas très ponctuels dans des secteurs qui ont du mal à recruter, avec des règles simples. Il faut également une plus grande fermeté aux frontières de l’Europe pour dire vraiment stop à l’immigration illégale.

    Vous parleriez d’« immigration zéro » ?

    C’est un slogan. Il y aura toujours des flux migratoires que nous devons maîtriser et choisir. Mais nous devons privilégier l’assimilation et la reconstruction des quartiers populaires. Et l’Europe doit investir massivement en Afrique, dont la population aura doublé en 2050.

    Vous avez été ministre de l’Intérieur. Vous n’ignorez pas la complexité de la maîtrise des flux migratoires…

    Évidemment, et personne ne peut rester indifférent aux drames qui se produisent en Méditerranée. Mais il faut sortir du discours général sur « une politique ferme mais humaine ». La France ne peut plus accueillir d’immigrés. Et, si le cadre européen ne le permet pas, il faudra reprendre des éléments de notre souveraineté.

  • Sondage IFOP : 57 % des jeunes musulmans préfèrent la charia aux lois de la République

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    Gauthier Nicolas-2.pngÀ propos des rapports de plus en plus conflictuels entre certains Français musulmans et le reste de la communauté nationale, Michel Houellebecq, affirmait, dans Valeurs actuelles, en novembre 2017 : « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. » On a déjà lu plus saugrenu.

    Dans un registre moins calotin, le Comité Laïcité République vient de commander un sondage à l’IFOP sur le même sujet. Pour Jean-Pierre Sakoun, président du CLR, les résultats n’ont rien de réjouissant, 57 % des jeunes musulmans estimant que la charia est plus importante que la loi de la République, soit 10 % de plus qu’en 2016. Plus rassurant, 88 % des sondés se « déclarent attachés à la loi de 1905 qui garantit le libre exercice des cultes et impose le principe selon lequel l’État ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ».

    Bref, si tout le monde est pour la laïcité en tant que contenant, personne ne tombe véritablement d’accord sur son contenu. D’ailleurs, soyons honnêtes, ce reproche pourrait également être fait aux catholiques, ce qu’Alain de Benoist rappelait récemment en ces colonnes : « Pour les chrétiens, qui placent la “loi naturelle” au-dessus de la loi civile, l’avortement ne saurait être légitime au seul motif qu’il est devenu légal. »

    On objectera encore que le terme de « charia » est souvent synonyme de lapidation et de mains coupées… Or, il s’agit d’un tout : des règles sociales, cultuelles et relationnelles selon la loi de Dieu.  Elles sont susceptibles de varier d’une société à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un contexte historico-politique à l’autre ; la charia, loin d’être gravée dans le marbre, est donc évolutive par essence.

    Cette confusion transparaît d’ailleurs dans les commentaires que Jean-Pierre Sakoun, interrogé par Le Point, tire de ces 88 % de Français attachés à cette même laïcité : « Cela signifie qu’un siècle et demi après le travail entamé en 1880, les catholiques, qui n’étaient franchement pas favorables à la laïcité, ont compris la nécessité de la laïcité comme fondement de la paix sociale. »

    Voilà qui appelle au moins deux remarques.

    La première, c’est que la loi de 1905 était une loi, non point de « paix sociale », mais de guerre contre le catholicisme et que, si elle a fini par entrer dans les mœurs, ce fut plus par coercition que franche adhésion.

    La seconde, c’est que les catholiques alors concernés par cette loi étaient des Français de souche ancestrale et qui, par nombre d’aspects, partageaient la même culture que leurs adversaires laïcs. Ce qui n’est évidemment pas le cas des musulmans, Français de jeune branche et souvent pétris d’une culture extra-européenne.

    Il est vrai que de par sa nature même – il a été fondé en 1991, à l’initiative du Grand Orient de France –, le CLR est susceptible de ne pas être totalement objectif en matière religieuse. Ce qui l’empêche peut-être de faire le lien entre désaffection des jeunes musulmans vis-à-vis des lois de la République et promulgation concomitante des lois de cette même République. Mariage homosexuel, par exemple, ou encore prolongement du délai légal de l’avortement à quatorze semaines – en attendant de le faire passer à neuf mois ? –, toutes avancées sociétales qui ne sont sûrement pas pour rien dans l’aggravation de ce désamour.

    Les grands prêtres de la laïcité auraient sûrement beaucoup à gagner à lire Michel Houellebecq.

    Nicolas Gauthier

  • Ramadan 2020, ou l’an I de la charia en France

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    Cela fait des années que nous voyons venir la chose, des années que nous l’annonçons, mettons en garde les populations. Et voilà que les prophéties des oiseaux de malheur et des vilains racistes et islamophobes que nous sommes deviennent réalité. La France est en passe de devenir, sous nos yeux, un califat islamique, le ramadan de cette année si particulière le révèle au grand jour. La preuve ? À Marseille, le préfet vient de concéder officiellement aux musulmans des assouplissements aux règles du confinement pendant le ramadan. Dans le Calvados, des policiers ont révélé une note confidentielle de la préfecture leur intimant de n’intervenir dans les quartiers islamisés qu’en cas d’atteintes graves aux personnes ou aux biens. Et les mêmes policiers de supputer que le Calvados pourrait ne pas être le seul département concerné par ce type de directive. Qu’est-ce que tout cela signifie concrètement ? Si demain des personnes attrapent le Coronavirus à Marseille, la cause pourrait en être les dérogations accordées à l’islam. Merci, Monsieur le préfet, merci Messieurs Macron et Castaner.

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    Dans le Calvados, les braves gens qui supportent déjà le confinement, les amendes pour oubli d’attestation, ou pour des paniers de courses pas assez remplis, devront également endurer les tapages nocturnes des fidèles, l’agitation au bas de leur immeuble, les actes de vandalisme jugés mineurs sur leur véhicule ou leur logement, ou toutes autres nuisances. Si vous êtes dans ce cas, inutile d’appeler le 17, ni le 22 à Asnières, personne ne viendra : on vous dira de mettre des boules Quies, et de prendre votre mal en patience, c’est monsieur le préfet qui l’ordonne. Les forces de l’ordre sont mobilisées pour cerner la mémé qui promène son chien, ou encore les plagistes ou les randonneurs de haute montagne poursuivis par des hélicos : aux grands maux les grands remèdes… Ou mieux encore, les quinze fidèles qui assistaient à une messe en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnay, qui ont suscité l’ire du gouvernement et des médias. Mais pas les musulmans qui fêtent ramadan dans le bruit et ne respectent pas le voisinage.

    Après l’affaire Mila, cette jeune lesbienne menacée de mort sur les réseaux sociaux pour avoir blasphémé, puis ensuite vertement tancée par mesdames Belloubet et Royal en personne, abandonnée à son sort par la gauche et les associations LGBT, le ramadan 2020 marque donc l’an I de la soumission officielle de la République à l’islam.

    L’islam a acquis un statut spécial dans notre république soi-disant laïque, neutre, mais qui en réalité se couche devant plus fort qu’elle : les lois de la République, qui exigent de respecter le confinement, la tranquillité du voisinage, l’intégrité des biens et des personnes, doivent s’incliner devant la tradition du ramadan. C’est la première fois que c’est exprimé officiellement par des représentants de l’État. Et avec effusion en plus : Castaner a exprimé ses vœux sincères de bon ramadan à tous nos compatriotes musulmans, après avoir ignoré superbement les fêtes de Pâques. La soumission dans la joie et la bonne humeur, en quelques sorte…

    Olivier Piacentini

    Riposte laïque

  • Attentat de la préfecture de police : souvenons-nous des promesses de l’État islamique

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    Le profil de l’assassin de la préfecture de police de Paris s'est précisé malgré les tentatives classiques de le faire passer pour un déséquilibré : islam radical, accointances avec une organisation terroriste, opération préméditée. L’assassinat est désormais un attentat. Le terroriste une taupe ?

    Souvenons-nous des promesses de l’État islamique. C’était encore l’époque où on l’appelait par son nom : État islamique en Irak et au Levant. Ce n’était pas encore le Califat, et on n’utilisait pas encore l’acronyme arabe de Daech pour rendre moins évident à l’oreille française son caractère religieux et prophétique. À cette époque, l’État islamique inondait Twitter, Facebook et YouTube de ses clips de propagande, de ses visuels imitant les jeux vidéo, de ses citations coraniques et des numéros de sa revue, Dabiq, qui a, depuis, changé de titre et de format.

    Alors qu’il consolidait ses conquêtes en Irak et en Syrie, l’État islamique avait un slogan principal : « Dawlat-al-Islam baqiya ! » ou, plus simplement, « Baqiya ! » (« L’État islamique restera ! »). Il avait un slogan secondaire abondamment relayé sur les réseaux sociaux : « We are coming, o Rome! » Il promettait l’accomplissement de la prophétie sunnite selon laquelle les cavaliers aux étendards noirs prendraient le Levant et soumettraient la capitale de la chrétienté, établissant la domination de l’islam sur le monde.

    Mais pour conquérir Rome, il faut d’abord passer sur le corps de la France, protectrice de la papauté depuis le règne de Pépin le Bref et considérée comme telle par l’État islamique. Le numéro 15 de Dabiq, publié à la suite des attentats de Paris en 2015, illustrait son dossier « Pourquoi nous vous haïssons » par une photographie de la messe traditionnelle ad orientem.

    Attentats des marchés de Noël, attentat de Charlie Hebdo, attentats de Paris, attentat de Nice, attentat des Champs-Élysées… L’État islamique l’a promis, l’État islamique l’a fait. L’État islamique avait appelé ses fidèles à tuer les Français partout, tout le temps, au couteau, par le poison, sous les roues des voitures… et les égorgements, renommés « coups de couteau à la gorge », partout ont fleuri.

    À cette époque, l’État islamique avait aussi promis de déstabiliser l’Europe en la submergeant sous une vague de millions de réfugiés, parmi lesquels ses fidèles se cacheraient comme des loups au milieu du troupeau. L’État islamique l’a promis, l’État islamique l’a fait.

    L’État islamique a été fondé par d’anciens cadres des renseignements irakiens qui ont mis leurs compétences au service de cette organisation. Pour faire tomber la Syrie, ils avaient placé ou retourné des hommes dans chaque ville et chaque village. Au moment opportun, ceux-ci avaient su indiquer sur qui s’appuyer, qui arrêter, qui exécuter.

    Le terroriste de la préfecture de police de Paris avait accès, par son accréditation secret défense, à des données sensibles du renseignement antiterroriste. On ne sait pas encore s’il a prêté allégeance à l’État islamique, s’il a été retourné pour devenir une source de renseignement… Étant donné le profil des fondateurs de cette organisation, c’est possible et il pourrait ne pas être le seul.

    Souvenons-nous que l’État islamique tient ses promesses. Sous-estimer un ennemi peut faire du bien au moral, mais cela ne fait pas gagner la guerre.

  • Intolérable... mais toléré !

    Elle aurait pu commencer par apprendre le français !

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    Cette photo doit rester sans commentaire. Elle illustre l'abandon, par nos gouvernements successifs, de la terre de France aux envahisseurs venus d'ailleurs. Il serait peut-être temps de réagir au lieu de passer son temps dans de stériles querelles politiciennes. Le système en est-il capable ?

  • L’immigration, enjeu électoral

    Emmanuel Macron et Giuseppe Conte le nouveau Premier ministre de l’Italie.

     

    Par Hilaire de Crémiers. 

    Macron a décidé de mettre l’immigration au coeur de l’actualité politique. Non sans dessein électoraliste.

    La France est envahie. Ce n’est pas être « lepéniste », ce n’est pas être « fasciste », « populiste », « nationaliste », de droite ringarde, d’extrême droite – que sais-je, tant ces mots du langage officiel semblent recouvrir d’amas d’horreurs ! – que de dire tout simplement que la France est submergée par l’immigration.

    L’immigration quelle qu’elle soit ! Sans qu’il soit nécessaire de la préciser par qualificatifs interposés. Contrôlée, incontrôlée, légale, illégale, politique, économique, qu’importent ces distinctions de politiciens, elles n’ont plus de sens devant la réalité invérifiable et ingérable des flux migratoires. Il entre en France chaque année – d’après les estimations les plus fiables, mais impossibles à établir scientifiquement – et ce, en dépit de toutes les dénégations, l’équivalent d’une très grande agglomération, voire de plusieurs.

    Tout additionné et qui ne l’est jamais dans aucune statistique officielle où la dispersion des chiffres crée l’illusion, il faut compter annuellement par centaines de milliers les étrangers qui s’installent en France de manière définitive ou quasi définitive ou même transitoire, sans qu’on sache vraiment – le prétendu solde migratoire n’étant qu’une notion, elle aussi, illusoire – légalement ou illégalement, malgré les boniments que débitent les discours lénifiants qui s’appuient sur de pseudo-chiffres dont les vrais experts, comme Michèle Tribalat, ont montré l’inanité.

    La question qui importune

    Cette submersion, toute personne qui se promène un tant soit peu dans les grandes villes, dans les banlieues, dans les gares, les ports, les aéroports, qui emprunte les transports en commun, la constate. De visu, de auditu ou pour parler comme jadis Chirac, notre président défunt, du temps où il osa aborder la question pour motif électoral, de odore. Il n’est même pas besoin d’aligner des chiffres ; c’est de l’ordre de l’évidence. En tous les cas, pour tous les braves Français – de souche comme on dit ou même d’origine plus récente mais assimilés ou désireux de s’assimiler – qui vivent dans l’ordinaire du quotidien.

    Bien sûr, cette réalité prégnante est épargnée aux privilégiés qui vivent dans les périmètres d’or de la République bourgeoise, organisée, prébendée. Où les palais, les bâtiments et les trottoirs sont impeccables, où les gardes républicains saluent respectueusement, où les chauffeurs stylés attendent au bas des perrons devant les berlines rutilantes, où les portes sont ouvertes par les huissiers, où les restaurants sont sympathiques et de bonne cuisine nationale, comme, pour parler franchement, les toilettes d’une propreté aussi rigoureuse que confortable, où la poste et tous les services publics fonctionnent sans problème, où tout est disposé pour l’agrément de ceux qui jouissent de tels espaces à l’abri de toute intrusion dérangeante et de tout danger extérieur, où le souci financier n’existe pas, ni celui des retraites qui peuvent se cumuler sans travail effectif correspondant, où le discours, l’agitation, la combinaison politiques tiennent lieu d’activités rétribuées qui n’exigent que l’habileté d’échapper aux hourvaris journalistiques, sauf, bien sûr, ceux qui seraient calculés, où, finalement, les excès ne sont que de quelques gros homards et de quelques bonnes bouteilles qu’une main malveillante a su prendre en photo.

    Pour le reste, vous êtes là et vous disposez de la vie et de la mort des gens, de leur univers moral et mental, de leur éducation dès le sein maternel, de leur famille, de leur filiation – c’est ce qui se joue en ce moment –, de leur naissance, bientôt de leur gestation, mais aussi bien de leur agonie, de leurs gènes, de leur être physique, psychologique, social, politique, économique, de leur patrimoine, de leur retraite… Vous réglez tout ; une petite voix de ministresse tranche avec autorité de ce que la République pense et définit ; sous ses auspices, vous êtes le souverain législateur qui édicte le bien et le mal, la norme éthique et politique qui est érigée en absolu légal et en vérité métaphysique.

    Vous dirigez le pays ; vous fixez son budget avec l’argent anonyme du contribuable ; vous faites semblant d’affecter des sommes sur des postes prévus d’avance ; les contrôles ne s’effectueront qu’a posteriori et ne serviront pratiquement à rien.

    Vous ne sortez de cet univers que pour de prétendues enquêtes ou des travaux de commission dont les effets s’évanouissent dès qu’il s’agit de mettre fin à des scandales. Vous ne connaissez la situation des populations que par des récriminations violentes ou par des incursions rapides, plus ou moins furtives, ultra-protégées, sinon mises en scène pour les caméras, et de toute façon inefficaces quant aux résultats.

    Vous vous exaltez de l’ivresse du pouvoir. Le pays est à vous et ce pays est la France. Pensez donc ! Pas de mandat impératif ; le programme est celui que vous concoctez ; vous êtes la nation souveraine. Et, cependant, vous êtes aux ordres du parti ; vous dépendez d’instances, voire directe ment d’un président, qui ne croient plus en la souveraineté de la France – c’est dit et redit – et qui s’imaginent régler les problèmes en les traitant à des niveaux supranationaux où tout est flou, truqué, contestable et contesté.

    L’immigration, question de pouvoir

    Voilà la pure folie. Le tableau brossé à la hâte mais véridique manifeste l’abîme d’incompréhension qui sépare le petit monde dit dirigeant où toutes les ambitions veulent s’agréger, et le peuple français dans les angoisses de sa vie quotidienne. Tout cela a été dit, archi-dit, mais sans envisager les conclusions politiques de telles analyses. Nous en sommes là et la prochaine crise risque de mettre en évidence la perversité du système. Chacun cherche à s’en emparer sans jamais dénoncer le vice du mécanisme.

    Macron a assez de finesse pour saisir les enjeux que les prochaines échéances électorales réactualiseront, dans l’idée que la présidentielle de 2022 doit être la réédition de celle de 2017. C’est facile à concevoir ! Élimination successive de la gauche et de la droite : reste à rafler la mise au Rassemblement National. Et donc Macron pour qui l’immigration n’était pas un problème, n’hésitant pas à saluer dans tous les allogènes du territoire des Français à part entière comme les autres, mieux que les autres, place soudain, au cours du mois de septembre écoulé, l’immigration comme sujet de préoccupation nationale. L’affaire est lancée comme une opération de toute urgence lors du discours du lundi 16 septembre au ministère des Relations avec le Parlement. Surprise ! Mais les conseils des ministres s’enchaînent comme les réunions parlementaires et ministérielles, en prévision du grand débat à l’assemblée début octobre qui sera suivi d’annonces par le gouvernement. Et Macron de reprendre à son compte l’analyse sociologique ci-dessus résumée et de fustiger le caractère « bourgeois » de ses troupes qui risquent de renâcler. Et c’est déjà le cas pour une bonne vingtaine de députés qui protestent et signent des tribunes. Macron persiste et joue crânement son jeu, déclarant en conseil des ministres : « il y a la coquetterie de ceux qui ne veulent pas parler de l’immigration ». Et d’évoquer la synthèse d’un « humanisme » qui n’aille pas jusqu’au « laxisme » et d’une « réalité de terrain » à laquelle il renvoie les belles âmes aveuglées. Le débat en cours ne sera pas serein et n’aboutira qu’à de vagues et imprécatoires considérations ainsi qu’à des mesures impraticables, mais le terrain politique aura été occupé en vue de la stratégie électorale.

    Les titres de séjour délivrés s’établissaient à 262 000. Ça fait déjà presque 400 000 si on ajoute les dizaines de milliers de mineurs, 40 000 à ce jour, que les départements qui n’en peuvent plus, doivent accueillir, loger, soigner, nourrir et prendre en charge, mineurs isolés non accompagnés (MNA) sans papier fiable et dont certains sont incontestablement des majeurs, mais il est interdit de le vérifier par des tests. Demandez donc aux braves gens qui s’en occupent, ce qu’ils en pensent. C’est sans compter les clandestins que personne ne peut dénombrer et tous ces autres, clandestins ou non, qui profitent de l’espace Schengen et des accords de Dublin ; car la France est devenue la destination de ce qu’on ose appeler « une immigration de rebond », c’est-à-dire de flux migratoires venus d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, d’Italie. Macron a tout à coup réalisé qu’il fallait que « la France soit moins attractive » !

    L’aide médicale d’État (AME) a profité à 330 000 bénéficiaires, tous soins payés, pour motif humanitaire et pour éviter les contagions. D’après le dernier rapport parlementaire plus de 100.000 ménages bénéficient de l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA). Macron a été obligé de reconnaître, lors de la conférence des Ambassadeurs, que la France était le premier pays d’Europe pour les demandes d’asile. Elles sont en hausse de 22 % ! Impossible de traiter tous ces dossiers. La législation européenne est débile. Salvini l’a répété, il avait raison. Orban ne veut pas en être prisonnier. Et, maintenant, que faire ? Un migrant ne peut pas être renvoyé sans l’accord de son pays d’origine. Comment obtenir les documents consulaires ? Sur les 100.000 obligations de quitter le territoire décidées en France chaque année, à peine 15 % sont exécutées. Et encore, souvent, avec pécule !

    Lorsque Macron, après le départ de Salvini, est allé à Rome, le 18 septembre, pour renouer avec l’Italie, Giuseppe Conte en a profité logiquement pour lui demander que la France maintenant, accueille aussi les migrants économiques sans distinction de statuts, ce que la France refusait jusqu’à présent, et que les ports français s’ouvrent au débarquement de migrants comme les autres ports méditerranéens pour assurer une rotation ! Pour faire bonne mesure, Macron a décidé d’accueillir 150 migrants de l’Open Arms.

    Donc Macron, donc l’Europe reparleront nécessairement de quotas. Il en est question. Le président français n’a-t-il pas déclaré qu’il s’agissait « de trouver un équilibre entre la responsabilité et la solidarité » ? Les coûts d’une telle politique sont exponentiels et, en réalité, non chiffrés. L’AME, à elle seule, atteint le milliard, l’ADA plus d’un demi-milliard ; l’asile lui-même, un milliard ; l’aide aux mineurs, deux milliards. L’expulsion d’un clandestin : 14 000 €.

    La loi Asile et Immigration de Collomb n’a apporté aucun résultat. Les futures dispositions macroniennes n’en auront pas plus. C’est impossible : il rêve d’une Europe qui assumerait le problème. En accord avec Ursula Von der Leyen et le nouveau commissaire chargé de « la protection du mode de vie européen », le Grec Margaritis Schinas ! [Photo] Rien que l’intitulé fait rugir les opposants.

    Mais peu lui chaut l’impasse, Macron avance sur sa voie. Il a dit aux parlementaires LREM : « Vous n’avez qu’un opposant : le Front national ; il faut confirmer cette opposition ». C’est clair. Et peu importe que la France soit coupée en deux. Et envahie.

    Politique magazine

  • Délinquants étrangers : faut-il n’accuser que la xénophobie ?

    Il y a deux mois de cela, dans l’excellent Politique Magazine, je vous entretenais de la question des délinquants étrangers qui peuplent nos prisons et dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser, une fois leur peine effectuée. Il se trouve que l’actualité nous offre un cas d’école, une illustration particulièrement atroce de mon propos, que je me sens tenu de partager avec vous, car il est des choses qu’il est de notre devoir de porter à la connaissance de nos compatriotes, par tous les moyens dont nous pouvons disposer, si modestes soient-ils.

    La cours d’assises de Seine-Maritime a jugé il y a quelques semaines, Jean-Claude Nsengumukiza, pour un double meurtre « accompagné ou suivi d’un viol en récidive ». La Cour d'assises de Rouen l'a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sureté et d'une interdiction définitive de séjour en France.

    Rappelons les faits : Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015, Elise Fauvel, 24 ans, et Julien Tesquet, 31 ans, sortent d’une soirée entre amis au bar rouennais le XXL. Il est environ 4h du matin et la soirée a certainement été très arrosée car Julien Tesquet est ivre et titube dans rue. Voyant son état, Élise décide de le raccompagner chez lui. En chemin, les deux jeunes gens croisent la route de Jean-Claude Nsengumukiza, qui propose à Elise de l’aider. Elle accepte. La caméra d’un restaurant, situé juste à côté, les filme tous les trois rentrant dans le hall d’immeuble d’Élise Fauvel, à 4 h 21.

    Le lendemain, en fin d’après-midi, les policiers, sollicités par un proche d’Élise, rentrent dans le studio de la jeune femme. Ils découvrent les cadavres d’Elise et Julien, disposées dans une sorte de mise en scène macabre : ils sont partiellement enlacés ; leurs visages sont recouverts d’une écharpe rose et leurs corps d’un drap blanc. La jeune femme est partiellement dénudée. Tous deux présentent de multiples traces de coups. L’autopsie effectuée révèle de nombreuses lésions sur le corps d’Élise Fauvel. Elle met également en évidence que les deux jeunes gens sont morts par strangulation et que la jeune femme a été violée.

    Comme même son avocate le reconnaissait, la culpabilité de Jean-Claude Nsengumukiza ne faisait aucun doute. Son ADN a été retrouvé à de multiples endroits de l’appartement d’Elise et sur le corps de cette dernière, il a été identifié sur des images de vidéo surveillance, son téléphone a « borné » tout au long du parcours des jeunes gens.

    Inexpulsable avec quatorze identités différentes

    Qui est cet homme ? Sa nationalité n’a pas pu être déterminée avec certitude. Il est sans doute originaire du Rwanda, ou bien d’Ouganda. Ce que l’on sait, c’est qu’il est rentré illégalement en France en 2002, et qu’il a ensuite endossé pas moins de quatorze identités différentes pour pouvoir y rester. Jean-Claude Nsengumukiza n’est pas un idiot : durant près de quinze ans il a très bien su jouer avec les règles de l’administration française en exploitant leurs failles.

    Avec les règles de la justice aussi, puisqu’il a multiplié les condamnations durant son séjour en France. En 2011, il est condamné à huit ans de prison ferme pour avoir violé une femme, à Rouen. Il s’était introduit à son domicile par une fenêtre, après avoir escaladé la façade de son immeuble. En dépit de la gravité de son crime, en dépit de sa dangerosité certaine, en dépit de ses multiples condamnations passées, en dépit du fait qu’il est en situation irrégulière sur le territoire nationale, Jean-Claude Nsengumukiza bénéficie de remises de peine qui réduisent sa peine, déjà légère, à seulement six ans. En dépit du fait que la cour d’assises avait prononcé à son encontre une interdiction définitive du territoire, il est libéré en novembre 2015, sans aucune contrainte ni aucun suivi : l’incertitude sur sa nationalité empêche son expulsion.

    2015. Libéré en novembre, il récidive en décembre

    Le voici donc libre comme l’air. Et n’importe quelle personne ayant lu son dossier aurait dû comprendre que cela signifiait, inévitablement : libre de commettre de nouveaux méfaits. Un mois plus tard, il tuait Elise et Julien.

    Je pourrais m’arrêter là, car les faits parlent d’eux-mêmes : l’atrocité du crime, son caractère plus que prévisible, l’indifférence ordinaire de l’administration, lorsque personne n’est vraiment responsable de rien, l’absurdité meurtrière de certains pans de notre législation, qui amènent non seulement à garder sur notre sol des gens comme Jean-Claude Nsengumukiza mais aussi à leur laisser suffisamment de liberté pour qu’ils puissent massacrer des innocents…

    Je pourrais m’arrêter là, mais il se trouve que je lis, le même jour que le compte-rendu du procès de Jean-Claude Nsengumukiza, qu’une certaine personne a publiquement regretté « une mentalité xénophobe » dans les pays occidentaux confrontés à l’immigration. Elle a notamment appelé la jeunesse occidentale à "ne pas se laisser enrôler dans les réseaux de ceux qui veulent les opposer à d’autres jeunes qui arrivent dans leurs pays, en les présentant comme des êtres dangereux".

    Cette personne, dont la fonction éminente lui assure l’écoute, et même le respect, d’un grand nombre de gens de par le monde a ainsi montré, une nouvelle fois, son incapacité à saisir certaines réalités humaines élémentaires et fondamentales. Et aussi sa propension, qui semble malheureusement irrésistible, à tenir des propos irresponsables.

    Car ce sont des opinions semblables à celles professées par cet éminent personnage qui sont à l’origine des lois, ainsi que des mœurs judiciaires et administratives, qui ont permis à Jean-Claude Nsengumukiza de massacrer deux innocents. A savoir : l’idée que les frontières et les nations sont des créations arbitraires et néfastes, qui séparent indûment l’homme de l’homme et engendrent la plupart des maux dont souffre l’humanité. L’idée que nous devrions accueillir « l’autre » sans aucune réticence, et même avec reconnaissance, précisément parce qu’il est différent de nous, tout en nous aveuglant méthodiquement quant à la portée et à la profondeur de ces différences.

    En soutenant ces opinions, avec tout le poids que lui donne son magistère, cette personne les renforce, inévitablement, et tout aussi inévitablement les opinions finissent par se traduire par des actes. Et au bout de ces actes, il y a des conséquences.

    Il y a actuellement plus de 15 000 détenus étrangers dans les prisons françaises, soit un peu moins d’un quart des prisonniers. Encore ces chiffres ne prennent-ils pas en compte les binationaux, et pas davantage tous ceux que l’on pourrait appeler les Français de papier, et qui sont sans aucun doute fort nombreux dans nos prisons, car les mêmes principes qui nous poussent à accueillir « l’autre » sans réserve nous poussent aussi à distribuer les cartes d’identité française comme des pochettes surprises.

    Ils ne se considèrent pas comme Français

    Or, comme le reconnaissait récemment un haut magistrat : « Judiciairement parlant, je dois à la vérité de vous dire que je vois passer des « Français de souche », comme on dit, qui sont de parfaites ordures, mais que j’ai principalement affaire – à requérir puisque tel est mon métier – à des étrangers ou à des Français d’origine étrangère qui sont souvent issus du bassin méditerranéen. C’est un constat. J’irais même plus loin dans la description : nous, magistrats, sommes considérablement alimentés par des gens qui enfreignent plus ou moins gravement la loi française parce que, en réalité, ils ne se considèrent pas comme Français. » (Jean-Paul Garraud, avocat général près la cour d’appel de Poitiers. – L’Incorrect n°11 juillet/août 2018)

    Il est totalement inutile d’objecter que tous les étrangers et les Français de fraîche date ne sont pas des délinquants. Tout crime commis par un immigré « clandestin », comme Jean-Claude Nsengumukiza, devrait être considéré comme inacceptable, parce qu’il s’agit d’un crime « supplémentaire », qui n’aurait pas été commis si nos frontières avaient été correctement gardées et si la justice avait fait correctement son travail. Tout crime commis par un Français de papier, comme Chérif Chekatt, comme Mohammed Merah, comme les frères Kouachi, comme tant d’autres, devrait être considéré comme inacceptable, par qu’il s’agit d’un crime qui n’aurait pas été commis si nous avions conservé une conception raisonnable de la nationalité.

    Il n’est pas au pouvoir de nos gouvernements de faire disparaitre la faim dans le monde, ni la guerre, ni la misère, pas plus que la maladie et la mort. Il est en revanche en leur pouvoir, et il est de leur devoir, de préserver l’intégrité du corps politique dont ils ont la charge et de garantir la sécurité des individus qui le composent.

    Un homme politique anglais a prophétisé, il y a désormais longtemps déjà, que l’immigration incontrôlée ferait un jour couler « des fleuves de sang » dans son pays. Comme chacun le sait, les grandes rivières qui vont se jeter dans les fleuves sont faites de petits ruisseaux, et les petits ruisseaux eux-mêmes sont constitués de petites gouttes, de destins individuels, comme celui d’Elise et Julien. Peut-être, au moment de mourir, Elise et Julien ont-ils eu le temps de regretter que nos gouvernants ne soient pas un peu plus « xénophobes », un peu plus tournés vers le bien réel de ceux qu’ils gouvernent, et un peu moins fascinés par un mirage « humaniste » aux conséquences inhumaines.

    Aristide Renou

    Politique magazine

  • Une gauche sans migrants, le mouvement Debout en Allemagne. Qu’en disent les médias français ?

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     Une gauche anti-migrants en Allemagne ? Un mouvement de stupeur et d’incompréhension risque-t-il de parcourir les rédactions des médias parisiens ? Tour d’horizon.

    Un impossible ? La naissance d’une gauche clairement opposée à l’immigration massive. Pour un journaliste français de média officiel, la pilule est difficile à avaler. En règle générale, dans la majorité des médias régimistes français, être anti-migrants va de pair avec xénophobie, racisme, populisme, extrême-droite et reductio ad hitlerum. Du coup, comment ces médias, massivement de gauche ou libéraux libertaires, se sortent-ils de cette nasse en évoquant la création de Aufstehen (« Debout ! ») par Sahra Wagenknecht, membre du parti de gauche radicale Die Linke, épouse d’Oskar Lafontaine, qui fut ministre des finances avant de participer à la création de Die Linke et d’en devenir co-président. Sahra Wagenknecht, surnommée « Sahra la Rouge » par L’Obs en 2015, en référence à Rosa Luxembourg, hebdomadaire qui la considérait aussi comme « l’icône anti Merkel ».

    Florilège des réactions des médias français

    Le Monde, habituellement prompt à analyser et à développer les articles quand apparaît un fait s’opposant aux migrants (le quotidien multiplie ainsi les articles consacrés aux manifestations qualifiées « d’extrême droite » de Chemnitz) est plus discret quant aux prises de positions de Sahra Wagenknecht. Un article paru le 3 septembre 2018, signé du correspondant à Berlin, et dans la rubrique « Allemagne ». Avec « Debout ! », il s’agirait d’un mouvement visant à « reprendre le terrain laissé à l’extrême droite ». Ce qui n’empêche pas de remarquer que la gauche allemande est « en pleine crise existentielle ». Wagenknecht est présentée comme ayant continué à se dire marxiste, soutenu la Russie, critiqué l’OTAN et développé un discours sur l’immigration « en décalage avec celui qui prévaut dans son camp ». Elle s’est opposée dès 2015 à la politique de Merkel à ce propos et est montée sur scène pour fustiger les viols de Cologne, viols dont il est dit ici qu’ils ont été perpétrés « par des hommes pour la plupart originaires d’Afrique du Nord », ce que Le Monde, comme l’essentiel de la presse officielle française avait eu des difficultés à accepter à l’époque, au point d’éviter autant que possible le sujet. Que lui reproche-t-on ? De vouloir limiter l’immigration. Le Monde insiste sur le fait que son discours serait différent de celui de l’AFD, que le quotidien considère comme un parti d’extrême droite. Une petite inquiétude perce en conclusion, vu que « 60 000 personnes se sont enregistrées » sur le site depuis la création du mouvement.

    Libération affiche plus clairement son inquiétude, dans un portrait consacré à la « femme du jour » dès le 22 août 2018. Pour la correspondante à Berlin de Libération, il y a « les relents anti-migrants d’une figure de proue de la gauche allemande » (avoir une opinion différente au sujet des migrations n’est pas pour Libération du domaine des libertés liées à la démocratie mais de celui de la puanteur, le mot relents est un marqueur classique) et la reprise « des accents de l’extrême droite sur la question migratoire ». Le quotidien en profite aussi pour critiquer les plus récentes mesures du gouvernement Merkel dans le domaine migratoire, jugées « trop dures ». Libération conclut en supposant qu’à l’approche des élections régionales dans plusieurs Länder de l’Est, la création de ce mouvement pourrait permettre la mise en œuvre de coalitions entre Die Linke et la CDU pour contrer le grand méchant AFD. L’embêtement est assez grand pour que le CheckNews du quotidien se demande : « Que dit exactement Sahra Wagenknecht sur l’immigration ? ». Que lit-on ? « On peut résumer ses positions ainsi. Sahra Wagenknecht défend le droit d’asile dans sa forme actuelle et s’est opposée à son durcissement. Elle estime cependant que pour régler la crise des réfugiés, il ne suffit pas d’ouvrir les frontières du pays mais de traiter les causes, qui justifient que des personnes quittent leur pays en guerre ». Par contre, elle considère qu’une « position d’ouverture totale des frontières n’est pas une position de gauche, car l’immigration de main-d’œuvre étrangère augmente la concurrence entre les travailleurs allemands et immigrés et tire, selon elle, les salaires vers le bas » (en gros, la position du parti communiste français avant l’élection de François Mitterrand). Elle considère aussi que ces migrations provoquent « un manque à gagner pour les pays d’origine ». Suivent ensuite des extraits de discours de la responsable politique. Le choix proposé vient à l’appui de l’analyse des journalistes de Libération.

    Le Huffpost a repris les informations de l’AFP et insiste sur « la critique d’une supposée naïveté de la gauche » soutenue par Wagenknecht, ainsi que sur ses critiques contre « l’ouverture incontrôlée des frontières » et sa remise en cause « du droit d’asile dont ont bénéficié les auteurs, pour beaucoup originaires du Maghreb, d’agressions sexuelles le 31 décembre 2015 à Cologne » (à l’époque, ce média avait de même été peu prompt sur le sujet). Le média insiste aussi sur le fait que le nouveau mouvement ne s’apparente pas à l’AFD mais qu’il veut « juguler la montée de l’extrême droite » et termine par un sondage indiquant que 33 % des personnes interrogées seraient susceptibles de voter pour Debout.

    Les Échos publie le 4 septembre 2018 un véritable article journalistique, tout en retenue et en neutralité, qui pourrait être lu pour l’exemple par les rédactions de nombreux médias Français.

    Ce n’est pas le cas du Point, du moins en son titre : « Sahra Wagenknecht, la gauche allemande sur le créneau antimigrants » et son accroche : « La coprésidente du groupe parlementaire Die Linke mise sur la préférence nationale. Et espère chiper des voix à l’extrême droite ». On rappelle l’entartage « antifa », la ligne « pro-russe », mais on développe aussi sur son père iranien « porté disparu » et sur son adhésion au parti communiste de RDA en 1989, quelques mois à peine avant la chute du Mur de Berlin. Notons que cet article propose un lien conduisant à un article du même hebdomadaire paru fin août et intitulé « Nationalistes et socialistes à la fois », illustrée d’une photo de Mélenchon en tribun agité. Le début de l’article fait encore plus fort que le titre : « National et socialiste à la fois ». National et socialiste… On sent que la période des européennes va être agitée au sein du Point, et la mobilisation pointe déjà pour aider Macron à imposer ses élus.

    La télévision à l’unisson

    Le site infomigrants de la chaîne de télévision publique France 24 propose cette accroche : « Avec le mouvement de gauche Aufstehen, Sahra Wagenknecht veut reconquérir l’électorat populaire en Allemagne. Pour ce faire, elle n’hésite pas à emprunter à la rhétorique du parti d’extrême droite AFD. » Pour ce média, Debout ! a été un peu vite « catalogué comme une version germanique de la France Insoumise de Mélenchon ». Ce ne serait pas illogique, sauf que Wagenknecht n’hésite pas à emprunter « à la rhétorique anti-immigrés des populistes d’extrême droite de l’AFD, là où Mélenchon s’est toujours présenté comme le premier opposant au Rassemblement National ». On indique que « ses adversaires affirment qu’elle est autiste » et suppose que « la création de son mouvement résulterait d’une sorte de frustration de ne jamais s’être imposée à la tête de Die Linke. » Est indiqué en fin d’article que celui-ci a été initialement publié sur France 24. Un article visant clairement à distinguer le mouvement Debout ! du parti de Jean-Luc Mélenchon, ce qui laisse penser que finalement La France Insoumise ne dispose pas seulement du Média mais parfois aussi d’un autre organe de presse, France 24.

    TV5 Monde s'était encore plus inquiété, en titrant le 26 août 2018 : « Immigration, la gauche allemande chasse-t-elle sur les terres de l’extrême droite ? ». Pour ce média, Debout ! « reprend la rhétorique de l’extrême droite allemande, notamment de l’AfD (…) ce parti qui mène les cortèges contre la présence d’étrangers en Allemagne dans la ville de Chemnitz ». TV5 Monde choisit de présenter une vidéo de Sahra Wagenknecht entartée par « un militant antifasciste » (selon le média, qui n’interroge pas la pratique en question sur le plan du débat politique démocratique). La chaîne précise que Die Linke se « désolidarise des idées anti immigration » de ce mouvement. Un encart indique que debout ! « n’est pas sans rappeler l’alliance rouge-brune en Italie, entre le mouvement 5 étoiles, anticapitaliste, et la Ligue du Nord, parti d’extrême droite anti immigration ». On suppose que le stagiaire responsable de cet encart est encore étudiant à Sciences-po, sans quoi sa connaissance des mouvances dites rouges-brunes seraient sans doute plus fine

    France 3, en son JT  se demandait si l’AFD ne serait pas « pillée »? Cette gauche allemande chasserait sur les terres de l’extrême droite indique le correspondant. Cela se ferait sur l’idée que les réfugiés récents « capteraient les aides sociales », ce qui serait une idée de Debout ! L’écoute de la vidéo donne à penser que le jeune journaliste s’exprimant en direct de Berlin parle du FN des années 80 du siècle passé.

    Le JT de France 2 du 4 septembre 2018 proposait un reportage centré sur Sahra Wagenknecht, dont le ton est celui usuellement usité pour les reportages traitant de sujets effrayants, type Allemagne nazie, qui indique qu’elle « veut dynamiter la vie politique allemande », cette femme longtemps « ardente défenseur de la RDA communiste ». Citation de la femme politique : « j’en ai marre de laisser la rue aux partis d’extrême droite, parce que beaucoup de gens qui les suivent ne sont pas seulement xénophobes, ils se sentent plutôt laissés de côté, abandonnés par la vie politique ». Suite à cet extrait, le commentaire (extraordinaire) du journaliste est : « Le grand écart politique ». Il semble difficile de voir en quoi la citation précédente peut conduire à ce commentaire. C’est que sur la question des migrants « cette fille d’un père iranien rejoint le discours de la droite populiste, elle dénonce l’ouverture incontrôlée des frontières ». Citation de la femme politique : « Il y a beaucoup de colère contre les immigrés car il y a un lien avec les problèmes sociaux ».

    Ainsi, pour France 2, ne pas être favorable à l’ouverture incontrôlée des frontières n’est pas une opinion libre dans le débat démocratique mais un marqueur d’extrémisme de droite. C’est un discours largement partagé par les médias français au sujet de cette initiative politique en Allemagne. Le plus étonnant est cependant ailleurs : aucun média français n’interroge les causes de la naissance de Debout !, ni les faits concrets, ce qui est pourtant la base du journalisme  avec une question simple : ce qui est affirmé par Sahra Wagenknecht correspond-il au réel de la situation allemande ?

    Observatoire du journalisme