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  • II-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous reprenons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la maie de Béziers. Il s'agit de la deuxième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 2

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo-04 : Recherche du sol d'origine de la galerie antique

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    Archéologue technicien de l'A.F.A.N en cours du dégagement des différentes strates de remblais de terre hétérogènes et superposés couvrant le sol de la galerie antique. Le plus ancien niveau de circulation sera péniblement atteint une quarantaine de centimètres plus bas malgré les infiltrations pluviales.
    Ce sol antique ayant pourtant longuement subit le passage d'une foule d'individus, ne fournira étonnamment que de rares fragments de céramiques, d'éléments ou d'objets antiques identifiables.

     

    Photo-05 : Extension de la fouille et constat du pillage du bâti antique

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    Le dégagement de cette zone met en évidence la démolition et le dépouillement organisé postérieurement, total ou partiel, des structures antiques à l'abandon définitif de l'amphithéâtre romain pour des raisons inconnues.

     

     Photo-06 : Paroi antique ou réaménagement postérieur ?

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    Vestige d'une paroi du monument antique d'origine ou réemploi de matériaux récupérés pour un aménagement postérieur (?)
    Cette base de mur rencontrée dans une cave voûtée s'ouvrant au nord de l'arène, elle même, a été utilisée comme soutènement de l'immeuble de l'Hôtel de La Mercy. Cette solide construction repose sur une fondation de galets informels liés au mortier et partiellement superposée d'une enfilade de gros blocs de calcaire (Opus quadratum), eux mêmes rehaussés de plusieurs rangs de petits moellons de calcaire rectangulaires (opus vittatum) assemblés et jointés à la chaux.

     

    Photo-07

     

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    Photo-07 : Montre l'état général des vestiges de l'amphithéâtre antique dessinés en 1628 par Rulman et Barral, architectes antiquaires mandatés par le roi de France pour inventorier les vestiges antiques ou exceptionnels existants dans les provinces du royaume dont notamment ceux situés en Languedoc.


    La présence de l'amphithéâtre ou des arènes romaines dans le bourg Saint Jacques, (Section LX du cadastre actuel de Béziers), est connue depuis plusieurs siècles ainsi que ses lignes générales classiques qui sont absolument conforment aux règles architecturales romaines de l'antiquité (Dixit C. Olive, D.R.A.C.- S.R.A.)


    Les éléments structurels présentés sur ce superbe croquis sont tous analogues et conformes à ceux observés et vérifiés postérieurement lors des interventions réalisées sur ce grand édifice romain depuis 1991.


    On remarquera plus particulièrement les bases de pilastres dessinées sur ce document du XVIIéme siècle qui correspondent exactement à la seule et unique base de pilastre rescapée, découverte fortuitement en 1990 sous la place du Cirque, enfouie au dessous d'un monceau de ruines et de gravats probablement abandonné sur place lors du démantèlement et de la récupération totale ou partielle des pierres de l'édifice romain représentant une certaine valeur marchande ou économique.

     

     Photo-08

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    Photo-08 : En été 1990 un suivi de travaux de la Lyonnaise des Eaux intervenant sur les réseaux souterrains parcourant le sous sol de la Place du Cirque est gratifié par la mise à jour, aux environs de -160/-200 cm de profondeur, d'un entassement de gravats, de galets, de nodules de chaux et de moellons de calcaire provenant du démontage ancien du monument antique. Celui-ci sera à moitié dégagé mais mettra en évidence, sur moins de 2 m de longueur et une largeur incertaine, la base d'une section de paroi intérieure, coté est, de l'ambulacre elliptique parcourant autrefois tout le rez de chaussée de l'amphithéâtre.


    Cette portion de mur, haute de quelques 60/80 cm, est construite en petit appareil de calcaire (Opus vittatum) aux joints de chaux ferrés et peints en rouge. Elle forme un angle droit avec une seconde section de mur quasi-écroulé indiquant la proximité de l'embrasure d'un ancien couloir de vomitoire transversal ayant permis un accès aux étages supérieurs et aux gradins.


    Localisé vers environ -230 cm sous le niveau de la place actuelle, l'angle de jonction de ces deux murs ruinés se signale par l'assise carrée et massive, en calcaire monolithe, d'une grosse base de pilastre, restée miraculeusement en situation et portant sur trois de ses cotés plusieurs rangs superposés de moulures en cordon. Exacte réplique des bases de pilastres représentées en 1628, elle est posée sur une épaisse dalle de calcaire carrée fixée sur un sol en béton de tuileau portant des traces d'usures laissées par de nombreux passages de piétons.

     

    Photo-09 : Traces d'habitations rudimentaires médiévales

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    Photo-09 : Cliché exposant l'extension de la surface des fouilles accolée à l'est des ruines de vomitoires récemment mis à jour et à l'arrière de la bordure sud de l'arène, effectuée pour une appréciation des risques de possibles autres vestiges antiques éventuellement enfouis dans ce secteur bouleversé et encore inobservé.


    Dans ce secteur, il sera constaté une absence totale de restes de constructions antiques incluant une importante partie du mur podium qui pourrait confirmer un pillage organisé méticuleusement sur le monument romain après son abandon présumé autour de la seconde moitié du IIIéme siècle après J.C.


    Le retrait de 150 à 200 cm de remblais, plus ou moins anciens, révélera des stigmates de murs agencés avec des galets et des fragments ou éclats de calcaire liés avec de l'argile et associés à des armatures de cloisons en torchis indiquant une petite concentration d'humbles habitations, d'enclos, d'ateliers, de fosses ainsi que des petits fours à céramique et de métallurgie effondrés sur place.


    **Notes : Ces indices de bâtis rudimentaires laissent entrevoir plusieurs périodes d'occupations épisodiques du haut moyen-âge, regroupant, peut être, un petit nombre d'artisans et leurs familles, mais ne fourniront que peu d'indice permettant d'obtenir une chronologie fiable et des précisions sur les occupants de cette zone.

    à suivre ...

  • Les doublons de l’Etat en région épinglés par la Cour des comptes

     

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    Les Sages de la rue Cambon pointent les lacunes du transfert des compétences aux collectivités territoriales dans un rapport rendu lundi 11 décembre sur les “services déconcentrés de l’État”. La Cour des comptes critique les nombreuses structures en doublons et invite l'Etat à clarifier ses missions.

    Un gros coup de balai à mettre dans le mille-feuilles territorial… c’est ce qui ressort des recommandations du rapport rendu lundi 11 décembre par la Cour des comptes sur les services déconcentrés de l’État. Dans ces 270 pages, les Sages de l'institution fustigent l’Etat qui persiste à “vouloir conserver une présence et un rôle" dans des domaines qu’il a pourtant confiés aux collectivités, engendrant doublons de structures et gaspillages de moyens. Logement, routes, jeunesse, tourisme, formation, activités sportives... la liste dressée par les magistrats de compétences où coexistent des offices locaux et publics est longue. En matière de logement par exemple, le nombre élevé d’administrations déconcentrées de l’État - Préfectures, DREAL, DRJSCS, DDTM, DDCSPP, ARS - recensés par la Cour des comptes font ainsi doublons avec les acteurs locaux. Une confusion des rôles qui nuit à l'efficacité des moyens alloués au service rendu, comme l’ont constaté les magistrats pour la dégradation des routes nationales.

    Le rapport pointe également la mauvaise répartition des services et des effectifs dans les régions. Ainsi malgré la réforme territoriale, les sites des anciens chefs-lieux des régions fusionnées ont été conservés et aucune mutation géographique n’a été imposée aux agents publics. Dans les DRAAF (Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation, et de la forêt) des régions fusionnées, “la quasi-totalité des chefs de service et leurs seconds doivent gérer des équipes réparties entre plusieurs sites éloignés de 100 à 300 km et comptant souvent moins d’une dizaine de personnes dans chaque site”, souligne la Cour des comptes. Quant aux universités, de nouveaux postes de recteurs de grande région ont été créés sans supprimer les anciens… En égrenant 48 recommandations, les sages de la rue Cambon appellent l’Etat à clarifier ses missions et à revoir en profondeur son organisation territoriale.

  • Bruno Mégret : "La question identitaire et la question européenne sont désormais liées"

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    Maigret.jpgLors de l'édition 2017 du Forum de la dissidence, Bruno Mégret a développé un discours novateur sur la politique européenne en essayant de proposer une troisième voie entre l'européisme fédéraliste ambiant et le souverainisme intégral. Une position qu'il avait déjà défendue en 2005 au MNR. Extrait :

    "(...) Si la droite, que dis-je, si les droites françaises sont en ruine, alors un grand travail de refondation est maintenant à réaliser. Et ce travail voyez-vous, il ne passe pas d’abord par la rénovation des appareils, par des manœuvres de personnes ou des regroupements de circonstances. Il passe par les idées. C’est par les idées que les uns et les autres ont échoué. Et c’est par les idées que la droite se relèvera. Car il est aujourd’hui nécessaire de sortir des habitudes idéologiques et programmatiques qui ont été celles des partis de droite au cours des dernières années. Non pas bien sûr pour mettre en cause nos valeurs et nos convictions, mais pour les adapter au monde d’aujourd’hui, pour montrer qu’elles sont plus que jamais d’actualité et que, si nous les défendons depuis longtemps, elles sont plus neuves que jamais (...)

    La position des Républicains était de soutenir l’Europe de Bruxelles, conformément aux injonctions du système. La position du Front National était d’en sortir conformément à ses principes souverainistes. Or, ces deux options sont des impasses et l’électorat l’a senti confusément qui les a rejetées l’une comme l’autre. Et ce double refus, celui de l’Europe bruxelloise comme celui de la sortie de l’Europe, nous amène, me semble-t-il au cœur des enjeux d’aujourd’hui. Car je suis convaincu que la question européenne est désormais la pierre angulaire du renouveau de la droite. Pourquoi ? Pour une raison fondamentale. Parce que la question identitaire et la question européenne sont désormais liées. Aujourd’hui on ne peut plus les séparer. Et quand on les sépare, ça ne marche pas ! Bruxelles qui prétend unir l’Europe mais qui refuse de défendre nos identités, ça ne marche pas. Le FN, qui prétend défendre nos identités et qui tourne le dos à l’Europe, ça ne marche pas non plus. Et il y a à ceci une explication simple : notre identité est nationale mais aussi civilisationnelle et notre civilisation est européenne ! (...)

    Une réalité que l’on côtoie tous les jours avec l’immigration par exemple. Car cette immigration massive et incontrôlée qui déferle sur notre sol et qui compromet notre identité, c’est à un antagonisme de civilisation qu’elle conduit. Le problème ne vient pas de la nationalité des migrants ou de celle des populations chez qui ils s’installent. Peu importe que ce soient des Tunisiens, des Turcs ou des Soudanais ! Peu importe qu’ils se rendent en France, en Allemagne ou en Italie ! Le problème vient de ce qu’ils appartiennent à la civilisation islamique ou africaine et qu’ils s’implantent dans des pays de civilisation européenne et chrétienne !

    Et cette réalité, chacun la vit au quotidien. Car ces migrants qui nous imposent leur présence quasiment de force, nous sont totalement étrangers. Avec eux, nous ne partageons rien, nous n’avons pas la même religion, ni les mêmes racines, ni les mêmes valeurs, ni le même mode de vie. Une configuration qui crée sur notre sol un antagonisme civilisationnel, un choc des civilisations entre la nôtre et la leur (...)

    Qu’est-ce que le terrorisme islamique, sinon l’une des formes les plus violentes du choc des civilisations ? Et qu’est-ce que la concurrence sauvage que nous impose la Chine si ce n’est une guerre économique sans merci et une autre forme également agressive du choc de civilisation ? (...) La plupart des maux que nous endurons viennent de l’agression que subit notre civilisation sur notre sol comme à l’échelle du monde. Une agression d’autant plus dommageable que nos dirigeants semblent l’ignorer complètement. Ils l’ignorent s’agissant de l’immigration. Ils l’ignorent s’agissant du terrorisme islamique. Ils l’ignorent s’agissant de la guerre économique. Ils l’ignorent s’agissant des antagonismes géopolitiques. Résultat : dans ce monde multipolaire et dangereux, l’Europe reste là, faible, décadente et divisée. Politiquement éparpillée, sans force armée conséquente, progressivement dépossédée de son appareil industriel, rongée par la haine d’elle-même et la repentance, elle ne se préoccupe que de moralisme et de bien-pensance. Et comment en serait-il autrement, avec des dirigeants qui réduisent l’identité de l’Europe à de prétendues valeurs comme le refus des discriminations ou le vivre ensemble ? (...)

    Et pour ouvrir cette voie, il faut répondre à deux impératifs.

    Le premier est d’ordre idéologique et concerne notre identité.Avec cette affirmation fondamentale que notre identité n’est pas seulement nationale, elle est civilisationnelle. Elle n’est pas seulement française, elle est européenne (...) Dans cet esprit il faut maintenant militer, au-delà de la préférence nationale, pour une préférence civilisationnelle qui donne la priorité aux nationaux mais aussi aux Européens. Il faut également, au-delà du patriotisme français, œuvrer à l’émergence d’un patriotisme européen qui en plus de la fierté nationale exalte aussi celle d’appartenir à notre civilisation européenne et chrétienne (...)

    Il faut ériger l’Europe en un pôle de puissance ! (...) Cela veut dire qu’il faut créer une Union nouvelle, radicalement différente de l’organisation bruxelloise. Une Europe qui rendrait aux États l’essentiel de leurs prérogatives ordinaires et qui se libérerait de toutes les structures bureaucratiques de Bruxelles. Une nouvelle Europe qui serait dirigée, selon le principe confédéral, par les seuls États membres et qui, forte de cette direction allégée, transparente et respectueuse des nations, se consacrerait exclusivement à l’essentiel, c’est-à-dire à l’identité, à l’indépendance et à la puissance collective des peuples européens.

    Cette Europe-là aurait pour mission de protéger ses frontières et de stopper l’immigration, de réguler les échanges économiques avec le reste du monde et de réindustrialiser le continent, de faire de l’euro une monnaie de change et de réserve qui serve l’Europe comme le dollar sert les États-Unis. Cette nouvelle Union serait aussi dotée d’une Alliance militaire européenne qui libèrerait l’Europe de l’Otan et de la tutelle américaine. Car il s’agirait dorénavant de traiter d’égal à égal avec les États-Unis et de nouer une alliance stratégique avec la Russie. Bref, il s’agirait de rendre à notre civilisation son autonomie, sa force et son rayonnement (...)

    Avec cette ligne politique la droite réconcilierait construction européenne et défense de notre identité. Pour la première fois elle aurait un projet qui s’enracinerait dans la fidélité à nos valeurs mais qui, dans le même temps, répondrait aux réalités du monde aujourd’hui. Le projet d’Europe puissance, c’est pour la droite la synthèse féconde entre tradition et modernité (...) Avec cette ligne civilisationnelle et européenne, la droite trouverait la crédibilité gouvernementale et le positionnement à la fois moderne et antisystème qui lui sont nécessaires pour répondre aux défis du siècle. Elle pourrait alors retrouver une dynamique de succès et assurer enfin sa mission au service de notre peuple et de notre civilisation (...)

    Cela étant dit, j’entends déjà l’objection : tout ça c’est bien beau mais ce projet, c’est impossible. Eh bien non, ce n’est pas impossible, c’est nécessaire ! Et si c’est nécessaire, il y a une voie pour le rendre possible et, je vous l’affirme, cette voie existe. D’abord si ce projet paraît impossible, c’est uniquement parce que tout le monde le considère comme tel. Et cette unanimité n’est pas un hasard, elle a été forgée par le Système. Le Système qui naturellement est foncièrement hostile à l’Europe puissance. Et il a si bien réussi à l’occulter que personne ne le propose. Selon la pensée unique, il n’y aurait en effet qu’une seule alternative : ou on soutient l’Europe de Bruxelles ou on milite pour la sortie de l’Union.

    Mais la réalité c’est précisément qu’il y a une autre voie qu’il nous faut maintenant faire connaître. Et telle devrait être la démarche de la droite : il faut qu’elle se fasse le héraut de cette Europe puissance. En politique, avant de se concrétiser, un projet doit d’abord exister par le verbe. La droite doit donc porter cette ligne politique nouvelle et en assurer la promotion.

    Aujourd’hui la droite, qu’elle soit républicaine ou nationale, est en plein désarroi et s’enlise dans les questions du quotidien et les débats politiciens. Si elle veut se relever, elle doit entreprendre une grande rénovation idéologique et, dans la fidélité à nos valeurs, elle doit porter une vision d’avenir pour notre civilisation. En clair, le moment est venu pour elle de faire bouger les lignes et d’incarner ce projet identitaire européen (...) nous sommes à la croisée des chemins : ce sera le déclin ou le renouveau. Et le renouveau c’est le projet d’Europe puissance, celui qui sauvera notre identité et nos valeurs, celui qui redonnera à notre civilisation sa place dans l’histoire et dans le monde."

  • Une droite en recomposition

     

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    Par Gérard Leclerc

    La France Catholique

    L’étonnante victoire d’Emmanuel Macron doit-elle être interprétée à l’aune d’un progressisme revivifié, ou comme le veut le politologue Philippe Raynaud [1], d’un centrisme enfin assumé au sein de la Ve République ? Ce n’est qu’à l’épreuve du temps que pourra se confirmer la volonté de dessiner une voie originale, qui concilie «  en même temps  » des inclinations contrastées. Ce qui est sûr, c’est que la droite et la gauche, qui ont assumé alternativement le pouvoir depuis 1958, se trouvent l’une et l’autre «  à la ramasse  » et dans la nécessité d’une refondation. Du côté socialiste, cette refondation est d’autant plus problématique qu’aucun leader n’apparaît encore sur la scène publique, capable de fédérer les énergies et d’apporter une impulsion idéologique pour marquer un espace de gauche entre le réformisme macronien et le gauchisme mélenchoniste. La droite a trouvé, elle, en la personne de Laurent Wauquiez un authentique chef de file, en dépit de l’opposition directe des principales figures de l’ancienne UMP juppéiste. Mais la volonté farouche de se revendiquer d’une droite décomplexée n’est pas indemne d’ambiguïtés intellectuelles et de difficultés stratégiques.

    Le principal reproche adressé au nouveau président des Républicains consiste dans la proximité de sa thématique avec celle du Front national. Son insistance sur l’angoisse identitaire, ses réserves prononcées sur le fonctionnement des institutions européennes, et plus encore son inflexibilité sur les flux migratoires le placeraient sur le même terrain que Marine Le Pen, dans une sorte de rivalité directe. L’objection est d’autant plus recevable que la dirigeante du Front national est elle-même dans un processus de refondation de son parti, pour parachever sa rupture avec l’extrémisme provocateur de son père et passer d’une posture contestataire à une position d’accession aux responsabilités. L’échec cuisant du face-à-face avec Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle a imposé la nécessité d’une métamorphose décisive, qui place le Front national dans une situation stratégique où il ne peut que disputer le leadership de la droite aux Républicains. Sauf à envisager une alliance avec eux, qui apparaît d’autant plus improbable que Laurent Wauquiez y perdrait toute chance d’affirmer son orthodoxie farouche.

    Le fait de ne pas être aux affaires du pays laisse plus de possibilité de redéfinition intellectuelle, le pouvoir obligeant le plus souvent à privilégier le pragmatisme face aux problèmes concrets à résoudre dans l’urgence. La droite est-elle disposée à se remettre en cause, en participant notamment à la réflexion de tout un secteur en effervescence, où s’affirment singulièrement les jeunes talents ?

    La Manif pour tous, de ce point de vue, a constitué un choc moral qui a désinhibé une pensée, jusqu’ici interdite d’expression publique du fait d’une hégémonie de gauche, singulièrement de ce que Jean-Pierre Le Goff appelle «  le gauchisme culturel  », tel qu’il s’est façonné depuis 1968. Cette effervescence se manifeste de diverses manières, dans des cercles de pensée, dans des publications périodiques, dans des ouvrages qui révèlent des personnalités. C’est à un point tel qu’on a pu dire que le mouvement des idées en France, défini par Albert Thibaudet (comme «  sinistrogyre  », c’est-à-dire inéluctablement tiré vers la gauche) s’était inversé pour devenir «  dextrogyre  ».

    Quoi qu’il en soit, une des manifestations de cette tendance dextrogyre, s’est traduite dans la publication d’un Dictionnaire du conservatisme [2], qui a le mérite d’approfondir une pensée de droite, au-delà des clichés et des stigmatisations. Le principal avantage d’une telle entreprise est de montrer, en effet, la complexité d’une histoire qui ne se ramène pas aux réflexes primaires que l’on reproche aux adversaires prétendus du progrès. Y a-t-il un raccord possible entre cette réflexion dévolue aux spécialistes proches des cercles universitaires ou familiers de certains cénacles avec le monde de la politique pratique ? Oui, sans doute, mais il n’est pas totalement avéré. Dans la vaste recomposition actuelle, il reste une hypothèse qui pourrait prendre corps.

    [1] Philippe Raynaud, Une révolution bien tempérée, DDB, 200 pages, 16,90 €.

    [2Dictionnaire du conservatisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois, Olivier Dard, Cerf, 1 072 pages, 30 €.

  • La Nouvelle Revue de Presse

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    Maroc : Les antennes paraboliques

    sur les façades des bâtiments désormais interdites

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    Un décret qui vient d'être publié au bulletin officiel du 1er janvier (n°6635) interdit l'installation des antennes paraboliques sur les façades et les balcons des bâtiments.

    Fixant les conditions de la copropriété, le décret sur le statut de la copropriété des immeubles bâtis interdit dans son article 13 l'installation des différents appareils, dont les climatiseurs et les paraboles sur les façades des bâtiments.

    L'article 11 dudit décret, dont la mise en œuvre est attribuée au ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, interdit les tâches ménagères, tels que le dépoussiérage des tapis sur les terrasses ou dans les couloirs. Tandis que l'article 12 du même décret relatif aux règles de santé et d'hygiène souligne la nécessité de respecter les espaces verts et les règles d'hygiène.

    Figurent également parmi les conditions de la copropriété, l'interdiction du lavage des voitures, l'usage des klaxons dans les lieux communs et l'évacuation des couloirs et des entrées, consacrés uniquement aux piétons.

    Concernant les animaux domestiques, l'article 19 interdit la possession d'animaux dangereux qui troublent la quiétude, la propreté et la sécurité des habitants.

    Le360

  • Clinton, Obama et le parti démocrate ont mis l’équipe Trump sur écoute

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    Après l’explosive publication, vendredi 2 février, du mémo du Congrès révélant comment Obama a fait mettre Donald Trump sur écoute durant la campagne présidentielle, mémo que je déplore d’avoir été le seul journaliste à traduire, parce que les lecteurs de Dreuz info sont avides de vérité, la puanteur du marécage de Washington est remontée à la surface, et un tremblement de terre a commencé à secouer nos institutions, malgré le déni et les cris de vierges effarouchées de la presse.

    Le mémo le FBI et le département de la Justice de l’administration Obama de corruption et de grave délit pénal pour avoir détourné la loi FISA (qui permet au FBI d’obtenir d’un tribunal secret la possibilité d’espionner un citoyen américain soupçonné d’espionnage), et mis la campagne de Trump, en la personne de Carter Page, sur écoute de ses communications téléphoniques, de ses emails, SMS et toutes ses communications électroniques, en présentant aux juges un faux dossier de collusion entre Trump et les Russes secrètement financé par Hillary Clinton et le parti Démocrate.

    Les journalistes américains, quasiment tous de gauche, ont évoqué pendant 10 jours, la gorge serrée et le ton menaçant, la probable parution du mémo.

    Devin Nunès : « En résumé, le FBI a déclenché une enquête de contre-espionnage contre la campagne Trump durant l’élection de 2016 »

    Le mémo a été rendu public, et je me devais de vous tenir informé, vu la gravité de ce scandale, des derniers développements, et apporter quelques commentaires.

    • Premier fait très important, je veux rappeler ici que Sara Carter et John Sullivan, les formidables journalistes d’investigation dont je vous parle depuis plusieurs mois et qui sont à l’origine de la découverte du scandale, ont révélé l’affaire du détournement du FISA le 8 mars 2017, il y a presque un an. Aucun média n’a voulu alors enquêter, car les journalistes sont presque tous de gauche, activistes de gauche pourrait-on ajouter sans risque excessif, et ils protègent les leurs impliqués dans les scandales, c’est la nouvelle façon de faire leur métier.
    • Second fait important, Sara Carter a déclaré hier soir que les révélations du mémo ne couvrent que 10% du scandale, et que le meilleur est à venir.
    • Devin Nunès, le président de la Commission d’enquête du Congrès qui a mené l’enquête, vient de déclarer, après avoir rendu public le mémo accusateur, que la gauche et les médias inventent des rumeurs pour discréditer le dossier, par exemple le fait que sa commission aurait volontairement ignoré des documents embarrassants.
    • Nunès a indiqué, contrairement à la propagande avancée par la presse, qu’il est tout à fait disposé à rendre publique la version préparée par les Démocrates d’un mémo sur le même sujet, tout en précisant que ce mémo ne vient pas « d’intervenants honnêtes », car ce sont ces mêmes Démocrates qui ont d’abord refusé de lancer une enquête sur l’abus de la loi FISA par le FBI, puis qui ont tenté de bloquer les réquisitions de documents de la commission d’enquête faite au département de la Justice, et qui ont tenté d’empêcher la commission de se procurer les archives et les relevés bancaires de Fusion GPS qui ont permis de voir que Clinton et le parti Démocrate ont financé le dossier sur la Russie.
    • Nunès a totalement rejeté l’affirmation de la gauche que le FBI aurait signalé à la Cour secrète que le dossier Steele utilisé pour obtenir la mise sur écoute a été financé par Hillary Clinton. « Si le FBI avait dit au juge que le dossier sur lequel il s’appuie pour demander d’espionner Trump avait été financé par Clinton », explique Nunès, « le juge n’aurait évidemment jamais autorisé le FBI à mettre Trump sur écoute ».
    • Devin Nunès, pour décrire le mémo, a déclaré qu’en résumé, « le FBI a déclenché une enquête de contre-espionnage contre la campagne Trump durant l’élection de 2016 ».
    • Le contenu du mémo montre que le FBI a menti lorsqu’il a dit que la publication du mémo met en danger la sécurité nationale : vous l’avez lu comme moi, et avez constaté comme moi, que rien dans ce rapport ne met en danger la sécurité nationale ni celle de ma grand-tante du Colorado ou de son caniche.
    • Le FBI a ensuite demandé que le nom des personnes citées dans le mémo soit caviardé. Dans quel but ? En quoi pouvons-nous profiter du fait que les noms des personnes impliquées dans la corruption nous soient cachés ? La réponse, que nous connaissons maintenant, est que les dirigeants du FBI et du département de la Justice qui ont demandé au Congrès de cacher les noms, sont précisément les personnes dont les noms sont cités : ce ne sont pas les citoyens américains que le FBI a voulu protéger, mais lui-même.
    • Suite à la publication du mémo, des législateurs ont demandé que des dirigeants du FBI et du département de la Justice soient mis en accusation pour trahison. Jeff Sessions, le secrétaire d’Etat à la Justice qui vit la plupart du temps tremblant et caché sous son bureau, examine sérieusement ces demandes (et je préfère à tout choisir un ministre poltron qu’un corrompu comme ses deux prédécesseurs nommés par Obama).
    • La Maison-Blanche a demandé au département de la Justice d’annuler les poursuites judiciaires contre Paul Manafort, ex-directeur de campagne de Trump mis en accusation pour fraude fiscale par Robert Mueller, puisque la base de la commission d’enquête sur le dossier russe est entachée d’illégalité. Une demande similaire concernant Michael Flynn, l’ex-conseiller politique étrangère de Trump, également inculpé par Mueller pour avoir donné au FBI deux versions différentes d’une rencontre banale avec les Russes, devrait suivre.
    • Ce samedi, un des directeurs du FBI a donné sa démission au prétexte de « l’agression acharnée contre le FBI à des fins politiques ». Retenez son nom : Josh Campbell. Je ne serais pas excessivement étonné d’apprendre qu’il pourrait bien apparaître dans la seconde partie du volet de la commission d’enquête du Congrès– car l’enquête n’en est qu’à ses débuts.
    • Le 10 janvier dernier, le sous-directeur du département de la Justice Rod Rosenstein, qui est déjà mal en point car mis en cause dans le mémo, a utilisé le pouvoir de son bureau pour faire chanter et menacer d’assigner à comparaître les membres de la commission d’enquête du Congrès, afin d’obtenir qu’ils arrêtent leur enquête sur le ministère de la Justice et le FBI. Il s’agit d’un abus de pouvoir et d’une obstruction. Bien entendu, ce volet n’intéresse pas les médias, qui pour Trump se disent scandalisés qu’il ait pu faire obstruction à la justice : si la gauche n’avait pas deux poids deux mesures, elle n’aurait ni poids ni mesure.
    • Le même jour où le Président Trump a autorisé la publication du mémo, un juge fédéral a interdit la divulgation aux membres de la commission d’enquête du Congrès des notes de l’ex-directeur du FBI James Comey, qui se trouve au centre du scandale.
    • La semaine dernière, une silhouette trouble liée aux Clinton est soudainement apparue dans le dossier russe, au travers d’une liste de 40 noms communiquée à la commission d’enquête du Congrès. Il s’agit de Cody Shearer, un proche de Bill et Hillary Clinton, et collègue de travail du farouche défenseur des Clinton Sidney Blumenthal. Selon The Guardian, Shearer aurait lui aussi rédiger sa version d’un dossier de collusion entre Trump et la Russie, ce qui laisse supposer, si les révélations du Guardian se confirment, que le FBI a enquêté sur la base de deux dossiers et non un, rédigés sous l’impulsion d’Hillary Clinton (source : Washington Times.com).

    Conclusion

    1. Adam Schiff, le principal Démocrate de la commission d’enquête, est à lui seul l’auteur de la plupart des intox concernant le mémo. Il a successivement déclaré que,
      1. le mémo, s’il était publié, mettrait en danger la sécurité nationale. Nous l’avons tous lu, et nous pouvons constater que ce n’est pas du tout le cas.
      2. Il a dit ensuite, pour justifier qu’on ne le publie pas, qu’il contenait des sources et des méthodes qui ne pouvaient pas être divulguées. Sa lecture montre clairement qu’il mentait.
      3. Il a dit que le mémo avait subi des modifications matérielles. Ce n’était pas vrai non plus.
      4. À maintes reprises, Schiff a alimenté les médias avec ses Fake news, et ces derniers les ont allègrement repris sans la moindre vérification.
    2. La semaine dernière, les médias étaient vent debout pour exiger que le mémo ne soit pas publié, arguant qu’il mettait en danger la démocratie, la Constitution, les administrations, et la sécurité nationale. Aujourd’hui que le mémo est publié, les mêmes médias affirment que le mémo est vide, que c’est du vent et qu’il ne contient rien d’intéressant.
    3. Il y a bien eu interférence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016– mais ce n’est pas Donald Trump qui en a profité et mérite d’être sur le banc des accusés, mais Hillary Clinton. Ce sont les Russes qui ont fourni à Christopher Steele la propagande qui lui a permis de fabriquer son dossier pour Fusion GPS payé par la campagne Clinton et le parti Démocrate. C’est le dossier Steele qui a servi à accuser Trump de collusion avec la Russie, et c’est donc Clinton qui est coupable de collusion avec les Russes pour remporter la présidentielle– précisément ce dont Trump est accusé depuis un an– (notez qu’à ce jour, personne n’a présenté la plus petite preuve de collusion ou d’obstruction contre Trump).
    4. En réalité, et ceci a été confirmé il y a deux mois lorsque Facebook a examiné les publicités diffusées et payées par des officines russes durant la campagne américaine, les Russes sont intervenus dans l’élection de 2016, mais ils se contre-fichaient de savoir qui serait le prochain président américain. Ce qu’ils voulaient, et qu’ils ont parfaitement réussi je dois le reconnaître, c’était déstabiliser l’Amérique, secouer nos fondements démocratiques, et nous faire perdre confiance dans nos institutions. En ce sens– et je le déplore– ils ont réussi à détruire la réputation du FBI, l’un des corps en lequel nous avions une grande confiance. En même temps, les Russes nous ont rendu un immense service sans le vouloir, en exposant au grand jour la façon dont Barack Obama, en bon agitateur gauchiste formé par l’idéologue extrémiste Saul Alinsky, a perverti son administration comme jamais l’Amérique ne l’a connu, et ce pour atteindre des objectifs politiques et détruire l’opposition – un procédé hérité des régimes communistes et de leurs polices politiques.
    5. La prochaine phase de l’enquête du Congrès, a déclaré Nunès, sera le département d’État : tout doucement, le scandale se rapproche de Barack Obama.

    Phil Mudd, un ancien responsable de la lutte antiterroriste de la CIA, a menacé Trump hier sur CNN :

     » Les agents du FBI sont remontés et ils vont dire à Trump : ‘Vous êtes là depuis 13 mois. On est là depuis 1908’. Je sais comment ce jeu va se jouer. Nous allons gagner. »

    Chuck Schumer, le chef de file du parti Démocrate, a également menacé la commission d’enquête du Congrès, sur MSNBC :

    « Laissez-moi vous dire, si vous vous en prenez à la communauté du renseignement, ils ont six façons de se venger ».

    John Latimer, journaliste, a violemment attaqué sa consœur Sara Carter, parce qu’elle est à l’origine de la révélation du scandale :

    « Vous vous dites juste et honnête ? Vous n’avez plus de crédibilité pour produire de rapports sur cette Administration. Allez vous asseoir au dernier rang. Ecrivez des articles sur les courses de voiture ou les chiens écrasés, parce que vous êtes maintenant la définition de #FakeNews. »

    La gauche a une longue tradition de défense des droits civiques et de la vie privée contre les pouvoirs excessifs du gouvernement. Elle a toujours honoré les lanceurs d’alerte qui dénoncent la corruption. Elle a dénoncé avec force les écoutes de la NSA, et applaudit Edward Snowden lorsqu’il a mis sa liberté en danger pour les exposer. Elle a manifesté contre l’installation des premières caméras de surveillance dans les villes. Elle a réclamé plus de transparence pour plus de démocratie. Elle a demandé, dans le dossier d’accusation de Trump, que toute la lumière soit faite sur ses liens avec la Russie au motif que « le public a le droit de savoir ».

    Dans le cas présent, c’est le Président américain et non les journalistes qui a demandé à rendre public le rapport confidentiel de la commission d’enquête du Congrès, et c’est la gauche, assistée de sa chambre d’écho médiatique, qui a hurlé pour qu’il ne soit pas publié.

    L’histoire nous a constamment appris que chaque fois qu’un président est impliqué dans une affaire difficile ou un scandale, le gouvernement fait tout son possible pour bloquer la divulgation des faits – pas les médias.

    Il y a tout juste un an, le Washington Post, qui mène avec CNN et le New York Times le combat pour détruire Donald Trump, adoptait un nouveau et magnifique slogan : « Avec l’obscurité, la démocratie meurt ». Et c’est le Washington Post qui a demandé que le mémo ne soit pas publié.

    De toute évidence, la gauche aime cette obscurité, elle ne veut pas de transparence, lorsqu’elle peut révéler ses vices et sa perversion.

    La gauche, comme le poisson, pourrit par la tête. Et là, qu’est-ce qu’elle pue !

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

  • Suite au Brexit, faisons du français la langue commune de l'Union européenne

    Académie française.jpg

     5 questions du Salon beige à Arnaud-Aaron Upinsky, Président de l’Union nationale des Ecrivains de France (UNIEF)

    Upinsky Arnaud-Aaron.jpg1) Vous proposez de profiter du Brexit pour faire du français la langue de l’Europe. Pourquoi ?

    Mon appel du 20 novembre 2017 au Président Macron, Protecteur de l’Académie française, pour qu’il engage la « Reconnaissance du français comme la langue commune de l’Europe », est parti de trois constats :

    1. De son Discours de la Sorbonne du 26 sept. 2017 : « Pour une Europe souveraine, unie, démocratique », visant à faire de l’Europe une Puissance ;

    2. Du « cri d’alarme[1] » que l’Académie française vient de lancer au monde dans sa déclaration du 26 octobre 2017 en déclarant : « la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui redevable devant les générations futures[2] » ;

    3.  Du Brexit faisant que l’anglais n’est plus une langue de l’Union européenne. Désormais l’Europe, la première puissance économique au monde, visant à cesser d’être un nain politique, ne saurait parler la langue du « concurrent » sans trahir son impuissance et son asservissement. « Unie » pour parler au monde d’une seule voix, elle doit nécessairement disposer de sa propre langue. A tous égards, le français, ce « latin des modernes » porteur du creuset grec, est la seule langue européenne à pouvoir remplir pleinement ce rôle de langue commune. « Contrairement à l’anglais [qui] n’est pas un outil de communication international fiable[3] ", le français possède les trois caractères du latin ayant permis à l’empire romain d’exercer un gouvernement international durable – économique, politique et spirituel –, sur des peuples les plus divers, en constituant une langue qui soit à la fois : "universelle, immuable, non vulgaire[4]" ». Ma lettre ouverte au Président Macron précise les trois leviers multiplicateurs de puissance que le français doit donner à l’Europe en termes :

    1. De « Rayonnement linguistique et culturel » pour permettre au marché européen de 510 millions de personnes de supplanter celui des 320 millions du marché américain ;

    2. De « Compétitivité Économique », en stimulant ses flux commerciaux d’environ 33 % ;

    3. De « Puissance politique ». Ce n’est pas l’épée, mais le Verbe qui est l’axe du monde ! Entre le « modèle européen » et le « modèle anglo-saxon », c’est une lutte à mort. Le « Softpower » anglo-saxon est en train d’imposer ses « standards » de prêt-à-penser au monde entier. « La Renaissance ou la mort de la langue française ! », il n’y a pas de troisième voie. La jeune génération est en train de passer à l’anglais et la seule manière de sauver le français est de lui offrir une sortie par le haut : en le faisant reconnaître comme la langue commune de l’Europe. Ce choix du français universel comme langue commune est également la seule manière de sauver l’Europe de son statut de nain politique ! Le Brexit est donc une chance historique « unique » à ne pas manquer !   

    2) Ne craignez-vous que cette proposition se heurte aux autres pays de l’Union, notamment ceux qui parlent une langue répandue dans le monde ?

    Au contraire. Il faut une langue commune « européenne » à l’Europe-Puissance, et l’anglais est désormais une langue étrangère. Quant à l’espagnol et à l’allemand, ils ne peuvent ni l’un ni l’autre rivaliser avec la langue française, langue diplomatique internationale par excellence qui fut, depuis le 17ème siècle, la langue commune naturelle de l’Europe : jusqu’au milieu de la construction européenne, avant de décliner après la rentrée de la Grande Bretagne en 1973. Parlée sur les cinq continents, elle est, après l’anglais, la langue la plus utilisée dans les organisations internationales, elle est une des trois langues de travail de l’union européenne, avec l’allemand et l’anglais ; elle est la plus claire et la plus prestigieuse, au point d’être la langue unique dans les délibérés de la Cour de justice européenne. Un des buts de notre pétition en ligne « Pour la reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe ! » est précisément de manifester le soutien des autres pays européens. A l’inverse de vos craintes, nous avons actuellement plus de soutiens de la part des autres pays de l’Union européenne que des Français, avec en second les Espagnols dont pourtant la langue est quantitativement plus répandue dans le monde. Tous les Européens comprennent, notamment les Italiens envahis par l’anglais, que faire du français la langue commune de l’Europe est le seul moyen de mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur du « Tout-anglais » : de préserver la diversité et le génie propre de toutes les langues en Europe.

    3) De façon générale, la stratégie des défenseurs de la francophonie semblait plutôt, jusqu’ici, consister en une alliance avec d’autres espaces linguistiques pour éviter l’hégémonie de l’anglais. Vous opposez-vous à cette stratégie et, si oui, pourquoi ?

    Il n’y a pas de véritable stratégie des « défenseurs de la francophonie ». On juge un arbre à ses fruits. Lorsque l’État français a pris la tour Eiffel pour y illuminer son slogan en anglais pour les JO de Paris 2024, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’a rien dit. Seules trois associations de Défense de la langue française, dont la nôtre, sont allées au procès, en faisant disparaître le slogan anglais ! Qui dénonce la réduction des textes en français à 5 % à la Commission européenne ? Qui a dénoncé la non-réponse du Président de la République à l’appel solennel de l’Académie française, du 5 décembre 2013, lui demandant de faire de 2014 l’année de la « Reconquête de la langue française » ? Qui a demandé de mettre la langue française au cœur des Présidentielles 2017 ? Qui demande au chef de l’État de parler au monde en français et non en anglais ? Qui lui demande, aujourd’hui, de faire du français la langue de l’Europe et d’en faire la première langue véhiculaire internationale au monde ?     

    4) Le ministère russe des Affaires étrangères semble suivre avec intérêt votre démarche. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la vision russe du sujet ?

    Ce sont les Russes qui, les premiers, après la publication de ma lettre au Président de la République,  m’ont demandé de publier  un entretien dans le magazine officiel (Interaffairs.ru) du chef de la Diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Le titre choisi – « Le français doit devenir la langue intercommunautaire de l’Europe au grand dam de l’anglais » – fait apparaître d’évidence le remplacement de l’anglais par le français, à la tête de l’Union européenne, comme la « nouvelle » doctrine de la diplomatie russe. La raison géopolitique en est simple, comme l’a mis en lumière la Table ronde organisée, le 9 janvier 2017 à Paris, par le Mouvement européen, réunie sous le titre : « Relation Russie et UE ; je t’aime, moi non plus ? » Tandis que les Russes sont hostiles à 80 % à l’Union Européenne, ils sont fascinés par la France. Et la diplomatie russe, pour le tricentenaire du voyage de Pierre le Grand en France, voit donc dans l’adoption de la langue française comme langue commune de l’UE, le puissant levier de solidarité et de reconstruction de l’Europe, chère à De Gaulle, qui s’impose pour rétablir un langage « diplomatique » commun de l’Atlantique à l’Oural, sur la base culturelle d’une Civilisation partagée dont la France est la figure emblématique.

    5) Vous vous présentez une nouvelle fois à l’Académie française. Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle campagne ?

    C’est l’académicien Philippe Beaussant, Président de la Défense de la Langue française (DLF), mort à la tâche, qui m’a demandé de me présenter à l’Académie pour répondre à l’appel que M. Maurice Schumann avait lancé, le 30 janvier 1975, d’une totale actualité : « Le temps n’est plus où l’Académie française régnait sur un héritage. L’attrait du français est intact, son rayonnement et son cheminement sont contrariés. Il nous faut maintenant forger pour la défense et l’illustration de la langue les armes d’une vraie reconquête. » Mon objectif est d’appliquer le plan dont Philippe Beaussant m’a fait le légataire et dont j’ai exposé les grandes lignes dans ma lettre au Secrétaire perpétuel du 19 octobre 2016, sous le titre éloquent : Plan de bataille « A la reconquête de  langue française  » ! A ce jour, je suis le seul candidat ayant cette Reconquête pour objectif de campagne.

    [1] Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite « inclusive », du 26 octobre 2017.

    [2] Idem.  

    [3] L’anglais correct pour les nuls, Claude Raimond, First Editions, 2004, p. 25.

    [4] Le latin langue de l’Église, Bernadette Lécureur, Spses, 1964, p. 153.