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  • Vous appelez ça "les traiter comme des chiens ?"

    Bon résumé de la mission  de la France en Algérie, à rebours de ce que nos chaines de radio et de de télévision déversent dans les esprits depuis tant d'années. Il serait temps de se montrer fier du travail accompli. Les injures d'Emmanuel Macron sur ce sujet (et d'autres) sont indignes d'un chef d'État. 

     

    Cliquez sur la carte pour écouter cette mise au point de 2 mn. :

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  • La Pologne tient tête à Bruxelles, qui n’en revient pas !

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    C’est une déconvenue pour Bruxelles, c’est peut-être aussi une nouvelle page qui s’ouvre dans les rapports des nations avec l’Union Européenne, et ce grâce à l’attitude souveraine de la Pologne. Des injonctions et des menaces constantes de la Commission européenne pour l’obliger à adopter notamment les « valeurs » arc-en-ciel, la Pologne s’est libérée d’un seul coup. Grâce à un arrêt rendu par la plus haute juridiction polonaise en faveur de la primauté du droit national sur le droit communautaire qui met en rage Bruxelles.

    La Cour constitutionnelle polonaise a jugé « incompatible » l’interprétation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de certains articles des traités européens avec la Constitution du pays puisque « parmi les compétences transférées de la Pologne à l’UE, il n’y a aucune compétence relative à la création ou à l’organisation ou au système judiciaire ». Dans cet arrêt rendu le 7 octobre, la juridiction polonaise accuse la CJUE de saper la souveraineté de l’État et fait donc prévaloir la primauté du droit national sur le droit européen. La primauté du droit communautaire n’est plus inconditionnelle en Pologne, et est plutôt strictement limitée aux pouvoirs délégués à l’UE. Dans le même temps, le Tribunal constitutionnel polonais a contesté le principe de coopération sincère et sincère.

    En outre, si l’ « activisme progressiste » de la Cour de justice de l’UE devait se poursuivre, en émettant des arrêts qui relèvent de la compétence exclusive des organes de l’État polonais, en sapant la primauté de la Constitution en tant qu’acte juridique de rang supérieur dans l’ordre polonais, en remettant en cause la validité universelle et la finalité des arrêts du Tribunal, ainsi que le statut des juges du Tribunal, la Cour constitutionnelle polonaise interviendra pour supprimer les décisions de la Cour européenne du système législatif polonais.

    La décision de la Cour constitutionnelle, sur la primauté ou non de la Constitution polonaise sur les normes et décisions européennes, a été demandée par le Premier ministre Mateusz Morawiecki en mars dernier. Pour le ministre de la Justice et leader de Solidarność Pologne, Zbigniew Ziobro, « le Tribunal constitutionnel a mis un frein à l’anarchisation du système judiciaire et de l’État tout entier et a confirmé la primauté de la Constitution polonaise sur le droit communautaire ».

    Cette décision a fait l’effet d’une bombe. Bruxelles a déjà brandi la menace de ne pas verser à Varsovie les fonds prévus dans le cadre du plan de relance et le mot « Polexit » a été lâché sans que cela ne fasse reculer le moins du monde la Pologne qui tient fièrement tête aux technocrates bruxellois.

    Francesca de Villasmundo

    Médias-presse info

  • Les feuillets perdus de Louis-Ferdinand Céline, enfin retrouvés

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    Crédits photo : Céline photographié par Henri Manuel (années 1930), domaine public.

    Quelques jours à peine avant sa mort, Céline écrivait ces mots poignants : « On m’a assez pris, on m’a assez dévalisé, emporté tout ! Hé, je voudrais qu’on me rende ! ». Par « tout », il entendait de nombreux manuscrits dont Casse-pipe, imaginé comme la suite chronologique de Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. Des feuillets de la main de l’auteur, volés en 1944 à la Libération pas des « pillards », qui seraient entrés dans son appartement à Montmartre, profitant de la cohue…

    Les archives disparues depuis bientôt 80 ans de l’écrivain auront de quoi secouer le monde littéraire. Ces feuillets inédits, par milliers, avaient longtemps été considérés comme de simples fragments. Et pourtant, il n’avait cessé de le répéter : « Il faut le dire partout si Casse-pipe est incomplet c’est que les Epurateurs ont balancé toute la suite et fin, 600 pages de manuscrit dans les poubelles de l’avenue Junot. »

    Les espoirs de retrouver un jour ce trésor de littérature se sont éteints le 8 novembre 2019, à la mort de Lucette Destouches, veuve de l’auteur. Un évènement qui en déclencha d'autres : le premier se déroula quelques mois après, avec Jean-Pierre Thibaudat, critique dramatique et auteur, et sa décision de prendre contact avec un avocat.

    « Il y a de nombreuses années, un lecteur de Libération m’a appelé en me disant qu’il souhaitait me remettre des documents », a expliqué le critique. « Le jour du rendez-vous, il est arrivé avec d’énormes sacs contenant des feuillets manuscrits. Ils étaient de la main de Louis-Ferdinand Céline. Il me les a remis en ne posant qu’une seule condition : ne pas les rendre publics avant la mort de Lucette Destouches, car, étant de gauche, il ne voulait pas "enrichir" la veuve de l’écrivain. » Interrogé sur l’identité du donateur, Thibaudat s’est contenté de répondre : « Secret des sources ».

    Une histoire de vol, jusqu’au tribunal.

    Suite à cette rencontre, contact fut pris avec les deux ayants droit de la veuve de Céline : François Gibault, auteur de la biographie du romancier, et Véronique Chovin, une amie de Lucette Destouches. « Voilà soixante-quinze ans que l’on se demandait où étaient passés les manuscrits de Céline disparus à la Libération : l’annonce de leur redécouverte a été un véritable choc pour nous », a confié François Gibault.

    Un rendez-vous s’est organisé, sans conclusion satisfaisante. Véronique Chovin s’est sentie indignée, si bien que début 2021, elle mandatait un avocat, Jérémie Assous, avec François Gibaut, avant de porter plainte pour recel de vol devant le tribunal de grande instance de Paris.

    Jean-Pierre Thibaudat s’est alors vu convoqué au siège de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) à Nanterre. Là encore, il n’a pas dévoilé aux autorités l’identité de son mystérieux donateur – à la place, il leur a simplement remis les archives en question. Il s’est décrit comme « le dépositaire accidentel » de ces feuillets. « Ma seule crainte était qu’ils disparaissent dans un incendie. Mon plaisir a été de les retranscrire pendant des années et des années. Cela n’a pas de prix. »

    Après une expertise menée par Isabelle Le Masne de Chermont à la Bibliothèque nationale de France, qui rassure sur l’origine de ces manuscrits – du Céline, pas de doute –, Véronique Chovin et François Gibault sont repartis avec les feuillets en juillet 2021.

    « Ce fut un moment très particulier », a expliqué Véronique Chovin. « Tout le monde pensait que ce trésor avait définitivement disparu. Enfin, non, pas tout le monde. Lucette me disait souvent : “Tu verras, après ma mort, des choses vont ressortir !” Elle avait raison. »

    Des manuscrits à la valeur inestimable

    D’après Le Monde, Thibaudat a passé des années entières à trier et à retranscrire l’œuvre de Céline, soit « des milliers de pages, un peu en vrac, et il m’a fallu des mois uniquement pour les classer ». Un travail de longue haleine, grâce auquel il obtiendra, au bout de quelques mois, l’équivalent de 600 pages.

    « On y trouve plusieurs blocs inédits d’une importance capitale », a-t-il expliqué. « Dans une lettre à son éditeur Robert Denoël du 16 juillet 1934, Céline disait travailler à un projet divisé en trois parties : “Enfance, Guerre, Londres”. L’enfance, il l’a traitée dans Mort à crédit, la première guerre mondiale au début de Voyage au bout de la nuit et Londres dans Guignol’s band. Mais les manuscrits retrouvés semblent être des projets distincts, qui pourraient être destinés à ce triptyque. »

    Les archives sont composées de 600 feuillets inédits de Casse-pipe, roman jusqu’alors incomplet. Céline y transcrivait « sa vie au 12e régiment de cuirassiers de Rambouillet dans lequel il s’était engagé en 1912 ». On retrouve aussi La Volonté du roi Krogold, un autre récit presque totalement inédit du romancier. Enfin, des versions incomplètes de Mort à crédit et de Guignol’s band font aussi partie du lot. « Le manuscrit de Mort à crédit est fascinant », a indiqué François Gibault. « La première partie est plutôt fidèle au roman publié, mais toute la seconde partie présente de nombreuses variantes et repentirs. »

    Enfin, au milieu de ces écrits, se cachent aussi des artefacts personnels du romancier : notamment « des photographies de sa fille, Colette, son livret militaire, des écrits médicaux, des lettres de femmes », mais aussi, détail peut-être plus sombre, de la « documentation antisémite », qui peut-être été une source d’inspiration pour l’écriture de ses pamphlets. On pensera notamment à L'École des cadavres, paru chez Denoël en 1938  : « Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître ».

    Comme indiqué par Le Monde, François Gibault et Véronique Chovin caressent l’idée de donner l’intégralité de Mort à crédit à la BNF – un moyen comme un autre de « régler les frais de succession » qui découlent de la restitution de ces écrits. Concernant les autres manuscrits, rien n’a encore été décidé – quoiqu’on suppose un projet de publications.

    Source : ActuaLitté

    À lire également : rentrer dans l'intimité de Céline

  • Livre - Notre sélection : Une histoire inédite de la France en 100 cartes

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    « Les éléments structurants de notre histoire ont été bouleversés »

     

    image_2021-03-02_172729.pngLe journaliste et historien Jean Sevillia fait paraître chez Perrin « Une histoire inédite de la France en 100 cartes » en collaboration avec les cartographes Jean-François Ségard et Nicolas Poussin. Il y présente une centaine de « moments » qui sont, d’après lui, des repères indispensables à la compréhension de l’histoire nationale.

    C’est en historien que Jean Sevillia donne les clés de la sociologie profonde de la France contemporaine : auteur notamment de La France catholique (Michel Lafon, 2015), il fait le choix de montrer comment certains événements décisifs de l’histoire peuvent se voir dans la géographie du peuple français, et laisser des traces jusqu’à aujourd’hui.

    En quoi votre histoire de France à travers les cartes est-elle inédite et diffère-t-elle de votre précédent ouvrage, Histoire passionnée de la France ?

    Jean Sevillia : Mon Histoire passionnée de la France (Perrin) formait un récit complet et continu de l’histoire de la France, des origines à nos jours, évidemment sous forme synthétique. Ce nouveau livre, puisqu’il braque le projecteur sur cent séquences du passé de la France, opère des choix dans ce passé, et assume ces choix : ce sont des moments charnières, des épisodes symboliques, des événements essentiels, mais qui supposent de passer très brièvement ou même de faire l’impasse sur certains autres épisodes de notre passé. Pour autant, le choix de ces séquences a été pensé de telle manière que leur enchaînement dégage une continuité qui révèle les grands traits de l’histoire de la nation française. Le caractère inédit de cet ouvrage provient du lien entre le texte et les cartes. Il existe des atlas de l’histoire de France, mais dont les textes succincts sont des légendes de cartes plus que de vrais commentaires historiques. Il existe aussi des Histoires de France qui ne comportent que quelques cartes en illustration (c’était d’ailleurs le cas de mon Histoire passionnée de la France). Dans cette Histoire inédite de la France en 100 cartes, le texte et les cartes ont autant d’importance, et se complètent ou se répondent.

    Alésia

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    Pourquoi écrivez-vous qu’il a existé une France avant la France, en vous appuyant sur la géographie ?

    C’est évidemment une formule, car on ne peut pas parler de la France avant le XIIe ou XIIIe siècle. Mais la richesse des sites préhistoriques de France montre l’ancienneté du peuplement de notre territoire. Mais la civilisation gauloise ou plutôt gallo-romaine, la Gaule franque rassemblée par Clovis, puis l’unité du futur territoire français au sein de l’empire carolingien et l’étendue de la Francie occidentale, née du partage de l’empire carolingien, sur les trois quarts de la France actuelle, posent des bases dont héritera la France quand elle se construira sous l’égide de la dynastie capétienne. La France ne naît qu’au début du deuxième millénaire de l’ère chrétienne, mais elle ne naît pas du néant.

    État bourguignon

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    Quels sont les éléments structurants de notre histoire ?  

    Ces éléments structurants sont nombreux et anciens : l’unité territoriale au moins de la France centrale ; le rôle de Paris comme centre politique (Clovis a fait de cette ville sa capitale en 508) ; le rôle de l’État, même si celui-ci a mis plusieurs siècles à s’édifier ; le rôle de la langue française comme facteur d’unité des élites politiques et culturelles, même si le français est devenu d’usage majoritaire dans la population au XIXe siècle seulement ; le fait que la France est depuis longtemps un des pays les plus peuplés d’Europe. Et bien sûr, l’ancienneté et la profondeur de l’ancrage chrétien, plus précisément catholique, chez les Français. 

    Jusqu’aux années 1960, 90 % de la population était baptisée au sein de l’Église catholique

    En dépit du choc déchristianisateur de la Révolution française, malgré l’antichristianisme et l’anticléricalisme militant du XIXe siècle qui aboutiront à la crise de la séparation de l’Église et de l’État au début du XXe, en dépit de la laïcité d’État, la France est restée très longtemps un pays catholique. Jusqu’aux années 1960, 90% de la population était baptisée au sein de l’Église catholique. Mais tous ces éléments, une grande part d’entre eux en tous cas, ont été remis en cause, voire bouleversés, depuis cette époque. Spécifiquement la remise en cause de l’État, que ce soit par le haut, du fait de la construction européenne et de la mondialisation qui ont brouillé les bornes de la souveraineté nationale, ou par le bas, du fait de la décentralisation et de la contestation de l’autorité, phénomène culturel plus large. Ajoutons la déchristianisation galopante, phénomène historiquement majeur, puisque des croyances, des rites et des traditions qui ont cimenté pendant des siècles la société française autour de sa religion dominante sont en train de s’effacer. L’ensemble de ces évolutions provoque aujourd’hui une profonde crise d’identité nationale.

    Premier Empire

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    « Remonter la pente, pour un pays, n’est jamais impossible. Mais il faut une volonté, et des volontaires », écrivez-vous.  Pensez-vous que les catholiques ont un rôle particulier à jouer à cet égard ?

    À l’évidence, puisque le service du bien commun fait partie du devoir des catholiques, et parce que le catholicisme français, à travers ses œuvres, possède une longue expérience du dévouement gratuit et désintéressé envers la société. Mais il ne faut pas être naïf : il existe des forces et des réseaux très puissants et implantés au cœur de l’État qui sont hostiles à l’Église, et à l’anthropologie qu’elle porte, comme on l’a vu avec le vote de toutes les lois sociétales depuis quarante ans et plus, et tout récemment au sujet de la bioéthique. De ce point de vue, évitons l’angélisme : les catholiques ont des combats à mener, mais là aussi il faut une volonté et des volontaires.

    La libération

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    Jean Sevillia, Une histoire inédite de la France en 100 cartes

    Perrin, 2020, 248 p., 27 euros.

  • « Pétain et les juifs » : le rabbin Alain Michel tranche la question

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    Le site Dreuz info republie une lettre adressée le 12 mars 2020 à l'Union des Étudiants juifs de France par le Rabbin Alain Michel. Cet historien n'est pas n'importe qui. Docteur en histoire (Paris - Sorbonne), Rabbin diplômé du séminaire théologique Shecher à Jérusalem, il a créé et animé pendant de nombreuses années les séminaires en français de Yad Vashem et enseigne l'histoire de la pensée juive à l'institut Albert Decourtray à Jérusalem.

    Alors que "les dictateurs de haine" se lancent, avec une inculture abyssale, dans des critiques grossières à l'encontre de certains propos d'Éric Zemmour sur la question, il est sain et réjouissant de constater que des spécialistes brillants et sérieux historiens  éclairent, avec une courageuse objectivité, les complexités de l'Histoire.

    Ci- dessous, un de ces commentaires caricatural :

    Préambule – Il est important de faire une distinction, selon nous,  :entre la dimension historique, c’est-à-dire la recherche historique sur un sujet qui ne fait pas consensus entre les historiens, et l’usage politique des propos émis par Zemmour sur Pétain. Si historiquement, Pétain a fait une distinction entre les juifs vivant en France, selon qu’ils furent français ou étrangers, l’amalgame politique consistant à innocenter la France, Pétain ou les Français qui ont collaboré, dénoncé les juifs à la police française et participé à leur déportation, est irrecevable. A ce titre, les propos de Zemmour, à supposer qu’ils soient un jour historiquement non-disputés, sont et seront toujours politiquement inacceptables, et Zemmour est fautif de ne pas le relever. – Jean-Patrick Grumberg.

     

     Réponse d'Alain Michel :

     

    Alain Michel.jpgChère Madame, c’est bien sûr en tant qu’ancien membre de l’UEJF [Union des Étudiants Juifs de France] dans les années 1970, ainsi qu’ancien proche du Rabbin Léon Askenazi, Manitou, président de l’UEJF au début des années cinquante, et dont j’ai dirigé le centre d’études à Jérusalem pendant 4 ans, que je vous écris.

    Mais c’est surtout en tant qu’historien, spécialiste de la Shoah, ainsi qu’amoureux de la vérité et de la liberté. Je viens d’apprendre que vous avez attaqué en justice le journaliste Éric Zemmour pour avoir affirmé que le gouvernement du Maréchal Pétain avait sauvé les Juifs français.

    Cette décision de l’UEJF est doublement scandaleuse :

    1 - Même si les propos d’Eric Zemour étaient erronés, ce qu’ils ne sont pas, en quoi cette affirmation est-elle une négation de la Shoah ? Eric Zemmour a-t-il dit que des Juifs qui habitaient en France n’avaient pas été déportés et n’avaient pas été gazés à Auschwitz ? Pas du tout. J’ai attentivement écouté l’émission de CNEWS, et il a même parlé de « l’extermination et des camps nazis », ce qui paraît étrange pour qui est accusé de négation de crime contre l’humanité par l’UEJF.

    En réalité, l’UEJF a une attitude liberticide qui consiste, en détournant une loi anti-négationniste, d’interdire tout débat historique et d’imposer une vérité historique concernant une question importante, l’attitude de Vichy vis-à-vis des Juifs, mais question qui n’a rien à voir avec la réalité de l’existence de la Shoah.

    Lorsque dans les années 1970, l’historien israélien Yéhuda Bauer a affirmé que le nombre de victimes au camp d’Auschwitz-Birkenau était beaucoup moins important que les 4 millions qui étaient affirmés à l’époque, de nombreux historiens ou encore porteurs de mémoire, notamment au Mémorial de la Shoah à Paris, se sont levés pour dénoncer les propos de Bauer qui réduisaient soi-disant l’importance de la Shoah.

    Tout le monde sait très bien aujourd’hui qu’il y a eu au plus un million 200.000 victimes à Auschwitz-Birkenau. Si la loi Gayssot avait existé à l’époque, l’UEJF aurait-elle traînée le Professeur Bauer devant les tribunaux ? Voilà pourquoi, au nom de la défense de la liberté, il faut dénoncer la démarche de l’UEJF.

    2 - Dans son livre «Le Suicide français*», Eric Zemmour, affirmait que Pétain avait sauvé les Juifs français.

    Remarquons tout d’abord que l’UEJF, qui faisait déjà du confusionnisme en étendant la loi contre le négationnisme à toute forme de débat historique, en remet une couche, puisqu’il semble qu’elle reproche dans sa plainte au journaliste d’avoir « réaffirmé sa théorie selon laquelle Pétain aurait sauvé les Juifs de France ». Or ce n’est pas ce qu’affirme Eric Zemmour et j’ai noté dans le débat sur CNEWS que celui-ci a tout de suite précisé « les Juifs français », et non les Juifs étrangers qui étaient alors en France.

    On peut être choqué par l’affirmation de cette différence, mais c’était la décision du Vichy de 1940, pas celle des commentateurs et historiens de 2020.

    Dans son livre, Zemmour résume mon propre ouvrage «Vichy et la Shoah*» sur deux pages et dès la première présentation de son livre, dans l’émission « on n’est pas couché », le journaliste s’était « défendu » face aux attaques de la journaliste Léa Salamé en se plaçant sous mon « autorité » d’historien qui, par ailleurs, a travaillé avec Yad Vashem depuis 1987, et avec la Marche des Vivants depuis 1990 (et même avec l’UEJF jusqu’à la parution de mon livre).

    Si affirmer que le gouvernement de Vichy (c’est plus exact que Pétain) a protégé les Juifs citoyens français, en en sauvant ainsi un grand nombre, est une affirmation négationniste, je demande donc à l’UEJF de bien vouloir également me traîner devant les tribunaux, ainsi que d’autres historiens français actuels, comme le professeur Antoine Prost ou le professeur Jean-Jacques Berlière, et que l’UEJF demande également que l’on brûle les ouvrages de Léon Poliakov, qui affirmait la même chose dans le «Bréviaire de la haine*» dès 1951, ou encore ceux de l’Historien américain Raul Hillberg, qui écrivait la même chose dès le début des années soixante. Si l’UEJF agit comme l’inquisition, qu’elle le fasse jusqu’au bout.

    Au nom de la défense du libre débat sur la vérité historique, il faut dénoncer la démarche de l’UEJF.

    Avec tout le respect que j’ai pour les tribunaux, français ou autres, les palais de justice ne sont pas les lieux où l’on peut trancher de la vérité historique et de sa complexité.

    Les magistrats ne sont pas formés pour cela, et ils n’en ont pas la compétence professionnelle. Le jour où l’Union des Etudiants juifs de France le comprendra, elle pourra peut-être commencer à admettre qu’on ne peut à la fois combattre pour la démocratie et la liberté, et en même temps refuser le débat sur l’histoire et la mémoire.

    © Alain Michel

  • Livre. Notre sélection : Le Dernier Carré

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    Jean-Christophe Buisson est directeur adjoint du Figaro Magazine et présentateur de Historiquement show sur la chaîne Histoire. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur des thèmes historiques variés. Jean Sévillia est membre du conseil scientifique du Figaro Histoire et chroniqueur au Figaro Magazine. Il a publié de nombreux ouvrages d’Histoire qui ont connu de beaux succès de ventes. Ils forment le tandem qui a dirigé avec brio une équipe d’historiens et de journalistes pour aboutir à ce livre remarquable qu’est Le dernier carré publié chez Perrin.

    Waterloo, Camerone, la bataille des ponts de Saumur, Diên Biên Phu : quatre cas emblématiques de ces moments où une guerre est perdue pour l’un des belligérants, mais où une poignée d’hommes luttent jusqu’au bout, même s’ils savent que leur camp a succombé, et peut-être surtout s’ils le savent. Ces quatre exemples mythiques d’héroïsme n’apparaissent dans ce livre que par allusion. Priorité a été donnée ici à des épisodes moins célèbres mais tous aussi épiques, de l’Antiquité à nos jours. Vingt-cinq chapitres, vingt-cinq faits d’armes, vingt-cinq récits d’ultime sacrifice et de fidélité absolue qui s’étalent à travers les siècles et les continents.

    L’ouvrage débute avec les 300 soldats de Sparte dirigés par le roi Léonidas qui combattent jusqu’à la mort à l’entrée du défilé des Thermopyles face à l’offensive du roi des Perses.

    Sans citer les vingt-cinq chapitres, retenons-en quelques-uns.

    L’ultime fin de l’Empire byzantin à Trébizonde en 1463, lorsque David II Comnène, refusant de se convertir à l’islam, est exécuté au sabre sur ordre du sultan Mehmet II.

    La bataille de Culloden, en 1746, qui met fin aux insurrections des jacobites écossais fidèles aux Stuarts, dynastie catholique. C’est à la suite de cette défaite des highlanders que des lois furent promulguées visant à effacer toute la culture écossaise : interdiction du kilt, du tartan et de la cornemuse, abolition du système clanique,… Il fallut attendre 1822 pour que les traditions écossaises aient droit de revoir le jour.

    Mathieu Bock-Côté signe le beau chapitre consacré aux derniers Indiens du roi de France, épopée qui s’achève en 1766 avec la défaite de Pontiac, le plus célèbres de leurs chefs.

    Jean Sévillia fait, lui, revivre la chouannerie des Cent-Jours en 1815, témoignage de la ténacité du royalisme populaire dans l’ouest de la France.

    Ô combien méconnue est l’histoire de Stand Watie, indien cherokee, général dans l’armée confédérée durant la guerre de Sécession et dernier officier confédéré à déposer les armes en juin 1865 !

    Christophe Dickès – fils du regretté docteur Jean-Pierre Dickès – conduit le lecteur au milieu des Zouaves pontificaux qui forment l’ultime rempart du pape quand est donné l’assaut final sur Rome le 20 septembre 1870.

    Un chapitre est dédié à Saigô Takamori, le dernier samouraï, mort sabre à la main en 1877 dans une insurrection pour l’honneur contre les influences extérieures qui transforment le Japon impérial.

    Autre moment héroïque, l’insurrection catholique irlandaise contre la Couronne britannique, déclenchée lors de la fête de Pâques 1916, et qui s’achève en 1923 avec la reddition de de Valera, président de la république d’Irlande.

    L’agonie dans l’exode des armées blanches fidèles à la Russie impériale et commandées par le général Wrangel est également décrite.

    Tout comme les dernières braises des insurrections de Cristeros au Mexique qui se terminent en 1937.

    Trop méconnue est l’épopée des « Frères de la forêt », lituaniens indépendantistes et antisoviétiques qui combattront l’Armée rouge de 1944 à 1965 !

    C’est le chanteur et journaliste Jean-Pax Méfret qui signe le chapitre sur le crépuscule de l’Algérie française tandis que Jean-Louis Tremblais évoque les guérillas anticommunistes oubliées en Asie du Sud-Est jusqu’en 1975 et que Jean-René Van der Plaetsen raconte le baroud désespéré des soldats chrétiens au Liban en mai 2000.

    Un livre passionnant à plus d’un titre !

    Le dernier carré, ouvrage collectif sous la direction Jean-Christophe Buisson et Jean Sévillia, éditions Perrin, 384 pages, 21 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur   

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  • Élites dirigeants algériennes : une fausse histoire

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    Ce qu’a déclaré le président français, Emmanuel Macron, est un coup porté au cœur même de la fausse identité algérienne fabriquée par le FLN depuis 1962.

     

    Par Bernard Lugan

    B. Lugan.jpgLe 2 octobre dernier, Alger a rappelé en consultation son ambassadeur à Paris, avant de décider de fermer son espace aérien aux avions militaires français ravitaillant Barkhane. La raison?

    Le président Macron qui, depuis le début de son quinquennat n’a cessé de donner des gages mémoriels à l’Algérie, accumulant les concessions gratuites, et qui, en échange, espérait naïvement une «pacification des mémoires», a été très mal payé en retour, les autorités algériennes n’ayant cessé de faire du maximalisme.

    Voyant dans les ouvertures et les concessions françaises une reconnaissance de «culpabilité», elles ont, comme l’on dit vulgairement «poussé le bouchon trop loin», exigeant toujours plus de la  France. Cela a fini par «agacer» les autorités françaises, poussées par une opinion publique qui ne veut plus entendre parler de repentance.

    En plus de cela, la France qui accorde chaque année des centaines de milliers de visas aux Algériens, se heurte au refus obstiné d’Alger de simplement récupérer ses ressortissants déboutés du droit d’asile ou condamnés de droit commun. Or, là encore, l’opinion française est à bout et la course électorale présidentielle qui a démarré va se faire sur la question la défense de l’identité nationale, de la fin de l’immigration incontrôlée et de la sécurité.

    Voilà pourquoi, considérant que la «coupe est pleine», le président Macron a décidé d’adresser un message très clair au «Système» algérien à travers des propos non démentis, rapportés par le journal Le Monde.

    Or, ce qu’a déclaré le président français est un coup terrible porté au cœur même de la fausse identité algérienne fabriquée par le FLN depuis 1962.

    Trois points de la déclaration présidentielle française ont particulièrement ulcéré les dirigeants algériens:

    1-Le «Système» à bout de souffle qui dirige l’Algérie survit grâce à «une rente mémorielle» entretenue par une fausse histoire.

    2-La question de l’existence de la nation algérienne peut être posée puisque le pays est directement passé de la colonisation turque à la colonisation française.

    3-Pourquoi les dirigeants algériens dénoncent-ils toujours les 132 ans de colonisation française et jamais les 276 ans de colonisation turque?

    Ces trois questions brisant le tabou mémoriel algérien, les dirigeants d’Alger ont donc immédiatement réagi.

    Dans l’une de mes premières chroniques, je posais la question de savoir pourquoi Bougie et Tlemcen n’ont pas créé l’Algérie alors que Fès et Marrakech ont fondé le Maroc?

    À travers cette interrogation, nous sommes en effet là face à la grande question posée par le président Macron. Une question qui hante les dirigeants d’Alger car, comme l’a dit l'historien algérien Mohamed Harbi : «l’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens».

    Mohamed Harbi a raison. Cette histoire à laquelle le «Système» algérien s’accroche à travers un nationalisme pointilleux est effectivement un «Enfer» car elle montre que l’Algérie n’a jamais existé. D’où un complexe existentiel rendant impossible toute analyse rationnelle. 

    Mais cette histoire est également «Paradis», parce que, pour oublier cet «Enfer», les élites dirigeantes algériennes ont fabriqué une fausse histoire valorisante à laquelle elles sont condamnées à faire semblant de croire…

    D’où cet énorme tabou historique qui interdit aux Algériens de simplement se demander pourquoi, alors que, depuis Fès et Marrakech les Almoravides, les Almohades, les Mérinides, les Saadiens et les Alaouites, développèrent des empires s’étendant à certaines époques sur tout le Maghreb, l’Espagne et jusqu’à Tombouctou, Tlemcen et Bougie ne dépassèrent quant à elles pas le stade de principautés, certes brillantes, mais qui n’eurent pas de prolongements étatiques modernes?

    La réponse est claire: parce que, jusqu’à la colonisation turque, Bougie vécut au rythme des hauts et des bas de Tunis. Quant à Tlemcen, durant près de huit siècles, de 790 à la colonisation turque qui débuta en 1554, elle fut, sauf durant quelques décennies à la fin du XIVe siècle et au début du XVe, quasi-constamment sous influence ou sous domination marocaine.

    Là est le non-dit d’ordre psychanalytique sur lequel repose toute la diplomatie algérienne et sur lequel ont buté toutes les tentatives d’union du Maghreb.

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