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Politique extérieure - Page 2

  • Nord Stream, on y revient : Un ancien prix Pulitzer accuse les Etats-Unis d’avoir saboté Nord Stream

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    Cliquez sur l'image pour écouter l'information relayée par TV LIBERTÉS

    Le journaliste américain Seymour Hersh, ancien prix Pulitzer, a publié sur son blog une enquête dans laquelle il affirme que le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, en septembre dernier, est le fait des Etats-Unis. La Russie s’est empressée d’appuyer ces allégations tandis que Washington a démenti avec force.

    Dans un post publié sur son propre blog, Seymour Hersh écrit que des plongeurs de l’US Navy, aidés par la Norvège, ont posé en juin des explosifs sur les gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique, déclenchant leur explosion trois mois plus tard.

    Les Etats-Unis ont catégoriquement rejeté l’article, qualifiant ces informations de «pure fiction». La Norvège a elle aussi nié toute implication. Le Kremlin a pour sa part saisi l’occasion de se faire l’écho de cet article: « Certaines choses (dans cette publication) sont contestables, d’autres ont besoin d’être prouvées, mais l’article est remarquable par son analyse profonde et son exposé harmonieux » des événements, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    « Il serait au moins injuste de ne pas y prêter d’attention, surtout pour un pays comme l’Allemagne qui a été privé de cette infrastructure énergétique cruciale à la suite de l’attentat » en septembre, a-t-il estimé. Pour Dmitri Peskov, l’article de Seymour Hersh montre « une fois de plus la nécessité d’une enquête internationale transparente sur cet attentat sans précédent ». « Il n’y a pas beaucoup de pays dans le monde qui puissent commettre de tels actes de sabotage », a-t-il ajouté.

    Les pays occidentaux avaient accusé la Russie d’être responsable de ces impressionnantes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines, ajoutant à la colère visant Moscou après le déclenchement de son offensive en Ukraine. La Russie accuse elle les « Anglo-Saxons » d’être derrière ce sabotage. Les enquêtes menées par les autorités suédoises, danoises et allemandes n’ont pas encore permis de déterminer de responsabilités.

    Dans son article, Seymour Hersh affirme que le président américain Joe Biden a lui-même décidé de faire exploser ces gazoducs afin de priver Moscou des revenus faramineux de ses ventes de gaz à l’Europe.

    L’enquêteur star désormais controversé

    Agé de 85 ans, le journaliste est l’un des plus célèbres reporters d’investigation américains. Il a notamment révélé le massacre commis par des militaires américains dans le village de My Lai pendant la guerre du Vietnam, ce qui lui a valu le prix Pulitzer en 1970.

  • L’Allemagne se détourne de la France : c’était à prévoir !

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    Le mythe de l’amitié franco-allemande est en train d’en prendre un coup. L’Allemagne est fatiguée de nos frasques et de nos éternelles explications pour démontrer que nous restons le stratège politique de l’Europe et elle le financier bienveillant.

    Depuis des dizaines d’années nous affirmons être d’égal à égal avec l’Allemagne. Or cela n’a jamais été le cas même si pendant les années 1990 le PIB par habitant était comparable.

    Entre-temps, l’Allemagne a récupéré sa sœur de l’est et l’a reconstruite. Bien sûr aussi avec les subventions européennes. Mais contrairement à la France qui telle la cigale chantant haut et fort en se désindustrialisant, l’Allemagne a continué de produire des machines-outils, des automobiles haut de gamme et même des chars Léopard dont elle a vendu 1500 exemplaires à la Grèce en pleine crise économique de cette dernière. La moraline française était remplacée par le pragmatisme et l’efficacité germaniques. L’Allemagne n’a pas eu besoin d’annuler des ventes de bateaux de guerre à la Russie pour raison de droits de l’Homme. Elle se contentait de faire du commerce sans vouloir redresser le monde et donner des leçons à toute la planète.

    Avec le Brexit, la France s’est soudainement retrouvée en face-à-face avec son puissant voisin.

    Avec la crise énergétique, l’Allemagne réagit enfin après s’être laissée embobiner par les Grünen destructeurs qui en réalité partageaient la vision très française d’un pays à nettoyer de toute pollution et puissance industrielles. Et elle s’en donne les moyens, ce que la France ne peut plus faire car fauchée, endettée, dirigée par des idéologues et des incompétents sans aucune vision d’avenir.

    Et voilà nos médias qui s’effarouchent de cette nouvelle arrogance allemande qui refuse de participer à la construction du SCAF avec la France, qui achète des avions américains, qui prépare un bouclier militaire en excluant la France, qui investit 100 milliards pour reconstituer son armée….

    Et hop ! la France s’affole ! Aucun doute que nos mêmes médias nous serviront bientôt le retour de l’ogre allemand…

    Or il n’y a rien à faire d’un pays qui s’applique à se ruiner lui-même…

    Cette arrogance politique doublée d’une piètre performance économique, l’Allemagne l’a docilement acceptée pendant longtemps car à la sortie de la dernière guerre mondiale on a interdit aux Allemands de penser et de se contenter de travailler pour reconstruire leur pays. Ce qu’ils ont fait…

    Ils ont donc progressivement remonté la pente tout en restant un nain politique, ce qui faisait se gonfler la grande nation.

    Aujourd’hui ce statu quo est rompu et le risque de partage de l’Europe est grand car les Hollandais, les Danois, les Polonais, les Hongrois et tous les nordiques ne croient plus non plus à la vision française de gestion du monde !

    Il est ridicule de voir notre Macron national tout excité en montant les marches des palais bruxellois et gesticulant devant un Scholtz ébahi de tant de gaieté d’un adolescent revenant d’un camp de vacances. Ou ce même Macron se féliciter par téléphone de la victoire de Lula au Brésil. On est un peu gêné d’un président si immature et si peu digne de sa fonction…

    Pour jouer au montreur d’ours encore faut-il qu’il y ait un ours et une France en déclin économique en perd tout crédit politique. Comme le disait à la droite défaite le député André Laigniel au début de la saga mitterrandienne : vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires.

    C’est la position actuelle de la France face à l’Allemagne !

    Article tiré de Contrepoints

  • Élisabeth Borne et les élections italiennes : le paroxysme de l’arrogance des élites

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    Ma come ti permetti? » que l’on pourrait traduire par "Comment oses-tu ?" Ce cri d’indignation, une grande partie du peuple l’a sans doute exprimé en découvrant la réaction d’Élisabeth Borne à l’annonce des résultats des élections italiennes. En effet, notre Premier ministre, au micro d’Apolline de Malherbe, a tenté, avec une maladresse renversante, de mettre une tutelle « démocratique » sur le futur gouvernement de Giorgia Meloni :

    "En Europe, on porte un certain nombre de valeurs et bien évidemment, on sera attentif (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l’homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l’avortement, soient respectées par tous", a-t-elle déclaré sur la chaîne BFM TV. On saluera la grande habileté diplomatique qui consiste à crisper les relations avec notre voisin tout proche avant même la formation d’un quelconque gouvernement – qui prendra, rappelons-le, au moins un mois. L’Italie n’est pas exactement une obscure dictature d’Amérique centrale…

    Élisabeth Borne, visiblement, elle, sous la tutelle d’Ursula von der Leyen, a une fois de plus fait honte au peuple français. Nos élites sont si déconnectées, si incapables de décrypter, ou même essayer, humblement, de comprendre ce que le peuple italien a voulu dire dimanche dernier : elles ne comprennent déjà pas ce que ressent et vit le peuple français, cette dépossession d’une fierté nationale aujourd’hui perdue, oubliée, cachée ou au moins mise sous le boisseau… Confortablement installées dans les ZTL, ces zones à trafic limité de l’hypercentre des grandes métropoles, nos élites politiques dont Élisabeth Borne, malgré un parcours méritocratique, est devenu le symbole, se trouvent aujourd’hui confrontées, dans l’est de l’Europe mais aussi dans le nord, après les élections suédoises, et aujourd’hui au sud avec l’Italie, à un coup de semonce de plus en plus vigoureux.

    Et puis il y a, surtout, cette arrogance française, ce sentiment que l’élite, celle qui détient le pouvoir en France, enseigne à toutes les nations les lumières du progrès. Alimenté par des concepts fumeux – les valeurs européennes –, ce piège idéologique de l’État de droit devint la norme tout à la fois morale et juridique : chaque pays doit s’y conformer, abandonnant toute possibilité d’une véritable orientation politique des gouvernants. Au nom d’une « éthique » exclusivement progressiste à la valeur quasi religieuse, l’exercice de la souveraineté populaire doit s’effacer au profit d’une démocratie désincarnée, plastique, aux couleurs bleues et jaunes.

    "Cette déclaration est insignifiante", a rétorqué Fabio Rampelli, cofondateur du parti Fratelli d’Italia et fidèle entre les fidèles de Giorgia Meloni. Une réponse qui claque sèchement à la figure de notre Premier ministre, qui ferait peut-être bien de comprendre que le temps de la condescendance française envers nos cousins latins, ce sentiment de supériorité envers les Italiens, si partagé malheureusement dans la population française est terminé. Il est temps de traiter d’égal à égal avec ce pays fondateur de notre civilisation.

  • Macron attendu à l'ONU !

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    QUASIMENT VIDE !

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    Aura-t-on encore longtemps la patience de supporter ces humiliations répétées ? Ce n'est pas une image que les médias aux ordres vont beaucoup diffuser : la salle de l'ONU pendant le discours d'Emmanuel Macron. Quand on vous disait que la France avait une influence inégalée ! Le monde tremble et s'incline lorsqu'elle parle

    Nous ajoutons le commentaire de Radu Portocala, qui exprime en quelques mots le désenchantement pour ne pas dire la tristesse de voir la France, autrefois "mère des arts, des armes et des lois", ainsi rabaissée.

    ***

    Je ne sais plus quel journal titrait l’autre jour : « Macron attendu à l’ONU ».

    La salle presque vide devant laquelle Je-suis-le-chef a fait son exercice oratoire en langue de bois montre que presque personne ne l’attendait.

    Macron n’intéresse presque personne, sa présence sur la scène internationale est négligeable. Qu’il soit ou qu’il ne soit pas là, qu’il parle ou qu’il ne parle pas, qu’il s’agite stérilement ou qu’il ne fasse rien – cela n’a aucune conséquence.

    Cela, en fin de compte, n’a pas grande importance. Ce qui est grave, c’est que son insignifiance, aussi vocale soit-elle, fait de la France un pays insignifiant, l’entraîne vers les tristes abîmes de la médiocrité.

    Comment a-t-il été possible que la France finisse par s’exprimer à travers une telle voix dérisoire ?   ■

  • « La souveraine qui, parce qu’elle échappait aux hasards de l’élection, était celle de tous ».

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    Cet article est repris du site "Je suis français". Il devrait être, pour tous, un sujet de réflexion, alors que nous vivons dans un système dans lequel aucune politique pérenne ne peut être mise en œuvre, livrée au caprice de faux monarques successifs.

    ***

    TRIBUNE – Elizabeth II « sans jamais jouer les Jupiter ni, à l’inverse, s’abaisser à la posture humiliante du “monarque citoyen” », s’est imposée « comme un modèle discret de conservatisme spontané », fidèle au legs de grands esprits et d’hommes d’État éminents du Royaume-Uni, souligne Frédéric Rouvillois, professeur de droit constitutionnel et écrivain .

     

    C’est une chose singulière que de perdre une personne très chère et très âgée dont on avait toujours senti la présence bienveillante et qui avait fini par devenir une partie de nous-mêmes – au point de nous sentir perdus sans elle, et un peu orphelins.

    Quelques mois avant d’être fauché par la mitraille au tout début de la guerre de 14, c’est ainsi que Charles Péguy consacre quelques-uns de ses plus beaux vers à la mort de sainte Geneviève, patronne et protectrice de Paris :

    « Tout un peuple assemblé la regardait mourir

    Le bourgeois, le manant, le pâtre et le bouvier,

    Pleuraient et se taisaient et la voyaient partir (…)

    Et les durs villageois et les durs paysans

    La regardant vieillir l’avaient crue éternelle (…)

    L’amour de tout un peuple était tout son cortège ».

    Et au fond, c’est à ces vers dorés que fait penser la disparition de la reine, Elizabeth – leur reine, celle des Britanniques, mais qui, à force, avait fini par nous devenir si familière, qu’elle était aussi un peu la nôtre. La nôtre, parce qu’elle avait toujours été là, avec ses tailleurs pastel et ses chapeaux invraisemblables, son regard malicieux et son demi-sourire indulgent. Mais la nôtre aussi, parce que sans jamais jouer les Jupiter ni, à l’inverse, s’abaisser à la posture humiliante du « monarque citoyen », Elizabeth a toujours suivi sa voie et assumé son rôle, s’imposant ainsi comme un modèle discret mais convaincant de conservatisme spontané – ce qui, au pays de Burke, de Disraëli, de Chesterton ou de Churchill, était au fond la moindre des choses.

    Après soixante-dix ans de règne, la reine Elizabeth apparaît pourtant d’abord, dans les souvenirs de chacun, comme une mère de famille. Lorsqu’elle monte sur le trône à l’âge de 25 ans, elle a déjà deux enfants, un garçon et une fille, le choix de la reine en quelque sorte. Et c’est à cette aventure-là que s’intéressent surtout, à l’époque, les chaînes télévisées encore rudimentaires du monde entier : à la vie quotidienne d’une toute jeune reine qui est aussi une jeune maman et dont l’un des enfants sera roi lorsque le temps sera venu. Dans d’innombrables reportages en noir et blanc, on la voit donc au jardin qui s’occupe d’Ann et de Charles, comme on la verra quelques années plus tard, en couleur cette fois, être enceinte à nouveau, puis accoucher comme n’importe quelle autre mère.

    Or, la curiosité des spectateurs coïncide avec ce qui constitue le mystère et la clé du régime monarchique : car derrière la délicieuse banalité de la scène familiale, il y a le fait que ce qui caractérise d’abord une reine (ou un roi), c’est d’être, en un sens, des gens comme tout le monde. Au fond, Elizabeth aurait pu être infirmière ou agricultrice, mais le hasard ou la providence ont décidé qu’elle serait reine, ce qu’elle a assumé avec autant de bonne volonté, de sérieux et de simplicité que si elle s’était occupée de malades dans un hôpital ou de vaches dans une exploitation laitière. La reine est une personne comme tout le monde : et c’est en faisant comme tout le monde – c’est-à-dire, en donnant naissance à ses enfants et en essayant de les élever du mieux qu’elle le pouvait -, qu’elle a assumé du même coup la fonction politique capitale qui était la sienne : préparer sa propre succession au trône afin de garantir la stabilité du système et la continuité de l’État.

    Dans une monarchie, le personnel ne se dissocie pas du politique, et ces deux rôles inextricablement liés, la reine Elizabeth les a assumés de façon exemplaire : en tant que mère, puis grand-mère et arrière-grand-mère (et même, quoique la chose fut plus difficile, en tant que belle-mère), elle a su incarner charnellement la nation dont elle était symboliquement le chef : et au-delà, personnifier un système, la monarchie, où le chef, parce qu’il échappe aux hasards de l’élection, est véritablement celui de tous – de même qu’une mère, n’ayant pas été choisie par une majorité
    de ses enfants, est réellement celle de chacun d’entre eux.

    La reine de tous, sans distinctions et sans discontinuité : là encore, Elizabeth a incarné l’un des traits spécifiques de la royauté, sa projection dans la longue durée. Et ce faisant, sa capacité à représenter, pour tous ses sujets, un point de repère commun et immuable, un élément unificateur, stable et rassurant, particulièrement utile en temps de crise ou de mutations majeures.

    Sur ce plan, on l’a souvent comparée à son aïeule Victoria. Devenues reines, l’une à 18 ans, en 1838, l’autre à 25 ans en 1952, toutes deux vont connaître des périodes troublées assombries par des révolutions profondes dans tous les domaines. Toutes deux seront amenées à régner sans gouverner, ce qui est le propre d’une monarchie parlementaire, mais l’une et l’autre parviendront à accompagner le mouvement sans se laisser dépasser par sa violence, et ce faisant, contribueront avec une efficacité discrète à canaliser son potentiel explosif. De Churchill à Liz Trussdu processus de décolonisation à l’intégration européenne puis au Brexit, de la guerre civile en Irlande du Nord au référendum écossais, des Malouines à l’Afghanistan, du terrorisme de l’IRA à celui des islamistes, la reine Elizabeth II, par ce qu’elle incarnait, n’a même pas eu besoin d’intervenir pour désamorcer les conflits, ni de décider pour favoriser la résilience.

    Comme l’emblématique bobby de la police britannique, qui traditionnellement n’était armé que de son sifflet et d’un bâton blanc, la reine a su montrer que la présence est déjà une puissance. Et peut-être une puissance supérieure. La chose n’a jamais paru aussi évident qu’en ce soir du 5 avril 2020, au tout début de l’épidémie de Covid, lorsque, vêtue d’un tailleur vert gazon, elle vient prononcer à la télévision quelques mots simples appelant les Britanniques à l’union, à l’espoir et à la résistance. Des mots que seule une reine et une mère pouvait prononcer sans qu’on les soupçonne d’hypocrisie ou d’arrière-pensées électoralistes.

    Une reine et une mère qui s’est demandé chaque jour, durant sept décennies, quelle serait la meilleure solution pour ses enfants et ses sujets : ce qu’il fallait maintenir coûte que coûte, et à quoi l’on pouvait renoncer sans se perdre. Sans doute est-ce pour cela qu’elle est parvenue, malgré les risques, les obstacles et les tragédies, à maintenir, c’est-à-dire à conserver l’essentiel.

    Et sans doute est-ce pour cela qu’elle demeurera dans les cœurs à la place singulière qui restera la sienne : "l’amour de tout un peuple était tout son cortège ".  

    Délégué général de la Fondation du Pont-Neuf (think-tank) et auteur de nombreux ouvrages remarqués, Frédéric Rouvillois a notamment publié Histoire de la politesse de la Révolution à nos jours (Flammarion, 2006), Histoire du snobisme (Flammarion, 2008), L’Invention du progrès, 1680-1730. Aux origines de la pensée totalitaire (Éditions du CNRS, 2011) et Liquidation. Emmanuel Macron et le saint-simonisme. (Éditions du Cerf, 2020). Pour s’informer de ses travaux et publications, suivre le lien ci-dessous.

    Frédéric Rouvillois

  • Livre - Notre sélection : Jacques Bainville - "Les lois de la politique étrangère"

    La maison d’édition indépendante L’Artilleur réédite le livre de Christophe Dickès Jacques Bainville, les lois de la politique étrangère. Une édition revue, corrigée, et surtout considérablement développée : 560 pages au lieu de 320. Les notes de bas de pages sur l’œuvre de Bainville (absentes de l’ancienne édition) sont intégralement rétablies – et la bibliographie, déjà monumentale, complétée et mise à jour. Un événement pour ceux qui veulent comprendre l'histoire et la politique étrangère. Vous trouverez dans cet ouvrage une analyse débarrassée de toutes scories de basse politique politicienne, produit du seul examen des faits et de leur compréhension. Ce qui a fait dire qu'en lisant Bainville, on avait l'impression de devenir intelligent !

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    Connu pour sa remarquable biographie de Napoléon et son Histoire de France, constamment rééditées jusqu'à nos jours, Jacques Bainville fut aussi un analyste hors pair de la politique internationale. La diffusion de ses idées et de ses écrits allait bien au-delà de sa famille politique, l'Action française. Bainville considérait que la politique est régie par des lois et qu'elle est toujours l'œuvre des hommes. De l'expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l'histoire, il est possible de déduire le futur et de se prémunir par l'action des dangers qu'il recèle. Dans un livre prophétique, Les conséquences politiques de la paix, publié en 1919, Bainville annonça tout l'entre-deux-guerres: l'avènement de Hitler, l'Anschluss, l'invasion de la Tchécoslovaquie, le pacte germano-soviétique, l'agression contre la Pologne et la nouvelle guerre européenne qui s'ensuivit. Jacques Bainville ne fut pas écouté. Il mourut en 1936, avant la catastrophe que la France n'avait pas su conjurer. Christophe Dickès a consacré dix ans d'études à l'œuvre de Jacques Bainville et plus particulièrement aux aspects de celle-ci touchant à la politique étrangère aux XIXe et XXe siècles. Il présente ici l'homme et sa pensée, dont l'influence demeure toujours grande.

    Pour commander, c'est ICI

  • La reine est morte. Vive le roi !

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    Le monde entier s’est, sur l'heure, senti concerné et ému par l’annonce du décès brutal de la reine Élisabeth II d’Angleterre. La mobilisation des médias et la réaction des chefs d’État se sont faites à l’unisson. Sa personnalité exceptionnelle, la durée de son règne, les joies et les épreuves traversées ne sont pas étrangères à cette très naturelle et très justifiée unanimité dans l’hommage.

    Non moins naturelle est sa succession, sans bruit, sans soubresaut, sans contestation, sans besoin de millions d’euros pour des campagnes stériles et absurdes. Chacun connaissait la suite de l'histoire puisque c’était écrit et pratiqué depuis des siècles. Le roi Charles III, formé et informé de tout ce qui l’attend assure désormais l’avenir comme le feront son fils et petit-fils. Un système aussi simple qu'efficace. Et n'imaginons pas que le roi anglais soit aussi dépourvu de pouvoir que cela, comme l'affirment ceux que démange le prurit des banalités. Mais c'est une autre histoire

    À l’occasion de plusieurs événements touchant la couronne britannique, on a entendu dire que les Français, après les Anglais cela va sans dire, étaient le peuple qui se sentait le plus charmé et séduit. Peut-être se souvient-il, ce peuple français, que ses ancêtres ont eux aussi vécu en monarchie pendant près de mille ans ? En aurait-il une sorte de nostalgie ? Ou même de  jalousie ?

    Bien sûr la France a connu des difficultés, des guerres, des famines et autres épidémies. Quel peuple, en mille ans, n’en a pas connu ? Elle s’est toujours relevée, Jeanne d’Arc n’en est qu’un exemple majeur. Mais cette monarchie française a tout simplement construit le pays que nous connaissons, pour en faire, au XVIIIe siècle, le plus puissant, le plus beau, le plus riche, le plus peuplé, le plus en paix, modèle et phare du monde. Sous la protection royale les français ont pu travailler, innover, inventer, construire, écrire, peindre et composer. Vienne a essayé d’imiter Versailles, en vain ! « La France est le résultat du travail et de l’intelligence » (Bainville)

    Malgré les inepties et les contre-vérités historiques diffusées dans nos écoles pendant des décennies et aujourd'hui le silence dramatique de notre enseignement, les évidences ne peuvent indéfiniment être cachées. Il faudra bien un jour que les vérités triomphent. Fort heureusement de plus en plus nombreux sont les historiens qui remettent les choses à leur place. Encore faudrait-il que ces enseignements soient portés à la connaissance des jeunes français.

    Certes la monarchie française n’est pas la monarchie britannique, c’est une autre histoire, d’autres fondements, d’autres mœurs, d'autres traditions. Chacune a sa spécificité propre. Elles ont cependant en commun une mission unificatrice, rôle majeur, rôle premier, condition sine qua non de toute vie sociale équilibrée.

    Comment peut-on imaginer ou rêver que la multiplicité des partis et des ambitions, une politique remise en cause quelques années après avoir été initiée, une démagogie permanente, puissent assurer la stabilité, l’unité et le développement harmonieux du pays ? Les plus mauvais ont profité du système, les meilleurs se sont épuisés en vain à essayer de l'améliorer. Avec réalisme regardons où nous en sommes !

    Henri Bec

  • Cocktail explosif fin 2022 pour la France et l’UE : Italie, gaz russe, zone euro

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    La Commission européenne ne se contente plus d’alerter sur l’approvisionnement en gaz pour cet hiver 2022/2023, mais prévoit également des difficultés pour l’hiver 2023-2024. Baisser la consommation de gaz de 15 % entre août 2022 et mars 2023 par rapport à la moyenne des cinq dernières années conduira néanmoins à des coupures d’électricité et de gaz pour les particuliers et les industries si la Russie arrête ou diminue très fortement ses fournitures de gaz !

    Un arrêt des livraisons de gaz russe réduirait la valeur du PIB allemand de 5 % entre 2022 et 2024, a calculé le Fonds monétaire international (FMI). Nord Stream achemine actuellement seulement 20 % des 55 milliards de m3 annuels de gaz. Les Allemands verront bientôt leur facture quadrupler afin d’éviter la faillite du groupe énergétique allemand Uniper, malgré une aide financière gigantesque de l’État allemand. Uniper doit en effet acheter du gaz au comptant sur le marché européen où le prix de référence néerlandais a atteint aujourd’hui le prix faramineux de 190 euros le mégawattheure (MWh) ! Uniper, qui emploie 12 000 salariés dans le monde, perd actuellement des dizaines de millions d’euros chaque jour !

    Après la prise de participation de 25 % du gouvernement allemand dans Lufthansa pendant la crise du Covid, c’est désormais au tour d’Uniper d’être secouru par l’État allemand, sous la forme d’une prise de participation de 30 % du capital, à un prix cassé de 1,70 euros l’action, le titre ayant perdu 75 % de sa valeur en 6 mois. Le groupe bénéficiera aussi d’un prêt obligataire de 7,7 milliards d’euros convertible en actions. De plus, la banque publique de sauvetage KfW qui avait déjà prêté 2 milliards d’euros, va procéder à un prêt supplémentaire de 7 milliards d’euros ! L’entreprise a surtout réussi à obtenir du gouvernement allemand la possibilité de répercuter sur ses clients, dès le 1er octobre 2022, 90 % des surcoûts des achats de gaz sur le marché. Le gouvernement allemand s’inquiète d’un automne social chaud d’autant plus que les nombreuses critiques sur cette politique suicidaire des sanctions vis-à-vis de la Russie se font de plus en plus vives ! Scholz est une sorte de Hollande bis, un mauvais chancelier pour l’Allemagne.

    Selon Poutine les pays européens ont sous-estimé l’importance des sources d’énergies traditionnelles et ont trop misé sur les sources d’énergie non traditionnelles telles que le soleil et le vent. Les Européens, selon le Président russe, font la même erreur que pour les valeurs sociétales en oubliant la famille traditionnelle avec des enfants, s’intéressant beaucoup trop aux valeurs décadentes LGBT.

    Poutine remarque également que les Polonais ont voulu fermer le gazoduc Yamal qui leur apportait du gaz russe, mais que c’était en fait pour remettre en marche le gazoduc Yamal dans le sens inverse, afin d’acheter du gaz à l’Allemagne car le prix allemand du contrat à long terme était 4 fois moins cher que le prix payé par les Polonais ! On réalise mieux la folie des Allemands, pour plaire à l’Amérique et à l’OTAN, de vouloir sanctionner la Russie qui leur fournissait, grâce aux bonnes relations avec l’ancien chancelier Schroeder, un gaz très compétitif pour l’industrie allemande.

    Gazprom vient d’annoncer une nouvelle réduction des livraisons de Nord Stream, à 20 % des capacités, au lieu de 40 % jusqu’à présent. Gazprom invoque une turbine de Siemens en réparation au Canada toujours pas parvenue à destination, en raison des sanctions, et la nécessité de maintenance d’une seconde turbine. On apprend en même temps, ce qui est assez cocasse, que la Russie se fera un plaisir de fournir 700 millions de de m3 de gaz supplémentaire à la Hongrie, à un prix canon, en plus des 4,5 milliards de m3 déjà vendus annuellement à Budapest ! Il n’est donc pas étonnant que le moral des investisseurs et des chefs d’entreprise se dégrade en Allemagne. « La récession frappe à la porte, on ne peut plus l’exclure », selon un économiste allemand de l’Ifo.
    L’inquiétude des bien-pensants, valets antirusses de l’Amérique et de l’OTAN, pour l’unité et la stabilité de l’UE grandit aussi en Europe, suite à la démission forcée de Mario Draghi. Le parti patriote Fratelli d’Italia, présidé par Giorgia Meloni, arriverait en tête avec 23,8 % des voix devant le Parti démocrate avec 22,1 % et la Ligue de Matteo Salvini avec 14 %. Meloni ne prône pas une sortie radicale de l’UE, mais elle souhaite une révision des traités et la substitution d’une « confédération d’États souverains à l’UE. Avec la ligue de Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi (7,4 % des voix), Fratelli d’Italia pourrait constituer une coalition et gagner les prochaines élections en septembre 2022.

    L’Italie pourrait donc virer à droite toute le 25 septembre 2022, lors des élections législatives anticipées. Si la droite patriote italienne remporte les élections, il peut y avoir « une chance de contagion. » dans l’UE, ce qui serait une excellente nouvelle pour la France et les patriotes français, en même temps qu’une victoire morale pour Éric Zemmour ! Seule la bêtise, l’étroitesse d’esprit et l’égoïsme politicien à court terme, notamment de LR qui lutte pour sa survie, ont eu pour effet qu’il n’y ait pas une cinquantaine de plus de députés de Droite aujourd’hui à l’Assemblée nationale française ! Toutes choses égales par ailleurs, Giorgia Meloni de Fratelli d’Italia, c’est Éric Zemmour de Reconquête en France, Matteo Salvini de la Ligue, c’est Marine le Pen, mais en beaucoup plus intelligent, et Sivio Berlusconi de Forza Italia, c’est Laurent Wauquiez de LR en beaucoup plus âgé, infiniment plus riche et moins érudit.

    Grâce aux 192 milliards du plan de relance de Bruxelles « Il Dottore » Draghi, vendu à l’Amérique, pensait avoir vacciné l’Italie contre le patriotisme, mais la coalition italienne de Droite pourrait bien faire exploser l’UE et la zone euro. Poutine pourrait trouver en Silvio Berlusconi, dont il est déjà très proche à titre personnel, et en son fervent admirateur Salvini, de nouveaux amis au pouvoir, en plus du hongrois Viktor Orban !

    Les marchés tremblent et scrutent avec attention la situation. Le coût de la dette italienne est reparti à la hausse et la bourse de Milan est en berne. L’écart entre les taux d’intérêt allemand et italien à dix ans est de 2,20 % et pourrait monter jusqu’à 3 % très rapidement. L’Italie croule sous une dette colossale de plus de 2700 milliards d’euros, soit 150 % de son PIB, le ratio d’endettement le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Il y a possibilité d’explosion de la zone euro. De plus, l’Italie est ultra-dépendante du gaz russe (43 % de ses importations) et prend de plein fouet l’attitude antirusse de Draghi sur la guerre en Ukraine avec une diminution des livraisons de gaz russe et une inflation de 8 % qui s’emballe ! L’UE redoute une crise politique et économique qui plomberait la zone euro en envoyant un message de désunion à Poutine. Le Président russe se réjouit de voir la tête de Mario Draghi servie sur un plateau, après celle du va-t-en guerre anglais Boris Johnson !

    Ce qui pourrait libérer et déterminer le peuple italien, c’est le bilan catastrophique de Draghi en matière d’invasion migratoire et d’insécurité, tout comme dans la France de Macron, ce dont ne parlent pas bien évidemment ni les médias pensants, ni les traîtres qui nous dirigent, ni les technocrates de l’UE affidés à Washington et à l’OTAN ! Macron/Draghi : bonnet blanc et blanc bonnet ! Alors que 4 120 immigrants clandestins débarquaient en moyenne sur 6 mois avec Salvini, du temps où il était ministre italien de l’Intérieur, les chiffres ont explosé à 34 000 pour le premier semestre 2022 avec Draghi ! Selon Giorgia Meloni il n’y a plus de temps à perdre en matière d’insécurité qui est directement liée à l’immigration ! Puissent les Français entendre aussi son message : « À combien d’agressions et de violences devrons-nous assister pour admettre qu’il y a en Italie un énorme problème de sécurité ? il n’y a plus de temps à perdre ». Le résultat des courses en Italie, ce sera donc : Adieu et Bon débarras Draghi ! Avec un pays convoqué aux urnes le 25 septembre ! L’alliance des droites patriotes italiennes devrait l’emporter sans difficultés face à un M5S scindé en deux et une gauche italienne désunie en déroute.

    La troisième raison pour laquelle Macron et les bien-pensants peuvent se faire du souci est que la BCE, outil de puissance monétaire permettant de dépenser sans compter, fait face à la quadrature du cercle entre l’inflation et la récession qui menacent et va devenir très rapidement un outil d’impuissance supplémentaire du politiquement correct ! La BCE est en train d’accoucher d’une souris, dans l’attente de l’explosion à venir de la zone euro ! Les faucons de la BCE, comme condition de l’approbation du nouvel instrument monétaire destiné à soutenir les pays les plus fragiles et les plus endettés tels que l’Italie, ont obtenu l’augmentation immédiate des taux d’intérêt de 0,50 % pour en finir avec les taux négatifs et ramener les taux à 0 %, alors que l’inflation est de 8,6 % dans la zone euro, ce qui est insuffisant pour combattre l’inflation, même si une deuxième hausse des taux de 0,50 % est prévue en septembre 2022.

    Mais le nouvel instrument d’intervention monétaire, comble du génie technocratique de la BCE et de l’UE, qui a été conçu pour aider avant tout l’Italie, est assorti de conditions telles que par définition le nouveau gouvernement eurosceptique italien en octobre 2022 ne pourra pas l’utiliser ! Le pays utilisateur du nouvel outil « Instrument de protection de la transmission » (IPT), terme barbare incompréhensible pour le grand public qui signifie tout simplement rachat de sa dette avec émission monétaire supplémentaire par la BCE , devra en effet se trouver en conformité avec le cadre budgétaire de l’Union européenne : pas de déficit excessif, pas d’endettement débridé, pas de déséquilibre macroéconomique grave, respect des critères édictés par Bruxelles pour le plan de déploiement des 192 milliards du plan italien de relance, respect des valeurs sociétales défendues par l’UE. En réalité, le gouvernement eurosceptique italien devra quitter la zone euro, réintroduire la lire, dévaluer d’au moins 20 % et, suite à la déflagration italienne et à l’augmentation subite des taux d’intérêt, la France n’aura pas d’autre choix que de suivre avant même la fin de cette année 2022 ! Tout ça pour expliquer au lecteur que le volcan de la zone euro va certainement exploser fin 2022 !

    Les dirigeants politiques, style Macron et Draghi, ont reporté leur incurie pendant la crise du Covid sur la BCE, avec la politique budgétaire insensée du quoi qu’il en coûte (augmentation de la dette publique française de 400 milliards d’euros par Macron !) ; le temps est venu maintenant de régler la note démentielle qui se traduira par la faillite de l’Italie, de la France et l’explosion de la zone euro dans les six mois qui viennent ! Poutine n’a donc plus qu’à attendre de voir toutes les démocraties ouest-européennes s’écrouler, avant de prendre le contrôle complet de l’Ukraine s’il le souhaite, fin 2022 ! Christine Lagarde finira la corde au cou car elle ne peut plus assumer la dette démentielle des pays de l’Europe du Sud en menaçant d’intervenir de nouveau avec une augmentation de la masse monétaire du type « assouplissement monétaire quantitatif » ; ce serait sinon condamner la zone euro dans son ensemble à finir comme l’Allemagne en 1923 avec une énorme hyper-inflation !

    La BCE, consciente de l’impasse dans laquelle elle se trouve face à toutes ces contradictions, a déclaré publiquement qu’elle va cesser de faire des prévisions ! Les patriotes italiens doivent donc se tenir prêts pour prendre le pouvoir le 25 septembre 2022 et les patriotes français lors des nouvelles élections à venir fin 2022 ou début 2023 au plus tard, lorsque la zone euro explosera et que la situation politique, économique, sociale, financière et monétaire sera devenue intenable pour Macron ! Le prix de l’or montera alors subitement en flèche à la verticale, comme en 1923, à des niveaux insoupçonnés !

    Riposte laïque

    Marc Rousset
    Auteur de « 
    Comment sauver la France

  • Comprendre la question du Sahel

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    Par Bernard Lugan

    La fin de l’opération Barkhane ne signifie pas la fin de la dislocation sahélienne car tous les facteurs de crise demeurent.
    Un phénomène aggravé par la proximité de deux grands foyers de déstabilisation situés dans le nord du Nigeria avec Boko Haram, et plus au nord, en Libye, où la disparition de l’Etat donne aux trafiquants et aux terroristes, des opportunités exceptionnelles.

    La crise que traverse la région sahélienne a plusieurs origines et l’on se reportera pour leur étude détaillée à mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours :

    – L’espace sahélo-saharien, monde de contacts ouvert, a été cloisonné par des frontières artificielles. Le Mali a ainsi plus de 7000 km de frontières avec 7 pays dont 1300 avec l’Algérie, 2200 avec la Mauritanie, 1000 avec le Burkina Faso, 800 avec le Niger. Quant à la Libye, elle en a 4500 km avec 6 voisins. Les groupes terroristes mobiles se jouent donc de ces frontières-passoires.

    – Véritables « prisons de peuples », ces frontières forcent à vivre ensemble des pasteurs nordistes et des agriculteurs sédentaires sudistes historiquement en conflit. Or, l’ethno-mathématique électorale donne automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sédentaires, ce que les pasteurs n’acceptent plus.

    Aux lignes de fractures sahéliennes inscrites dans le temps long s’ajoutent de nouveaux éléments déstabilisateurs :

    – La région est devenue un relais pour les organisations mafieuses qui prospèrent sur le désordre sahélien et qui se donnent une rhétorique religieuse afin de brouiller les cartes. Les trafics sont nombreux : armes, véhicules, cigarettes, êtres humains, déchets toxiques, médicaments, pétrole, avec une fulgurante montée en puissance du trafic de drogue, cocaïne et héroïne érigeant la ceinture sahélienne en véritable « hub du narcotrafic ».

    – La région est devenue une terre à prendre, ses matières premières (uranium, fer, pétrole etc.) y attirant de nouveaux acteurs comme la Chine, la Turquie ou encore l’Inde.

    – Les sécheresses, la pauvreté, la précarité économique et sociale interdisent toute perspective pour une jeunesse plombée par la suicidaire démographie.

    Tout cela condamne le Sahel au chaos. D’autant plus que la défaillance politique et économique d’États incapables d’assumer les attributs de la souveraineté et de s’ancrer à la modernité ne donne pas des raisons d’espérer.

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  • kissinger : "La Russie ne doit pas être vaincue"

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    Pour l’ancienne figure de proue de la politique étrangère américaine, la Maison Blanche fait tout de travers, car elle devrait éviter de pousser l’Occident dans un choc frontal avec la Russie. Henry Kissinger ne change pas sa vision historique et pointe désormais du doigt ceux qui tentent d’infliger une défaite à Moscou sur le terrain. Selon lui, un compromis est nécessaire et l’Ukraine doit «entamer les négociations avant que ne surviennent des émeutes et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter» en cédant un certain territoire en échange de la paix. C’est ce qu’a déclaré le très cher ami de 98 ans de Napolitano lors du Forum économique mondial.

    Kissinger : «Une erreur fatale d’isoler la Russie»

    Kissinger a souligné que «idéalement, le point de basculement devrait être un retour au statu quo ante», celui d’avant l’invasion russe. Poursuivre la guerre au-delà de ce point ne serait plus une question de liberté pour l’Ukraine, mais une nouvelle guerre contre la Russie elle-même», a-t-il souligné. Le diplomate américain a également déclaré que la Russie fait partie de l’Europe et que ce serait une «erreur fatale» d’oublier sa position de force sur le Vieux Continent. «J’espère que les Ukrainiens sauront tempérer l’héroïsme dont ils ont fait preuve par la sagesse», a souligné Kissinger. En soi, en passant sous silence le rôle principal de Moscou pour un instant, les mots de l’ancien secrétaire d’État américain pourraient certainement plaire à ceux qui souhaitent rouvrir la table des négociations.

    Kissinger contre Brzezinski. La gaffe américaine 

    Il y aurait cependant une erreur fondamentale, un champignon hallucinogène que mâcherait l’analyste distrait : croire que Henry Kissinger est le visage angélique des États-Unis, un porteur généreux de bons conseils pour l’Europe, en tant que tel préférable à l’unilatéralisme radical de son rival du vingtième siècle Zbigniew Brzezinski. Évitez les gaffes, s’il vous plaît. Pour les deux grands stratèges américains, accaparer l’Europe, la rendre non pertinente et donc contrôlable, a toujours été l’inévitable objectif. C’est sur la manière de maintenir la vassalité que les deux «âmes sages» de l’Amérique continuent de s’affronter.
    Pour Kissinger, une entente russo-américaine est nécessaire, il l’a réclamée immédiatement après l’effondrement de l’URSS, l’a revigorée à l’époque d’Eltsine et l’a renouvelée sans trop de distinctions avec Poutine. Pour les élèves de Brzezinski, décédé il y a cinq ans, la domination américaine sur le «grand échiquier» doit être maintenue en s’opposant frontalement à la Russie, renforçant dans un système asymétrique la collaboration avec les autres acteurs qui avancent dans le sillage de Washington.
    Méthodologies différentes, même objectif. La politique étrangère américaine, en ce sens, n’a jamais vraiment donné naissance à une troisième ligne «européiste», à l’exception de quelques aperçus fugaces parus dans Foreign Policy. Et nous ne faisons certainement pas référence à celles de son cofondateur Samuel Huntington, qui a trébuché de façon célèbre dans une lecture simpliste - autant que manichéenne - de la dynamique mondiale.

    Eugenio Palazzini

    Source :  https://www.ilprimatonazionale.it/esteri/kissinger-russia-non-va-sconfitta-non-abboccate-nemico-e-sempre-europa-234472/

  • Le blé et le chaos alimentaire africain

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    Par Bernard Lugan

    En 1960, à la fin de la période coloniale, l’Afrique ignorait les famines, elle était autosuffisante et elle exportait des aliments (voir mon livre Colonisation, l’histoire à l’endroit).

    Aujourd’hui, les Africains ne produisent plus de quoi se nourrir. Comment le pourraient-ils d’ailleurs avec un croît démographique annuel de 3% quand les ressources agricoles n’augmentent quant à elles que de 1% ?

    Enorme importatrice de blé et de maïs, l’Afrique est donc à la merci de mauvaises récoltes céréalières européennes, argentines ou australiennes… ou d’évènements imprévus, comme aujourd’hui le conflit ukrainien. 

    La situation est d’autant plus grave qu’en 2021, avant donc cette guerre, une vingtaine de pays africains connaissaient déjà une crise alimentaire permanente, cependant que dix autres étaient au bord de la famine. Toujours en 2021, 282 millions d’Africains étaient sous-alimentés et plusieurs dizaines de millions ne survivaient que grâce à l’aide alimentaire internationale (Source : Etat de la  sécurité alimentaire et de la nutrition, Rapport 2021)

    Dans ces conditions, comment, à l’exception de quelques Etats pétroliers,  les pays africains vont-ils pouvoir faire face à l’envolée actuelle des cours des céréales, et cela, alors que leurs ressources sont faibles ou quasi inexistantes ? 

    Depuis la décennie 1960, année après année, comme les chiffres du commerce des grandes économies mondiales le démontrent, l’Afrique est en effet devenue une composante de plus en plus marginale de la vie économique mondiale : 

    – Economiquement, l’Afrique ne compte pas pour la France. Elle ne représente en effet qu’environ 3,40% de tout le commerce extérieur de la France, 50% étant réalisés avec quatre pays (Maroc, Algérie, Tunisie et Egypte). Quant à la zone CFA si constamment dénoncée par les aboyeurs de la culpabilisation, elle ne pèse que 0,79% du commerce extérieur français… 

    – L’Afrique ne représente que 2,5% du commerce extérieur de la Grande-Bretagne, dont 60% réalisés avec 2 pays seulement, la RSA (35%) et le Nigeria (25%).

    – Le continent africain ne représente que 2% du commerce extérieur allemand.

    – Le continent africain dans son ensemble représente moins de 2% de tout le commerce extérieur américain et à peine 1% du commerce extérieur japonais. 

    – Quant à la Chine, prédateur en quête de ressources naturelles, en 2020, sur environ 6000 milliards de dollars de son commerce extérieur,  l’Afrique en a totalisé 198 milliards, à peine 3,3%…   Colonies.jpg

    le blog officiel de Bernard Lugan

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  • Le piétinement par la Russie des fondements éthiques et politiques de l’Occident moderne

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    C’était le bon temps où Poutine pouvait croire que l’Allemagne pacifiste et financière allait lui permettre de se raccrocher à l’Europe.

     

    De tels articles nous changent des fatigantes banalités dont la presse nous rebat quotidiennement les oreilles. Celui-ci aborde brillamment la question de fond. À lire.

     

    Par Yves Morel.

    L’Occident s’est toujours rêvé maître du monde. La Révolution française, la Deuxième Guerre mondiale et la création de l’Union européenne ont renforcé cette prétention universaliste… mais le monde multipolaire résiste ou tout simplement esquive. Le nationalisme n’est pas mort, le libéralisme n’est pas embrassé, l’autoritarisme est plébiscité,… L’Occident avait renoncé à lui-même, le reste du monde ne l’a pas suivi.

    Ce qui nous intéresse ici, dans la guerre russo-ukrainienne, est la gifle monumentale que l’Occident tout entier vient de recevoir dans les principes éthiques qui sous-tendent sa civilisation et sa politique.  Depuis 1945, – et cela avait commencé dès le lendemain de la Grande Guerre avec l’absurde reconstruction de l’Europe suivant les Quatorze points de Wilson, et, dans le cas de la France, dès la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 – l’Occident vit sous l’empire d’une éthique prétendument généreuse totalement irréaliste et, par là même redoutablement pernicieuse.

    Une gifle monumentale à l’éthique politique occidentale

    Cette éthique vient de recevoir sa plus grande rebuffade depuis 1945. On peut affirmer, sans exagérer, que jamais, depuis trois quarts de siècle, elle n’avait été à ce point bafouée et démentie, et que nul chef d’État n’avait mis au pied du mur et réduit à l’impuissance les pays et les dirigeants se réclamant d’elle comme vient de le faire Vladimir Poutine en ignorant leurs objurgations, et en envahissant l’Ukraine tout en les prévenant contre les conséquences terribles qui découleraient de leur éventuelle assistance militaire au pays agressé. Les Occidentaux sont placés par le moderne tsar dans une situation cornélienne. Qu’ils secourent militairement l’Ukraine, et le monde s’embrase. Quant à leurs sanctions économiques, si elles incitaient tout de même le maître du Kremlin à composition, ce serait au prix d’une défaite politique sans précédent pour eux. Ils ne parviendraient en effet à assouplir Poutine qu’en acceptant la finlandisation de l’Ukraine et l’installation à Kiev d’un gouvernement fantoche tout dévoué à Moscou. Poutine triompherait, et la bonne morale occidentale serait récusée. Vaincue. Et, dès lors qu’elle est vaincue par la force brutale, la morale perd sa crédibilité comme source d’inspiration et étai de l’action politique. Ce n’est pas à dire qu’elle n’y a pas sa place. Mais le principe de réalité prévaut et l’action politique piétine souvent la morale.

    L’illusion universaliste des démocraties libérales

    La morale politique occidentale est d’ailleurs entachée du péché d’orgueil. W.E. Gladstone, grand Premier Ministre britannique du XIXe siècle, se croyait choisi par Dieu pour faire régner la justice dans son pays. Il semble en aller de même des Occidentaux pour le monde moderne. Eux considèrent leur civilisation et leur système démocratique et libéral comme la norme politique de ce dernier, conforme au Droit et à la Morale universels.

    Les Occidentaux ont toujours pensé que toute l’histoire devait se terminer, en guise de but, par l’extension à la planète entière de leur type d’organisation sociale et politique.  Ainsi, lors de l’effondrement du communisme en Europe orientale et en URSS, Francis Fukuyama, haut fonctionnaire américain de l’administration Reagan, énonça doctement que cet événement marquait l’unification du monde autour du système politique de la démocratie libérale, désormais seule debout dans les pays évolués, et donc triomphante, l’alternative marxiste ayant disparu (ainsi que, beaucoup plus tôt, les nationalismes antilibéraux de type fasciste), et que nous entrions dans un monde sans Histoire, en lequel les nations ne s’affronteraient plus et ne connaîtraient d’autre évolution que celle du marché mondial. Il fit connaître ces vues dans un article intitulé The End of History, dans la revue américaine The National Interest) en 1989, dont il tira un livre, La fin de l’Histoire et le dernier homme, en 1992. Il s’inspirait largement de la théorie de la fin de l’Histoire, développée par Hegel dans ses Leçons sur la philosophie de l’Histoire et La Raison dans l’Histoire (1837).

    Simultanément, Jacques Julliard, historien et journaliste politique français, énonçait hâtivement, en divers articles, l’idée suivant laquelle l’effondrement du communisme russe et européen marquait l’union du monde autour de l’idéal libéral et démocratique étayé sur les Droits de l’Homme. Il affirmait que le XXe siècle était né à l’occasion d’une guerre, celle de 1914, et venait de prendre fin à l’automne de 1989, avec l’écroulement du communisme en Europe orientale et sa libéralisation croissante en URSS, où Gorbatchev, avec sa Perestroïka, l’expurgeait de sa réalité dictatoriale et l’amenait à se renier. Rejoignant Fukuyama, il annonçait le tout proche avènement d’un monde nouveau uni autour de l’ONU et de ses organisations satellites, pour le plus grand bonheur du genre humain.

    La morale politique occidentale démentie par le principe de réalité

    Les trente dernières années ont balayé ces fadaises comme fétus de paille, et l’on a vu l’affirmation des nationalismes en Europe orientale, en Russie, en Chine, suivant des orientations politiques en tous points opposées à celles des démocraties occidentales. La Chine, en particulier, donne aujourd’hui l’exemple d’une grande puissance (peut-être appelée à devenir la première du monde) non démocratique et non libérale, quoique capitaliste. Et nous nous souvenons de la guerre atroce des années 1990 entre les peuples de l’ancienne Yougoslavie. Et nous pourrions cumuler les exemples tendant à montrer que la démocratie libérale de type ouest-européen ou nord-américain est loin de s’être imposée partout sur le globe depuis plus de trois décennies.

    La présente invasion russe de l’Ukraine rappelle aux Occidentaux que la politique relève de la réalité, non du rêve, de l’idéal ou de l’idéologie. Les Européens, les Américains, l’ONU, toutes les organisations internationales, les grands principes libéraux et démocratiques, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, les assises du Droit, de la Morale et de la Justice viennent de se fracasser contre ce fait terrible de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec ses avancées de chars, ses bombardements, ses destructions de villes, ses innombrables tués, ses foules fuyant l’ennemi pour se réfugier à l’étranger, et l’implacable détermination de Poutine à transformer le pays vaincu en protectorat, avant, peut-être, de l’annexer purement et simplement. Tous se révèlent impuissants à l’arrêter. L’ONU a beau condamner ce dernier, elle ne peut rien entreprendre contre lui en raison du droit de veto dont il dispose au sein du Conseil de sécurité. Et les Occidentaux, à commencer par les États-Unis, la super-puissance, ne peuvent se lancer dans une opération militaire contre la Russie sous peine de déclencher une nouvelle guerre mondiale, qui serait sans doute nucléaire.

    Le démenti infligé aux illusions de la dissuasion

    Et là, on voit les bornes de la dissuasion. Cette fameuse dissuasion, considérée par les Occidentaux, depuis la fin des années 1940, comme la garantie suprême du maintien de la paix et du renoncement des dictatures à leurs objectifs bellicistes, ne dissuade aujourd’hui, en fait, que les Occidentaux eux-mêmes. Poutine exerce un chantage aussi évident qu’implicite sur eux, brandissant le risque d’un conflit planétaire au cas où ils interviendraient militairement en faveur de l’Ukraine. Il a parfaitement compris que les Occidentaux reculeront toujours devant un tel risque. L’équilibre de la terreur institué à la fin des années 1940 révèle aujourd’hui son caractère illusoire. Il joue en faveur de la Russie, qui ne redoute pas le risque d’un affrontement avec l’Occident qu’elle sait par principe opposé à toute entrée en guerre, et donc condamnée à reculer devant elle.

    La vanité des alliances défensives occidentales

    L’infériorité des Occidentaux n’est ni militaire ni économique, elle est morale. Depuis le début de la crise des relations entre la Russie et les Occidentaux, ceux-ci répètent à qui mieux mieux, par la voix ou la plume de leurs dirigeants et de leurs médias, que l’OTAN est une alliance militaire purement défensive qui ne menace en rien la Russie aussi longtemps que cette dernière ne manifeste aucune intention belliqueuse à l’égard de ses membres. C’est oublier que l’esprit défensif exclusif annonce déjà une prédisposition au recul lié à la peur de devoir se résoudre à un conflit armé. Les alliances défensives ont toujours entraîné des reculs, des renoncements et n’ont jamais dissuadé des agresseurs résolus, ce qui était pourtant leur raison d’être. Il n’est que de se rappeler, dans l’entre-deux-guerres, la vanité des accords liant les pays de la Petite Entente (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie, 1921-1922), du Pacte de Locarno (16 octobre 1925), de la conférence de Stresa (11-15 avril 1935), et du Traité franco-russe (2 mai 1935) pour s’en convaincre. Et nous pourrions citer bien d’autres exemples plus contemporains. On noue et on empile des accords, des traités associant un maximum de partenaires, on se dote des armes les plus perfectionnées et les plus redoutables, dont l’arme nucléaire, et, avec tout cela, on espère dissuader l’adversaire. En un sens on y parvient puisque, en effet, celui-ci ne s’attaque pas à l’un des partenaires de l’alliance ; et, de fait, la Russie n’a agressé ni n’agressera les Pays baltes, membres de l’OTAN (et de l’Union européenne). Et la Biélorussie apparaît comme son fidèle vassal. Mais il n’est pas certain qu’elle ne nourrisse pas de visées annexionnistes sur les autres pays de l’ancienne URSS (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Ouzbékistan). Ces pays pourraient, à moyenne ou longue échéance connaître le sort de l’Ukraine que les Occidentaux sont incapables de secourir militairement. Ils ne sont d’ailleurs pas tenus de le faire, l’Ukraine n’étant pas membre de l’OTAN (ni de l’UE), et n’osent pas le faire de toute façon, tétanisés par la peur d’une déflagration mondiale où, de surcroît, l’arme nucléaire serait utilisée. Ainsi, s’ils ne risquent rien eux-mêmes, ils ne peuvent paralyser les agressions militaires, les annexions territoriales et les mises sous tutelle forcée entreprises par la Russie.

    La révélation du danger d’une stratégie de simulations

    La guerre est, de toute façon, au rebours de tous leurs principes. Leur stratégie de la dissuasion et leur idéalisme moral étayé sur une idéologie pseudo-humaniste et universaliste les ont amenés à concevoir la guerre et les relations entre les hommes et les peuples sous l’angle de la virtualité. En cela, ils ont une vision baudrillardienne du monde. Des années et des décennies durant, ils ont conçu leur stratégie défensive sur la base de simulations de conflits qui révèlent toute leur inutilité devant la terrible réalité de la guerre déclenchée par un chef d’État qui ne se comporte pas du tout comme ils le prévoyaient dans leurs hypothèses censément les plus sérieuses.

    Poutine savait, depuis longtemps, que ses homologues occidentaux n’envisageaient les relations géopolitiques et stratégiques qu’à l’aune de simulations, et qu’ils n’étaient donc pas prêts à affronter une crise sérieuse. Et il le savait d’autant plus qu’il percevait que cette impréparation découlait de leur éthique universaliste et pacifiste entée sur l’idéologie des Droits de l’Homme.

    Les conséquences de la démission morale de l’Occident

    Cette dernière n’a pas peu contribué à détacher les Occidentaux du réel. Ce, en les convertissant au politiquement correct, à l’individualisme hédoniste et consumériste, à la satisfaction de tous les désirs assimilée à un des droits de l’Homme, et à l’amoralisme ou au relativisme moral généralisé. À tort peut-être (mais, hélas, non sans quelque raison), Poutine perçoit les sociétés occidentales comme décadentes, avachies et incapables de s’opposer à ses projets expansionnistes.

    En définitive, c’est une leçon de réalisme que nous donne le présent conflit russo-ukrainien. Celui-ci nous rappelle que le monde est ce qu’il est et ne s’accommode pas de lubies morales et idéologiques. Ces dernières font marcher les Occidentaux sur les mains (ou sur la tête) quand les Russes, eux, marchent sur les pieds.  

    Article paru dans Politique magazine

  • ATTENTION !

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    Les cinq années du mandat d’Emmanuel Macron ont fait l’objet de multiples critiques toutes plus justifiées les unes que les autres. Comment en effet ne pas évoquer l’abaissement de la France dans de nombreux domaines, la désinstrualisation, la culture, l’éducation, les atteintes multiples à des libertés essentielles, l’appauvrissement d’une immense partie de la population au profit d’une minorité qui lui avait donné mandat… N’oublions pas les lois bien mal nommées « bioéthiques », véritable guerre anthropologique qui n’est pas près de s’éteindre. Ce n’est pas pour rien que la gauche la plus radicale va lui apporter son soutien. Elle sait que sur le sujet il sera au rendez-vous, et au besoin le lui rappellera. Et c’est ainsi qu’une droite libérale ou prétendue telle, s’engagera avec ceux qui ont décidé de la ruiner, puis de la supprimer. Ceux qui ont un minimum de culture historique se souviendront de la lutte menée par la monarchie contre les « libertins » (c’est-à-dire nos bourgeois actuels) et la façon dont tout cela s’est terminé.

     Ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas avertis et informés !

     Mais le motif principal qui doit nous convaincre de na pas voter Macron est encore plus fondamental, le risque de guerre.

    Nous savons tous ce qui se passe au centre de l’Europe, une guerre qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Les Américains en sont en très grande partie responsables, eux qui ne cessent depuis des décennies de rêver à la domination du monde. N’a-t-on pas vu le président des États-Unis venir s’immiscer dans cette guerre par une visite très préoccupante en Pologne, et se livrer à des déclarations de va-t-en-guerre, même si elles étaient, en partie, à usage interne, en direction de son électorat qui s’effrite. Ce qui explique que rien n’a été fait pour exiger de l’Ukraine le respect de ses engagements à l’égard de la Russie. Celle-ci, obsédée par sa sécurité depuis l’entrée dans l’OTAN d’anciens pays de la Russie soviétique, a estimé, à tort ou à raison, la question n’est pas là, qu’il lui était vital d’intervenir.

    Or, la quasi-totalité des pays européens, qui sont à la botte de l’Amérique, ne cessent non seulement de multiplier les déclarations hostiles, ce qui, en soi, n’a qu’une importance très relative, mais surtout de livrer des armes à l’Ukraine, véritable participation active à la guerre. C’est beaucoup plus grave. Il suffira maintenant d’une étincelle pour embraser le continent (exemple un convoi anglais rappé par l’armée russe). Et ce ne sont pas les Américains qui souffriront d’un tel conflit, pas plus qu’ils ne souffrent des sanctions qu’ils suscitent.

    Emmanuel Macron ne s’intéresse pas à la France. Son idée fondamentale, c’est l’utopie européenne, et au-delà mondialiste. Il s’est ainsi institué grand patron de la défense de l’Ukraine, alors que ce conflit ne nous concerne pas au premier chef. Il est tenu, sans en être affecté, par l’OTAN, sous direction américaine, que Sarkozy avait eu l’immense tort de rejoindre, pour des raisons identiques d’europhobie. Il lui apporte aujourd’hui, et sans surprise, son soutien.

    Le rôle de la France, son rôle naturel, était, au contraire, de convaincre les belligérants d’arrêter les hostilités par l’institution d’une neutralité de l’Ukraine (à définir bien sûr, c’est le rôle des diplomates), et non de se livrer à des invectives, des critiques, des menaces éminemment dangereuses. Macron n’en a ni l’envie, ni les moyens.

    Remarquons que les prises de positions des occidentaux ne reposent en aucune manière sur des arguments de réalisme politique, sur une analyse rationnelle des rapports internationaux, mais sur des motifs moraux et romantiques, de « débordement émotionnel ». Ce n’est pas de la bonne politique.

    Enfin, comme l’histoire ne cesse, malheureusement de nous le rappeler, la politique extérieure est toujours au service de la politique intérieure. Ce fut, de manière constante, un véritable obstacle au maintien de la paix.

    La situation d’aujourd’hui ne déroge pas à la règle : nous voyons avec un réel souci le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’insérer dans la campagne présidentielle française en suggérant de voter Macon. Il va bien falloir, s’il est élu, qu’il lui renvoie l’ascenseur ! La France, à la remorque de l’Europe et des Etats-Unis, adopte une position très dangereuse, source de tensions pernicieuses. Cette situation est extrêmement préoccupante. Avec Macron à l’Élysée, nos lendemains ne vont pas chanter.

     Personne ne pourra dire qu’il n’était pas averti et informé !

    Henri Bec

  • La nouvelle victoire d’Orban a un sens simple, évident : il existe des peuples qui refusent de mourir

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    Les Français qui font l’essai de l’expatriation dans les pays d’Europe centrale ou de l’est n’en reviennent pas : on peut donc vivre en Europe, pas trop loin de la France, dans des pays paisibles, agréables, où les relations entre l’Église et l’État sont normales, respectueuses, où un homme est un homme et une femme une femme, où l’on ne bourre pas le crâne aux enfants avec des déviances élevées au rang de religion, etc.

    Oui, il est possible de vivre en Europe comme l’on vivait en France jusqu’au 10 mai 1981.

    Il y a plusieurs manières d’approcher la chose. Il est des pays comme la Roumanie qui prétendent jouer le jeu européen, donnent des gages tout d’apparence, mais en réalité ne suivent que très peu les diktats de Bruxelles, pour continuer tranquillement leur vie et leurs pratiques…

    Et puis il y a ceux, comme la Hongrie, qui y vont plus fort, en résistant avec force aux coups de boutoir des post-modernes, menés par l’horrible Soros, lui-même né Hongrois.

    La Hongrie en paie le prix : la presse bien-pensante (et subventionnée) de l’occident lui vomit dessus à longueur d’articles, et les commissaires européens ne rêvent à son encontre que de sanctions, humiliations, etc. Comment, la Hongrie refuse d’accueillir les « réfugiés » hommes seuls et musulmans ? Comment… ? etc.

    On voit même ici et là fleurir des accusations d’élections truquées, alors qu’il n’en est rien.

    Il est très difficile pour les « élites » traitresses bruxelloises de faire face à une réalité qu’elle juge surannée et insupportable : des peuples qui ont une furieuse envie de garder leur mode de vie, de préserver la paix civile, de continuer à se promener sans danger le soir dans leurs villes, et de laisser seuls les clochers – ou les bulbes dorés – dessiner l’horizon du paysage national, à perte de vue.

    C’est insupportable pour Bruxelles. Et rien que pour ça, cette nouvelle victoire de Viktor Orban doit nous faire chaud au cœur.

    Julien Michel

    C'est une leçon dont nous devrions nous souvenir dimanche...