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Politique extérieure - Page 4

  • Livre - Notre sélection : les vérités cachées de la guerre d'Algérie

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    Plus d’un demi-siècle après l’indépendance de l’Algérie, est-il possible de raconter sans manichéisme et sans œillères la guerre au terme de laquelle un territoire ayant vécu cent trente ans sous le drapeau français est devenu un État souverain

    La conquête et la colonisation au XIXe siècle, le statut des différentes communautés au XXe siècle, le terrible conflit qui ensanglanta l’Algérie et parfois la métropole de 1954 à 1962, tout est matière, aujourd’hui, aux idées toutes faites et aux jugements réducteurs. 

    Avec ce livre, Jean Sévillia affronte cette histoire telle qu’elle fut : celle d’une déchirure dramatique où aucun camp n’a eu le monopole de l’innocence ou de la culpabilité, et où Français et Algériens ont tous perdu quelque chose, même s’ils l’ignorent ou le nient.

    Journaliste, essayiste et historien, auteur de nombreux ouvrages qui ont été des succès de librairie (Zita impératrice courage, Le Terrorisme intellectuel, Historiquement correct, Historiquement incorrect, Histoire passionnée de la France), Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire

    Retrouvez toute l’actualité concernant Jean Sévillia sur son site :

    www.jeansevillia.com

    Contact presse : Sandie Rigolt : 06 38 92 71 58 / 01 44 49 79 71 / srigolt@editions-fayard.fr

  • Espagne. Franco à la cathédrale de Madrid ? Le gouvernement socialiste se fait battre à son propre jeu

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    Valle de los caidos

     

    Madrid (Lengadoc-info.com) – Le gouvernement de Pedro Sanchez voulait en faire l’acte politique fort de son fragile mandat, l’affaire de la dépouille de Franco est, pourtant, en train de virer au cauchemar pour les socialistes espagnols.

    Les socialistes s’attaquent à la dépouille de Franco

    Le 24 août dernier, le gouvernement espagnol a pris un décret établissant que le corps du général Franco, reposant actuellement au Valle de los Caidos, mausolée monumental dédié aux combattants de la guerre civile (1936-1939), devait être exhumé et déplacé dans un autre lieu avant la fin de l’année 2018.

    Avec ce décret, le gouvernement de Pedro Sanchez voulait ainsi que la dépouille du Caudillo soit enterrée dans un lieu plus discret et non plus dans un mausolée construit durant la période du franquisme et qui célébrait la mémoire des combattants des deux camps mais également la mémoire de Franco lui-même.

    Déplacer ainsi le corps de Franco est un geste politique symbolique qui doit permettre à Pedro Sanchez de s’assurer la sympathie de l’ensemble des forces de gauche alors que son gouvernement semble aujourd’hui particulièrement fragile.

    Le retour de Franco à Madrid… grâce aux socialistes

    Mais le projet du gouvernement ne semble pas se passer comme il l’aurait souhaité. Si la famille du Caudillo a bien accepté que son corps soit enlevé du Valle de los Caidos, celui-ci ne devrait pas pour autant reposer dans un cimetière discret mais en plein cœur de Madrid, dans la cathédrale de l’Almudena.

    En effet, la famille du généralissime dispose d’une concession au sein de la cathédrale de la capitale espagnole depuis 1987, d’ailleurs la fille de Franco y repose déjà.

    Une décision qui horrifie les membres du gouvernement qui depuis s’agitent dans tous les sens pour tenter d’empêcher cela, sans succès. Après avoir appelé la famille de Franco à être « raisonnable », les socialistes se tournent désormais vers l’Église pour qu’elle intervienne.

    La situation est telle que certains socialistes préfèreraient que le corps de Franco reste au Valle de los Caidos plutôt qu’il repose au cœur du quartier touristique de Madrid. 

    Photos : DR

    Lengadoc-info.com, 2018

  • Centres de rétention de migrants : le niet catégorique du Maroc

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    Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement.

    © Copyright : DR

     

    Si le monde évolue de la sorte, il ne restera bientôt plus qu'Emmanuel Macron  pour laisser son pays envahi sans résistance. Aux ordres de la finance internationale et du grand patronat, entouré d'idéologues dépourvus de tout sens des réalités, il sacrifie le peuple de France et sa substance millénaire. Il  faudra bien qu'un jour tous ces félons criminels rendent des comptes.

    ________________

     

    Mustapha El Khalfi a été très ferme sur cette question, lors du point de presse hebdomadaire donné à l’issue du Conseil de gouvernement. Il a de nouveau expliqué la stratégie du Maroc sur l’épineuse question migratoire, chiffres à l’appui.

    C’est un refus catégorique que le Maroc vient d'exprimer, encore une fois, à l'Union Européenne. Le Royaume n'acceptera en effet jamais d'accueillir sur son territoire des centres de débarquement de migrants qui auront été refoulés du vieux continent. Cette position, très ferme, a été récemment transmise aux ambassadeurs de l'Union européenne et des pays africains accrédités dans le Royaume.

    "Nous nous sommes réunis avec les représentants diplomatiques, et leur avons expliqué la stratégie marocaine de lutte contre l'émigration clandestine", a ainsi déclaré Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement.

    Le ministre a également précisé que la question de la migration, et tout particulièrement à travers la récente opération de rapatriement vers le Maroc de 120 migrants africains ayant transité par l'Espagne, a été l’un des principaux sujets qui ont été débattus lors de la dernière réunion hebdomadaire de l’équipe gouvernementale.

    Le premier point sur lequel le gouvernement insiste porte sur le refus catégorique du Maroc d'accueillir sur son sol des centres de rétention de migrants. Le second, et non des moindres, est que "le Royaume ne peut à lui seul jouer le rôle de gendarme de l'Europe".

    En d'autres termes, selon Mustapha El Khalfi, le Maroc demande à l'UE de contribuer à la fois techniquement et financièrement aux efforts qu’il mène dans ce domaine. "Tout comme le Maroc refuse d’endosser ce rôle de gendarme, il refuse aussi que son territoire soit utilisé par des réseaux de trafic humain vers l'Europe", insiste le ministre.

    Le Maroc mènera une lutte implacable contre ces "mafias", a-t-il ainsi martelé, faisant allusion aux incursions et aux passages illégaux de migrants dans les enclaves de Sebta et Melilla, à travers les clôtures grillagées séparant les deux villes occupées.

    Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs fourni des chiffres édifiants sur la lutte anti-migration clandestine actuellement menée par le Maroc. En 2018, a-t-il ainsi affirmé, 74 réseaux de trafic humain ont été démantelés, et 260 trafiquants ont été traduits devant la justice. Lors du seul mois d'août dernier, les services de sécurité marocains ont mis en échec quelques 14.600 cas de tentatives d’émigration clandestine vers l'Europe.

    Mustapha Khalfi a conclu son point de presse en insistant sur le fait que la stratégie migratoire du Maroc a permis de régulariser, depuis 2017,  la situation de près 50.000 sans-papiers qui résident désormais en toute légalité au Maroc.

    Par Mohamed Chakir Alaoui

    Le 360

  • Maurice Audin : un communiqué de Civitas

     

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     C’est avec une certaine indignation, que l’on a appris que le président Macron avait visité la veuve du mathématicien Maurice Audin pour lui confirmer que son mari avait été tué par l’armée à l’époque de la guerre d’Algérie, ce que l’on pensait d’ailleurs savoir. S’il s’agissait d’une mise au point historique, il aurait suffi d’un communiqué émanant d’un service. En revanche cette visite présidentielle en forme de repentance est scandaleuse : ledit Audin était en effet membre du Parti communiste algérien. Non content d’adhérer au parti de la trahison, il avait besoin de s’associer à un clone de celui-ci issu de la rébellion à laquelle son pays faisait alors face au prix du sang de nombre de ses enfants ! En bon français cela s’appelle une trahison. L’on peut regretter qu’Audin ait été mis à mort d’une manière irrégulière. Cependant le préjudice n’est pas grand : un beau procès avec hermines, plaidoiries et réquisitoire aurait dû, dans un Etat normalement constitué, aboutir devant un peloton d’exécution. La démarche présidentielle est donc une célébration de la trahison et une injure pour la glorieuse armée d’Algérie, victorieuse mais trahie. Il est vrai que le même président Macron, ce progressiste revendiqué, s’était déjà illustré dans l’inversion des valeurs en panthéonisant la reine des faiseuses d’anges…

         L’on peut aussi faire une analogie avec le président Nicolas Sarkozy qui, pour proposer un modèle à la jeunesse, n’avait rien trouvé de mieux que Guy Moquet, un autre communiste. Sous l’occupation allemande celui-ci, fils de député Front Popu, avait été arrêté par la police française pour propagande communiste. Emprisonné alors que l’Allemagne nazie et l’URSS s’entendaient comme larrons en foire, Guy Moquet a fait les frais de la rupture entre les deux monstres totalitaires. L’on peut lui accorder quelques circonstances atténuantes du fait que son engagement était dû à l’éducation et à l’exemple déplorables donnés par un père communiste, et qu’il n’a pas eu de chance. C’est peut-être une victime (comme il y en a eu, hélas, un grand nombre) mais certes pas un héros national. Et, aux plans littéraires, philosophique et patriotique, sa lettre n’a pas grande valeur…

         Ces présidents trouvés, nourris de technocratie et de pensée cosmopolite, sont largement étrangers aux traditions nationales, ce qui les amène à proposer en modèles de fausses valeurs, et à s’appuyer sur elles pour monter des coups politiques. Il convient de s’y opposer en rappelant qu’être communiste est toujours un dérèglement criminel, et que l’idéologie responsable de millions de morts ne saurait être considérée comme une généreuse erreur de jeunesse. Ces présidents qui se veulent comme des illustrations vivantes de la raison moderne se montrent comme des fourriers de la déraison la plus barbare. La démagogie et l’ignorance, à défaut d’être des excuses, sont des explications. Cependant aucun redressement national ne pourra venir de ces héroïsmes frelatés. Seul le mépris peut répondre à ce dévoiement de la mémoire nationale, qui opposera toujours à ces nains politiques et à leurs idoles ses gloires authentiques, de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain en passant par Louis XIV.

    François Marceron

    NB : L’on espère, sans trop y croire, que la prochaine municipalité parisienne, rompant avec l’esprit révolutionnaire de l’actuelle équipe rose-rouge-vert, arrachera la scandaleuse plaque de rue attribuée à Maurice Audin (et quelques autres...)

  • Maurice Audin trahissait sa patrie, ses concitoyens et l’armée française

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    Voici le texte de la lettre écrite par le général Bruno Dary, ancien Gouverneur militaire de Paris, au nom du Comité National d’Entente (CNE) qui regroupe une quarantaine d’associations d’anciens combattants et adressée au président de la république à propos de l’affaire Audin :

     

    « Monsieur le président de la République,

    Le Comité National d’Entente (CNE), que je préside et qui représente plus de 40 associations patriotiques, d’anciens combattants et de victimes de guerre, soit environ 1.500.000 personnes, a suivi l’hommage que vous avez tenu à rendre à Madame Josette Audin et indirectement à son mari, Maurice. Ce rappel historique, plus de 60 ans après la mort tragique de Maurice Audin, a surpris les membres de nos associations, qu’ils soient, ou non, d’anciens de la Guerre d’Algérie ! Mais une fois passé le moment d’étonnement pour les uns, de doute pour d’autres, voire de colère pour certains, et sans occulter la réalité des faits, il faut reconnaître que votre déplacement a soulevé plus d’interrogations qu’il n’a apporté d’apaisements !

    Faut-il que le Président de tous les Français évoque la Guerre d’Algérie, à travers un cas, à la fois particulier, sombre et sorti de son contexte, dans une guerre dont les plaies ne sont pas encore refermées au sein des communautés française et algérienne ?

    Parmi toutes les missions ordonnées par le pouvoir politique à l’armée française pendant sept années en raison de l’incapacité des forces de sécurité à faire face au déferlement d’attentats aveugles, faut-il donner l’impression de ne retenir que la plus sombre ?

    Faut-il laisser entendre par cette démarche que Maurice Audin, parce qu’il a été une victime, devienne un héros, oubliant ainsi qu’il trahissait sa patrie, ses concitoyens et l’armée française ?

    Faut-il occulter que la bataille d’Alger, même si elle eut des heures sombres, a éradiqué le terrorisme qui frappait quotidiennement la population algéroise, permettant ainsi de sauver des centaines d’innocents, de femmes et d’enfants ?

    Et s’il faut reconnaître la honte laissée par la torture de Maurice Audin, faut-il oublier les centaines de Français, civils et militaires, victimes du terrorisme, kidnappés, torturés et assassinés et jamais retrouvés ? Faut-il espérer qu’eux aussi figurent dans le futur Musée Mémorial du Terrorisme ?

    Si cette démarche consistait à reconnaître les fautes de la France dans ce conflit, faut-il alors passer sous silence le désarmement de milliers de Harkis, leur abandon sur ordre du gouvernement et enfin leur massacre par le FLN ?

    Faut-il encore revenir sur la Guerre d’Algérie, qui reste une blessure vive dans la mémoire de l’Armée française, avec ses quelque 25.000 soldats morts pour une cause trahie, cette guerre perdue malgré une bataille gagnée, ses Harkis abandonnés en dépit des promesses faites, et la déchirure du putsch ?

    Faut-il entreprendre un travail historique uniquement sur les disparus de la guerre d’Algérie, et oublier l’action humaine, sociale, sanitaire, éducative de la France dans ce pays ? Et faut-il engager un nouveau travail de recherche, en faisant appel aux Français et, en raison de sa nature, à la limite de la délation ?

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération et de toute notre fidélité.

    Le général d’armée (2s) Bruno DARY »

  • Pour donner suite à notre dernère lettre sur l'Eglise : Deux agents communistes

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    Le pape s’est félicité que pour la première fois le gouvernement chinois permette à des évêques de participer à un synode. Grâce à l’accord secret, bien sûr. Et il a reçu chaleureusement les deux évêques en question, qui ont été nommés par le gouvernement communiste chinois.

    L’un (à gauche) est Mgr Jean-Baptiste Yang Xiaoting, évêque de Yanan. Il est vice-président du Conseil des évêques chinois, organisme contrôlé par le pouvoir communiste et non reconnu par Rome. Du moins jusqu’à l’accord secret.

    L’autre est Mgr Joseph Guo Jincai, évêque de Chengde depuis 2010 pour les communistes, et depuis le mois dernier pour François. L’ordination épiscopale de Mgr Joseph Guo Jincai avait été condamnée de façon virulente par Rome (celle de Benoît XVI). François a non seulement annulé l’excommunication qui frappait l’évêque, mais il a créé pour lui le diocèse catholique de Chengde. Mgr Joseph Guo Jincai est le secrétaire général du Conseil des évêques chinois. Il est aussi député à l’Assemblée nationale populaire (un poste qui implique d’être athée et membre du parti communiste).

    Le cardinal Zen a touitté :

    « Voix de la périphérie. La présence des deux émissaires du gouvernement persécuteur et athée. C’est une insulte aux bons évêques de Chine et au synode des évêques catholiques ! ».

    Yves Daoudal

  • Un long calvaire s’annonce pour la Grèce

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    Le troisième « plan de sauvetage » de la Grèce (Memorandum of Understanding) s'est achevé au mois d’août, même si elle n’est pas encore sortie d’affaires, comme l’a bien montré Jacques Adda. L’accord « final » conclu entre la Grèce et ses créanciers repose au fond sur trois faux-semblants : il voudrait effacer les effets sociaux de près de dix ans d’austérité aveugle ; il s’appuie sur des perspectives économiques incohérentes ; enfin, il instaure une mise en tutelle à durée indéfinie de la Grèce.

    Novlangue européenne

    L’accord a souvent été accueilli par des commentaires exprimant un soulagement obscène, compte tenu de l’état de délabrement du pays. La palme revient sans doute à Pierre Moscovici qui n’hésite pas à écrire sur son blog : « Tel Ulysse de retour à Ithaque, la Grèce arrive enfin à destination aujourd’hui, dix ans après le début d’une longue récession. Elle peut enfin souffler, regarder le chemin parcouru et contempler de nouveau l’avenir avec confiance. » C’est le coup de pied de l’âne à un peuple que l’on a délibérément maltraité, et cet étalage d’autosatisfaction a quelque chose d’intolérable. Le commissaire salue les sacrifices du peuple grec qui étaient nécessaires pour éloigner « le plus grand péril de cette odyssée » qui, pour lui, n’était ni la misère, ni le chômage, ni les maladies, ni les suicides, ni les exils, mais ce « monstre appelé Grexit. »

    Le « rapport de conformité » (Compliance Report) de la Commission européenne est lui aussi un long satisfecit qui décrit point par point la bonne mise en œuvre par le gouvernement grec des conditions associées à « l’aide » reçue. Tout au long de ce texte, une insupportable novlangue est de règle. Prenons l’exemple de la santé publique : pour la Commission, « les autorités ont rempli leur engagement de continuer à rationaliser les dépenses globales de santé. » Cette assertion est d’un cynisme effarant, au regard de la situation réelle qui est celle-ci : « le système national de santé grec a été démantelé par l’application d’un ensemble de mesures imposées depuis 2010 par les créanciers de la Grèce dans les secteurs de santé primaire, secondaire et pharmaceutique » comme l’analyse la chercheuse Noëlle Burgi, dans un article très documenté.

    Des conditions de vie dantesques

    Une enquête menée à Athènes dresse un tableau saisissant des conditions de vie. 43 % des ménages déclarent ne pas avoir les moyens de payer le chauffage de leur logement ; 52 % disent qu’ils ne pourraient faire face à une dépense imprévue de 500 euros, 49 % qu’ils n’ont pas les moyens de partir en vacances. Six personnes interrogées sur dix sont restées au chômage plus de deux ans. 10 % seulement des chômeurs sont indemnisés, à 360 euros par mois.

    Toujours à Athènes, la consommation de psychotropes a été multipliée par 35 entre 2010 et 2014, celle des benzodiazépines par 19 et celle des antidépresseurs par 11. Ces dernières données sont tirées d’un article du Monde diplomatique qui résume les résultats d’une étude originale menée sur les eaux usées de la ville.

    Comment, dans ces conditions, la Grèce peut-elle « contempler de nouveau l’avenir avec confiance » ?

    Déconomie

    Si un tel déni est difficilement supportable, les projections économiques accompagnant l’accord sont, elles, proprement hallucinantes. Le document de référence reproduit le même scénario qui a fait long feu depuis 2010. La Grèce est censée maintenir un excédent primaire élevé tout en renouant avec la croissance. L’excédent primaire - soit la différence entre les recettes et les dépenses hors intérêts de la dette - est la variable-clé, qui mesure la capacité de la Grèce à honorer ses engagements. En très bon élève, la Grèce a pour l’instant tenu, et au-delà, cet objectif. Il était de 0,5 % du PIB en 2016 et ce fut 3,9 % ; puis 2 % en 2017, et ce fut 4,2 %.

    Pour complaire à ses créanciers, le gouvernement grec a présenté une stratégie budgétaire à moyen terme entérinée par la Commission européenne dans son rapport de conformité. Elle est manifestement délirante : le scénario postule une croissance qui augmente progressivement jusqu’à 2,6 % en 2020 avant de ralentir à 1,9 % en 2022. C’est évidement optimiste, mais c’est surtout totalement déraisonnable quand en même temps l’excédent primaire devrait augmenter progressivement de 3,5 % du PIB en 2018 à 4,3 % en 2022.

    Une telle prévision sort complètement des clous et on pourrait lui adresser la formule utilisée par la Cour des comptes européenne dans son rapport sur l’intervention de la Commission dans la crise financière grecque : « La commission a établi des projections macroéconomiques et budgétaires séparément et ne les a pas intégrées dans un modèle. » Mais croire qu’il pourrait exister un modèle capable d’engendrer une telle trajectoire est une pure fiction. Tous les économistes sérieux savent qu’on ne peut maintenir longtemps un tel excédent primaire, comme le rappelait le FMI en 2016 dans son analyse de soutenabilité de la dette grecque : « un excédent primaire de 3,5 % du PIB est difficile à atteindre et à maintenir à long terme, en particulier après de longues périodes de récessions et face à un chômage structurel élevé. »

    Impossible reprise

    Plutôt que de dépenser son énergie à critiquer les supposées erreurs commises par les auteurs de ces scénarios rocambolesques, il vaut mieux mettre les pieds dans le plat et dire que ces idiots utiles n’en ont au fond rien à faire. Il s’agit d’un habillage technocratique du seul chiffre qui importe, à savoir l’excédent primaire, parce qu’il représente la capacité de la Grèce à payer ses intérêts. Il n’y a que cela qui compte. La contrepartie de cette saignée est la poursuite des réformes structurelles, notamment la baisse des dépenses sociales, en particulier les pensions dans le cas de la Grèce, ainsi que le blocage de tout investissement public.

    Cette trajectoire est incompatible avec une reprise de la croissance. Jusqu’à la crise, l’investissement tirait la productivité horaire du travail. Depuis la crise, son volume a été divisé par trois, retrouvant à peine son niveau de 1990 ; et la Grèce est l’un des rares pays européens, peut-être le seul, où la productivité horaire du travail recule, au rythme de 1 point par an. Cette tendance sera d’autant plus difficile à inverser que les forces vives sont parties : environ un tiers de la population de 15 à 29 ans, pour une bonne partie des personnes qualifiées, a quitté le pays. Cette perte de substance va encore aggraver le déséquilibre démographique et l’impact des réformes des retraites, d’autant plus que le nombre de naissances a baissé depuis le crise.

    Le commerce extérieur de la Grèce est aujourd’hui à peu près équilibré. Mais ce résultat n’a pas été atteint par une reprise des exportations qui auraient été dopées par les fameuses « réformes » : c’est l’effet mécanique de la chute des importations pendant la crise. Toute reprise véritable conduirait à de nouveau à un déficit en raison de la dépendance de la Grèce notamment en biens d’investissement, et cela dans un contexte où les capitaux étrangers seraient évidemment réticents à financer ce déficit.

    C’est en regardant du côté des exportations de la Grèce que l’on peut discerner à quoi le pays est destiné. Ses principales ressources spécifiques sont, en simplifiant un peu, la flotte commerciale (mais les armateurs grecs paient peu d’impôts et les ports seront peu à peu vendus à des groupes chinois ou autres) et le tourisme. Ce dernier est à peu près le seul secteur en expansion et représente en 2016 un quart des exportations et 7,5 % du PIB. Selon le rapport du World Travel & Tourism Council sur la Grèce, les effets induits du tourisme sur l’économie conduisent à une contribution totale de 18,6 % du PIB en 2016. Près d’un quart (23,4 %) de l’emploi total serait lié à l’industrie touristique. La stratégie est donc toute trouvée : continuons à attirer les touristes qui abandonnent les pays à risque, avec des tarifs attractifs.

    Une dette insoutenable

    Les négociations sur la dette grecque sont au fond une fantasmagorie. Personne ne croit vraiment à la soutenabilité à moyen ou long terme de la dette grecque. Le FMI s’est retiré du jeu parce qu’il n’y croit pas, et même la Commission européenne a émis de discrètes réserves. L’Eurogroupe fait semblant de croire au rétablissement de la soutenabilité de la dette grecque en prétendant que le ratio dette/PIB devrait diminuer progressivement pour passer de 188,6 % en 2018 à 168,9 % en 2020, puis 131,4 % en 2030 et 96,8 % ... en 2060.

    Mais cela, encore une fois, n’est que de l’habillage pour récuser toute nouvelle annulation de la dette. Le refus des créanciers n’est pas fondé sur la confiance dans la validité de leurs scénarios, mais s’explique par la volonté de discipliner leur débiteur grec. Leur objectif est au fond de se donner les moyens de récupérer un maximum d’argent et de reporter le plus tard possible leurs pertes éventuelles.

    Personne ne croit vraiment à la soutenabilité à moyen ou long terme de la dette grecque : les projections sont de l’habillage pour récuser toute nouvelle annulation

    Il suffit pour s’en rendre compte d’examiner l’échéancier qui vient d’être entériné (il est régulièrement compilé par trois journalistes du Wall Street Journal sur la page Greece’s Debt Due). Le profil est aberrant : après un léger retrait en 2018 (8 milliards de dollars), les remboursements bondissent à près de 12 milliards en 2019. Puis, ils baissent à 4 milliards en 2020 et 2021. Les montagnes russes s’enchaînent : un creux un peu après 2040 et puis, brusquement, cela repart comme un feu d’artifice pendant cinq ans (après une petite pause en 2051) jusqu’à l’annulation finale en 2060 !

    La Grèce, endettée... jusqu’en 2060 !

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    Cette trajectoire chaotique s’explique par le traitement différencié des dettes auprès des différents créanciers. Aujourd’hui la dette de la Grèce est de 294 milliards de dollars qui se répartissent comme l’indique le graphique suivant.

    Qui détient la dette grecque ?

    Répartition des détenteurs de la dette grecque (en milliards de dollars)

    Source : Wall Street Journal

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    Les Etats et institutions européennes, qui détiennent 80 % de la dette grecque, n’auraient-ils pas pu se concerter, ne serait-ce que pour réduire le « mur » de 2019 où « les besoins bruts de financement s’élèveront à 21 milliards d’euros en principal et en intérêts » comme le souligne la Cour des comptes européenne ? La moitié de ce besoin de financement correspond à la Banque centrale européenne, la même qui refuse de fournir des liquidités en échange de titres de la dette grecque. Une partie des profits réalisés sur les achats de titres grecs par les pays de l’eurozone sera finalement restitué à la Grèce, mais au compte-goutte. L’accord prévoit néanmoins une réserve de précaution de 15 milliards d’euros (contestée au Parlement allemand), ce qui est un moyen d’admettre que le calendrier n’est pas réaliste.

    Tout est donc en place pour que le mécanisme infernal de boule de neige s’enclenche à nouveau : la Grèce devra emprunter de nouveau sur les marchés pour faire face à ses échéances, mais à 3, 4 ou 5 %.

    Le secret de Polichinelle

    Klaus Regling, le directeur général du Mécanisme Européen de Stabilité (ESM, European Stability Mechanism), tire évidemment un bilan positif de l’action de l’Eurogroupe. Dans un discours prononcé devant l’Hellenic Bank Association, le 12 juin dernier, il commence par « féliciter le peuple grec et ses dirigeants politiques pour cette évolution vers une économie plus moderne. » L’objectif est maintenant que la Grèce ait accès aux marchés après l’achèvement du programme : c’est important pour la Grèce mais aussi, soit dit en passant pour l’institution qu’il dirige, puisque elle en est « le principal créancier. » Et il est vrai que l’agence de notation Standard & Poor’s a annoncé, le 25 juin, qu’elle relevait la note de la dette grecque B à B+, ce qui n’empêchera pas que la Grèce devra se financer à des taux élevés. On peut en effet se demander qui se risquerait à prêter à la Grèce sans une prime de risque « rassurante ».

    La surveillance de la Grèce devra être « plus serrée et plus complète que dans n’importe quel pays » a annoncé Klaus Regling, directeur général du Mécanisme Européen de Stabilité.

    Mais Klaus Regling ne dissimule pas un certain pessimisme : « Permettez-moi de dire en même temps que l’accès de la Grèce aux marchés reste fragile. Retrouver la confiance des investisseurs implique de faire preuve d’un engagement total en faveur des réformes, mais même cela pourrait ne pas suffire dans le cas de la Grèce. » Il faudra donc la surveiller, notamment grâce au Système d’alerte précoce (Early Warning System) dont dispose l’ESM et cette surveillance devra, dans le cas de la Grèce, être « plus serrée et plus complète que dans n’importe quel pays. »

    Quelques jours plus tard il livre le fond de sa pensée, dans une interview assez incisive et reproduite sur le site de l’ESM. A la question de savoir si la dette de la Grèce pourrait être déclarée soutenable à long terme, Klaus Regling répond par la négative, suivie d’une formule ampoulée sur le rôle des mesures à moyen terme. Et combien de temps faudra-t-il, lui demande-t-on, que la Grèce fasse des réformes pour rassurer les marchés ? Là encore, la réponse en dit long : « la mise en œuvre des réformes est une tâche permanente. Elle n’est jamais achevée. C’est vrai pour tous les pays du monde, pour tous les pays de l’Union européenne et donc aussi pour la Grèce. Peut-être un peu plus dans le cas de la Grèce, en raison de l’histoire récente de l’économie grecque qui met fin à une période d’ajustement difficile. »

    Pas de sortie de crise à l’horizon

    Le chef de l’ESM se fait encore plus précis : la surveillance de la Grèce, via le Early Warning System « devra durer jusqu’à ce que tout l’argent soit remboursé ». Jusqu’en 2060 ? demande l’interviewer et Regling répond : « Oui. La Commission arrêtera quand 75 % auront été remboursés, mais pas nous. Nous surveillerons jusqu’à l’échéance finale ». Et il y aura même une « surveillance renforcée » avec « une évaluation tous les trois mois » mise en place pendant « un certain nombre d’années. »

    La Grèce reste sous tutelle

    La déclaration finale de l’Eurogroupe du 22 juin, contient d’ailleurs une clause de revoyure : « L’Eurogroupe examinera à la fin de la période de grâce du FESF, en 2032, si des mesures supplémentaires sont nécessaires. » Cette surveillance sert à vérifier que « les engagements sont honorés et qu’il n’y a pas de retour en arrière sur les réformes importantes qui sont nécessaires pour ramener la Grèce sur un sentier de croissance plus élevé. » Bref, la Grèce reste sous tutelle.

    Le simili-accord conclu entre la Grèce et ses créanciers européens a été présenté comme une sortie définitive de la crise. C’est doublement faux. L’accord ne peut pas effacer les dommages systématiquement infligés à la société grecque et dont les effets ne sont pas effacés. Il n’ouvre pas non plus une nouvelle trajectoire pour l’économie grecque. Et ces deux constats ne sont pas sans rapport.

  • Il y a vingt-sept ans, le régime des mollahs tuait Chapour Bakhtiar en France

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    Chapour Bakhtiar. Wikipedia. Ali Khamenei, successuer de Khomeyni et Guide de la Révolution iranienne. Sipa. Feature Reference: 00171027_000007.

    Le 6 août 1991, l’assassinat en France de l’ancien Premier ministre du chah Chapour Bakhtiar enterrait l’opposition iranienne. Depuis qu’il a sapé toute opposition crédible, le régime des mollahs survit aux différentes crises qu’il traverse. Rappel des faits. 

     

    Par Lina Murr Nehmé

    Causeur

    L’islamisation massive des Iraniens commença à Paris, le 6 octobre 1978, quand l’ayatollah Khomeyni s’installa à Neauphle-le-Château. On l’a reproché au président Giscard d’Estaing. À tort : il a reçu l’ayatollah en accord avec le chah d’Iran, qui négociait alors avec son opposition. Mais en autorisant l’installation de Khomeyni si près de Paris, l’État français facilitait ses contacts avec la presse et lui procurait ainsi une tribune de premier plan. Et la proximité de l’aéroport d’Orly permettait à Khomeyni de recevoir des agents et de leur distribuer les consignes, les bakchichs et la littérature incendiaire qui étaient propagés dans les mosquées.

    Khomeyni chouchou des médias tricolores

    Plus grave, la couverture que les médias publics français procurèrent à Khomeyni fut si démesurément favorable et contraire à la réalité du terrain qu’elle s’apparentait à de la propagande. Ils lui consacrèrent une large portion de leurs journaux, même aux heures de grande écoute. Ils le présentèrent comme un héros romantique représentant le peuple iranien face à un chah dictatorial. L’effet de cette propagande était si fort que la plupart des étudiants qui défendaient le chah en arrivant d’Iran, se mettaient à défendre Khomeyni après avoir passé quelques semaines à Paris.

    En Iran, en tout cas, Khomeyni était très minoritaire : lui et les communistes rassemblaient quelques centaines de manifestants sur 37 millions d’Iraniens. Et malgré toute la publicité mondiale dont il bénéficia durant des semaines (notamment de la part de la BBC qu’on captait en Iran), son retour au pays rassembla un million de personnes — badauds et communistes compris. Un événement historique et politique de cette envergure aurait pu attirer bien plus de monde : Téhéran, le bastion de l’opposition, comptait alors 8 millions d’habitants.

    Bakhtiar et Bazargan, destins croisés

    Khomeyni bénéficia aussi des trahisons de personnalités iraniennes qu’il acheta pour des prix divers. Il réussit même à faire tomber Mehdi Bazargan qui, avec Chapour Bakhtiar, était un des piliers de l’opposition laïque. Les deux hommes avaient fait leurs études en France : Bazargan était centralien, et Bakhtiar, titulaire de plusieurs doctorats de la Sorbonne. Tous deux avaient, durant la Seconde Guerre mondiale, milité dans les rangs de la Résistance française contre les nazis. Ils avaient ensuite servi le gouvernement de Mossadegh, et tenu tête au chah Mohamed Reza Pahlavi. Tous deux avaient été plusieurs fois emprisonnés par ce dernier, et ils pensaient le plus grand mal de Khomeyni, que Bazargan qualifiait d’« animal féroce ». Ce dernier passa pourtant dans le camp de Khomeyni, auquel il fournit un brevet en droits de l’homme.

    Le chah demanda à Chapour Bakhtiar, fin 1978, d’être son Premier ministre. Celui-ci exigea une liberté de gouvernement totale. Le chah accepta et quitta le pays. Bakhtiar tira des dossiers des oubliettes et fit voter un grand cycle de réformes par le Parlement. Il donna liberté aux journalistes d’écrire ce qu’ils voulaient et de refuser l’entrée de leurs locaux à tout policier qui voudrait contrôler leurs publications. Il fit dissoudre la terrible police secrète (Savak) et libéra les 900 prisonniers politiques.

    Le retour de Khomeyni

    Mais l’ampleur des manifestations ne diminua pas. Les islamistes s’étaient alliés aux nombreux hommes politiques et marchands corrompus auxquels nuisaient les réformes. Tout ce monde avait des moyens de propagande formidables, notamment les mosquées et le bazar de Téhéran, par le biais desquels ils pouvaient propager des rumeurs… et distribuer des pourboires. Bakhtiar fut ainsi renvoyé de son parti pour avoir accepté de participer au gouvernement — alors qu’il appliquait les réformes réclamées par ledit parti.

    Après le départ du chah, Khomeyni annonça qu’il allait revenir en Iran. Bakhtiar ne pouvait matériellement pas s’y opposer, à moins de provoquer un carnage. En outre, Khomeyni était citoyen iranien, et à ce titre, il avait droit à résider dans le pays : « S’il se conduit mal, il sera jugé par un tribunal compétent… [et] subira sa peine comme tout autre citoyen », dit Bakhtiar, qui affirme avoir seulement « sous-estimé sa férocité ».

    Khomeyni revint le 1er février 1979, et une foule en délire l’accueillit à l’aéroport. Mais quand on lui demanda quelle impression cela lui faisait de revenir au pays après tant d’années d’exil, il répondit : « Rien. »

    Deux gouvernements iraniens en même temps !

    Le 5 février, il nomma Mehdi Bazargan Premier ministre du gouvernement islamique qui accepta de lui servir de caution contre son le gouvernement laïque dirigé par son ami Bakhtiar. Cela faisait deux Premier ministres, et chacun des deux était hors-la-loi pour une partie de la population. Et les intrigues se poursuivaient dans les coulisses : le 10 février, le commandement de l’armée informa Bakhtiar que l’armée resterait neutre face à une tentative de coup d’État de Khomeyni. Donc la grande manifestation que celui-ci avait organisée pour ce jour serait aussi celle de l’avènement de l’État islamique.

    « Je suis convaincu, écrit Bakhtiar dans son livre Ma fidélité, qu’avec deux ou trois semaines d’appui de l’armée, Khomeyni aurait été prêt à transiger et j’en ai une preuve : mes amis décidèrent d’organiser des contre-manifestations. La première fois, il vint 5 000 personnes ; la semaine d’après, malgré les voyous de Khomeyni, les Palestiniens et les Libyens qu’il avait introduits, malgré les assassins qui infestaient les rues, il y en avait 20 000. La troisième contre-manifestation rassemblait 50 000 personnes. Ce sont des faits que tout le monde a pu vérifier. »

    L’exfiltration de Bakhtiar

    Bakhtiar céda la place et quitta le palais gouvernemental. Mais Bazargan ne put pas y arriver dans le calme : la populace prit le palais d’assaut, tua les domestiques et jeta les automobiles dans la piscine. Bakhtiar demeura caché pendant six mois chez des amis. Pendant ce temps, Khomeyni faisait arrêter tous les officiers supérieurs qui lui avaient livré leur pays, et il les tua presque tous. Bazargan couvrit tous les assassinats de Khomeyni, mais s’arrêta à la prise d’assaut de l’ambassade des États-Unis. N’ayant pu libérer les otages américains, il démissionna le 6 novembre 1979.

    De sa cachette, Bakhtiar avait entre-temps pris contact avec le gouvernement français, qui accepta de l’aider. Il quitta l’Iran sous un déguisement et s’installa à Paris, où des policiers furent chargés de sa protection. Il voulait organiser une résistance à partir de la France, comme l’avait fait Khomeyni. Mais l’ayatollah avait réussi grâce aux bakchichs, à la propagande dans les mosquées, à la complicité de la presse et du monde politique en Occident, et aux trahisons. Bakhtiar ne disposait de rien de tout cela. Il ne disposait même pas de l’appui de l’ensemble de l’opposition à Khomeyni. Les partisans du chah salissaient sa réputation en prétendant qu’il était à la solde des Anglais et que Khomeyni l’était aussi. Si Bakhtiar avait été à la solde des Anglais, la BBC l’aurait aussi bien traité que Khomeyni…

    Deux tueurs à Suresnes

    Les partisans du chah prétendent aussi que Bakhtiar a permis la Révolution islamique en autorisant le retour de Khomeyni et en libérant les prisonniers politiques. C’est un moyen de cacher la responsabilité que le chah, durant des décennies, a eue dans la montée de Khomeyni. Enfin, c’est le chah et non Bakhtiar qui a autorisé l’installation de l’ayatollah en France où il pouvait être interviewé directement par la BBC que captaient les Iraniens. Auparavant, Khomeyni ne pouvait atteindre ces derniers que par le biais d’enregistrements ou d’imprimés. Et à partir du moment où Khomeyni pénétrait ainsi dans des millions de foyers iraniens, les 900 opposants politiques libérés par Bakhtiar ne pesaient plus très lourd. Surtout que nombre d’entre eux étaient des laïques et non des islamistes. Et il était impensable d’arrêter Khomeyni au milieu d’une foule d’un million de personnes.

    Bakhtiar s’installa à Suresnes, dans une villa dont l’État français assura la protection. Mais Khomeyni avait acheté l’Iranien qui avait installé le réseau électrique de la demeure — et qui, après une semaine de travail, connaissait la villa par cœur. Il accepta de collaborer avec la police secrète de Khomeyni, et elle lui envoya deux tueurs pour lesquels il obtint un rendez-vous avec l’ancien Premier ministre.

    Mort par strangulation

    Le 6 août 1991, les deux agents furent fouillés par les policiers qui gardaient Bakhtiar. S’étant assurés qu’ils n’étaient pas armés, les policiers téléphonèrent pour avertir de leur venue. Bakhtiar déclara qu’il les attendait.

    Les deux agents traversèrent quelques mètres et pénétrèrent dans la propriété. Quand ils furent reçus dans le salon de l’ancien Premier ministre iranien, ils l’étranglèrent et tuèrent aussi son secrétaire. Puis l’un des assassins alla chercher des couteaux à la cuisine. Avec un couteau à viande, il larda le corps de Bakhtiar de 13 coups. Puis il lui coupa la gorge et le poignet avec le couteau à pain. Ensuite, les meurtriers s’emparèrent de la main coupée, et s’en allèrent après avoir décroché le téléphone.

    Ils passèrent devant les policiers français qui ne remarquèrent pas leurs vêtements pleins de sang. Puis ils allèrent se changer derrière les arbres au bois de Boulogne, et jetèrent leurs vêtements ensanglantés dans une poubelle.

    Pendant 36 heures, il n’y eut aucun signe de vie dans la demeure de Bakhtiar. L’écran géant de sa télévision ne s’éclaira pas aux heures du journal télévisé, dont il poussait habituellement le son très fort. Aucun repas ne fut livré chez lui, et aucune lumière ne s’alluma. Il y eut un orage la nuit, et la porte battit au vent, mais personne ne la ferma.

    Inquiète de ne pas l’avoir au bout du fil, la famille vint frapper à sa porte de la victime, mais personne ne lui ouvrit. Elle exigea de faire forcer la porte, et c’est alors qu’on découvrit l’horrible spectacle.

    Petits arrangements diplomatiques

    Remonter au commanditaire de l’assassinat n’arrangeait pas le gouvernement français, qui avait reconnu la République islamique. Il ne le fit donc pas. Pourtant, fait remarquer le petit-fils de Bakhtiar, « le ministre [iranien] des Renseignements Ali Fallahian… ne cache pas la politique de liquidation menée à l’égard des membres de l’opposition par la Vevak [police secrète ayant remplacé la Savak] qu’il dirige. Lors d’une interview à la télévision d’État iranienne le 30 août 1992, il se vante : “Nous les traquons également à l’extérieur du pays. Nous les maintenons sous surveillance. L’année dernière, nous sommes parvenus à infliger des coups fondamentaux à leurs plus hauts dirigeants”. »

    Ainsi disparaissait dans la violence et le sang, le dernier espoir d’une opposition iranienne laïque libre, pour trente ans au moins.

    Les années 2010 ont vu le tchador laisser place au voile en Iran, le voile tomber peu à peu, et les femmes dévoilées parler à visage découvert devant caméra. La police sévit parfois, arrêtant des dizaines de personnes. Mais le mouvement d’opposition est large et populaire. Le jeûne du ramadan lui-même est de moins en moins bien observé. Le pouvoir préfère souvent laisser faire pour ne pas avoir une nouvelle révolution sur les bras.

    Voyant tout cela, on reste rêveur quand on imagine ce qu’aurait été l’Iran si Chapour Bakhtiar était resté au pouvoir, ou si, réfugié en France, il avait réussi son come-back à la manière de Khomeyni, au lieu d’être assassiné par ce dernier à Paris, le 6 août 1991, dans un silence général.

  • Hommage au Tsar

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    Ekatérinbourg, vous connaissez ? C'est là où le 21 juin dernier l'équipe internationale et multiculturelle dites "des bleus" jouait contre celle du Pérou. Et pendant que quelques milliers de décérébrés hurlaient devant leur poste, la Russie réelle, fière de son passé, elle qui sait ce qu'est un épouvantable régime dictatorial, rendait un magnifique et émouvant hommage à son dernier tsar et à sa famille. Une telle procession aurait du faire la une de nos journaux. Mais nos journalistes aveugles, muets et analphabètes connaissent-ils cet épisode majeur de l'histoire ?

    Une procession a réuni à Ekatérinbourg près de 100.000 personnes pour commémorer le centenaire de l'assassinat par les bolchéviques du dernier tsar Nicolas II et des membres de sa famille.

    Procession-Tsar-2.jpgUne divine liturgie a été célébrée par une quarantaine d’évêques devant l’église de Tous-les-Saints, construite entre 2000 et 2003 - les Russes l’appellent l’église « sur le sang versé », son nom complet est : « église sur le sang versé en l'honneur de tous les Saints resplendissants dans la Sainte Russie », son autel se trouvant juste au-dessus de la cave où furent fusillés Nicolas II et sa famille.

    A partir de 2h00 du matin, le patriarche Cyrille a conduit la procession jusqu’au monastère « des saints martyrs impériaux » de Ganina Iama, à 21 km de là, construit près du fossé où l’on retrouva les restes de la famille impériale (ce que vient de confirmer, ce lundi, une analyse ADN).

    Procession-Tsar-3.jpg« Nous devons vraiment résister à toute idée ou dirigeant qui nous propose, via la destruction de notre vie, de nos traditions et de notre foi, d'adopter un soi-disant nouvel avenir inconnu et heureux », a notamment déclaré Cyrille.

  • Hongrie : l’arrêt à l’islamisation migratoire plébiscité. L’Europe une fois de plus protégée par l’Autriche-Hongrie

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    Viktor Orban n’a jamais fait mieux. Il est conforté. C’est le triomphe de l’anti-Merkel et du défenseur proclamé de l’Europe des Européens face à la submersion islamiste. Il a bénéficié d’une mobilisation plus grande des électeurs hongrois. Car depuis 2002, jamais les Hongrois, qui d’ordinaire sont peu enclins à se précipiter dans l’isoloir, n’auront été aussi nombreux à se déplacer pour voter. Le taux de participation, à 69,41 %, a fait un bond de sept points par rapport au scrutin de 2014.

    On remarquera que nos médias, avant les résultats, avaient analysés cette mobilisation comme le signe d’un sursaut des démocrates contre le méchant xénophobe. Le Figaro grâce à un envoyé spécial particulièrement inspiré titrait même au lendemain du vote sans attendre les résultats «Orban perd de sa superbe » !

    Et dire que certains lecteurs croient que Le Figaro est à droite. Non ! Il est du centre le plus mou qui soit et mondialiste compatible bien sûr par nécessité financière. Il participe à la désinformation volontaire des Français et de ses lecteurs. Il le fait, comme le titre sur la Hongrie le prouve en tentant comme les autres gros médias aux ordres, d’imposer une réalité réinventé qui est bien pire que la Fake news.

    Mais la vérité est ailleurs.

    Le Premier ministre hongrois va  pouvoir bénéficier d’un troisième mandat consécutif, lui laissant toute latitude pour amplifier la centralisation des pouvoirs et poursuivre ses passes d’armes avec l’Union Européenne. Le succès du Premier ministre le plus controversé d’Europe est sans appel : sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés et avec une forte mobilisation des électeurs, le parti Fidesz a obenu 48,8 % des voix, avec près de trente points d’avance sur le Jobbik, formation d’extrême droite. C’est l’Autriche en pire donc pour l’idéologie médiatique.

    C’est une autre Europe qui se rêve en orange aux couleurs d’Orban

    Lui qui a érigé dès 2015 des centaines de kilomètres de clôture barbelée pour bloquer les réfugiés qu’il assimile à des « terroristes » en puissance, s’estime conforté par le durcissement perceptible de la politique migratoire de plusieurs capitales européennes. Déjà allié avec plusieurs pays d’Europe centrale – dont la Pologne – dans sa croisade souverainiste, il a affirmé vouloir travailler avec l’Italie et l’Autriche à une alliance de pays hostiles à l’immigration musulmane.

    Orban, de plus, a bien ciblé l’ennemi principal, la collaboration mondialiste qui favorise l immigration pour ses intérêts financiers. Un nouveau paquet de mesures, prévu pour l’après-législatives et baptisé « Stop Soros », envisage de taxer les ONG “qui soutiennent l’immigration”. De quoi “écrire l’histoire”, selon Zoltan Kovacs, le porte-parole du gouvernement, car le Fidesz devient ainsi le premier parti en Hongrie à gagner des élections trois fois de suite, depuis le début de la transition démocratique.

    L’Europe des Européens a trouvé son champion au cœur de l’Europe, cette Hongrie et cette Autriche qui nous ont sauvé des Turcs et qui pourraient faire de même face à une immigration de peuplement.

    Quoi de neuf en Europe : l’Autriche – Hongrie bien sûr !

    Jean Bonnevey
    Journaliste.

    Site : Metamag

  • La voiture du Prince William lapidée par les Palestiniens aux cris d’Allahu Akbar lors de sa visite à Ramallah

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    Vous ne la lirez nulle part l'information qui suit ; elle est soigneusement cachée du grand public. Les musulmans palestiniens ont bombardé la voiture du Prince William de jets de pierres près de Ramallah lors de sa visite pour rencontrer le leader palestinien Abbas.

    Un média arabe (qudsn.co) rapporte qu’un certain nombre de musulmans palestiniens, criant « Allahu Akbar », ont jeté des pierres sur la voiture du prince William alors qu’il se trouvait près de Ramallah.

    Alors que le convoi du Prince William traversait le camp de réfugiés de Jalazun au nord de Ramallah, des enfants ont jeté des pierres sur sa voiture. Cet événement a été très embarrassant pour le dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne. L’excuse officielle pour cette lapidation du Prince William a été qu’ils n’avaient pas « préparé » les résidents du camp de réfugiés à l’arrivée du Prince. Cela en dit long sur la reconnaissance de ces Arabes qui vivent grassement aux frais des Européens et leur crachent dessus – en l’occurrence leur jettent des pierres – lorsqu’ils leur rendent visite.

    Selon le Centre Jalazun, les résidents du camp n’ont pas souhaité participer à la réception du prince.

    Le Prince William était accompagné de personnalités officielles de l’Autorité palestinienne et d’autres de l’UNRWA, tandis que le Comité populaire, qui représente les résidents du camp ni aucune personnalité officielle du camp, ne faisait partie de la visite.

    Des témoins oculaires ont dit à Qods News qu’un certain nombre de membres du Comité Populaire étaient présents dans la région pendant l’arrivée du Prince William, mais ils ont boycotté la réception, n’ont pas serré la main du prince William et n’ont représenté les gens du camp dans aucun message. Ils sont restés à côté des spectateurs de la visite.

    Pendant ce temps, le président du Comité populaire Mahmoud Moubarak a dit à Quds News que les résidents du camp ont boycotté la visite et n’ont pas participé à la réception, disant seulement qu’ils étaient par hasard dans la région pendant la visite.

    Vous ne verrez certainement pas cette information dans vos journaux grand public. Ni Le Monde, ni France télévision ne vous montreront les images. Les médias refusent de rendre compte d’incidents qui pourraient nuire à l’image de l’Islam.

    Et si nous n’avions pas mentionné la source d’un média arabe, les médias nous attaqueraient – encore – pour Fake News.

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  • Maître du monde ?

     

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    Par Hilaire de Crémiers

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    Il serait temps de sortir des rêves conceptualisés par des théories fumeuses pour voir la réalité en face. Oui, le monde change mais pas comme on le prétend.

     

    Donald Trump est-il le maître du monde ? Une sorte de fou narcissique tel que le dépeint la presse occidentale, qui se livre à des impulsions sans cohérence et qui risque de faire exploser la planète ? Cette explication simple, et sans doute trop simpliste, ne rend pas compte, sinon du personnage, du moins de son action. L’observateur attentif et qui tient compte de ce qu’il dit et de ce qu’il fait, ne peut que constater que l’homme ne cherche pas, mais absolument pas, à être le maître du monde. À la vérité, il s’en moque, il l’a assez proclamé. Il a même affirmé le contraire. America first, l’Amérique d’abord, c’est son unique ligne de conduite ; et le reste est traité en conséquence . Les fortes personnalités qu’il a choisies et qui forment son entourage, agissent dans la même perspective. Aucune idéologie. Des choix pratico-pratiques assaisonnés de chantages, tels qu’en fait un patron d’affaires, et toujours aux limites de l’inconvenance. C’est pourquoi on s’acharne sur sa vie privée pour le faire tomber.

    Trump veut et fait

    Pour chaque dossier, il sait ce qu’il veut…et il l’obtient. Du moins, jusqu’à présent. Il dit, il fait et, pour le moment, il gagne…avec des risques qui peuvent être terribles mais qui sont toujours calculés.

    Pour la Corée du Nord, quelle que soit la rencontre du 12 juin, il est impossible de nier que par ses agitations il a fait bouger les lignes, plus que tous ses prédécesseurs qui les ont plutôt figées. C’est son pays qui en tirera profit à tout point de vue. La Chine traite : elle accepte finalement les conditions imposées par les États-Unis, pour compenser le déficit de la balance commerciale. Elle tient, certes, la dette américaine, en partie, mais cette dette la tient pareillement. Canada et Mexique devront suivre ; leurs ripostes n’auront pas d’effets véritables.

    Quant à l’Europe, elle n’a pas connu de moratoire à l’augmentation des droits de douane ; il est vrai que pour le moment – et pour ce premier essai, car il y aura des suites – c’est de peu de conséquence, mais la Commission européenne en est à imaginer quelques mesures de rétorsion sur des produits de luxe ou des produits alimentaires ciblés, de peu de conséquence aussi. Cependant l’Europe a tout à craindre, du coup, de la surproduction chinoise et mondiale en acier et en aluminium qui cherchera à s’écouler sur les pays sans défense.

    Emmanuel Macron en a appelé à l’OMC en dénonçant une illégalité internationale dont Trump « se fiche » complètement. Ce sera l’OMC qui sera obligée de réviser ses règles pour donner satisfaction à Trump qui ne veut plus voir son pays pillé par les Chinois – entre autres sur les brevets –, envahi par les produits étrangers, déstructuré par une concurrence sauvage. Qui ne lui donnerait raison ? Son action ne tend qu’à restituer tous les atouts aux États-Unis. Sa politique budgétaire, économique et commerciale a relancé avec vigueur la croissance américaine ; il n’y a pas de chômage aux USA et il est le maître du dollar, de sa monnaie qui est encore la monnaie du monde – et donc, comme disait l’autre, le problème des autres – et ce par quoi il le tient dans son étreinte. Éternelle Amérique ! Rien ne change depuis 50 ans !

    Le maître des USA

    Et donc Trump, par le moyen du dollar, dicte sa politique au Moyen-Orient. Son but est de coincer l’Iran, de forcer la République islamique à se désengager des pourtours d’Israël et de la péninsule arabique ; il n’est pas le maître du monde, mais il est le maître des sanctions. Et l’Europe et la France et l’Allemagne seront obligées de se courber devant sa décision. Peugeot, Total se retirent d’Iran. Que s’imagine Macron ? Trump s’est laissé caresser par le président français mais, en tant que président de l’Amérique, il ricanait intérieurement : il n’a pas changé sa politique d’un iota. Ce qu’il veut, c’est précisément désengager les forces américaines du Moyen-Orient et n’agir que par les ressorts dont il est sûr. Il ne veut plus de dépenses qu’il juge inutiles afin de renforcer, au contraire, les dépenses qu’il sait demain être utiles à la puissance de son pays. America first ! Ce comportement est peut-être idiot au jugement de Macron, mais il est à peu près sûr que Trump, en dépit de toutes les attaques dont il est l’objet, a rendu fierté et assurance de prospérité à ses compatriotes de toutes catégories sociales. C’est un gage pour les fameuses élections intermédiaires de l’automne 2018 et qui sait…Car s’il ne se conçoit pas comme le maître d’un monde où il ne songe qu’à faire triompher les intérêts américains, il est encore et incontestablement, en dépit de l’envie, le maître des USA. Ce n’est pas rien, président des États-Unis !

    Macron et l’Europe

    Et Macron ? Lui qui, sans doute, souriait de Trump et de Poutine tant il était sûr de sa vision du monde qu’il croyait supérieure à la leur, évidemment !

    Car il avait, il a encore une vision du monde dont il se croit le penseur et le maître. C’est un projet où il ne conçoit la France que dans l’Europe et dans une Europe de plus en plus européenne et donc intégrée, et cette Europe dans un monde de plus en plus mondialisé et donc uni.

    Tous ses discours portent depuis le début de son quinquennat la marque de cette obsession visionnaire ; ils ont été analysés dans ces colonne, un à un : homélie sur la Pnyx, cours à la Sorbonne, exhortation à Davos ; « nouveau contrat » français de société, « contrat européen », « contrat mondial » ! Ce sont ses mots.

    Et puis voilà que tout change autour de lui. L’Angleterre, contrairement à ce qu’il pense, ne reviendra jamais dans l’Union européenne ; elle en sort définitivement et vraisemblablement à son avantage. Les pays de l’Est font sécession ou pratiquement ; ils sont en conflit avec la Commission européenne dont ils refusent directives, règlements et décisions. La Slovénie vient, elle aussi, de voter « populiste ». L’Autriche prend la tête de l’Union européenne en juillet. L’Italie de Giuseppe Conte, de Matteo Salvini, de Luigi Di Maio est décidée à l’affrontement. Devant le sénat italien, le président du Conseil a défini la nouvelle politique italienne ; il n’y est pas allé de main morte ; il s’est déclaré ouvertement anti-système : « Si le populisme est la capacité d’écouter les besoins du peuple, alors nous nous en revendiquons ». Tout sera remis en cause : les budgets, la zone euro sinon la monnaie unique, les directives qui nuisent aux intérêts nationaux italiens, la politique migratoire européenne dont « le système de Dublin » qui pénalise effroyablement l’Italie et dont elle veut se libérer pour mener comme elle l’entend sa propre politique. Il n’est pas jusqu’à la politique étrangère où l’Italie ne souhaite retrouver son indépendance en annulant, quant à elles, les sanctions contre la Russie. Qui ne lui donnerait raison ?

    L’Allemagne, elle-même, maintenant, doute de l’Europe et pas seulement l’Afd. Merkel recule devant les propositions de Macron ; elle sait fort bien où en est l’opinion allemande. Toutes les contorsions de Macron qui fut le conseiller de Hollande, visent à une plus grande intégration budgétaire et financière pour, au final, davantage répartir les charges et les risques de la dette. Eh bien, l’Allemagne n’en veut pas et si FME il y a, il sera à ses ordres.

    Ce n’est pas seulement le monde qui échappe à Emmauel Macron, c’est bien l’Europe sur laquelle il a tout misé et qui ne répond plus à aucune de ses conceptions, qu’il croyait naïvement progressistes comme les lui avaient enseignées ses professeurs, et qui sont toutes dépassées. Il est probable que ses réformes en France qui chamboulent tout, en perdront leur sens.

    Les élections européennes de 2019 où il pense rebondir à la manière de la présidentielle française de 2017, seront un enjeu crucial. Il le sait. Mais la volonté ne suffit pas. C’est d’abord un jugement politique droit dont l’homme d’État doit être doté.

  • Bernard Lugan : « L’Afrique va continuer à se déverser inéluctablement en Europe … »

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    Parmi les spécialistes francophones de l’Afrique se trouve Bernard Lugan, directeur de la revue L’Afrique réelle, qui vient de publier son 100e numéro. Une revue lue attentivement chaque mois par de nombreux militaires, officiers et personnalités français qui s’intéressent de près au continent africain.

    L’actualité de ce continent étant chargée, et lourde de conséquence pour l’avenir de l’Europe, nous l’avons sollicité pour une interview, dans laquelle nous évoquons sa revue, la situation au Mali, le sort des  Blancs en Afrique du Sud, la démographie, l’immigration en Europe.

    Avant de conclure par une allusion sur son dernier ouvrage, « Mai 68 vu d’en face », qui devrait faire grincer les dents (il leur en reste sûrement quelques-unes) des gauchistes que Bernard Lugan a affrontés en mai 68.

    Entretien accordé au site Breizh-info.com

    Breizh-info.com : L’Afrique réelle sort son centième numéro. Quel bilan tirez-vous jusqu’ici de votre revue, unique en son genre, et de son lectorat ?

    Bernard Lugan : Le bilan est particulièrement positif, notamment en raison du grand nombre et de la fidélité des lecteurs (80 % de réabonnement). Un public de très haute qualité, qui demande des informations précises. Moi je ne donne pas des informations de première main, pour cela il y’a les agences, les journaux… Moi ce que je donne ce sont des éclairages. Je donne des explications qui ne vont pas dans le sens de la doxa. Des explications qui parlent du réel, de la géographie, des ethnies, et des véritables rapports humains.

    Breizh-info.com : La situation au Mali — thème de votre 100e numéro — est elle inquiétante ? Quelles répercussions possibles dans toute la région ?

    Bernard Lugan : Oui c’est un gros numéro d’une quarantaine de pages uniquement consacrées au Mali. Je ne me contente pas d’expliquer la situation actuelle, comme dans tous les numéros de l’Afrique Réelle. Je pars de très loin. Je pars de quasiment la préhistoire, je remonte à travers le temps long africain, je montre que les phénomènes que nous observons aujourd’hui sont la résultante de constantes historiques présentes depuis 2000/2500 ans. Avec notamment la question du rapport entre les populations du Nord, prédatrices, et les populations du Sud, souvent victimes.

    Je montre que la colonisation avait mis entre parenthèses ces rapports conflictuels et que depuis la fin de la colonisation, les grandes constantes (les marxistes auraient dit les lignes de force) historiques reviennent.

    Je montre surtout que le djihadisme n’est qu’un aspect totalement secondaire de la question. Selon une formule que j’utilise régulièrement, je dis que le djihadisme n’est que la surinfection d’une plaie ethnoraciale.

    Imaginons que nous puissions détruire tous les groupes islamistes, cela ne résoudra absolument pas la question du Mali, car la question du Mali n’est pas une question djihadiste. Elle réside dans l’impossibilité de faire vivre dans le même État des nordistes qui ont une tradition prédatrice et des sudistes qui ont une tradition victimaire. À partir de ce moment là, même si les djihadistes étaient éliminés, le problème touareg continuerait de se poser.

    Breizh-info.com : Quid de la situation des fermiers blancs en Afrique du Sud ? Il semblerait que contrairement à l’Australie, l’Europe ne jette même pas un coup d’œil dans le pays de Nelson Mandela ?

    Bernard Lugan : L’Afrique du Sud est sortie de l’histoire, elle n’intéresse plus personne. Le pays n’est plus un pays stratégique et ne se trouve plus pour le moment sur un axe stratégique sauf si bien sûr demain les rapports devenaient conflictuels avec la Russie et la Chine et que le contrôle des mers soit de nouveau important. Quant aux Blancs ils sont sortis totalement de l’histoire.

    Mais les Blancs d’Afrique du Sud sont responsables de ce qui leur arrive. Dans les années qui ont précédé la remise du pouvoir à l’ANC, le président De Klerk, qui a trahi son peuple, avait donné une dernière chance à son peuple de s’exprimer à l’époque où seuls les blancs pouvaient voter. Il avait organisé un référendum en demandant aux blancs d’Afrique du Sud : « Voulez-vous que je continue le processus de discussion avec l’ANC — qui aboutira à leur prise du pouvoir — ou alors êtes-vous opposé à cela ? » Si les blancs avaient voté non, le processus aurait été différent de celui qui s’est produit. Ils ont voté majoritairement pour que De Klerk continue à négocier. Ils ont mathématiquement aujourd’hui les résultats qui se produisent.

    Il était évident qu’un jour ou l’autre, l’ANC dont le programme contenait la reprise des terres allait reprendre les terres. C’était inéluctable. Je l’ai annoncé depuis 1985.

    Breizh-info.com : Mais qu’est-ce qui explique que les Pays-Bas, l’Angleterre, ferment les yeux sur le sort de ceux qui, génétiquement, appartiennent à leurs peuples ?

    Bernard Lugan : Nous vivons dans le monde de la repentance, de la culpabilité. Ce terme génétique, pour les Européens, ne veut rien dire. L’Afrique du Sud est un nouveau paradis par définition. C’est le pays arc-en-ciel, celui de Mandela, nouveau Dieu vivant, nouveau Gandhi, donc rien ne peut arriver. Nous vivons dans un monde d’aveugles, d’idéologues et d’ethnomasochistes.

    Breizh-info.com : La démographie de l’Afrique est un des enjeux majeurs du 21e siècle. Est-ce que cela vous inquiète ? Quelles solutions pour éviter l’explosion démographique qui pourrait conduire à la ruée vers l’Europe ?

    Bernard Lugan : Il n’y a pas de solution. Absolument aucune. Les résultats de la médecine coloniale et de la coopération ont fait que la démographie africaine a bondi. La planète entière a fait sa mutation démographique sauf l’Afrique. L’Afrique continue à faire des enfants comme dans les conceptions que l’on pourrait qualifier d’Ancien Régime d’un point de vue démographique.

    Elle avait par le passé des enfants pour compenser une mortalité très importante. Aujourd’hui la mortalité infantile a diminué, les Africains continuent à faire des enfants. La situation va aller en s’aggravant à partir du moment où le vaccin contre la Malaria va être répandu. L’Afrique va doubler sa population. À l’heure actuelle, le seul frein à la surpopulation africaine, c’est la Malaria qui tue, malheureusement des jeunes enfants. Mais le vaccin est quasiment prêt à sortir, et mis dans les 10 années qui viennent sur le marché et distribué par les ONG, ce qui fait que l’Afrique va encore doubler sa population.

    Donc il n’y a pas de solution, car l’Afrique est partagée entre deux grandes religions, l’Islam et le Christianisme, qui sont deux religions contre les politiques de natalité, de contrôle.

    Breizh-info.com : Mais justement, est-ce qu’écologiquement parlant, puisqu’il s’agit d’écologie humaine mondiale, une politique de l’enfant unique imposée à l’Afrique ne pourrait pas être envisageable en persuadant les gouvernants africains ?

    Bernard Lugan : C’est impossible, car il n’y a pas un État africain, mais 52 États. Chacun a sa politique. Dans les pays musulmans par ailleurs, le poids de la religion est tel que ce n’est même pas envisageable. Dans les zones chrétiennes idem.

    Nous sommes enfin dans des sociétés africaines d’ethnomathématique électorales, donc il est bien évident qu’aucune ethnie ne va accepter de diminuer sa population, ce qui la mettrait en faiblesse par rapport aux ethnies qui ne la contrôleraient pas. Donc tout concourt pour la course à la démographie.

    Ajoutez à cela les catastrophes écologiques, il n’y a pas de solution. Un pays comme le Niger, qui est un désert total, avait moins de 500 000 habitants en 1900, moins de 800 000 à l’indépendance, et bientôt 40 millions d’habitants. Et c’est un désert, sans production ni rien. Où vont aller ces gens ? Pas vers le sud, forcément vers le Nord. Donc la seule solution, et nous n’avons qu’une seule marge de manœuvre, c’est d’établir des partenariats avec les pays d’Afrique du Nord, qui eux, sont en première ligne. Ce n’est pas l’Europe qui est en première ligne, mais bien eux.

    Ces pays sont des pays que nous devons renforcer au maximum. C’est pour cela que la guerre déclarée par Sarkozy et Bernard Henry Levy contre la Libye est une entreprise profondément criminelle, car la seule lucarne d’émigration qui soit véritablement généralisée en Afrique du Nord, c’est la Libye. Alors que du temps de Khadafi, cette émigration était contrôlée. L’Afrique va continuer à se déverser inéluctablement en Europe avec la complicité des autorités européennes.

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    Breizh-info.com : Vous avez évoqué la Libye, mais ne doit-on pas s’inquiéter également de l’Algérie à la chute de Bouteflika ?

    Bernard Lugan : Oui et non. Il n’est pas sûr que le pire arrive en Algérie. Il y’a un an je vous aurai dit que le pire allait arriver, maintenant je suis à 50/50. Parce que les oligarques qui tiennent le pays n’ont pas intérêt à ce qu’il y’ait anarchie, ce serait mauvais pour leurs affaires, pour leurs trafics. Il est possible que la situation — bien que ce pays s’enfonce dans le néant — ne soit pas dans le futur apocalyptique comme elle l’est en Libye.

    En plus, l’Algérie sort d’une guerre civile, je la vois mal replonger dedans.

    En revanche, le danger serait une guerre avec le Maroc. On sent à l’heure actuelle une crispation très forte sur la frontière à propos du Sahara occidental et il ne serait pas impossible que l’Algérie ait besoin d’un dérivatif guerrier pour ressouder sa population. Il y’a ce danger qui est latent, qu’il ne faut pas grossir, mais qu’il faut avoir à l’esprit. L’Algérie se surarme. Et pas avec du matériel pour lutter contre sa guérilla islamiste résiduelle. Elle s’arme avec des armes lourdes. Du blindé, de l’aviation… C’est forcément pour lutter contre le Maroc.

    Breizh-info.com : Ce n’est pas réjouissant pour l’Europe à moyen terme tout cela.

    Bernard Lugan : Non d’autant plus que nous n’avons plus de Marine. La priorité des priorités à l’heure actuelle c’est d’en recréer une. C’est fondamental, car tout va se passer sur la Méditerranée. Nous allons devoir défendre nos positions avancées dessus. Ce n’est pas avec le Charles de Gaulle qui est en réparation six mois par an que nous allons faire quelque chose. Il nous faudrait plusieurs porte-avions, une Marine puissante pour pouvoir aider éventuellement tel ou tel point d’appui sur le littoral nord-africain.

    Il y’a une véritable politique méditerranéenne à avoir, et nous ne l’avons pas.

    Breizh-info.com : Un peu plus positif, et pour sortir de l’Afrique, vous revenez du colloque de l’Iliade, qui a attiré plus de 1000 personnes, vos impressions ?

    Bernard Lugan : C’est remarquable. On sent un immense courant d’air, un grand nettoyage intellectuel. Nous sortons de la vieille politique, des vieux combats obsolètes. Moi qui ai une grande expérience de ce genre de chose, j’ai eu l’impression d’avoir l’élite de notre famille qui était là. Une élite qui comprit le problème, qui réfléchit. La qualité des interventions était remarquable, le sérieux du public, tout était étonnant. C’est monté en puissance par rapport à il y a deux années quand je m’y étais rendu.

    Breizh-info.com : Vous sortez par ailleurs un ouvrage sur Mai 68, « vu d’en face ». Parlez-nous de votre livre et de votre expérience de mai 68 ?

    Bernard Lugan : Oui c’est un ouvrage différent de ceux que j’écris d’habitude. Rédigé, car nous arrivons à l’anniversaire de ce stupide mai 68 qu’on nous présente comme un évènement considérable. Il a eu des conséquences considérables, mais l’évènement en lui même était d’une nullité, d’une platitude, c’était une révolte de petits bourgeois nantis. Je savais qu’il y aurait des dizaines de bouquins écrits et évoquant la même chose, donc ce que j’ai voulu faire, c’est raconter des souvenirs montrant qu’il y a eu une guérilla, menée par des groupes minoritaires — j’étais responsable de l’un d’entre eux. Je raconte comment nous avons essayé de mener notre petite guerre face à la marée montante du conformisme et de la moutonnerie de tout ce mouvement.

    Je raconte mai 68 à travers une dizaine d’anecdotes, d’épisodes assez décalés. Ce n’est pas du tout un livre d’ancien combattant. Je montre surtout à quel point ce mouvement n’a rien représenté sur le terrain. Si le gouvernement avait voulu le stopper, il l’aurait fait immédiatement. Il n’y a jamais eu d’affrontements directs entre la police et les manifestants, ils se battaient à distance — pavés contre gaz lacrymogène — il n’y a pas eu de prise d’assaut de barricades, il y a eu la volonté du gouvernement de ne pas intervenir en force contre ces gauchistes.

    Au bout de quelques semaines, les syndicats et les partis de gauche ont voulu eux tenter la prise de pouvoir, mais ça, c’est une autre histoire.

    Propos recueillis par Yann Vallerie

  • L'Afrique continue à se déverser sur la France

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    Mais, curieusement, les médias français préférant ignorer les sujets qui fâchent, ne parlent plus des dizaines de milliers de ces clandestins qui continuent d’arriver sur les côtes européennes.

    Pourtant, ce ne sont pas nos proches voisins italiens ou espagnols qui s’en plaindraient. Parce que ces deux pays, situés à quelques encablures des côtes nord-africaines, subissent, journellement, les assauts des « migrants ».

    Dans un article du 20 novembre, Le Figaro révèle que ces nouveaux arrivants ne viennent pas de l’Afrique subsaharienne, mais directement d’Algérie. Et ce ne sont pas les meilleurs puisqu’il s’agirait de repris de justice renvoyés de leur pays et qui refusent catégoriquement toute inspection ou vérification d’identité.

    Ainsi donc, l’Algérie se met également à suppurer du clandestin pendant que le gouvernement français multiplie les visas pour les demandeurs de ce pays dont plus de six cent mille ont été délivrés pour la seule année 2017.

    Mais les Algériens n’entrent pas seulement par la porte italienne. L’Espagne, à portée des côtes algériennes, voit depuis quelques mois une hémorragie de clandestins se déverser sur les plages de Murcie.

    Selon un article de tsa-algerie.com, plus de 13.533 harraga sont arrivés en Espagne depuis janvier dont un millier pour le seul mois d’octobre, à bord de 824 bateaux. Le 19 novembre, sur le site espagnol ABC opinion, le journaliste Hermann Tertsch se dit horrifié par le silence des médias espagnols qui commentent ce qu’il appelle le débarquement algérien comme un vulgaire événement.

    Ce sont en effet 44 bateaux qui ont abordé, en 24 heures, vendredi dernier, déversant quelque 500 hommes, tous de jeunes arabes, sur les côtes de Murcie.

    Non. Ils n’ont plus le droit de nous taire la vérité. La Libye et son marché aux esclaves ne doivent pas cacher la réalité de l’intensification de l’invasion arabe que nous subissons.

    Et cette nouvelle invasion nous vient des pays anciennement français, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. Que ce soient les présidents des deux premiers ou le roi du troisième, aucun d’eux n’a la volonté réelle d’empêcher ces hommes de partir de leur pays. Au contraire, nous dirons qu’ils les encouragent à émigrer dans la clandestinité sachant que les pays européens les garderont.

    Mais, alors, que font les dirigeants européens ? Que fait la France ?

    Ils sont les complices des dirigeants africains et nord-africains. Ils sont les complices de tous ces clandestins qui débarquent chez nous. Mais ils ne veulent pas l’avouer. Ainsi, nous devrons nous laisser envahir par ces hordes de Maghrébins et Africains dont nous savons tous, pour les avoir depuis plus de 40 ans chez nous, qu’ils sont inassimilables dans notre société.

    Des dizaines de millions de ces gens-là y vivent déjà. Le chômage est toujours en hausse. Nous n’avons quasiment plus d’industrie. Nous ne pouvons pas leur offrir du travail. Le ministère de l’Immigration (et de l’Intégration !) voit son budget 2018, réduit de 1,4%.

    Qui financera et avec quoi ces charges supplémentaires ? Parce qu’il faudra les nourrir, les loger et… les subir. Nous devons nous rendre à l’évidence. Les dirigeants européens sont décidés à remplacer la race blanche par une race indéfinie, un peu africaine, un peu arabe, un peu de tout mélangé.

    Et, finalement, nous n’aurons plus de pays. Donc, plus d’identité. Rien.

    Seulement des gens pauvres et des gens riches. Les riches sont et resteront les décideurs d’aujourd’hui. Les pauvres seront plus pauvres encore parce qu’ils ne seront rien que des sujets malléables à souhait puisqu’ils seront sans race, sans identité, sans origine.

    Comment en sommes-nous arrivés à ce stade-là ? Comment avons-nous pu accepter cette déchéance ? Nous avons manqué de courage.

    Dans l’état actuel de sa situation, la France est vouée à disparaître en tant que Nation. Elle a été détruite par ceux qui ont eu la charge de la diriger. Le dernier n’étant pas le moindre artisan, elle lui devra sa disparition inexorable dans les quelques années à venir.

    © Danièle Lopez pour Dreuz.info.

  • La nouvelle génération européenne. On va finir par y arriver mais ... on en est toujours au même point !

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    "Une bande de vieux européistes, avec à leur tête Valéry Giscard d’Estaing, 92 ans, lance aujourd’hui à Bruxelles une initiative intitulée « Re-imagine Europa ». (Bien sûr c’est en anglais et le site internet est uniquement en anglais. Un hommage au Brexit, sans doute…) Le titre du discours de VGE est : « Europa : the last chance for Europe ». De son vivant, sans aucun doute. Mais comment peut-on… imaginer lancer une nouvelle initiative avec comme tête d’affiche un politicien de 92 ans ?!!!

    Bien entendu il s’agit d’une énième resucée de la propagande en faveur d’une « Europe plus intégrée ». Mais, concrètement, on apprend seulement que « Re-imagine Europa » va travailler sur deux questions clefs : « un système économique plus loyal et plus compétitif pour l’Europe », et « la démocratie dans une réalité post-factuelle ». Sic. En anglais dans le texte : « Democracy in a Post-Factual Reality ».

    Ah si, attendez, il y a aussi deux vieux dans un coin qui radotent : « Nous sommes dans une nouvelle phase de l’intégration européenne - qui appartient à une nouvelle génération - plus active, plus inventive et plus unie - qui entre dans la vie active. »

    Au fait, l’autre signataire de la bafouille, c’est Helmut Schmidt. Il est mort en 2015 (à 96 ans : même la photo est très vieille). Quelqu’un pourrait leur dire, à « Re-imagine Europa », que ça ne va pas faciliter la discussion ?

    Le problème de ces ringards, morts ou pas encore morts, c’est que ceux qui inventent l’Europe de l’avenir sont ailleurs et ont, eux, un véritable dynamisme. Et que leur vision de l’Europe est à l’opposé de leur super-Etat centralisé qui finira immanquablement dans la poubelle de l’histoire. La véritable Europe on la prépare à Budapest, à Varsovie, à Prague, à Visegrád, et à Vienne et à Milan, et à Londres... Une Europe des Etats, une Europe des nations, une Europe de la libre coopération dans le respect de l’histoire et des traditions."

  • Hélène Carrère d’Encausse : un autre regard sur la Russie de Poutine

     

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    Difficile de trouver en ce moment dans nos médias un commentaire, un mot, une tendance favorable ou au minimum objectif à propos de Poutine.

    Vincent Trémolet de Vilers a publié pour le Figaro une longue et passionnante interview d'Hélène Carrère d'Encausse qui offre (enfin) une autre perspective.

    Un document un peu long, mais la finesse d'une analyse ne se réduit pas à des slogans médiocres comme nos politiciens nous y habituent trop souvent.

    La Russie est-elle encore une démocratie ?

    Lorsque nous parlons de démocratie, nous le faisons avec un regard français, forts d’un siècle et demi d’expérience démocratique. La Russie quant à elle n’a connu que deux brèves tentatives de démocratisation : d’abord entre 1860 et 1880, quand Alexandre II a voulu, ayant aboli le servage, créer des pouvoirs locaux, les zemstvos, son assassinat en 1881 y mit fin. Après la révolution de 1905, il y eut l’amorce d’un système de monarchie constitutionnelle, condamné dès 1917 par la révolution. Ce n’est qu’en 1991 que la Russie instaure la démocratie ! Vingt-cinq ans, cela ne pèse pas bien lourd au regard d’une histoire millénaire ! Pourtant, depuis 1993, la Russie s’est dotée d’une Constitution et d’institutions démocratiques. Cette Constitution de 1993 a été rédigée avec l’aide de grands constitutionnalistes français, et Vladimir Poutine s’est refusé à la modifier en 2008 pour pouvoir prétendre à un nouveau mandat en dépit d’un accord populaire réel sur ce point. À partir de là, nous entrons dans un autre débat : celui du fonctionnement des institutions et de la conception de la démocratie des dirigeants. La situation de la Russie est très particulière : l’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler.

    Le but était d’installer un État fort ?

    En arrivant au pouvoir, Poutine a rendu publics ses objectifs prioritaires. D’abord sauver la Russie, telle qu’elle était sortie de la décomposition de l’URSS, et préserver l’État, qui n’existait presque plus, d’un effondrement total. Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire. Un pouvoir se réclamant des valeurs traditionnelles de la Russie, l’idée russe, la puissance, le sens de l’État et la solidarité sociale.

    Quels sont les modèles de Poutine ?

    Le premier modèle dont il s’est réclamé était Pierre le Grand, l’homme de la volonté d’ouvrir la Russie à l’Occident et d’occidentaliser son pays. C’est ce qu’a essayé de faire Vladimir Poutine jusqu’en 2004. Puis d’autres figures ont gagné en importance dans son discours : Stolypine, premier ministre de Nicolas II, qui fut l’homme de la transformation sociale de la Russie et du développement de la propriété privée ; mais aussi, d’une certaine façon, Alexandre III, qui disait que les meilleurs alliés de la Russie étaient « sa flotte et son armée ». Mais c’est surtout le projet de Pierre le Grand de construire un État russe, et le rêve de puissance, développé par tous les tsars, qui inspirent aujourd’hui Vladimir Poutine. Rappelons qu’il manifeste peu de sympathie pour Lénine dont il n’a même pas inauguré l’exposition lors du centenaire de la révolution. Il se réclame en revanche clairement et toujours du passé impérial.

    Est-il nostalgique de l’ère soviétique ?

    Il est courant de citer, à ce sujet, la phrase bien connue de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur ; celui qui souhaite son retour n’a pas de tête. » Mais ce n’est pas réellement le système soviétique qu’il regrette, c’est la puissance internationale de son pays et le prestige acquis par son rôle décisif dans la victoire sur le nazisme. Pour le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les chefs d’État occidentaux ont refusé de participer aux commémorations à Moscou, de même que Poutine n’a pas été invité à célébrer la libération d’Auschwitz, qui était pourtant le fait des troupes soviétiques… Cependant on ne peut contester que son premier mandat a été ouvert sur le monde occidental, Vladimir Poutine entendait alors coopérer avec l’Union européenne et il a soutenu la création de quatre espaces de coopération – économie, recherche, justice et sécurité, sécurité extérieure – qui ouvraient de vastes perspectives au développement des relations Europe-Russie. De même, il a envisagé une participation de son pays à l’Otan et, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il a spontanément offert son aide aux États-Unis et leur a ouvert des moyens stratégiques de riposte. Mais les révolutions de couleur de 2003-2004 – « révolution de la rose » en Géorgie et orange en Ukraine – ont brisé cet élan. Poutine y a vu une intervention des États-Unis à la périphérie de la Russie et la volonté d’en éloigner des pays de l’ex-URSS. Moscou entre alors dans une période de confrontation dont les projets de coopération Europe-Russie seront victimes.

    A-t-il transformé son pays ?

    Certainement, même s’il y a des zones d’ombre. À son actif, on peut lui attribuer le mérite d’avoir sauvé l’espace russe de la désagrégation en brisant la rébellion tchétchène, en rétablissant une certaine paix dans le Caucase du Nord et en remettant le contrôle de la région à Kadyrov. Il a restauré partout l’autorité de l’État après l’avoir reconstruit. Il a par ailleurs opéré une centralisation considérable de l’État. Celle-ci commence dès 2000 lorsque Poutine pour l’unifier crée sept « super-gouverneurs » (polpred) qui mettent un terme au pouvoir exorbitant des gouverneurs des 89 régions du pays. Il a ainsi placé sous contrôle ces gouverneurs, dont il a ensuite réduit l’autorité en supprimant leur élection, qui sera rétablie en 2012, mais avec de nombreuses limitations. Notamment les gouverneurs ne siègent plus à l’Assemblée fédérale et n’ont donc plus d’immunité parlementaire. En revanche, Vladimir Poutine n’a pas réussi à réformer l’économie russe, qui a été dépendante de la rente pétrolière jusqu’en 2014. L’économie n’a été réellement ni diversifiée ni modernisée. Enfin, Poutine n’a pas su réduire la corruption, cette vieille tradition russe qui empoisonne le pouvoir et que Medvedev et lui n’ont cessé de dénoncer. La corruption indigne toujours la société russe.

    Quelle vision Poutine a-t-il des valeurs de la Russie ?

    La question démographique joue un rôle décisif dans ses conceptions morales. Au début des années 2000, la natalité était toujours très basse et la mortalité, notamment masculine, alarmante. L’accent mis alors sur la famille, la mise en place d’une politique nataliste est une réponse à cette urgence, et c’est ce qui explique l’intolérance de Poutine et souvent de la société russe à l’égard des évolutions sociétales occidentales. Ce rejet n’est pas tant le fruit d’une religiosité réelle ou supposée du chef de l’État, mais d’abord d’une nécessité politique. De plus, en matière de valeurs morales et familiales, le système soviétique, c’est-à-dire le Parti, avait toujours prétendu guider les comportements : après 75 ans d’encadrement autoritaire des individus par le système autoritaire, celui-ci s’effondrant brutalement, le pouvoir a considéré que la religion orthodoxe pouvait être comme un substitut permettant de maintenir un certain ordre social et les valeurs dont il se réclame.

    Quid de l’opinion publique russe ?

    Elle a surtout un souvenir horrifié du chaos des années 1990. Elle est donc obsédée par la volonté de voir préserver la stabilité. Certes chaque Russe est favorable à la démocratie, mais ce qui le préoccupe d’abord, c’est de vivre mieux. Or Poutine s’est donné pour objectif majeur pour son prochain mandat de réduire de moitié la pauvreté, tout en garantissant à ses administrés une stabilité politique. Avec Poutine, les Russes espèrent éviter de nouvelles périodes de chaos.

    Quel est son bilan géopolitique ?

    En 1999, les Russes pensaient leur pays comme effacé du monde. Les bombardements de la Serbie en 1999 par l’Otan ont accentué ce sentiment, car la seule chose qu’avait conservée la Russie de son statut de super-grand, c’était d’être membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Or à l’époque, les bombardements ont été décidés sans consultation de l’ONU pour éviter un veto russe. Poutine en a conclu et il l’a répété que sa mission était de rendre à la Russie son statut. C’est ce qu’il a exprimé en 2007 à la Conférence de Munich où il a dit que désormais la Russie devait accorder la priorité à sa sécurité et à son intérêt national. Et c’est ce qu’il a redit le 1er mars 2018 dans son discours à l’Assemblée fédérale. C’est aussi ce que traduit en 2008 la guerre de Géorgie, qui a permis à Medvedev et à Poutine de donner un coup d’arrêt à l’hypothèse d’une entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan, hypothèse inacceptable à la Russie. En Syrie, depuis 2015 Poutine a pris l’initiative, et les bénéfices qu’il en retire pour la Russie sont réels. Les Russes en sont désormais à la troisième manifestation de la démonstration de leur puissance, après la Géorgie en 2008 et le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014. En Syrie, ils ont fait la preuve de leurs capacités militaires et démontré qu’il n’y a pas de solution sans eux au Proche-Orient. En sauvant Bachar el-Assad, Poutine inverse le cours des événements et répète que la stabilité des États est l’arme la plus efficace pour freiner les progrès du terrorisme.

    Comment Poutine répond-il à la question de l’islam ?

    Le pouvoir postsoviétique affiche, dans ce domaine, une réussite remarquable. Les musulmans (environ 15 % de la population de Russie) sont rassemblés dans des régions symboliques, en Tchétchénie, au Nord-Caucase, le long de la Volga, au Tatarstan, qui est véritablement un État musulman prestigieux. Poutine a fait édifier à Moscou « la plus grande mosquée d’Europe », qui rivalise donc avec celle de Saint-Pétersbourg, qualifiée jusqu’à présent de même ! On constate une réelle coopération entre les autorités musulmanes, l’Église orthodoxe et le pouvoir. Enfin, pour l’heure, et malgré la très forte présence à ses abords d’États musulmans agités – Afghanistan notamment – la Russie ne s’inquiète pas de phénomènes extrémistes. Les musulmans sont dans ce pays russes et musulmans, mais surtout citoyens de Russie.

    Certains prêtent à Poutine une influence sur les élections occidentales…

    Il y a beaucoup de naïvetés sur ce sujet. Pour l’élection française, ce qui est avéré c’est que Poutine a reçu Marine Le Pen et que les banques russes lui ont prêté de l’argent pour sa campagne. Pour le reste, quelles ont été les intentions et l’influence réelle, nul ne le sait vraiment. Ce qui est certain en revanche, c’est que la manipulation des élections dans un pays étranger n’est pas une exclusivité russe. En 1996, les États-Unis ont manipulé la réélection de Boris Eltsine et leurs interventions, ou pressions dans maintes situations électorales ne relèvent pas du secret ! Pour ce qui est de la présidentielle américaine, il est incontestable que Poutine s’inquiétait de l’hostilité de Hillary Clinton, et que Trump lui semblait plus proche des intérêts russes, donc certainement plus souhaitable. Cependant, le résultat final est que la Russie est perçue aux États-Unis comme l’acteur premier de la campagne de Trump, ce qui impose à ce dernier une posture hostile à la Russie et entraîne une sérieuse dégradation de la relation Russie – États-Unis.

    Le Royaume-Uni accuse Poutine d’empoisonnements successifs…

    Sur la réalité des empoisonnements et des commanditaires, impossible de se prononcer avec certitude et l’on ne pointe en Occident que « la responsabilité quasi certaine » de la Russie. Mais l’URSS avait une tradition remarquable d’empoisonnement des ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Un historien russe a même assuré que Staline avait fait empoisonner la veuve de Lénine. Durant la guerre froide les incidents du type « parapluie bulgare » n’ont pas manqué. Ce passé inspiré par le « laboratoire des poisons » stalinien, et aussi la riche histoire des espions doubles ou triples « retournés », tout particulièrement en Angleterre, John le Carré est à cet égard un excellent témoin, expliquent la sensibilité et la vigilance britannique aujourd’hui sur le thème. La conséquence en est une dégradation spectaculaire des relations russo-occidentales. Pour autant, évoquer à ce sujet une nouvelle guerre froide est excessif. La guerre des « sanctions » n’a rien à voir avec la menace nucléaire d’hier, elle témoigne de crises récurrentes, du malaise des Occidentaux devant la puissance montante d’une Russie qui revendique le droit à une interprétation souveraine de la démocratie.

    Y a-t-il une volonté d’établir une hégémonie culturelle russe ?

    Dans les années 1990, Eltsine a compté sur une politique d’influence dans les pays de l’ex-Union soviétique pour créer une communauté d’intérêt, à la façon du Commonwealth britannique. Cette politique a complètement échoué. La Communauté des États indépendants n’a qu’une existence réduite, et l’idée d’une zone d’influence postsoviétique à la périphérie de la Russie a périclité. La Russie a aussi essayé de développer un espace de la langue russe, inspiré de la francophonie, sans plus de succès. En revanche, une autre idée, plus récente, est apparue : il s’agit de développer une politique d’influence intellectuelle à travers le monde, étranger historiquement à la Russie. Ainsi l’Institut Pouchkine à Paris est peut-être conçu à Moscou comme une réplique des instituts Goethe dont le prestige et l’influence sont réels.

    Comment jugez-vous les relations entre Macron et Poutine ?

    L’idée d’engager une politique de la main tendue, ou de réconciliation franco-russe en invitant le président russe à Versailles pour l’exposition consacrée à Pierre le Grand était fort subtile. Pierre le Grand lors de son périple français a réconcilié Paris et Saint-Pétersbourg, mis fin à l’ignorance réciproque des deux pays et ouvert à jamais la Russie à l’Occident et à son influence. Le président Macron a probablement à l’esprit une vision nouvelle de l’Europe. Les États-Unis se consacrent désormais à leurs intérêts propres, « America First » selon le président Trump, et l’Europe est davantage livrée à elle-même. L’Europe va, disait le général de Gaulle, de l’Atlantique à l’Oural, aujourd’hui il dirait de l’Atlantique au Pacifique, car c’est vers l’Asie que le poids géopolitique glisse. La Russie est le lien, le pont entre cette Asie triomphante et l’Europe. Ignorer la Russie, lui tourner le dos signifie pour l’Europe se couper de l’Asie, c’est-à-dire rester à l’écart du grand basculement géopolitique du XXIe siècle. Peut-être faut-il regarder les crises actuelles qui nous opposent à la Russie à la lumière de ce bouleversement. Et aussi juger le pouvoir autoritaire de Poutine non seulement à l’aune de nos critères, mais aussi en prenant en considération l’évolution spectaculaire du pouvoir en Chine, pays vers lequel la Russie tend à se tourner dès lors que l’Occident la repousse

  • Bruno Mégret : "La question identitaire et la question européenne sont désormais liées"

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    Maigret.jpgLors de l'édition 2017 du Forum de la dissidence, Bruno Mégret a développé un discours novateur sur la politique européenne en essayant de proposer une troisième voie entre l'européisme fédéraliste ambiant et le souverainisme intégral. Une position qu'il avait déjà défendue en 2005 au MNR. Extrait :

    "(...) Si la droite, que dis-je, si les droites françaises sont en ruine, alors un grand travail de refondation est maintenant à réaliser. Et ce travail voyez-vous, il ne passe pas d’abord par la rénovation des appareils, par des manœuvres de personnes ou des regroupements de circonstances. Il passe par les idées. C’est par les idées que les uns et les autres ont échoué. Et c’est par les idées que la droite se relèvera. Car il est aujourd’hui nécessaire de sortir des habitudes idéologiques et programmatiques qui ont été celles des partis de droite au cours des dernières années. Non pas bien sûr pour mettre en cause nos valeurs et nos convictions, mais pour les adapter au monde d’aujourd’hui, pour montrer qu’elles sont plus que jamais d’actualité et que, si nous les défendons depuis longtemps, elles sont plus neuves que jamais (...)

    La position des Républicains était de soutenir l’Europe de Bruxelles, conformément aux injonctions du système. La position du Front National était d’en sortir conformément à ses principes souverainistes. Or, ces deux options sont des impasses et l’électorat l’a senti confusément qui les a rejetées l’une comme l’autre. Et ce double refus, celui de l’Europe bruxelloise comme celui de la sortie de l’Europe, nous amène, me semble-t-il au cœur des enjeux d’aujourd’hui. Car je suis convaincu que la question européenne est désormais la pierre angulaire du renouveau de la droite. Pourquoi ? Pour une raison fondamentale. Parce que la question identitaire et la question européenne sont désormais liées. Aujourd’hui on ne peut plus les séparer. Et quand on les sépare, ça ne marche pas ! Bruxelles qui prétend unir l’Europe mais qui refuse de défendre nos identités, ça ne marche pas. Le FN, qui prétend défendre nos identités et qui tourne le dos à l’Europe, ça ne marche pas non plus. Et il y a à ceci une explication simple : notre identité est nationale mais aussi civilisationnelle et notre civilisation est européenne ! (...)

    Une réalité que l’on côtoie tous les jours avec l’immigration par exemple. Car cette immigration massive et incontrôlée qui déferle sur notre sol et qui compromet notre identité, c’est à un antagonisme de civilisation qu’elle conduit. Le problème ne vient pas de la nationalité des migrants ou de celle des populations chez qui ils s’installent. Peu importe que ce soient des Tunisiens, des Turcs ou des Soudanais ! Peu importe qu’ils se rendent en France, en Allemagne ou en Italie ! Le problème vient de ce qu’ils appartiennent à la civilisation islamique ou africaine et qu’ils s’implantent dans des pays de civilisation européenne et chrétienne !

    Et cette réalité, chacun la vit au quotidien. Car ces migrants qui nous imposent leur présence quasiment de force, nous sont totalement étrangers. Avec eux, nous ne partageons rien, nous n’avons pas la même religion, ni les mêmes racines, ni les mêmes valeurs, ni le même mode de vie. Une configuration qui crée sur notre sol un antagonisme civilisationnel, un choc des civilisations entre la nôtre et la leur (...)

    Qu’est-ce que le terrorisme islamique, sinon l’une des formes les plus violentes du choc des civilisations ? Et qu’est-ce que la concurrence sauvage que nous impose la Chine si ce n’est une guerre économique sans merci et une autre forme également agressive du choc de civilisation ? (...) La plupart des maux que nous endurons viennent de l’agression que subit notre civilisation sur notre sol comme à l’échelle du monde. Une agression d’autant plus dommageable que nos dirigeants semblent l’ignorer complètement. Ils l’ignorent s’agissant de l’immigration. Ils l’ignorent s’agissant du terrorisme islamique. Ils l’ignorent s’agissant de la guerre économique. Ils l’ignorent s’agissant des antagonismes géopolitiques. Résultat : dans ce monde multipolaire et dangereux, l’Europe reste là, faible, décadente et divisée. Politiquement éparpillée, sans force armée conséquente, progressivement dépossédée de son appareil industriel, rongée par la haine d’elle-même et la repentance, elle ne se préoccupe que de moralisme et de bien-pensance. Et comment en serait-il autrement, avec des dirigeants qui réduisent l’identité de l’Europe à de prétendues valeurs comme le refus des discriminations ou le vivre ensemble ? (...)

    Et pour ouvrir cette voie, il faut répondre à deux impératifs.

    Le premier est d’ordre idéologique et concerne notre identité.Avec cette affirmation fondamentale que notre identité n’est pas seulement nationale, elle est civilisationnelle. Elle n’est pas seulement française, elle est européenne (...) Dans cet esprit il faut maintenant militer, au-delà de la préférence nationale, pour une préférence civilisationnelle qui donne la priorité aux nationaux mais aussi aux Européens. Il faut également, au-delà du patriotisme français, œuvrer à l’émergence d’un patriotisme européen qui en plus de la fierté nationale exalte aussi celle d’appartenir à notre civilisation européenne et chrétienne (...)

    Il faut ériger l’Europe en un pôle de puissance ! (...) Cela veut dire qu’il faut créer une Union nouvelle, radicalement différente de l’organisation bruxelloise. Une Europe qui rendrait aux États l’essentiel de leurs prérogatives ordinaires et qui se libérerait de toutes les structures bureaucratiques de Bruxelles. Une nouvelle Europe qui serait dirigée, selon le principe confédéral, par les seuls États membres et qui, forte de cette direction allégée, transparente et respectueuse des nations, se consacrerait exclusivement à l’essentiel, c’est-à-dire à l’identité, à l’indépendance et à la puissance collective des peuples européens.

    Cette Europe-là aurait pour mission de protéger ses frontières et de stopper l’immigration, de réguler les échanges économiques avec le reste du monde et de réindustrialiser le continent, de faire de l’euro une monnaie de change et de réserve qui serve l’Europe comme le dollar sert les États-Unis. Cette nouvelle Union serait aussi dotée d’une Alliance militaire européenne qui libèrerait l’Europe de l’Otan et de la tutelle américaine. Car il s’agirait dorénavant de traiter d’égal à égal avec les États-Unis et de nouer une alliance stratégique avec la Russie. Bref, il s’agirait de rendre à notre civilisation son autonomie, sa force et son rayonnement (...)

    Avec cette ligne politique la droite réconcilierait construction européenne et défense de notre identité. Pour la première fois elle aurait un projet qui s’enracinerait dans la fidélité à nos valeurs mais qui, dans le même temps, répondrait aux réalités du monde aujourd’hui. Le projet d’Europe puissance, c’est pour la droite la synthèse féconde entre tradition et modernité (...) Avec cette ligne civilisationnelle et européenne, la droite trouverait la crédibilité gouvernementale et le positionnement à la fois moderne et antisystème qui lui sont nécessaires pour répondre aux défis du siècle. Elle pourrait alors retrouver une dynamique de succès et assurer enfin sa mission au service de notre peuple et de notre civilisation (...)

    Cela étant dit, j’entends déjà l’objection : tout ça c’est bien beau mais ce projet, c’est impossible. Eh bien non, ce n’est pas impossible, c’est nécessaire ! Et si c’est nécessaire, il y a une voie pour le rendre possible et, je vous l’affirme, cette voie existe. D’abord si ce projet paraît impossible, c’est uniquement parce que tout le monde le considère comme tel. Et cette unanimité n’est pas un hasard, elle a été forgée par le Système. Le Système qui naturellement est foncièrement hostile à l’Europe puissance. Et il a si bien réussi à l’occulter que personne ne le propose. Selon la pensée unique, il n’y aurait en effet qu’une seule alternative : ou on soutient l’Europe de Bruxelles ou on milite pour la sortie de l’Union.

    Mais la réalité c’est précisément qu’il y a une autre voie qu’il nous faut maintenant faire connaître. Et telle devrait être la démarche de la droite : il faut qu’elle se fasse le héraut de cette Europe puissance. En politique, avant de se concrétiser, un projet doit d’abord exister par le verbe. La droite doit donc porter cette ligne politique nouvelle et en assurer la promotion.

    Aujourd’hui la droite, qu’elle soit républicaine ou nationale, est en plein désarroi et s’enlise dans les questions du quotidien et les débats politiciens. Si elle veut se relever, elle doit entreprendre une grande rénovation idéologique et, dans la fidélité à nos valeurs, elle doit porter une vision d’avenir pour notre civilisation. En clair, le moment est venu pour elle de faire bouger les lignes et d’incarner ce projet identitaire européen (...) nous sommes à la croisée des chemins : ce sera le déclin ou le renouveau. Et le renouveau c’est le projet d’Europe puissance, celui qui sauvera notre identité et nos valeurs, celui qui redonnera à notre civilisation sa place dans l’histoire et dans le monde."

  • Suite au Brexit, faisons du français la langue commune de l'Union européenne

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     5 questions du Salon beige à Arnaud-Aaron Upinsky, Président de l’Union nationale des Ecrivains de France (UNIEF)

    Upinsky Arnaud-Aaron.jpg1) Vous proposez de profiter du Brexit pour faire du français la langue de l’Europe. Pourquoi ?

    Mon appel du 20 novembre 2017 au Président Macron, Protecteur de l’Académie française, pour qu’il engage la « Reconnaissance du français comme la langue commune de l’Europe », est parti de trois constats :

    1. De son Discours de la Sorbonne du 26 sept. 2017 : « Pour une Europe souveraine, unie, démocratique », visant à faire de l’Europe une Puissance ;

    2. Du « cri d’alarme[1] » que l’Académie française vient de lancer au monde dans sa déclaration du 26 octobre 2017 en déclarant : « la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui redevable devant les générations futures[2] » ;

    3.  Du Brexit faisant que l’anglais n’est plus une langue de l’Union européenne. Désormais l’Europe, la première puissance économique au monde, visant à cesser d’être un nain politique, ne saurait parler la langue du « concurrent » sans trahir son impuissance et son asservissement. « Unie » pour parler au monde d’une seule voix, elle doit nécessairement disposer de sa propre langue. A tous égards, le français, ce « latin des modernes » porteur du creuset grec, est la seule langue européenne à pouvoir remplir pleinement ce rôle de langue commune. « Contrairement à l’anglais [qui] n’est pas un outil de communication international fiable[3] ", le français possède les trois caractères du latin ayant permis à l’empire romain d’exercer un gouvernement international durable – économique, politique et spirituel –, sur des peuples les plus divers, en constituant une langue qui soit à la fois : "universelle, immuable, non vulgaire[4]" ». Ma lettre ouverte au Président Macron précise les trois leviers multiplicateurs de puissance que le français doit donner à l’Europe en termes :

    1. De « Rayonnement linguistique et culturel » pour permettre au marché européen de 510 millions de personnes de supplanter celui des 320 millions du marché américain ;

    2. De « Compétitivité Économique », en stimulant ses flux commerciaux d’environ 33 % ;

    3. De « Puissance politique ». Ce n’est pas l’épée, mais le Verbe qui est l’axe du monde ! Entre le « modèle européen » et le « modèle anglo-saxon », c’est une lutte à mort. Le « Softpower » anglo-saxon est en train d’imposer ses « standards » de prêt-à-penser au monde entier. « La Renaissance ou la mort de la langue française ! », il n’y a pas de troisième voie. La jeune génération est en train de passer à l’anglais et la seule manière de sauver le français est de lui offrir une sortie par le haut : en le faisant reconnaître comme la langue commune de l’Europe. Ce choix du français universel comme langue commune est également la seule manière de sauver l’Europe de son statut de nain politique ! Le Brexit est donc une chance historique « unique » à ne pas manquer !   

    2) Ne craignez-vous que cette proposition se heurte aux autres pays de l’Union, notamment ceux qui parlent une langue répandue dans le monde ?

    Au contraire. Il faut une langue commune « européenne » à l’Europe-Puissance, et l’anglais est désormais une langue étrangère. Quant à l’espagnol et à l’allemand, ils ne peuvent ni l’un ni l’autre rivaliser avec la langue française, langue diplomatique internationale par excellence qui fut, depuis le 17ème siècle, la langue commune naturelle de l’Europe : jusqu’au milieu de la construction européenne, avant de décliner après la rentrée de la Grande Bretagne en 1973. Parlée sur les cinq continents, elle est, après l’anglais, la langue la plus utilisée dans les organisations internationales, elle est une des trois langues de travail de l’union européenne, avec l’allemand et l’anglais ; elle est la plus claire et la plus prestigieuse, au point d’être la langue unique dans les délibérés de la Cour de justice européenne. Un des buts de notre pétition en ligne « Pour la reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe ! » est précisément de manifester le soutien des autres pays européens. A l’inverse de vos craintes, nous avons actuellement plus de soutiens de la part des autres pays de l’Union européenne que des Français, avec en second les Espagnols dont pourtant la langue est quantitativement plus répandue dans le monde. Tous les Européens comprennent, notamment les Italiens envahis par l’anglais, que faire du français la langue commune de l’Europe est le seul moyen de mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur du « Tout-anglais » : de préserver la diversité et le génie propre de toutes les langues en Europe.

    3) De façon générale, la stratégie des défenseurs de la francophonie semblait plutôt, jusqu’ici, consister en une alliance avec d’autres espaces linguistiques pour éviter l’hégémonie de l’anglais. Vous opposez-vous à cette stratégie et, si oui, pourquoi ?

    Il n’y a pas de véritable stratégie des « défenseurs de la francophonie ». On juge un arbre à ses fruits. Lorsque l’État français a pris la tour Eiffel pour y illuminer son slogan en anglais pour les JO de Paris 2024, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’a rien dit. Seules trois associations de Défense de la langue française, dont la nôtre, sont allées au procès, en faisant disparaître le slogan anglais ! Qui dénonce la réduction des textes en français à 5 % à la Commission européenne ? Qui a dénoncé la non-réponse du Président de la République à l’appel solennel de l’Académie française, du 5 décembre 2013, lui demandant de faire de 2014 l’année de la « Reconquête de la langue française » ? Qui a demandé de mettre la langue française au cœur des Présidentielles 2017 ? Qui demande au chef de l’État de parler au monde en français et non en anglais ? Qui lui demande, aujourd’hui, de faire du français la langue de l’Europe et d’en faire la première langue véhiculaire internationale au monde ?     

    4) Le ministère russe des Affaires étrangères semble suivre avec intérêt votre démarche. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la vision russe du sujet ?

    Ce sont les Russes qui, les premiers, après la publication de ma lettre au Président de la République,  m’ont demandé de publier  un entretien dans le magazine officiel (Interaffairs.ru) du chef de la Diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Le titre choisi – « Le français doit devenir la langue intercommunautaire de l’Europe au grand dam de l’anglais » – fait apparaître d’évidence le remplacement de l’anglais par le français, à la tête de l’Union européenne, comme la « nouvelle » doctrine de la diplomatie russe. La raison géopolitique en est simple, comme l’a mis en lumière la Table ronde organisée, le 9 janvier 2017 à Paris, par le Mouvement européen, réunie sous le titre : « Relation Russie et UE ; je t’aime, moi non plus ? » Tandis que les Russes sont hostiles à 80 % à l’Union Européenne, ils sont fascinés par la France. Et la diplomatie russe, pour le tricentenaire du voyage de Pierre le Grand en France, voit donc dans l’adoption de la langue française comme langue commune de l’UE, le puissant levier de solidarité et de reconstruction de l’Europe, chère à De Gaulle, qui s’impose pour rétablir un langage « diplomatique » commun de l’Atlantique à l’Oural, sur la base culturelle d’une Civilisation partagée dont la France est la figure emblématique.

    5) Vous vous présentez une nouvelle fois à l’Académie française. Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle campagne ?

    C’est l’académicien Philippe Beaussant, Président de la Défense de la Langue française (DLF), mort à la tâche, qui m’a demandé de me présenter à l’Académie pour répondre à l’appel que M. Maurice Schumann avait lancé, le 30 janvier 1975, d’une totale actualité : « Le temps n’est plus où l’Académie française régnait sur un héritage. L’attrait du français est intact, son rayonnement et son cheminement sont contrariés. Il nous faut maintenant forger pour la défense et l’illustration de la langue les armes d’une vraie reconquête. » Mon objectif est d’appliquer le plan dont Philippe Beaussant m’a fait le légataire et dont j’ai exposé les grandes lignes dans ma lettre au Secrétaire perpétuel du 19 octobre 2016, sous le titre éloquent : Plan de bataille « A la reconquête de  langue française  » ! A ce jour, je suis le seul candidat ayant cette Reconquête pour objectif de campagne.

    [1] Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite « inclusive », du 26 octobre 2017.

    [2] Idem.  

    [3] L’anglais correct pour les nuls, Claude Raimond, First Editions, 2004, p. 25.

    [4] Le latin langue de l’Église, Bernadette Lécureur, Spses, 1964, p. 153.

  • Clinton, Obama et le parti démocrate ont mis l’équipe Trump sur écoute

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    Après l’explosive publication, vendredi 2 février, du mémo du Congrès révélant comment Obama a fait mettre Donald Trump sur écoute durant la campagne présidentielle, mémo que je déplore d’avoir été le seul journaliste à traduire, parce que les lecteurs de Dreuz info sont avides de vérité, la puanteur du marécage de Washington est remontée à la surface, et un tremblement de terre a commencé à secouer nos institutions, malgré le déni et les cris de vierges effarouchées de la presse.

    Le mémo le FBI et le département de la Justice de l’administration Obama de corruption et de grave délit pénal pour avoir détourné la loi FISA (qui permet au FBI d’obtenir d’un tribunal secret la possibilité d’espionner un citoyen américain soupçonné d’espionnage), et mis la campagne de Trump, en la personne de Carter Page, sur écoute de ses communications téléphoniques, de ses emails, SMS et toutes ses communications électroniques, en présentant aux juges un faux dossier de collusion entre Trump et les Russes secrètement financé par Hillary Clinton et le parti Démocrate.

    Les journalistes américains, quasiment tous de gauche, ont évoqué pendant 10 jours, la gorge serrée et le ton menaçant, la probable parution du mémo.

    Devin Nunès : « En résumé, le FBI a déclenché une enquête de contre-espionnage contre la campagne Trump durant l’élection de 2016 »

    Le mémo a été rendu public, et je me devais de vous tenir informé, vu la gravité de ce scandale, des derniers développements, et apporter quelques commentaires.

    • Premier fait très important, je veux rappeler ici que Sara Carter et John Sullivan, les formidables journalistes d’investigation dont je vous parle depuis plusieurs mois et qui sont à l’origine de la découverte du scandale, ont révélé l’affaire du détournement du FISA le 8 mars 2017, il y a presque un an. Aucun média n’a voulu alors enquêter, car les journalistes sont presque tous de gauche, activistes de gauche pourrait-on ajouter sans risque excessif, et ils protègent les leurs impliqués dans les scandales, c’est la nouvelle façon de faire leur métier.
    • Second fait important, Sara Carter a déclaré hier soir que les révélations du mémo ne couvrent que 10% du scandale, et que le meilleur est à venir.
    • Devin Nunès, le président de la Commission d’enquête du Congrès qui a mené l’enquête, vient de déclarer, après avoir rendu public le mémo accusateur, que la gauche et les médias inventent des rumeurs pour discréditer le dossier, par exemple le fait que sa commission aurait volontairement ignoré des documents embarrassants.
    • Nunès a indiqué, contrairement à la propagande avancée par la presse, qu’il est tout à fait disposé à rendre publique la version préparée par les Démocrates d’un mémo sur le même sujet, tout en précisant que ce mémo ne vient pas « d’intervenants honnêtes », car ce sont ces mêmes Démocrates qui ont d’abord refusé de lancer une enquête sur l’abus de la loi FISA par le FBI, puis qui ont tenté de bloquer les réquisitions de documents de la commission d’enquête faite au département de la Justice, et qui ont tenté d’empêcher la commission de se procurer les archives et les relevés bancaires de Fusion GPS qui ont permis de voir que Clinton et le parti Démocrate ont financé le dossier sur la Russie.
    • Nunès a totalement rejeté l’affirmation de la gauche que le FBI aurait signalé à la Cour secrète que le dossier Steele utilisé pour obtenir la mise sur écoute a été financé par Hillary Clinton. « Si le FBI avait dit au juge que le dossier sur lequel il s’appuie pour demander d’espionner Trump avait été financé par Clinton », explique Nunès, « le juge n’aurait évidemment jamais autorisé le FBI à mettre Trump sur écoute ».
    • Devin Nunès, pour décrire le mémo, a déclaré qu’en résumé, « le FBI a déclenché une enquête de contre-espionnage contre la campagne Trump durant l’élection de 2016 ».
    • Le contenu du mémo montre que le FBI a menti lorsqu’il a dit que la publication du mémo met en danger la sécurité nationale : vous l’avez lu comme moi, et avez constaté comme moi, que rien dans ce rapport ne met en danger la sécurité nationale ni celle de ma grand-tante du Colorado ou de son caniche.
    • Le FBI a ensuite demandé que le nom des personnes citées dans le mémo soit caviardé. Dans quel but ? En quoi pouvons-nous profiter du fait que les noms des personnes impliquées dans la corruption nous soient cachés ? La réponse, que nous connaissons maintenant, est que les dirigeants du FBI et du département de la Justice qui ont demandé au Congrès de cacher les noms, sont précisément les personnes dont les noms sont cités : ce ne sont pas les citoyens américains que le FBI a voulu protéger, mais lui-même.
    • Suite à la publication du mémo, des législateurs ont demandé que des dirigeants du FBI et du département de la Justice soient mis en accusation pour trahison. Jeff Sessions, le secrétaire d’Etat à la Justice qui vit la plupart du temps tremblant et caché sous son bureau, examine sérieusement ces demandes (et je préfère à tout choisir un ministre poltron qu’un corrompu comme ses deux prédécesseurs nommés par Obama).
    • La Maison-Blanche a demandé au département de la Justice d’annuler les poursuites judiciaires contre Paul Manafort, ex-directeur de campagne de Trump mis en accusation pour fraude fiscale par Robert Mueller, puisque la base de la commission d’enquête sur le dossier russe est entachée d’illégalité. Une demande similaire concernant Michael Flynn, l’ex-conseiller politique étrangère de Trump, également inculpé par Mueller pour avoir donné au FBI deux versions différentes d’une rencontre banale avec les Russes, devrait suivre.
    • Ce samedi, un des directeurs du FBI a donné sa démission au prétexte de « l’agression acharnée contre le FBI à des fins politiques ». Retenez son nom : Josh Campbell. Je ne serais pas excessivement étonné d’apprendre qu’il pourrait bien apparaître dans la seconde partie du volet de la commission d’enquête du Congrès– car l’enquête n’en est qu’à ses débuts.
    • Le 10 janvier dernier, le sous-directeur du département de la Justice Rod Rosenstein, qui est déjà mal en point car mis en cause dans le mémo, a utilisé le pouvoir de son bureau pour faire chanter et menacer d’assigner à comparaître les membres de la commission d’enquête du Congrès, afin d’obtenir qu’ils arrêtent leur enquête sur le ministère de la Justice et le FBI. Il s’agit d’un abus de pouvoir et d’une obstruction. Bien entendu, ce volet n’intéresse pas les médias, qui pour Trump se disent scandalisés qu’il ait pu faire obstruction à la justice : si la gauche n’avait pas deux poids deux mesures, elle n’aurait ni poids ni mesure.
    • Le même jour où le Président Trump a autorisé la publication du mémo, un juge fédéral a interdit la divulgation aux membres de la commission d’enquête du Congrès des notes de l’ex-directeur du FBI James Comey, qui se trouve au centre du scandale.
    • La semaine dernière, une silhouette trouble liée aux Clinton est soudainement apparue dans le dossier russe, au travers d’une liste de 40 noms communiquée à la commission d’enquête du Congrès. Il s’agit de Cody Shearer, un proche de Bill et Hillary Clinton, et collègue de travail du farouche défenseur des Clinton Sidney Blumenthal. Selon The Guardian, Shearer aurait lui aussi rédiger sa version d’un dossier de collusion entre Trump et la Russie, ce qui laisse supposer, si les révélations du Guardian se confirment, que le FBI a enquêté sur la base de deux dossiers et non un, rédigés sous l’impulsion d’Hillary Clinton (source : Washington Times.com).

    Conclusion

    1. Adam Schiff, le principal Démocrate de la commission d’enquête, est à lui seul l’auteur de la plupart des intox concernant le mémo. Il a successivement déclaré que,
      1. le mémo, s’il était publié, mettrait en danger la sécurité nationale. Nous l’avons tous lu, et nous pouvons constater que ce n’est pas du tout le cas.
      2. Il a dit ensuite, pour justifier qu’on ne le publie pas, qu’il contenait des sources et des méthodes qui ne pouvaient pas être divulguées. Sa lecture montre clairement qu’il mentait.
      3. Il a dit que le mémo avait subi des modifications matérielles. Ce n’était pas vrai non plus.
      4. À maintes reprises, Schiff a alimenté les médias avec ses Fake news, et ces derniers les ont allègrement repris sans la moindre vérification.
    2. La semaine dernière, les médias étaient vent debout pour exiger que le mémo ne soit pas publié, arguant qu’il mettait en danger la démocratie, la Constitution, les administrations, et la sécurité nationale. Aujourd’hui que le mémo est publié, les mêmes médias affirment que le mémo est vide, que c’est du vent et qu’il ne contient rien d’intéressant.
    3. Il y a bien eu interférence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016– mais ce n’est pas Donald Trump qui en a profité et mérite d’être sur le banc des accusés, mais Hillary Clinton. Ce sont les Russes qui ont fourni à Christopher Steele la propagande qui lui a permis de fabriquer son dossier pour Fusion GPS payé par la campagne Clinton et le parti Démocrate. C’est le dossier Steele qui a servi à accuser Trump de collusion avec la Russie, et c’est donc Clinton qui est coupable de collusion avec les Russes pour remporter la présidentielle– précisément ce dont Trump est accusé depuis un an– (notez qu’à ce jour, personne n’a présenté la plus petite preuve de collusion ou d’obstruction contre Trump).
    4. En réalité, et ceci a été confirmé il y a deux mois lorsque Facebook a examiné les publicités diffusées et payées par des officines russes durant la campagne américaine, les Russes sont intervenus dans l’élection de 2016, mais ils se contre-fichaient de savoir qui serait le prochain président américain. Ce qu’ils voulaient, et qu’ils ont parfaitement réussi je dois le reconnaître, c’était déstabiliser l’Amérique, secouer nos fondements démocratiques, et nous faire perdre confiance dans nos institutions. En ce sens– et je le déplore– ils ont réussi à détruire la réputation du FBI, l’un des corps en lequel nous avions une grande confiance. En même temps, les Russes nous ont rendu un immense service sans le vouloir, en exposant au grand jour la façon dont Barack Obama, en bon agitateur gauchiste formé par l’idéologue extrémiste Saul Alinsky, a perverti son administration comme jamais l’Amérique ne l’a connu, et ce pour atteindre des objectifs politiques et détruire l’opposition – un procédé hérité des régimes communistes et de leurs polices politiques.
    5. La prochaine phase de l’enquête du Congrès, a déclaré Nunès, sera le département d’État : tout doucement, le scandale se rapproche de Barack Obama.

    Phil Mudd, un ancien responsable de la lutte antiterroriste de la CIA, a menacé Trump hier sur CNN :

     » Les agents du FBI sont remontés et ils vont dire à Trump : ‘Vous êtes là depuis 13 mois. On est là depuis 1908’. Je sais comment ce jeu va se jouer. Nous allons gagner. »

    Chuck Schumer, le chef de file du parti Démocrate, a également menacé la commission d’enquête du Congrès, sur MSNBC :

    « Laissez-moi vous dire, si vous vous en prenez à la communauté du renseignement, ils ont six façons de se venger ».

    John Latimer, journaliste, a violemment attaqué sa consœur Sara Carter, parce qu’elle est à l’origine de la révélation du scandale :

    « Vous vous dites juste et honnête ? Vous n’avez plus de crédibilité pour produire de rapports sur cette Administration. Allez vous asseoir au dernier rang. Ecrivez des articles sur les courses de voiture ou les chiens écrasés, parce que vous êtes maintenant la définition de #FakeNews. »

    La gauche a une longue tradition de défense des droits civiques et de la vie privée contre les pouvoirs excessifs du gouvernement. Elle a toujours honoré les lanceurs d’alerte qui dénoncent la corruption. Elle a dénoncé avec force les écoutes de la NSA, et applaudit Edward Snowden lorsqu’il a mis sa liberté en danger pour les exposer. Elle a manifesté contre l’installation des premières caméras de surveillance dans les villes. Elle a réclamé plus de transparence pour plus de démocratie. Elle a demandé, dans le dossier d’accusation de Trump, que toute la lumière soit faite sur ses liens avec la Russie au motif que « le public a le droit de savoir ».

    Dans le cas présent, c’est le Président américain et non les journalistes qui a demandé à rendre public le rapport confidentiel de la commission d’enquête du Congrès, et c’est la gauche, assistée de sa chambre d’écho médiatique, qui a hurlé pour qu’il ne soit pas publié.

    L’histoire nous a constamment appris que chaque fois qu’un président est impliqué dans une affaire difficile ou un scandale, le gouvernement fait tout son possible pour bloquer la divulgation des faits – pas les médias.

    Il y a tout juste un an, le Washington Post, qui mène avec CNN et le New York Times le combat pour détruire Donald Trump, adoptait un nouveau et magnifique slogan : « Avec l’obscurité, la démocratie meurt ». Et c’est le Washington Post qui a demandé que le mémo ne soit pas publié.

    De toute évidence, la gauche aime cette obscurité, elle ne veut pas de transparence, lorsqu’elle peut révéler ses vices et sa perversion.

    La gauche, comme le poisson, pourrit par la tête. Et là, qu’est-ce qu’elle pue !

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

  • L’Euro-Illusion

     POLITIQUE MAGAZINE

     

    Emmanuel Macron et Angela Merkel - Politique Magazine

    Comment oser affronter la question monétaire et toutes les questions connexes qu’elle entraîne ? Macron, comme ses prédécesseurs, en est réduit à tenter de ne corriger que les conséquences.

     

    Clemenceau, conscient du danger de l’armée en politique, aimait à rappeler qu’on peut tout faire avec les baïonnettes sauf s’asseoir dessus. N’en va-t-il pas de même de la monnaie ?

    Depuis des millénaires, cet instrument indispensable, omniprésent dans la société, courroie de transmission de la prospérité, mène à la ruine s’il est mal géré. La monnaie est asymétrique, limitées sont ses vertus, grands les troubles qu’elle peut engendrer.

    L’histoire prégnante

    Les Français entretiennent un rapport compliqué avec la monnaie. Ils préfèrent les « valeurs sûres ».

    Il y a de quoi, ils ont connu le meilleur et, souvent, le pire. Au XVIIIe siècle deux tentatives de monnaie- papier se traduisent par des échecs cuisants pour les épargnants. Le « système » de Law, pourtant novateur, se termine en banqueroute. Les assignats émis par la République, gagés sur les biens nationaux spoliés, perdent toute valeur en quelques années…

    Le XIXe, siècle d’argent s’il en fut, va mieux. La stabilité du franc germinal dure plus d’un siècle.

    Dès le début du XXe siècle, un tiers de l’épargne française disparaît dans les obligations russes, le reste finira dans les emprunts nationaux de la grande guerre. Entre les deux guerres le président Poincaré rétablit la valeur du franc, tandis qu’en Allemagne l’hyperinflation faisait rage, compromettant le paiement des dommages de guerre.

    Les trente glorieuses seront une période de reconstruction mais aussi de forte inflation jusqu’à la fin des années 80.

    Faut-il s’étonner de l’attachement des Français à la pierre et de l’habitude de la République de contracter des dettes dont l’inflation, impôt déguisé, allège le fardeau ?

    Las ! L’inflation a disparu et notre jeune président explique aux épargnants qu’ils sont de vils rentiers.

    Débat télévisé - Election présidentiel 2017 - Politique Magazine

    Un débat qui a mal tourné

    Pas étonnant qu’une bonne partie du débat télévisé ait porté sur la monnaie unique. Au cours de cet affrontement digne de David et Goliath, Madame Le Pen entendait « solutionner » les maux de la France par un retour au franc. Il me semble qu’elle avait à la fois raison et tort.

    Elle a raison, car si la monnaie unique rassure les épargnants proches de la retraite, Français comme Allemands, qui craignent à juste titre la dépréciation monétaire, elle garantit aux exportations allemandes un débouché à l’intérieur de la zone euro. Elle permet à l’industrie manufacturière allemande d’importer à bon compte les matières premières et les produits de base, sans que, forte de son efficacité, ses parts de marché soient mises en péril par une monnaie surévaluée. Elle met hors-jeu les concurrents de la zone euro, notamment les entreprises françaises qui, ne pouvant plus compenser par la dévaluation leur manque de compétitivité, sont condamnées à mourir ou à se délocaliser.

    Cette situation est la conséquence des choix passés. Pour la France, celui d’une industrie de main-d’œuvre qui compense son manque de productivité par une politique de monnaie faible, une inflation entretenue par l’indexation des salaires, des dévaluations récurrentes pour limiter le déficit du commerce extérieur. Tout l’opposé de l’Allemagne, où industrialisation, gains de productivité, monnaie forte et excédents sont les maîtres mots.

    Cette situation a été aggravée par la loi Aubry de 1998, limitant à 35 heures la durée hebdomadaire du temps de travail. Fruit de la conviction naïve que l’économie est un jeu à somme nulle, qu’en limitant le temps de travail, on « forcera » les entreprises à embaucher. Mais le travail de l’homme n’est pas une simple variable. En tout cas pas la seule, et les entreprises censées embaucher ont fait différemment. Les meilleures ont compensé par des gains de productivité, les autres ont diminué les services rendus ou sont parties. Quant aux salariés, ils ont pris goût aux loisirs et considèrent désormais qu’ils « ont droit » à la réduction du temps de travail.

    La monnaie unique, contemporaine de cette contrainte, a été la courroie de transmission de la machine à détruire les emplois, les PME françaises ne pouvant plus compenser la hausse des coûts salariaux par la dépréciation de la monnaie. Résultat, la France a le temps de travail le plus faible de tous les pays européens.

    Les choix qui pèsent

    Autre choix, l’ISF, promesse électorale de l’ère Mitterrand, qui frappant le capital, pousse, dès le début des années 80, les « riches » mais aussi les entrepreneurs à quitter le territoire. L’État, piètre investisseur et mauvais gestionnaire, n’a pas su les remplacer, la courbe du chômage est là pour le prouver.

    À 57% du PIB (Produit Intérieur Brut, le chiffre d’affaires du pays), les dépenses publiques françaises battent un record. La moyenne des pays développés est à 45%.

    La progression des dépenses publiques depuis cinquante ans provient à 90% des prestations sociales, des transferts sociaux et de la rémunération des fonctionnaires ; mais la majorité (70%) vient des deux premiers postes. En clair, des retraites, allocations familiales, RSA, allocations chômage et des aides (logement, santé et éducation). L’État, impuissant à résorber le chômage, s’est transformé en organisme de sécurité sociale. Les dépenses salariales de la fonction publique ont augmenté certes, mais moins vite que le nombre des fonctionnaires. Le but n’est plus d’assurer la qualité du service public mais de limiter le chômage. Les autres dépenses, éducation, sécurité, justice ont peu progressé.

    Les emplois publics représentent 22% de la force de travail contre 11% en Allemagne et 18% en Grande-Bretagne. Comment ces dépenses sont-elles financées? Les prélèvements obligatoires s’établissent en France à 45% du PIB contre une moyenne de 34% dans les pays de l’OCDE. Mais ce n’est pas suffisant, et l’endettement de l’État continue à augmenter, proche maintenant de 100% du PIB tandis qu’il diminue en Allemagne, tendant désormais vers 70% du PIB.

    Un illogisme radical

    Pourquoi, dans ce contexte avoir voulu faire entrer la France dans la monnaie unique ?

    Côté « politique », espoir naïf d’arrimer l’Allemagne à l’Europe et surtout méconnaissance des mécanismes monétaires.

    Côté « autorités monétaires », la volonté dune telle idée se fait jour dès avant la création de la zone euro, à l’époque du « Serpent Monétaire Européen » et de Monsieur Trichet à la Banque de France : une monnaie forte, interdisant les dévaluations, obligeant la France à entreprendre les nécessaires réformes. Ça passe ou ça casse. Eh bien, ça a cassé ! Toujours le jeu technocratique à somme nulle et la confusion des paramètres. Au lieu d’affronter syndicats et fonctionnaires, les entreprises se sont délocalisées, laissant les chômeurs à la charge de la collectivité.

    Est-ce que, par un coup de baguette magique, la sortie de la monnaie unique ramènerait en France les emplois perdus, les entreprises délocalisées, les patrimoines qui ont fui ? Peut-être, mais pas immédiatement et pas complètement !

    Une dépréciation de 20 à 30% de la nouvelle monnaie permettrait un gain de compétitivité de même proportion. Mais les produits français intègrent désormais des composants extérieurs qui seront renchéris dans la même proportion. Le véritable gain de compétitivité ne porterait que sur la seule valeur ajoutée française. Par ailleurs, cet avantage ne serait pas immédiat, il faudrait le temps que les acheteurs comprennent que le produit est moins cher et décident de l’acheter. Les effets positifs d’une dévaluation ne sont pas immédiats. Contrairement aux effets négatifs, l’augmentation du coût des importations touchant autant, voire plus, les consommateurs de produits de consommation courante que les acheteurs de cylindrées allemandes. Certes, la valeur de la dette française, désormais remboursable en francs, baisserait ; avantage illusoire pour l’État français dont les rentrées seront elles aussi, en francs. Ce ne sera pas le cas des porteurs étrangers d’obligations de l’État français (60% de l’en-cours) qui, eux, subiront la dévaluation de plein fouet et hésiteront à revenir.

    Mais quand bien même cet avantage serait effectif, n’inciterait-il pas à retomber dans les errements anciens des dévaluations compétitives et ne retarderait-il pas d’autant la mise en œuvre des réformes ? Domaine où la France a un retard de vingt ans par rapport à l’Allemagne où elles furent entreprises par le chancelier Schröder à la fin des années 90.

    Mario Draghi et Angela Merkel - Politique Magazine

    Mario Draghi, président de la BCE, et Angela Merkel, les deux maîtres de l’Europe.

    La zone euro n’est pas non plus la panacée. L’ancien directeur du commerce international, Monsieur Lamy, reconnaît que l’euro est un demi-échec et il craint pour son avenir. Il déplore l’absence d’un véritable prêteur de dernier ressort. En effet, l’activisme de la BCE, non conforme aux traités, est mal supporté par les Allemands qui continuent à jouer « national ». Aucun constructeur étranger n’était présent aux réunions secrètes du cartel de l’industrie automobile allemande. Peut-être avaient-ils décliné l’invitation ?

    Le Président Macron, ancien banquier d’affaires, est familier des entreprises qui, dans un laps de temps court, peuvent changer produits, clientèle, sièges sociaux, fiscalité, dirigeants et employés. Il en va bien différemment des États qui ne peuvent changer qu’à la marge, et encore très peu. Il n’est que de voir les réticences soulevées en Allemagne par la politique d’immigration proposée par la chancelière Merkel.

    Peut-on, dans cette entreprise ardue de réforme économique de la société française, attendre de l’aide de la part de l’Europe ? Gageons que, le risque d’un éclatement de la monnaie unique désormais écarté, les autorités de Bruxelles seront promptes à exiger de la France qu’elle respecte ses engagements, notamment en matière de rigueur budgétaire. Angela Merkel réélue ne se laissera pas séduire par Macron. Elle le dominera.