G-BDQD17ZWM0

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le pays réel - Page 29

  • Au coeur des cités interdites de Marseille

    Marseille nord.jpg

    Tenus en coupe réglée par les petits caïds de la drogue, toujours plus violents, les quartiers nord de Marseille souffrent en silence. La paix sociale prime sur l’ordre public. Reportage.

    En haut de la colline, on n’a guère le temps d’apprécier la vue sur la rade, pas si lointaine. Le “checkpoint”, à l’entrée de la cité de La Savine, dans les quartiers nord de Marseille, contrôle un par un les visiteurs “extérieurs” : livreurs, médecins, artisans… C’est un passage obligé. Le “douanier” du jour, un jeune homme, torse nu, vêtu uniquement d’un short et de claquettes de plage, est en train de siroter un soda à la paille, à l’ombre d’un parasol.

    Un visage inconnu, dans une voiture immatriculée dans un autre département, et voilà qu’il saute de sa chaise en plastique et se met à courir derrière le véhicule. « Eh, eh, toi, là ! Arrête-toi ! » Dans le rétroviseur, il a déjà disparu. Deux cents mètres plus loin, la voiture est rattrapée par deux scooters… Puis bloquée devant une entrée d’immeuble. Impossible de continuer son chemin sans renverser un de ces vigiles du deal de shit.

    « Oh, gros ! Pourquoi tu t’es pas arrêté plus haut quand on te l’a demandé ? » Dans cet ensemble HLM plutôt propre, construit au début des années 1970 et récemment rénové, dans le XVe arrondissement, on est prié d’obtempérer. Le conducteur du scooter, un jeune Noir tout en muscles, vient de ranger son talkie-walkie à la ceinture de son bermuda. C’est muni de cet appareil qu’il communiquait avec le premier barrage. L’incident est quasi clos.

    « T’es journaliste ? Dégage, on n’a rien à te dire. Allez, fous le camp ! » Impossible de parlementer. Et inutile : à La Savine, on caillasse, on tabasse, on tue même, parfois. La reconduite aux frontières extérieures de la cité s’opère sous cette improbable escorte motorisée, jusqu’au pied de la colline. On se quitterait presque en bons termes.

    Car la visite des quartiers nord — plus d’une trentaine sur un territoire qui correspond grosso modo au tiers de la superficie et de la population de Marseille — se passe souvent plus mal. À La Solidarité — surnommée par les locaux “La Soli” —, toujours dans le XVe arrondissement, l’accueil est moins chaleureux, le décor aussi : les façades des immeubles sont davantage abîmées, plus crasseuses également. Le linge pend aux balcons, hérissés d’une multitude de paraboles. Une petite bande de jeunes, assis à un arrêt de bus, lance des cailloux en direction du véhicule. Un projectile rebondit sur le capot d’une autre voiture, posée sans roues sur des parpaings. À la pharmacie du coin, littéralement cernée par les guetteurs, on minimiserait presque : « Ah, tant qu’ils ont l’impression qu’on les laisse faire leur business, ils nous laissent tranquilles ! » C’est pourtant un pan entier de la ville qui est pris en otage, verrouillé de l’intérieur par cette voyoucratie toute-puissante.

    Un jeune qui contrôle l’entrée de la cité gagne 100 euros par jour

    Habitude, omerta, peur des représailles : les quartiers nord sont taiseux. Dans une boulangerie qui fait face à “La Soli”, la jeune vendeuse a son explication sur ce silence, loin de la faconde méridionale habituelle : « Peuchère, les gens, tant qu’ils habitent ici, ils ne parlent pas, ils ne dénoncent pas… Faut dire que ce sont souvent leurs minots qui font des conneries. »

    Les crimes et la délinquance baignent pourtant toujours le nord de la cité phocéenne. Ils s’affichent à longueur des colonnes des faits divers dans la Provence. Les règlements de comptes s’opèrent à balles réelles et de préférence à la kalachnikov, les morts se comptent par dizaines et, pourtant, les habitants veulent donner l’impression que “tout va bien” ou que “tout est exagéré”.

    Sur des chaises d’école, un groupe de quatre personnes s’occupant de l’Association sportive La Delorme — dans la cité Bassens, en plein XVe arrondissement — est plus bavard. Le quartier est connu comme un des “plans stup” les plus chauds de Marseille. L’un des plus mortels aussi : trois personnes sont mortes l’année dernière lors d’une fusillade. Un classique.

    L’endroit est encore désert. À cette heure matinale, seuls les anciens prennent le café, en face de leur local, non loin de quelques petites maisons mitoyennes qui tranchent avec les barres HLM avoisinantes et à quelques mètres d’un terrain de jeux pour enfants abandonné à la poussière. Non sans quelques réticences, ils consentent à parler : « Valeurs actuelles ? Vous tombez bien, ici, on n’a plus de valeurs ! » Son voisin lui dit de se taire : « Tu vois bien qu’il est là pour dire du mal des cités… » Un « mélenchoniste » — c’est ainsi qu’il se présente d’emblée — se lance : « Va falloir parler du chômage. 40 %, ici ! La vérité, monsieur, c’est que personne n’en a quelque chose à foutre de la jeunesse. Quant aux vieux, ici, ils sont déjà morts. Aucun CDI pour les Arabes, tous discriminés, et on s’étonne qu’ils basculent dans la délinquance… Et puis, vous allez commander, vous, à des jeunes de 16 ans ? »

    Les jeunes, justement. Ceux-là mêmes qui contrôlent les accès des principales cités, à raison de 100 euros par jour de “chouf”, vigies travaillant pour des “gérants”, véritables startuppers du marché de la drogue. Combien sont-ils à tenir en coupe réglée les quartiers nord ? Entre les fixes et les ponctuels, ils seraient plusieurs centaines. De vrais petits contrats de travail. Avec certains avantages : tel guetteur obtiendra de se faire livrer sa nourriture. De jour, comme de nuit.

    La Castellane, cité où a grandi Zinédine Zidane, ne dort quasiment jamais, surtout en été. Dans ce labyrinthe de béton où survivent quelque 7 000 personnes, les sentinelles sont partout et assurent aux trafiquants un chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 60 000 euros par jour ! Sur les toits, la nuit, encagoulés, dominent les plus agiles d’entre eux.

    Aux abords des rues, sur les trottoirs, ils gardent en main des lampes torches, vautrés dans des canapés crevés et fumant parfois la chicha pour tuer le temps. Défense absolue, là aussi, de pénétrer dans les cages d’escalier où, en plus du deal de drogue, on propose quelques produits d’épicerie : colas, chips, baguettes de pain ! Un univers parallèle où les policiers ont, également, du mal à pénétrer. La moindre incursion des forces de l’ordre et ce sont les “arah”, hurlés à travers les fenêtres d’immeuble, qui retentissent. Un cri emprunté aux fellaghas qui avertissaient ainsi de l’arrivée des militaires français pendant la guerre d’Algérie.

    « Quand ils ne mettent pas carrément le feu à des voitures pour faire diversion », témoigne un fonctionnaire du commissariat de la division nord de Marseille. Des policiers qui ne sont pas à armes égales avec les voyous. Véhicules ayant dépassé les 200 000 kilomètres devenus des épaves, sous-effectif qui ne permet pas d’intervenir en sécurité… Leur témoignage se fait anonymement, « pour ne pas se mettre à dos la hiérarchie ». « C’est simple, nous n’intervenons presque plus que pour des différends familiaux… Quand vous interpellez quelqu’un, d’un coup 20 autres personnes débarquent. Nous, on regarde en l’air car on nous jette des rochers et on nous tire dessus au pistolet à plomb. » Inutile de faire du zèle, ce n’est pas bien vu.

    Le banditisme d’antan a disparu

    Pas étonnant que la plupart des jeunes des cités marseillaises roulent sans casque sur leurs cyclomoteurs : « La direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône nous interdit de prendre en chasse les gens à deux-roues… Il faut éviter la “saucisse”, c’est-à-dire l’incident. Officiellement, l’administration nous dit que c’est pour nous protéger… On nous explique que la justice ne nous couvrira pas s’il y a un accident. » Résultat : « Les jeunes s’imaginent qu’on les craint. »

    Ce sentiment de paralysie, l’ex-major de la Bac (brigade anticriminalité) Gilles Tachon le connaît bien. Ce gaillard de 61 ans, sorte de Serpico local qui a balancé sur les policiers ripoux marseillais en 2012, a procédé au démantèlement, parfois musclé, de plusieurs réseaux de trafic de stupéfiants. Il s’est taillé une réputation de dur à cuire et d’encyclopédie vivante des quartiers nord, où il réside toujours. L’homme est intarissable : « Tenez, ici, c’est là que sont notées les plaques d’immatriculation des véhicules banalisés de police… Ah, j’aurais pu faire guide touristique ici… J’y ai pensé ! » Derrière la bonhomie du personnage, se cache aussi l’exaspération d’un type qui trouve qu’à Marseille, « on veut à tout prix acheter la paix sociale ». « Quand on fait tomber un réseau, les loyers des bailleurs sociaux ne sont pas payés le temps que se remette en place un autre réseau. Si on supprime cette économie parallèle, que reste-t-il ? Quelques allocations. »

    La violence, elle, s’est accentuée. Le banditisme à la papa, qui respectait un certain code d’honneur, a disparu. « Avant on se faisait la guerre entre cités. Maintenant on la fait bloc contre bloc, cage d’escalier contre cage d’escalier », note Gilles Tachon. Avec toujours davantage d’horreur… Quand on ne tue pas, il arrive qu’on torture.

    « La jeunesse délinquante s’est choisi un modèle : Scarface. Il n’est pas rare qu’on retrouve le poster de ce film dans les chambres des délinquants qui veulent une vie courte, pleine d’adrénaline, avec de la dope et des armes. C’est vrai, il y a un seuil d’acceptation de la violence ici qui n’existe pas ailleurs en France », observe Me Victor Gioia, avocat qui plaide régulièrement pour les victimes des criminels des quartiers nord. « Des victimes de guerre, en fait », souffle le pénaliste. La “guerre” : le mot est souvent employé par les habitants. Une grand-mère, dans une maisonnette près de la cité des Lauriers, se désole que la carcasse d’une petite Citroën, brûlée dix jours auparavant, soit encore dans la rue. « C’est la guerre, ici. Alors, que voulez-vous… On prie pour que les bombes tombent à côté. C’est pas glorieux mais c’est comme ça qu’on survit. Et les politiques s’en foutent ! »

    En vacances dans le très chic quartier du Roucas-Blanc, le président de la République n’aura, c’est vrai, quasiment rien vu des quartiers nord. Sinon, peut-être, au travers des vitres fumées de sa voiture. Emmanuel Macron est allé, dans le plus grand secret, s’entraîner plusieurs fois dans la salle de sport du Raid, située dans les locaux du commissariat de la division nord. À l’abri de la presse. Et de la réalité des cités marseillaises.

    Source : MetaTv

  • IV-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous poursuivons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la quatrième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 4

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 17 - Ancien vomitoire utilisé comme égout (?)

    Photo-17.JPG

    Photo 17 : La section de l'ambulacre antique située au sous sol de l'immeuble, cadastré LX 1001, dévoile incluse sur la paroi interne nord, l'ouverture, en anse de panier, d'un large passage antique qui parait sortir de la colline.


    Ce passage, aujourd'hui insalubre, maintes fois modifiés dans le temps et plus récemment réutilisé comme égout, pourrait être un ancien couloir de vomitoire rampant sous l'édifice. Il est actuellement obstrué 5 mètres plus au nord par des tuyaux d'évacuation d'eaux usées, des gravats et des blocs de calcaire de tailles diverses (Effondrement, gravats d'anciens travaux ?) entre lesquels dégouline une eau usée brunâtre, polluée et nauséabonde qui ne permettra pas une expertise plus poussée.

    Plan 03 - Récapitulatif des observations récentes attestées

    Plan-3.JPG

    Plan 03 - Plan comprenant les situations de la salle basse, du passage vomitoire faisant fonction d'égout, de la Place du Cirque d’où provient la base de pilastre prélevée et le secteur des fouilles de l’Îlot Médiéval réalisées, à partir de 1993, sur les parties hautes de la colline St Jacques formant une terrasse surplombant le sud-ouest de l'arène antique, baptisée « îlot médiéval » du fait qu'elle regroupe plusieurs grands immeubles datés majoritairement du XII au XIVéme s.)

    **Notes : Les recherches effectuées sur l'Îlot Médiéval ont apporté de nouvelles données concernant la protohistoire de Béziers et son étendue extra-muros des V et IVéme s. av. J.C., ainsi que sur les différentes étapes des réoccupations de la colline et des ruines de l’amphithéâtre romain après son abandon supposé du Bas Empire Romain.

     

    (Interventions au niveau de l’Îlot Médiéval)

     

    Photo-18 - Curetages des immeubles vétustes

    Photo-18.JPG

    Photo 18 : Au premier plan, entassement de gravats résultant de la démolition et du curetage des vieux logements dégradés, insalubres et inhabitables qui avaient été occupés de manière désordonnée et chaotique dans les bâtiments médiévaux froids et obscurs délaissés par des propriétaires réinstallés au centre ville ou dans la proche campagne certainement plus agréable à vivre. Au second plan on peu remarquer, en cours de travaux, les murs des logements, maintenant évacués qui avaient été antérieurement récupérés à la sauvette dans les anciens bâtiments civils ou religieux du moyen-âge dont les crépis disparus dévoilent encore des arcatures romanes ou gothiques.

     

    Photo 19 - Nettoyage au niveau des gradins en amont des relevés

    Photo-19.JPG

    Photo 20 - Sondages et nouvelles fondations antiques

    Photo-20.JPG

    Photos 19 et 20 : De 1993 à 1996, l'équipe de l'A.F.A.N, assistée par des agents détachés de la Mission Archéologique de la ville de Béziers, effectuent le nettoyage, le relevé du bâti et vérifie la stabilité des parties hautes des gradins (Cavea), toujours étonnamment soutenues par la demi-voûte conservée en haut de la section de paroi sud de l'ambulacre.


       Plusieurs sondages et nettoyages, fractionnés dans le temps, seront effectués afin d'apporter de nouvelles informations sur la conception des structures antiques allégées, autrefois porteuses des étages supérieurs et des gradins disparus, toujours présentes entre le bord de la terrasse dominant de quelques mètres le sud de l'arène centrale et la solide fondation elliptique du grand mur arrière sud de l'amphithéâtre démonté lors de l'épierrement du monument romain.

    à suivre ...

  • Livre - Notre sélection : Charles Maurras

     

    Charles Maurras-2.jpg

    L’œuvre de Maurras est aussi vaste que diverse. Outre la politique abordée sous l'angle d'une anthropologie fondamentale -notamment dans la Politique naturelle- ou dans les commentaires au jour le jour de l'Action française, elle comprend des essais critiques littéraire et philosophique, des récits autobiographiques, des récits de voyage, des nouvelles, un roman, de la poésie...

       Ce volume réunit les textes fondamentaux du directeur de l'Action française.

        Le choix opéré a été guidé par l'ambition de couvrir le champ le plus large possible, des textes fédéralistes de jeunesse à la somme de références que constitue Mes idées politiques (reprises presque in-extenso) en passant par la réflexion sur les rapports entre littérature et politique (L'Avenir de l'intelligence, Trois idées politiques) en philosophie et politique (Auguste Comte), mais aussi la politique étrangère et la géopolitique, avec de larges extraits de Kiel et Tanger, et le testament politique constitué par Votre bel Aujourd'hui, dans lequel Maurras revient sur la Seconde Guerre mondiale et adapte sa pensée au contexte de la guerre froide naissante, de la dissuasion nucléaire... Quant à la vingtaine d'articles de L'Action Française retenue, elle couvre les moments forts de l'analyse maurrassienne et en montre tant les grandeurs -dont la dénonciation du péril nazi dès le milieu des années 1920, non seulement comme menace géopolitique mais aussi comme aberration mentale- que les idées moins enthousiasmantes... Des extraits du procès de Maurras viennent compléter ce point.

       La partie autobiographique comprend les Quatre Nuits de Provence où Maurras conte à la fois son enfance et son initiation métaphysique, la préface à Sans la muraille des cyprès, confession d'une expérience traumatique qui lui inspire une leçon politique, la Confession de Denys Talon et des extraits d'Au signe de Flore, autobiographie politique où il explique la naissance de l'Action française.

    On trouve aussi dans le volume des textes consacrés aux arts et à la critique d'art, des récits de voyage, des méditations sur l'évolution du paysage à l'ère industrielle, de larges extraits des Amants de Venise (livre sur l'amour romantique appréhendé à travers la liaison de Musset et George Sand et même un long texte sur la cuisine provençale, et enfin la monographie consacrée à Frédéric Mistral dont il a été le maître et l'ami....

  • Le divorce est consommé entre Macron et la CFDT

    Macron-Salon.jpg

    © SIPA

    Le patron réformiste de la CFDT est un déçu du macronisme. L'absence d'écoute du pouvoir l'inquiète et son diagnostic sur la méthode du président est sévère.

    Ce vieux continent de petits bourgeois se sentant à l'abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s'invite." Depuis son irruption sur la scène politique, Emmanuel Macron se plaît à émailler ses discours de formules cinglantes ou provocantes. Il y avait eu les analphabètes avant son élection, puis les fainéants, les somnambules et maintenant " les petits bourgeois ", référence évidente au roman de Balzac et au mépris que l'auteur de La Comédie humaine manifestait à l'endroit de cette classe. Nul doute d'ailleurs que le chef de l'Etat souhaite que cette phrase frappe les esprits et soit retenue : ne la prononce-t-il pas dans un entretien accordé à la très prestigieuse revue La NRF à paraître au mois de mai ! Autant dire qu'elle est gravée dans le marbre d'un texte où le président, par ailleurs, se considère "comme l'émanation du goût du peuple français pour le romanesque ". Il n'est pas sûr que les 87 millions d'Européens vivant sous le seuil de pauvreté, les 18 millions de sans emploi du vieux continent et les peuples européens dans leur ensemble goûtent le romanesque de son propos balzacien.

    Petits bourgeois ", donc, tous nos voisins et les Français eux-mêmes. A commencer sans doute par tous ces représentants du vieux monde que le président, nouveau riche du pouvoir, ne semble guère considérer au terme de sa première année de mandat. Emmanuel Macron, qui déclare, toujours dans La NRF, qu'il est " une aberration " pour " le système politique traditionnel ", tient en effet à distance tous les interlocuteurs " traditionnels " des gouvernants. Un homme est en train d'en faire l'amère expérience : Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT depuis 2012. Tout devrait pourtant les rapprocher. Ils sont de la même génération, l'un, Berger, né en 1968, l'autre, Macron, en 1977. Le président, tout au long de sa conquête, s'est battu, et se bat encore, sur la nécessaire transformation du pays pour faire face aux mutations considérables du monde. La CFDT version Berger est aussi sur cette ligne de la transformation nécessaire. Certes, les rôles de chacun sont différents mais ils ont en commun de comprendre l'obligation de ne pas rester immobile sauf à se perdre.

    "On est reçu mais rarement écouté"

    Emmanuel Macron avait aussi mis au cœur de sa campagne " la bienveillance " et la réconciliation des Français, des thèmes chers depuis toujours à la CFDT, syndicat faut-il le rappeler aux racines chrétiennes. Bref, la convergence était une évidence. Or, de manière délibérée, le chef de l'Etat tient à distance ce partenaire qui paraissait tout naturel pour conduire et construire ses réformes. Il ne s'agissait pas de faire partition commune mais, par le dialogue avec le premier syndicat de France, fort de plus de 800.000 adhérents, de déminer le terrain social. La partie était d'autant plus facile que la CFDT souhaitait jouer le jeu et tendait la main au pouvoir.

    Rien pourtant ne s'est passé ainsi. C'est ce que déplore aujourd'hui Laurent Berger en dressant le bilan de la première année du quinquennat Macron. " On ne peut pas dire qu'on n'est pas reçus, confiait-il ce dimanche sur Europe 1, mais on est rarement écoutés. " La CFDT est-elle suspecte d'avoir trop dialogué avec François Hollande et toujours trouvé ouverte la porte de l'ancien président ? En tout cas, même s'il salue la volonté maintenue de transformation du pays, le patron de la CFDT constate, d'une part, qu'elle se fait sans qu'on en comprenne le sens, d'autre part, que la bienveillance a disparu en chemin. Est-il en effet bienveillant de traiter les Européens de " petits bourgeois " ? Mais le constat va plus loin. Laurent Berger dénonce à présent " la logique de centralité " du Président et sa volonté d'organiser un débat " bloc contre bloc " qui fasse émerger les extrêmes et conduise les gens raisonnables à toujours se retrouver autour de lui, incarnation de la " centralité ". Dans ce schéma présidentiel, la CFDT, de fait, ne trouve plus sa place et rien n'est fait pour qu'elle y parvienne. Alors qu'elle préfère le dialogue à la grève et l'affrontement, elle est rejetée dans le camp des syndicats purement revendicatifs. D'où cette autre critique de la stratégie du président : " Il y a une forme de négation des corps intermédiaires qui est beaucoup trop forte et dangereuse, déclarait-il encore ce dimanche sur Europe 1. Le chef de l'Etat considère qu'il peut tout et que les corps intermédiaires sont un supplément d'âme qui n'est  pas forcément nécessaire [...] C'est une profonde erreur. "

    La main tendue de Laurent Berger

    Et un mystère. Pourquoi tenir à l'écart un syndicat qui, par exemple, dans le conflit actuel d'Air France, prend résolument le parti de la direction qui, face au blocage par le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) de la négociation salariale, a décidé d'en appeler à un vote de tous les salariés sur le projet de la direction. Non seulement Laurent Berger a appelé à voter " oui " au plan salarial présenté par le patron de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, qui a mis sa démission dans la balance, mais il fustige aussi le SNPL, son président Philippe Evain, " qui se prend pour le lider maximo ", s'alarme des 300 millions déjà perdus à cause de la grève des pilotes et critique des revendications qui mettent en péril l'avenir Air France dans la compétition aérienne mondiale. Des propos carrés qui démontrent un esprit de responsabilité et une grande lucidité sur la concurrence dans le monde actuel.

    Emmanuel Macron, qui aurait pu les tenir dans les mêmes termes, les entendra-t-il ? Répondra-t-il à la demande de Laurent Berger d'un vrai dialogue qui permettrait de sortir de la grève de la SNCF ? « On n'a pas besoin de gens qui se montrent les muscles, a-t-il dit dimanche. On a besoin de gens qui discutent du fond des sujets. » Cette rencontre sera un test pour le syndicat réformiste. On saura à cette occasion si Emmanuel Macron accepte la main tendue de Laurent Berger et si la verticalité du pouvoir qu'il revendique n'est pas, bien qu'il s'en défende dans La NRF, l'expression de son autoritarisme contre ces petits bourgeois qu'il voit partout.

  • Edition spéciale : Robert Ménard agressé physiquement. Honteux !

    menard_1-3642653.jpg

    Il y a quelques jours, nous rappelions dans ce blog que « certains, toujours les mêmes n’acceptent le suffrage populaire que lorsqu’il leur donne raison. »

    Nous ne pensions pas si bien dire.

    Aujourd’hui nous avons la démonstration que les mêmes ne réclament la liberté d’expression que lorsqu’ils sont les seuls à s’exprimer.

    Robert Ménard était invité samedi 5 mai 2018 à participer à une réunion à Saint-André-de-Cubzac (Gironde). Ç’en était trop pour les censeurs professionnels. Un certain nombre d’élus et militants de LREM, du MODEM, du PS et d'EELV  ont appelé publiquement à la mobilisation pour s’opposer à cette réunion.

    La main d’œuvre classique, composée de voyous de service, s’en sont pris physiquement au maire de Béziers qui a été projeté au sol. Les blessures sont, fort heureusement sans gravité.

    Bien entendu, aucun membre des forces de l’ordre, qui, rappelons-le, sont sous l’autorité du préfet et donc de l’État, n'est intervenu. La manifestation ayant été annoncée, c’est en toute connaissance de cause que l’ordre public, et la protection d’un élu, n’ont pas été assurés, au risque de conséquences plus graves.

    Tout cela est inadmissible et démontre, s’il en était encore besoin que tous ceux que nous appelons couramment dans ce blog les « Démocrates-Républicains-Donneurs de leçons », sentant la fin de leur pitoyable hégémonie, tirent leurs dernières cartouches. L’histoire nous a toujours montré qu’ils ne savaient le faire que dans la violence.

    Les conseillers départementaux ont immédiatement assuré Robert Ménard de toute leur sympathie et la renouvellent ici.

    Toutes les marques d’estime que vous pourriez lui témoigner dans les commentaires de ce blog lui seront, bien sûr, retransmises.

    Henri Bec

    Pour visionner la vidéo, cliquez ICI

  • Canton : cela devient intolérable !

    Certains, toujours les mêmes, n'acceptent le suffrage populaire que lorsqu'il leur donne raison ! Depuis les élections cantonales du 29 mars 2018, ils s'ingénient à ignorer les conseillers départementaux qui ne reçoivent aucune information, pas plus que la moindre invitation à participer aux manifestations de leur canton. C'est une volonté délibérée de porter atteinte, non seulement à vos élus, à l'assemblée départementale, mais surtout à la grande majorité des habitants de nos cantons. Républicains, démocrates, donneurs de leçons, les déclarations d'intention sont loin de leur mise en œuvre.

    Prenez connaissance de la lettre adressé au président de la communauté de communes La Domitienne et diffusez si vous en avez les moyens.

    Auront-ils la simple correction de répondre ou plus simplement le courage de se justifier ? Tous les doutes sont permis ...

    Henri Bec

    Cliquez sur l'extrait ci-dessous.

    Capture.JPG

  • Notre sélection : "Réflexions sur la création théâtrale en France, 1981 - 2016". Un livre à ne pas laisser passer !

    Pelaez-Création théâtrale-RV.jpg

     

    RÉFLEXIONS SUR LA CRÉATION THÉÂTRALE EN FRANCE 1981-2016 
     
    Pour une renaissance du drame
     
    Jean-Pierre Pelaez
    Préface de Christian Combaz
    LITTÉRATURE  ÉTUDE THÉÂTRALE 
     
     
    Dans cet ouvrage, à la fois essai, pamphlet et réflexion sur le théâtre de ces trente-cinq dernières années, l'auteur décrit les dérives d'une politique ministérielle technocratique, idéologiquement sectaire et qui a transformé le théâtre en un refuge pour une pseudo-élite. De faux iconoclastes et vrais carriéristes qui ont oublié que le vrai théâtre, fondé sur le drame, s'adresse à des publics, naïfs ou éclairés, plutôt qu'à des adeptes culturels.

    Jean-Pierre Pelaez, auteur dramatique, chroniqueur, a écrit de nombreux ouvrages dont Le Barillet qui a fait l'objet de milliers de représentations en France et dans une dizaine de pays étrangers. Plus récemment Le Tartuffe nouveau a été l'un des grands succès du Festival d'Avignon 2014.

    Création théâtrale.jpg

    Nous avons le plaisir de vous informer de la parution du dernier livre de Jean-Pierre Pelaez sur le théâtre actuel : c'est à la fois un pamphlet sur ses institutions, leur politisation et la censure qu'elles pratiquent, un essai et un plaidoyer pour un théâtre populaire et une renaissance du drame, étouffé par le culte de la mise en scène, et un témoignage sur le métier d'auteur dramatique aujourd'hui...
     
    Disponible directement sur commande aux Éditions de l'Harmattan - Paris (lien ci-dessous), ou en librairie (à Béziers, Librairie Clareton des Sources)
     
    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59341

    Broché - format : 13,5 x 21,5 cm

     

     

    ISBN : 978-2-343-14364-4 • 26 mars 2018 • 210 pages 
    EAN13 : 9782343143644

     

     

     Deux pages d'extrait. Cliquez ci-dessous

    Extraits.png

  • L'Afrique continue à se déverser sur la France

    Migrants.jpg

     

    Mais, curieusement, les médias français préférant ignorer les sujets qui fâchent, ne parlent plus des dizaines de milliers de ces clandestins qui continuent d’arriver sur les côtes européennes.

    Pourtant, ce ne sont pas nos proches voisins italiens ou espagnols qui s’en plaindraient. Parce que ces deux pays, situés à quelques encablures des côtes nord-africaines, subissent, journellement, les assauts des « migrants ».

    Dans un article du 20 novembre, Le Figaro révèle que ces nouveaux arrivants ne viennent pas de l’Afrique subsaharienne, mais directement d’Algérie. Et ce ne sont pas les meilleurs puisqu’il s’agirait de repris de justice renvoyés de leur pays et qui refusent catégoriquement toute inspection ou vérification d’identité.

    Ainsi donc, l’Algérie se met également à suppurer du clandestin pendant que le gouvernement français multiplie les visas pour les demandeurs de ce pays dont plus de six cent mille ont été délivrés pour la seule année 2017.

    Mais les Algériens n’entrent pas seulement par la porte italienne. L’Espagne, à portée des côtes algériennes, voit depuis quelques mois une hémorragie de clandestins se déverser sur les plages de Murcie.

    Selon un article de tsa-algerie.com, plus de 13.533 harraga sont arrivés en Espagne depuis janvier dont un millier pour le seul mois d’octobre, à bord de 824 bateaux. Le 19 novembre, sur le site espagnol ABC opinion, le journaliste Hermann Tertsch se dit horrifié par le silence des médias espagnols qui commentent ce qu’il appelle le débarquement algérien comme un vulgaire événement.

    Ce sont en effet 44 bateaux qui ont abordé, en 24 heures, vendredi dernier, déversant quelque 500 hommes, tous de jeunes arabes, sur les côtes de Murcie.

    Non. Ils n’ont plus le droit de nous taire la vérité. La Libye et son marché aux esclaves ne doivent pas cacher la réalité de l’intensification de l’invasion arabe que nous subissons.

    Et cette nouvelle invasion nous vient des pays anciennement français, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. Que ce soient les présidents des deux premiers ou le roi du troisième, aucun d’eux n’a la volonté réelle d’empêcher ces hommes de partir de leur pays. Au contraire, nous dirons qu’ils les encouragent à émigrer dans la clandestinité sachant que les pays européens les garderont.

    Mais, alors, que font les dirigeants européens ? Que fait la France ?

    Ils sont les complices des dirigeants africains et nord-africains. Ils sont les complices de tous ces clandestins qui débarquent chez nous. Mais ils ne veulent pas l’avouer. Ainsi, nous devrons nous laisser envahir par ces hordes de Maghrébins et Africains dont nous savons tous, pour les avoir depuis plus de 40 ans chez nous, qu’ils sont inassimilables dans notre société.

    Des dizaines de millions de ces gens-là y vivent déjà. Le chômage est toujours en hausse. Nous n’avons quasiment plus d’industrie. Nous ne pouvons pas leur offrir du travail. Le ministère de l’Immigration (et de l’Intégration !) voit son budget 2018, réduit de 1,4%.

    Qui financera et avec quoi ces charges supplémentaires ? Parce qu’il faudra les nourrir, les loger et… les subir. Nous devons nous rendre à l’évidence. Les dirigeants européens sont décidés à remplacer la race blanche par une race indéfinie, un peu africaine, un peu arabe, un peu de tout mélangé.

    Et, finalement, nous n’aurons plus de pays. Donc, plus d’identité. Rien.

    Seulement des gens pauvres et des gens riches. Les riches sont et resteront les décideurs d’aujourd’hui. Les pauvres seront plus pauvres encore parce qu’ils ne seront rien que des sujets malléables à souhait puisqu’ils seront sans race, sans identité, sans origine.

    Comment en sommes-nous arrivés à ce stade-là ? Comment avons-nous pu accepter cette déchéance ? Nous avons manqué de courage.

    Dans l’état actuel de sa situation, la France est vouée à disparaître en tant que Nation. Elle a été détruite par ceux qui ont eu la charge de la diriger. Le dernier n’étant pas le moindre artisan, elle lui devra sa disparition inexorable dans les quelques années à venir.

    © Danièle Lopez pour Dreuz.info.

  • La nouvelle génération européenne. On va finir par y arriver mais ... on en est toujours au même point !

    Giscard.jpg

    "Une bande de vieux européistes, avec à leur tête Valéry Giscard d’Estaing, 92 ans, lance aujourd’hui à Bruxelles une initiative intitulée « Re-imagine Europa ». (Bien sûr c’est en anglais et le site internet est uniquement en anglais. Un hommage au Brexit, sans doute…) Le titre du discours de VGE est : « Europa : the last chance for Europe ». De son vivant, sans aucun doute. Mais comment peut-on… imaginer lancer une nouvelle initiative avec comme tête d’affiche un politicien de 92 ans ?!!!

    Bien entendu il s’agit d’une énième resucée de la propagande en faveur d’une « Europe plus intégrée ». Mais, concrètement, on apprend seulement que « Re-imagine Europa » va travailler sur deux questions clefs : « un système économique plus loyal et plus compétitif pour l’Europe », et « la démocratie dans une réalité post-factuelle ». Sic. En anglais dans le texte : « Democracy in a Post-Factual Reality ».

    Ah si, attendez, il y a aussi deux vieux dans un coin qui radotent : « Nous sommes dans une nouvelle phase de l’intégration européenne - qui appartient à une nouvelle génération - plus active, plus inventive et plus unie - qui entre dans la vie active. »

    Au fait, l’autre signataire de la bafouille, c’est Helmut Schmidt. Il est mort en 2015 (à 96 ans : même la photo est très vieille). Quelqu’un pourrait leur dire, à « Re-imagine Europa », que ça ne va pas faciliter la discussion ?

    Le problème de ces ringards, morts ou pas encore morts, c’est que ceux qui inventent l’Europe de l’avenir sont ailleurs et ont, eux, un véritable dynamisme. Et que leur vision de l’Europe est à l’opposé de leur super-Etat centralisé qui finira immanquablement dans la poubelle de l’histoire. La véritable Europe on la prépare à Budapest, à Varsovie, à Prague, à Visegrád, et à Vienne et à Milan, et à Londres... Une Europe des Etats, une Europe des nations, une Europe de la libre coopération dans le respect de l’histoire et des traditions."

  • III-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous poursuivons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la troisième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 3

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 10 - Chantier de fouilles inondé et détrempé

    Photo-10.jpg

    Photo 10 : Inondation des vestiges récemment nettoyés suite aux violentes averses d'automne 1998 qui ont obligé à une consolidation des ruines devenues instables.

     

    Phot 11 - Aménagement du jardin public

    Photo-11.jpg

    Photo 12 - Aménagement du jardin public (Suite)

    Photo12.jpg

    Photos 11 et 12 : Extension mécanique de l'excavation existante en direction du centre de l'arène afin d'organiser le futur jardin public et un circuit piétonnier sécurisé autorisant la visite des vestiges antiques de l'amphithéâtre récemment sortis de terre. Le tractopelle creusera parfois bien au delà de 2,50 mètres de profondeur tout en aménageant de solides paliers dans les parois destinés à éviter l'effondrement de celles-ci sur les divers intervenants.
       
    Malgré trois semaines de fouilles dans cette zone aucun renseignement nouveau ne sera apporté en dehors de ce qui avait déjà été constaté lors d'un modeste sondage exécuté manuellement dans le sol de l'arène, au sud du mur podium en octobre 1998.

     

     Image 13 - Nouvelle inondation du chantier archéologique

    Photo-13.jpg

    Photo 13 : Le chantier de fouilles ayant déjà subi de grosses pluies en automne 1998 et en mai 1999 connaîtra encore une fois une détérioration des espaces fouillés complétée par une importante inondation au niveau de l'arène due à un système de pompage du pluvial, tout juste installé, mais rapidement obstrué par un afflux de graviers, de petits galets, de sable boueux produisant ainsi une forte concentration des eaux de pluies sur plus de 45 cm de hauteur qui ne disparaîtra qu'après plusieurs semaines en laissant une surface boueuse longtemps inaccessible.

     

    Photo 14 - Bague et monnaie en bronze

    Photo-14.jpg

    Photo 14 : Les pluies conséquentes survenues brutalement en mai 1999 obligeront à un nouveau nettoyage complet du site et du sol de la galerie qui fournira, sur quelques mètres, de minuscules éclats de sigillée éparpillés, une monnaie romaine et une petite bague en bronze en mauvais état dont le chaton est malheureusement illisible.

     

    Image 15 - Monnaies du bas empire romain

    Photo-15.jpg

    Image 15: Petites monnaies romaines oxydées prélevées lors du nettoyage d'un gros bloc de calcaire parallélépipède rectangle abandonné dans l'angle d'une alvéole technique et d'un couloir de Vomitoire qui desservait autrefois la galerie principale du rez de chaussée jusqu'au mur podium. Ces monnaies étaient dissimulées dans une couche d'argile enfoncée dans une encoche taillée (Trou de louve) pour y placer une pince de levage en fer et sembleraient y avoir été cachées autour du IVéme s. après J.C.

    **Notes : Il est possible que ces petites monnaies usagées témoignent du séjour d'individus ou d'ouvriers ayant participé à la récupération des pierres du bâti de l'amphithéâtre

     

    Image 16 - Extrados de la petite salle basse voûtée

    Photo-16.jpg

    Photo 16 : Le dégagement d'une section de l'ambulacre antique, utilisée ici comme fondation de l'immeuble médiéval dit « Hôtel de Gineste », fera apparaître à la base de sa paroi nord-ouest et à environ 1 m au dessus du sol, non encore dégagé, l'extrados voûté de l'entrée d'une petite salle aveugle ayant de faibles dimensions et comblée de gravats la rendant inaccessible pour le moment. Ses dimensions et sa destination d'origine resteront donc hypothétiques (Lieu de culte, réserve, pièce de repos ?)

    à suivre ...

  • Université de Montpellier : des bloqueurs aux méthodes de voyou

    Fac.jpg

    Témoignage d'une étudiante

    au bord de la crise de nerfs

     

    Étudiante depuis neuf ans à la faculté de droit et de science politique de l’Université de Montpellier, je me sens légitime à réagir aux événements de ces derniers jours auxquels j’ai moi-même pris part. Que s’est-il passé ? Mercredi 21 mars, nous apprenons qu’une « réunion d’information » doit se tenir à la faculté de droit au sujet du projet de loi Vidal « Orientation et réussite des étudiants ». En fait de réunion, je découvre une Assemblée générale (AG) que les syndicats des personnels de l’université ont organisée en sous-main pour s’élever contre cette réforme.

    La lettre de motivation, discriminant social ?

    Personnellement, je suis farouchement opposée à la loi Vidal qui, sous prétexte de sélection, aggrave la compétition entre facs. Cette réforme vise à modifier les règles d’inscription dans les formations initiales du premier cycle de l’enseignement supérieur. Elle prévoit la pré-inscription obligatoire des candidats sur la plateforme nationale « Parcoursup » et contraint chaque établissement à estimer sa capacité d’accueil. C’est si et seulement si le nombre de candidatures dépasse la capacité d’accueil de la faculté qu’un début de sélection pourra s’opérer en fonction du profil des candidats. Depuis un mois, la faculté de lettres Paul Valéry de Montpellier fait grève au prétexte qu’une sélection par lettre de motivation serait un facteur de discrimination sociale. Autant prétendre l’orthographe bourgeois et supprimer les notes…

    Mais là n’est pas le problème. Quel que soit mon opinion sur la loi Vidal, je suis atterrée par les méthodes autoritaires des syndicats. Au cours de l’AG, les personnels nous ont ainsi traités avec condescendance, tentant d’imposer leurs vues à un amphithéâtre majoritairement composé d’étudiants extérieurs à la fac. Ces derniers ont voté les décisions de l’AG comme un seul homme, sans craindre de s’ingérer dans les affaires de notre université.

    Une A.G. très contrôlée

    Le lendemain matin, jeudi 22 mars, aussi peu informés que la veille, nous découvrons qu’une Assemblée générale étudiante se tient, cette fois-ci, dans le grand amphi. Les grévistes crachent (littéralement) sur les étudiants qui tentent d’aller en cours. Une pluie d’insultes se déverse sur les « jaunes » que nous sommes : « sales bourgeois », « fascistes », « S.S. », « pauvres merdes de gosses de riches », et j’en passe ! Les murs de la fac ne sont pas plus épargnés que nous. Et les perturbateurs, parfois lycéens, de marcher sur les tables de l’amphi dont ils décident l’occupation nocturne. Concerts et crêpes partys sont organisés dans la faculté, sans qu’une majorité d’étudiants n’ait pu se prononcer démocratiquement sur l’occupation.

    Nous avions parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec les actes accomplis et les propos tenus par cette minorité agissante. Il nous semblait légitime de nous défendre face à l’irrespect, l’impudence et la violence. Comme l’avait noté notre doyen Philippe Pétel, la plupart des individus cagoulés et violents qui ont semé la zizanie appartenaient au camp des bloqueurs. Arrivés en terrain conquis, ils n’ont pas hésité à piétiner nos opinions et nos lieux de travail, à insulter et à ridiculiser professeurs et doyen, par des moyens que je préfère taire.

    Haro sur les non-grévistes !

    Mais jamais au grand jamais nous n’avons usé de violence pour exprimer notre mécontentement face aux grévistes. Ces derniers nous en accusent, menacent ou molestent nos représentants étudiants en les amalgamant à la milice inconnue qui s’est introduite dans la fac la nuit du 22 au 23 mars. Cette irruption violente a abouti à l’hospitalisation de plusieurs grévistes frappés à coups de Taser et de lattes en bois. Aussi graves et consternants  soient-ils, ces faits ne sauraient justifier les accusations infondées lancées contre les autorités et le personnel de la faculté. Le doyen Pétel a été jeté en pâture puis contraint à la démission et mis en garde à vue, son nom figurant dans le top des hashtags les plus utilisés sur Twitter France. Des affiches incitant à la haine contre certaines personnes hostiles au mouvement social ont même été placardées dans l’université, les noms de mal-pensants tagués sur les murs et attaqués sur les réseaux sociaux. Traumatisés, certains doctorants, au statut matériel précaire, restent cloîtrés chez eux pour échapper aux menaces.

    Cette situation chaotique aurait dû amener la police à se rendre dans notre faculté livrée à la tyrannie de quelques-uns. Or, le préfet a refusé toute intervention. Il est tout aussi étonnant qu’aucun organe médiatique, à l’exception du Figaro, n’ait contesté la version manichéenne des bloqueurs qui nous traînent dans la boue à longueurs de presse. Dans ces conditions, beaucoup d’étudiants montpelliérains se sentent abandonnés aussi bien par les médias que par l’Etat.

    Laure Estaque pour Causeur

  • Le jury de l’ENA décrit des candidats moutonniers, incapables de penser par eux-mêmes

    Macron-ENA.jpg

    Dans son rapport sur le concours d’entrée 2017, la prestigieuse ENA, école des haut fonctionnaires régulièrement critiquée pour perpétuer une forme de pensée unique, s’inquiète de manière particulièrement appuyée de l’incapacité des aspirants énarques à produire une réflexion originale, voire à penser par eux-même…

    En 1967, Jean-Pierre Chevènement pointait dans un essai offensif les membres de « l’énarchie » comme des « mandarins de la société bourgeoise ». Un-demis siècle plus tard, sans aller jusque-là, l’École nationale d’administration – la fameuse ENA – se préoccupe enfin de la question du conformisme de ses étudiants. Ses craintes transpirent du rapport publié par l’école faisant le bilan de son concours d’entrée 2017.

    Coordonné par la préfète Michèle Kirry, le jury y dresse sans langue de bois un bilan des épreuves écrites et orales sur lesquelles ont planché les 1.368 candidats aux différents concours d’entrée à l’ENA. Et le bilan n’est pas rose, malgré le haut degré d’exigence requis pour intégrer l’institution qui donne accès aux postes les plus prestigieux de la haute fonction publique.

    Uniformité et références hors-sol

    Concernant l’épreuve de droit, le jury pointe ainsi « une certaine unicité de vues entre les candidats », et même une « frilosité » qui empêcherait les aspirants énarques de « proposer une réflexion, une vision personnelle du sujet ». Les correcteurs relèvent l’uniformité des candidats, qui préparent quasiment tous les concours dans les mêmes établissements, utilisent les mêmes références… et régurgitent donc les mêmes connaissances lors des épreuves. En clair : des clones ânonnant une pensée unique. « D’une manière générale et très regrettable, les candidats ont fortement tendance à construire leur devoir à partir de fiches toutes préparées par thèmes », regrette le jury, qui se désespère de « traquer l’originalité comme une denrée rare », alors que les candidats ambitionnent de devenir l’élite administrative de la nation.

    Parfois, les correcteurs s’amusent même du caractère monochrome des copies : ils croient parfois trouver une référence sortant du lot… « jusqu’au moment où elle apparaît dans les mêmes termes sous la plume de plusieurs candidats, trahissant la fiche de lecture ». Lors de l’épreuve de questions européennes, pas moins de cinq individus ont ainsi utilisé l’interrogation de Henry Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? ». Sauf que plusieurs se sont montrés « ensuite incapables d’expliquer et de justifier leur affirmation » !

    Peut-être craintifs à l’idée de froisser le jury d’une école déjà réputée pour son conformisme, les candidats à l’ENA ont également été très prudents à l’heure de donner leur avis sur les sujets pourtant éminemment politiques qui leur ont été soumis. Jusqu’à totalement escamoter l’actualité lors de l’épreuve de questions contemporaines, qui portait pourtant sur un sujet tout chaud : la confiance envers les pouvoirs publics. Il en ressort l’impression que « le candidat [imagine] la copie idéale comme un texte éthéré, où n’apparaîtraient surtout pas les sujets délicats », poursuit la préfète, qui parle « d’autocensure ».

    CICE, Europe, voies sur berge… ils pensent tous pareil

    Cela ne surprendra peut-être pas mais les candidats ont également fortement rechigné à critiquer le crédit d’impôt en faveur des entreprises mis en place par François Hollande… « Il est tout à fait possible de penser et d’écrire […] que le bilan du CICE est très en deçà des ambitions d’origine ou même que l’accorder à toutes les entreprises sans s’assurer de son utilisation a été une erreur », se voient obligés d’insister les membres du jury ! Même tendance à l’uniformité au moment de traiter l’Union européenne, considérée par les candidats « comme un ordre établi qui ne pourrait être différent ». Lors de l’oral consacré à des questions d’actualité, « la fermeture des voies sur berge a quasi systématiquement donné lieu à une réponse d’adhésion totale, sans prise en compte des inconvénients possibles », regrettent encore les examinateurs. Pas de quoi modifier l’image d’une technocratie hors-sol…

    Pour remédier à ces problèmes, le jury indique qu’il a choisi de mettre en avant les critères d’authenticité, de sincérité et de sens critique dans sa sélection des 80 lauréats du concours. « Une tête bien faite valant mieux, dans tous les univers professionnels et sous tous les cieux, qu’une tête trop pleine », le jury explique avoir privilégié les individus capables de penser par eux-mêmes plutôt que des singes savants de la technocratie. Et Michèle Kirry d’exhorter les ambitieux voulant intégrer l’ENA à l’avenir au « courage qui consiste à faire une analyse personnelle », loin des « raisonnements formatés ». Allez, les futurs énarques : courage, pensez !

    Source : Marianne.net