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le pays réel - Page 32

  • I-Défense et illustration de notre patrimoine

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    Nous avons l'immense plaisir de vous présenter une étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la maie de Béziers.

    Cette étude fera l'objet de plusieurs publications, tant sont importants la documentation et les commentaires. Il est en effet indispensable d'en prendre connaissance avec soin et attention. Compte tenu de leur intérêt, ces différentes publications ne seront pas intégrées dans les envois hebdomadaires que nos lecteurs connaissent bien, mais feront l'objet de tirages à part.

    Trois sites de Béziers sont étudiés : les anciennes arènes, la place de la Citadelle et la basilique Saint Aphrodise. Chaque étude sera diffusée en huit publications environ chacune.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 1

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Les indispensables interventions de sauvetage ou archéologiques menées sur les arènes romaines (l'Amphithéâtre) de Béziers et le quartier Saint-Jacques ont été réalisées dans le cadre du projet de mise en valeur des vestiges du monument romain, suivi de la restructuration du quartier en amont des travaux et, pour ce faire, il était nécessaire d'inventorier chronologiquement les structures caractéristiques existantes ou cachées du monument, dans un but de conservation et d'informations historiques supplémentaires.


    Ce travail sera réalisé en collaboration avec les architectes des Bâtiments de France et du Secteur Sauvegardé, la S.E.B.L.I. Des fouilles seront exécutées sous le contrôle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) - Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussillon (S.R.A.) et celui scientifique de Christian Olive, responsable du secteur de Béziers ouest pour l'état.


    Pour ce faire, C. Olive fera appel à l' Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales (A.F.A.N. qui deviendra l'I.N.R.A.P. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) conduite par Olivier Ginouvez, responsable scientifique d'opération A.F.A.N. et son équipe, Daniella Ugolini, spécialiste en céramique protohistorique, le Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S,), la Mission Archéologique de la Ville de Béziers (M.A.V.B.) administrée par Jean-Paul Wiegant, archéologue auxiliaire chargé de la coordination entre les intervenants et la précieuse collaboration de bénévoles assidus et d'agents des services municipaux.

     

    Plan 01 - Situation des arènes antiques de Béziers

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    Présentation du monument antique

    L'amphithéâtre est un monument politiquement romanisé dédié aux spectacles et jeux divers offerts à la population par les dirigeants romains locaux. Il a été construit vers l'an 80 de notre ère, sa forme elliptique est, pour moitié, adossé à la colline St Jacques et il a été majoritairement bâti avec de petits blocs de calcaire (Opus vittatum) dont les joints ferrés semblent avoir été  peints en rouge.


    Les quelques gros blocs de calcaire taillés sous forme de parallélépipède rectangle trouvés sur le site ont été principalement employés pour asseoir les fondations des murs porteurs, des bases de pilastres, des plafonds et des arcades voûtés.


    Hors le bandeau sculpté courant en sailli au dessus de la moitié supérieure de la galerie principale de circulation de l'ambulacre et les moulures de la seule base angulaire de pilastre qui sera découverte postérieurement aucun autre décor lithique intéressant n'a été remarqué pendant toutes les investigations. 

       
    L'arène centrale était entourée d'un mur podium qui protégeait les premières rangées de gradins recouvrant des vomitoires et la galerie elliptique (Ambulacre) qui parcourait tout le rez de chaussée sur une hauteur de 5,60 m et une largeur de 3,78 m pour faciliter la circulation interne dans le bâtiment. La façade extérieure, elle aussi elliptique, de l'amphithéâtre (Peut être percée d'arcades ouvertes ?) devait approcher, par endroit, les 17 m de hauteur. Les dimensions approximatives de l'édifice, hors tout, sont de 108,3 m de longueur sur 88,60 m de largeur.

     

    Plan 02 -  L'amphithéâtre et les vestiges confirmés

     

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    Textes explicatifs du Plan 02 précédent

    Le plan 02, réalisé en 1999 par C. Olive, D.R.AC.- S.R.A du Languedoc-Roussillon et O. Ginouvez, archéologue, responsable scientifique de l'opération de terrain pour l'A.F.A.N., présente les structures de l'amphithéâtre antique attestées ou présumées contenues dans la parcelle cadastrale LX de Béziers et met en évidence, rehaussés en noir, les éléments ou vestiges de bâtis confirmés par la synthèse des résultats des opérations de fouilles ainsi que des longues recherches accumulées de 1991 à 1999, dans les rez de chaussées et caves des immeubles du moyen âge, difficilement accessibles, bordant encore actuellement l'arène centrale de l'amphithéâtre. Il sera précisé que la superficie totale de l'amphithéâtre antique de Béziers représentant environ 2051 m2 ne semble pas avoir pu contenir plus de 13700 spectateurs.


    C'est probablement suite à une extension de la population et du commerce dans la cité avant l'an 80 de notre ère, qu'après avoir profondément entaillé le flanc est de la colline, fut construit cet amphithéâtre comprenant une arène centrale type au monde romain. D'après certains indices cet édifice parait avoir été délaissé autour du IIIéme ou début du IVéme siècle après J-C jusqu'à une nette réoccupation du secteur du XI au XIVéme siècle par une modeste population accompagnée d'artisans divers (Potiers, métallurgistes, etc...) qui sera suivie postérieurement d'une forte urbanisation, incluant bâtiments religieux et laïcs, formant aujourd'hui l'ossature actuelle du quartier.

     

    Explication des photos suivantes :

     

    Photo-1

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    Photo 01 : 1991 / 1992, nettoyage et débarras de l'ancien ambulacre des divers détritus entreposés avec démolition des niches à chien, poulaillers, cabanons parasites obstruant son accès et toutes possibilités d'entreprendre les futurs sondages archéologiques confiés par la D.R.A.C. Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussillon à O.Ginouvez, archéologue scientifique de  l'A.F.A.N. et à son équipe de techniciens.

     

    Photo-2

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    Photo 02 : Premier sondage profond dirigé en 1992 et 1993 par O. Ginouvez (A.F.A.N.) à l'arrière des garages modernes en béton et à l'aplomb de la paroi intérieure sud, encore en élévation, du vestige de galerie de circulation antique accolée contre le flanc nord de la colline St Jacques. La finalité de ce sondage étant de vérifier l'existence et le niveau d'enfouissement du sol de circulation d'origine dans la galerie principale.


    Trois mètres de remblais hétérogènes successifs seront péniblement retirés malgré les contraintes apportées par les infiltrations permanentes d'eaux d'infiltration avant de pouvoir enfin atteindre le plus ancien sol de circulation antique, très compacté et parsemé de rebouchages d'entretiens.

     

    Photo-3

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    Photo 03 : Courant 1993, la Municipalité de Béziers, devenue propriétaire, lance la démolition des garages en béton qui défiguraient l'aspect du site et interdisaient l'accès de cette partie des anciennes arènes romaines pour les recherches archéologiques, la création du jardin public municipal et une future ouverture du site aux divers publics.

    A suivre ...

  • 2018

    LES CONSEILLERS DÉPARTEMENTAUX

    DU BITERROIS VOUS  SOUHAITENT

    UNE BONNE ET HEUREUSE ANNÉE

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    Photo Christophe Lescoutra

  • RESERVEZ VOTRE SOIREE

     

    Le samedi 27 janvier 2018 à 18 h 00

    Colonie espagnole

    1, rue vieille citadelle, 34500 BEZIERS

     

    Soirée organisée par l'association AEDE

     

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    Musique traditionnelle d'Espagne et d'Amérique du sud

    Une chanteuse, un guitariste et un accordéoniste

    Un régal pour les amateurs

     

     

    AU PROGRAMME

     

    L’AUTRE BOUT DU MONDE

    DE COLORES 

    BLOWIN’ IN THE WIND

    MARJOLAINE

    JOLIE LOUISE

    MOLLY MALONE

    VALSE POLONAISE

    GRACIAS A LA VIDA

    HEGOAK

    CLAVELITO

    SOKOLY

    DIMANCHE

    BALCON DE SANTIAGO

    L’HERBE TENDRE

    MY HOME IS NOWHERE WITHOUT YOU

    CLANDESTINO

    SUZANNE

    UN DIA A LA VEZ

    LILI MARLEEN

    LOS PECES

    LE LAC BIJOU

    THE CIRCLE

    DIRTY OLD TOWN

  • L’Euro-Illusion

     POLITIQUE MAGAZINE

     

    Emmanuel Macron et Angela Merkel - Politique Magazine

    Comment oser affronter la question monétaire et toutes les questions connexes qu’elle entraîne ? Macron, comme ses prédécesseurs, en est réduit à tenter de ne corriger que les conséquences.

     

    Clemenceau, conscient du danger de l’armée en politique, aimait à rappeler qu’on peut tout faire avec les baïonnettes sauf s’asseoir dessus. N’en va-t-il pas de même de la monnaie ?

    Depuis des millénaires, cet instrument indispensable, omniprésent dans la société, courroie de transmission de la prospérité, mène à la ruine s’il est mal géré. La monnaie est asymétrique, limitées sont ses vertus, grands les troubles qu’elle peut engendrer.

    L’histoire prégnante

    Les Français entretiennent un rapport compliqué avec la monnaie. Ils préfèrent les « valeurs sûres ».

    Il y a de quoi, ils ont connu le meilleur et, souvent, le pire. Au XVIIIe siècle deux tentatives de monnaie- papier se traduisent par des échecs cuisants pour les épargnants. Le « système » de Law, pourtant novateur, se termine en banqueroute. Les assignats émis par la République, gagés sur les biens nationaux spoliés, perdent toute valeur en quelques années…

    Le XIXe, siècle d’argent s’il en fut, va mieux. La stabilité du franc germinal dure plus d’un siècle.

    Dès le début du XXe siècle, un tiers de l’épargne française disparaît dans les obligations russes, le reste finira dans les emprunts nationaux de la grande guerre. Entre les deux guerres le président Poincaré rétablit la valeur du franc, tandis qu’en Allemagne l’hyperinflation faisait rage, compromettant le paiement des dommages de guerre.

    Les trente glorieuses seront une période de reconstruction mais aussi de forte inflation jusqu’à la fin des années 80.

    Faut-il s’étonner de l’attachement des Français à la pierre et de l’habitude de la République de contracter des dettes dont l’inflation, impôt déguisé, allège le fardeau ?

    Las ! L’inflation a disparu et notre jeune président explique aux épargnants qu’ils sont de vils rentiers.

    Débat télévisé - Election présidentiel 2017 - Politique Magazine

    Un débat qui a mal tourné

    Pas étonnant qu’une bonne partie du débat télévisé ait porté sur la monnaie unique. Au cours de cet affrontement digne de David et Goliath, Madame Le Pen entendait « solutionner » les maux de la France par un retour au franc. Il me semble qu’elle avait à la fois raison et tort.

    Elle a raison, car si la monnaie unique rassure les épargnants proches de la retraite, Français comme Allemands, qui craignent à juste titre la dépréciation monétaire, elle garantit aux exportations allemandes un débouché à l’intérieur de la zone euro. Elle permet à l’industrie manufacturière allemande d’importer à bon compte les matières premières et les produits de base, sans que, forte de son efficacité, ses parts de marché soient mises en péril par une monnaie surévaluée. Elle met hors-jeu les concurrents de la zone euro, notamment les entreprises françaises qui, ne pouvant plus compenser par la dévaluation leur manque de compétitivité, sont condamnées à mourir ou à se délocaliser.

    Cette situation est la conséquence des choix passés. Pour la France, celui d’une industrie de main-d’œuvre qui compense son manque de productivité par une politique de monnaie faible, une inflation entretenue par l’indexation des salaires, des dévaluations récurrentes pour limiter le déficit du commerce extérieur. Tout l’opposé de l’Allemagne, où industrialisation, gains de productivité, monnaie forte et excédents sont les maîtres mots.

    Cette situation a été aggravée par la loi Aubry de 1998, limitant à 35 heures la durée hebdomadaire du temps de travail. Fruit de la conviction naïve que l’économie est un jeu à somme nulle, qu’en limitant le temps de travail, on « forcera » les entreprises à embaucher. Mais le travail de l’homme n’est pas une simple variable. En tout cas pas la seule, et les entreprises censées embaucher ont fait différemment. Les meilleures ont compensé par des gains de productivité, les autres ont diminué les services rendus ou sont parties. Quant aux salariés, ils ont pris goût aux loisirs et considèrent désormais qu’ils « ont droit » à la réduction du temps de travail.

    La monnaie unique, contemporaine de cette contrainte, a été la courroie de transmission de la machine à détruire les emplois, les PME françaises ne pouvant plus compenser la hausse des coûts salariaux par la dépréciation de la monnaie. Résultat, la France a le temps de travail le plus faible de tous les pays européens.

    Les choix qui pèsent

    Autre choix, l’ISF, promesse électorale de l’ère Mitterrand, qui frappant le capital, pousse, dès le début des années 80, les « riches » mais aussi les entrepreneurs à quitter le territoire. L’État, piètre investisseur et mauvais gestionnaire, n’a pas su les remplacer, la courbe du chômage est là pour le prouver.

    À 57% du PIB (Produit Intérieur Brut, le chiffre d’affaires du pays), les dépenses publiques françaises battent un record. La moyenne des pays développés est à 45%.

    La progression des dépenses publiques depuis cinquante ans provient à 90% des prestations sociales, des transferts sociaux et de la rémunération des fonctionnaires ; mais la majorité (70%) vient des deux premiers postes. En clair, des retraites, allocations familiales, RSA, allocations chômage et des aides (logement, santé et éducation). L’État, impuissant à résorber le chômage, s’est transformé en organisme de sécurité sociale. Les dépenses salariales de la fonction publique ont augmenté certes, mais moins vite que le nombre des fonctionnaires. Le but n’est plus d’assurer la qualité du service public mais de limiter le chômage. Les autres dépenses, éducation, sécurité, justice ont peu progressé.

    Les emplois publics représentent 22% de la force de travail contre 11% en Allemagne et 18% en Grande-Bretagne. Comment ces dépenses sont-elles financées? Les prélèvements obligatoires s’établissent en France à 45% du PIB contre une moyenne de 34% dans les pays de l’OCDE. Mais ce n’est pas suffisant, et l’endettement de l’État continue à augmenter, proche maintenant de 100% du PIB tandis qu’il diminue en Allemagne, tendant désormais vers 70% du PIB.

    Un illogisme radical

    Pourquoi, dans ce contexte avoir voulu faire entrer la France dans la monnaie unique ?

    Côté « politique », espoir naïf d’arrimer l’Allemagne à l’Europe et surtout méconnaissance des mécanismes monétaires.

    Côté « autorités monétaires », la volonté dune telle idée se fait jour dès avant la création de la zone euro, à l’époque du « Serpent Monétaire Européen » et de Monsieur Trichet à la Banque de France : une monnaie forte, interdisant les dévaluations, obligeant la France à entreprendre les nécessaires réformes. Ça passe ou ça casse. Eh bien, ça a cassé ! Toujours le jeu technocratique à somme nulle et la confusion des paramètres. Au lieu d’affronter syndicats et fonctionnaires, les entreprises se sont délocalisées, laissant les chômeurs à la charge de la collectivité.

    Est-ce que, par un coup de baguette magique, la sortie de la monnaie unique ramènerait en France les emplois perdus, les entreprises délocalisées, les patrimoines qui ont fui ? Peut-être, mais pas immédiatement et pas complètement !

    Une dépréciation de 20 à 30% de la nouvelle monnaie permettrait un gain de compétitivité de même proportion. Mais les produits français intègrent désormais des composants extérieurs qui seront renchéris dans la même proportion. Le véritable gain de compétitivité ne porterait que sur la seule valeur ajoutée française. Par ailleurs, cet avantage ne serait pas immédiat, il faudrait le temps que les acheteurs comprennent que le produit est moins cher et décident de l’acheter. Les effets positifs d’une dévaluation ne sont pas immédiats. Contrairement aux effets négatifs, l’augmentation du coût des importations touchant autant, voire plus, les consommateurs de produits de consommation courante que les acheteurs de cylindrées allemandes. Certes, la valeur de la dette française, désormais remboursable en francs, baisserait ; avantage illusoire pour l’État français dont les rentrées seront elles aussi, en francs. Ce ne sera pas le cas des porteurs étrangers d’obligations de l’État français (60% de l’en-cours) qui, eux, subiront la dévaluation de plein fouet et hésiteront à revenir.

    Mais quand bien même cet avantage serait effectif, n’inciterait-il pas à retomber dans les errements anciens des dévaluations compétitives et ne retarderait-il pas d’autant la mise en œuvre des réformes ? Domaine où la France a un retard de vingt ans par rapport à l’Allemagne où elles furent entreprises par le chancelier Schröder à la fin des années 90.

    Mario Draghi et Angela Merkel - Politique Magazine

    Mario Draghi, président de la BCE, et Angela Merkel, les deux maîtres de l’Europe.

    La zone euro n’est pas non plus la panacée. L’ancien directeur du commerce international, Monsieur Lamy, reconnaît que l’euro est un demi-échec et il craint pour son avenir. Il déplore l’absence d’un véritable prêteur de dernier ressort. En effet, l’activisme de la BCE, non conforme aux traités, est mal supporté par les Allemands qui continuent à jouer « national ». Aucun constructeur étranger n’était présent aux réunions secrètes du cartel de l’industrie automobile allemande. Peut-être avaient-ils décliné l’invitation ?

    Le Président Macron, ancien banquier d’affaires, est familier des entreprises qui, dans un laps de temps court, peuvent changer produits, clientèle, sièges sociaux, fiscalité, dirigeants et employés. Il en va bien différemment des États qui ne peuvent changer qu’à la marge, et encore très peu. Il n’est que de voir les réticences soulevées en Allemagne par la politique d’immigration proposée par la chancelière Merkel.

    Peut-on, dans cette entreprise ardue de réforme économique de la société française, attendre de l’aide de la part de l’Europe ? Gageons que, le risque d’un éclatement de la monnaie unique désormais écarté, les autorités de Bruxelles seront promptes à exiger de la France qu’elle respecte ses engagements, notamment en matière de rigueur budgétaire. Angela Merkel réélue ne se laissera pas séduire par Macron. Elle le dominera.

  • 2018 : La vraie décolonisation de l’Afrique commence

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    L'Afrique Réelle N°97 - Janvier 2018

    Editorial de Bernard Lugan

    Dans les pays du nord où priment l’économique et l’idéologie, l’analyse de la situation africaine est désespérément simple, pour ne pas dire simpliste : si le continent est sinistré, c’est par manque de développement. Voilà pourquoi, durant plus d’un demi-siècle, des sommes considérables y furent déversées. En vain.


    L’échec des politiques de développement étant évident, le marasme africain fut ensuite attribué à l’absence de démocratie. Le continent se vit alors imposer la suppression du parti unique qui maintenait un semblant de cohésion des mosaïques ethniques locales. La conséquence d’une telle politique hors sol se lit aujourd’hui à travers l’émiettement politico-ethnique, l’ethno-mathématique et l’anarchie.

    Toujours imbus de leurs principes démocratiques et porteurs de l’arrogant néo-colonialisme des « droits de l’homme » archétypiquement incarné par la CPI, les idéologues des pays du nord, ne voient pas qu’une révolution a commencé au sud du Sahara. Et qu’elle se fait précisément au nom de la contestation de leurs dogmes. Nous sommes en effet en présence de la première véritable tentative de décolonisation en profondeur du continent à travers le rejet global de l’universalisme des Lumières et du contrat social. Contrairement à ce que veulent nous faire croire la plupart des intellectuels africains installés en Europe ou aux Amériques et qui sont tout à la fois des déserteurs du développement et de modernes « Oncles Tom » n’ayant que les mots de démocratie et de développement à la bouche, leur continent d’origine n’accepte en effet plus la doxa occidentale.

    Mais une fois la greffe politico-morale européo-américaine rejetée, les Afriques n’entreront pas pour autant dans le cycle des félicités. Les futures élites africaines devront en effet trouver des solutions urgentes au suicide démographique continental tout en définissant de nouveaux rapports politiques entre les diverses composantes ethniques de leurs pays respectifs.

    A cet égard, la situation du Sahel résume les problèmes du continent. Ici, à partir de la révolution néolithique, les sédentaires sudistes ont vécu dans la terreur des raids lancés contre leurs villages par les nomades nordistes, qu’il s’agisse, d’ouest en est, des Maures, des Touareg, des Toubou ou encore des Zaghawa. La colonisation libéra les premiers, puis elle inversa le rapport des forces en leur faveur.

    Avec les indépendances, l’espace sahélo saharien fut ensuite cloisonné par des frontières artificielles. Pris au piège de l’Etat-nation, sudistes et nordistes furent alors forcés de vivre ensemble. Le traumatisme fut d’autant plus fort qu’après la fin du parti unique, la démocratie électorale ethno-mathématique donna le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sudistes qui n’ont pas boudé leur revanche historique. Voilà qui explique d'abord les évènements actuels de cette région, et non le manque de développement ou le « déficit démocratique ».

  • SDF : Sébastien, 46 ans, mort à Calais, Fred, 48 ans, à Arcueil, Jean, 66 ans, à Drancy …

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    La misère française indiffère nos politiques, Macron ne voit que la détresse des migrants.

    Ce malheureux fait partie de nos 140 000 SDF et de nos 9 millions de pauvres.

    La préférence étrangère est devenue la norme puisqu’un sans papiers a une couverture santé à 100%, alors que 5 millions de Français n’ont pas de mutuelle et diffèrent leurs soins faute de moyens.

    L’AME soigne 300 000 sans papiers pour un coût d’1 milliard par an, budget qu’Emmanuel Macron s’est empressé d’augmenter malgré les innombrables abus et fraudes que connaît cette aide médicale, largement dénoncés par certains médecins, mais volontairement ignorés par le pouvoir.

    La préférence étrangère est la norme puisqu’un étranger n’a pas besoin d’avoir travaillé ni cotisé pour percevoir à 65 ans 800 euros par mois de retraite mensuelle, ou 1250 euros pour un couple, soit bien davantage que bon nombre de nos paysans qui crèvent de faim avec 350 euros par mois, en travaillant 15 heures par jour, 7 jours sur 7 et 365 jours par an, sans repos ni vacances.

    Pendant que les enfants de nos paysans n’ont jamais vu la mer, sachez qu’un migrant mineur isolé coûte 50 000 euros par an au contribuable. Ils sont 25 000 mineurs arrivés en 2017 pour un coût d’ 1,250 milliard.

    La préférence étrangère est la norme puisque les migrants sont logés en priorité, alors que de jeunes couples français attendent depuis 8 ans un logement social afin d’avoir leur premier enfant.

    Dans notre France de 2017, il faut mieux être clandestin que Français modeste.

    En effet, nos 140 000 SDF sont abandonnés au froid et meurent par centaines chaque année dans l’indifférence générale, pendant que les migrants sont logés à l’hôtel et même dans des châteaux réquisitionnés.

    Selon le ministère de l’Intérieur, entre 15 000 et 25 000 clandestins sont logés à l’hôtel !!

    On se souvient que lors d’un débat entre les candidats de la campagne électorale, Léa Salamé avait évoqué le cas de 3  SDF morts de froid, et avait avancé le chiffre de 454 SDF morts dans la rue en 2016.

    Sébastien, 46 ans, mort à Calais. Fred, 48 ans, mort à Arcueil et Jean, 66 ans, mort à Drancy.

    En fait, ces exemples tirés des chiffres du Collectif Les morts de la rue, n’étaient que partiels et correspondaient uniquement aux morts signalés.

    En 2014 ce sont 2908 SDF qui sont morts dans la rue et en 2015, ils étaient 2838 à avoir perdu la vie, abandonnés par la République.

    Il faut être un clandestin pour avoir le droit d’être logé à l’hôtel aux frais du contribuable…

    Emmanuel Macron, comme il fallait s’y attendre après sa campagne présidentielle tiers-mondiste, a fait le choix de faciliter l’accueil des migrants et d’augmenter de 30% le budget alloué à cette politique.

    Dans le même temps il diminue de 8% le budget de la lutte contre les clandestins.

    Rappelons que le nombre d’éloignements est tombé de 36822 en 2012 à 28000 en 2017, alors que les chiffres de l’asile ont doublé et que le tsunami migratoire s’amplifie.

    Il suffit de voir l’explosion des camps sauvages qui transforment Paris en ville du tiers-monde et détruisent la vie des riverains, pour comprendre que l’Elysée n’a aucune intention de régler le problème.

    Certains quartiers de la Ville Lumière, n’ont rien à envier à Soweto ! La presse étrangère en reste consternée et multiplie ses reportages sur cette tiers-mondisation acceptée et assumée par les politiques.

    De nombreux riverains, n’en pouvant plus de vivre dans la crasse et l’odeur des bidonvilles, vendent leur appartement à perte et les petits commerçants envisagent de fermer boutique avec un chiffre d’affaires en chute libre. Mais cette détresse 100% française n’intéresse pas les médias et nos élites, qui n’ont toujours pas compris que le raz de marée migratoire va les atteindre aussi, transformant leur quotidien en enfer. Question de temps.

    Alors que l’Inde s’enrichit et devrait devenir la 5e puissance économique du monde en 2018, dépassant la France et l’Angleterre, Paris se transforme peu à peu en Calcutta des années cinquante.

    C’est ça la politique de Macron qui refuse de fermer les frontières.

    Jacques Guillemain

    Riposte Laïque

  • EDITION SPECIALE : la crèche de Béziers expulsée par l'Etat

    Nous nous empressons de porter à la connaissance de tous la décision qui vient d'être rendue par le tribunal administratif de Montpellier ordonnant l'enlèvement de la crèche installée dans le hall de l'Hôtel de Ville.

    Cette décision a été rendue à la demande du préfet de l'Hérault, ce qui donne une idée de l'orientation sectaire du gouvernement actuel.

    Elle est d'autant plus inadmissible qu'elle innove sur le plan juridique : depuis quand le juge des référés est-il compétent pour juger du fond ? Il a certainement fallu triturer les textes et les cerveaux dans tous les sens pour y parvenir !

    N'omettez pas une visite à l'Hôtel Dulac.

     

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  • Il est terrible pour un pays d’avoir pour chef un esprit faux.

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    Par Hilaire de Crémiers

    Politique magazine

    Notre président s’agite : il essaye d’être sur tous les fronts. Partout, ce ne sont que discours, les uns soigneusement préparés, prolixes autant que minutieux, les autres jetés à la venvole comme autant de propos perdus où se glissent des répliques incongrues qui ne révèlent que trop ce que l’homme est et ce qu’il pense.

    Des réformes. Pourquoi ?

    Il s’exténue et il exténue ses ministres à tenter de résoudre des problèmes, en fait, dans le cadre actuel, sans solution. Il le sait, d’ailleurs, pertinemment. Plus rien de ce dont s’occupent l’État et les pouvoirs publics, ne fonctionne correctement en France. Les premiers à le dire sont les ministres concernés : « le pays est à réparer ». Bravo pour ceux qui sont passés avant !

    Des mesures sont prises ; les fameuses ordonnances promulguées ; des lois votées à tour de rôle. Après l’annonce d’une renaissance qui se ferait grâce à la vaste conception d’un programme différent, plus intelligent et mieux adapté que tous les autres, ces mesures, décidées les une après les autres, paraissent quelque peu dérisoires et personne ne comprend ni ne voit quel bénéfice en tirer. Chacun, en revanche, évalue ce qu’il va lui en coûter, particuliers ou collectivités : moins d’aides, voire pour certains beaucoup moins ; moins de revenus ou de recettes, voire beaucoup moins. Inutile ici d’aller dans le détail. Les coups de rabot sur certains secteurs deviennent des coups de hache : emploi, logement, bâtiment, administration des territoires et des collectivités à qui sont retirés 13 milliards au bas mot, industrie, commerce, tout en souffrira.

    On a beau dire, au vu de quelques chiffres, que la situation s’améliore ; le citoyen de base a le clair sentiment du contraire. Les responsables publics savent fort bien, eux, qu’ils ne peuvent plus arriver à faire vivre les communautés, les collectivités, les institutions et les établissements dont ils ont la charge. Si l’on savait au moins à quoi sert l’effort exigé !

    Très joli de dire que la flexisécurité (!) revitalisera le marché du travail et redynamisera l’économie : vient un moment où les mots ne sont plus que des mots. Plus personne n’est content. Groupe après groupe, corps après corps, profesion après profession, tous se retournent contre un président et un gouvernement dont il est permis de se demander s’ils ont encore le souci des Français.

    Leur cote de popularité, paraît-il, remonte ; mais que signifie-t-elle ? Les évènements prennent peu à peu une allure tragique : pas seulement à cause des menaces du terrorisme, mais à cause d’un sentiment diffus d’insécurité générale que tout le monde éprouve, nationale et sociale, morale autant que matérielle. Que dire aux Français qui voient démanteler et brader, avec le consentement des plus hauts responsables, leurs plus beaux fleurons industriels, les uns après les autres, dont Alstom est l’exemple-type ? Et sacrifier leur agriculture à l’Europe et aux traités imposés de la mondialisation ? Et livrer leur commerce à un libre-échange aberrant ?

    L’Europe seule

    Macron, que peut-il ? Que fait-il ? Eh bien, c’est là toute la question ! Il suffit de bien l’écouter pour comprendre ? Il est, au fond, indifférent à la situation française actuelle ; à la vérité, il se considère comme au-dessus. Il s’active, certes, mais il resitue ses actions dans le plan grandiose qu’il a dans la tête et qui, pour lui, est le guide de sa réflexion et de sa vie. Il le dit clairement : les réformes qu’il entame pour la France, ne sont entreprises que pour satisfaire à des exigences futures, premières adaptations qu’il envisage progressivement pour mettre la France d’hier à l’heure de l’Europe de demain. Pas de l’Europe d’aujourd’hui ! De l’Europe de demain dont il a conscience d’être le promoteur attitré et dont il exerce en vertu d’un charisme supérieur la mission prophétique. Entendez-le proférer son oracle sur la Pnyx, devant le Parthénon ! Écoutez-le enseigner son docte savoir à la Sorbonne : il délivre en longues phrases qui se veulent lyriques, son message au nouveau peuple de l’Europe qu’il interpelle pour l’engager sur la voie sublime de l’avenir. Il sait ce qu’il faut à l’Europe ; il le propose ; il va même l’imposer. « La feuille de route », comme il dit, de la nouvelle Europe, celle qui doit la sortir des erreurs du passé récent pour retrouver l’élan des pères fondateurs, est déjà établie. Et par ses soins. Il possède la vision, la vraie, l’intelligente, celle à laquelle tous ne peuvent que se rallier.

    C’est une refondation, mais non bureaucratique et normative. « Ceux qui voudraient fantasmer une identité figée ne savent donc pas quel est le mythe né sur ces rives : celle d’une métamorphose constante… ». Voilà l’idée qui doit stimuler l’imagination ! Rien n’est pire que « le rétrécissement sur les frontières », « le recroquevillement ». L’Europe des chiffres et des techniques y avaient cédé, en quelque sorte.

    La souveraineté ne doit plus appartenir aux nations, aux États. C’est à l’Europe nouvelle d’assumer toute la souveraineté qu’il est nécessaire et moral d’arracher aux nationalismes, car le nationalisme est le mal absolu, principe de haine et de division. « Le repli national est un naufrage collectif » ; toute action limitée au cadre national n’est plus, de nos jours, qu’« une absurdité ». Qui ne saisit qu’une réforme institutionnelle s’impose dans la logique de cette conception ? « Il faudra inventer une gouvernance forte qui nous fera souverain, avec un budget de la zone euro, avec un véritable responsable exécutif de cette zone euro et un parlement de la zone euro devant lequel il devra rendre compte. » Et déjà, lance-t-il, « je veux défendre pour les prochaines élections européennes des listes transnationales » !

    Les peuples ne sauraient dire « non » ; sinon – et c’est ce qui est arrivé – les dirigeants sont obligés de manœuvrer dans l’hypocrisie. Pas de référendum donc, mais de la pédagogie : « Que partout où les dirigeants choisiront de suivre cette voie, et je le souhaite avec ardeur, dans chacun des États membres, nous puissions pendant six mois (le premier semestre 2018 !) organiser des consultations, des conventions démocratiques qui seront le temps durant lequel partout dans nos pays nos peuples discuteront de l’Europe dont ils veulent. ». Et ce sera, bien sûr, l’Europe de Macron ! N’est-ce pas génial ? Ce sera, dit-il, « la vraie démocratie », « la vraie souveraineté », car ses propositions ont toujours cette caractéristiques d’êtres « vraies ». Le reste est fausseté, mensonge, stupidité, incohérence. Les « il faut », les « on doit », les « je veux » rythment ses phrases, toutes impérieuses, qui déroulent son plan implacable et grandiose.

    Du mauvais Hugo

    Et, dans son discours à la Sorbonne, d’énumérer tous les domaines, en insistant sur le numérique, bien sûr, pour faire ultra-moderne, où cette Europe souveraine, enfin démocratique, s’imposera comme la grande puissance du futur. Merveille qui éclairera l’humanité tout entière et d’où rayonneront sur le monde les valeurs de l’Humanité, du Droit, de la Justice et de la Culture.

    Ah ! la culture, comme Macron en parle, quand il évoque cette Europe « plurilinguistique » – eh, oui ! – où tout jeune aura à cœur de parler au moins deux langues ! Lesquelles, au juste, direz-vous ? Le français ? Que bientôt le petit Français ne saura plus ? Vous n’y êtes pas : « Nous sommes, nous, Européens, les habitants de cette improbable Babel que la diversité des langues et des traditions ne cesse d’enrichir et d’enthousiasmer ! » Là, Macron fait plus fort que le vieil Hugo dans tous ses délires !

    Pour mener à bien ce projet immense, il jette à la volée des idées qui se traduiront, annonce-t-il, en autant de « chantiers ouverts », « d’autorités » instituées, « d’agences » créées, « d’assises » tenues, des trucs, encore des trucs, toujours des trucs ! L’Europe de la simplification ! Quoi !

    Comme citoyen d’Europe, lui qui se dit « jupitérien », il a cité, avec aplomb, Périclès « l’Olympien» et désigné le Parthénon comme le temple fondateur, oubliant que Périclès, aristocrate défenseur du peuple, n’était guidé que par la seule pensée de la grandeur d’Athènes qu’il mettait au-dessus de tout, et que le Parthénon était le temple de l’unique Athéna, la déesse protectrice de la cité. Rien de plus contraire à toutes ses billevesées. Au mieux, Macron n’est qu’un médiocre Isocrate, prêt à livrer au Thrace, au Barbare, la merveille unique de la civilisation française.

    En vérité, Macron n’est qu’un faux prophète : ses promesses de bonheur se tourneront en malheur !

  • La Nouvelle Revue de Presse

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    Le Petit Journal

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    La croix du Panthéon

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    L’affaire de la croix de Ploërmel, au dessus de la statue de Jean-Paul II, n’a pas fini de faire des vagues, parce qu’elle pose quelques questions élémentaires que les rigoureux partisans de la laïcité sont bien en peine d’esquiver. Sans doute, l’arrêt du Conseil d’État est conforme à une certaine logique, qui peut se réclamer formellement de la loi de séparation de 1905. Mais d’innombrables protestataires ont déjà objecté et continuent à objecter que des croix, il y en a partout dans l’espace public. Il y en a jusqu’au centre des plus humbles de nos hameaux. Faudrait-il donc toutes les éradiquer, comme cela se déroula d’ailleurs au moment de la révolution culturelle de l’an II, où l’on procéda à une radicale sécularisation de l’espace public. Cela se passait, il est vrai, en pleine Terreur, et cela anticipait la fameuse révolution culturelle chinoise qui voulut aussi arracher violemment l’ancien empire du Milieu à sa civilisation traditionnelle.

    On a fait remarquer aussi que le monument de Paris qui symbolise le plus la laïcité républicaine, le Panthéon, restait surmonté d’une croix. Le temple laïque n’a pu être totalement arraché à sa destination première d’église dédiée à sainte Geneviève, patronne de Paris. Mais c’est une histoire assez époustouflante. Dans le projet primitif, ce n’était pas une croix qui était prévue au sommet du dôme, mais une grande statue de Geneviève. Une première croix avait provisoirement remplacé la statue en projet. Mais avec la transformation de l’église en mausolée, une autre statue de neuf mètres de hauteur représentant une femme embouchant une trompette avait été installée, avant que, sous la Restauration, on y replace une croix en bronze doré.

    Mais il faut abréger. Je croyais que cette croix avait été retirée pour les obsèques de Victor Hugo en 1885, sur la foi du cher Philippe Muray. Mais c’est inexact, Muray a peut-être confondu avec la fin de l’usage liturgique de l’édifice. Que conclure de tout cela ? Peut-être que nous ne nous sommes toujours pas au bout de nos difficultés, pour ne pas associer une saine laïcité de l’État à la furie éradicatrice d’une mémoire, qui est beaucoup plus qu’une mémoire, et qui tient aux fibres les plus secrètes et les plus persistantes de notre être profond. 

    Leclerc.jpgGérard Leclerc

    France catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 novembre 2017

  • Algérie. Bouteflika vs Tebboune: guerre de tranchées au sommet de l'Etat

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    Rien ne va plus entre le président algérien, Abdelaziz Bouteflika et son Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier est sur la sellette et ses jours seraient comptés. Sa méthode et ses initiatives déplaisent en haut lieu. Décryptage.

    Les médias algériens font leurs choux gras du bras de fer entre le clan Bouteflika, le président Abdelaziz et son frère Saïd en tête, et le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier, nommé il y a à peine deux mois, a, semble-t-il, voulu imposer son style et une méthode de travail. Et a également entrepris des démarches "courageuses". Il a surtout envoyé des mises en garde aux entreprises d'Ali Haddad, puissant homme d'affaires, réputé proche de Saïd Bouteflika, le frère du président, et bénéficiant des largesses de l'Etat.

    En s'attaquant à Haddad, Tebboune a franchi une ligne rouge. Et c'est le président himself qui est intervenu pour calmer ses ardeurs. "Abdelziz Bouteflika serait, ainsi, agacé par les décisions d'Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l’Etat considère, selon le même canal, que les missions d'inspection qu’envoie le Premier ministre s'apparentent à des actions de harcèlement à l'encontre des entrepreneurs, donnant, donc, «une mauvaise image du pays à l’étranger", écrit le site algerie-focus.com.

    Même son de cloche pour tsa-algerie.com qui se fait l'écho, ce mardi 8 août, de la colère présidentielle contre le chef de l'Exécutif. "Le président Bouteflika est mécontent de l’action et de la méthode de son Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Et il vient de le faire savoir. Selon la chaîne Ennahar TV, le chef de l’État a adressé des instructions urgentes au gouvernement pour lui demander notamment de mettre fin à l’anarchie née des dernières initiatives prises par l’Exécutif, allusion faite aux mesures sur les importations."

    Selon le même média, Bouteflika a pris des mesures allant à l'encontre des décisions ordonnées par son Premier ministre. Une sorte de désaveu. Le président, qui a trop limité ses apparitions publiques, serait surtout agacé par la "publicité" faite autour des mesures prises par Abdelmadjid Tebboune.

    Pour freiner les ardeurs du Premier ministre "zélé", le clan Bouteflika a ainsi mis en branle sa machine médiatique. L’Expression, Ennahar et la chaîne ENTV ont adopté un ton dur à l'endroit de Tebboune. Aussi, les médias officiels, dont l'ENTV, n'ont-ils pas jugé utile de relayer la rencontre entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Edouard Philippe.

    Cependant, des observateurs avancent que le président étant malade et peu enclin à suivre ce qui se passe dans son pays, c'est son frère cadet, Saïd, qui serait derrière cette machine à broyer ses détracteurs. D'autant que l'homme a affiché clairement son ambition de succéder à son frère et de se présenter à la présidentielle prévue en 2019.

    Par Abdelkader El-Aine

  • Arènes sanglantes

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    Dans la patrie de sainte Quitterie à Aire-sur-Adour, les fêtes taurines accueillaient ses matadors : le Basque Ivan Fandiño, en compagnie de Juan Del Alamo et du Landais Thomas Dufau. Au cours d’une passe à la cape, Fandiño a glissé et a été encorné par le toro qu’il affrontait. Transporté en urgence à l’hôpital de Mont-de-Marsan, le torero âgé de 36 ans, n’a pu survivre à ses blessures et est décédé le samedi 17 juin.

    Connu pour son courage, il avait débuté sa carrière en 2005, dans les arènes de Bilbao, sous le parrainage d’El Juli. Cette « alternative » avait été confirmée en 2009 à Madrid avec Antonio Ferreira comme parrain et Morenito de Aranda comme témoin.

    Le 23 juin, sur une station de radio du service public, cet accident mortel a réjoui un pseudo-humoriste qui a poussé la chansonnette en se moquant de la victime avec des termes retenus comme appartenant au répertoire de la chanson festive dont on appréciera la vulgarité vipérine : « Tu t’es bien fait encorné, fallait pas faire le kéké » « gicle, gicle tes boyaux », « le sang en gaspacho », « brochette espagnola », « petites couilles en tapas »… On en passe et des meilleures…

    Au cours de la corrida du 15 août à Bayonne, un jeune homme s’est lancé dans l’arène et a soulevé son tee-shirt dévoilant un énorme tatouage sur son dos dont le message était destiné au président de la République afin qu’il supprime les corridas. Il a été ceinturé puis évacué vigoureusement par les peones et conduit manu militari dans les locaux de la Police. Ne partageant en aucune façon les convictions et l’action de ce jeune homme à l’encontre de l’art taurin, je ne peux toutefois que reconnaître du courage dans sa détermination et son geste.

    On peut estimer ses adversaires mais pas un clown radiophonique qui ne prend aucun risque et mériterait la prison pour médiocrité

     

    Bruno Stéphane-Chambon

    Chroniqueur théâtre

  • Livre : notre sélection

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    Connaître l’Islam

    C’est un traité simple et profond : l’Islam pour tous ceux qui veulent en parler, mais ne le connaissent pas vraiment. Il est devenu difficile de tenir sur l’Islam un discours clair et conforme à la réalité. Le conformisme ambiant, la peur d’être accusé de racisme ou d’islamophobie, concept forgé précisément afin d’en interdire toute critique et analyse, une vision erronée de la tolérance, une ignorance abyssale ont contribué, ces dernières décennies, tandis que l’implantation musulmane s’accroissait, à en présenter une image apaisée, « en phase avec la laïcité et la modernité », mais fausse. L’actualité ne cesse d’ailleurs de rappeler combien le discours officiel sur la question est mensonger et absurde, ce qui suscite, chez un nombre croissant de Français, interrogations et angoisses.

    C’est à ces gens ignorants, désinformés, inquiets, à raison, que s’adresse ce nouveau livre d’Annie Laurent, spécialiste incontestée du Proche-Orient et des rapports difficiles entre musulmans et chrétiens.

    À l’origine, il y a les Petites feuilles vertes publiées par l’association Clarifier, qui présentent, de manière synthétique et accessible mais très sérieuse et complète, l’histoire de l’Islam, ses courants, sa pensée, ses croyances, ses divisions internes, son droit, sa conception de la place de la femme dans la société, ses ambitions de domination mondiale, son recours à la violence institutionalisée, l’idée qu’il se fait de ses rapports avec les autres religions.

    Dans ces dossiers, enfin regroupés et mis à la portée de tous, Annie Laurent n’emploie pas la langue de bois. Jamais elle ne prétendra, comme il est de bon ton de le dire, que l’Islam est une « religion de paix, de tolérance et d’amour ». Elle sait qu’entretenir de tels mensonges désarme des populations d’accueil, rendues déjà vulnérables par la déchristianisation ambiante, le relativisme, la perte du sentiment national, et empêche l’assimilation des arrivants.

    Dire la vérité est une nécessité vitale, une question de survie pour nos nations. Cela ne signifie pas manquer à la charité envers les musulmans, au demeurant souvent les premières victimes d’une croyance qui a refusé, une fois pour toutes, d’évoluer ou se réformer.

    Cette prise de conscience nécessaire et urgente s’accompagne d’un appel vibrant à aimer, même s’ils se donnent parfois beaucoup de mal pour ne pas l’être, les disciples de Mahomet, c’est-à-dire à leur offrir les moyens de découvrir le Christ et son amour. C’est à l’Église, aux évêques, au clergé, tout aussi prisonniers de leurs idées fausses que le sont journalistes et politiciens, que s’adresse Annie Laurent, pas dupe d’un « dialogue interreligieux » à sens unique, dans un remarquable développement consacré aux erreurs et naïvetés trop répandues parmi les catholiques au sujet des prétendues convergences entre les monothéismes.

    Ce n’est qu’en apprenant à connaître vraiment l’Islam qu’il sera possible d’assurer notre avenir. Lire Annie Laurent est un excellent moyen de le faire.

    L’Islam, Annie Laurent, Editions Artège, 285 p., 19,90 €

    Anne Bernet

    Historienne et journaliste

     

     

    Sévilla.jpgLes appréciations de Jean Sévilla

    Consacré à islam — conçu à la fois comme religion, civilisation et donnée politique et sociale — et portant un sous-titre qui annonce son objet Pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), le livre d'Annie Laurent, spécialiste du Proche-Orient, des chrétiens d'Orient et de leurs relations avec les musulmans, est un chef-d'oeuvre de pédagogie.

    Du Coran aux différentes familles de cette confession (sunnisme, chiisme, alaouitisme...), du djihad à la conception islamique de l'Etat, du statut de la femme en islam aux rapports des musulmans avec les autres religions, l'auteur décrypte tout dans un langage très clair.

    Un guide très sûr pour aborder un sujet brûlant en mariant lucidité sur la réalité et respect pour les personnes.

  • La France et le bourbier libanais

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    Emmanuel Macron a changé de ton au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien, qu’il souhaite désormais renégocier, à l’instar de Donald Trump. Le Président français veut maintenant y inclure une négociation sur l’activité balistique de l’Iran qui jusqu’alors était exclu de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), également connu sous l’acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action). Si le président français a réaffirmé son souhait de voir le JCPOA «préservé», il a pour la première fois envisagé de le compléter «avec deux piliers».

    Les deux piliers iraniens de Macron

    A l’instar du président américain, Emmanuel Macron a annoncé comme « premier pilier » qu’il voulait ajouter à l’accord «une négociation sur l’activité balistique de l’Iran, avec des sanctions si besoin». Une disposition qui n’existait pas jusque-là puisque le JCPOA n’interdit pas les activités balistiques de l’Iran, demandant simplement à Téhéran de ne pas mener d’activités pour développer des missiles conçus pour porter des têtes nucléaires, ce à quoi Téhéran s’est toujours conformé, comme l’a vérifié l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à huit reprises.

    Le second pilier évoqué est plus flou mais marque une prise de position forte dans le conflit qui oppose Riyad et Téhéran, le président français ayant fait part de son souhait «d’encadrer l’hégémonie iranienne dans toute la région». C’est un gage apporté à l’Arabie saoudite et qui apparaît comme le triste résultat d’un marchandage secret pour pouvoir sauver et extrader Hariri, le grand ami de la France et logeur de Chirac à Paris.

    En Arabie Saoudite, il y aurait donc bien eu négociation sur fond de prise d’otage diplomatique. Le président français a bien marchandé avec le nouvel homme fort du pays, le prince héritier Mohammed ben Salmane, l’extradition de Hariri à Paris puisqu’avant cette visite impromptue, début novembre, Macron déclarait haut et fort qu’il ne voulait pas qu’on révise le JCPOA. On dit d’ailleurs qu’à son initiative, Macron s’était entretenu avec Vladimir Poutine par téléphone pour discuter du sujet et que les deux chefs d’Etat étaient tombés d’accord sur ce point. Le Kremlin avait publié à cet effet un communiqué de presse dans lequel il notait que les deux dirigeants s’étaient prononcés «pour la réalisation stricte du Plan global d’action conjoint sur le programme nucléaire iranien», soulignant «le caractère inadmissible d’une révision unilatérale de cet accord extrêmement important». Ce qui surprend c’est que le revirement de la position française sur la question iranienne s’est déroulé en quelques jours.

    Or rappelons que la démission du Premier ministre libanais a été faite depuis Riyad où il n’était apparemment plus totalement libre de ses mouvements, ce qui confirmerait bien les spéculations d’une mission des Saoud qui l’aurait contraint à prendre cette décision. L’Arabie saoudite avait ensuite immédiatement annoncé que le Liban lui avait déclaré la guerre en raison de ce qu’elle considère comme des agressions commises dans le royaume par le Hezbollah libanais – soutenu par l’Iran – et avait demandé à ses ressortissants à Beyrouth de quitter au plus vite le pays. Les événements comme à chaque fois qu’on fait bouger des pions aux échecs se sont donc déroulés rapidement et il s’agissait pour le camp israélo-américano-saoudien de faire bouger les choses après la victoire russe en Syrie.

    De fait, la volonté nouvelle de la diplomatie française de négocier le programme balistique iranien a été accueillie froidement par Téhéran qui y a apporté une fin de non-recevoir sans équivoque. Un conseiller du numéro un iranien s’en est pris directement à la France, le 18 novembre, affirmant que le programme balistique de son pays ne regardait pas le président Emmanuel Macron (déclaration d’Ali Akbar Velayati, porte-parole de la diplomatie iranienne à la télévision d’État). Le 17 novembre, l’Iran avait déjà critiqué la France après les déclarations du chef de sa diplomatie, Jean-Yves Le Drian qui avait prêté à Téhéran des «tentations hégémoniques» au Moyen-Orient. Le porte-parole de la diplomatie iranienne avait affirmé que la «partialité» de la France était en train d’aggraver les crises régionales.

    Israël a prévenu qu’elle n’hésitera pas à agir seul contre Téhéran (discours prononcé par visioconférence devant l’assemblée générale de la Fédération juive d’Amérique du Nord à Los Angeles le 14 novembre), évoquant la possibilité d’une action militaire israélienne unilatérale contre l’Iran. Or, il est clair que dans une telle action, Israël demandera le soutien d’autres Etats pour contrer les intentions supposées de l’Iran. On comprend ainsi que malgré les efforts américains et russes pour instaurer un cessez-le-feu en Syrie (communiqué conjoint du 11 novembre), Israël veut la guerre et cherche à continuer son action sur le territoire syrien, notamment au sud du pays où d’ailleurs, elle mène sans répit des opérations aériennes (une centaine de frappes) en violation du droit international. La France devra peser ses décisions dans la région car toutes ses déclarations l’engageront à terme : la chute de Daesh ne marque pas  la fin du conflit dans la région et la reprise de combats au Liban pourrait être imminente.

    Dans ce jeu controversé (Etats-Unis, Israël, Arabie Saoudite, France), la Turquie, membre des Frères Musulmans s’engage  à soutenir le Qatar, pays phare des Frères Musulmans. Pendant que Donald Trump et Emmanuel Macron visitaient Ryad, Erdogan était  au Qatar (deuxième visite officielle du président turc depuis le début des tensions entre Ryad et Doha). Le dictateur turc Erdogan a promis au Qatar qu’Ankara continuerait à apporter une aide militaire à ce pays. Il a aussi indiqué que le secteur privé turc était prêt à aider Doha dans les projets en construction dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du monde 2022 qu’organise le Qatar (cette coupe aura-t-elle d’ailleurs vraiment lieue ?). Cette visite ottomane souligne le soutien continu de la Turquie à l’État du Qatar dans tous les domaines mais tout spécialement industriel et militaire.

    Quelle est donc la position de la France face au Qatar et surtout à la Turquie ? En se positionnant comme elle le fait , n’ouvre-t-elle pas aussi sur son propre territoire, en raison de la diaspora turque, un nouveau front civil ?

    Michel Lhomme ♦
    Philosophe, politologue