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le pays réel - Page 22

  • Vive le voile islamique

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    L’institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (celle où notre Sibeth a eu son brevet) avait exclu 22 élèves qui refusaient d’enlever leur voile islamique, alors que le règlement intérieur interdit ce couvre-chef.

    Les 22 élèves ont été réintégrées hier, sur ordre de François.

    Heureusement qu’il y a le pape pour garantir la propagande islamique dans les écoles catholiques.

    Pour sauver la face, on dit que les filles ne portent plus un « voile islamique », mais un « foulard scolaire »…

    Ben oui, l’hypocrisie jésuite en prime.

     

    Au départ, les sœurs de l’institution sainte Jeanne d’arc avaient juré croix de bois croix de fer qu’elles iraient jusqu’au bout pour faire appliquer le règlement intérieur interdisant le port du voile au sein de leur établissement. a l’arrivée, et au terme d’un bras de fer épique, elles ont accepté d’intégrer au sein de leur établissement scolaire les 22 élèves qui refusaient de se soumettre au nouveau règlement intérieur.
    Et si malgré l’implication de l’archevêque de Dakar et celle du directeur national de l’enseignement privé catholique, les Soeurs de la congrégation de Saint-Joseph de Cluny étaient restées de marbre, mercredi, à l’issue d’une réunion tenue jusque tard au ministère de l’Education, elles ont finalement accepté de mettre un peu d’eau dans leur vin. Les élèves « exclues » seront de nouveau ad- mises à l’école mais elles porteront des foulards fournis par l’administration de l’école et conformes aux uniformes réglementaires.

    Si ce compromis a pu être obtenu, c’est grâce à l’implication du Vatican. En clair, «Le témoin » est en mesure de vous révéler que c’est le Pape François qui a actionné son nonce apostolique, Monseigneur Michael W. Banach, auprès des Sœurs de sainte Jeanne d’arc pour les pousser à abdiquer. Du moins, à faire preuve d’un peu de souplesse dans cette affaire. Ce dans le sens de sauvegarder la paix et la cohésion sociale entre chrétiens et musulmans, des valeurs qui ont toujours fait la force de notre pays.

    Pour preuve, c’est en pleines négociations où l’Abbé Georges Guirane Diouf, Directeur national de l’Enseignement privé catholique (Dinec) campait sur sa position avant que l’ambassadeur du Vatican à Dakar, son Excellence Monseigneur Michael W. Banach n'intervienne au nom du Pape pour sonner la fin de la récréation voilée.

    C’est avant-hier, dans la nuit de mercredi à jeudi, vers les coups de 1 heure du matin et alors que les deux parties étaient en pleines discussions dans le bureau du ministre Mamadou Talla à Diamniadio, qu’un compromis a été finalement trouvé. Et si une issue heureuse a pu être trouvée à cette affaire qui était en train de prendre des proportions dangereuses, on le doit à la responsabilité du Vatican qui a fini par tordre la main aux Sœurs de Sainte Jeanne d’ Arc pour qu’elles acceptent le consensus proposé par le ministre de l’Education nationale et tendant à l’intégration immédiate des vingt-deux (22) filles voilées en classe.

    Contacté par « le témoin », un responsable de Sainte Jeanne d’Arc ayant participé aux négociations de mercredi explique que la hiérarchie religieuse est le pilier fondamental de l’Eglise catholique incarnée par le Pape qui en est le chef spirituel et politique. « Les Sœurs de Sainte Jeanne d’Arc ne pouvaient pas ne pas se plier à la demande du Vatican dans le but de préserver la paix sociale », reconnaît notre interlocuteur la mort dans l’âme tout en précisant que les élèves en question seront autorisées à porter des « foulards scolaires » et non des voiles islamiques. « Allez voir le communiqué du ministère de l’Education, vous ne verrez jamais le mot « voile », mais plutôt « foulard ». Et tant mieux s’il s’agit d’un foulard de paix et de concorde pour les deux parties » se félicite notre interlocuteur, administrateur à l’Institution de Sainte Jeanne d’Arc. Autant dire que la guerre des voiles n’aura pas lieu finalement

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  • Projet de loi bioéthique : pourquoi les évêques s'y opposent

     

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    C’est une opposition claire et argumentée contre le projet de loi bioéthique qu’a affirmée la hiérarchie catholique à une semaine de l'examen du texte à l’Assemblée nationale et à moins d’un mois de la manifestation du 6 octobre. La parution, lundi 16 septembre, du livre « Bioéthique, quel monde voulons-nous ? » (Bayard-Les Éditions du Cerf-Mame) dont la rédaction a été dirigée par Mgr Pierre d’Ornellas, a été suivie d’une soirée destinée à expliquer les positions de la Conférence des évêques de France (CEF) au Collège des Bernardins. Le nouveau président de la CEF, Mgr Eric de Moulins Beaufort, archevêque de Reims, a résumé en introduction et en conclusion de cette soirée, les raisons pour lesquelles les évêques prennent position clairement contre l’actuel projet de loi, étant entendu que ce n’est pas l’Eglise qui organise la manifestation (la position officielle de l’épiscopat reste un appel aux fidèles « à se manifester » - selon la formule employée naguère par le cardinal Vingt-Trois-, Mgr de Moulins Beaufort ayant pour sa part « tendance à dire qu’il est de leur devoir de manifester », nuance qui fait débat entre catholiques).

    Les circonstances de cette prise de position : ni les avis très majoritairement exprimés lors des Etats généraux de la bioéthique, ni les arguments développés depuis des mois par les évêques et de nombreux experts pour s’opposer à ce projet de loi ne semblent avoir eu le moindre effet sur les parlementaires qui les ont auditionnés : «[Ils] restent aveugles aux enjeux de ce qu’ils vont décider parce qu’ils sont fascinés par les promesses des techniques médicales et les techniques juridiques » a déclaré en introduction Mgr de Moulins Beaufort. Clin d’œil de l’Histoire : on notera que cette soirée se déroulait aux Bernardins, le lieu où le président de la République avait demandé aux catholiques de s'investir dans la chose publique en avril 2018.

    Les arguments des évêques :  

    - La création d’un « droit à l’enfant » : la souffrance des personnes seules ou homosexuelles de ne pouvoir enfanter est indéniable. Mais en créant un droit à l’enfant, notre société se trompe : on ne résout pas « les souffrances des uns et des autres par des techniques médicales et juridiques » hors-sol, qui « transforment la médecine faite pour soigner et guérir si possible en réponse aux demandes et aux frustrations ».

    - La « manipulation médicale » et les « bricolages juridiques » de la « PMA pour toutes » : « La médecine soignante deviendrait une médecine prestataire de service » pour répondre au désir d’enfant. Mais « la beauté de l’amour d’un parent pour son ou ses enfants ne suffit absolument pas à justifier que l’on livre la procréation à la manipulation médicale et la filiation aux bricolages ».

    - La privation de père pour les enfants nés d’une telle PMA : cela ne signifie pas qu’ils seront tous « fatalement malheureux », car « l’être humain a une formidable capacité à s’ouvrir des chemins de bonheur ». Mais beaucoup seront en quête de la filiation dont ils auront été coupés délibérément.

    L’atteinte à la filiation : le projet de loi prévoit une réforme de la filiation et de l'accès aux origines afin de permettre à ceux et celles qui le voudront de pouvoir connaître leur géniteur. C’est avouer que ces enfants seront en quête de leur père, c’est-à-dire de celui « dont ils descendent non pas seulement biologiquement mais aussi spirituellement ». En effet, les parents ne transmettent pas seulement des gènes mais aussi une histoire ; ils inscrivent leur enfant dans une lignée humaine.

    - Une marchandisation et une judiciarisation inextricable : « L’ouverture qui se dessine d’un marché des ovocytes prépare l’existence de géniteurs aux descendants innombrables. Les spécialistes du droit de la filiation peuvent se faire des cheveux blancs et certains avocats ne manquent pas de se préparer à des profits intéressants. »

    - « La PMA pour toutes » conduira à la GPA (gestation pour autrui). Bien que la plupart des partisans de la « PMA pour toutes » affirment que jamais notre pays n’acceptera la GPA, les mêmes arguments utilisés aujourd’hui pour instaurer la PMA pour toutes les femmes « serviront inéluctablement bientôt pour la GPA » puisque notre collectivité « s’est mise dans le piège qui consiste à répondre aux souffrances et aux frustrations par des techniques médicales et juridiques ».

    - L’eugénisme gravit une nouvelle marche avec ce projet de loi, a averti l’archevêque de Paris, Mgr Aupetit, ancien médecin. L’élargissement de la PMA entraîne mécaniquement celui du diagnostic prénatal ou pré-implantatoire. Comment résister à la tentation de choisir « les gamètes à partir desquels sera conçu l’enfant pour lequel ils ou elles auront pris un contrat et émis une déclaration préalable » ? Parallèlement, on se prépare aussi à sacrifier des embryons pour pouvoir produire des médicaments. Comme à chaque révision des lois bioéthiques, on assiste à une nouvelle fuite en avant : ne sachant plus accepter les limites de la condition humaine, la société constitue sans cesse des droits nouveaux à exiger, tandis que faute d’avoir donné un statut à l’embryon humain, la recherche n’hésite pas à l’utiliser comme un matériau et à le détruire.

    En conclusion : vers le transhumanisme. Si l’Eglise catholique plaide pour « que la raison l’emporte sur le désir », elle n’entend pas pour autant se laisser enfermer dans un « non » alors qu’elle est « avant tout un oui » à la bonté et à la beauté de l’union conjugale ouverte à la vie, oui aussi à la science lancée à la découverte du cosmos comme de notre corps. Mais c’est précisément ce « oui » fondamental qui l’oblige « à avertir l’humanité des pistes dangereuses, dépourvues de sens, où elle s’engage. » En effet, a souligné pour sa part Mgr d’Ornellas, en présentant sur RCF le livre qu’il a dirigé : « Ce projet de loi touche notre avenir. Il touche même quelque chose qui risquerait d’entacher l’intégrité de l’espèce humaine. Par certains côtés, on pourrait dire que le projet de loi flirte avec le transhumanisme. » Or, a-t-il averti aux Bernardins, « flirter avec le transhumanisme n'augure pas d'un monde plus fraternel ».

    Philippe Oswald

  • Les propos de Sibeth Ndiaye sur le kebab sont une atteinte à la sécurité culturelle des Français et les accusations contre Morano une atteinte à leur liberté

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    Certes Sibeth Ndaye n’en est pas sa première bourde. On se souvient que la porte-parole du gouvernement, du temps où elle était celle de l’Élysée avait assumé publiquement de mentir pour protéger le président. Mais cette fois l’affaire est infiniment plus grave : dans le cadre de la polémique de Rugy, la Sibeth a considéré très intelligent de déclarer que les Français ne mangeaient pas de homard, puisqu’ils consommaient majoritairement du kebab….

    Outre l’information mensongère, il n’était pas gratuit d’évoquer une viande d’origine maghrébine et non une blanquette ou une quiche lorraine. Dans un contexte d’insécurité culturelle chronique dont l’actualité de crise était incarnée par des manifestations de rue d’Algériens pas très urbains, leurs drapeaux à la main, la déclaration était criminelle. De sottise ou de provocation, on ne sait, les deux au demeurant faisant l’impair.

    C’est donc dans ce contexte délétère, que Nadine Morano avec le franc parler français qu’on lui connaît disait son fait à Sibeth et, pour faire bonne mesure, critiquait ses tenues vestimentaires dont elle a le secret. Il n’en fallait pas plus pour que le ban et l’arrière ban de la macronie taxe la députée lorraine de raciste. Monsieur Le Gendre ouvrait le bal et Monsieur Castaner fermait le ban. Détail assez comique, puisque le ministre de l’intérieur ordinairement assez inconsistant, avait le verbe haut envers Morano mais beaucoup plus bas envers les délinquants puisqu’il avait trouvé le moyen de considérer que les émeutes d’Algériens violents « étaient une insulte contre l’Algérie ». Moi qui pensais sottement qu’il s’agissait plutôt d’une injure contre la France.

    Sur le fond de la polémique, on laissera la parole au facétieux mais spirituel député Joachim Son-Forget puni en son temps par le macronisme intolérant pour avoir commis un crime de lèse-majesté contre l’islamo-gauchiste maquillée en Insoumise Benbassa : « je résume : là je suis déclaré indigne de la fonction de député mais ça passe car un homme asiatique on peut bien se foutre de sa gueule, mais quand on est noir ou arabe, de surcroît une femme, on est intouchable car forcément de bon goût et d’une intelligence extrême. » J’avoue pourtant, au risque de poursuites, que les intelligences extrêmes de Benbassa ou de Ndiaye ne m’avaient pas frappé jusque- là violemment.

    Quoiqu’il en soit, et ayant l’honneur d’être l’avocat de Nadine Morano qui m’a chargé de diligenter les poursuites appropriées contre cette intolérance macronique désormais chronique , je montrerai qu’il est encore des Français qui, malgré le terrorisme intellectuel et le chantage stupide au racisme refusent de se taire. Pour demeurer français.

     © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

  • “Tous des cons Alexandre” : quand l'Élysée soutenait Benalla

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    Le lundi 29 juillet, Le Monde a dévoilé certains des messages contenus dans le téléphone perdu d'Alexandre Benalla. L'appareil, retrouvé par les enquêteurs, témoigne du soutien de l'Élysée à son ancien collaborateur.

    Un an après les révélations concernant les faits de la place de la Contrescarpe, Le Monde a publié deux articles concernant Alexandre Benalla. L'un concerne des règlements suspects dans les comptes de campagne d'Emmanuel Macron lorsque celui-ci était alors candidat à l'élection présidentielle. L'autre porte sur les messages échangés entre le désormais ex-collaborateur de l'Élysée et le palais présidentiel, et ce après les faits du 1er mai 2018.

    « L'assertion de M. Benalla est fausse »

    Lors de sa première garde à vue, le 21 juillet 2018, Alexandre Benalla n'a en sa possession que son téléphone professionnel. « Je l’ai perdu (…). Je ne l’ai plus (…). Je ne souhaite pas donner d’éléments sur ce téléphone », dit-il alors de son téléphone personnel. Il affirme, le 5 octobre, que les données de cet appareil sont « sur une clé USB ». Puis, le 19 février 2019, il affirme que cette dernière « s’était perdue dans [ses] déménagements successifs ».

    Mais les enquêteurs ont pu « retrouver la trace » du téléphone personnel, « aidés par le témoignage d’[Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée] et les réquisitions adressées par les juges à l’opérateur téléphonique », écrit Le Monde. Le 22 juillet, après la première garde à vue d'Alexandre Benalla, l'appareil est de nouveau actif à 22h01 et entre en correspondance avec le chef de cabinet de Brigitte Macron, Pierre-Olivier Costa. Les policiers en concluent que « l'assertion de M. Benalla, le 21 juillet 2018 : ‘Cet appareil, je l’ai perdu’, est fausse ».

    « Tous des cons Alexandre »

    Dans le téléphone, apparaissent plusieurs messages de soutien du palais présidentiel. L'un d'eux, supprimé puis récupéré, est émis par « Jean-Luc Minet, le commandant militaire en second de la présidence de la République, au lendemain des incidents du 1er-Mai », précise le journal. « Tous des cons Alexandre sois zen et fort c’est le patron qui décide et à 30 000 kilomètres il ne décide rien te concernant », écrit Jean-Luc Minet, alors qu'Emmanuel Macron est en voyage officiel en Australie. Réponse d'Alexandre Benalla : « Merci pour ton soutien ».

    Avec le même appareil, l'ex-chargé de mission à l’Élysée écrit à Vincent Crase, le 4 mai : « Profil bas ça va se calmer. Dans un mois on n’en parle plus… ». Le 18 juillet, il prévient Richard Lizurey, le directeur général de la gendarmerie nationale : « Bonjour Richard, je tiens à t’informer qu’un article va sortir dans Le Monde sur le 1er-Mai. Amitiés. Alexandre. » Le général répond : « Bjr Alexandre. Comme quoi les journalistes sont bien informés par nos amis… Amitié. Richard. » L'échange se poursuit, et Alexandre Benalla dit ce qu'il pense des informations publiées par le quotidien : « Le Monde, ça traduit un certain état d’esprit… ». Son interlocuteur acquiesce : « Oui exactement ».

  • Le roi du Maroc célèbre le 20ème anniversaire de son intronisation

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    A l'occasion de la fête du trône, Henri Bec, conseiller départemental, était l'invité de son excellence M. Sidi Abdelfattah EL KADIRI, consul général du Maroc à Montpellier.

     

    Le Maroc apporte la démonstration des bienfaits d’un régime politique assuré de l’indépendance et de la durée. Alors que nous assistons chez nous à des luttes stériles pour la conquête du pouvoir entre des postulants uniquement préoccupés de leur propre intérêt, source de démagogie malhonnête et, constatons-le, d’une centralisation desséchée, nous avons le modèle d’une institution au seul service de ses nationaux qui n’exclue pas, bien au contraire, une décentralisation bienfaisante. Il faut aussi admirer, et pourquoi pas envier, la symbiose qui se crée entre un peuple et le régime à l’origine de sa fondation. Une réflexion qu’il ne serait pas inutile d’approfondir…

     

    Dans son discours commémoratif du 20e anniversaire de son intronisation, le Roi Mohammed VI bouscule les codes en pointant les limites sociales du modèle de développement actuel, et annonce une nouvelle génération de réformes à la faveur d’un Maroc résolument tourné vers l’avenir. Décryptage.

    «Nous avons réussi à bâtir le Maroc moderne». Ce constat établi par le Roi Mohammed VI, dans son discours commémoratif du 20e anniversaire de son intronisation, tire son fondement des chantiers stratégiques réalisés durant les deux premières décennies du règne du souverain. Autoroutes, grands ports, révolution ferroviaire, mise à niveau des périmètres urbains… Autant de chantiers structurants qu’il n’est pas besoin de décliner à nouveau ici tellement ils sont nombreux et tout aussi prometteurs les uns que les autres. 

    Or voilà, l’entreprise d’édification de ce Maroc moderne appelé des voeux et des hautes luttes du roi et de son peuple butait, parfois, sur des dysfonctionnements, en sorte que le modèle de développement montre actuellement ses limites. «Il est vrai que nous n’avons, parfois, pas pu réaliser ce à quoi on aspirait», concède le souverain, d’un ton réaliste. «Le progrès n’a pas touché tous les Marocains», note le Souverain en confiant même «souffrir personnellement du fait que ce progrès n’ait pas touché l’ensemble des Marocains».

    Soit, le mieux étant l’ennemi du bien, pour reprendre une expression consacrée, «Nous demeurons fortement déterminés à réparer les dysfonctionnements», a assuré le souverain qui a toujours été à l’écoute de ses citoyens, et qui veut toujours faire plus en dépit d’un bilan déjà assez positif.

    Joignant ainsi l’acte à la parole, le souverain décline une nouvelle vision et fixe à l’actuel Exécutif un échéancier (à la rentrée prochaine) pour l’élaboration d’une nouvelle génération de réformes, qui ne s’inscrirait pas sur le mode de la rupture avec le passé, mais qui sera essentiellement tournée vers l’avenir. Dit autrement, le Roi appelle à capitaliser sur les acquis et à injecter un nouveau souffle à la dynamique de progrès déjà mise en place, de manière à renouveler les postes de responsabilités sur la base des compétences et des qualifications.

    A la faveur de cette nouvelle dynamique, le Roi annonce la mise en place d’une commission ad hoc dont la mission sera d'identifier les dysfonctionnements affectant la marche inexorable du royaume vers le progrès, dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, l’éducation et l’investissement. 

    Vision pour un décollage tout azimut

    En appelant à la poursuite des efforts pour réparer les dysfonctionnements et améliorer le service public, le Roi décline une nouvelle vision pour un décollage tout azimut  destiné à arrimer le royaume à la locomotive des pays avancés. Cette nouvelle vision passe, selon le souverain, par la nécessaire réhabilitation de la confiance du citoyen dans les institutions publiques; l’ouverture sur les expériences internationales réussies; le changement des mentalités chez certains «responsables» malheureusement plus portés sur la défense de leurs intérêts personnels étriqués que sur celle des intérêts de la Nation; l’avènement d’une nouvelle génération de responsables pétris d’audace, d’innovation et d’efficacité…

    L’objectif escompté pour cette nouvelle ère annoncée par le souverain, est la réalisation d'une plus grande justice sociale, l’avènement de ce nouveau Maroc qu’on aimerait tant voir émerger, ce Maroc confiant dans ses propres compétences, corrélant les vertus du travail, de la responsabilité… En somme, le souverain appelle à réunir toutes les conditions nécessaires pour réussir cette nouvelle étape cruciale dans la voie du progrès et de la justice sociale. 

    Par M'Hamed Hamrouch

    Le 360

  • Alain Minc rachète L’Humanité au Parti communiste

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    L’inoxydable Alain Minc, confident de tous les présidents, réputé proche du couple Macron, chantre du libéralisme pur et parfait, lance une OPA surprise sur L’Humanité et en devient ce premier avril 2019 le directeur de publication.

    Un montage financier éclair

    Tout a commencé en février 2019 par la société des Amis de l’Humanité où Minc disposait de complicités cachées. Un apport de 5M€ d’argent frais et en cash via Genève a permis d’amorcer la pompe et d’obtenir une majorité chez les Amis du journal, une structure disposant d’une partie du capital. Les autres sociétés de soutien, celle des Lecteurs de L’Humanité, des Personnels, des Diffuseurs, ont suivi. Il ne resterait qu’un bloc d’environ 20% des actions de la société (qui est sous forme d’entreprise solidaire de presse) hostiles à l’opération.

    Le journal qui a reçu plus de trente millions d’euros de subventions entre 2009 et 2017 s’est vu proposer, outre les 5M€ sus mentionnés, une ligne de crédit de 50M€ garantie par une des sociétés liées à Alain Minc, le nom de la société garante n’est pas encore connue mais on parle d’une poids lourd du secteur bancaire.

    Des signatures de poids

    L’ancien directeur Patrick Le Hyaric cède sa place mais garde la rubrique « Bretagne mon beau souci ». BHL prend la direction de la politique étrangère avec le soutien du CRIF qui disposera d’une tribune permanente. Karl Lagerfeld avait été pressenti pour la partie mode, il sera remplacé par Inès de la Fressange, la compagne de Denis Olivennes. Même si rien n’est encore signé on parle d’Olivier Poivre d’Arvor pour la critique de la télévision et de Bernard Pivot pour la littérature. Et d’un célèbre footballeur argentin Lionel M…. (chut) pour la rubrique sports.

    Cette intrusion d’Alain Minc dans le journal du parti communiste interroge. Quelles sont ses intentions ? On murmure que cette prise de contrôle préparerait une résurrection du Parti communiste en France, voire une possible alliance des néo-communistes avec les libéraux regroupés autour d’Emmanuel Macron dans une partie de l’Europe. Une affaire à suivre de près au plan national comme international.

  • "Le procès de Simon de Monfort" - Rétrospective

    Le procès de Simon de Montfort-2.jpgIl y a 10 ans, le 23 juillet 2009, des avocats et magistrats du Tribunal de grande instance de Béziers interprétaient en l'église de la Madeleine, devant une salle comble, une pièce écrite et mise en scène par l'historien biterrois Robert Cavalié, "Le procès de Simon de Monfort", à l'occasion du 800ème anniversaire des événements liés à la Croisade contre les Albigeois.

    Pièce originale qui traitait, non pas du sac de Béziers en 1209, dont on connait un des moments tragiques situé précisément à l'église de la Madeleine, mais des usurpations de terres commises par Simon de Monfort, pour les juristes un procès civil et non pénal.

    Quelques jours auparavant le journal "L'Hérault de l'économie et des affaires" avait demandé à Henri Bec, qui pour l'occasion tenait le rôle du Procureur du Roi, une note sur cette partie de l'histoire de France qui a si profondément marqué notre Midi.

    C'est ce texte que nous reproduisons.

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  • Algérie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »

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    Lugan1.jpgCette phrase d’Etienne de la Boétie résume la relation franco-algérienne. A chaque fois qu’il est en difficulté, le « Système » algérien sort en effet le joker-martingale de l’accusation de la France, sachant qu’il sera immédiatement relayé par les héritiers des « porteurs de valises », ethno-masochistes buvant goulûment  au calice de la repentance et de la contrition.

    Le 15 juillet dernier, montrant en cela qu’il n’est pas encore mentalement décolonisé, Mohand Ouamar Bennelhadj, membre essentiel du « Système » algérien puisqu’il est le secrétaire général par intérim de l’ « Organisation nationale des moudjahidines », les « anciens combattants », a ainsi appelé le parlement algérien à voter une loi criminalisant la colonisation française. Il a en outre demandé que cette loi ouvre la voie à des « compensations », osant écrire que les Français ont « génocidé » les Algériens et que, après avoir pillé le pays, ils « n’ont laissé ici que des broutilles, des choses sans valeur».

    Ces accusations ne relèvent pas de l’anecdote. Ce n’est pas de sa propre initiative que ce pâle apparatchik dont l’association constitue le pivot du « Système » et dévore 6% du budget de l'Etat -plus que ceux des ministères de l'Agriculture (5%) et de la Justice (2%)-, a lancé ces accusations gravissimes. Depuis deux ou trois semaines, acculé par la rue, le général Gaïd Salah a en effet ordonné qu’une offensive anti-française destinée à tenter de faire dévier la contestation populaire soit lancée. Face à cette véritable déclaration de guerre, le président Macron garde un étourdissant silence…

    Alors, puisque, comme ils en ont hélas l’habitude, les « lapins de coursive » qui dirigent la France se tairont, il est donc nécessaire que les « réseaux sociaux » s’emparent de l’affaire, à la fois pour exiger une réponse officielle des autorités françaises, et pour « remettre les pendules à l’heure ».

    En 1962, la France a légué à l’Algérie un héritage exceptionnel et non des « Broutilles » et des « choses sans valeur », à savoir 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et de la semoule pour le couscous…

    Tout ce que la France légua à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même son nom lui fut donné par la France. Tout avait été payé par les impôts des Français. Daniel Lefeuvre a montré qu’en 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !

    Tous les arguments permettant de réfuter la fausse histoire de l’Algérie écrite par les profiteurs du « Système » se retrouvent dans mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.

    Bernard Lugan

  • La compagne communiste algérienne de Mélenchon devient chroniqueuse de BFMTV

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    « Pendant des années, Sophia Chikirou a accusé les journalistes de BFMTV d’à peu près tous les maux. Que ce soit sur les questions sociales, les affaires de Jean-Luc Mélenchon ou bien évidemment sa couverture de la France insoumise, la chaîne d’information en continu a eu droit à des tweets et déclarations incendiaires récurrents de la part de la communicante.

    Mais comme l’a remarqué l’Obs en étudiant la grille de rentrée de BFMTV, celle qui a dirigé Le Média jusqu’en juillet 2018 a visiblement changé son fusil d’épaule. À partir du mois de septembre, elle interviendra effectivement de manière régulière à l’antenne, dans le cadre d’un débat opposant l’éditorialiste Alain Duhamel à des personnalités de sensibilité différente.

    Comme Natacha Polony ou l’ancienne ministre Aurélie Filippetti, Sophia Chikirou se retrouvera ainsi en face-à-face avec l’ancien chroniqueur politique de RTL, à une heure de grande écoute. Un retournement de veste notable de la part d’une femme qui n’a eu de cesse de critiquer les médias en général, avec un attachement tout particulier à la condamnation de BFMTV. » (source)

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    Source : Contre-info

  • À ne pas manquer : concert d'orgue et trompette - 14 juillet 19h

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    Il est des heures divines, celle du 14 juillet 2019 de 19h00 à 20h00 à la Cathédrale Saint Nazaire de Béziers sera de celles-là.

     

    Concert d'orgue et trompette

     

    dans la majesté du lieu illuminé par les derniers rayons du soleil couchant qui, traversant les vitraux de la rosace, colorent le maître d'autel de mille couleurs...

    Venez partager ce moment de bonheur bercé par :

     

    • Jean DEKYNDT          à l'orgue
    • Bernard SOUSTROT  à la trompette

     

    Ce sera magique et ... gratuit

  • La cité est toujours dirigée par Créon

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    Créon, c’est ce roi de Thèbes mis en scène par Sophocle dans sa pièce Antigone en 441 avant notre ère. Créon interdit de donner une sépulture à Polynice, frère d’Antigone, qu’il accuse d’être responsable des maux de la guerre menée contre son frère. C’est la peine la plus lourde, qui condamne Polynice à errer pendant mille ans le long du fleuve des Enfers. Il menace de la peine de mort quiconque désobéira à ses volontés. Mais Antigone est prise en flagrant délit lorsqu’elle met son frère en terre pour respecter les lois divines. Créon la condamne à être enterrée vivante.

    Ce thème a été repris par Anouilh en 1944.

    Dans un article resté célèbre, Antigone Vierge-Mère de l’Ordre, Charles Maurras a montré le contre-sens commis par Anouilh sur la pièce originelle. Il relevait qu’Anouilh avait présenté Antigone comme l’ennemie de la loi sociale, le symbole de la rébellion contre le pouvoir.

    C'est une image qui n'a pu que plaire à nos temps de contestation permanente, de refus de l’autorité et de propension à la subversion, « la protestation de l’un contre toutes les formes de la communauté… la sédition de l’Individu contre l’espèce… l’incarnation sublime de l’anarchie ». Voilà pour les chantres de la révolution.

    A contrario certains n’ont pas hésité à estimer la révolte d’Antigone « terriblement dangereuse pour l’espèce car elle aboutit au désordre et au chaos et dans la vie des êtres elle aboutit au suicide ». Voilà pour les amateurs de la tyrannie.

    Ce n’est pas cela, dit Maurras : « Créon a contre lui les Dieux de la religion, les lois fondamentales de la Cité vivante ». Sophocle, lui, a mis en scène le châtiment du tyran qui a voulu s’affranchir des lois divines et humaines. Antigone, sa femme et son fils se tueront.

    « Contre la religion, contre les Dieux, contre les lois fondamentales de la cité et de la race, et je le répète, contre son propre pouvoir, contre les mesures de la raison et le bien de l’État, Créon est le type accompli de l’insurrection… C’est elle [Antigone] qui incarne les lois très concordantes de l’Homme, des Dieux, de la Cité. Qui les viole ? Créon. L’anarchiste c’est lui, ce n’est que lui. »

    Comment ne pas faire le rapprochement entre les cœurs de la pièce de Sophocle qui promettent à Créon de lui obéir, mais disent-ils, de peur d’être mis à mort, avec le cœur des magistrats de notre Cour de cassation, craignant la disgrâce et obéissant à Créon-Macron pour prononcer la mise à mort de Vincent Lambert.

    Sur les réquisitions du Procureur général, plus haute autorité du parquet soumis aux instructions de la Chancellerie et donc de l'Elysées, la Cour de cassation, plus haute juridiction française, a ordonné la mise à mort de Vincent Lambert et, sans la moindre délicatesse, a prononcé cette décision devant sa mère. Un médecin félon s’est appliqué à l’exécution. Cette décision n'est autre qu'une remise en cause dramatique d’une médecine hippocratique faisant du respect de la dignité humaine, des plus vulnérables en particulier, un socle infrangible, enjoignant le devoir absolu de protéger la vie et l’interdiction, non moins absolue de l’interrompre. "Je ne provoquerai jamais la mort délibérément" dit le serment d'Hippocrate. L'ignoble Dr. Sanchez devrait être radié.

    Tous les prétextes ont été bons, fin de vie, obstination déraisonnable, prolongation artificielle de la vie… A été passée sous silence la voix de plusieurs experts (le professeur Xavier Ducrocq par exemple) affirmant que nourrir Vincent Lambert ne constituerait pas, en soi, une obstination déraisonnable et confirmant qu’il pouvait être pris en charge dans un centre spécialisé comme il en existe partout en France. Ils concluaient que Vincent Lambert qui vivait en état de conscience altérée depuis plus de 10 ans démontrait qu’il n’était pas en fin de vie.

    Le Procureur général était allé jusqu’à énoncer qu’ « ériger la vie en valeur suprême serait remettre en cause la loi Léonetti et le droit à l’IVG ». Nous savons maintenant que dans l’esprit de l’État, de ses plus hauts magistrats et de rares médecins parjures, la vie n’est plus une valeur suprême.

    Début 2018, plus de 70 professionnels chargés de personnes en état de conscience altérée s’étaient publiquement inquiétés de l’arrêt des soins.

    Les protestations du pays réel sont désormais innombrables. Les consciences sont heurtées, les esprits sont choqués.

    Comme Créon, les plus hautes autorités ont bafoué les lois fondamentales de la Religion et de la Cité. Ils ne peuvent plus avoir le moindre soutien de la communauté nationale dont ils viennent de s'exclure. Ils ont renié leur serment, bafoué les règles qu’ils avaient pour devoir de faire respecter. Oui les anarchistes, c’est bien eux.

    A noter avec un immense déplaisir qu'aucune autorité politique n'a fait connaître d'opposition, si ce n'est quelques bafouillages confus et gênés. Ça ne doit pas être électoralement très porteur : lâche et pitoyable !

    Seul le souverain pontife a exprimé sa désapprobation : "Ne construisons pas une civilisation qui élimine les personnes dont nous considérons que la vie n'est plus digne d'être vécue : chaque vie a de la valeur, toujours". l'Académie pontificale a également estimé que : "la mort de Vincent Lambert et son histoire sont une défaite pour notre humanité".    

    La France est devenue un corps privé de tête, un vaisseau sans capitaine, livrée à tous les vents mauvais de l’histoire, à toutes les bourrasques de l’immoralité, à toutes les tempêtes du mensonge, à tous les ouragans de la perversion, livrée aux appétits de ses adversaires nourris par les ennemis de l’intérieur. 

    Nous n’avons plus la liberté de vivre, l’égalité de soins est un lointain souvenir, quant à la fraternité, ce serait, en l’espèce, déplacé de l’invoquer.

    Vive la République !

    Henri Bec

  • Le 14 juillet 1789 ne fut pas un jour de gloire

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    Il est de bon ton de fêter chaque année, la date du 14 juillet, considérée comme fondatrice de notre République. L’État montre sa puissance en organisant un important défilé militaire, les collectivités locales, même les plus petites, y vont de leurs concerts, bals et autres feux d’artifice pour glorifier l’événement. Il s’agit bien d’un jour de célébration, visant à démontrer la communion des citoyens aux « valeurs de la République ».

    On a peu à peu instillé dans la tête des Français que la fête du 14 juillet célébrait l’anniversaire de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Il n’en est rien. La commémoration du 14 juillet, qui fut votée par les sénateurs le 6 juillet 1880, n’a pas fait, loin de là, l’unanimité au début des discussions. Beaucoup estimaient qu’elle commémorait un épisode trop violent et sanglant pour symboliser l’Unité de la Nation. La date fut cependant conservée quand il fut expliqué que c’était en réalité la date du 14 juillet 1790 qui était célébrée, c’est-à-dire la fête de la Fédération au cours de laquelle se succédèrent procession militaire, messe célébrée par Talleyrand, serment du Roi à la Constitution et serment de La Fayette au Roi, avec adoption de la nouvelle devise : « La Nation, la Loi, le Roi ». Les organisateurs avaient voulu donner à cette fête le sentiment d’unité nationale après les massacres de l’année précédente. Ces bonnes intentions ne durèrent pas très longtemps…

    Mais revenons à cette date du 14 juillet 1789, prise de la Bastille, symbole déclaré de la fin de « l’absolutisme royal ». Elle est infiniment importante puisqu’elle semble symboliser le commencement de l’installation de la République. La vérité historique est autrement plus sombre.

    Dès le printemps 1789, la terreur commence à se développer un peu partout en France : assassinats incontrôlés, maisons et châteaux pillés ou brûlés, fonctionnaires royaux malmenés, cela dans presque toutes les régions de notre pays. Les États généraux, réunis à Versailles, soufflent sur les braises de la révolution qui a démarré. Le 14 juillet, Camille Desmoulins commence à haranguer les promeneurs du jardin des Tuileries. L’attroupement grossit peu à peu, et lorsque la foule lui semble suffisamment nombreuse, Desmoulins la dirige vers les Invalides pour l’armer, avec des armes volées en masse, jusqu’à la Bastille. La forteresse avait les moyens de résister, mais son gouverneur, fort de la parole des émeutiers accordant la vie sauve à ses défenseurs comme à ses quelques prisonniers, ouvre les portes de la bâtisse : tous les occupants sont sauvagement massacrés, et la tête du malheureux gouverneur promené sur une pique dans un Paris survolté.

    Ce funeste jour de violence marque un tournant décisif dans le processus révolutionnaire. En effet, jusqu’à ce jour, la terreur en était à ses premiers balbutiements, actes d'excités plus ou moins isolés. Le 14 juillet, la violence la plus sauvage prend un tour officiel. Les dirigeants des émeutiers, directement liés aux députés révolutionnaires de Versailles, donnent un signal puissant à la France tout entière : désormais, rien ne va arrêter le processus, long et tragique cortège de violences et de massacres. De grands serviteurs du royaume sont assassinés, à Paris et en province, dès que le massacre de la Bastille est connu et glorifié.

    La mise en place de la Terreur officielle date bien de ce jour, et sera poursuivie par les épouvantables tragédies des années suivantes ; pour aboutir finalement à un Empire autoritaire et guerrier auprès duquel « l’absolutisme royal » apparaît comme un conte sympathique pour enfants sages.

    Commémorer le 14 juillet pose donc question, tant sur le plan historique que sur les plans philosophique et moral. La vérité historique, remplacée désormais par un romantisme insipide et mensonger, impose pour le moins, de relever que cette sombre journée du 14 juillet 1789 ne fut pas un jour de gloire.

    Henri Bec

  • Le Grand entretien du Petit Journal

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    Henri Bec, vous êtes arrivé aux deux-tiers de votre mandat au Conseil départemental de l’Hérault. Quelle impression générale en tirez-vous ?

    Avec mes cinq amis de Béziers, nous avons en effet été élus le 29 mars 2015. Je ne vous cache pas que ce fût une petite révolution. Depuis des dizaines d’années le département était aux mains de socialistes professionnels de la politique. L’arrivée de conseillers dégagés de tout souci de carrière politique, élus avec le soutien de Robert Ménard, du Front National, de Philipe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan et autres… n’est pas passé inaperçue ; et ne fut pas apprécié par tout le monde…

    Et il semble que ce ne fut pas non plus de tout repos !

    C’est le moins qu’on puisse dire. Nous nous sommes très vite rendus compte que toutes ces bonnes âmes qui ne jurent que par les « valeurs de la République », le « vivre ensemble » ou autre « respect de la démocratie » ne supportent pas la moindre contestation et encore moins d’être dérangés dans leur confort électoral ; comme si la situation devait être définitivement bloquée à leur seul profit. Si encore la politique mise en œuvre allait dans le bon sens nous serions les premiers à nous en féliciter, mais c’est loin d’être le cas. Nous avons véritablement touché du doigt ce que pouvait être le sectarisme autocratique de politiciens fermement décidés à ne lâcher aucune parcelle de leur pouvoir. Ce ne sont depuis quatre ans que de médiocres et petites manœuvres politiciennes qui ne grandissent pas leurs auteurs, une mise à l’écart systématique de toute instance, sans compter les attaques les plus sordides, « les heures les plus sombres de notre histoire », « la bête immonde est toujours prête à se réveiller » et autres amabilités… qui, toutefois, n’impressionnent plus que ceux qui les prononcent. Je dois dire que tous n’ont pas eu la même attitude. Certains ont eu une attitude correcte, mais ils se comptent sur les doigts de la main !

    Seules les strictes obligations légales et réglementaires nous ont permis de constituer un groupe (possible à partir de six membres) et ainsi de participer aux commissions. Nous étions notamment membres du syndicat de l’Orb et du Libron parce que les conseillers des cantons limitrophes de ces cours d’eau devaient, statutairement, en faire partie. Nous venons d’en être exclus après une modification discrète des statuts qui a modifié ce critère géographique, et nous avons été remplacés par des conseillers qui n’ont rien à voir avec ce territoire ! Il sera intéressant de surveiller leur assiduité… Ce n’est pas, à l’évidence, vous en convenez, d’une très grande hauteur de vue, mais plutôt d’une pitoyable mesquinerie. Le Conseil départemental est représenté dans plus de trois-cent organismes dans le département. C’était le seul où nous figurions. On réalise par ce type de manœuvre, que ce n’est pas la défense des intérêts des populations qui les intéressent mais uniquement la préservation de leurs privilèges. Je peux également rappeler le refus de nous accorder un assistant comme nous en avions le droit (le budget avait été voté) parce que, nous a-t-on répondu en séance publique, les options politiques de notre candidat ne leur convenaient pas. Autrement dit une discrimination à l’embauche pour raison politique ! Pas très brillant non plus.

    Pourquoi tant d’obstination à vous évincer ?

    Il ne faut pas chercher bien loin. Nous sommes venus perturber la quiétude d’une gestion sur laquelle il n’y avait pas eu jusqu’à ce jour de regard vraiment critique. C’est la raison profonde de cet acharnement. Pour tenter de dissimuler le vrai motif, le président répète comme une rengaine désormais usée, que la cause résiderait dans le fait que nous n’appartenons pas à la majorité départementale.

    Ce n’est rien d’autre qu’un faux prétexte. Autant au premier tour des élections cantonales de 2015 qu’au second, le Front National qui, je le répète nous a soutenu, est arrivé, et de loin, en tête dans le département (1er tour : 122 518 voix et 65 180 pour le PS – 2e tour : 140 353 et 88 023 pour le PS). Ce ne sont que des découpages artificiels des cantons qui, comme au niveau de la représentation nationale, donnent le moins de représentation à ceux qui ont le plus de voix ! Où est, dans ces conditions, la majorité départementale ?! C’est ce qu’ils ont osé appeler, lors d’une des dernières assemblées, un système démocratique ! J’ai à ce moment-là noté que même dans leurs rangs, certains présentaient un sourire gêné. Notre représentativité s’est plus que confirmée lors des dernières élections européennes. Sur le département de l’Hérault, vous pouvez vous livrer à tous les découpages que vous voudrez, force est de constater que le PS est désormais ultra‑minoritaire. Il ne représente plus rien. Nous pouvons affirmer sans risque d’être contredit que ceux qui sont aux manettes dans ce département n’ont plus aucune légitimité. Ce ne sont plus que des fantômes sous assistance respiratoire. Quant aux « Républicains » qui se sont dans leur quasi-totalité (moins un) ralliés aux socialistes en approuvant la totalité du budget, ce n’est pas non plus très brillant… Il faut malheureusement relever que cette attitude n’est rien d’autre qu’un profond mépris lancé à la tête de l’immense majorité des héraultais. Avec optimisme cependant on constate qu’au fur et à mesure des années et des élections, nos compatriotes l’ont bien réalisé et compris. Le pays réel ne se laisse plus berner par les quelques représentants d’un pays légal complètement déconsidéré.

    Gouverner sans un minimum d’assise populaire ne dure jamais très longtemps… Significative a été l’attitude de tous ces donneurs de leçon lors du mouvement des gilets jaunes. Ils ont montré un silence discret, une absence révélatrice, conscients de leur responsabilité dans la pauvreté qui s’est installée. Quand on pense qu’aux élections présidentielles ils ont appelé à voter Emmanuel Macron, le représentant le plus affirmé de la fortune anonyme, des banques et grands capitaux internationaux, de ceux qui souhaitent une immigration massive pour peser sur les salaires, comme les mêmes l’avaient fait avec les travailleurs nord-africains, il ne faut tout de même pas qu’ils s’étonnent de voir leurs électeurs partir horrifiés. Les ralliements actuels des uns et des autres sont pitoyables. Ils doivent craindre de manquer de soupe. Mais comme dit le proverbe « la tromperie, si elle fait dîner, ne fera pas souper » ! D’où les tentatives permanentes de déconsidérer ceux qui, au contraire, n’ont d’autres soucis que de protéger nos compatriotes, de travailler à la réalisation du bien commun et non à courir après les places et les prébendes. Ils ont perdu toute estime du peuple de France et n’en sont plus réduits qu’à penser par slogans et à agir par coups tordus.

    Quelle est alors votre attitude au sein de l’assemblée ?

    Nous avons toujours eu la même position. Nous avons tout d’abord, et dès l’origine, pris la décision de ne pas nous lancer dans l’échange de polémiques inutiles et stériles (pour la mauvaise fois nous n’aurions pas été à la hauteur !) et surtout de ne pas répondre aux innombrables provocations dans lesquelles on a tenté de nous entraîner. Le prétexte aurait été trop beau de hurler aux extrêmes ! Nous nous sommes mis tout d’abord au travail par l’étude approfondie des dossiers dont nous avons connaissance. 

    Bien que la presse ne répercute aucune de nos interventions, nous faisons connaitre systématiquement nos positions. Nous appartenons chacun à une commission différente et prenons à tour de rôle la parole sur les dossiers qui nous concernent. L’hostilité démesurée que nous subissons s’explique en grande partie par le résultat de ce travail que nous effectuons. Ils savent que nous ne laisserons rien passer et que nous le ferons savoir. Après les premiers mois de découvertes semés d’embuches nous sommes depuis quatre ans parfaitement opérationnels. Nous préparons les assemblées avec une extrême attention et avons parfaitement analysé et compris le système qui consiste à mélanger des délibérations techniques et politiques, parfois intégrées dans la même délibération… ou des subventions tout à fait légitimes pour des associations avec des subventions d’aide aux migrants, etc. Malgré nos demandes réitérées nous n’avons jamais pu obtenir un vote séparé ; nous n’avons alors, dans ces cas-là, que la solution de nous abstenir. Mais nous votons favorablement les délibérations que nous estimons aller dans le sens de l’intérêt général et défavorablement les autres. Compte tenu de ces prises de positions, nous nous abstenons globalement chaque année sur le budget. Un exemple va vous montrer les manœuvres employés pour nous discréditer : alors que nous votons les subventions en faveur d’un grand nombre d’associations de nos cantons, une lettre leur est systématiquement adressée, sous la signature du président du département, pour leur indiquer que nous ne votons pas le budget, laissant entendre avec ambiguïté que nous nous opposons à l’attribution de leur subvention. Nos noms figurent sur cette correspondance, ce qui est une mise en cause personnalisée destinée certainement à mettre les électeurs en garde ! Ce n’est rien d’autre que scandaleux.

    Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres. Bien entendu nombre d’associations sont venues nous assurer de leur soutien, choquées de tels procédés. C’est en effet assez peu glorieux…

    Cet entretien ne serait pas complet sans dire un mot sur le budget. Il est, pour l’année 2019 de 1 502 920 321, 00 € en recettes et de 1 375 089 858,00 € en dépense. Le taux de la taxe foncière est de 21,45 %. Nous nous battons, depuis le premier jour, pour obtenir une diminution de cette taxe qui a augmenté de 0,7 % en 2016 et de 0,7 % en 2017. Des recettes supplémentaires liées à l’augmentation des transactions immobilières dans le département ont évité une nouvelle hausse. La réponse ubuesque qui nous a été faite explique, elle aussi, la fuite en masse des électeurs : cette taxe, nous a-t-on dit, n’a pas à être baissée parce qu’elle ne s’applique qu’aux propriétaires immobiliers qui peuvent payer, c’est-à-dire, le mot a été employé, aux « riches ». Ce qui signifie a contrario que ceux qui sont obligés de vendre parce qu’ils ne peuvent plus payer leur taxe foncière (il y en a plus qu’on ne croit, notamment chez les retraités qui ont économisé toute leur vie pour leur maison) ou ceux qui ne peuvent pas acheter (les jeunes notamment) pour les mêmes raisons, n’intéressent pas les socialistes. On comprend qu’ils soient désormais chez Macron !

    Merci de cet entretien

    C’est moi qui vous remercie. Vous êtes le seul journal local qui, à ce jour, prenne nos positions en considération. Vous faites un véritable travail de journaliste.

  • Marion Maréchal, animal politique

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    Voir Marion Maréchal répondre pendant presque une heure aux questions d’un journaliste doit, me semble-t-il, procurer au passionné de politique une sorte de plaisir désintéressé, tout à fait indépendant du fait que l’on approuve éventuellement ses opinions ou que l’on soit séduit ou pas par sa beauté blonde et son léger strabisme. Le même genre de plaisir qu’un zoologiste doit éprouver en contemplant un grand fauve faire montre de sa force et de sa souplesse, quand bien même, au fond de lui, le zoologiste aurait de la sympathie pour la gazelle que ledit fauve s’apprête à dévorer.

    Nous éprouvons un plaisir étrange mais incontestable à simplement contempler un être vivant dans sa perfection, ou à tout le moins un être qui approche du point de perfection de l’espèce à laquelle il appartient. Et Marion Maréchal est incontestablement un superbe spécimen de l’espèce « homme politique ». Lorsqu’elle a un peu d’espace pour déployer son talent, celui-ci est assez éblouissant (et ici il faut rendre hommage au journaliste qui l’interrogeait dimanche et qui, c’est assez rare pour être souligné, a su se cantonner à l’humble rôle de passeur qui devrait être celui des journalistes). Ce qui impressionne particulièrement, c’est ce mélange de clarté intellectuelle, de fermeté dans les convictions, de douceur dans l’expression, et de souplesse pour se sortir sans effort apparent des situations qui pourraient devenir gênantes. Marion Maréchal est probablement la seule actuellement qui soit capable d’articuler publiquement et de manière séduisante une position à la fois conservatrice et économiquement raisonnablement libérale sans sombrer immédiatement sous le poids de ses contradictions ou des assauts du politiquement correct.

    Il n’est pas étonnant que tous ceux qui se reconnaissent plus ou moins dans cette position conservatrice-libérale ait pour elle les yeux de Chimène et n’attendent qu’une seule chose : qu’elle revienne en politique, de préférence à la tête d’une formation politique qui soit la sienne. Dimanche soir Marion Maréchal a semblé faire un pas dans cette direction. Cela semblait en tout cas découler assez logiquement de son diagnostic, même si elle-même s’est soigneusement abstenue d’aller au bout de cette logique.

    Pour commencer, son diagnostic est-il correct ?

    Oui, bien sûr. Entièrement correct. Le Rassemblement National ne pourra jamais être à lui seul ce à quoi son nom prétend : le rassembleur de la nation (j’exclus les circonstances exceptionnelles et totalement imprévisibles). C’est-à-dire qu’il ne pourra jamais gouverner la France sans s’allier avec d’autres partis, sur sa droite ou sur sa gauche. La France c’est, depuis des temps immémoriaux, le village d’Astérix, avec ses disputes récurrentes pour des histoires de poisson pas frais, et aujourd’hui les divisions sont plus profondes que jamais, peut-être insurmontables, pour des raisons que je n’ai pas besoin de vous expliquer.

    Donc aucun parti ne peut devenir hégémonique, et surtout pas le RN qui, pour des raisons historiques, irrationnelles mais indépassables, rebutera toujours une partie des électeurs, fussent-ils si proches de ses positions que Dieu lui-même n’y verrait pas de différence. Pour espérer parvenir au pouvoir suprême, le RN a besoin d’un parti avec lequel il puisse s’allier et qui saura attirer les électeurs qui, pour une raison ou une autre, ne sauraient apporter leurs suffrages au premier.

    Et puis il faut des talents différents pour parler à des gens différents, et il est donc bon d’avoir plusieurs leaders politiques, capables de toucher des catégories différentes de la population ; idéalement une sorte d’alliance entre le tribun de la plèbe, capable de gagner la confiance des « plébéiens », et un « sénateur », plus à même d’avoir l’oreille de « l’aristocratie ». C’est un talent extrêmement rare que celui qui est capable de faire les deux à la fois, et peut-être faut-il plus se méfier d’un tel homme que l’admirer. Donc oui, un nouveau parti est nécessaire à la droite de l’échiquier, et à la droite du RN, qui s’est beaucoup déporté vers la gauche, si jamais l’alternance doit redevenir possible. Marion Maréchal peut-elle prendre la tête d’un tel parti ?

    D’un côté il est à peu près évident qu’elle seule a aujourd’hui la notoriété, le talent, les réseaux, et l’aura suffisante pour lancer un tel projet avec quelques chances de succès. Sans Marion Maréchal comme tête de gondole cet indispensable nouveau parti de droite mettrait sans doute de très longues années, peut-être des décennies à émerger. Donc sa participation active parait indispensable.

    Mais, d’un autre côté, le « parti de Marion » ferait face à deux obstacles formidables. D’abord, qu’elle accole ou pas ce nom à celui de Maréchal, Marion est et restera une Le Pen, c’est-à-dire qu’elle est et restera à jamais marquée du signe de Caïn, porteuse de l’empreinte hideuse de la Bête. Aux yeux de ceux pour qui le racisme est le seul crime réellement impardonnable – et qui ne peuvent donc prononcer le mot « race » qu’avec des frissons de dégoût et en ajoutant immédiatement qu’une telle chose n’existe pas – la culpabilité de Marion Maréchal est héréditaire, et donc sans remède.

    Que Marion Maréchal soit un danger pour la République, je le conclus de sa (prétendue) race !

    « Que Marion Maréchal soit un danger pour la République, je le conclus de sa (prétendue) race ! » Voilà en substance ce qu’opposeront invinciblement à tous les arguments et à tous les faits une partie très importante de la classe jacassante, ainsi sans doute qu’une partie non négligeable de l’électorat. Ce qui, on en conviendra, est un handicap très lourd.

    D’autre part, qui dit parti allié dit aussi nécessairement parti concurrent. Il est impossible qu’une alliance politique, aussi indispensable soit-elle, ne donne pas lieu entre les alliés à des conflits et à des luttes de pouvoir pour s’assurer la prééminence et faire prévaloir ses vues. Ce qui signifie que Marion Maréchal rentrerait en concurrence, et en conflit, avec sa tante. Ce d’autant plus que nul n’ignore que les deux femmes sont loin de partager les mêmes avis sur toutes les grandes questions politiques.

    Or, non sans raison, Marion Maréchal, semble répugner à un tel conflit. Elle a en tout cas répété dimanche de manière très nette que jamais elle ne déclencherait une guerre familiale. Ce qui est à son honneur mais qui semble lui fermer toute perspective de retour en politique. Et ce qui l’exposerait, si jamais elle surmontait cette répugnance, au reproche légitime de s’être, pour ainsi, dire parjurée. On a connu des situations plus confortables.

    Marion Maréchal fait-elle la même analyse de la situation que moi ? Je l’ignore, bien évidemment, mais je serais prêt à parier assez cher que oui. Et je crois qu’il ne faut pas chercher plus loin les raisons de ce qui, vu de loin, ressemble tout de même à une valse-hésitation, quoi que l’intéressée s’en défende, et qui y ressemblera de plus en plus au fur et à mesure que le temps passera.

    Tout porte Marion Maréchal à prendre la tête d’une nouvelle formation politique : la situation politique actuelle, le diagnostic qu’elle en fait, son patriotisme, son propre tempérament de grand fauve politique. Tout. Mais ce mouvement décisif se payerait sans doute d’un prix personnel très élevé. En somme il serait à peine excessif de dire que le moment se rapproche inexorablement où, de son point vue, Marion Maréchal devra choisir entre sa patrie et sa famille. En politique, les fondations sont souvent tragiques, comme nous le rappelle la légende de Romulus et Rémus. Marion Maréchal a beaucoup de talents et, par certains aspects, beaucoup de chance. Mais il faudrait être assez frivole ou assez irréfléchi pour juger sa position enviable.

    Aristide Renoux

    Politique magazine

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