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Région

  • Découverte d'une ville impériale romaine inconnue jusqu'à présent dans les Pyrénées

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    Les ruines observables ne sont pas celles présentement découvertes,

    mais celles d'un village abandonné nommé Escó

     

    Déjà unique de par les secrets qu'il renferme, le site archéologique nouvellement décelé a connu deux vies : l'une à l'époque impériale romaine (entre le Ier et le Ve siècle) et une autre au début de l'époque chrétienne médiévale (entre le IXe et le XIIIe siècle).

     

    Il se cachait sur le versant sud des Pyrénées depuis plusieurs siècles. Un complexe archéologique unique jusque-là inconnu a été récemment découvert au pied de la montagne par des archéologues de l'Université de Saragosse (Espagne). Dans une longue étude récemment publiée et repérée par le journal espagnol El País, ils décrivent une ville romaine construite autour des Ier et IIe siècle, aux nombreuses infrastructures.

    Des "bâtiments aux proportions monumentales"

    Les recherches débutent en 2018, quand le conseil municipal de la ville d’Artieda (nord-est de l'Espagne, dans la communauté autonome d'Aragon) demande aux spécialistes de l’aider à étudier des ruines connues sous le nom d’"El Forau de la Tuta". Finalement, les prospections archéologiques réalisées en 2021 ont révélé un grand complexe, l'oppidum (ou lieu fortifié) d'une ville basque de l’époque de l'occupation impériale romaine. Deux "chapiteaux corinthiens", des "bases attiques", des "tambours à fût cannelé" et un fragment de corniche laissent deviner que le complexe comportait des "bâtiments aux proportions monumentales", écrivent les chercheurs.

     

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Pourtant, malgré sa taille, aucun document historique mentionnant la ville n’est connu à ce jour. Cette dernière innommée disposait pourtant "d'infrastructures et de monuments publics, dont des thermes, un système d'adduction d'eau, un urbanisme régulier, des égouts et peut-être un temple", continuent-ils. À l'ouest du site, "un ensemble impressionnant d'ouvrages publics en opus caementicium [sorte de "béton" utilisé par les Romains, ndlr]" ainsi qu’une "série de structures quadrangulaire", éventuellement des citernes d'approvisionnement, ont été préservés.

    Par ailleurs, les fouilles ont révélé un espace rectangulaire en sous-sol, dont seul le seuil de l’entrée a résisté. Les experts associent cette découverte à des bains. Car à l’intérieur de cette structure, sous des dalles probablement tombées lors de l'effondrement du bâtiment, un sol noir et blanc en mosaïque antique de style "opus tessellatum", agrémenté de quelques tesselles rouges et jaunes isolées, a été extraordinairement bien conservé. Des dessins de coquilles Saint-Jacques ornent les quatre angles, quand l’emblème central représente des hippocampes montés, un poisson et deux dauphins.

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Plus tard encore, durant le Haut Moyen Âge

    Par ailleurs, deuxième découverte pour le moins surprenante, les spécialistes ont constaté qu'entre le IXe et le XIIIe siècle, un village de type "habitat paysan" de l’époque chrétienne médiévale s’est superposé à celui romain préexistant. Ils ont identifié le village comme celui d’"Arteda Civitate", quant à lui bien documenté dans des textes en latin.

    Aujourd’hui, les restes de cette enclave médiévale comportent la zone de l'abside d’une église (c’est-à-dire l'extrémité, derrière le chœur), des silos à ouvertures circulaires creusés dans le sous-sol ainsi qu’un vaste cimetière, conforme aux rites funéraires chrétiens. Des éléments qui devraient permettent aux chercheurs d'avancer dans l'étude du passé de cette région, dont la période du Haut Moyen Âge est encore trouble, révèlent-ils.

    Géo histoire

  • Compte rendu de l'assemblée générale TGV SUD T.E.

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    Compte rendu de l'assemblée générale TGV SUD T.E

    MVA salle Jean Farret Vendredi 17 juin 2022

     

    Notre Assemblée s'est enfin déroulée à la MVA car à cause des restrictions entraînées par la « Covid », nous n’avions pas pu retrouver la MVA.

          Nous avions longtemps en avance réservé la salle Jean Farret mais le week-end des élections n’était pas encore prévu ; un certain nombre de nos adhérents ou sympathisants mobilisé par cet événement n’a donc pas assisté à notre AG.

    Pourtant l’année écoulée a été riche en événements :

    - Réunions avec les responsables régionaux de la SNCF ; les élus Régionaux ;

    - Conférence de presse au Club de la Presse à Montpellier avec la Fnaut Occitanie, l’ASSECO-CFDT, FNE-LR et la CRI-LNMP.

    - Deux temps forts pour le projet LNMP : la concertation qui s’est déroulée fin 2020 – début 2021, et surtout l’Enquête Publique pour le tronçon Montpellier Béziers.

    Certains sujets ne sont pas prévus dans la phase 1 et ne seront débattus que pour la phase2 (mixité au-delà de Béziers et gares nouvelles) mais il est bon que soit noté notre avis sur : la mixité ; le tunnel dans les Corbières pour préserver la nature et notre opposition à des gares nouvelles mal situées ou ne permettant pas les correspondances avec les TER et Intercités.

    Toutes ces rencontres sont l’occasion pour nos associations et fédérations de défendre l’intérêt général pour le rail alors que la gouvernement mise sur la route et refuse d’accorder au rail les moyens nécessaires à sa modernisation indispensable pour permettre un report de la route vers le rail. Les « petites lignes sont plus que jamais menacées. La FNAUT nationale a dénoncé cette situation dans un communiqué que vous trouverez joint à ce compte rendu.

    Rappelons que le mode de transport routier est celui qui consomme le plus d’espace au détriment de terres agricoles et d’espaces naturels ; il pollue par le rejet de gaz à effet de serre, et par l’usure des pneus qui produit des micros particules qui non seulement polluent l’atmosphère mais aussi les cours d’eau, les mers et les océans.

    L'utilisation de l’hydrogène serait moins polluante mais ne résoud pas les deux autres problèmes et reste moins performant que le rail en consommation d’énergie

    Nous devons rencontrer l’Agglo de Béziers pour discuter du projet de la gare nouvelle TGV près de l’A75, car ce projet n’est pas abandonné dans la tête des élus même si des échos rapportent qu’une gare connectée serait en projet (?)

     Clermont.jpgBéziers-Clermont-Ferrand. Malgré nos messages et l’adhésion au Comité Pluraliste de défense de la ligne Béziers Neussargues, nous n’avons que peu de nouvelles des projets sur cette ligne. La Région soutient à bout de bras son maintien : des travaux importants sont prévus pour cet été, mais avec fermeture de la ligne pendant les deux mois d’été. Dommage pour les usagers et les touristes intéressés par notre région !

     

    Vie de l’association

     La reprise d’activité s’est faite progressivement mais nos amis décédés Alain CHARBONNIER et Eric ARE nous manquent et il serait important d’avoir de nouveaux membres.

    Nos finances sont saines mais témoignent de la baisse d’activités liée à la pandémie.

    Nous avons procédé à l’élection du Conseil d’Administration.

    La journée des Associations sur les Allées à Béziers aura lieu le samedi 10 septembre de 10h00 à 18h00 et nous serons présents.

    Notre présence, notre mobilisation et notre vigilance restent nécessaires pour la suite des événements.

    Nos échanges se sont poursuivis autour du traditionnel (de retour) verre de l’amitié.

  • Municipales à Perpignan : Louis Aliot et Robert Ménard, ensemble pour le succés

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    © FTV

    C'est avec le soutien de Robert Ménard que Louis Aliot a présenté son programme à la presse  le 11 juin dernier.

    Le 28 juin, c’est à nouveau à un duel Pujol/Aliot que vont participer les Perpignanais. Un scénario identique à 2014, mais l’issue pourrait ne pas être la même.

    C'est avec le soutien de son ami Robert Ménard, que Louis Aliot entame sa campagne pour le second tour des élections municipales. Le 11 juin, ils tenaient une conférence de presse sur le thème "Redonner l’espoir c’est possible. L’exemple de Béziers". Avec un discours orienté sur le localisme, "renouveau de la politique" selon Robert Ménard.

    "On a besoin de montrer qu’il y a une alternative à la droite et à la gauche la plus éculée que l’on connaisse. On l’a montré à Béziers mais je me sens un peu seul dans la région, j’ai envie d’avoir un allié qui montre que oui, on peut bien gérer des villes au profit des gens", a déclaré Robert Ménard.

    Celui-ci a été réélu à Béziers au premier tour des élections avec 68,74% des votes. Il voit dans cette probable victoire de Louis Aliot, un allié de taille. Si son ami l'emporte, le maire de Béziers envisage déjà des alliances pour les prochaines élections cantonales et régionales. Louis Aliot s'appuie de son côté sur l'expérience de Robert Ménard, pour mener cette campagne du second tour.

    C'est évidemment un enjeux important : conquérir cette cité de plus de 120 000 habitants. Une ambition renforcée par un score remarquable réalisé par Louis Aliot au premier tour, 35,66 %, son adversaire Jean-Marc Pujol étant resté loin derrière avec 18,44 %. Pour un maire sortant, ce n'est rien d'autre que pitoyable !

    En face tente de se constituer un folklorique front dit "commun", véritable salade russe des ennemis d'hier qui n'ont pour toute ambition que de conserver leurs places et leurs prébendes. Ne manquait à ce cirque que le soutien de l'inénarrable Carole Delga qui a toujours le chic pour se mêler de ce qui ne la regarde pas.

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    Lors de cette conférence de presse, Louis Aliot l'a qualifiée d'"entremetteuse", Robert Ménartd ajoutant : "C’est à vomir, c’est invraisemblable. C’est ça la politique ? Moi, je ne me bas pas contre quelqu’un mais contre des projets".

    D'autant que ce fameux front commence à avoir du plomb dans l'aile : trois anciens colistiers de Romain Grau, ex candidat LREM qui a retiré sa liste pour faire barrage à Louis Aliot, viennent de se prononcer en faveur de ce dernier ! Alain Cavalière, ancien président du Tribunal de commerce a notamment déclaré : c’est avec détermination et sans état d’âme, que je lui apporte mon soutien pour « voir l’avenir en grand ", ajoutant, “à Perpignan, après avoir dit « pis que pendre » de son bilan, les têtes de liste une à une font allégeance au maire sortant qui grand seigneur « apprécie les retraits républicains ». Quel spectacle affligeant".

    Josiane Cabanas, également ancienne de la liste Grau et de l'équipe municipale se dit convaincue que : "l’opération sauvetage de Perpignan passe par le vote Aliot".

    Nous adressons à  Louis Aliot et à toute son équipe tous nos vœux de réussite.

    Henri Bec

  • T G V SUD INFOS EXPRESS

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    N° SPECIAL  Mai 2020

    EDITO:

    Le gouvernement l'a  annoncé, le déconfinement sera effectif à partir du 11 mai .Les conditions de sécurité sanitaires exigées sont extrêmement contraignantes pour les transporteurs et pour les autorités organisatrices régionales chargés de leurs mises en œuvre. Pour les usagers ce ne sera pas simple non plus et il est important de ne pas les faire fuir vers un covoiturage massif qui serait catastrophique tant pour l'environnement que pour la sécurité  sanitaire et physique des personnes

    La FNAUT régionale a été invitée à participer régulièrement à des réunions téléphoniques afin d'être d'une part informée des dispositions prises et d'autre part  d'exprimer notre vision et nos attentes sur certains points

    Nous tenons, par les compte rendus des réunions qui ont eu lieu les 5 et 6 mai, à vous  tenir informés de la situation telle que certains d'entre vous la rencontreront à partir de lundi prochain s'ils sont amenés à se déplacer dans le cadre de leurs activités quotidiennes

    Objet : Conditions de reprise du trafic à compter du 11 mai

    Réunion SNCF le 5 mai (Directeur Production Mobilité)

    Inconnu : Combien de gens se déplacent? Combien en train? A quelle heure ?

    • Un questionnaire en ligne est adressé à 180000 clients afin d'évaluer les besoins.
    • Plan de transport  élaboré pour les 3 semaines à venir
    • Un ASCT sera présent dans tous les trains et assurera un comptage des gens présents pour ajuster au plus près de la situation rencontrée

    Mesure de sécurité sanitaire mises en place

    • Obligation de porter un masque dès l'accès à la gare
    • Distanciation Physique à respecter:

                -Grande gare :  Hall et quai

                -Moyenne gare : Uniquement hall

                -Petite gare : marquage devant distributeur et quai

     Tout ne sera pas opérationnel le 11 mai sauf dans les grandes gares

     Distributeur automatique de gel dans les grandes gare et gares moyennes (gratuit)

    Toilettes ouvertes  alimentées en eau et savon

    Mesures spécifiques nettoyage

    équipes mobiles entre 6h00 et 10h00 et entre 16h00 et 20h00 soit à bord soit sur les quais de gare

    Accès TER réservation pendant la durée distanciation obligatoire imposée par le gouvernement et qui met en cause la responsabilité pénale de l'entreprise

    Mise en place d'un coupon digital imprimable à partir du site TER  et qui devrait également être disponible aux guichets. J'ai insisté sur la position de la FNAUT sur l'accessibilité aux personnes non équipées de moyens numériques. Réponse de la Direction Régionale SNCF

    « Concernant les mesures sanitaires, afin de respecter la distanciation dans les gares, nous invitons donc les voyageurs à privilégier l’impression du coupon Accès Train Serein depuis son domicile ou le téléchargement sur son téléphone portable depuis l’application SNCF. Conscient de cette contrainte digitale, les voyageurs en difficulté pourront obtenir un Accès Train Serein via le centre de relation client liO TER Occitanie au 0800 31 31 31 ou au guichet des gares ouvertes à compter du lundi 11 mai .  Je vous confirme, que les clients ne seront pas obligés de posséder un ordinateur, ou une imprimante pour pouvoir accéder à ces coupons, ils pourront utiliser les mêmes outils et applications sur lesquels ils avaient l’habitude d’aller auparavant. »

    Le coupon ne peut pas être obtenu auprès des distributeurs.

     Lorsque le quota de billets prévus pour l'occupation du train est atteint la vente est suspendue. L'usager peur se reporter sur un autre train circulant  (sans surcoût)

    Mesures commerciales

    Remboursement depuis hier des abonnements hebdomadaires et mensuels à compter du 16 mars

    Remboursement global par SNCF pour les titres combinés

    Plan transport annoncé sur l'ensemble de la Région

    47% du nominal soit 224 trains  et 57% pour train + cars)

    93 rames seront en circulation

    Toulouse Narbonne  Service minimum niveau

    Carcassonne Limoux service Normal

    Perpignan Ille surTêt (en principe à partir du 21 mai)

    Lignes Littoral

    Avignon Cerbère  Service minimum

    Nîmes Alès Service minimum (proche de la normale)

    Nîmes Le Grau du Roi Service minimum (proche de la normale)

    Béziers Bédarieux reprise le 11 mai ou le 18 mai (si travaux)

    Réunion Région (Vice- Président Transport)

    Trafic à partir semaine prochaine environ 40% du nominal avec près de 50% en période de pointe

  • Occitanie : les gaspillages de la nouvelle région

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    Les dépenses de fonctionnement du conseil régional d’Occitanie continuent d’augmenter, en dépit des économies attendues du mariage entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.

    Postes en doublon, frais de déplacement en hausse, réunions onéreuses… En octobre dernier, pour l’augmentation de ses dépenses de fonctionnement, l’Occitanie avait reçu le bonnet d’âne des régions, décerné par l'Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques). C'était une erreur qui a beaucoup fait jaser (1). «La région Occitanie se situe dans la moyenne nationale avec 254 euros par habitant (moyenne métropolitaine hors Corse de 252 euros)», a rectifié l’Ifrap en décembre. Pour autant, la mise en place de la région Occitanie n'a pas engendré la diminution de coûts escomptée.

    «En neutralisant les transferts de compétences, la région a seulement connu une augmentation annuelle de ses dépenses de fonctionnement de 0,9% depuis 2016», défend Claire Fita, élue du Groupe socialiste, républicain et citoyen et présidente de la commission des Finances, mandatée par la présidente Carole Delga pour répondre à nos questions. Une hausse déjà beaucoup trop élevée pour l’opposition, alors que le budget primitif voté pour 2019 est de 3,61 milliards d'euros (+100 millions d'euros par rapport à 2018), dont un volet investissement de 1,24 milliard d'euros (+70 millions d'euros).

    Symbole le plus frappant du gaspillage de l’argent public après la fusion : le coût des assemblées plénières. Elles réunissent l’ensemble des 158 conseillers régionaux quatre fois par an pour environ 100.000 euros par grand-messe – somme variable selon la durée de l'assemblée –, soit 400.000 euros au total ! «Pour s’assurer du soutien de la gauche montpelliéraine, Carole Delga a promis lors de sa campagne que les assemblées plénières auraient lieu à Montpellier malgré la cherté de cet engagement», s’insurge Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale de l’Union des élus de la droite et du centre (UEDC). Une décision d'autant plus discutée que, selon les estimations de l’architecte de l’hémicycle de l’Hôtel de région de Toulouse, réaménager celui-ci pour accueillir tous les conseillers coûterait entre 100.000 et 400.000 euros. «Cela serait amorti en un an tout au plus ! Je ne dis pas que toutes les réunions doivent se tenir à Toulouse, mais au moins quelques-unes pour amoindrir les frais», estime Elisabeth Pouchelon.

    Le dilemne de l'Hôtel de Région

    Gérard Onesta, président du bureau de l'assemblée du conseil régional d’Occitanie et tête de liste EELV aux élections régionales de 2015, partage étonnamment le même avis mais pas le même chiffrage. Cet architecte de profession estime le coût de l'agrandissement de l'hémicycle entre 500.000 et 600.000 euros. Une somme qui semble plus réaliste. Claire Fita, elle, avance carrément un montant de 7 millions d’euros, «car il faudrait casser les murs pour agrandir».

    À défaut d'agrandir l'hémicycle, une autre option existe. «Mieux vaudrait engager une démarche patrimoniale en achetant un lieu qui permettrait d’organiser les plénières et d’autres évènements dans un grand auditorium à Montpellier. L’investissement serait amorti au bout de dix ou quinze ans», estime Gérard Onesta. Étant donné la promesse d’Emmanuel Macron de réduire le nombre d’élus locaux, Claire Fita répond : «On ne va pas engager des dépenses de l’ordre de 7 à 8 millions d’euros pour réaménager ou construire un hémicycle qui serait utile quatre fois par an, puisqu'en 2020 devraient être élus beaucoup moins de conseillers régionaux. De ce fait, ils pourront se réunir dans l’un ou l’autre des hôtels de région.»

    Les allées et venues entre les deux métropoles ont néanmoins un coût élevé. Elisabeth Pouchelon est passée de zéro euro de frais de transport à environ 3.000 euros par an pour se rendre, à partir de Toulouse, à sa douzaine de réunions montpelliéraines. Depuis 2016, chaque année, la région a dû dépenser 210.000 euros de frais de déplacement supplémentaires pour ses élus, soit 630.000 euros en trois ans ! « Pour 2019, cela devrait diminuer de 20.000 à 30.000 euros, grâce au développement de la visioconférence », avance Claire Fita; 612.000 euros ont été investis pour équiper 34 salles. Pour les agents de la région, la facture de transport a également augmenté considérablement. Un bond de plus de 110.000 euros en 2016 et de plus de 390.000 euros en 2017 !

    Effectifs en hausse

    Autre source de dépenses critiquée par l’opposition, les effectifs. Les agents sont au nombre de 6.900 aujourd’hui. Depuis la fusion, 442 postes supplémentaires ont été créés, dont seulement 214 liés aux transferts de compétences, qui font l’objet de compensations financières de l'État. «Aucun effort n’a été réalisé, alors que les départs à la retraite auraient pu ne pas être remplacés. La région a décidé de créer des emplois dans les cantines scolaires pour les lycées. Ce n’était pas nécessaire», estime Elisabeth Pouchelon. En l’occurrence, le conseil régional dénombre 82 nouveaux postes depuis 2016, entre l’ouverture de lycées et l’internalisation de leur restauration. Si 99 autres postes ont été créés au sein des services généraux pour accompagner la mise en œuvre des nouvelles politiques régionales, 54 seront supprimés d’ici la fin du mandat, notamment via des départs à la retraite non remplacés, selon l'exécutif.

    Par ailleurs, les rémunérations des agents des deux anciennes régions ont été harmonisées par le haut. Une décision qui faisait consensus parmi les élus, toutes couleurs politiques confondues, mais a coûté 5 millions d’euros par an depuis 2016. Au niveau des ressources humaines, la question la plus épineuse est toutefois celle de la non-suppression des postes en doublon. Un élu de la majorité explique : « À cause du syndrome de la peur du petit qui se fait manger par le gros et pour éviter les guerres interservices entre les directions de Toulouse et de Montpellier, la paix des braves a été trouvée en mettant en place un directeur d’une ancienne région et un directeur délégué de l’autre pour chaque service. » « Et, en prime, il y a des responsables de service, des responsables de service délégués et des directeurs de projet. Une vraie armée mexicaine de cadres ! », dénonce aussi Diane Guenot, cosecrétaire du syndicat SUD au conseil régional. « On a multiplié les postes pour contenter tout le monde, il n’y a pas de mutualisation des coûts », peste également Anne-Sophie Monestier-Charrié, conseillère régionale de l’UEDC.

    Pour contrer ses critiques, Carole Delga met en avant les 21 millions d’euros d’économies réalisées grâce aux renégociations des gros contrats, car la grande région pèse davantage. Treize millions d’euros ont été gagnés rien qu’avec la convention TER signée avec la SNCF. Le budget assurance, lui, a baissé de 2,5 millions d’euros. Ces gains ont directement été réinjectés en investissements, essentiellement dans la construction de lycées et « les politiques jeunesse. » D’ici la fin du mandat, ces économies d’échelles devraient atteindre un total de 108 millions d’euros. Suffisant pour calmer la grogne ?

    (1) Les calculs n’avaient pas pris en compte que les fonds d’aide de l’Europe distribués par la région aux agriculteurs, par exemple, inscrits dans les dépenses, lui sont ensuite reversés. Cela avait gonflé l’addition annuelle. La loi portant sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (ou loi NOTRe) a également transféré des compétences aux conseils régionaux, telles «les dépenses de transports interurbains et scolaires des départements, ce qui avait pour conséquence d’augmenter mécaniquement les dépenses de fonctionnement», a admis l’Ifrap.

    France info

  • "Le procès de Simon de Monfort" - Rétrospective

    Le procès de Simon de Montfort-2.jpgIl y a 10 ans, le 23 juillet 2009, des avocats et magistrats du Tribunal de grande instance de Béziers interprétaient en l'église de la Madeleine, devant une salle comble, une pièce écrite et mise en scène par l'historien biterrois Robert Cavalié, "Le procès de Simon de Monfort", à l'occasion du 800ème anniversaire des événements liés à la Croisade contre les Albigeois.

    Pièce originale qui traitait, non pas du sac de Béziers en 1209, dont on connait un des moments tragiques situé précisément à l'église de la Madeleine, mais des usurpations de terres commises par Simon de Monfort, pour les juristes un procès civil et non pénal.

    Quelques jours auparavant le journal "L'Hérault de l'économie et des affaires" avait demandé à Henri Bec, qui pour l'occasion tenait le rôle du Procureur du Roi, une note sur cette partie de l'histoire de France qui a si profondément marqué notre Midi.

    C'est ce texte que nous reproduisons.

    2009-07-09-Article l'Hérault de l'Economie-2.jpg

     

     

  • Justice. Deux observations juridiques sur le jugement Barbarin

     

    Aujourd'hui notre blog traite plus particulièrement de l'Église. Les menaces et attaques qu'elle subit ne sont pas innocentes. Au-delà des scandaleuses et terribles affaires qui ont été révélées, c'est un des piliers fondamentaux de notre civilisation qui subit les assauts d'ennemis acharnés. Pour fonctionner sans entraves et surtout sans adversaires conscients, les organisateurs de la société sans âme ni racine qui nous traînent vers une organisation mondialiste et consumériste au service de quelques-uns, que nous voyons se dessiner, n'ont plus besoin, et même redoutent, tout ce qui pourrait nous maintenir ou nous ramener à de plus saines conceptions. Tout moyen de penser ou de croire doit être supprimé.

    Bien d'autres affaires du même type ont atteint d'autres milieux sans que la presse aux ordres ait cru bon d'en faire la même couverture.

    Il nous a paru utile de dresser un état, certes modeste au regard de l'enjeu, de quelques points d'actualité.

     

    LA DÉCISION RELATIVE AU CARDINAL BARBARIN

     

    1. Ce jugement signifie que l’obligation de dénoncer les mauvais traitements sur un mineur s’étend à des faits déjà prescrits. Cela peut paraître singulier dans la mesure où l’obligation de dénonciation vise à permettre la poursuite judiciaire de l’infraction.
      Comment peut-elle subsister alors que l’infraction n’est plus « poursuivable » ?
    2. Ce jugement signifie aussi que l’obligation s’étend à la confidence reçue d’un majeur concernant des faits dont il aurait été victime mineur (ici, la confidence faite en 2014 concernait des faits subis en 1986) Cette interprétation peut être porteuse d’effets pervers. En effet si, lorsqu’il vient se confier à un ami, un parent, un prêtre, le majeur (Ici quarantenaire) n’a pas lui-même déposé plainte, c’est, a priori, qu’il a fait le choix de ne pas le faire, pour des raisons qui lui appartiennent (on peut parfaitement comprendre qu’une victime ne souhaite pas enclencher un lourd processus judiciaire 20 ou 30 ans après faits). Mais voilà que, du seul et simple fait de sa confidence, l’ami, le parent, le prêtre va devoir aller tout répéter à un policier et enclencher une procédure à la place, et donc, a priori, contre le gré de l’intéressé lui-même.

    En réalité, une telle interprétation empêche la confidence confiante de faits de cette nature (nota bene : l’infraction ne concerne d’ailleurs pas les seuls faits sexuels mais aussi les privations, mauvais traitements… ce qui est d’autant plus préoccupant que les concepts peuvent être changeants, à trente ans d’écart. Par exemple, si un ami, un mari, un fidèle vous révèle que, mineur, il a reçu des coups de martinet – demain une fessée – de son père ou des coups de règles de son instituteur, vous devez aller à la police) et institutionnalise une défiance de tous à l’égard de tous. Celui qui voudrait se confier simplement « pour en parler », sans enclencher de procédure, ne le pourra plus, et celui qui, par état, est conduit à recevoir ce type de confidence ne voudra plus (et/ou ne se mettra plus en situation de) les recevoir pour ne pas avoir à trahir la confiance de celui/ceux qui se confi(ent) à lui. On le voit, en fait de « libération » de la parole, pareille interprétation pourrait bien aboutir à l’empêcher.

    Une société a besoin d’espaces de confiance, de confidence libre, sans conséquence automatique, de secrets non-trahis. La transparence, au contraire, est totalitaire et antisociale.

    Par Henri de Beauregard, avocat, le 11 mars 2019.

    Politique magazine

  • L’Église et la violence intrinsèque à l’islam : le déni de la réalité du pape François plus grave que le scandale des abus sexuels

    Eglise violence islam Pape François déni réalité
     
    « Le pape fait-il plus de mal que de bien en continuant à nier, malgré une montagne de preuves, que l’islam est lié à la violence ? ». C’est la terrible question que posait récemment William Kilpatrick dans une livraison du périodique étatsunien Crisis Magazine, s’interrogeant sur le déni de la réalité du pape François et d’une partie de la hiérarchie de l’Eglise.
     
    Une question d’autant plus terrible que Kilpatrick est un catholique pratiquant, professeur pendant 33 ans au Boston College, la célèbre université jésuite du Massachussetts, essayiste, collaborateur de nombreux médias, et auteur, en 2012, d’un ouvrage remarqué, Christianity, Islam, and Atheism: The Struggle for the Soul of the West, qui ne lui valut pas que des éloges dans les organes du catholicisme “progressiste” d’outre-Atlantique ! Nos lecteurs anglophones liront avec amusement la virulente critique qu’en fit Commonweal en 2013…

    Islam : le pape François en plein déni de réalité

    Les propos mal venus que le pape avait prononcé lors de son retour de Pologne ("il n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence"), n’ont pas choqué que des catholiques français. Aux États-Unis des catholiques plutôt classés comme “papistes”, ne furent pas de reste. Kilpatrick en est un, mais on pourrait tout aussi bien renvoyer à Jeff Mirus, le patron de Catholic Culture.
     
    Pour Kilpatrick, le “déni de réalité” par les plus hautes autorités de l’Église de la violence intrinsèque de l’idéologie musulmane, pourrait avoir des effets plus dévastateurs encore que la dissimulation du scandale des abus sexuels sur des mineurs par des membres du clergé. Kilpatrick sait de quoi il parle, puisque Boston fut l’épicentre de la révélation de ce scandale qui allait se répandre dans tous les États-Unis, avec des conséquences catastrophiques dans le monde catholique étatsunien : chute de la pratique et perte de confiance dans l’institution.

    Des effets dévastateurs chez les catholiques

    Mutatis mutandis, la dissimulation de la violence intrinsèque à l’islam ou sa minoration assénée jusqu’à plus soif – lorsque l’évidence impose qu’on l’aborde –, l’affirmation qu’elle ne serait le fait que d’un « petit groupe fondamentaliste » comme l’a déclaré le pape le 31 juillet dernier, ont des effets dévastateurs dans l’opinion catholique mondiale qui observe une distorsion flagrante entre ce qu’elle constate tous les jours et le discours ecclésiastique officiel. « Si les choses continuent dans cette direction, affirme Kilpatrick, cela générera une énorme crise de confiance envers l’Église. C’est, potentiellement, une crise de plus vaste proportion que celle du scandale des abus sexuels ».
     
    Kilpatrick rappelle que, depuis les années 1980, des millions de chrétiens ont perdu la vie ou ont été obligé de fuir à cause du djihad mené contre eux au Moyen-Orient et en Afrique, et qu’ils n’y étaient pas préparés : leurs responsables ecclésiastiques les avaient convaincus que l’islam était une religion pacifique à l’instar du christianisme ou du judaïsme !

    Ne pas dire la vérité sur l’islam mène l’Église à une catastrophe

    « Le pape et d’autres avec lui dans l’Église, poursuit Kilpatrick, ne disent pas la vérité sur l’islam. Certains soutiennent qu’ils le font de manière délibérée et qu’il s’agit là d’une stratégie pour éviter une plus grande radicalisation. D’autres, au nombre desquels je me compte, qu’ils le font par pure naïveté. Dans un cas comme dans l’autre, s’ils continuent à défendre l’islam en tant de religion pacifique, il en résultera nécessairement une crise de confiance et une crise de la foi ».
     
    Croire en l’innocence de l’islam, n’est pas de foi catholique. Vouloir le faire croire c’est s’exposer à ce que le dramatique mot-dièse #PasMonPape, soit bientôt remplacé par un mot-dièse encore plus catastrophique : #PasMonÉglise

    Adam Villiers

    Réinformation TV

  • Cardinal Sarah : « La peur est la grande faiblesse de l’Église aujourd’hui »

    © Antoine Mekary / ALETEIA

     

    Crise de la foi, crise de l’Église, déclin de l’Occident, le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, se penche sur toutes les crises du monde contemporain dans son nouveau livre-entretien : "Le soir approche et déjà le jour baisse", co-écrit avec l’essayiste Nicolas Diat. Rencontré par Aleteia, le haut prélat estime cependant que l’issue n’est pas fatale, si toutefois pasteurs, prélats et baptisés parviennent à s’affranchir de leurs peurs.

     

    Aleteia : Que répondre à ceux qui pourraient estimer que votre livre est pessimiste voire alarmiste ?

    Cardinal Robert Sarah : J’ai fait ce constat avec beaucoup de prudence et un grand désir de précision. Il me semble, par conséquent, qu’il ne se situe pas loin de la vérité. Bien sûr, le tableau peut paraître sombre, mais le pape Benoît XVI disait lui-même, juste avant son élection au Siège de Pierre, que l’Occident traverse une crise qui ne s’est jamais vérifiée dans toute l’histoire. La réalité est là : on ne peut pas dire qu’il n’y a pas une crise de la foi alors que les églises se vident. Je ne pense pas que par le passé nous avons assisté à des accusations telles que celles dirigées actuellement contre des cardinaux, des évêques, des prêtres, parfois même condamnés à des peines de prison… Dans la société, je ne sais pas quelle civilisation a légalisé l’avortement, l’euthanasie, a cassé la famille et brisé le mariage à ce point. Ce sont pourtant des aspects essentiels de la vie humaine. Nous sommes dans une situation difficile et la crise est profonde et grave, mais j’ai également consacré la dernière partie du livre à une longue réflexion sur l’espérance car chaque crise comporte en elle une dimension nouvelle, le début d’une renaissance.

     

    Que recommandez-vous pour tenir jusqu’au petit jour ?
    Ce qui est tragique, c’est la division à l’intérieur de l’Église. Une division qui se manifeste surtout sur le plan doctrinal, moral et disciplinaire. Chacun dit et pense désormais ce qu’il veut. Comment ne pas s’inquiéter en constatant que l’Église ne semble plus avoir de doctrine ni d’enseignement moral clairs ? Devant une telle situation, essayons de suivre l’exemple des apôtres. Un jour où ils traversaient le lac de Tibériade, une forte bourrasque les a surpris. Les vagues se sont jetées dans la barque, de sorte que déjà elle se remplissait d’eau. Jésus était à la poupe dormant sur un coussin. Quelle a été l’attitude des apôtres devant ce danger ? Ils ont tenu ferme l’embarcation pour qu’elle ne chavire pas. Ils connaissaient en effet leur métier. Ils se sont donc accrochés à la barre pour maintenir la barque droite malgré la violence du vent. Mais en même temps qu’ils ramaient avec dextérité et grande prudence, ils ont crié de toute leur force : « Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssions ? ». Aujourd’hui aussi, nous devons tenir ferme la barque et prier. Autrement dit, il nous incombe de nous tenir fermement à la Doctrine, à l’enseignement de l’Église et de prier. Nous ne prions pas assez. Les prêtres ont trop d’activités. En croyant changer l’Église par nos propres forces, et par de simples réformes structurelles, nous devenons des activistes. Il nous faut plutôt la grâce qui s’obtient par la seule prière fervente et constante.

    Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui ne sont pas sur cette ligne, mais qui veulent au contraire changer la doctrine ?
    L’Église n’appartient pas aux pseudos réformateurs. Je ne peux changer ce que je n’ai pas édifié moi-même et qui, par conséquent, ne m’appartient pas. Personne ne peut changer l’Église de Jésus. Ceux qui veulent la changer, il leur faut un mandat de Jésus. Ordonner prêtres des femmes ? Cette question de toute façon est résolue : Jean Paul II a affirmé que l’Église n’avait pas le pouvoir de les ordonner. Il a eu une formulation définitive. « Cette porte est fermée ». François l’a confirmé en disant : « L’Église a parlé et a dit non ». Leur donner plus de responsabilités dans l’Église ? Mais volontiers. Je suis certain que les femmes ont une place et un rôle importants dans l’Église et dans la société. Mais on ne les valorise pas davantage en leur confiant des charges et une mission que Dieu, dans sa Sagesse infinie, réserve à des hommes. Dès l’Ancien Testament Dieu a choisi Aaron et ses fils pour exercer Son sacerdoces. Il est étonnant d’insister sur une éventuelle ordination des femmes, car il me semble, après plus de 2.000 ans de christianisme, que c’est faire preuve de manque de foi. Ceci n’arrivera jamais dans l’Église catholique même s’il n’y avait plus aucun prêtre dans le monde. Non par mépris des femmes, mais parce que cela n’est pas dans la volonté et le plan de Dieu.

     

    À l’heure où a été dévoilée l’exhortation Christus vivit du pape François aux jeunes, quel message faut-il selon vous leur délivrer pour faire face à cette crise ?
    Ne vous laissez pas troubler par ce qu’on écrit sur les cardinaux, les évêques et les prêtres, mais scrutez l’Évangile et fixez votre regard sur le Christ, lui seul est le chemin, la vérité et la vie et il donne la garantie qu’on ne se trompe pas. Ensuite, aimez l’Église et servez-la, peu importe ce que l’on dit d’elle. Elle est votre mère, pure et immaculée, sans ride et sans tache. Les tâches que l’on entrevoit sur sa figure sont en réalité les nôtres ! Ses enfants sont en crise mais l’Église, elle, ne l’est pas. Enfin, convertissez-vous, d’abord vous-mêmes, puis soyez des missionnaires. Enfin, essayez de conduire vos amis au Christ.

    Comment convertir sans sombrer dans le prosélytisme tel que dénoncé par le pape François encore récemment lors de son voyage au Maroc ?
    L’Église n’est pas prosélyte, mais elle a un mandat de la part de Jésus : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du fils et du saint Esprit, et leur apprenant à observer ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ». L’Église ne peut pas se dérober à cette tâche urgente. « Malheur à moi, dit saint Paul, si je n’évangélise pas ». C’est ce que faisaient les missionnaires, en Afrique et dans d’autres continents. Aux premiers contacts avec les populations, ils ont aussitôt présenté l’Évangile et ses exigences, sans jamais forcer qui que ce soit. Je ne connais aucun missionnaire ayant obligé un peuple à devenir chrétien. Mais évangéliser est un devoir. Que ce soit les musulmans, les bouddhistes, les animistes, nous devons évangéliser tout le monde en annonçant Jésus-Christ, parce qu’il s’agit de l’unique voie du Salut ! Dès lors il ne s’agit pas de prosélytisme, car nous ne forçons pas les païens ou les musulmans par les armes, mais leur proposons la voie du Salut. Notre religion s’appuie sur l’amour et bannit la force.

    L’évangélisation peut-elle s’intensifier en France, au risque de se confronter à un islam vigoureux ?
    La France a de toute façon renoncé à ses racines chrétiennes, l’Évangile n’est plus votre référence. Dieu n’a plus de place dans votre société. Le seul endroit où il est toléré et consigné à résidence surveillée est le domaine privé. L’homme a pris la place de Dieu. Il édicte des lois en totale opposition aux lois de Dieu et à celles de la nature. Vous estimez que des hommes ou des femmes peuvent se marier entre eux… Alors que tous luttent pour la suppression de la peine capitale, le meurtre des enfants à naître est légal, le divorce également. Alors qu’on combat partout contre les mutilations génitales, on légalise la mutilation des personnes qui veulent changer de sexe. Quelle contradiction diabolique. L’évangélisation de l’Occident sera plus difficile et plus ardue. Mais il faut l’entreprendre avec un zèle brûlant, sans peur, ni honte. L’évangélisation n’est pas une confrontation. C’est plutôt Dieu qui vient offrir son Amour à tout homme quels que soient sa race, sa religion et son continent. Dieu a un immense respect pour notre liberté car il est Amour, et l’Amour est impuissant et incapable de forcer la conscience et le cœur. Mais tous les hommes ont droit à l’Évangile.

    On ne compte plus les scandales à travers le monde auxquels sont mêlés des évêques. Ne vit-on pas une crise des évêques ?
    Il existe certainement une crise d’identité, de responsabilité et une crise de la foi. Mais substantiellement, nous traversons une crise grave du sacerdoce, de la relation du prêtre à Jésus. Mais vous tous, comme baptisés, vous participez à cette crise si vous ne témoignez pas de votre foi chrétienne. Dans la lettre à Diognète nous lisons le témoignage suivant : « Les chrétiens se marient comme tout le monde ; ils sont des enfants mais n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils sont dans la chair mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie… on les calomnie et ils y trouvent leur justification. On les insulte et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. Alors qu’ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs… ». Un chrétien est donc totalement immergé dans le monde mais s’oppose de manière catégorique à tout ce qui contredit Dieu et le Bien de l’homme tels que l’avortement, les unions contre-nature. Le respect de la vie, de la famille, de la personne humaine n’est pas une question qui ne concerne que les chrétiens mais une question hautement humaine. Les évêques ont une grande responsabilité dans la crise de l’Église car si le berger abandonne le troupeau, le loup s’en empare. Alors le berger aura des comptes à rendre à Dieu, le Pasteur des pasteurs.

    Si l’Église se sanctifie par le bas, par les familles, nous avons le sentiment, à vous lire, que la crise est apparue par le haut. Le temps des saints évêques est-il révolu ?
    L’Église est une réalité hiérarchique. Elle s’articule comme un corps humain avec ses différents membres : les apôtres, leurs successeurs, les évêques, les prêtres et les fidèles chrétiens. Tous, cependant, devront faire vivre et rayonner de sainteté l’Église. Dans l’histoire, nous avons eu de grands et saints évêques (Pierre, Paul, Ignace d’Antioche, Irénée de Lyon, Hilaire de Poitiers, Augustin, Cyrille d’Alexandrie, Ambroise). Ce sont des modèles de foi, de courage et de sainteté. Il est vrai qu’actuellement la crise se situe au niveau de la tête. Si nous ne sommes plus capables d’enseigner la doctrine, la morale, ou de donner l’exemple et d’être des modèles, alors la crise s’avère gravissime. Qui défendra les brebis si, les laissant à leur sort, les pasteurs prennent peur et fuient face aux loups ? La peur est la grande faiblesse de l’Église aujourd’hui. Tout le monde est, certes, terrorisé parce que l’Église est accusée de tous les maux. Mais quand quelqu’un est pris par la peur il n’est plus maître de lui-même. C’est la raison pour laquelle l’Église n‘ose plus se démarquer et aller à contre-courant pour montrer au monde la direction. Certains évêques craignent les critiques parce qu’ils sont centrés sur eux-mêmes et en viennent à devenir trop prudents, à ne plus rien exprimer clairement pour ne pas rencontrer l’opposition ou le martyre. Or, il leur faut retrouver Dieu, se concentrer sur Lui et se confier en la puissance de sa grâce. En effet, quand on est vraiment avec Lui, on a peur de rien.

    Pour Benoît XVI l’Église devait « se mêler à la saleté du monde » de façon à mieux la nettoyer. Dès lors, le contact au péché n’est-il pas une condition sine qua non pour que l’Église puisse accomplir sa mission ?
    La situation dans laquelle nous vivons est en effet un signe de la providence pour rappeler que si l’Église choisit de s’humaniser, de s’enfuir dans le monde, elle pourrira. Si elle s’occupe uniquement des questions sociales sans parler du divin, elle perd son temps. Si au contraire, elle descend dans les bas-fonds du péché en portant le Christ avec elle, alors elle purifiera et divinisera l’humanité.

    Arthur Herlin

    Aleteia

     

  • Le grand gaspillage de la fusion des régions

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    L’Occitanie est la région française où le coût par habitant est le plus élevé.• Crédits : PASCAL PAVANI – AFP

     

    Mise en place en 2015, cette réforme était censée dégager des économies. Trois ans plus tard, on observe au contraire une hausse des dépenses. Location de salle pour les réunions, frais de déplacements qui explosent, primes des agents en hausse. Enquête en Occitanie, 2e plus grande région française.

    Quand on regarde les comptes individuels des régions sur le site des collectivités locales, quelque chose saute aux yeux : les charges de fonctionnement des régions qui ont fusionné ont toutes augmenté entre 2016 et 2017. Et la région où le coût par habitant est le plus élevé, c’est l’Occitanie.

    Née de la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, cette nouvelle région compte aujourd’hui près de 6 millions d’habitants, répartis dans 13 départements. Son siège est situé à Toulouse. Mais pour dédommager Montpellier, qui a perdu son statut de capitale régionale avec la fusion, il a été décidé que toutes les sessions plénières des élus auraient lieu là-bas, quatre fois par an. Et c’est là que les dépenses commencent à déraper.

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    L’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus.• Crédits : Cécile Hautefeuille – Radio France

     

    137 170 euros pour une journée de session plénière

    L’hémicycle de l’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus. Avant 2016, la région Languedoc-Roussillon comptait 67 conseillers régionaux, mais depuis la fusion avec leurs collègues de Midi-Pyrénées, ils sont 158. Du coup, ces sessions plénières ont lieu au Parc des expositions en périphérie de Montpellier. Moquette, cloisons, sièges, bureaux, climatisation : il faut tout monter puis démonter, et ça coûte très cher.

    L’assemblée plénière du mois de juin 2017 a ainsi coûté 137 170 euros, sans compter les frais de restauration.

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    Document rendu public par les élus de l’opposition de la région Occitanie.

    Sur une année, cette seule dépense se chiffre à 400 000 euros, selon Carole Delga, la présidente de la région Occitanie. Cette dernière assume cette dépense. D’abord, parce qu’elle veut respecter son engagement de campagne, celui de maintenir l’équilibre des territoires. Mais surtout, elle refuse d’engager des travaux d’agrandissement des hémicycles (estimés à 800 000 euros pour celui de Toulouse) parce qu’Emmanuel Macron a laissé entendre que le nombre d’élus pourrait baisser.

    8 heures de trajet pour trois heures de réunion

    Qui dit territoires plus grands dit plus de déplacements. Et l’Occitanie est immense ! C’est la 2e plus grande région de France métropolitaine. Conséquence, selon des chiffres que nous avons pu consulter, le nombre de kilomètres effectués par les agents ont augmenté de 78 % en 2016 par rapport à 2015.

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    L’Occitanie est la 2e plus grande région de France métropolitaine.• Crédits : Google Maps

    Les élus aussi passent énormément de temps sur la route. “Pour se rendre aux commissions permanentes qui ont lieu à Montpellier, certains qui sont à l’autre bout de la région font huit heures de trajet aller-retour pour une réunion de travail de deux à trois heures” détaille l’élue aveyronnaise de la droite et du centre, Anne-Sophie Monestier-Charrié. En 2017, les frais de déplacements des élus ont atteint 646 000 euros.

    Pour les limiter, la visioconférence a été développée. Aujourd’hui, 36 salles en sont équipées sur les sites de Toulouse et Montpellier. Mais cet investissement a un coût : 612 000 euros. Enfin, chaque jour, des agents de la région font les trajets entre les sites de Toulouse et Montpellier. Un système de navette a été mis en service : deux véhicules de huit places font, quatre jours par semaine, les allers-retours entre les deux hôtels de région.

    5,4 millions d’euros pour aligner les primes des agents

    Autre conséquence de la réforme : l’augmentation de la masse salariale.

    Qui dit fusion, dit mise en commun de personnels qui, à compétence égale, n’avaient pas les mêmes primes. Il y avait des dizaines voire plusieurs centaines d’euros de différence sur la fiche de paie des agents de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Il a donc fallu harmoniser ces primes, et cela s’est fait par le haut. Coût de l’opération : près de 5,5 millions d’euros par an avec, en contrepartie cependant, une augmentation du temps de travail.

    Indemnités d’élus régionaux en augmentation

    Ce qui se produit en Occitanie est loin d’être un cas isolé. Dans toutes les nouvelles régions, les dépenses de fonctionnement ont augmenté. Il faut préciser que c’est en partie lié à des compétences supplémentaires, et à la gestion de fonds européens.

    Pour autant, les surcoûts liés à la fusion sont généralisés. La Cour des comptes est d’ailleurs assez sévère dans son premier bilan de la réforme publié l’année dernière. Elle pointe les “inévitables coûts de transition“. Outre les dépenses liées à l’harmonisation sociale et aux déplacements, on peut ainsi relever les onéreux changements de logos qui ont eu lieu dans les Hauts-de-France, où le nouvel habillage des trains a coûté 10 millions d’euros.

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    La Cour des comptes engage à la vigilance sur les risques de surcroîts de dépenses en cas de fusion dans son rapport sur la situation financière des collectivités territoriales, en octobre 2017.

    Que dire également de l’hôtel de région flambant neuf construit à Clermont-Ferrand (pour 80 millions d’euros) pendant que la réforme territoriale se préparait ? Aujourd’hui sans réelle utilité puisque le siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes est à Lyon. Enfin, dans certaines régions, les indemnités des élus ont augmenté. Une hausse justifiée par le passage à un échelon démographique supérieur dans leur région. En Bourgogne-Franche-Comté, le montant de l’indemnité des conseillers régionaux a ainsi grimpé de 380 euros par mois.

    Une réforme bricolée

    Tout ceci a-t-il été bien anticipé par ceux qui ont voulu cette réforme ? Au tout début, on évoquait 12 à 25 milliards d’euros d’économies par an alors que les risques de surcoûts, eux, étaient rarement cités. “Cette réforme a été bricolée et faite dans la précipitation! ” peste Gérard Onesta, le président du bureau du conseil régional d’Occitanie. “Souvenez-vous, jusqu’au dernier moment, on ne savait pas qui serait marié avec qui !

    Ce qui n’a pas non plus été anticipé, c’est le désengagement de l’État sur certaines dotations. En 2018 par exemple, le fond de soutien au développement économique a été supprimé, bien que les régions aient récupéré cette compétence depuis la réforme territoriale. Cette enveloppe leur permettait d’aider les entreprises à se développer et à investir. Manque à gagner pour elles : 450 millions d’euros.

    Des régions qui ne font pas le poids

    Alors verra-t-on des économies arriver ? Oui répond l’association Régions de France, mais seulement sur le long terme. Notamment sur des renégociations de gros contrats ou sur les achats de biens et services. “On est plus gros donc on peut négocier des tarifs moins élevés” souligne Carole Delga. La présidente de la région Occitanie précise que de son côté, elle va dégager 20 millions d’euros d’économies en renégociant des tarifs d’assurance et la convention des trains express régionaux (TER).

    En attendant, le constat est cruel. Non seulement les régions sont plus coûteuses qu’avant la fusion, mais de surcroit, elles n’ont pas acquis la puissance qui pourrait leur permettre de peser dans le concert européen. A titre d’exemple, l’ensemble des budgets des régions françaises représente 30 milliards d’euros. Une goutte d’eau comparée à la seule Catalogne, en Espagne, qui pèse 23 milliards d’euros.

    Source : France culture, 02-11-2018