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Histoire

  • La meilleure nouvelle de la fin d'année 2023 ! Naissance d'Alphonse d'Orléans le 31 décembre

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    Le Comte de Paris, prétendant légitime au trône de France, est désormais le père de six enfants : Gaston, Antoinette, Louise-Marguerite, Joseph, Jacinthe et Alphonse, né le 31 décembre 2023.

    Ici le Comte et la Comtesse de Paris entourés de leurs cinq premiers enfants. Une superbe famille française.  (Photo de David Nivière).

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    L'excellent site JE SUIS FRANÇAIS a eu la bonne idée de reproduire un article du journaliste Péroncel-Hugoz, paru en 2017 (ce qui explique la référence à l'élection d'Emmanuel Macron), plus que jamais d'actualité. Au-delà de la bonne nouvelle qu'apporte la naissance du sixième enfant de la famille de France, le 31 décembre dernier, ces propos ne peuvent que nous faire réfléchir aux solutions susceptibles d'assurer la pérennité de notre nation.

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    Peroncel-Hugoz.jpgL’élection cette année à la présidence française d’Emmanuel Macron (39 ans, né en 1977), le plus jeune chef d’Etat français depuis Napoléon Bonaparte (Premier consul à 30 ans, en 1799) a suscité l’attention de chercheurs catholiques nord-américains, dont le journaliste Phil Lawler, connus pour investiguer dans les affaires intimes de leurs contemporains. Ils en ont déduit, par exemple, que si le président Macron reste marié à son épouse actuelle, Brigitte Trogneux (née en 1953, 64 ans, mère de trois enfants par son mariage précédent avec un certain M. Auzière qu’on donne pour « financier »), il n’aura pas de postérité. 

    Sur cette lancée, la curiosité démographique de nos chrétiens anglo-saxons les a conduits à dresser la liste des grands dirigeants d’Europe occidentale, mariés ou « en couple » – mais sans le moindre enfant. Cette liste est longue ; en voici « les stars » : la chancelière allemande, la Première ministre britannique ainsi que les chefs de gouvernement hollandais, suédois, écossais, italien, etc. Le Grand-Duché de  Luxembourg bat, si l’on ose dire, tous les records avec le tout-puissant président en exercice de la Commission européenne, marié sans postérité, et son compatriote le Premier ministre du minuscule Etat luxembourgeois, époux…d’un autre homme. Cette union officielle entre personnes de même sexe est légale depuis 2015 dans cette monarchie catholique créée en 1867 sur une base historique plus ancienne. 

    Lors du sommet du Pacte atlantique, ce printemps, à Bruxelles, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir, avec stupéfaction pour pas mal d’entre eux, la photo des « premières dames » dont les époux participaient à ce sommet. A côté de la reine des Belges et de la « compagne » du Premier ministre belge, on notait la présence de Mme Trump en grand décolleté, de Mme Macron en robe courte, de Mme Erdogan, empaquetée en bleu, et enfin celle du « mari » du chef du gouvernement luxembourgeois… 

    Ce que ces chrétiens américains, férus de statistiques matrimoniales européennes, n’ont pas relevé, c’est le contraste abyssal entre la dénatalité en Europe occidentale, symbolisée par cette photo qu’on n’ose plus guère appeler de « famille » et le grand nombre d’enfants animant la plupart des cours européennes (Danemark, Norvège, Suède, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Espagne) mais aussi la plupart des familles royales seulement prétendantes (Portugal, Italie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, etc.). 

    Un constat s’impose : les couples politiques ne voient guère plus loin que leur propre vie ou carrière tandis que les couples princiers, ayant l’habitude héréditaire de la continuité nationale, essaient, eux, de se projeter dans l’avenir.

    Rendez-vous dans 50 ou 100 ans !  

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  • Les saints Céphalophores

    À l’occasion de la fête de la Toussaint, nous vous proposons quelques images de saints Céphalophores.

    Du grec képhalê (tête) et phorein (porter), le nom est attribué aux saints qui ont été décapités et ont ensuite porté leur tête. C’est le cas de nombreux martyrs dont les légendes rapportent qu’ils se sont déplacés après avoir eu la tête tranchée. Le cas le plus connu est celui de saint Denis de Paris, évêque martyrisé au IIIe siècle. Mais de sainte Quitterie à saint Aphrodise de Béziers en passant par sainte Solange, il existe des dizaines d’autres saints céphalophores. Selon les légendes, la céphalophorie est souvent accompagnée de jaillissement de sources miraculeuses et parfois de tremblements de terre.

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    ET BIEN SÛR

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    Tiré du site Alétaia

     

  • Livre - Notre sélection : "La République contre la France" - Recension d'Hilaire de Crémiers

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    Par Hilaire de Crémiers

    Hilaire-TV Liberté copie.jpgCe livre se veut un essai. L’essai mérite de devenir un traité : une démonstration par les faits et par la simple logique des idées que la République, loin d’être la gloire de la France comme le prétend la thèse officielle, est la cause proportionnée de tous ses déboires, de sa déroute spirituelle, de sa décadence politique, même de son appauvrissement économique, relatif bien sûr par rapport aux autres, comme de sa crise sociale permanente.

    L’auteur fait partie d’une jeune génération, extrêmement intéressante, qui entend n’être plus dupe des récits de la vulgate idéologique qui cherche à façonner l’esprit public dans le sens de l’histoire républicaine, tel que l’imposent la vision libérale ou les explications matérialistes des divers socialismes. Ces jeunes esprits qui ont étudié et réfléchi de leur propre côté, remettent en cause les enchaînements de raisonnements qui justifient une doctrine républicaine qui serait immanente à l’histoire, portant en elle-même sa propre nécessité et dont les événements accoucheraient régulièrement de la forme politique la plus appropriée. Notre auteur s’attaque à la période cruciale de la Révolution en se situant successivement avant, pendant et après, trois points de vue qu’avec raison il juge éclairants.

    L’état de la société avant 1789 était-il réellement gros de la Révolution, telle qu’elle s’est présentée, certes avec une élite défaillante et une autorité royale affaiblie ? La Révolution avait-elle en elle-même sa logique interne qui l’a menée selon un déroulé quasiment obligé, y compris le génocide programmé ? La société issue de la Révolution ne pouvait-elle engendrer qu’un libéralisme ravageur ou un socialisme chaque jour plus totalitaire, en fait un combiné des deux, tel que le subit la France, tenue implacablement entre un individualisme hédoniste et un étatisme laïciste et matérialiste ?

    La Révolution française vue par les contre-révolutionnaires

    Poser ces trois questions, c’est tout comprendre, surtout quand la réponse par l’alignement des faits est éclairée par les auteurs contemporains de ces faits, français et étrangers, de Burke à Joseph de Maistre, de Sénac de Meilhan à Mallet du Pan, de Bonald à Donoso Cortès, de Montlosier à Tocqueville pour citer quelques-uns des plus illustres : la Révolution française vue par les contre-révolutionnaires. C’est éclairant et définitif. Entre Voltaire et Rousseau, la République a non seulement détruit les fondements de l’ordre social, mais elle a substitué sa religion – car c’est une religion – à la religion du Dieu incarné, faisant de l’homme abstrait qu’elle déifie l’instrument d’une subversion totale et permanente où elle est à elle-même sa propre cause et sa propre finalité : un monstre métaphysique, le Baal qui brûle ses enfants. Félicitations à l’auteur, en attendant la suite.  

    Cet article est paru dans Politique magazine.

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  • Livre. Notre sélection : "Le Charnier de la République" ou l’horreur de la Grande Terreur

     

    Le Charnier.jpgÀ ceux qui se demanderaient (et ils sont sûrement nombreux) quelles sont ces fameuses « valeurs de la République » dont nous parle sans cesse le courageux et efficace Gérald Darmanin, Joachim Bouflet offre ici, indirectement, une réponse précise, complète et argumentée. Son livre, Le Charnier de la République, publié par les toujours excellentes Éditions Salvator, s'intéresse à la période de la Grande Terreur à Paris, en juin et juillet 1794. Du 14 juin au 27 juillet 1794, précisément, près de 1.300 personnes ont été guillotinées, le plus souvent après des parodies de jugement. Un grand nombre d'innocents, parfois arrêtés à cause d'une simple homonymie avec des « suspects » qui n'avaient, eux-mêmes, rien fait de mal.

    Joachim Bouflet est méthodique, rigoureux. Il est remonté aux sources de la bienfaisante idéologie républicaine : « Le vaisseau de la République ne peut arriver au port que sur une mer rouge de sang », disait, en 1793, Bertrand Barère, rapporteur du Comité de salut public. Comme quoi la Révolution, ce sont encore ses partisans qui en parlent le mieux. Pendant ces six semaines immondes, des femmes enceintes, des vieillards infirmes, des jeunes filles gracieuses, des garçons à peine majeurs sont condamnés pour des conspirations imaginaires. Les procureurs de ces tribunaux d'exception ont des faces de gargouille, sont laids et sales, éructent, rabaissent tout : le plus connu est Fouquier-Tinville, mais l'auteur nous en fait découvrir d'autres, tout aussi cauchemardesques. C'est un tableau atroce de ce que la nature humaine peut produire de plus minable et de plus abominable.

    Pour accueillir les dépouilles de ces victimes innocentes, la République a dû faire preuve d'une répugnante ingéniosité : à deux pas de la place du Trône-Renversé (aujourd'hui place de la Nation), une fosse commune est creusée. Le gouvernement républicain tentera de faire oublier sa soif de sang inextinguible, mais ce cimetière restera dans l'Histoire : c'est Picpus. Sous cette terre qui recouvrit tant de simples « citoyens », ceux à qui on avait écrit une Déclaration des droits mais qu'on maltraitait bien davantage que sous la monarchie, il y eut des pères tués avec leurs enfants, il y eut des royalistes et des indifférents, et même des républicains idéalistes. Il y eut des poètes, comme Antoine Roucher et André Chénier. Il y eut enfin, pour les lecteurs de Bernanos, les fameuses carmélites de Compiègne, inspiratrices des dialogues du même nom, qui montèrent à l'échafaud en chantant des cantiques.

    Il faut lire ce livre bref, impeccablement documenté, qui remet le régime républicain à sa juste place, proche de la fosse commune. Joachim Bouflet n'en est pas à sa première enquête sur une imposture : il a démonté le mythe de Marthe Robin dans un ouvrage irréfutable. Il s'attaque désormais à cette autre « fraude mystique » qu'est la foi en la République, quel que soit le numéro qu'elle porte et les hommes, d'État ou de paille, qui prétendent la gouverner.

    Tiré du site Boulevard Voltaire

  • « Les Français qui ont coupé la tête de leur roi restent au fond, d’instinct, monarchistes » Guillaume Tabard (Le Figaro)

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    Le 29 mai 2017, Emmanuel Macron vient de s’installer à l’Élysée

    et reçoit Vladimir Poutine à Versailles. 

     

    Cet article est paru dans le Figaro. Décidément, l'idée apparaît de plus en plus souvent dans des organes de presse d'obédiences différentes. Il est vrai que les moments difficiles que nous connaissons, et qui nous font craindre le pire pour l'avenir, portent naturellement à évoquer ce que maints journalistes ne cessent de nommer, à juste titre, "une crise de régime".

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    Par Guillaume Tabard - Le Figaro

    Tabard.pngLe roi Charles III n'est pas venu en France. Le climat social a eu raison de ce qui devait être la première visite à l’étranger du nouveau roi d’Angleterre. Outre la menace de débordements violents, il y avait aussi la crainte de l’impact d’images trop somptueuses du dîner d’État dans la galerie des glaces du château de Versailles.

    Ce rendez-vous manqué m’a rappelé un autre accueil à Versailles : celui de Vladimir Poutine. C’était le 29 mai 2017. Emmanuel Macron venait de s’installer à l’Élysée et la venue du président russe était son premier acte de portée internationale. C’était évidemment bien avant l’invasion de l’Ukraine, mais déjà les relations de «l’Occident» étaient tendues avec le président russe. Celui-ci était même suspecté d’avoir tenté, par quelques officines, de s’immiscer dans la campagne présidentielle française.

    Macron, disons-le sans détour, en avait jeté plein la vue à Poutine. C’était l’objectif : montrer qu’un jeune président de moins de 40 ans était capable de toiser le tsar tout-puissant. Et Versailles était la vitrine de cet orgueil français retrouvé. Dans la galerie des batailles du château de Louis XIV, c’était le témoignage d’un grand pays qui s’imposait au président russe.

    Les commentaires avaient été unanimes. «Chapeau !», avait concédé toute la classe politique, des mélenchonistes aux lepénistes. Au moins, ce nouveau président avait du cran, du panache et de l’audace. Au moins ranimait-il une réelle fierté française sur la scène internationale. Ce jour-là, Versailles fut mis au crédit de Macron. Nul n’a songé à dénoncer un chef de l’État hautain, arrogant ou mégalo. Dans la lignée de sa soirée de victoire à la pyramide du Louvre, de son installation solennelle à l’Élysée, cet accueil au château le plus visité d’Europe faisait dire qu’après le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron redonnait du panache à la fonction.

    Six ans plus tard, que reste-t-il de tout cela ? C’est la difficulté à garantir les conditions d’un bon accueil à Charles III qui a justifié ce report. Mais au fond, pour Macron, Versailles n’est plus possible. Ce niveau maximal de solennité avait été mis à son crédit ; il serait mis aujourd’hui à son débit. Comme un symbole de sa déconnexion d’avec le peuple. Comme une provocation à l’égard des Français dans la difficulté. Comme l’expression de sa prétention. Indépendamment des risques en matière de sécurité, l’image de la splendeur royale, la richesse de la vaisselle, la splendeur du décorum auraient été présentées comme un entre-soi méprisant, voire insultant pour le commun des mortels.

    C’eût été injuste. Et les Français qui ont coupé la tête de leur roi restent au fond d’instinct monarchistes. Ils critiquent et jalousent les riches et les puissants, mais savourent la magnificence de Versailles et des châteaux de la Loire. La posture régalienne est applaudie quand tout va bien, et vilipendée quand tout va mal. Elle suscite de la fierté quand la popularité est encore là ; elle provoque du rejet quand l’impopularité a pris le dessous. Versailles, aujourd’hui est interdit à Emmanuel Macron.

    Au fond, en leur président actuel, les Français, en 2017, s’étaient inclinés devant Louis XIV. En 2022, ils stigmatisent Louis XVI.

    Bon courage à tous en ces moments incertains.  

  • 18 octobre 1685 : quand Louis XIV s’attaque au « séparatisme » protestant

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    X.jpgLe Roi-Soleil mourant, jeune encore – 76 ans ! –, non du Covid-19, dans quelque EHPAD « Vieillesse dorée » ou « Âge d’or » des Yvelines, mais gangrené jusqu’à l’os, dans son beau château de Versailles, aurait regretté ses élans bellicistes ; et, si l’on en croit Voltaire, dit à son arrière-petit-fils, futur Louis XV, avant de passer ad patres : « Cherchez à connaître le meilleur pour le suivre toujours. Soulagez vos peuples le plus tôt que vous pourrez, et faites ce que j’ai eu le malheur de ne pouvoir faire moi-même. »

    Mémorables paroles pour une éducation de roi. Regrettait-il, alors, d’avoir signé le célèbre « édit de Fontainebleau » qui, le 18 octobre 1685, mit fin à presque un siècle de coexistence pas très pacifique dans le royaume, entre catholiques et protestants ? À charge, le « roman national » républicain a retenu contre lui cette fameuse « révocation de l’édit de Nantes » !

    Olivier Christin, professeur à l’université de Neuchâtel, a fait ce parallèle pervers : « La révocation de 1685 met à bas un héritage précieux : celui de l’État neutre, de l’État arbitre sur lequel s’étaient construits les règnes d’Henri IV et Louis XIII et qui allait inspirer les républicains du XIXesiècle. »

    Objectons que la « neutralité » de Louis XIII s’est construite d’abord sur l’écrasement du complotisme protestant, allié aux puissances de l’étranger – en l’occurrence les Anglais –, au prix de trois campagnes (1621-1629) ; un recours légitime à la guerre pour corriger la politique du « en même temps » de son père Henri IV qui, en négociant un édit de Nantes bancal (1598), laissait près de soixante forteresses, dites « places de sûreté », aux séparatistes religieux de l’époque. Pour les protéger de la puissance catholique, pensait-il. Ils en firent, avec La Rochelle, des portes d’invasion, après avoir interdit en Béarn, jusqu’en 1617, toute pratique catholique, en bons propagateurs d’un nouveau sectarisme que nos livres d’histoire républicains nous ont longtemps présenté comme plus… « tolérant » !

    Revenons sur la politique coercitive de Louis XIV. Dans une première période, des années 1660 à 1685, le pouvoir royal s’appliqua à faire strictement respecter les clauses de l’édit henricien de 1598 : par exemple, en faisant détruire les lieux de culte construits sans autorisation. La méthode « bienveillante » ayant échoué, il fallut bien se résoudre à durcir le ton, et les mesures : exclusion des protestants de certaines activités publiques, interdiction des unions mixtes, conversions d’autorité des enfants, etc. Et, pour finir, l’édit de 1685 interdisant la pratique du culte de la « religion prétendue réformée » (RPR !) dans tout le royaume sauf en Alsace, province de rattachement récent. Comme l’a souligné Jacques Bainville, cette persécution s’accordait « avec le sentiment général » de « l’opinion publique » catholique majoritaire et répondait au besoin de retrouver une « unité morale » alors que le protestantisme était perçu comme « une possibilité de retour aux guerres civiles et aux révolutions ».

    Pour Olivier Christin, l’héritage de « l’État neutre » serait « de nouveau en débat ou en question aujourd’hui autour des aménagements de la laïcité, que certains veulent imposer face à l’islam : une laïcité de combat, tout sauf neutre ». Amalgame spécieux, mais parallèle intéressant du simple fait de poser, implicitement, la question d’une réalité du séparatisme islamiste longtemps nié par l’Université.

    Aujourd’hui, l’existence sur notre territoire de zélateurs intransigeants et mal contrôlés d’une religion conquérante, nouveaux maîtres des territoires perdus de la République, renforcés dans leurs convictions rétrogrades par une propagande victimaire soutenue par l’intelligentsia, appuyés, pour prospérer, par des États étrangers promoteurs de djihad, ruine le mythe bien-pensant du « vivre-ensemble » qu’on nous assène depuis quarante ans.

    La « laïcité de combat », impérieusement nécessaire, devra-t-elle passer par l’émergence d’un gouvernement de salut public, déterminé à crever les réduits de non-droit, pour briser le séparatisme invasif de ceux qui risquent de renforcer, à terme, les bataillons des camisards de l’islamisme ? Attention, danger !

    Pierre Arette

  • Oui, il faut y revenir. La gauche s'est déchaînée : il doit y avoir du bon !

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    Écoutez la belle chanson de Jean-Pax Méfret en cliquant ICI

     

    La gauche s’est déchaînée contre ce film en en critiquant méthodiquement tous ses aspects : mal pensé, mal joué, mal filmé, mal financé, mensonger, Vaincre ou mourir est-il vraiment un condensé d’infamie ou le révélateur du fanatisme rance des républicains nostalgiques de la Terreur ? 

     

    Par François La Choüe

    Politique magazine

    Vaincre ou Mourir, le premier film produit par le Puy du Fou, donne manifestement des sueurs froides à Libération, le journal de Sartre ayant eu la bonne idée de lui consacrer sa Une fin janvier. Faut-il y voir une énième illustration du fameux effet Streisand ? L’hallali sonné par la bonne presse a visiblement stimulé les spectateurs qui, en nombre, ont passé le pas des salles obscures pour contempler cet OVNI cinématographique. Car, après trois semaines à peine de diffusion dans un nombre réduit de cinémas de France et de Navarre, le film dépasse déjà les 200 000 entrées. Bien sûr, les esprits chafouins objecteront qu’il s’agit là d’un public de niche, taillé sur mesure pour le film, ce dernier trouvant d’abord son public en Vendée, au Cyrano de Versailles ou dans le XVe arrondissement. Soit. Toujours est-il que les très démocratiques notes laissées par le quidam sur le site Allociné sont majoritairement excellentes. Enfin, par contraste avec les quolibets de Libération, notre salle de cinéma, pleine à craquer, a applaudi à tout rompre. Alors, puisque des profs d’histoire au collège de Stalingrad-sur-Oise sont capables de donner leur avis éclairé sur le film, nous nous hasardons, cinéphile du dimanche, à livrer le nôtre.

    Navet cinématographique ?

    Pas vraiment. Certes, on peut juger que le début du film est un peu rapide :Femme-Vendée-2.jpg une mise en abime eut été la bienvenue : pourquoi pas en évoquant les aventures de Charette en Amérique ? Les premières batailles sont techniquement réussies grâce aux prouesses des cascadeurs professionnels du Puy du Fou, mais l’ensemble des scènes de guerre s’avère globalement décevant : les plans sont trop rapprochés, les mêlées indistinctes et trop ressemblantes d’un choc à l’autre. Pour autant, l’histoire prend corps progressivement, avec ses ombres et ses lumières, et le spectateur plonge peu à peu dans l’épopée des gars du Bocage. Ombres et lumières : il y a là comme une signature esthétique du film, où chaque scène est un tableau. De ce point de vue, l’œuvre offre de petites merveilles photographiques. Et, par certains côtés, il y a du Caravage dans les nombreuses scènes en clair-obscur où, par-delà les paysages et les scènes d’actions, les doutes et angoisses de Charette s’expriment à la lueur tremblante d’une bougie. Partant, le film, bien plus complexe que ne l’ont vu les journalistes de Libé, offre une dimension psychologique fort intéressante.

    Vaincre ou Mourir a été tourné presque intégralement au Puy du Fou. Cet enracinement est une qualité (talents d’escrime, profusion de chevaux, figurants en costumes, lieux de tournage coïncidant peu ou prou avec ceux de l’Histoire avec un grand H). Mais c’est aussi un défaut : au bout d’un moment, le spectateur attentif finit par remarquer que les scènes sont tournées peu ou prou au même endroit : les mêmes plaines pour de nombreux chocs (y compris l’échec de Nantes), les mêmes rues dans un village bas-poitevin ou place Viarme. Les scènes nantaises auraient pu être tournées dans de petites villes de l’Anjou ou du Poitou, devant de belles façades de pierre blanche faisant écho à la grande cité ligérienne. De même, lorsque Charette et Pfeiffer discutent, aux alentours de la signature du traité de La Jaunaye, on distingue clairement que la scène est tournée… au Fort de l’An Mil, au Puy du Fou. Les aficionados des Herbiers ne s’y tromperont guère ! Heureusement, il y a de belles bouffées d’oxygène avec les scènes littorales, lors du débarquement manqué du comte d’Artois. On respire, on prend enfin du champ : une nécessité, pour un film consacré à un ancien officier de marine.

    Un mauvais Braveheart du Bocage ?

    Après quelques dizaines de minutes, le film prend une belle consistance. Les personnages ont une vraie épaisseur. Libé nous peint un film univoque exaltant Charette, un film sans nuances quant au héros. Il n’en est rien. LRDLV JOUR 10-105.jpgL’exaltation de Charette passe au contraire par la description de ses faiblesses comme de ses forces, de ses doutes et de son panache, de son ivrognerie comme de sa gentilhommerie. Le personnage de Pfeiffer est peu développé mais celui de Couëtus (Gilles Cohen) a du relief, et l’acteur incarnant Prudent de La Robrie (Rod Paradot) est très convaincant, avec beaucoup de chien. En outre, à l’heure du féminisme spectaculaire, on s’étonne que nul journaliste n’ait vu la belle place faite aux femmes, à travers les Amazones de Charette (Céleste Bulkeley, Adélaïde de la Rochefoucauld). Quant au général Travot, émule de Hoche, vainqueur de la traque, son portrait est éloquent : officier républicain doué d’honneur et de courtoisie, meneur d’hommes intelligent, il semble un adversaire à la hauteur de Charette. Il prend progressivement sa place dans la seconde moitié du film, jusqu’à la fameuse scène de la capture (« Que d’héroïsme perdu ! ») et au paroxysme que constitue l’exécution du général rebelle.

    Là encore, les sycophantes de Libé nous peignaient une œuvre univoque et caricaturale. Oui, il y a un parti pris assumé (quel film n’en a pas ?) en faveur de Charette, mais le parti pris n’est pas l’univocité, et le film a clairement ses nuances.

    La scène de la harangue avant la bataille de Torfou est sans doute piquée à Braveheart, mais le Charette incarné par l’excellent Hugo Becker est peut-être plus complexe à l’écran que le Wallace joué par Mel Gibson (par ailleurs excellent et, au passage, bien moins fidèle à la réalité historique que notre petit film vendéen). En bref, les moyens du film ne sont pas hollywoodiens et les batailles n’ont pas été signées Ridley Scott, mais le résultat est plus qu’honorable. Il y a même parfois un côté Besson, avec les hallucinations fantomatiques de Charette filmées sur fond noir (une sorte de « quatrième dimension », mystérieuse et ésotérique). Vraiment, on est loin du documentaire planplan tendance martyrologe pour bigots miteux.

    Un film bâtard, entre docu-fiction et série B ?

    On échappe au docu-fiction, un genre d’autant plus périlleux que, s’agissant de la Vendée, une excellente œuvre de télévision avait été produite en 1993 pour France 3 par Jacques Dupont. Inutile, donc, de produire une redite, transposée du petit au grand écran. En revanche, le passage du projet initial (docu-fiction) au film abouti (et c’est le cas) se ressent par moments, et pas uniquement par le manque relatif de moyens. Certaines scènes ou dialogues sont clairement empruntés à d’autres films.

    La scène du tirage au sort des conscrits et de l’exemption du fils du maire ? Presque mot pour mot, c’est celle du film Chouans de Philippe de Broca (1988). Idem pour la scène de la plage, quand Charette prophétise l’évanouissement de son armée devant un émissaire des princes : scène complètement copiée sur le docufilm de Jacques Dupont. Et, le film étant produit par le Puy du Fou, on n’échappe pas aux dialogues tirés du Roman de Charette. Ainsi, lorsque le général vendéen refuse d’ôter son ostensible panache blanc, arguant qu’ « un officier de Marine n’abdique pas l’honneur d’être une cible ». Belle répartie, que Villiers attribue à Charette dans son livre, sauf que la phrase est d’Edmond Rostand, que le dramaturge met dans la bouche de Cyrano de Bergerac. On peut regretter que l’esprit de famille aille jusqu’à ces approximations ; mais cela reste un divertissement.

    Enfin, plutôt que de faire débuter le film par des témoignages d’historiens (au passage, il y a parmi eux Anne Rolland-Boulestreau, disciple de Jean-Clément Martin : pour un tract d’extrême-droite, on fait pire), on aurait pu imaginer une scène où Napoléon raconte à Las Cases combien Charette, selon lui, laisse « percer du génie ». Comme dans Le Dernier Panache (nom du spectacle du Puy-du-Fou), et cela aurait probablement bien fonctionné au cinéma.

    Un tissu de mensonges historiques ?

    LRDLV JOUR 8-45.jpgQuant au fond, on cherche en vain le « Puy du Fourbe » (titre racoleur utilisé par Libé) et les mensonges historiques évoqués par les critiques de gauche. Que les dialogues soient inventés, c’est tout à fait normal pour un film (et comment donc font les romanciers ?). Mais le fond de l’affaire, lui, est exact. On n’ose imaginer ce qu’entendent les plumes de la grosse presse lorsqu’elles disent de l’œuvre qu’elle est mensongère. Est-ce à dire que les motivations du soulèvement sont fausses ? Que les faits d’armes n’ont pas existé ? Que les massacres sont pure légende ? Le film n’évoque d’ailleurs jamais la « thèse » du génocide puisque, précisément, c’est un film, une narration, une belle histoire pleine de rebondissements, et non un documentaire. L’ouverture du film donne la parole à Secher, mais son adversaire, l’éminent sorbonnard et robespierriste Jean-Clément Martin, est aussi l’un des conseillers du film. D’après le réalisateur Vincent Mottez, si Martin n’apparaît pas à l’écran, c’est parce que ce dernier comptait apparaître dans le projet initial de docufiction, pas dans un film de cinéma : nul désaccord de fond, donc. À nouveau, l’accusation de « tract révisionniste » est spécieuse : si l’on osait, on se demanderait même si ces critiques n’avaient pas été écrites avant visionnage…

    Il est évident que le film est un hommage au combat des Vendéens : du début à la fin, tout l’indique, jusqu’à l’omniprésente voix off de Charette. Mais il est faux et malhonnête d’y voir une tentative de « réécrire l’histoire », c’est-à-dire de la réécrire faussement.

    Navet ? Non. Mensonges ? Non plus.

    Ce que prouve la diarrhée verbale de Libé, c’est que ces gens ne supportent pas que l’on touche, un tant soit peu, à la Révolution française. Qu’on l’égratigne à la loyale, cela les fait vomir. Qu’on tire des guerres de Vendée un beau spectacle, ils ne le supportent pas. La Révolution est leur totem, Bolloré est leur père Fouettard. Les pauvres ! Ils ont peur d’un panache blanc sur écran noir. Les fanatiques, ce sont eux.  

    Le film a dépassé les 300 000 entrées en cinq semaines. Slava Ukraini, le film de BHL qui a bénéficié d’une promotion insensée, a fait 300 entrées en une semaine.

    Si vous ne l'avez déjà fait, allez voir ce film !

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    LES TRIBULATIONS DE BERNARD HENRI LEVY

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  • L'incroyable épopée de Charette

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    Nous sommes suffisamment au fait des réactions d'une certaine presse pour comprendre que lorsqu'un lynchage médiatique se met en marche, c'est qu'il y a quelque chose d'intéressant et de bon aloi chez ceux qui sont ainsi insultés. C'est aujourd'hui le cas de Libération, Médiapart, Télérama et bien d'autres qui déversent des torrents de boue sur le magnifique film "Vaincre ou mourir".

    « L’action se situe en 1793, alors que Charette, ancien officier de la Marine Royale et héros de la guerre d’Indépendance américaine, revient sur ses terres vendéennes où la colère contre les républicains gronde. Le jeune officier, charismatique et fin stratège, devient2-2.jpg rapidement le chef de toute une armée fort peu commune, mais pas moins redoutable, constituée d’habitants refusant de se plier à la terreur révolutionnaire. »

    Tous ces milliers de Français n'ont pas admis l'exécution de leur Roi (21 janvier 1793), l'assassinat de leur Reine (16 octobre 1793), la constitution civile du clergé et la levée de 300 000 hommes pour répandre la guerre dans toute l'Europe au prétexte de diffuser les fariboles rousseauistes. Ils ont décidé de s'enrôler dans "l'Armée Catholique et Royale".

    Le Puy du Fou fait une œuvre salutaire. Alors que notre Éducation (!?) Nationale se plait à retirer de la mémoire des enfants la belle épopée de notre histoire et de ses héros, "Vaincre ou mourir" en évoque un des épisodes les plus dramatiques. Si certains s'escriment à laisser penser que la France a commencé en 1789, de plus en plus nombreux sont ceux qui réalisent qu'elle prend en réalité  ses racines en 496 avec le baptême de Clovis et qu'elle reste à jamais marquée par l'empreinte de ses racines chrétiennes, croyants ou non. Il a fallu 1500 ans pour la construire.

    3-2.jpgEt aujourd'hui, une fois passées les décennies où il était de bon ton de caricaturer notre histoire - avec une mauvaise fois indigne - les historien sérieux et objectifs découvrent et nous apprennent que la République est née dans la terreur et les massacres. Le génocide de la Vendée n'en est qu'un épisode monstrueux. Il y en eu d'autres. De la même manière se sont mobilisés les Chouans de Normandie, les hommes de Frotté dans le lyonnais, ainsi que dans tout le Midi. Le film a le mérite d'ouvrir les pages oubliées de la Révolution.

    Le général Westermann, surnommé "le boucher de la Vendée" écrivait au Comité de salut public qui avait ordonné les massacres :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

    L'on pourrait évoquer également "les Colonnes infernales" du général Turreau, avec, entre autre, l’abomination du 28 février 1794 aux Lucs-sur-Boulogne, où, alors que le hommes sont absents (ils sont dans l’armée de Charette), on éventre le curé, on tue les vieillards à coup de baïonnette et on incendie l’église dans laquelle se sont réfugiés les femmes et les enfants. Il y aura 564 morts. À peine moins qu’Oradour-sur-Glane en 1944.

    C'est cela un génocide, un8-2.jpg crime contre l'humanité !

    Charrette restera un de nos héros nationaux, dont la bravoure et le panache ne peuvent que forcer l'admiration et le respect. Sa devise : "combattu souvent, battu parfois, abattu jamais" est à rapprocher de la réponse qu'il fit à l'ancien officier du roi venu l'exécuter, qui regrettait "tant d'héroïsme pour rien" : "Monsieur, rien ne se perd jamais".

    En 2016, un député républicain de la Vendée, alors qu'un texte était proposé en mémoire de toutes les victimes de la commune de 1871, eu le courage de lancer dans l'Assemblée : « Mes chers collègues, foi de Vendéen, quitte à faire de la repentance, pourquoi ne pas commencer par l’abrogation des lois de la Terreur contre la Vendée, et la reconnaissance de ses crimes ? Vous voulez faire de la morale ? Soit, mais alors, commencez donc par abroger les lois de la Terreur. »

    12-2.jpgCharette reste une de ces figures lumineuses que la France peut se vanter de montrer au monde entier. Remercions le Puy du Fou de cette réalisation. Et formons le vœu que de nombreuses autres initiatives de cette qualité viennent redonner à tous les français, la fierté d'être français.

    Henri Bec

  • Le Figaro : « Requiem, marche aux flambeaux… Cette jeunesse de France qui vibre au souvenir de Louis XVI »

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    Nous reproduisons ici une article paru dans la Figaro le 21 janvier dernier.

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    Chaque année, le 21 janvier, quelques milliers de jeunes se réunissent dans la rue et dans les églises pour commémorer la mémoire du roi guillotiné. Un engagement qui associe spiritualité et volonté politique.

    Ringard, le royalisme ? S’il n’était pas rare de croiser des monarchistes au siècle dernier, leur existence aujourd’hui est perçue comme une incongruité par une majorité de Français. Quand ils ne sont pas considérés comme une dangereuse mouvance d’extrême-droite. Pourtant, d’après un sondage BVA paru en 2016, 17% des Français verraient bien la fonction présidentielle être assurée par un roi. Un chiffre identique à celui d’un autre sondage, datant de 2007, confirmant qu’il existe bien une base royaliste établie et stable.

    Chaque 21 janvier, la France redécouvre ses royalistes, presqueMarche aux flambaux.jpg avec étonnement. À cette date, il y a tout juste 230 ans, le roi Louis XVI était guillotiné place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) par les révolutionnaires. Tous les ans, monarchistes ou simples passionnés d’Histoire commémorent la mémoire du souverain qu’ils considèrent "martyr". Ce samedi encore, des messes de requiem auront lieu dans toute la France, et une marche aux flambeaux se rendra à la Chapelle expiatoire, où furent inhumés Louis XVI et Marie-Antoinette en 1793.

    Quelque chose de sacré

    Loin des caricatures mais légèrement anachroniques, ces événements ne rassemblent pas que des vieillards réactionnaires. «Une multitude de jeunes gens, désireux d’être en lien avec leur Histoire», se rendent par exemple chaque 21 janvier à l’église Saint Eugène-Sainte Cécile, dans le 9e arrondissement de Paris, souligne le Père Jean-François Thomas, prêtre jésuite qui y prononcera l’homélie ce samedi. Mais aussi à l’église Saint-Germain l’Auxerrois, dans le 1er arrondissement. Cette dernière réunit surtout la branche orléaniste, qui désigne la maison d’Orléans comme héritière des rois de France.

    Certains prennent l’événement très au sérieux. La journée de Madeleine, professeur d’histoire-géographie au lycée, sera "littéralement dédiée à cette commémoration". Vêtue de noir en signe de deuil, la jeune femme de 27 ans, ancienne militante de l’AF, ira déposer une gerbe le matin place de la Concorde. Comme tous les ans depuis sa majorité, elle se rendra ensuite à la messe à Saint-Germain l’Auxerrois et rejoindra en fin de journée la marche aux flambeaux organisée par le collectif du Souvenir de Louis XVI. Cette association, créée il y a quatre ans par une bande de copains, entend "raviver l’image de la monarchie en rendant hommage au roi martyr".

    Marche-2.png"C’est presque une dimension de fête religieuse, explique-t-elle. Il y a quelque chose de très sacré dans cette journée, que je vis comme une sorte de pèlerinage en solitaire". Robin, 21 ans, étudiant en histoire originaire du Nord, et actuellement en reconversion pour devenir artisan brasseur, a anticipé les grèves pour se rendre à Paris et ne pas manquer les commémorations. Lui aussi ressent cette dimension spirituelle : "Il y a quelque chose d’assez christique dans la mort de Louis XVI, un côté sacrificiel", estime-t-il. Un raisonnement que ne réfutera pas le Père Thomas : "Pour un catholique monarchiste, il est important de prier pour les morts et le salut de l’âme du défunt".

    Monarchie contre république

    Mais cette journée du 21 janvier est également éminemment politique. «Organiser des messes est très respectable, mais cette journée n’est pas seulement une commémoration», confirme Antoine, 20 ans et membre du Souvenir de Louis XVI. «L’association a été fondée pour réunir une jeunesse qui voit dans la monarchie l’avenir de la France», confie le jeune homme, lui aussi étudiant en histoire. «Le but, c’est vraiment d’attirer les curieux non-royalistes, qui s’intéressent à l’Histoire», abonde Henri, un ingénieur de 25 ans, cofondateur du collectif. Organisée depuis quatre ans, la marche aux flambeaux a réuni plus de 1000 personnes l’année dernière, selon lui. Elle sera suivie ce samedi d’une soirée sur une péniche parisienne.

    Outre la restauration de la monarchie, les royalistes de tous horizons entendent œuvrer pour la défense de l’intérêt national, en attendant le retour du roi. Le patriotisme est au cœur de leur combat, et c’est en ce sens qu’ils sont fréquemment désignés comme "nationalistes" ou d’"extrême droite".

    La marche aux flambeaux du 21 janvier a d’ailleurs pour vocation de marquer les esprits, et de faire passer des messages. "On n’y réclame pas le retour du roi, ce serait s’illusionner", sourit Madeleine. Mais "l’action de Louis XVI pourrait inspirer des gouvernances aujourd’hui, à une époque où le 49-3 et les décisions unilatérales sont devenus la norme", suggère Robin, qui se rendra aussi à la marche pour "rappeler que la République n’a pas fait la France". "Quand on voit la répression dans les manifestations de "gilets jaunes" ou contre la réforme des retraites, on ne peut que constater la perversité du régime politique actuel", ajoute Henri, rappelant que «Louis XVI n’avait pas voulu faire tirer sur la foule aux Tuileries».

    Goût de l’Histoire et volonté politique

    Ces jeunes monarchistes affirmés ont un point commun : le goût et la passion de l’Histoire. Madeleine a été bercée enfant par la Petite Histoire de France de Jacques Bainville, historien monarchiste et figure majeure de l’Action française. Née dans un environnement familial très royaliste, on lui a "toujours appris à considérer la monarchie". Robin s’est, lui, forgé tout seul, sans héritage particulier : "J’ai découvert le royalisme et la pensée politique avec mes cours de philo de terminale et je les ai trouvé très pertinents".

    Et en dehors du 21 janvier ? Certains sont engagés politiquement, à l’Action française ou "dans des mouvements politiques plus actifs aujourd’hui". D’autres pensent à s’engager car "la politique est l’affaire de tous : nous sommes des hommes dans une cité". "Aujourd’hui, plus que de militer dans la rue, le fait d’incarner des idées et de les accorder avec ses actes possède un vrai sens politique", assure Robin. "La jeunesse a soif d’avoir des racines, de retrouver un terreau dans lequel s’ancrer", résume le Père Thomas en guise de conclusion. ■ 

    Hugues Maillot

  • « La souveraine qui, parce qu’elle échappait aux hasards de l’élection, était celle de tous ».

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    Cet article est repris du site "Je suis français". Il devrait être, pour tous, un sujet de réflexion, alors que nous vivons dans un système dans lequel aucune politique pérenne ne peut être mise en œuvre, livrée au caprice de faux monarques successifs.

    ***

    TRIBUNE – Elizabeth II « sans jamais jouer les Jupiter ni, à l’inverse, s’abaisser à la posture humiliante du “monarque citoyen” », s’est imposée « comme un modèle discret de conservatisme spontané », fidèle au legs de grands esprits et d’hommes d’État éminents du Royaume-Uni, souligne Frédéric Rouvillois, professeur de droit constitutionnel et écrivain .

     

    C’est une chose singulière que de perdre une personne très chère et très âgée dont on avait toujours senti la présence bienveillante et qui avait fini par devenir une partie de nous-mêmes – au point de nous sentir perdus sans elle, et un peu orphelins.

    Quelques mois avant d’être fauché par la mitraille au tout début de la guerre de 14, c’est ainsi que Charles Péguy consacre quelques-uns de ses plus beaux vers à la mort de sainte Geneviève, patronne et protectrice de Paris :

    « Tout un peuple assemblé la regardait mourir

    Le bourgeois, le manant, le pâtre et le bouvier,

    Pleuraient et se taisaient et la voyaient partir (…)

    Et les durs villageois et les durs paysans

    La regardant vieillir l’avaient crue éternelle (…)

    L’amour de tout un peuple était tout son cortège ».

    Et au fond, c’est à ces vers dorés que fait penser la disparition de la reine, Elizabeth – leur reine, celle des Britanniques, mais qui, à force, avait fini par nous devenir si familière, qu’elle était aussi un peu la nôtre. La nôtre, parce qu’elle avait toujours été là, avec ses tailleurs pastel et ses chapeaux invraisemblables, son regard malicieux et son demi-sourire indulgent. Mais la nôtre aussi, parce que sans jamais jouer les Jupiter ni, à l’inverse, s’abaisser à la posture humiliante du « monarque citoyen », Elizabeth a toujours suivi sa voie et assumé son rôle, s’imposant ainsi comme un modèle discret mais convaincant de conservatisme spontané – ce qui, au pays de Burke, de Disraëli, de Chesterton ou de Churchill, était au fond la moindre des choses.

    Après soixante-dix ans de règne, la reine Elizabeth apparaît pourtant d’abord, dans les souvenirs de chacun, comme une mère de famille. Lorsqu’elle monte sur le trône à l’âge de 25 ans, elle a déjà deux enfants, un garçon et une fille, le choix de la reine en quelque sorte. Et c’est à cette aventure-là que s’intéressent surtout, à l’époque, les chaînes télévisées encore rudimentaires du monde entier : à la vie quotidienne d’une toute jeune reine qui est aussi une jeune maman et dont l’un des enfants sera roi lorsque le temps sera venu. Dans d’innombrables reportages en noir et blanc, on la voit donc au jardin qui s’occupe d’Ann et de Charles, comme on la verra quelques années plus tard, en couleur cette fois, être enceinte à nouveau, puis accoucher comme n’importe quelle autre mère.

    Or, la curiosité des spectateurs coïncide avec ce qui constitue le mystère et la clé du régime monarchique : car derrière la délicieuse banalité de la scène familiale, il y a le fait que ce qui caractérise d’abord une reine (ou un roi), c’est d’être, en un sens, des gens comme tout le monde. Au fond, Elizabeth aurait pu être infirmière ou agricultrice, mais le hasard ou la providence ont décidé qu’elle serait reine, ce qu’elle a assumé avec autant de bonne volonté, de sérieux et de simplicité que si elle s’était occupée de malades dans un hôpital ou de vaches dans une exploitation laitière. La reine est une personne comme tout le monde : et c’est en faisant comme tout le monde – c’est-à-dire, en donnant naissance à ses enfants et en essayant de les élever du mieux qu’elle le pouvait -, qu’elle a assumé du même coup la fonction politique capitale qui était la sienne : préparer sa propre succession au trône afin de garantir la stabilité du système et la continuité de l’État.

    Dans une monarchie, le personnel ne se dissocie pas du politique, et ces deux rôles inextricablement liés, la reine Elizabeth les a assumés de façon exemplaire : en tant que mère, puis grand-mère et arrière-grand-mère (et même, quoique la chose fut plus difficile, en tant que belle-mère), elle a su incarner charnellement la nation dont elle était symboliquement le chef : et au-delà, personnifier un système, la monarchie, où le chef, parce qu’il échappe aux hasards de l’élection, est véritablement celui de tous – de même qu’une mère, n’ayant pas été choisie par une majorité
    de ses enfants, est réellement celle de chacun d’entre eux.

    La reine de tous, sans distinctions et sans discontinuité : là encore, Elizabeth a incarné l’un des traits spécifiques de la royauté, sa projection dans la longue durée. Et ce faisant, sa capacité à représenter, pour tous ses sujets, un point de repère commun et immuable, un élément unificateur, stable et rassurant, particulièrement utile en temps de crise ou de mutations majeures.

    Sur ce plan, on l’a souvent comparée à son aïeule Victoria. Devenues reines, l’une à 18 ans, en 1838, l’autre à 25 ans en 1952, toutes deux vont connaître des périodes troublées assombries par des révolutions profondes dans tous les domaines. Toutes deux seront amenées à régner sans gouverner, ce qui est le propre d’une monarchie parlementaire, mais l’une et l’autre parviendront à accompagner le mouvement sans se laisser dépasser par sa violence, et ce faisant, contribueront avec une efficacité discrète à canaliser son potentiel explosif. De Churchill à Liz Trussdu processus de décolonisation à l’intégration européenne puis au Brexit, de la guerre civile en Irlande du Nord au référendum écossais, des Malouines à l’Afghanistan, du terrorisme de l’IRA à celui des islamistes, la reine Elizabeth II, par ce qu’elle incarnait, n’a même pas eu besoin d’intervenir pour désamorcer les conflits, ni de décider pour favoriser la résilience.

    Comme l’emblématique bobby de la police britannique, qui traditionnellement n’était armé que de son sifflet et d’un bâton blanc, la reine a su montrer que la présence est déjà une puissance. Et peut-être une puissance supérieure. La chose n’a jamais paru aussi évident qu’en ce soir du 5 avril 2020, au tout début de l’épidémie de Covid, lorsque, vêtue d’un tailleur vert gazon, elle vient prononcer à la télévision quelques mots simples appelant les Britanniques à l’union, à l’espoir et à la résistance. Des mots que seule une reine et une mère pouvait prononcer sans qu’on les soupçonne d’hypocrisie ou d’arrière-pensées électoralistes.

    Une reine et une mère qui s’est demandé chaque jour, durant sept décennies, quelle serait la meilleure solution pour ses enfants et ses sujets : ce qu’il fallait maintenir coûte que coûte, et à quoi l’on pouvait renoncer sans se perdre. Sans doute est-ce pour cela qu’elle est parvenue, malgré les risques, les obstacles et les tragédies, à maintenir, c’est-à-dire à conserver l’essentiel.

    Et sans doute est-ce pour cela qu’elle demeurera dans les cœurs à la place singulière qui restera la sienne : "l’amour de tout un peuple était tout son cortège ".  

    Délégué général de la Fondation du Pont-Neuf (think-tank) et auteur de nombreux ouvrages remarqués, Frédéric Rouvillois a notamment publié Histoire de la politesse de la Révolution à nos jours (Flammarion, 2006), Histoire du snobisme (Flammarion, 2008), L’Invention du progrès, 1680-1730. Aux origines de la pensée totalitaire (Éditions du CNRS, 2011) et Liquidation. Emmanuel Macron et le saint-simonisme. (Éditions du Cerf, 2020). Pour s’informer de ses travaux et publications, suivre le lien ci-dessous.

    Frédéric Rouvillois

  • Livre - Notre sélection : Jacques Bainville - "Les lois de la politique étrangère"

    La maison d’édition indépendante L’Artilleur réédite le livre de Christophe Dickès Jacques Bainville, les lois de la politique étrangère. Une édition revue, corrigée, et surtout considérablement développée : 560 pages au lieu de 320. Les notes de bas de pages sur l’œuvre de Bainville (absentes de l’ancienne édition) sont intégralement rétablies – et la bibliographie, déjà monumentale, complétée et mise à jour. Un événement pour ceux qui veulent comprendre l'histoire et la politique étrangère. Vous trouverez dans cet ouvrage une analyse débarrassée de toutes scories de basse politique politicienne, produit du seul examen des faits et de leur compréhension. Ce qui a fait dire qu'en lisant Bainville, on avait l'impression de devenir intelligent !

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    Connu pour sa remarquable biographie de Napoléon et son Histoire de France, constamment rééditées jusqu'à nos jours, Jacques Bainville fut aussi un analyste hors pair de la politique internationale. La diffusion de ses idées et de ses écrits allait bien au-delà de sa famille politique, l'Action française. Bainville considérait que la politique est régie par des lois et qu'elle est toujours l'œuvre des hommes. De l'expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l'histoire, il est possible de déduire le futur et de se prémunir par l'action des dangers qu'il recèle. Dans un livre prophétique, Les conséquences politiques de la paix, publié en 1919, Bainville annonça tout l'entre-deux-guerres: l'avènement de Hitler, l'Anschluss, l'invasion de la Tchécoslovaquie, le pacte germano-soviétique, l'agression contre la Pologne et la nouvelle guerre européenne qui s'ensuivit. Jacques Bainville ne fut pas écouté. Il mourut en 1936, avant la catastrophe que la France n'avait pas su conjurer. Christophe Dickès a consacré dix ans d'études à l'œuvre de Jacques Bainville et plus particulièrement aux aspects de celle-ci touchant à la politique étrangère aux XIXe et XXe siècles. Il présente ici l'homme et sa pensée, dont l'influence demeure toujours grande.

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  • Découverte d'une ville impériale romaine inconnue jusqu'à présent dans les Pyrénées

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    Les ruines observables ne sont pas celles présentement découvertes,

    mais celles d'un village abandonné nommé Escó

     

    Déjà unique de par les secrets qu'il renferme, le site archéologique nouvellement décelé a connu deux vies : l'une à l'époque impériale romaine (entre le Ier et le Ve siècle) et une autre au début de l'époque chrétienne médiévale (entre le IXe et le XIIIe siècle).

     

    Il se cachait sur le versant sud des Pyrénées depuis plusieurs siècles. Un complexe archéologique unique jusque-là inconnu a été récemment découvert au pied de la montagne par des archéologues de l'Université de Saragosse (Espagne). Dans une longue étude récemment publiée et repérée par le journal espagnol El País, ils décrivent une ville romaine construite autour des Ier et IIe siècle, aux nombreuses infrastructures.

    Des "bâtiments aux proportions monumentales"

    Les recherches débutent en 2018, quand le conseil municipal de la ville d’Artieda (nord-est de l'Espagne, dans la communauté autonome d'Aragon) demande aux spécialistes de l’aider à étudier des ruines connues sous le nom d’"El Forau de la Tuta". Finalement, les prospections archéologiques réalisées en 2021 ont révélé un grand complexe, l'oppidum (ou lieu fortifié) d'une ville basque de l’époque de l'occupation impériale romaine. Deux "chapiteaux corinthiens", des "bases attiques", des "tambours à fût cannelé" et un fragment de corniche laissent deviner que le complexe comportait des "bâtiments aux proportions monumentales", écrivent les chercheurs.

     

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Pourtant, malgré sa taille, aucun document historique mentionnant la ville n’est connu à ce jour. Cette dernière innommée disposait pourtant "d'infrastructures et de monuments publics, dont des thermes, un système d'adduction d'eau, un urbanisme régulier, des égouts et peut-être un temple", continuent-ils. À l'ouest du site, "un ensemble impressionnant d'ouvrages publics en opus caementicium [sorte de "béton" utilisé par les Romains, ndlr]" ainsi qu’une "série de structures quadrangulaire", éventuellement des citernes d'approvisionnement, ont été préservés.

    Par ailleurs, les fouilles ont révélé un espace rectangulaire en sous-sol, dont seul le seuil de l’entrée a résisté. Les experts associent cette découverte à des bains. Car à l’intérieur de cette structure, sous des dalles probablement tombées lors de l'effondrement du bâtiment, un sol noir et blanc en mosaïque antique de style "opus tessellatum", agrémenté de quelques tesselles rouges et jaunes isolées, a été extraordinairement bien conservé. Des dessins de coquilles Saint-Jacques ornent les quatre angles, quand l’emblème central représente des hippocampes montés, un poisson et deux dauphins.

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    Photo par Jose Angel Asensio

     

    Plus tard encore, durant le Haut Moyen Âge

    Par ailleurs, deuxième découverte pour le moins surprenante, les spécialistes ont constaté qu'entre le IXe et le XIIIe siècle, un village de type "habitat paysan" de l’époque chrétienne médiévale s’est superposé à celui romain préexistant. Ils ont identifié le village comme celui d’"Arteda Civitate", quant à lui bien documenté dans des textes en latin.

    Aujourd’hui, les restes de cette enclave médiévale comportent la zone de l'abside d’une église (c’est-à-dire l'extrémité, derrière le chœur), des silos à ouvertures circulaires creusés dans le sous-sol ainsi qu’un vaste cimetière, conforme aux rites funéraires chrétiens. Des éléments qui devraient permettent aux chercheurs d'avancer dans l'étude du passé de cette région, dont la période du Haut Moyen Âge est encore trouble, révèlent-ils.

    Géo histoire

  • Livre - Notre sélection : "La guerre de l'ombre" de Jacques Nain

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    En novembre 1989, la chute du Mur de Berlin met un terme à la Guerre froide mais aussi aux divisions héritées de la Seconde Guerre mondiale. La fin du glacis communiste emporte dans sa chute le monde bipolaire structuré autour de la rivalité entre d’une part les Etats-Unis et leurs alliés et d’autre part l’Union des républiques socialistes soviétiques et ses Etats satellites. Sur les ruines de cette période de fortes tensions géopolitiques, en matière de Renseignement un nouveau monde voit le jour.
    La mondialisation de la collecte clandestine d’informations classifiées professionnalise les agents-secrets et ceux du contre-espionnage. Selon les amis et/ou les ennemis, les relations entre Etats sont complexes, confuses et équivoques. Les services secrets sont formés aux nouvelles technologies et à l’intelligence économique domaines dans lesquels grouillent les transfuges, les officiers traitants, les agents-doubles, dormants ou d’influence.
    Les taupes côtoient les traîtres et les honorables correspondants les officiers de renseignement. Un milieu où les sycophantes sont légions ! Acteur discret d’une scène d’un grand lieu de vie, celui du monde, l’auteur propose un roman autobiographique ; une guerre de l’ombre dont l’objectif est d’assurer la protection du potentiel scientifique et technique de la Nation.

    Pour commander, c'est ICI

     

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    Nous profitons de cette recension pour publier ci-dessous un article d'Éric DENÉCÉ, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CFRR), qui a préfacé le livre "LA GUERRE DE L'OMBRE" de Jacques NAIN, un ouvrage autobiographique sur le Renseignement, publié aux Éditions Auteurs d'Aujourd'hui.

     

    DÉSINFORMATION SUR L'UKRAINE

     

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    Eric Denécé

    Directeur

    Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)
    12/14 rond-point des Champs Elysées
    75008 Paris
    01 53 53 15 30
    www.cf2r.org

     

  • Redécouvrir le domaine de Trianon au château de Versailles

    C’était le "Grand siècle". La France était alors la première puissance et servait de modèle au monde civilisé, l’Autriche qui a essayé de recopier Versailles, la Russie où la culture française était à l’honneur… Histoire de l’exception française et de son modèle culturel et politique, rayonnement intellectuel et artistique, crainte universelle de ses armées, « modèle d’État unique en son genre » ayant permis, sur près de mille ans la construction du pays…

    Il nous est apparu opportun et rafraichissant, dans l’état de décomposition générale que nous connaissons, de publier ce reportage.

     

    Le domaine de Trianon fait peau neuve

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    photo 1/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Pour l'été 2022, le château de Versailles propose aux visiteurs de redécouvrir le domaine de Trianon tel qu'ils ne l'ont jamais vu grâce à une nouvelle création végétale et à une restauration du hameau de la Reine.

     

    Un jardin sur le thème de la faune sauvage

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    photo 2/10© Kevin Domas

    Les jardiniers s'appliquent à perpétuer la tradition initiée sous l'impulsion de Louis XV qui avait fait du domaine un vrai terrain d’expérimentation botanique. Chaque été, ils redoublent ainsi d'ingéniosité pour imaginer une conception végétale unique. Pour 2022, ils ont choisi le thème de la faune sauvage.

     

    Des plantes... aux noms d'animaux

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    photo 3/10© Emeline Férard

    C'est ainsi une vraie ménagerie qui peuple désormais les parterres du Grand Trianon. Les jardiniers ont planté des espèces dont les noms vernaculaires rappellent des animaux ou une partie de leur anatomie. Exemple avec ces pièces florales violettes dégoulinant au milieu de larges feuilles vertes : Amanranthus candatus également appelée queue de renard.

     

    Le hameau de la Reine

    retrouve son paysage d'antan

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    photo 4/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Pour continuer la tournée des nouveautés, c'est vers le hameau de la Reine qu'il faut se diriger. Cette extension du Petit Trianon a été créé dans les années 1780 pour Marie-Antoinette désireuse d'échapper aux foules qui avaient investi les autres bâtiments. Mais elle a un temps été laissée à l’abandon et a connu plusieurs transformations.

     

    La laiterie de propreté restaurée

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    photo 5/10© Kevin Domas

    Les derniers travaux ont visé à compléter les précédentes restaurations réalisées et reconstituer le paysage d'origine conçu par l'architecte Richard Mique au XVIIIe siècle. Parmi les bâtiments restaurés, figure la laiterie de propreté dont l’extérieur et l’intérieur ont fait l’objet de diverses interventions afin de lui rendre son raffinement d'autrefois.

     

    Un nouveau cheminement

    et un lac aux eaux claires

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    photo 6/10© Kevin Domas

    Les travaux ont également consisté à revoir le cheminement reliant les différentes fabriques du hameau et à restaurer complètement le grand lac afin de restituer la clarté et le bon écoulement de ses eaux. N'y manquent plus que le gazon et quelques plantations prévues pour l'automne prochain.

     

    Un ensemble emblématique et pittoresque

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    photo 7/10© Kevin Domas

    Le hameau de la Reine est constitué d'une dizaine de fabriques, des petites maisons à l'aspect rustique, disposées à travers un paysage faussement rural qui tranche avec le reste du domaine. Les visiteurs peuvent aujourd'hui se balader autour du lac pour contempler l'ensemble emblématique (presque) tel qu'il était à l'époque de Marie-Antoinette, certains bâtiments ayant été détruits après sa mort.

     

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    photo 8/10© Kevin Domas

    Outre sa création annuelle, le domaine de Trianon donne d'autres merveilles végétales à voir notamment des arbres qui se démarquent par leur beauté, leur histoire ou leur rareté botanique. Le château de Versailles compte une trentaine d'"arbres admirables" dont treize à travers le Domaine. Il est possible de les découvrir grâce à un parcours disponible sur l'application du château.

     

    D'autres nouveautés pour 2023

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    photo 9/10© Thomas Garnier/Château de Versailles

    Le château de Versailles concocte déjà plusieurs nouveautés pour 2023 dont un "jardin du parfumeur" qui s'installera au sein de l'Orangerie et mettra en lumière les parfums et senteurs. Si certaines plantations ont déjà commencé, il faudra attendre le printemps 2023 pour aller balader son nez au milieu de cette "exposition végétale".

     

    Un Buffet d'eau en cours de restauration

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    Autres travaux en cours : la restauration du Buffet d'eau du Grand Trianon, une fontaine monumentale constituée de multiples effets d'eau édifiée sous Louis XIV et qui montrait des altérations tant sur les marbres et les différents décors que sur le fonctionnement de ces effets d'eau. L'intervention devrait s'achever au printemps 2023.

    Tiré, en partie, du magazine Géo

  • Vous appelez ça "les traiter comme des chiens ?"

    Bon résumé de la mission  de la France en Algérie, à rebours de ce que nos chaines de radio et de de télévision déversent dans les esprits depuis tant d'années. Il serait temps de se montrer fier du travail accompli. Les injures d'Emmanuel Macron sur ce sujet (et d'autres) sont indignes d'un chef d'État. 

     

    Cliquez sur la carte pour écouter cette mise au point de 2 mn. :

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  • Livre - Notre sélection : Une histoire inédite de la France en 100 cartes

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    « Les éléments structurants de notre histoire ont été bouleversés »

     

    image_2021-03-02_172729.pngLe journaliste et historien Jean Sevillia fait paraître chez Perrin « Une histoire inédite de la France en 100 cartes » en collaboration avec les cartographes Jean-François Ségard et Nicolas Poussin. Il y présente une centaine de « moments » qui sont, d’après lui, des repères indispensables à la compréhension de l’histoire nationale.

    C’est en historien que Jean Sevillia donne les clés de la sociologie profonde de la France contemporaine : auteur notamment de La France catholique (Michel Lafon, 2015), il fait le choix de montrer comment certains événements décisifs de l’histoire peuvent se voir dans la géographie du peuple français, et laisser des traces jusqu’à aujourd’hui.

    En quoi votre histoire de France à travers les cartes est-elle inédite et diffère-t-elle de votre précédent ouvrage, Histoire passionnée de la France ?

    Jean Sevillia : Mon Histoire passionnée de la France (Perrin) formait un récit complet et continu de l’histoire de la France, des origines à nos jours, évidemment sous forme synthétique. Ce nouveau livre, puisqu’il braque le projecteur sur cent séquences du passé de la France, opère des choix dans ce passé, et assume ces choix : ce sont des moments charnières, des épisodes symboliques, des événements essentiels, mais qui supposent de passer très brièvement ou même de faire l’impasse sur certains autres épisodes de notre passé. Pour autant, le choix de ces séquences a été pensé de telle manière que leur enchaînement dégage une continuité qui révèle les grands traits de l’histoire de la nation française. Le caractère inédit de cet ouvrage provient du lien entre le texte et les cartes. Il existe des atlas de l’histoire de France, mais dont les textes succincts sont des légendes de cartes plus que de vrais commentaires historiques. Il existe aussi des Histoires de France qui ne comportent que quelques cartes en illustration (c’était d’ailleurs le cas de mon Histoire passionnée de la France). Dans cette Histoire inédite de la France en 100 cartes, le texte et les cartes ont autant d’importance, et se complètent ou se répondent.

    Alésia

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    Pourquoi écrivez-vous qu’il a existé une France avant la France, en vous appuyant sur la géographie ?

    C’est évidemment une formule, car on ne peut pas parler de la France avant le XIIe ou XIIIe siècle. Mais la richesse des sites préhistoriques de France montre l’ancienneté du peuplement de notre territoire. Mais la civilisation gauloise ou plutôt gallo-romaine, la Gaule franque rassemblée par Clovis, puis l’unité du futur territoire français au sein de l’empire carolingien et l’étendue de la Francie occidentale, née du partage de l’empire carolingien, sur les trois quarts de la France actuelle, posent des bases dont héritera la France quand elle se construira sous l’égide de la dynastie capétienne. La France ne naît qu’au début du deuxième millénaire de l’ère chrétienne, mais elle ne naît pas du néant.

    État bourguignon

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    Quels sont les éléments structurants de notre histoire ?  

    Ces éléments structurants sont nombreux et anciens : l’unité territoriale au moins de la France centrale ; le rôle de Paris comme centre politique (Clovis a fait de cette ville sa capitale en 508) ; le rôle de l’État, même si celui-ci a mis plusieurs siècles à s’édifier ; le rôle de la langue française comme facteur d’unité des élites politiques et culturelles, même si le français est devenu d’usage majoritaire dans la population au XIXe siècle seulement ; le fait que la France est depuis longtemps un des pays les plus peuplés d’Europe. Et bien sûr, l’ancienneté et la profondeur de l’ancrage chrétien, plus précisément catholique, chez les Français. 

    Jusqu’aux années 1960, 90 % de la population était baptisée au sein de l’Église catholique

    En dépit du choc déchristianisateur de la Révolution française, malgré l’antichristianisme et l’anticléricalisme militant du XIXe siècle qui aboutiront à la crise de la séparation de l’Église et de l’État au début du XXe, en dépit de la laïcité d’État, la France est restée très longtemps un pays catholique. Jusqu’aux années 1960, 90% de la population était baptisée au sein de l’Église catholique. Mais tous ces éléments, une grande part d’entre eux en tous cas, ont été remis en cause, voire bouleversés, depuis cette époque. Spécifiquement la remise en cause de l’État, que ce soit par le haut, du fait de la construction européenne et de la mondialisation qui ont brouillé les bornes de la souveraineté nationale, ou par le bas, du fait de la décentralisation et de la contestation de l’autorité, phénomène culturel plus large. Ajoutons la déchristianisation galopante, phénomène historiquement majeur, puisque des croyances, des rites et des traditions qui ont cimenté pendant des siècles la société française autour de sa religion dominante sont en train de s’effacer. L’ensemble de ces évolutions provoque aujourd’hui une profonde crise d’identité nationale.

    Premier Empire

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    « Remonter la pente, pour un pays, n’est jamais impossible. Mais il faut une volonté, et des volontaires », écrivez-vous.  Pensez-vous que les catholiques ont un rôle particulier à jouer à cet égard ?

    À l’évidence, puisque le service du bien commun fait partie du devoir des catholiques, et parce que le catholicisme français, à travers ses œuvres, possède une longue expérience du dévouement gratuit et désintéressé envers la société. Mais il ne faut pas être naïf : il existe des forces et des réseaux très puissants et implantés au cœur de l’État qui sont hostiles à l’Église, et à l’anthropologie qu’elle porte, comme on l’a vu avec le vote de toutes les lois sociétales depuis quarante ans et plus, et tout récemment au sujet de la bioéthique. De ce point de vue, évitons l’angélisme : les catholiques ont des combats à mener, mais là aussi il faut une volonté et des volontaires.

    La libération

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    Jean Sevillia, Une histoire inédite de la France en 100 cartes

    Perrin, 2020, 248 p., 27 euros.

  • Les feuillets perdus de Louis-Ferdinand Céline, enfin retrouvés

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    Crédits photo : Céline photographié par Henri Manuel (années 1930), domaine public.

    Quelques jours à peine avant sa mort, Céline écrivait ces mots poignants : « On m’a assez pris, on m’a assez dévalisé, emporté tout ! Hé, je voudrais qu’on me rende ! ». Par « tout », il entendait de nombreux manuscrits dont Casse-pipe, imaginé comme la suite chronologique de Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. Des feuillets de la main de l’auteur, volés en 1944 à la Libération pas des « pillards », qui seraient entrés dans son appartement à Montmartre, profitant de la cohue…

    Les archives disparues depuis bientôt 80 ans de l’écrivain auront de quoi secouer le monde littéraire. Ces feuillets inédits, par milliers, avaient longtemps été considérés comme de simples fragments. Et pourtant, il n’avait cessé de le répéter : « Il faut le dire partout si Casse-pipe est incomplet c’est que les Epurateurs ont balancé toute la suite et fin, 600 pages de manuscrit dans les poubelles de l’avenue Junot. »

    Les espoirs de retrouver un jour ce trésor de littérature se sont éteints le 8 novembre 2019, à la mort de Lucette Destouches, veuve de l’auteur. Un évènement qui en déclencha d'autres : le premier se déroula quelques mois après, avec Jean-Pierre Thibaudat, critique dramatique et auteur, et sa décision de prendre contact avec un avocat.

    « Il y a de nombreuses années, un lecteur de Libération m’a appelé en me disant qu’il souhaitait me remettre des documents », a expliqué le critique. « Le jour du rendez-vous, il est arrivé avec d’énormes sacs contenant des feuillets manuscrits. Ils étaient de la main de Louis-Ferdinand Céline. Il me les a remis en ne posant qu’une seule condition : ne pas les rendre publics avant la mort de Lucette Destouches, car, étant de gauche, il ne voulait pas "enrichir" la veuve de l’écrivain. » Interrogé sur l’identité du donateur, Thibaudat s’est contenté de répondre : « Secret des sources ».

    Une histoire de vol, jusqu’au tribunal.

    Suite à cette rencontre, contact fut pris avec les deux ayants droit de la veuve de Céline : François Gibault, auteur de la biographie du romancier, et Véronique Chovin, une amie de Lucette Destouches. « Voilà soixante-quinze ans que l’on se demandait où étaient passés les manuscrits de Céline disparus à la Libération : l’annonce de leur redécouverte a été un véritable choc pour nous », a confié François Gibault.

    Un rendez-vous s’est organisé, sans conclusion satisfaisante. Véronique Chovin s’est sentie indignée, si bien que début 2021, elle mandatait un avocat, Jérémie Assous, avec François Gibaut, avant de porter plainte pour recel de vol devant le tribunal de grande instance de Paris.

    Jean-Pierre Thibaudat s’est alors vu convoqué au siège de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) à Nanterre. Là encore, il n’a pas dévoilé aux autorités l’identité de son mystérieux donateur – à la place, il leur a simplement remis les archives en question. Il s’est décrit comme « le dépositaire accidentel » de ces feuillets. « Ma seule crainte était qu’ils disparaissent dans un incendie. Mon plaisir a été de les retranscrire pendant des années et des années. Cela n’a pas de prix. »

    Après une expertise menée par Isabelle Le Masne de Chermont à la Bibliothèque nationale de France, qui rassure sur l’origine de ces manuscrits – du Céline, pas de doute –, Véronique Chovin et François Gibault sont repartis avec les feuillets en juillet 2021.

    « Ce fut un moment très particulier », a expliqué Véronique Chovin. « Tout le monde pensait que ce trésor avait définitivement disparu. Enfin, non, pas tout le monde. Lucette me disait souvent : “Tu verras, après ma mort, des choses vont ressortir !” Elle avait raison. »

    Des manuscrits à la valeur inestimable

    D’après Le Monde, Thibaudat a passé des années entières à trier et à retranscrire l’œuvre de Céline, soit « des milliers de pages, un peu en vrac, et il m’a fallu des mois uniquement pour les classer ». Un travail de longue haleine, grâce auquel il obtiendra, au bout de quelques mois, l’équivalent de 600 pages.

    « On y trouve plusieurs blocs inédits d’une importance capitale », a-t-il expliqué. « Dans une lettre à son éditeur Robert Denoël du 16 juillet 1934, Céline disait travailler à un projet divisé en trois parties : “Enfance, Guerre, Londres”. L’enfance, il l’a traitée dans Mort à crédit, la première guerre mondiale au début de Voyage au bout de la nuit et Londres dans Guignol’s band. Mais les manuscrits retrouvés semblent être des projets distincts, qui pourraient être destinés à ce triptyque. »

    Les archives sont composées de 600 feuillets inédits de Casse-pipe, roman jusqu’alors incomplet. Céline y transcrivait « sa vie au 12e régiment de cuirassiers de Rambouillet dans lequel il s’était engagé en 1912 ». On retrouve aussi La Volonté du roi Krogold, un autre récit presque totalement inédit du romancier. Enfin, des versions incomplètes de Mort à crédit et de Guignol’s band font aussi partie du lot. « Le manuscrit de Mort à crédit est fascinant », a indiqué François Gibault. « La première partie est plutôt fidèle au roman publié, mais toute la seconde partie présente de nombreuses variantes et repentirs. »

    Enfin, au milieu de ces écrits, se cachent aussi des artefacts personnels du romancier : notamment « des photographies de sa fille, Colette, son livret militaire, des écrits médicaux, des lettres de femmes », mais aussi, détail peut-être plus sombre, de la « documentation antisémite », qui peut-être été une source d’inspiration pour l’écriture de ses pamphlets. On pensera notamment à L'École des cadavres, paru chez Denoël en 1938  : « Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître ».

    Comme indiqué par Le Monde, François Gibault et Véronique Chovin caressent l’idée de donner l’intégralité de Mort à crédit à la BNF – un moyen comme un autre de « régler les frais de succession » qui découlent de la restitution de ces écrits. Concernant les autres manuscrits, rien n’a encore été décidé – quoiqu’on suppose un projet de publications.

    Source : ActuaLitté

    À lire également : rentrer dans l'intimité de Céline

  • « Pétain et les juifs » : le rabbin Alain Michel tranche la question

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    Le site Dreuz info republie une lettre adressée le 12 mars 2020 à l'Union des Étudiants juifs de France par le Rabbin Alain Michel. Cet historien n'est pas n'importe qui. Docteur en histoire (Paris - Sorbonne), Rabbin diplômé du séminaire théologique Shecher à Jérusalem, il a créé et animé pendant de nombreuses années les séminaires en français de Yad Vashem et enseigne l'histoire de la pensée juive à l'institut Albert Decourtray à Jérusalem.

    Alors que "les dictateurs de haine" se lancent, avec une inculture abyssale, dans des critiques grossières à l'encontre de certains propos d'Éric Zemmour sur la question, il est sain et réjouissant de constater que des spécialistes brillants et sérieux historiens  éclairent, avec une courageuse objectivité, les complexités de l'Histoire.

    Ci- dessous, un de ces commentaires caricatural :

    Préambule – Il est important de faire une distinction, selon nous,  :entre la dimension historique, c’est-à-dire la recherche historique sur un sujet qui ne fait pas consensus entre les historiens, et l’usage politique des propos émis par Zemmour sur Pétain. Si historiquement, Pétain a fait une distinction entre les juifs vivant en France, selon qu’ils furent français ou étrangers, l’amalgame politique consistant à innocenter la France, Pétain ou les Français qui ont collaboré, dénoncé les juifs à la police française et participé à leur déportation, est irrecevable. A ce titre, les propos de Zemmour, à supposer qu’ils soient un jour historiquement non-disputés, sont et seront toujours politiquement inacceptables, et Zemmour est fautif de ne pas le relever. – Jean-Patrick Grumberg.

     

     Réponse d'Alain Michel :

     

    Alain Michel.jpgChère Madame, c’est bien sûr en tant qu’ancien membre de l’UEJF [Union des Étudiants Juifs de France] dans les années 1970, ainsi qu’ancien proche du Rabbin Léon Askenazi, Manitou, président de l’UEJF au début des années cinquante, et dont j’ai dirigé le centre d’études à Jérusalem pendant 4 ans, que je vous écris.

    Mais c’est surtout en tant qu’historien, spécialiste de la Shoah, ainsi qu’amoureux de la vérité et de la liberté. Je viens d’apprendre que vous avez attaqué en justice le journaliste Éric Zemmour pour avoir affirmé que le gouvernement du Maréchal Pétain avait sauvé les Juifs français.

    Cette décision de l’UEJF est doublement scandaleuse :

    1 - Même si les propos d’Eric Zemour étaient erronés, ce qu’ils ne sont pas, en quoi cette affirmation est-elle une négation de la Shoah ? Eric Zemmour a-t-il dit que des Juifs qui habitaient en France n’avaient pas été déportés et n’avaient pas été gazés à Auschwitz ? Pas du tout. J’ai attentivement écouté l’émission de CNEWS, et il a même parlé de « l’extermination et des camps nazis », ce qui paraît étrange pour qui est accusé de négation de crime contre l’humanité par l’UEJF.

    En réalité, l’UEJF a une attitude liberticide qui consiste, en détournant une loi anti-négationniste, d’interdire tout débat historique et d’imposer une vérité historique concernant une question importante, l’attitude de Vichy vis-à-vis des Juifs, mais question qui n’a rien à voir avec la réalité de l’existence de la Shoah.

    Lorsque dans les années 1970, l’historien israélien Yéhuda Bauer a affirmé que le nombre de victimes au camp d’Auschwitz-Birkenau était beaucoup moins important que les 4 millions qui étaient affirmés à l’époque, de nombreux historiens ou encore porteurs de mémoire, notamment au Mémorial de la Shoah à Paris, se sont levés pour dénoncer les propos de Bauer qui réduisaient soi-disant l’importance de la Shoah.

    Tout le monde sait très bien aujourd’hui qu’il y a eu au plus un million 200.000 victimes à Auschwitz-Birkenau. Si la loi Gayssot avait existé à l’époque, l’UEJF aurait-elle traînée le Professeur Bauer devant les tribunaux ? Voilà pourquoi, au nom de la défense de la liberté, il faut dénoncer la démarche de l’UEJF.

    2 - Dans son livre «Le Suicide français*», Eric Zemmour, affirmait que Pétain avait sauvé les Juifs français.

    Remarquons tout d’abord que l’UEJF, qui faisait déjà du confusionnisme en étendant la loi contre le négationnisme à toute forme de débat historique, en remet une couche, puisqu’il semble qu’elle reproche dans sa plainte au journaliste d’avoir « réaffirmé sa théorie selon laquelle Pétain aurait sauvé les Juifs de France ». Or ce n’est pas ce qu’affirme Eric Zemmour et j’ai noté dans le débat sur CNEWS que celui-ci a tout de suite précisé « les Juifs français », et non les Juifs étrangers qui étaient alors en France.

    On peut être choqué par l’affirmation de cette différence, mais c’était la décision du Vichy de 1940, pas celle des commentateurs et historiens de 2020.

    Dans son livre, Zemmour résume mon propre ouvrage «Vichy et la Shoah*» sur deux pages et dès la première présentation de son livre, dans l’émission « on n’est pas couché », le journaliste s’était « défendu » face aux attaques de la journaliste Léa Salamé en se plaçant sous mon « autorité » d’historien qui, par ailleurs, a travaillé avec Yad Vashem depuis 1987, et avec la Marche des Vivants depuis 1990 (et même avec l’UEJF jusqu’à la parution de mon livre).

    Si affirmer que le gouvernement de Vichy (c’est plus exact que Pétain) a protégé les Juifs citoyens français, en en sauvant ainsi un grand nombre, est une affirmation négationniste, je demande donc à l’UEJF de bien vouloir également me traîner devant les tribunaux, ainsi que d’autres historiens français actuels, comme le professeur Antoine Prost ou le professeur Jean-Jacques Berlière, et que l’UEJF demande également que l’on brûle les ouvrages de Léon Poliakov, qui affirmait la même chose dans le «Bréviaire de la haine*» dès 1951, ou encore ceux de l’Historien américain Raul Hillberg, qui écrivait la même chose dès le début des années soixante. Si l’UEJF agit comme l’inquisition, qu’elle le fasse jusqu’au bout.

    Au nom de la défense du libre débat sur la vérité historique, il faut dénoncer la démarche de l’UEJF.

    Avec tout le respect que j’ai pour les tribunaux, français ou autres, les palais de justice ne sont pas les lieux où l’on peut trancher de la vérité historique et de sa complexité.

    Les magistrats ne sont pas formés pour cela, et ils n’en ont pas la compétence professionnelle. Le jour où l’Union des Etudiants juifs de France le comprendra, elle pourra peut-être commencer à admettre qu’on ne peut à la fois combattre pour la démocratie et la liberté, et en même temps refuser le débat sur l’histoire et la mémoire.

    © Alain Michel

  • Livre. Notre sélection : Le Dernier Carré

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    Jean-Christophe Buisson est directeur adjoint du Figaro Magazine et présentateur de Historiquement show sur la chaîne Histoire. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur des thèmes historiques variés. Jean Sévillia est membre du conseil scientifique du Figaro Histoire et chroniqueur au Figaro Magazine. Il a publié de nombreux ouvrages d’Histoire qui ont connu de beaux succès de ventes. Ils forment le tandem qui a dirigé avec brio une équipe d’historiens et de journalistes pour aboutir à ce livre remarquable qu’est Le dernier carré publié chez Perrin.

    Waterloo, Camerone, la bataille des ponts de Saumur, Diên Biên Phu : quatre cas emblématiques de ces moments où une guerre est perdue pour l’un des belligérants, mais où une poignée d’hommes luttent jusqu’au bout, même s’ils savent que leur camp a succombé, et peut-être surtout s’ils le savent. Ces quatre exemples mythiques d’héroïsme n’apparaissent dans ce livre que par allusion. Priorité a été donnée ici à des épisodes moins célèbres mais tous aussi épiques, de l’Antiquité à nos jours. Vingt-cinq chapitres, vingt-cinq faits d’armes, vingt-cinq récits d’ultime sacrifice et de fidélité absolue qui s’étalent à travers les siècles et les continents.

    L’ouvrage débute avec les 300 soldats de Sparte dirigés par le roi Léonidas qui combattent jusqu’à la mort à l’entrée du défilé des Thermopyles face à l’offensive du roi des Perses.

    Sans citer les vingt-cinq chapitres, retenons-en quelques-uns.

    L’ultime fin de l’Empire byzantin à Trébizonde en 1463, lorsque David II Comnène, refusant de se convertir à l’islam, est exécuté au sabre sur ordre du sultan Mehmet II.

    La bataille de Culloden, en 1746, qui met fin aux insurrections des jacobites écossais fidèles aux Stuarts, dynastie catholique. C’est à la suite de cette défaite des highlanders que des lois furent promulguées visant à effacer toute la culture écossaise : interdiction du kilt, du tartan et de la cornemuse, abolition du système clanique,… Il fallut attendre 1822 pour que les traditions écossaises aient droit de revoir le jour.

    Mathieu Bock-Côté signe le beau chapitre consacré aux derniers Indiens du roi de France, épopée qui s’achève en 1766 avec la défaite de Pontiac, le plus célèbres de leurs chefs.

    Jean Sévillia fait, lui, revivre la chouannerie des Cent-Jours en 1815, témoignage de la ténacité du royalisme populaire dans l’ouest de la France.

    Ô combien méconnue est l’histoire de Stand Watie, indien cherokee, général dans l’armée confédérée durant la guerre de Sécession et dernier officier confédéré à déposer les armes en juin 1865 !

    Christophe Dickès – fils du regretté docteur Jean-Pierre Dickès – conduit le lecteur au milieu des Zouaves pontificaux qui forment l’ultime rempart du pape quand est donné l’assaut final sur Rome le 20 septembre 1870.

    Un chapitre est dédié à Saigô Takamori, le dernier samouraï, mort sabre à la main en 1877 dans une insurrection pour l’honneur contre les influences extérieures qui transforment le Japon impérial.

    Autre moment héroïque, l’insurrection catholique irlandaise contre la Couronne britannique, déclenchée lors de la fête de Pâques 1916, et qui s’achève en 1923 avec la reddition de de Valera, président de la république d’Irlande.

    L’agonie dans l’exode des armées blanches fidèles à la Russie impériale et commandées par le général Wrangel est également décrite.

    Tout comme les dernières braises des insurrections de Cristeros au Mexique qui se terminent en 1937.

    Trop méconnue est l’épopée des « Frères de la forêt », lituaniens indépendantistes et antisoviétiques qui combattront l’Armée rouge de 1944 à 1965 !

    C’est le chanteur et journaliste Jean-Pax Méfret qui signe le chapitre sur le crépuscule de l’Algérie française tandis que Jean-Louis Tremblais évoque les guérillas anticommunistes oubliées en Asie du Sud-Est jusqu’en 1975 et que Jean-René Van der Plaetsen raconte le baroud désespéré des soldats chrétiens au Liban en mai 2000.

    Un livre passionnant à plus d’un titre !

    Le dernier carré, ouvrage collectif sous la direction Jean-Christophe Buisson et Jean Sévillia, éditions Perrin, 384 pages, 21 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur   

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