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Politique générale

  • Bonne année !

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    Par Hilaire de Crémiers

    Hilaire-2.jpgIl était une fois… En ce temps-là, celui qui exerçait la fonction de chef de l’État en France, était un homme calme et mesuré, plein en toute circonstance d’une dignité souveraine. Grave quand il assumait ce qu’il considérait comme son devoir d’état, enjoué et amène dans la vie courante, sans jamais rien d’excité ni de précipité.

     Quand il répondait aux journalistes ou aux citoyens qui l’interrogeaient, il ne prétendait pas leur faire la leçon, ne cherchait pas à les dominer par un flot de paroles plus ou moins incongrues, débitées à toute allure et de fort haut, comme jaillies d’un ciel jupitérien et dont l’infaillible élocution ne saurait être contestée ; non, il écoutait poliment et attentivement et quand il ne savait pas, il affirmait tout bonnement qu’il étudierait la question à tête reposée et ne se lançait pas dans des logorrhées incompréhensibles, aussi péremptoires que vaniteuses. Bref, un homme vraiment homme, intelligent et instruit, mais ne jouant pas au monsieur qui sait tout et qui répond à tout. C’était, bien sûr, en ce temps-là qui était devenu, comme chacun le devine, le plus heureux des temps dont on souhaiterait qu’il fût effectivement là et pour le plus long temps possible. Oui, en ce temps-là…

    Ce chef de l’État français respecté et aimé avait une épouse plus jeune que lui, comme il convient, et les enfants de sa femme étaient ses enfants à lui. Il avait une vie de famille en public et en privé ; il n’avait rien à cacher, mais il menait cette vie familiale avec la pudeur requise, laissant à son épouse tout son rôle et, dans les cérémonies officielles, lui donnant toute la place qui revient de droit à l’épouse légitime d’un chef de l’État, reconnu comme tel et traité en successeur de la longue lignée de ceux qui, avant lui, avaient exercé la même haute fonction : chef de l’État de la France, le plus vieux royaume d’Europe, dans la suite des quarante rois qui ont fait la France. Lui savait ce que cet énoncé représentait.

    Il avait un entourage politique, amical aussi, où certains détenaient des charges ministérielles, où d’autres s’impliquaient dans des fonctions de conseillers. Là, les messieurs étaient des messieurs et les dames des dames, ce qui était naturel et rassurant, et non pas l’inverse, ce qui ne laisse pas d’inquiéter, non pas tant en tant que tel, mais du fait que, dès lors, se trouve affichée ostensiblement comme une règle de comportement une manière d’être intime et qui doit rester personnelle. Il n’était pas dit dans cet entourage qu’il fallait absolument un nombre équivalent dans chaque sexe, quel que fût le mérite des détenteurs des différents portefeuilles. La compétence était la norme, si bien que chacun savait les vraies raisons qui l’avaient fait choisir ; la confiance du chef de l’État reposait sur le principe de vérité. Pas de calculs sordides ni d’équilibre de façade, d’autant plus que les choix n’étaient inspirés que par l’intérêt du pays.

    Le chef de l’État aimait la France

    Et, en effet, pour étonnant, voire pour stupéfiant, qu’une telle assertion puisse paraître, quand l’historien se souvient de ce qui a précédé, en ce temps-là le chef de l’État était un homme qui d’abord aimait la France et même la France seule, d’un amour singulier et à part, ce qui ne l’empêchait nullement de porter son intérêt ailleurs et, bien sûr, en priorité, sur les pays traditionnellement amis de la France, avec qui de vieilles alliances avaient été nouées lors de longues et cruelles guerres où tant de services réciproques avaient été rendus.

    L’affection du chef de l’État pour les Français, le peuple en général, mais chaque Français en particulier, se sentait dans chacun de ses propos : jamais une injure, une invective pour condamner, vilipender, rejeter, mépriser, écraser ses compatriotes quels qu’ils fussent. Pas du tout du genre à dire : « je les emmerde » ou « je n’ai rien à en foutre de ces réfractaires idiots », propos invraisemblables dans sa bouche, littéralement impossibles à sortir de son esprit, totalement inexistants dans son cœur. D’une vulgarité dégoûtante qui lui aurait spontanément répugné, mais qui, pourtant avaient été tenus avant lui.

    C’était l’inverse de tels sentiments qui animait la pensée et l’action de ce chef de l’État. En ce temps-là… Oui, l’inverse. Il louait la France d’exister, de continuer malgré les épreuves et les difficultés ; il exaltait son passé héroïque, ses vertus dont son œuvre à travers les âges rendait compte, son intelligence, son goût, son raffinement, sa politesse légendaire et il lui arrivait même de comprendre, peut-être même d’apprécier ses défauts. « La sotte vanité nous est particulière », dit le fabuliste avec justesse. Raison de plus pour la ménager !

    Plus question de salir le drapeau français

    Jamais, au grand jamais, il n’eût soutenu qu’il n’y avait pas de culture française et qu’il ne l’avait pour sa part jamais rencontrée. C’était pour lui plus qu’une culture, une civilisation et qu’il chérissait par-dessus tout, son architecture incomparable depuis les cathédrales, ses arts, ses villes, ses villages, ses paysages, ses jardins, sa littérature unique en son genre, son art de vivre, sa cuisine, sa conversation, sa langue… Il aimait tout ce qui était français, ce qui était marqué du sceau du génie français. Il n’aurait jamais imaginé qu’il fût possible de prétendre que tout ce patrimoine reçu comme un héritage béni pût être critiqué ou de concevoir d’en réviser les lignes directrices, l’esprit, les normes que l’usage des siècles avait consacrées. Par exemple de chambouler le langage « françois », façonné par tant d’histoire, pour émettre d’innommables borborygmes, sous prétexte de féminisation qui, loin de relever de l’éternel féminin, le souille d’abominables contrefaçons : « celles zé ceux » ou autres prétendues formules inclusives. Toute cette barbarie qui avait essayé d’envahir le pays jadis ou naguère, il la rejetait résolument, s’en tenant au bon sens qui doit régir en France les rapports humains.

    Surtout, il ne supportait même pas l’idée qu’il puisse être admissible que la France fût coupable. Et encore moins de crime contre l’humanité. Comme l’avait claironné un imposteur de prédécesseur, publiquement et face à de fausses autorités prises comme juges et devant lesquelles il avait cru bon de dénoncer, d’accuser et de condamner la France. Ce salopard, au nom de la France, avait osé faire cette démarche, puis avait eu le culot de maintenir ses accusations pour la honte de la France. C’était au point qu’il était permis de se demander comment le peuple français avait pu accepter une telle insulte et quelle compensation avait pu recevoir celui qui avait commis un tel sacrilège dont la seule énonciation convenait si bien aux intérêts de ceux qui profitaient de cette rente de situation établie sur le déshonneur français.

    Alors, la résolution avait été prise par le nouveau chef de l’État : plus question de salir le drapeau français, de conchier l’œuvre de la France qui fut ce qu’elle fut avec toutes ses grandeurs et même ses faiblesses humaines.

    Immigration jugulée et trafics bannis

    En ce temps-là, donc, le chef de l’État français, à la différence des prédécesseurs, se préoccupait de la France et des Français. Le gouvernement n’était plus un réseau de parvenus qui cherchaient le pouvoir pour les avantages, les honneurs et la gloriole qui s’y attachaient, ni un panier de crabes où chacun se poussait pour gagner une place plus prépondérante. Le ministère avait été réduit à l’essentiel, les fonctions régaliennes ramenées à leur véritable finalité : justice, ordre intérieur, autrement dit sécurité, défense, diplomatie, monnaie et finances, économie générale dans ses grands axes. Il y avait suffisamment de grands fonctionnaires et de serviteurs de l’État pour assurer une excellente répartition des tâches. La justice était simplifiée, les juges étant cantonnés dans leur strict devoir, sans empiètement sur la politique ; les codes et les lois étaient revus à la baisse ; leurs rédactions étaient clarifiées ; l’esprit des légistes du XVIIIe siècle était retrouvé et continué. Pas question non plus de soumettre le droit français à quelque subordination étrangère, anglo-saxonne ou germanique, ou prétendument européenne ou mondiale. Le droit français, selon son ancienne habitude, se construit par lui-même dans sa logique nationale sans directives contraignantes qui le dominent. Les hautes juridictions françaises étaient redevenues souveraines. Et le chef de l’État était le garant de l’ordre juridique et juridictionnel, la justice étant, par principe, déléguée selon l’antique adage : les juges ne possèdent pas la justice.

    ll en était de même de l’ordre intérieur. Être ministre de l’Intérieur ne consistait pas à s’agiter pour se donner de l’importance et briguer les plus hauts postes. Les mesures les plus précises étaient prises pour assurer l’ordre sur tout le territoire sans exception ; l’immigration était jugulée par les décisions les plus simples ; les trafics en tous genres bannis, punis des peines les plus sévères. Inutile de faire lois sur lois qui ne résolvent jamais rien. Le chef de l’État avait démontré sa détermination et ça suffisait.

    Intégration, assimilation, le vrai problème était de faire respecter la France, d’en faire la règle suprême, d’obliger à s’y rallier, sauf à la quitter sur le champ. Même pas besoin d’OQTF, l’État de droit n’était plus rien d’autre que la France dans toute sa réalité, ses lois, son passé, son avenir. Ne pas vouloir entrer dans ses normes, même progressivement, c’était s’en exclure. « Les valeurs de la République », la « laïcité » et autres calembredaines d’une vaine rhétorique avaient suffisamment montré précisément leur insuffisance.

    Dans l’intérêt de la France

    L’esprit militaire typiquement français avait été remis à l’honneur. Les lois de la Défense n’étaient plus des marchandages et des chiffres jetés pour cacher une misère profonde. Le chef de l’État, chef des Armées, lui-même formé militairement dans la grande tradition nationale, avait tenu à restaurer dans ce domaine essentiel l’intégrale souveraineté française en lui donnant tous les moyens appropriés et surtout le souffle spirituel qui doit l’animer. Enfin parti le jeune freluquet qui occupait la place précédemment, qui ne savait même pas tenir un fusil, qui n’avait jamais pris d’autre risque dans sa vie que financier, qui ne connaissait d’aventure que politicienne et qui se permettait de jouer au chef en répétant comme un gamin immature : « c’est moi le chef » !

    L’industrie d’armement française avait été heureusement relancée et, cette fois-ci, dans l’intérêt de la France ; les accords avec les autres puissances s’établissaient en fonction des besoins supérieurs de la nation. Pas question de se laisser avoir par un prétendu couple franco-allemand qui n’a jamais existé que pour brider l’indépendance française. Car, auparavant, dans l’État français, c’était perpétuellement à la limite de la trahison.

    La trahison au sommet de l’État, le chef de l’État y avait mis fin, en assumant lui-même les directions nécessaires et les grandes options, dans la visée stratégique de remettre la France à niveau dans les domaines financiers, économiques, militaires. L’industrialisation n’était plus laissée au seul argent du capitalisme international, principalement étranger, invité comme c’était le cas jadis à Versailles pour répondre aux charmes d’un faiseur sans consistance. Il s’agissait de renouer avec une séculaire tradition française et d’arrêter de jouer au « startuper » d’une nation sans histoire et sans avenir.

    C’en était fini des partis de gouvernement

    La diplomatie française s’inscrivait à nouveau dans l’esprit de la France de toujours, cette France qu’avaient attendue vainement, pendant tant d’années, des peuples qui l’aimaient et qui, du coup, se sentant abandonnés, s’étaient tous éloignés. Comment croire en effet en une France représentée en ces mauvais temps par un agité qui ne connaissait rien à rien, qui méprisait ses interlocuteurs, qui faisait son malin avec son « en même temps » dont ne sortait aucune solution, ni la moindre ligne directrice. Avec le nouveau chef de l’État, la France avait retrouvé son rang international. D’ailleurs, il avait rétabli le corps diplomatique dans toutes se prérogatives, comme aussi le corps des préfets.

    Tout le reste de l’administration, en grande partie inutile ou complètement démantibulé, fut révisé selon le principe que l’État n’était pas chargé de mener les Français du berceau au cercueil, de manier l’aiguille de l’avortement et la seringue de l’euthanasie, de s’occuper de la formation de tous les esprits selon des normes concoctées dans des bureaux fermés. En outre, les résultats de l’État éducateur et moralisateur et docteur et « socialisateur » étaient si catastrophiques qu’il n’était pas besoin de longs discours pour définitivement le disqualifier : le nombre de professeurs assassinés ou déprimés ou démissionnaires était suffisamment éloquent pour justifier la réforme. Elle se fit simplement et chacun y gagna en liberté à commencer par les familles, les institutions et les établissements. Faut-il préciser que toutes les agences, autorités, instituts qui offraient mille prébendes aux caciques de la République, furent supprimés sans inconvénient.

    Restait à restaurer la représentation française tellement mise à mal par les jeux imbéciles et destructeurs d’un exécutif transformé en machine à tout faire et pratiquement à tout détruire, mais aussi bien par les inconvénients d’un système qui par lui-même annihile et ridiculise le Parlement. De multiples scènes grotesques avaient scandé les rapports chaotiques d’un exécutif manipulateur et d’un législatif sans envergure. Tout le monde avait compris que c’en était fini des partis de gouvernement, ce dont avait profité l’énergumène qui s’était à l’époque emparé du pouvoir et de tout le pouvoir.

    La France se retrouvait comme à la veille de 1789. Cinq républiques successives – sans compter quatorze constitutions – n’avaient pas su régler la question de la direction de l’État ni celle de la représentation. Représentation non pas d’un peuple fictif – dit légal – tel que le définit la conception rousseauiste et constitutionnaliste, mais vraie représentation d’un peuple réel.

    Comment cet incroyable retournement put-il s’accomplir ?

    À cet effet, il fallait fonder la représentation nationale sur la base solide de ce qu’on appelle les territoires, à la condition que de mauvais découpages et de fausses lois de décentralisation ne pervertissent pas la réalité sociale. Le chef de l’État s’était attelé à cette œuvre, reprenant l’idée originaire du Sénat qui redevenait ainsi ce qu’il aurait toujours dû être, l’assemblée représentative des intérêts français dans leur diversité territoriale, sociale, économique, culturelle, à partir de représentations locales, non plus partisanes, mais en symbiose avec les populations concernées. Pour quelles raisons, s’il vous plaît, une ville, une région, un territoire, appartiendraient-ils à un parti ? Il est évident que c’est un non-sens. Voilà pourquoi les républicains pur jus ont toujours voulu abolir le Sénat et les tyranneaux de passage à l’Élysée avec leurs affidés l’ont toujours considéré comme leur ennemi.

    Si les partis veulent être représentés, avait déclaré le chef de l’État, fermement assis sur son fauteuil de représentant permanent de la France, libre à eux de former une chambre à leur convenance pour continuer leurs disputes et leurs chamailleries indéfinies. Il y aura toujours des rhéteurs pour s’époumoner derrière des micros, en s’illusionnant sur leur importance de prétendu député du peuple qui n’est jamais qu’un ridicule hochet de vanité que le peuple français, dans son ensemble, a toujours profondément méprisé.

    Et alors ? Comment cet incroyable retournement put-il s’accomplir ? À ce jour, nul ne le sait vraiment. Une sorte de grâce descendue d’En-Haut qui ouvrit les yeux des Français au milieu des ténèbres de leur nuit et qui illumina d’un coup le ciel du plus beau royaume qui fut jamais sur la terre. Il est ainsi des mystères qui ne s’expliquent pas. Les chimères qui encombraient et obscurcissaient l’intelligence des Français, trompés depuis si longtemps, ont laissé place aux clartés musicales d’un ciel de vérité. Ils ont été heureux d’avoir été apostrophés pour se rendre eux-mêmes à la rencontre de leur Salut. Car, oui, maintenant, ils ont le droit de se rendre à la Crèche, de la voir et de la contempler : elle n’est plus interdite. Et le chef de l’État lui-même, avec toute sa famille, s’y rend, lui aussi, en tête de son peuple.

    Alléluia, alléluia ! Noël, Noël !

    Tant on crie Noël qu’à la fin il s’en vient.

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    Paru dans Politique magazine

    n° 231 - Janvier 2024

  • La meilleure nouvelle de la fin d'année 2023 ! Naissance d'Alphonse d'Orléans le 31 décembre

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    Le Comte de Paris, prétendant légitime au trône de France, est désormais le père de six enfants : Gaston, Antoinette, Louise-Marguerite, Joseph, Jacinthe et Alphonse, né le 31 décembre 2023.

    Ici le Comte et la Comtesse de Paris entourés de leurs cinq premiers enfants. Une superbe famille française.  (Photo de David Nivière).

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    L'excellent site JE SUIS FRANÇAIS a eu la bonne idée de reproduire un article du journaliste Péroncel-Hugoz, paru en 2017 (ce qui explique la référence à l'élection d'Emmanuel Macron), plus que jamais d'actualité. Au-delà de la bonne nouvelle qu'apporte la naissance du sixième enfant de la famille de France, le 31 décembre dernier, ces propos ne peuvent que nous faire réfléchir aux solutions susceptibles d'assurer la pérennité de notre nation.

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    Peroncel-Hugoz.jpgL’élection cette année à la présidence française d’Emmanuel Macron (39 ans, né en 1977), le plus jeune chef d’Etat français depuis Napoléon Bonaparte (Premier consul à 30 ans, en 1799) a suscité l’attention de chercheurs catholiques nord-américains, dont le journaliste Phil Lawler, connus pour investiguer dans les affaires intimes de leurs contemporains. Ils en ont déduit, par exemple, que si le président Macron reste marié à son épouse actuelle, Brigitte Trogneux (née en 1953, 64 ans, mère de trois enfants par son mariage précédent avec un certain M. Auzière qu’on donne pour « financier »), il n’aura pas de postérité. 

    Sur cette lancée, la curiosité démographique de nos chrétiens anglo-saxons les a conduits à dresser la liste des grands dirigeants d’Europe occidentale, mariés ou « en couple » – mais sans le moindre enfant. Cette liste est longue ; en voici « les stars » : la chancelière allemande, la Première ministre britannique ainsi que les chefs de gouvernement hollandais, suédois, écossais, italien, etc. Le Grand-Duché de  Luxembourg bat, si l’on ose dire, tous les records avec le tout-puissant président en exercice de la Commission européenne, marié sans postérité, et son compatriote le Premier ministre du minuscule Etat luxembourgeois, époux…d’un autre homme. Cette union officielle entre personnes de même sexe est légale depuis 2015 dans cette monarchie catholique créée en 1867 sur une base historique plus ancienne. 

    Lors du sommet du Pacte atlantique, ce printemps, à Bruxelles, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir, avec stupéfaction pour pas mal d’entre eux, la photo des « premières dames » dont les époux participaient à ce sommet. A côté de la reine des Belges et de la « compagne » du Premier ministre belge, on notait la présence de Mme Trump en grand décolleté, de Mme Macron en robe courte, de Mme Erdogan, empaquetée en bleu, et enfin celle du « mari » du chef du gouvernement luxembourgeois… 

    Ce que ces chrétiens américains, férus de statistiques matrimoniales européennes, n’ont pas relevé, c’est le contraste abyssal entre la dénatalité en Europe occidentale, symbolisée par cette photo qu’on n’ose plus guère appeler de « famille » et le grand nombre d’enfants animant la plupart des cours européennes (Danemark, Norvège, Suède, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Espagne) mais aussi la plupart des familles royales seulement prétendantes (Portugal, Italie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, etc.). 

    Un constat s’impose : les couples politiques ne voient guère plus loin que leur propre vie ou carrière tandis que les couples princiers, ayant l’habitude héréditaire de la continuité nationale, essaient, eux, de se projeter dans l’avenir.

    Rendez-vous dans 50 ou 100 ans !  

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  • Dernier communiqué de presse de l'Association National de la Police Judiciaire

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    NI TOUR D'IVOIRE, NI RÉSIGNÉ

     

    À l’occasion de son premier anniversaire, l’ANPJ s’alarme de voir que les semaines et les mois passent sans qu’aucune information concrète n’ait encore été dévoilée sur la future organisation des services territoriaux de l’ex-DCPJ et des services d’investigation de l’ex-DCSP.

     En dehors de la parution d’organigrammes zonaux validés lors des derniers comités de pilotage de la DGPN le 06 juillet dernier, aucune question pratique n’est tranchée sur le devenir et les missions des enquêteurs, des personnels techniques, scientifiques et administratifs. Habilitation OPJ, cycle de permanence, arrêtés, fiche de poste, affectation zonale ou départementale, compétence territoriale, compatibilité des réseaux informatiques, gestion immobilière, gestion RH, … autant d’interrogations depuis la disparition de la DCPJ et de la DCSP le 1er juillet dernier auxquelles il est inlassablement répondu que les problèmes sont identifiés et que les réflexions sont en cours...
     
    À quatre mois de la mise en place effective de la réforme, l’ANPJ constate que rien n’est prêt et que l’équipe projet navigue toujours à vue. Alors qu’il est répété que cette réforme est préparée depuis 2020, l’improvisation est permanente dans sa mise en œuvre.
    L’avenir de l’investigation au sein de Police Nationale est donc toujours aussi incertain et morose, et les récentes expériences d’« acculturation » en marge des violences urbaines illustrent tristement ce que sera demain la réorganisation des services de police basée sur une approche globale et pluridisciplinaire. Engager sur des dispositifs de maintien de l’ordre des forces telles que le RAID, la BRI ou la BAC aura été aussi néfaste que demander au Service de Police Judiciaire d’ANGERS de suspendre la traque d’un fugitif soupçonné de meurtre au profit de constatations de dégradations commises par des émeutiers.
     
    Le mépris des spécificités et du savoir-faire de ces services aura eu dans ces deux cas des conséquences désastreuses laissant présager le pire quand cette acculturation sera généralisée. Le malaise engendré atteint toute une profession dont le moral était déjà au plus bas. Comment s’étonner de la multiplication des arrêts maladie au sein des services de voie publique, et avant eux des services d’investigation saturés des commissariats, quand à ce jour, moins de 10 % des enquêteurs de l’ex-DCPJ ont pu consulter un médecin de l’Administration.
    À la fin de l’été 2022, près de 1600 rapports dénonçant les risques psycho-sociaux liés à la mise en place de cette réforme avaient pourtant été transmis.
     
    À la veille des défis de sécurité majeurs que sont la coupe du monde de rugby et les jeux olympiques de PARIS, les démonstrations de violences de groupes criminels armés se multiplient, les policiers sont de plus en plus exposés et se sentent de moins en moins soutenus. Tandis que la Maison Police vacille, la réforme ne se concentre que sur la nomination et la prise de poste de ses dirigeants : directeurs zonaux adjoints, directeurs départementaux et interdépartementaux sans que ni leur rôle, ni leur mission ne soient encore clairement définis. Cette réforme de gouvernance, centrée sur l’unique promotion des commissaires de police est hors sujet et bien éloignée des réalités du terrain et des contraintes des métiers de l’investigation.
     
    Alors que l’ensemble de la profession est en souffrance, cette réforme reste aujourd’hui la seule préoccupation de l’Administration. La réorganisation des services au niveau départemental n’est toujours pas tranchée et les réunions de travail s’annoncent d’ores et déjà tendues. Certains chefs de services, ex-DDSP, pressentis au poste de chef de filière police judiciaire, ne cachent pas leur volonté d’absorber les effectifs PJ pour soulager les services de Sûreté Départementale.
     
    Les adhérents et sympathisants de l’ANPJ ne sont pas dupes. Leur répéter que cette réforme ne changera rien, qu’il n’y aura qu’une juxtaposition des services sans impacter la charge de travail des enquêteurs de l’ex-DCPJ est mensonger. Les intentions du futur DIPN d’île et Vilaine sont très claires sur le sujet. En continuant d’alimenter l’opposition insupportable entre les services traitant de la délinquance du quotidien et ceux de la délinquance spécialisée, il estime donc que les services de PJ devront prendre leur part à la première et que le temps long de l’enquête est révolu.
    Penser que la PJ est dans sa tour d’ivoire à l’heure où les services
    de PJ de Nîmes, Nantes ou Marseille sont étouffés par le traitement des règlements de comptes montre qu’il ne connaît manifestement rien de son fonctionnement alors qu’il devra diriger dans quelques mois ses effectifs. Ses propos honteux sont une énième illustration de la méconnaissance du métier de PJ que ces hauts fonctionnaires de Sécurité Publique méprisent maintenant publiquement.
     
    Les enquêteurs de l’ex-DCPJ continuent ainsi d’avancer dans un climat anxiogène sans aucune garantie fiable. Le projet de doctrine d’emploi des futures filières n’est toujours pas validé. En prévoyant le renforcement du niveau 2 par le niveau 3, la dernière version allait à l’encontre des préconisations de tous ceux qui se sont élevés contre les dangers de cette réforme. Certains parquets l’ont déjà compris et l’attribution des stocks de procédure non traités en matière financière aux services de Police Judiciaire est d’ores et déjà actée.
     
    Les mises en garde de l’ANPJ, confirmées par les missions d’information de l’Assemblée nationale et du Sénat, les audits des trois inspections et ses nombreux soutiens, ont de nouveau été mises en lumière dans le dernier rapport de la Cour des Comptes.
     
    Le ministre de l’Intérieur a, comme à son habitude, balayé d’un revers de la main le constat une nouvelle fois partagé et sans appel sur l’inefficacité, les dangers et les dérives de cette réforme qui n’améliorera en aucun cas l’efficacité du service public, ni ne réglera les problèmes des services de l’investigation. Crise de vocation, manque d’effectif, départs anticipés à la retraite, démissions, perte de motivation et du sens de la mission... Sans de bons remèdes, la future filière Police Judiciaire souffrira des mêmes maux.
     
    L’ANPJ a toujours défendu la complémentarité des différents services d’investigation et dénoncé les conditions de travail des enquêteurs en commissariat. Elle les assure de son soutien et constate que la sérénité, la bienveillance et l’accompagnement pourtant recommandés dans cette phase de préfiguration ne sont que de vains mots.


     Avant sa prochaine assemblée générale, l’ANPJ annonce qu’elle ne baissera pas la garde face à l’amateurisme et aux dangers de cette réforme. Elle rappelle que son objectif est de rassembler les policiers de tous corps, de tous grades et de tous horizons pour protéger et promouvoir leur attachement commun à l’enquête judiciaire.
     
    Elle appelle l’ensemble des métiers de police judiciaire à rejoindre ses rangs pour préserver et défendre l’Investigation au sein de la Police Nationale.
    Cette réforme est aussi opaque et mortifère qu’il y a un an !

  • En finir avec les "valeurs de la République"

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    Article paru dans Politique magazine

    Par Yves Morel

    Cache pitoyable de la décrépitude de notre société et de son système politique, les « valeurs de la République » sont, par là même, un venin dont il convient de se purger.

    Les valeurs de la République dont on nous rebat continuellement les oreilles sont devenues la référence dernière de la gauche et de la droite, particulièrement du PS, des Républicains et de Renaissance, amalgame des deux précités. Ces formations se rabattent sur elles dans la mesure où elles ont perdu leur clientèle électorale, leurs idéaux d’autrefois, ont vu (et tous nos compatriotes avec eux) leurs idées démenties et la mise en œuvre de leurs programmes respectifs échouer totalement, si bien qu’elles n’ont plus de raison d’exister et n’intéressent plus personne. L’invocation permanente et assommante des « valeurs de la République » résulte de la faillite et de la mort des idéaux et idéologies politiques, et de l’échec patent des projets de société et programmes politiques qu’ils ont inspirés.

    Au temps où tous les partis de gouvernement se devaient de proclamer leur caractère républicain dans leur dénomination

    Depuis la Convention, les Français ont la République chevillée à l’âme. Au XIXe siècle, le parti républicain gangrena tous les régimes monarchiques de notre pays (sauf le Premier Empire en raison de sa puissance politique, et parce que Napoléon avait restauré en France une paix intérieure et une stabilité dont elle avait été cruellement privée sous la Révolution et le Directoire) et constitua le ferment d’un prurit révolutionnaire constant qui finit par provoquer l’instauration définitive de la République en 1870. Une fois les républicains définitivement maîtres du pouvoir (janvier 1879), ils se scindèrent entre « opportunistes » gambettistes et ferrystes (conservateurs) et « radicaux ». Ces derniers finirent par former le Parti républicain radical et radical-socialiste en 1901, cependant que les opportunistes, devenus la composante essentielle de la droite du régime, se groupaient en diverses formations (Alliance républicaine démocratique, Fédération républicaine, Républicains progressistes, etc.). Aucune formation politique, y compris celles qui contestaient la démocratie et le parlementarisme, ne se dispensait d’intégrer l’adjectif « républicain(e) » à sa dénomination, à l’exception notable de quelques monarchistes obstinés, de catholiques affirmés et peu ou prou « ralliés » (de Mun, Jacques Piou), et des divers partis socialistes, fondus en 1905 dans la Section française de l’Internationale Ouvrière (SFIO). Ceux-là, sans renier la République, la mettaient entre parenthèses pour faire prévaloir un projet de société qui leur était propre, inspiré du catholicisme social pour les uns, du socialisme d’orientation marxiste pour les autres. Les adversaires déclarés de la République, comme l’Action française, jouissaient d’une aura intellectuelle et faisaient grand tapage mais se tenaient en dehors de toute compétition électorale et ne disposaient donc d’aucune force au Parlement ou ailleurs.

    Le temps de l’oubli relatif de la référence expresse à la République

    Socialistes, nationalistes et catholiques progressistes provoquèrent, au fil des décennies, un glissement du débat politique de la question constitutionnelle (censément réglée, puisque plus personne ou presque ne contestait la République et ne se trouvait en mesure de l’abolir ou, tout au moins, de la menacer sérieusement) vers celle du type de société en lequel on souhaitait vivre, et considéré comme le plus juste ou le plus efficace. Ce glissement sembla être devenu définitif après 1945. Répartis entre gauche et droite, l’une et l’autre in essentia républicaines et n’imaginant pas une seconde une alternative institutionnelle à la République, les Français s’opposaient ou se rejoignaient, suivant les moments, sur des projets de société articulés sur les questions économiques et les rapports entre les classes (ou entre les groupes socio-professionnels) et le rôle de l’État dans leur règlement, et se divisaient entre communistes, socialistes, radicaux, centristes et conservateurs libéraux, et non plus entre « républicains » (démocrates) et anti-démocrates (monarchistes maurrassiens et autres nationalistes anti-parlementaristes) ou révolutionnaires de type blanquiste ou anarchiste. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la question de la forme du régime avait disparu du débat politique et, avec elle, les mots « République », « républicain » et ce qu’ils recouvraient de consensuel. L’usage de ces mots dans le discours politique était devenu rare et anodin, et aucun candidat, élu ou dirigeant ne les employait avec une volonté revendicative ou le désir d’affirmer ainsi une forte conviction.

    Les formations de gauche ne les incluaient pas dans leur dénomination courante. On disait : « le parti radical », non « le parti républicain radical », « le parti communiste », non « le parti communiste français ». Et la SFIO puis le PS n’incluaient pas l’adjectif « républicain(e) » dans leur dénomination officielle. Les formations de droite les utilisaient pour masquer la vacuité de leur projet politique, leur absence de références intellectuelles, leur attachement aux institutions et le désir de montrer que l’on pouvait être républicain et démocrate sans être de gauche, ce qui n’allait pas nécessairement de soi dans un pays comme le nôtre, empreint d’idéal révolutionnaire.

    Les « valeurs de la République », bouée de sauvetage des naufragés de la gauche et de la droite

    Mais de nos jours, répétons-le, tous les idéaux, toutes les idéologies, tous les projets politiques et de société se sont fracassés contre la dure réalité qu’on ne modèle pas comme de la glaise, qu’on ne rebâtit pas sur des idées. Ayant perdu tout crédit, les partis se raccrochent à ces fameuses « valeurs de la République » comme à une bouée de sauvetage, comme à la dernière planche d’un bateau naufragé. Les socialistes ne parlent plus depuis longtemps de socialisme, ou de « changer la vie ». La République est devenue leur seule référence, ils n’ont qu’elle et ses « valeurs » à la bouche, et leur parti devrait s’appeler « parti républicain ». Toute notre classe politique ne jure donc plus que par les « valeurs de la République ». D’ailleurs, en son temps, Manuel Valls proposa le changement de nom de son parti. Les adhérents du PS refusèrent ; beaucoup d’entre eux étaient inhibés par un scrupule, où la crainte superstitieuse le disputait à la mauvaise conscience et à la nostalgie, qui les empêchait de jeter aux orties, avec l’adjectif « socialiste », un idéal et un projet de société auxquels ils avaient renoncé depuis longtemps. On songe au mot d’un politologue disant que le parti radical des années 1950 n’était plus qu’un vieux parti frileux et petit-bourgeois qui, « en souvenir d’une folle jeunesse, s’appelle encore radical-socialiste ». Le même jugement pourrait s’appliquer, mutatis mutandis, aux adhérents du PS tenant, au mépris de la réalité, à qualifier leur parti de « socialiste ».

    Conséquence : les partis de droite n’ont plus le droit moral de s’intituler officiellement « républicains »

    La droite, elle, parce qu’elle était traditionnellement dépourvue de références idéologiques, de culture de parti et d’esprit militant, et du fait de son absence de projet de société, inclinait davantage à changer de nom lorsque les circonstances l’y invitaient. De plus, l’introduction de l’adjectif « républicain(e) » dans ses dénominations présentait deux avantages : elle montrait son attachement aux institutions démocratiques de la France contemporaine, elle permettait de la distinguer des socialistes et autres partis de gauche en la présentant comme le groupement des républicains purs, sans idéologie, celle-ci pouvant se révéler funeste. Ainsi, sous la Ve République, les héritiers de la droite parlementaire classique se regroupèrent sous l’appellation de Républicains indépendants (RI). Leurs successeurs sont moins heureux. Mais la récupération ostentatoire de la référence à la République et à ses inestimables « valeurs » (évitons d’employer l’expression peu laïque « sacro-saintes ») par les socialistes et toute la gauche a rendu très difficile pour eux la possibilité d’insérer les mots « République » et « républicaine(e) » dans leur dénomination. Le cas de leur principale formation actuelle est significatif à cet égard. En mai 1977, les Républicains indépendants décidaient de se constituer en Parti républicain sans que nul n’y vit le moindre inconvénient. Pendant vingt ans (de mai 1977 à juin 1997, date à laquelle ce parti décida de s’appeler Démocratie libérale, laquelle devait se fondre dans l’UMP en 2002), on parla du Parti républicain et de ses parlementaires – les députés et sénateurs républicains – sans que nul n’y trouvât à redire. Il n’en alla pas de même lorsque, en 2015, l’UMP décida de prendre le nom de Les Républicains. Cette décision provoqua, à gauche, un tonnerre de protestations indignées. Le PS tenta d’empêcher, par voie de justice, l’adoption officielle de cette appellation, invoquant l’appropriation abusive par la droite de ce qu’elle appelait un « patrimoine commun », et affirmant que ce nouveau nom sous-entendait, fort indûment, que les adhérents de ce parti conservateur étaient les seuls vrais républicains, ou étaient plus républicains que leurs adversaires de gauche… lesquels avaient pris l’habitude, depuis déjà plus d’une quinzaine d’années, de se réclamer de leurs fameuses « valeurs de la République », et non plus du socialisme, auquel plus personne ne croyait.

    Les socialistes ne parvinrent pas à interdire cette appellation de Les Républicains. Ils eurent cependant la consolation de faire en sorte, grâce à leurs relais dans les médias, que le parti de la droite constitutionnelle fût désigné par l’expression de « parti Les Républicains » (et non par leur simple dénomination de Les Républicains), et que leurs représentants au Parlement fussent appelés « députés LR » et « sénateurs LR » et non pas « Républicains ».

    Les « valeurs de la République », caution morale de la décadence

    L’expression, les « valeurs de la République » est le paravent de la vacuité intellectuelle, morale et politique de la gauche et de toute la classe politique. On se demande d’ailleurs ce que recouvre cette expression continûment assénée. Assurément, elle repose sur la devise républicaine Liberté-Égalité-Fraternité, dont on connaît la vanité. Ajoutons que tous les pays occidentaux se réclament de la liberté, de l’égalité et de la fraternité sans être nécessairement républicains, sans avoir connu l’équivalent de notre Révolution, sans rien nous devoir, et en entendant ces mots d’une façon différente de la nôtre. Il est vrai que nos vaillants républicains, socialistes et autres se sont trouvés une autre valeur cardinale : la laïcité. Mauvaise pioche : la laïcité, quand elle n’est pas le pur et simple alibi de l’offensive anti-chrétienne, est une notion juridique qui ne fonde en rien une civilisation. Mais nos gens de gauche ne sont jamais à court d’imagination. Depuis trois bonnes décennies, ils ont élargi le champ des « valeurs de leur République ». Ainsi, de nos jours, nos hommes et femmes politiques de tous bords estiment que les « valeurs de la République » imposent la reconnaissance du droit constitutionnel et illimité à l’interruption volontaire de grossesse, du mariage homosexuel, de la procréation médicale assistée (PMA, en attendant celle de la gestation pour autrui, GPA), de la plus large tolérance en matière d’immigration et, par ailleurs, légitiment une propagande aussi matraqueuse qu’insidieuse, diffusée par les médias, l’enseignement d’État et l’intelligentsia, destinée à étayer un conformisme intellectuel et moral totalitaire à base d’une conception sommaire, spécieuse et perverse des droits de l’homme, et impliquant la persécution des rebelles à l’orthodoxie instituée de ce fait. Bref, les « valeurs républicaines » sont celles du gauchisme le plus débridé et de la décadence de notre civilisation.  

    Yves Morel a publié La névrose française. Essai sur les causes de l’éternel malaise politique de notre nation, Dualpha,éd. 2022, et aussi La fatale perversion du système scolaire français, Via Romana, 2011.

  • C’est d’abord l’idéologie de gauche qui a tué à Nanterre !

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    Cet article est tiré du site Riposte laïque. Il fustige avec raison l'idéologie gauchiste, creuset du drame que nous connaissons. Mais il ne faut surtout pas oublier ceux qui, au pouvoir depuis des dizaines d'années, ont refusé de prendre les dispositions qui s'imposaient pour préserver l'unité nationale. Ils se faisaient et se font toujours qualifier de droite (?!), uniquement préoccupés de leur réélection, de leur place et de celle de leurs affidés. Ils portent, sur la situation désastreuse de notre pays, une lourde responsabilité.

    *****

    Des justifications ethniques et culturelles à la pelle pour des immigrés accueillis en masse et sans aucun souci de leur intégration au corps national ; des invectives contre quiconque suggère le recours à l’autorité ; une stigmatisation de la France à tous les niveaux et une exaltation de sa destruction identitaire ; un refus de rendre la vraie justice ; une propagande culturelle et éducative incessante couplée à une censure féroce  ; un recours systématique à l’intimidation des dissidents, avec de fréquentes violences physiques ; une réécriture imposée de l’Histoire ; une haine viscérale de la famille, etc.

    Voici ce qu’a apporté la gauche à notre pays depuis plus de quarante ans. Aussi, et peu importe que l’on considère ma proposition comme un syllogisme digne de Ionesco, mais le jeune garçon de 17 ans, mort à Nanterre, a d’abord été tué par l’idéologie de gauche et ses effets dévastateurs.

    Une idéologie qui s’est greffée sur la France pour en ronger les fondations et offrir en échange le chaos des ruines. Car, au risque de paraître réactionnaire, sans un minimum d’ordre et de règles il n’est rien de viable dans une société, alors en proie à la loi du plus fort. Une loi que subissent les habitants de Marseille et des cités en général.  Étonnant, à ce propos, de voir le nombre de personnes issues de l’immigration exiger l’armée pour rétablie l’ordre dans ce qu’on appelle les quartiers. Comme quoi, contrairement aux éructations de la gauche, tout n’est pas une affaire raciale dans ce dossier !

    Rappelons aussi que l’acte fondateur de la gauche fut le vote – à une très faible majorité – par la Convention nationale de la mort de Louis XVI, le 15 janvier 1793, conduisant l’intéressé à l’échafaud le 21 janvier de la même année. Ceux qui avaient voté pour la mort du roi se rangèrent à gauche et ceux qui avaient voté contre, à droite. Cette disposition est toujours en vigueur à l’Assemblée nationale.

    À partir de là, la gauche française embryonnaire devint la Terreur de la Nation, depuis la Vendée jusqu’aux exécutions de masse, dont l’aristocratie constitua un très faible pourcentage. Je conseille à chacun de visiter le cimetière de Picpus à Paris, où reposent de nombreuses victimes de ladite Terreur dans des fosses communes. Dans la chapelle attenante, Notre-Dame-de-la-Paix, on peut y lire les noms des guillotinés et se rendre compte que la plupart étaient des gens du peuple.

    Oui, la gauche n’est qu’un mensonge qui se pare des attributs de la vertu et la générosité quand elle n’est en réalité qu’un maelström de mauvaises intentions. Par exemple, la Commune de 1871, en plus des exécutions sommaires dont elle se rendit coupable, se proposait de brûler le Louvre et ses collections. Elle parvint, hélas, à incendier le palais des Tuileries et l’ancien Hôtel-de-Ville, entre autres.

    La gauche, qui entraîne toujours dans son sillage les plus humbles pour servir ses dessines ignobles, se dédouane de tout pour fustiger le camp adverse – c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas entièrement d’accord avec elle, ce qui fait du monde ! –, ainsi que l’a encore démontré Jean-Luc Mélenchon dans le drame de Nanterre.

    Lequel Mélenchon, s’il avait le pouvoir, serait un dictateur stalinien, rien de moins. Ainsi, ce personnage effrayant de fanatisme ose parler de peine de mort lorsque lui et sa bande ignorent superbement les victimes très nombreuses de l’immigration. LFI est un parti ennemi déclaré de la Nation. Idem pour les Verdâtres, dont l’une des représentantes les plus stupides, Marine Tondelier, a prétendu que le drame de Nanterre était de nature… raciste… ! Donc, si je la suis, le fait que des flics noirs – de plus en plus nombreux – tabassent des manifestants blancs, c’est du racisme ?! Pauvre carotte bio de gauche !

    Quant à Omar Siphonné, qui n’a jamais de pensées ni de prières pour les Blancs assassinés en France parce que Blancs, son avis sur la question nous est indifférent

    Abolir les règles, comme on aime à le faire à gauche, c’est abolir la cohésion nationale. C’est aussi livrer à elle-même une jeunesse qui, au lieu d’apprendre à se construire, se déconstruit et cède à toutes les bouffées délirantes, dont le refus de sa réalité morphologique, avec la folie transgenre, n’est pas des moindres.

    Alors non, je ne me réjouis pas de la mort d’un môme qui aurait pu bénéficier d’une éducation réelle au lieu d’un amalgame idéologique informe de gauche et, ainsi, ne pas mourir dans une rue de banlieue à un âge où l’on ne doit avoir que l’avenir comme phare. Quant au policier, je ne peux que le plaindre en même temps, car sa vie est détruite. Ce, quelles que soient les décisions de justice ultérieures.

    Pour conclure, à force d’avoir voulu tout abolir, la gauche a aboli la Nation. Et je crains que le chemin ne soit bien long avant de la retrouver telle qu’en elle-même. Si cela est encore possible…

    Une chose est sûre : la gauche doit prendre sa part pleine et entière dans cette mort, car, si elle n’a pas directement tiré sur ce conducteur de 17 ans – qui roulait déjà sur l’autoroute de la délinquance, faute d’une société forte pour lui mettre des limites –, elle a indéniablement causé ce drame par sa politique néfaste et ainsi tacitement autorisé Naël à se moquer de la loi et mépriser ses représentants, avec le résultat que l’on sait.

    Mes pensées vont aux familles des deux victimes du système gauchiste criminel, le policier autant que le jeune Naël, lequel ne serait pas mort s’il avait eu affaire plus tôt à l’autorité de l’État, aujourd’hui absente des cités pour cause d’antiracisme imbécile et… gauchiste. Enfin, ceux qui menacent la vie de l’enfant et la femme du policier incriminé doivent être, quant à eux, neutralisés sans complexe.

    Charles Demassieux

    Riposte laïque

  • « Les Français qui ont coupé la tête de leur roi restent au fond, d’instinct, monarchistes » Guillaume Tabard (Le Figaro)

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    Le 29 mai 2017, Emmanuel Macron vient de s’installer à l’Élysée

    et reçoit Vladimir Poutine à Versailles. 

     

    Cet article est paru dans le Figaro. Décidément, l'idée apparaît de plus en plus souvent dans des organes de presse d'obédiences différentes. Il est vrai que les moments difficiles que nous connaissons, et qui nous font craindre le pire pour l'avenir, portent naturellement à évoquer ce que maints journalistes ne cessent de nommer, à juste titre, "une crise de régime".

    *****

     

    Par Guillaume Tabard - Le Figaro

    Tabard.pngLe roi Charles III n'est pas venu en France. Le climat social a eu raison de ce qui devait être la première visite à l’étranger du nouveau roi d’Angleterre. Outre la menace de débordements violents, il y avait aussi la crainte de l’impact d’images trop somptueuses du dîner d’État dans la galerie des glaces du château de Versailles.

    Ce rendez-vous manqué m’a rappelé un autre accueil à Versailles : celui de Vladimir Poutine. C’était le 29 mai 2017. Emmanuel Macron venait de s’installer à l’Élysée et la venue du président russe était son premier acte de portée internationale. C’était évidemment bien avant l’invasion de l’Ukraine, mais déjà les relations de «l’Occident» étaient tendues avec le président russe. Celui-ci était même suspecté d’avoir tenté, par quelques officines, de s’immiscer dans la campagne présidentielle française.

    Macron, disons-le sans détour, en avait jeté plein la vue à Poutine. C’était l’objectif : montrer qu’un jeune président de moins de 40 ans était capable de toiser le tsar tout-puissant. Et Versailles était la vitrine de cet orgueil français retrouvé. Dans la galerie des batailles du château de Louis XIV, c’était le témoignage d’un grand pays qui s’imposait au président russe.

    Les commentaires avaient été unanimes. «Chapeau !», avait concédé toute la classe politique, des mélenchonistes aux lepénistes. Au moins, ce nouveau président avait du cran, du panache et de l’audace. Au moins ranimait-il une réelle fierté française sur la scène internationale. Ce jour-là, Versailles fut mis au crédit de Macron. Nul n’a songé à dénoncer un chef de l’État hautain, arrogant ou mégalo. Dans la lignée de sa soirée de victoire à la pyramide du Louvre, de son installation solennelle à l’Élysée, cet accueil au château le plus visité d’Europe faisait dire qu’après le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron redonnait du panache à la fonction.

    Six ans plus tard, que reste-t-il de tout cela ? C’est la difficulté à garantir les conditions d’un bon accueil à Charles III qui a justifié ce report. Mais au fond, pour Macron, Versailles n’est plus possible. Ce niveau maximal de solennité avait été mis à son crédit ; il serait mis aujourd’hui à son débit. Comme un symbole de sa déconnexion d’avec le peuple. Comme une provocation à l’égard des Français dans la difficulté. Comme l’expression de sa prétention. Indépendamment des risques en matière de sécurité, l’image de la splendeur royale, la richesse de la vaisselle, la splendeur du décorum auraient été présentées comme un entre-soi méprisant, voire insultant pour le commun des mortels.

    C’eût été injuste. Et les Français qui ont coupé la tête de leur roi restent au fond d’instinct monarchistes. Ils critiquent et jalousent les riches et les puissants, mais savourent la magnificence de Versailles et des châteaux de la Loire. La posture régalienne est applaudie quand tout va bien, et vilipendée quand tout va mal. Elle suscite de la fierté quand la popularité est encore là ; elle provoque du rejet quand l’impopularité a pris le dessous. Versailles, aujourd’hui est interdit à Emmanuel Macron.

    Au fond, en leur président actuel, les Français, en 2017, s’étaient inclinés devant Louis XIV. En 2022, ils stigmatisent Louis XVI.

    Bon courage à tous en ces moments incertains.  

  • Quel est donc ce pays dont le peuple est dirigé par un enfant ?

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    Notre société de plus en plus puritaine cumule les interdits, les tabous, les directives des technocrates pour aboutir à une démission généralisée.

     

     Les grèves ? Voilà des dizaines d’années que sous pression d’une infime minorité, on nous oblige à subir la déconstruction progressive de notre beau pays. Les grévistes, les syndicats, les médias, la culture, les ONG, les minorités tyranniques ? À qui la faute ?

    Est-ce ce paradigme mélangeant autorité et soumission avec d’un côté une nomenklatura dirigeante et sa cour et de l’autre une minorité de profiteurs, syndicalistes professionnels, intrigants, comploteurs et médias soumis ? Entre les deux le peuple, docile et parfois révolté. L’Histoire renseigne sur ces sociétés basées sur ce même modèle dominants-dominés, possédants-démunis, seigneurs-esclaves. La démocratie n’a quasi jamais été une réalité sauf quelques rares accidents comme chez les Grecs anciens ou seule l’élite était concernée. Le peuple a toujours été la grande caisse plus ou moins résonnante des systèmes.

    Depuis le XVIIIe siècle on a commencé à croire que la démocratie était possible, notamment depuis la révolution de 1789 dont les Français sont si fiers. Avec les Lumières la contestation est devenue un droit.

    Un long déclin

    Après guerre, l’Éducation nationale et la gloire culturelle du modèle français dont le cinéma de gauche, Mai 68, le rejet de l’autorité, les profs idéologisés ont progressivement, insidieusement influencé l’éducation donnée aux enfants qui à l’âge adulte ont oublié les valeurs de mérite et de travail au bénéfice de droits et de revendications. De génération en génération la situation a empiré avec pour résultat la désaffection et l’irresponsabilité dont les conséquences sont le stress, l’anxiété, la déprime, les rêves irréalistes, les frustrations, la révolte, la révolution.

    Et dans notre société actuelle nous en arrivons à une perte de la valeur autorité avec le droit à la paresse, le féminisme, l’égalitarisme, le wokisme et de nombreuses autres exigences extravagantes et ultra minoritaires accompagnées d’une féminisation de la société. Depuis Mitterrand les différents présidents ont successivement et très méthodiquement démissionné dans le soutien à l’État. La vision à long terme a été remplacée par l’action immédiate sans souci de ce qui suivra leur mandat. Chirac, Sarkozy, Hollande ont tous brillé par un manque de courage politique et ont laissé faire, à l’instar de notre société en général…

    En conséquence, l’État est devenu de plus en plus voleur et de plus en plus mal géré par une armée de fonctionnaires s’acharnant à embêter les derniers producteurs de richesses que sont les entreprises.

    Notre société de plus en plus puritaine cumule les interdits, les tabous, les directives des technocrates pour aboutir à une démission généralisée. S’ensuivent des mouvements de révolte du genre Gilets jaunes, ce qui est plutôt sain dans le fond, mais vite censurés par nos politiques froussards qui fanfaronnent, expliquent, théâtralisent et mentent…

    Ainsi Emmanuel Macron, intrigant redoutable, manipulateur, bon orateur et comédien, est en train de couler le pays. Déficit abyssal, endettement irresponsable, chômage non maîtrisé, décisions démagogiques coûteuses qui ne cherchent qu’à satisfaire telle ou telle minorité ou en acheter d’autres. Ces catastrophes nombreuses annoncent peut-être la fin de la démocratie. Trop d’abus finissent par détruire cette belle conquête de l’Homme.

    Avec les fortes probabilités de conflits sociaux à venir et d’explosion de la bulle financière donc de désastre économique, nous allons nous retrouver avec très peu de munitions pour résister. Un pays appauvri et un peuple déprimé dirigé par des incompétents est vraiment en mauvaise posture pour passer le cap. Car le cap passera, comme toujours depuis que les sociétés sont dirigées par des Hommes.

    Mais après le cap ?

    Jean Kircher

    Contrepoints

  • Lui aussi est à géométrie variable - Mais ce n'est pas la première fois qu'il dit la même chose

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    Manuel Valls : « La France ne peut plus accueillir d’immigrés »

    L’ancien Premier ministre a répondu à quelques questions du Point. Extraits.

    Mitterrand disait en matière d’immigration qu’un « seuil de tolérance » avait été franchi. Le pensez-vous également s’agissant de notre époque ?

    Soyons francs : notre échec à intégrer et à assimiler – ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas de réussites – est évident. Cette réalité nous explose au visage depuis des années. Nous subissons un détournement du droit d’asile, une hausse de l’immigration familiale, une homogénéité des zones d’origine, une concentration géographique des populations immigrées pauvres qui ne peut conduire qu’à renforcer des ghettos gangrenés par la violence et le trafic. Il faut une autre politique de peuplement, avec pas plus de 40 % de logements sociaux dans les villes et pas plus de 30 % d’étrangers dans un quartier. Par ailleurs, nous n’avons pas besoin d’immigration économique…

    Même en considérant les emplois non pourvus et le vieillissement de la population ?

    Alors, il faudra des quotas très ponctuels dans des secteurs qui ont du mal à recruter, avec des règles simples. Il faut également une plus grande fermeté aux frontières de l’Europe pour dire vraiment stop à l’immigration illégale.

    Vous parleriez d’« immigration zéro » ?

    C’est un slogan. Il y aura toujours des flux migratoires que nous devons maîtriser et choisir. Mais nous devons privilégier l’assimilation et la reconstruction des quartiers populaires. Et l’Europe doit investir massivement en Afrique, dont la population aura doublé en 2050.

    Vous avez été ministre de l’Intérieur. Vous n’ignorez pas la complexité de la maîtrise des flux migratoires…

    Évidemment, et personne ne peut rester indifférent aux drames qui se produisent en Méditerranée. Mais il faut sortir du discours général sur « une politique ferme mais humaine ». La France ne peut plus accueillir d’immigrés. Et, si le cadre européen ne le permet pas, il faudra reprendre des éléments de notre souveraineté.

  • Jean-Luc Coronel de Boissezon : une décision politique du Conseil d’État ?

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    Cet article est paru le 25 janvier dernier dans le site Boulevard Voltaire sous la signature de Marie d'Armagnac.

    Nous avons attendu pour le publier de connaître l'arrêt de la Cour d'appel de Montpellier qui devait se prononcer sur le volet pénal de l'affaire. Nous devons, avec une grande satisfaction, constater qu'elle a considérablement réduit la décision du tribunal. Il n'en reste pas moins que l'article que nous reprenons met très justement l'accent sur le caractère inique des poursuites maintenues par l'administration dans un esprit de sectarisme difficilement admissible.

    *************

    Le 18 mars 2018, une cinquantaine d’étudiants envahissaient la faculté de droit de Montpellier, taguant et dégradant locaux et matériels : pour ces étudiants extérieurs à la faculté, il s’agissait de manifester contre la loi Orientation et réussite promulguée par le gouvernement. Une façon de fêter dignement le cinquantième anniversaire de Mai 68. À Montpellier comme partout en France, à Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Paris, les manifestants avaient ainsi bloqué et saccagé les locaux universitaires, au grand dam de ceux qui voulaient tout simplement étudier.

    Curieusement, à Montpellier, les appels du doyen Pétel à la préfecture pour faire rétablir l’ordre sont restées lettre morte, laissant la situation se pourrir davantage. Las ! Un groupe d’une quinzaine d’individus cagoulés fait irruption dans un amphi pour y déloger les squatteurs et rétablir l’ordre public, l’État faisant défaut, comme trop souvent dès qu’il s’agit d’aller chatouiller du gauchiste. Le professeur d’histoire du droit Jean-Luc Coronel de Boissezon assiste à la scène, prend quelques coups et se défend.

    Coronel.jpgIl ne sait pas encore que sa carrière universitaire vient de prendre fin. Lâchés par le président de l’université, Jean-Luc Coronel et le doyen Philippe Pétel terminent en garde à vue : première étape d’un processus qui consacre l’inversion des valeurs en matière de maintien de l’ordre (sur ordre des autorités). Ce sont les deux universitaires qui sont poursuivis, désignés tout autant à la vindicte populaire qu’à l’opprobre de l’université. Il leur est reproché de ne pas avoir laissé les fauteurs de troubles agir en toute impunité. Leur faute : avoir réagi. Le péché capital de Jean-Luc Coronel de Boissezon : avoir des idées non conformes, c’est-à-dire être conservateur. Et pourtant, jamais ses compétences sur le plan universitaire ne sont remises en cause. On l’accuse plutôt d’avoir participé au « commando de la fac de droit ».

    Le 7 février 2019, Jean-Luc Coronel est sanctionné par l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche : il est révoqué de l’enseignement supérieur et interdit d’exercer dans tout établissement public. À l’époque, il avait réagi au micro de Boulevard Voltaire.

    Saisi en appel, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) modifie cette sanction, la révocation se transforme en suspension de quatre années, sans traitement évidemment. Cependant, fin décembre 2022, le Conseil d’État annule cette sanction à la demande du ministre de l’Enseignement supérieur qui s’est pourvu en cassation : « Article 1er : la décision du 23 mars 2022 du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, statuant en matière disciplinaire, est annulée. Article 2 : l’affaire est renvoyée au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, statuant en matière disciplinaire. »

    Le Conseil d’État estime en effet que "la sanction infligée par le CNESER, qui correspond au 5e niveau de sanction possible, est trop faible par rapport à la gravité des fautes de Jean-Luc Coronel de Boissezon. C’est pourquoi le Conseil d’État renvoie l’affaire devant le CNESER qui devra revoir la sanction à prononcer, les deux autres niveaux de sanctions possibles étant la mise à la retraite d’office ou la révocation."

    Le Conseil d’État, échelon suprême de la juridiction administrative, pratique ici une belle inversion de l’État de droit. Le fauteur de troubles est celui qui a voulu rétablir l’ordre. Dans une tribune parue dans Le Figaro, Anne-Marie Le Pourhiet, constitutionnaliste et professeur de droit public, et François-Xavier Lucas, professeur de droit privé, évoquent "le malaise [qui] vient aussi de l’ignorance délibérée du contexte par le juge administratif. […] Aucune mention n’est faite des carences manifestes du président de l’université et du préfet à l’origine de la détérioration de la situation, alors que dans d’autres facultés, les forces de l’ordre étaient requises pour protéger les locaux et garantir les cours. Faut-il comprendre qu’un rétablissement de l’ordre musclé tendant à rendre un amphithéâtre à sa vocation naturelle est une faute disciplinaire capitale méritant, même en l’absence de dommages corporels, l’éviction définitive de l’université française ?" Ils rappellent également qu’"aucune action n’a d’ailleurs, bien entendu, été engagée contre les étudiants auteurs de voies de fait, que ce soit au plan civil, pénal ou disciplinaire. Jean-Luc Coronel de Boissezon ne faisant de surcroît pas mystère d’idées politiques conservatrices, il était le coupable idéal, le "briseur de grève" à offrir en sacrifice. »

    Les casseurs, Black Blocs, zadistes en tout genre ou « syndicats étudiants » peuvent dormir tranquilles : alliés objectifs du pouvoir macroniste dans l’entreprise de destruction de la société française – ici, l’université -, ils ne seront jamais inquiétés. Quant à ceux qui résistent, leur destin est scellé : c’est la mort sociale. De quoi alimenter la défiance et le ressentiment des Français vis-à-vis de leurs institutions.   

    Marie d’Armagnac

    Journaliste à BV, spécialiste de l’international, écrivain

  • Réforme de la Police Judiciaire - L'avis d'un commandant honoraire de la PJ

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    Gérald Darmanin voudrait-il déshabiller Pierre

    pour habiller Paul ?

     

    Par Jacques Nain

    Nain.jpgEn 1907, dans le but de lutter contre la multiplication des crimes et délits dans les campagnes, le président du Conseil et ministre de l'Intérieur Georges Clemenceau, décide de la création des Brigades régionales de police mobile, communément dénommées « Brigades du Tigre ».  La Police Judiciaire était née ! On connaît la suite…

     Aujourd’hui le ministre de l’Intérieur a prévu  la suppression de  la Police Judiciaire dont les effectifs devraient intégrer les filières d’investigations unifiées de chacun de nos départements en fusionnant avec les personnels des unités de sécurité publique, ceux au quotidien, en charge de la délinquance de masse.

     Les policiers de PJ grognent.

     Face à ce projet gouvernemental, apolitique et sans étiquette syndicale, l’Association Nationale de Police Judiciaire - ANPJ - a même été créée pour défendre l’indépendance de la PJ : une première dans l’Institution. Fortement soutenus par de nombreux magistrats du siège comme du parquet, les policiers PJ entendent protéger leur outil professionnel contre la criminalité.

     En réaction à la colère des policiers, début septembre, la place Beauvau  a organisé une première réunion de concertation ; celle-ci devrait être renouvelée très prochainement. Le ministre de l’Intérieur Gérard DARMANIN serait paraît-il à l’écoute des personnels afin de maintenir les missions historiques de la Police Judiciaire.

     Il voudrait mieux !

     En effet, au-delà de toutes considérations partisantes et en totale objectivité, la réforme envisagée serait à mon sens un véritable fiasco, une désorganisation d’un savoir-faire et un sabotage de la spécificité dans la lutte contre les auteurs de meurtres, d’assassinats, de vols qualifiés, de vols à main armée, d’associations de malfaiteurs, de rackets, de tortures, d’agressions violentes, de trafics de stupéfiants, d’armes et de fausse monnaie, de proxénétisme aggravé, de blanchiments d’argent, de cyber criminalité, de terrorisme, etc.

     En 1907, face à des criminels itinérants, Georges Clemenceau avait créé une police mobile aussi, aujourd’hui,  force est de constater qu’avec la nomadisation généralisée de la société, la démocratisation et la vitesse des transports, le phénomène s’est sérieusement amplifié : la voyoucratie n’est pas exclue de ce mode de vie.  Ainsi, sur l’ensemble du territoire, Hexagone comme DROM – Départements et régions d’outre-mer -, la mission de police criminelle est omniprésente. Depuis toujours, l’efficacité de la Police Judiciaire a été sa mobilité, son dynamisme et son adaptabilité aux affaires criminelles où qu’elles se commettent. Depuis 1907, les exemples sont nombreux.  En 1991, le ministre de l’Intérieur Philippe MARCHAND répondait en ce sens à la question écrite d’un Sénateur (JO Sénat du 12/09/1991, page 1966).

     Ainsi, le maintien de la Police Judiciaire c’est l’assurance de la continuité d’un service public opérationnel de qualité  sur l’ensemble du territoire national avec, si les nécessités d’une enquête judiciaire l’exigent, la possibilité de renforts venant des DRPJ ou de la DCPJ – les Directions Régionales ou la Direction Centrale -.

     Là est le cœur du problème !

     En effet, les limites territoriales du ressort d’un département imposées à tous les officiers de police par l’article 18 du Code de Procédure Pénale sont des contraintes dont sont exempts ceux de la DCPJ et des DRPJ. Les premiers ont une compétence judiciaire sur l’ensemble du territoire national ; les seconds ont un ressort judiciaire étendu soit sur une ou plusieurs zones de défense. Ces OPJ ont donc plus de facultés,  d’initiatives, de discrétion et de rapidité pour mener à bien leurs enquêtes. Une intégration au niveau départemental supprimerait leur efficacité d’investigations.

     Et puis, stricto sensu, face à des crimes commis sur plusieurs départements et régions, quel serait le service départemental centralisant l’ensemble des éléments d’enquêtes pour coordonner avec pertinence la direction des recherches et des investigations ?

     De même, avec cette réforme que deviendraient la gestion et la mise en œuvre des interceptions de sécurité prévues dans la loi du 10 juillet 1991et autres moyens techniques d’aide aux enquêtes de Police Judiciaire ?

     Par ailleurs, le suivi des relations internationales en liaison avec les personnels du quai d’Orsay pour la mise en œuvre des réseaux Interpol, Schengen et Europol sera vraisemblablement négligé pénalisant la collaboration internationale nécessaire à la lutte contre la criminalité organisée.

     À l’évidence, cette réforme voulue par le ministre de l’Intérieur Gérard DARMANIN  n’a pas été suffisamment réfléchie et ses conséquences analysées vis-à-vis d’un fonctionnement qui a prouvé depuis plus de 110 ans son efficacité. Un ajustement est sûrement possible mais sûrement pas une réforme aussi abyssale ?

     En réalité, en souhaitant intégrer les effectifs de Police Judiciaire à ceux des départements, Gérald DARMANIN déshabille Pierre pour habiller Paul ? Une façon comme une autre de tenter de dissimuler le manque de policiers dans les commissariats de sécurité publique. En effet, son modus operandi sur les villes de Montpellier, Béziers et Perpignan où des renforts ponctuels CRS ont été récemment déployés pour les trois mois à venir démontre, si besoin était, le manque patent d’effectifs dans les commissariats de ces trois villes.

     Tout cela est d’autant plus dommageable que si la réforme de la Police Judicaire devait aboutir, elle ne compenserait en rien au niveau national cette carence d’effectifs des policiers, professionnels de la sécurité publique de nos villes,  tout en laissant le champ libre à la grande délinquance et à la criminalité organisée !

     CQFD !

     Jacques NAIN

    Commandant de Police Honoraire

    - Dix ans Inspecteur à l’Office Central pour la Répression du Banditisme à la DCPJ, au Ministère de l’Intérieur.

    - Dix ans chargé des Affaires Réservées auprès du Directeur Central de la Police Judiciaire de l’État-Major au Ministère de l’Intérieur.

    Jacques Nain a participé à la traque de l'ennemi public n° 1, Jacques Mesrine. Il le raconte dans un livre passionnant :

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  • Les compétences de la PJ : des policiers spécialistes de l'investigation

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    La réforme de la police judiciaire, portée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, menace de chambouler l'organisation et le travail des milliers de fonctionnaires de ce service prestigieux.

    La police judiciaire vit une crise sans précédent. La réforme, voulue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, prévoit une profonde réorganisation de ce service prestigieux, fer de lance de l'investigation en France. Les milliers d'enquêteurs de la PJ craignent de perdre leur indépendance, de voir leurs compétences gâchées, et redoutent l'intervention du politique, avec le renforcement de l'autorité des préfets. Des craintes partagées par les magistrats.

    Les policiers ont déjà manifesté leur mécontentement à plusieurs reprises et de nouvelles manifestations d'ampleur sont prévues sur tout le territoire, pour dénoncer la "mise à mort" de la PJ. Plusieurs officiers ont expliqué la réalité de leur mission trop mal connue. Ces explications permettent de mieux cerner le travail de ces fonctionnaires de l'ombre et mieux comprendre les raisons de leur colère.

    Près de 4 000 enquêteurs sur tout le territoire  

    La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) est une structure tentaculaire composée de près de 4 000 enquêteurs et plus 1 500 techniciens scientifiques et agents administratifs, répartis dans des services centraux et territoriaux. Son siège est basé à Nanterre (Hauts-de-Seine). C'est là que l'on trouve les offices centraux de la police judiciaire, à qui sont confiées les enquêtes particulièrement complexes. Leur compétence est nationale : ils peuvent donc enquêter sur tout le territoire.

    Le reste des affaires est réparti entre six directions zonales (DZPJ) découpées entre ouest, sud-ouest, sud, sud-est, est, et les Antilles. Les affaires franciliennes sont partagées entre la police de Paris, qui couvre aussi la petite couronne, et la direction régionale de Versailles, qui s'occupe du reste de la région parisienne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d'Oise). 

    "On a un ressort territorial très large, adapté à la criminalité que l'on pourchasse, qui se cantonne rarement à un seul département", souligne Stéphanie Duchatel, commandante de police adjointe à la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles. Les femmes et les hommes de la PJ déplorent la "départementalisation" de leur travail. La réforme entend en effet placer la PJ, comme les autres services de police, sous l'autorité d'un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet de police. Selon eux, cet échelon ne permet pas de lutter contre la criminalité organisée qui opère le plus souvent sur plusieurs régions, voire dans plusieurs pays.
    Une fois placés sous l'autorité directe du préfet, ils craignent également de subir des pressions, voire de l'ingérence de la part du pouvoir politique. "Potentiellement, on casse une digue", s'inquiète Christophe Korell, ancien officier de police judiciaire, actuellement détaché au ministère de la Justice. "Avec cette réforme, le directeur départemental aura connaissance des investigations qui touchent les élus alors qu'il sera en contact avec le préfet. C'est très problématique", insiste-t-il.

    Des policiers spécialistes de l'investigation

    La PJ se distingue notamment de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) de laquelle dépendent les policiers que l'on trouve dans les commissariats. Alors que ces derniers gèrent la délinquance du quotidien (vols avec violences, conflits de voisinage, violences intrafamiliales…), les enquêteurs de la PJ sont saisis directement par un procureur ou par un juge d'instruction pour réaliser des investigations sur les infractions les plus compliquées, qui nécessitent du temps et des connaissances spécifiques.

    Les enquêteurs de la PJ ont pour la plupart le statut d'officier de police judiciaire (OPJ), ce qui leur permet de placer une personne en garde à vue, de procéder à des perquisitions, de placer une personne sur écoute ou de requérir des organismes pour avoir des informations. Les OPJ travaillent dans des brigades spécialisées. Les plus connues sont la brigade criminelle, surnommée "la Crim'", qui traite les affaires de meurtres, de viols, les enlèvements et les séquestrations, les antennes de l'Ofast (office anti-stupéfiant), les brigades financières et les brigades de répression du banditisme (BRB). Toutes sont appuyées par les brigades de recherche et d’intervention (BRI) qui peuvent aussi mener leurs propres enquêtes d'initiative.

    "Dans un commissariat, un policier peut avoir jusqu'à 400 dossiers par an, à lui tout seul. En PJ, on fonctionne souvent en binôme, voire en groupe, et on a autour d'une quarantaine de dossiers à l'année", explique Christophe Korell. Les missions des enquêteurs s'articulent autour de la criminalité organisée : ce que les experts appellent "le haut du spectre", qui va du trafic de stupéfiants au grand banditisme, en passant par les atteintes graves aux personnes, les infractions financières, le terrorisme ou la cybercriminalité. Toutes les affaires impliquant des personnalités sont également du ressort de la PJ. Stéphanie Duchatel cite l'exemple de l'agression de Kheira Hamraoui, la joueuse du PSG. "C'est nous qui l'avons traitée, du fait de la pression médiatique et politique qu'il y a autour." 

    Avec la réforme, leurs effectifs seront fusionnés avec ceux de la sécurité publique, eux-mêmes noyés sous les procédures, qu'ils n'arrivent plus à traiter. La première crainte des officiers de police judiciaire est donc de se voir attribuer une partie de ces dossiers en souffrance, leur laissant moins de temps pour traiter leurs affaires. Une inquiétude partagée par les professionnels de la justice. "On peut légitimement supposer que des officiers de PJ seront mobilisés pour travailler sur des rodéos urbains ou des violences conjugales, au détriment de leurs investigations de fond", redoute Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, arguant que "les directeurs départementaux et les préfets ont des objectifs statistiques avec comme priorité la baisse de la délinquance du quotidien".

    "Un travail de petite fourmi" au quotidien

    Nathalie* a passé 15 ans en sécurité publique avant de se tourner vers la PJ, au sein de la brigade criminelle de la direction zonale sud, qui couvre les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Occitanie et Corse. Elle s'occupe quasi-exclusivement des règlements de compte "à la kalach' ou au 9 millimètres" et explique comment elle procède sur les enquêtes qui lui sont confiées. "On part toujours de la victime. Bien souvent, il y a un historique des contentieux la concernant, tenu à jour au sein de notre service : c'est l'un de nos gros points forts. Ça permet d'avoir une première idée de qui lui en veut", expose-t-elle.

    Une fois sur la scène de crime, les constatations prennent beaucoup de temps, "trois heures minimum", en comptant tous les prélèvements de la police scientifique. "C'est le moment où il ne faut rien laisser passer, le moindre élément peut être utile", insiste l'OPJ. Elle procède ensuite à une enquête de voisinage approfondie. Vient, quelques jours après, le moment de l'autopsie, qui peut apporter des éléments importants.

    "On va ensuite considérablement travailler sur la téléphonie, avec différentes méthodes, ainsi que sur la vidéosurveillance, qui nous en apprend souvent énormément, détaille-t-elle. C'est un travail de petite fourmi." Arrivent enfin l'arrestation et la mise en examen du ou des suspects. "Mais attention, ce n'est pas la finalité du dossier", prévient Nathalie. Les avocats ou les magistrats demandent souvent des actes d'enquête supplémentaires, "comme une enquête de personnalité ou l'approfondissement d'un travail de téléphonie". Selon elle, un dossier de la brigade criminelle est rarement clôturé avant un délai de deux ans.

    L'investigation est un sacerdoce. Les journées sont denses et il n'est pas rare que les filatures s'éternisent jusqu'au bout de la nuit. Les écoutes téléphoniques doivent parfois se poursuivre chez soi, pour ne pas perdre le fil. "En PJ, il faut vraiment être passionné, car c'est beaucoup de sacrifices", dit pudiquement Stéphanie Duchatel.

    Le travail des enquêteurs est d'autant plus minutieux qu'ils l'ont vu s'alourdir par des procédures pénales de plus en plus chronophages. "Tout ce qu'on fait dans une enquête de police, on l'écrit", souffle Stéphanie Duchatel. Ces dernières années, plusieurs règles ont été instaurées pour mieux faire respecter les droits des personnes interpellées ou gardées à vue, accentuant fortement la part d'administratif pour les enquêteurs. Désormais, le moindre coup de téléphone doit faire l'objet d'un procès-verbal. "Ça nous prend l'essentiel de notre temps, mais on n'a pas le choix, si on veut que l'enquête ne capote pas."

    Tiré du site de France info

  • Des conséquences désastreuses sur la sécurité et l'indépendance de la justice. L'avis du Procureur général près la Cour de cassation

    L’ancien procureur de Paris comprend les inquiétudes liées au placement de tous les services de police d’un département sous la seule autorité d’un directeur, dépendant du préfet.

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    La réforme des services de police judiciaire, qui doit être généralisée en 2023, ne va pas "dans la bonne direction", a estimé  François Molins, alors procureur générale à la Cour de cassation,  l’un des plus hauts magistrats de France.

    "Cette réforme suscite à mon avis à raison beaucoup d’inquiétudes parce qu’elle est porteuse d’un certain nombre de dangers […] Je ne pense pas que ça aille dans la bonne direction", a-t-il déclaré sur France-Inter.

    Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Actuellement, chaque service rend des comptes à sa hiérarchie.

    « Détruire quelque chose qui fonctionne »

    Les enquêteurs de police judiciaire sont ainsi sous l’autorité du directeur central de la police judiciaire (DCPJ). Le gouvernement veut les intégrer à une filière investigation, avec les enquêteurs de sécurité publique en charge de la délinquance du quotidien.

    Expérimentée dans trois départements depuis début 2021, puis dans cinq autres depuis février 2022, cette nouvelle organisation doit être généralisée début 2023.

    Le premier "risque" contenu dans cette réforme, selon François Molins, "c’est de détruire quelque chose qui fonctionne. Parce qu’aujourd’hui […] les seuls services qui sont arrivés à garder la qualité dans les enquêtes, c’est la PJ".

    Vers un renforcement de l’autorité des préfets

    "Le second risque", a-t-il poursuivi, est lié à l’échelle départementale retenue par la réforme. "La criminalité aujourd’hui, elle a beaucoup évolué, ça se joue à l’échelle des interrégions et de l’international. C’est trop petit le département, ce n’est pas la bonne échelle."

    François Molins a enfin évoqué "les risques d’interférences du politique » avec un renforcement de "l’autorité des préfets sur la police" et "une baisse de la direction des enquêtes par les magistrats qui auront moins le choix des services enquêteurs", à qui ils confient les investigations.

    Une Association nationale de la Police judiciaire (ANPJ) a été créée mi-août par des enquêteurs de police judiciaire opposés à cette réforme, qui menace selon eux le "savoir-faire » de ces policiers chargés d’enquêter sur les crimes "les plus graves" et aura des "conséquences désastreuses pour la sécurité des citoyens et l’indépendance de la Justice".

    Par L'Obs avec AFP

  • Du rififi dans les rangs de la police judiciaire. L'avis d'un commissaire divisionnaire honoraire

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    Par Olivier Damien

    Conseiller régional de Bourgogne - Franche - Comté

    Commissaire divisionnaire honoraire

    Damien Olivier.jpgDans le silence quasi généralisé des médias, Gérald Darmanin, avec la complicité active de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, s’apprête à rayer d’un coup de plume plus d’un siècle d’histoire de la police. Dans le collimateur de ces technocrates implacables, la police judiciaire !

    Le crime qu’ils s’apprêtent à commettre tient dans quelques phrases contenues dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) actuellement en cours de discussion au Parlement. Et plus particulièrement dans le rapport annexé à cette loi qui annonce, en son point numéro 135, la création des futures directions départementales de la police nationale.

    Présenté par leurs auteurs comme permettant dans l’avenir de mieux piloter l’action de la police au niveau territorial, cet argument ne tient évidemment pas à l’analyse. Tout d’abord à cause de la disparité de nos départements. En effet, comment une réforme d’une telle ampleur pourrait-elle être pareillement applicable à des entités territoriales aussi différentes que le sont la Lozère ou le Cantal et les Bouches-du-Rhône ou le Nord ? Dans les premiers cas, les services de police sont représentés a minima, alors que pour les deux autres, c’est l’ensemble des directions qui y sont présentes et actives. Ainsi, grâce à un coup de baguette magique, le pilotage et les choix stratégiques applicables par et pour quelques dizaines de policiers deviendraient comparables à ceux conduits ailleurs par et pour plusieurs milliers de fonctionnaires appartenant au même ministère.

    En second lieu, l’unicité de commandement n’a jamais été la garantie de l’efficacité des services. Cette réforme, pas plus que celle de même nature qui fut tentée puis annulée au début des années 1990, ne permettra qu’à quelques hauts fonctionnaires de faire une brillante carrière, mais elle se fera au détriment de l’efficacité des services d’investigation sur le terrain.

    Enfin, ce bouleversement arrive au pire moment pour la police nationale. Déjà fortement délaissée par les policiers, la mission « investigation » qui aurait besoin d’être revalorisée va se retrouver amalgamée dans la masse et finira de perdre toute attractivité.

    Il est évident que cette réforme des DDPN n’a pas été réfléchie à sa juste mesure. Exhumée du passé pour répondre à un besoin de réformer pour réformer, elle ne fera que contribuer à la mort lente que vit l’institution policière depuis plusieurs années.

    Cette agonie sera par ailleurs précipitée par les mesures également contenues dans la LOPMI qui visent à augmenter coûte que coûte le nombre des officiers de police judiciaire. Les futurs enquêteurs seront en effet formés à la va vite au cours d’une formation initiale dont la durée n’augmentera pas (elle reviendra simplement à sa durée première de douze mois). Aucune expérience sérieuse ne sera exigée de ces OPJ, puisque seulement six mois en qualité d’agent de police judiciaire seront requis.

    C’est donc à juste titre que policiers, magistrats et professionnels de la sécurité s’inquiètent d’une énième réforme de la police nationale qui risque fort d’être la dernière, tant les grands équilibres organisationnels et sécuritaires sont aujourd’hui menacés. Une réforme qui, par ailleurs, a posé au cœur de son sujet non pas la sécurité des Français, mais les préoccupations corporatistes de certains de ses promoteurs et le besoin irrépressible de communiquer d’un ministre de l’Intérieur depuis longtemps dépassé par l’ampleur de sa tâche.

    C’est donc fort de leurs convictions que de nombreux fonctionnaires de la police judiciaire, derrière certains de leurs chefs qui ont été démis ou qui ont démissionné de leurs fonctions, manifestent désormais leur mécontentement à l’instar de l’accueil qu’ils ont récemment réservé au directeur général de la police nationale à Marseille. Plus qu’une place ou un poste, c’est une mission qu’ils défendent, conscients du fait qu’une fois qu’ils auront disparu, c’est un boulevard qui s’ouvrira pour les mafias en tous genres et le grand banditisme. Et, une fois encore, les premières victimes en seront les Français.

  • Quand le clan Ménard poursuit sa macronisation

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    Quand l'un passe son temps dans les médias pour répéter qu'il ne communique plus, tout en continuant à donner son avis sur tout, en réalité sans intérêt, l'autre fait les yeux doux à la macronie et arbore son désormais célèbre sourire figé. Son intervention à l'assemblée sur la réforme de la police, repris sur sa page Facebook a fait l'objet d'un commentaire cinglant que nous ne manquons pas de reproduire ci-dessous. Profiter d'un sujet aussi grave que cette réforme pour poursuivre son approche du pouvoir dans un intérêt exclusivement personnel est, en effet, tout à fait scandaleux.

     

    *****

     

    Nain.jpgCe 13 janvier à l’Assemblée Nationale, en évoquant l'instauration d'une présomption de légitime défense pour nos forces de l'ordre en votre qualité de Député de l’Hérault vous vous adressez à monsieur le monsieur le Ministre de l’Intérieur en concluant votre exposé par « Ils ont mon soutien le plus total. Et je sais qu’ils ont le vôtre, monsieur le ministre ». Je m’offusque d’autant de déférence servile vis-à-vis des gouvernants. Même si dans les débats le respect républicain s’impose, vos propos complaisants sont très éloignés de ceux qui devraient être exprimés par une soi-disant représentante de l’opposition.

    Une telle attitude est d’autant plus scandaleuse que dans le même temps, le même ministre et le chef de l’État ont engagé une réforme de la Police Judiciaire en regard de laquelle vous êtes restée totalement muette en dépit d’une première expérience dans l’Hérault. Pourtant, policiers de tous grades et magistrats et hautes autorités judiciaires sont vent debout contre cette réforme dont les effets seront néfastes pour la sécurité de nos concitoyens dès lors que sous la tutelle des Préfets des départements, les policiers de la Police Judicaire n’auront plus l’initiative et la flagrance de lutter contre le grand banditisme et les trafics internationaux sur l’ensemble du territoire et au-delà de nos frontières via Interpol…

    Quant à la présomption de légitime défense pour nos forces de l'ordre il est bien plus facile d’en parler sous les ors de la République et à l’abri des militaires de la Garde Républicaine que sur le terrain où les mises en examen à l’encontre des policiers se multiplient. Dénommées antérieurement inculpation, avec alors aucune possibilité d’accès au dossier, elles nécessiteront toujours des investigations par un service enquêteur indépendant vis-à-vis de l’affectation du fonctionnaire en cause. In fine, une instruction judiciaire est nécessaire pour asseoir si besoin le non-lieu qui s’en suivra. Vouloir affirmer le contraire est une mystification !

    Et puis en regard de l’actualité la dernière affaire de la Gare du Nord à Paris confirme la nécessité de faire en sorte que tous les policiers hors service puissent conserver leur arme professionnelle en dehors de leurs heures de présence professionnelle. À cet égard, il est impératif de supprimer la demande d’autorisation obligatoire par les policiers auprès de leur hiérarchie pour un port d’arme hors service. Ce port d’arme hors service devrait être obligatoire avec comme seule exception une demande expresse et motivée des policiers refusant de porter une arme en dehors de leur temps de travail. Pour l’adoption de cette mesure, pourquoi ne pas proposer une mesure incitative ?

    Ainsi va, madame le député, notre triste vie parlementaire. Bien à vous !

    Jacques Nain

  • Et enfin, le Sénat étrille le projet !

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    Ce rapport dénonce la structure même du projet, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

     

    Le projet de réforme de la police judiciaire souhaité par Gérald Darmanin, déjà vivement contesté par les enquêteurs eux-mêmes, a été étrillé mercredi 1er février par le Sénat. Les parlementaires de la Chambre haute ont jugé le texte inadapté et ont demandé au ministre de l'Intérieur de le modifier.

    Ce nouveau coup est d'autant plus rude pour Gérald Darmanin qu'il est venu du sénateur LR Philippe Dominati, le rapporteur spécial des crédits budgétaires de la mission sécurité, d'ordinaire plutôt sur sa ligne. Dans son rapport présenté devant la commission des finances, il dénonce la structure même du projet, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département (renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ) sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Un cadre "anachronique et largement inadapté"

    Il s'agit d'un "écueil structurel", d'un cadre "anachronique et largement inadapté" aux missions de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui traite du haut du spectre de la criminalité, assène le sénateur. Les opposants au projet dénoncent ainsi le risque d'un "nivellement vers le bas" de la filière PJ, qui intégrerait les services d'investigation de la sécurité publique plombés par un stock énorme d'affaires en souffrance, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

    S'il considère "nécessaire de répondre à l'engorgement des services" de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) qui traitent de la criminalité quotidienne, Philippe Dominati prévient qu'il ne faut pas "déshabiller la DCPJ". Il appelle à de nouvelles modalités "pouvant aller de l'exclusion de la DCPJ du périmètre de la réforme en maintenant son autonomie, à la création d'une filière investigation regroupant les effectifs de la DCPJ et de la DCSP, mais selon une organisation autonome avec des services rattachés directement à une direction centrale ou nationale disposant d'une autorité hiérarchique sur eux".

    Gérald Darmanin attend désormais la publication prochaine des rapports des deux missions d'information de l'Assemblée nationale et du Sénat pour engager la concertation avec les syndicats. Il les recevra "mi-février", selon son ministère.

  • Ridicule démagogie. L'art de prendre les autres pour des imbéciles : Macron tente de racoler. Il n'est pas près de convaincre ces "grands flics"

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    Les anciens «grands flics» ont été reçus  à l’Élysée pour un dîner autour d'Emmanuel Macron. Le chef de l’État a souhaité leur rendre hommage et avoir leur avis sur la profession de policier ainsi que les évolutions apportées au métier durant les dernières années. Des «grands flics» pour de précieux avis. L'objectif : discuter notamment du rôle de « l'institution policière » face « aux nouvelles menaces », a indiqué l'Élysée.

    Le chef de l'État « a souhaité pour la première fois les réunir pour leur rendre hommage, parler avec eux de la fierté d’être policier et recueillir leurs avis sur l’institution policière contemporaine face aux nouvelles menaces après les renforts de moyens et les évolutions procédurales apportées ces cinq dernières années », selon la présidence...

    Parmi les invités, figuraient Robert Broussard, Ange Mancini, Charles Pellegrini, Jo Querry et Frédéric Péchenard, ce dernier étant vice-président LR du conseil régional d'Ile-de-France, notamment en charge des questions de sécurité.

    LES REFORMES AU COEUR DES ÉCHANGES

    Ils « ont travaillé sur des affaires célèbres », a précisé l'Élysée, comme la French Connection, la traque de Jacques Mesrine, la fusillade du bar parisien du Thélème en 1975, l’assassinat du député Jean de Broglie en 1976 ou encore la prise d'otage d'une maternelle à Neuilly en 1993 par «Human Bomb ». Autrement dit on a parlé de tout sauf de l'actualité qui risquait de fâcher  !

    Ce dîner a eu lieu alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux défendent leur projet de réforme de la police judiciaire, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Gérald Darmanin et Frédéric Veaux étaient d'ailleurs présents à ce dîner.

    La réforme de la police nationale, soutenue par le chef de l'État rencontre l'opposition de la quasi totalité des enquêteurs de la PJ qui craignent la dilution de leur savoir-faire, voire l'abandon de certains territoires. La Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR) a également exprimé son inquiétude.

    C'est dire que ces "grands flics" ne sont pas à la veille d'être convaincus. Une longue habitude des menteurs a du leur rappeler des souvenirs !

    La rédaction du Pays réel