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  • Communiqué de Gérard Gautier, Maire de Cers, Conseiller Régional d'Occitanie

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    Gautier-G.jpg« Je vote et j’invite à voter pour Emmanuelle Ménard !... »

    Ce dimanche 11 juin les Françaises et Français, pour la plupart écœurés par la politique de ces cinq pitoyables dernières années, ont confirmé, avec un taux d’abstention record, le vote, plus par défaut que par adhésion, de la Présidentielle.


    Le bon peuple a suivi et adhéré au changement du paysage politique de notre pays au bénéfice d’un Président-prestidigitateur, Emmanuel Macron et de ses « ralliements » inattendus, surprenants, parjures.


    Singulier parcours, tel un extraordinaire tour de magie, pour cet inconnu banquier d’affaire de chez Rothschild qui laisse bouches bée jusqu’aux plus férus des vieux routards de la politique. En moins de trois ans, sur son petit nuage, il devient Ministre de l’Economie, fonde en 2016 son parti «En Marche », brouille les cartes avec son « ni droite, ni gauche », fait fi des révélées fatales « primaires », tient bien souvent des propos approximatifs, erronés ou offensants tels « Villeurbanne dans le Région Lilloise », « l’île de Guyane », « la colonisation crime contre l’Humanité ».... Accompagné et choyé par un monde médiatique complaisant, il joue à la fois par la séduction et la crédulité populaire. Le voici un an plus tard, à 39 ans, Président de la République !... Et demain, comble de l’ingénuité, le bon peuple est prêt à lui donner une Assemblée parlementaire introuvable !... Qui dit mieux ?!....


    Et c’est là qu’avec une certaine fierté, l’on peut juger de l’esprit de résistance d’une majorité de biterrois qui a montré qu’elle n’était pas dupe !... Lors de ces deux scrutins les biterrois, sur la terre de Jean Moulin, se sont clairement exprimés courageux et réalistes.


    En éliminant le sortant et en arrivant en tête, dimanche dernier, Emmanuelle Ménard, a marqué des points. Il lui reste maintenant à concrétiser.


    Bonne candidate de par sa tempérament, son expérience professionnelle, sa culture, sa connaissance des dossiers locaux, elle a aussi à n’en pas douter, bénéficié de l’aura de son premier soutien. Celui de Robert Ménard, le maire de Béziers dont bon nombre de biterroises et de biterrois s’accordent à reconnaitre que « Béziers a bien changé » !...


    Pourtant en 2014, l’on aurait pu céder aux chants sirènes qui prévoyaient les pires scénarios pour Béziers... Certaines de ces sirènes, pourtant envoyées par deux fois au tapis, raisonneraient-elles aujourd’hui, pour donner telle ou telle consigne de vote... pour une inconnue...Riposte stupide, contreproductive qui n’aurait d’autre motivation que de nuire...Nuire pour nuire à cette terre Biterroise.


    Alors, gens d’ici, si vous êtes attachés au devenir de votre terre, un seul vote sera utile dimanche 18 juin. Le vote pour Emmanuelle Ménard, qui en plus d’œuvrer pour le Biterrois, sera la députée qui fera entendre au Palais Bourbon, dans cette assemblée que l’on nous prévoit d’ores et déjà formatée aux dictats du Président, la seule voix qui compte, la voix du peuple patriote, celui qui aime la France dans tout ce qu’elle a de beau et de grand.


    Gérard Gautier

  • Les conseillers départementaux apportent leur soutien total à Emmanuelle Ménard

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    De gauche à droite, Jacques Nain, suppléant, Marie-Emmanuelle Camous, Jean-François Corbière, Emmanuelle Ménard, Henri Bec, Nicole Zénon, Isabelle des Garets, Franck Manogil

     

    Avec Macron, ses alliés, ses futurs alliés toujours prompts à flairer la gamelle, ses petits soldats aux ordres, ne laissons pas s'installer le parti unique, source de tous les dangers.

    ALLEZ VOTER DIMANCHE

     

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  • La Nouvelle Revue de Presse

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    LES CONVICTIONS DE

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    LES BRILLANTES ANALYSES DE NOS HOMMES POLITIQUES :

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    Immigration - Identité nationale - Frontières passoires : Macron et consorts se gardent bien d'en parler. La surprise, c'est pour après

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    Candidate aux législatives pour l’Algérie en mai

    puis pour la France en juin !

     

    Publié par Gaia - Dreuz le 31 mai 2017

    Décidément les binationaux algériens ont une conception assez particulière de la politique. Après le cas Rachid Nekkaz qui s’est présenté aux élections en France puis a tenté sa chance comme candidat à la Présidentielle en Algérie, voilà un nouveau cas de dédoublement politique, qui a été révélé par les réseaux sociaux et qui a été grillé par certaines télévisions privées. En effet, Mme Fella Meslem qui s’est présentée comme candidate du parti Taj d’Amar Ghoul (1) aux législatives du 4 mai 2017 dans la région Europe et qui a échoué dans sa mission, s’est une nouvelle fois présentée aux législatives, mais cette fois en tant candidate ….pour l’Assemblée française. Cette dernière est candidate dans la liste du mouvement En marche créé par le nouveau président français élu Emmanuel Macron. Fella Meslem est en effet en lice pour les élections législatives françaises à Evry-Corbeil comme colistière de Jean-Luc Raymond. C’est ce qu’on appelle de l’opportunisme politique sans frontières.

    1) un nouveau parti, le Rassemblement de l’espoir de l’Algérie. Islamiste revendiqué.

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  • Les dessous d'une incroyable machination financière

    Vous vous en doutez, Médiapart n'est pas notre tasse de thé ! Mais nous savons reconnaître les choses bien faites. L'analyse du financement de la campagne d' E. Macron ne manque pas d'intérêt.

    Ce qui était, au choix, un coup-fourré des « milieux [dits] d’extrême-droite » ou une « manœuvre russe » deux jours avant le second tour de la présidentielle devient une vraie information : on connaît désormais les combines de l’incroyable machination financière qui a amené le produit marketing Macron à la présidence de notre République. Toutes ces révélations étaient bien contenues dans les Macron Leaks. Mediapart les relaie aujourd’hui.

    Cet article est peut-être un peu long mais vaut la peine d'y consacrer quelques instants. Cela donne une idée des forces qui vont désormais gouverner le pays.

     

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    Pour financer sa campagne, Emmanuel Macron a réussi à mobiliser près de 13 millions d’euros de dons en un temps record. Loin de l’image cultivée par En Marche ! d’une campagne aussi spontanée que populaire, un puissant réseau de banquiers d’affaires a discrètement ouvert ses carnets d’adresses au nouveau président. Révélations

    Mail du 13 février 2017 : « Comme vous l’observez, notre start-up continue de tracer son sillon ! Alors que nous allons entrer dans le “dur” dans les prochains jours, nous avons plus que jamais besoin de soutien. » La start-up en question n’est pas une entreprise comme les autres. Et l’homme derrière son clavier n’a rien d’un banal VRP. Christian Dargnat n’est autre que l’ancien directeur général de BNP-Paribas Asset Management, branche du groupe bancaire chargée de la gestion d’actifs. « Marcheur » de la première heure, il a tout lâché en avril 2016 pour organiser « à titre bénévole » le financement de la campagne de son ami Emmanuel Macron. Dargnat, c’est l’homme du coffre-fort. Pendant des mois, il a multiplié les rendez-vous discrets, les dîners confidentiels et les mails de relance pour les riches donateurs, en plein accord avec l’actuel locataire de l’Élysée.

    Ce courriel du 13 février est adressé au collectionneur américano-allemand Olivier Berggruen, une figure incontournable du marché mondial de l’art. Dès le lendemain, le riche New-yorkais répond favorablement à la demande de Dargnat en promettant « de contribuer à 4 000 euros au mouvement et 4 000 euros au candidat ». Un virement est effectué deux jours plus tard : 8 000 euros en un message, voilà qui témoigne d’une redoutable efficacité.

    Une camarilla de banquiers d’affaire

    À l’image de cet échange, l’exploitation des milliers de mails et documents issus des Macron Leaks (voir Boîte noire) – ainsi que d’autres documents récupérés au fil de la campagne par Mediapart – permet de comprendre comment la garde rapprochée d’Emmanuel Macron a explosé les compteurs de dons entre avril 2016 et avril 2017 pour permettre à l’ancien ministre de François Hollande d’accéder au pouvoir, un an à peine après la création de son propre mouvement. À l’extérieur, Dargnat et les membres de l’équipe Macron ont tout fait pour démentir l’image du candidat des affaires, préférant insister sur l’afflux de petits dons. En réalité, c’est bien une camarilla de banquiers d’affaires qui a pris en main cette levée de fonds hors norme, mobilisant tous azimuts ses réseaux et carnets d’adresses au service du combat de l’ovni politique Macron.

    Cette stratégie s’est appuyée sur un raisonnement simple, résumé dans un court message de M. Dargnat en septembre 2016, alors que Macron vient juste de quitter le gouvernement : « Quand on sait que les dépenses de campagne présidentielle sont limitées à 22 millions d’euros et que nous pourrions contracter un prêt bancaire (à hauteur de 9 millions) remboursé si le candidat dépasse le seuil des 5 % aux élections, il nous reste donc à “trouver” 13 millions », expose l’ancien banquier. En clair, calcule-t-il, « si l’on arrondit à 10 millions le budget à trouver, il faut donc obtenir des dons de 1 333 personnes à 7500 € chacune [le plafond autorisé pour le financement d’une campagne – ndlr] ».

    En réalité, c’est dès le printemps 2016 que les plus fidèles soutiens d’Emmanuel Macron se sont discrètement activés pour organiser de façon méthodique la mobilisation de riches contributeurs. Emmanuel Macron est encore à Bercy, mais il veut déjà tout faire pour se présenter à la présidentielle. Une véritable « task force » s’organise alors autour de Christian Dargnat, le président de l’association de financement d’En Marche ! (AFCPEM). Dans cette petite équipe soudée, on trouve Emmanuel Miquel, capital-risqueur chez Ardia et trésorier de la même association, mais aussi deux de ses anciens camarades de HEC : Stanislas Guerini, directeur de l’expérience client chez Elis, délégué du mouvement à Paris et aujourd’hui candidat aux législatives dans la capitale ; et Cédric O, un jeune directeur d’usine du groupe Safran, ancien du cabinet de Moscovici à Bercy. Cédric O, garçon discret qui fuit les médias, a endossé le costume de mandataire financier de la campagne, dont il est un des couteaux suisses les plus efficaces.

    Pas très loin du « Premier Cercle » de riches donateurs ayant financé la campagne de Sarkozy en 2007

    Pendant des mois, ce petit groupe a manœuvré avec une seule idée en tête, quasi obsessionnelle : faire fructifier en un an des carnets d’adresses bien fournis, afin de fonder un club de « grands donateurs » aux profils globalement homogènes (urbains, CSP+, issus de grandes écoles). Nous sommes là loin, bien loin, d’un mouvement soutenu par une vague aussi populaire que spontanée, image que les communicants d’En Marche ! ont savamment cultivée et propagée. Et pas très loin du « Premier Cercle » de riches donateurs ayant financé une partie de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, même si l’entourage de Macron s’en est toujours défendu au motif qu’En Marche ! n’a jamais organisé de grand raout mélangeant tous les grands donateurs. Effectivement : les proches d’Emmanuel Macron ont été bien plus discrets.

    Dans les mails de l’équipe d’Emmanuel Macron, on retrouve un document de travail, diffusé et amendé en comité restreint en avril 2016 : la notice pour la chasse méthodique aux millions de la campagne. En Marche ! est alors un mouvement balbutiant, à peine créé. Le tout nouveau parti n’a enregistré qu’environ 400 000 euros de dons et promesses – à 95 % des grands donateurs à 7 500 euros. L’équipe veut passer à la vitesse supérieure en activant un impressionnant maillage des réseaux d’entrepreneurs, banquiers, avocats, lobbyistes et autres « influencers » susceptibles de dégainer un jour ou l’autre l’équivalent de 6,5 Smic pour aider le candidat Macron

    Ces généreux bienfaiteurs seront approchés les mois suivants à travers des dizaines de dîners organisés en France et à l’étranger, le plus souvent en présence du « chef », le surnom d’Emmanuel Macron. Ces sauteries, symboles du confinement et de l’endogamie d’une certaine élite, sont « très mal vu[e]s par certaines catégories de la population », convient En Marche ! dans une note interne. Mais elles sont aussi tellement rentables, surtout quand le candidat se déplace. Mi-avril 2016, un seul déjeuner à Londres au domicile privé de la directrice financière d’un site de vente en ligne permet de réunir 281 250 euros, selon un document d’En Marche !. Deux semaines plus tard, à Paris, un cocktail dînatoire génère 78 000 euros en à peine une heure et demie. La cash machine est lancée.

    Des rabatteurs très bien intégrés dans les hautes sphères économiques

    Pour multiplier les rencontres, l’équipe « fundraising » (« collecte de fonds ») d’En Marche ! a élargi son maillage par l’intermédiaire de rabatteurs, des sympathisants du mouvement – très bien intégrés dans les hautes sphères économiques – qui ouvrent leurs carnets d’adresses, accueillent des déjeuners, voire, parfois, organisent des événements « clés en main ». Ne reste alors au mouvement qu’à valider les listes d’invités et à organiser la venue du candidat. Détail financier non négligeable : les frais liés aux dîners effectués aux domiciles des donateurs sont des « dépenses privées non intégrées » aux comptes de campagne.

    Le 1er juin 2016, le conseiller de dirigeants d’entreprise Édouard Tétreau, un temps protégé par l’ancien PDG d’Axa Claude Bébéar, accueille l’un des tout premiers grands cocktails parisiens. « Durée : 1 h 30, dont passage Emmanuel d’1 h 00 », note minutieusement l’équipe d’En Marche !. Tout est millimétré : « Salutations 15 min/speech 20 min/Q&A [questions/réponses – ndlr] 20 min/sortie 5 min. » Les invités sont triés sur le volet : une trentaine de « quadra, hors CEO [PDG – ndlr] CAC40 ». Une semaine plus tard, Édouard Tétreau renouvelle l’expérience pour une nouvelle cible. Cette fois, 32 personnalités issues de « différents cercles (avocats, conseil, lobbying, édition, etc.) » sont concernées. Ne reste qu’à valider la liste d’invités. Mais « attention ! », alerte En Marche !, « un partner d’Image 7 », la boîte de la communicante Anne Méaux, qui conseille François Fillon, fait partie des convives potentiels.

    Un autre « PP » (pour « poisson-pilote ») du mouvement, Hélène Chardoillet, directrice du développement d’une PME dans le domaine bancaire et « amie » d’Astrid Panosyan, une ancienne conseillère du cabinet Macron, s’active aussi en coulisses. Au mois de mai, elle alerte Emmanuel Miquel sur le positionnement politique du candidat. « Les personnes que je connais et que j’ai commencé à approcher (5 sur cette dernière semaine) sont de sensibilité politique centre droit et leur retour en substance est le suivant », écrit-elle au trésorier du mouvement : flou sur le programme de Macron, danger de voir sa candidature « phagocytée » par François Hollande, faiblesse de son bilan à Bercy…

    « Mon sentiment, développe Chardoillet, si nous restons sur l’objectif précis du fundraising, est que cette cible centre droit n’est pas, pas du tout mûre pour la donation. Positionnement, programme et démarcation de Hollande seront des éléments clés pour que cette cible évolue. »

    « Si vous connaissez des gens désireux d’aider la cause »

    « Top de voir ces manifestations », se réjouit dans la foulée Emmanuel Miquel, dans un message en copie au reste de la direction d’En Marche !. Seul bémol : pour « aller dans le sens » de ce que « Christian [Dargnat – ndlr] évoquait de constituer une petite base de gens disponibles pour appeler des contacts », Miquel « pense qu’il faut être vigilant à ne pas trop diluer l’exercice de Fundraising. Il faut certes se démultiplier, mais le sujet FR [fundraising – ndlr] reste sensible ».
    Des demandes d’audience auprès du ministre

    Trois semaines plus tard, Christian Dargnat, encore lui, est à la manœuvre pour motiver ses troupes : « Si vous connaissez des gens désireux d’aider la cause [sic], n’hésitez pas à les orienter vers moi », encourage-t-il par mail. Un appel reçu cinq sur cinq. « Hello, une de mes amies me dit que son patron [d’une mutuelle – ndlr] souhaiterait participer à un de nos dîners. J’ai bien précisé que c’était réservé aux grands donateurs  », écrit Cédric O. Retour de Dargnat, un mois plus tard : « J’ai déjeuné avec le DG et [la responsable des affaires publiques du groupe – ndlr] : excellents contacts et gros potentiels de networking. Merci encore. »

    Très investi, Cédric O préconise aussi de convier à un dîner du mois de juillet un patron qu’il connaît personnellement : « Je ne suis pas certain qu’il donnera, mais c’est un très gros driver pour d’autres (sur la thune et en termes de réseau). » Bonne pioche : ce quadra donnera plus tard 2 500 euros à la candidature. « Pas mal », note, impassible, le mandataire. « Nous organisons le 1er juillet un déjeuner autour d’E. Macron : si vous avez des gens prêts à contribuer à hauteur de 7,5 K€, envoyez à Emmanuel Miquel et moi-même les coordonnées de ces personnes », relance encore Dargnat à une dizaine de ses contacts.

    Dans la liste, des gens helpful « au taquet »

    Dans la liste : Frédéric Surry, directeur des investissements actions et obligations convertibles à la BNP, Denis Panel, DG d’une des filiales du groupe bancaire, et un ancien de la maison, David Pillet, ex-business manager ayant fondé en 2016 sa propre société de conseil. Deux mois plus tard, une nouvelle soirée fait saliver l’équipe : 23 chefs d’entreprise « qui peuvent bcp aider » ont déjà promis d’être là. L’un d’entre eux, patron d’une jeune société d’investissement, semble « très helpful ». Un autre – dans le classement Challenges des plus grandes fortunes de France en 2016 – est carrément « au taquet ». La récolte promet d’être grandiose.

    L’équipe tient des tableaux précis de chacun des événements. Et Dargnat veille au grain : « Peux-tu m’envoyer la liste des invités (noms + adresses mails) de ton dîner afin que nous puissions suivre l’évolution des contributions et t’en rendre compte également ? », demande l’ancien banquier à l’organisateur d’un dîner. Les retours sont bons, mais il faut à tout prix garder le rythme. « Les amis, les deux prochaines semaines, nous n’avons pas de dîner FR, souffle Emmanuel Miquel le 20 juin. Nous nous proposons avec Christian de (re)mettre la pression sur ceux qui auraient déjà dû donner, afin de les relancer pour qu’ils donnent d’ici la fin de semaine. »

    Le trésorier soumet alors à son équipe une liste de sept noms, « soit un potentiel de 53 K€ pour cette semaine ». Ismaël Emelien, le plus proche conseiller d’Emmanuel Macron – il est aujourd’hui son conseiller spécial à l’Élysée –, se propose d’en appeler quelques-uns. Mais pas l’avant-dernier nom de la liste, celui du directeur général d’une grande entreprise française de sites internet : « J’avais en revanche senti […] [qu’il n’était] pas très chaud pour payer, il aide beaucoup en termes de conseil. »

    Une frontière entre fonctions parfois ténue

    À l’autre bout de la chaîne, le « chef » supervise les opérations par l’entremise de son cabinet. « Sophie [pour Sophie Ferracci, cheffe de cabinet de Macron à Bercy – ndlr], peux-tu nous faire un point avec les prochaines dates ? Merci bcp », demande le 2 mai 2016 Julien Denormandie, un autre membre de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron, son ancien dircab à Bercy.

    À la même période, Dargnat sollicite Emmanuel Miquel et Cédric O pour qu’ils trouvent « des gens qui pourraient organiser des dîners » à l’occasion des déplacements à venir du ministre à « Orléans le 8 mai, La Rochelle le 9 mai, Toulouse le 19 mai, La Grande-Motte le 26 mai, Chalon-sur-Saône le 30 mai, Rennes le 20 juin, Annecy le 23 juin ». Très efficace à Paris, En Marche ! veut désormais braconner en région. Le mouvement assure que ces dîners provinciaux ont été des fiascos.

    Pas question, en revanche, qu’Emmanuel Macron s’investisse publiquement dans la collecte alors qu’il est encore à Bercy. « Tant qu’Emmanuel est ministre, je ne crois pas en sa volonté de vouloir signer les courriers [de remerciement aux donateurs de plus de 500 euros – ndlr] », prévient Julien Denormandie. Le « chef » se contente alors de textos. C’est que la frontière entre les fonctions est parfois ténue. Comme pour ce fondateur d’un fonds d’investissement, qui sollicite une audience auprès de Macron-ministre après avoir fait un don à Macron-candidat. Son message est directement transmis par Denormandie à Ferracci, sans que l’on sache si ce donateur a obtenu gain de cause : « Sophie, pour ta pochette “demande d’audience”. Merci beaucoup. »

    L’homme sérieux à lunette qui a annoncé la liste du gouvernement d’Édouard Philippe

    Le 15 septembre, Emmanuel Miquel, prudent, rappelle aussi la nécessité de vérifier « l’absence éventuelle de conflits d’intérêts (incompatibles avec les fonctions passées d’EM) » et le « caractère recommandable [sic] du donateur ». Il transmet une liste comportant les noms et coordonnées de 62 contributeurs – principalement domiciliés à Paris et Londres – représentant 276 000 euros de dons. Cette fois, c’est Alexis Kohler qui se charge de répondre. L’ancien directeur de cabinet de Macron à Bercy a alors officiellement quitté la campagne pour travailler dans le privé, mais il reste très impliqué dans l’organisation : « Je regarde de plus près demain mais je n’en vois aucun susceptible de poser problème à première vue », répond-il. Depuis le 14 mai, Alexis Kohler est le nouveau secrétaire général de l’Élysée. C’est lui, l’homme sérieux à lunettes qui a annoncé mercredi 17 mai la liste du gouvernement d’Édouard Philippe.

    Pour les donateurs étrangers, la prudence est de mise. « Vous êtes à l’aise avec les virements reçus ? », s’inquiète par exemple, le 2 février 2017, le mandataire Cédric O en découvrant les noms de plusieurs de ces donateurs étrangers sur un relevé de comptes. « Oui je les connais tous », répond Dargnat dans la minute.

    La banque saisit aussi à plusieurs reprises l’équipe du candidat. « Je suis à même de vous les réclamer [des justificatifs pour des virements en provenance de l’étranger – ndlr] en fonction des demandes de notre service des affaires internationales », prévient la directrice adjointe de l’agence du Crédit agricole où est logé le compte de campagne. Mediapart a ainsi identifié plusieurs situations litigieuses – toutes résolues a posteriori, selon les documents consultés –, dues notamment à l’incompréhension par certains donateurs de la réglementation française (interdiction de contribuer pour une personne morale ou dépassement des seuils).

    « Si cela n’est pas trop gênant »

    Le 21 mars, par exemple, le compte de l’AFCPEM reçoit un virement de 12 000 euros de la part d’un richissime donateur installé à Madagascar, Amin Hiridjee, très présent dans les secteurs de la finance, des télécoms, de l’immobilier et de l’énergie. « Nous sommes contraints de rembourser intégralement les dons qui dépassent les plafonds. Sur le compte de l’AFCPEM (financement candidat) le maximum autorisé est 4 600 € ; sur celui de l’AFEMA (financement mouvement), le max est 7 500 € », alerte Dargnat, avant de demander au frère du donateur – Hassanein Hiridjee, qu’il tutoie – s’il peut lui demander, « si cela n’est pas trop gênant », de faire « deux virements : un de 4 600 à l’ordre de l’AFCPEM et l’autre de 7 500 à l’ordre de l’AFEMA ». Pas de problème : « Je m’en occupe et te reviens », répond H. Hiridjee.

    Plus problématique est le sujet traité, début janvier, lors d’une réunion réduite à cinq participants. Les fidèles d’Emmanuel Macron ouvrent la discussion sur un point « spécifique » : le cas du « financement d’une vingtaine de donateurs libanais ». « Problème traité (identifié) », notent les participants dans leur compte-rendu. Sollicité par Mediapart pour en savoir plus quant à la nature du problème et sa résolution, En Marche!, rebaptisé depuis peu La République en marche, n’a pas retourné nos questions (voir la Boîte noire).

    Dès sa création, le mouvement a su générer une « forte demande pour organiser des événements » à l’étranger, ainsi que le mouvement le notait en avril 2016. De fait, les expatriés dans les pôles urbains de Londres, Genève, San Francisco ou New York ont été très actifs dans la collecte de dons. Parfois, les investisseurs étrangers ont aussi directement pris attache avec l’équipe.

    Plus de 57 % des dons proviennent des dîners et réseaux

    Tandis qu’Emmanuel Macron s’installait en tête des sondages, le dirigeant d’un important hedge fund à New York a par exemple sollicité fin mars 2017 Cédric O, par l’entremise d’une connaissance commune, pour qu’il organise une rencontre avec un membre du mouvement à Paris. O l’oriente alors vers Dargnat, qui accepte la mission : « Oui j’en fais 2 à 3 par jour [sic] des présentations de ce type… Cela me détend des négociations sur le prêt [En Marche ! est alors en pleine négociation – tardive – d’un emprunt de 8 millions – ndlr]. » Rien ne prouve dans la comptabilité analysée par Mediapart que cet investisseur ait financé la candidature, mais l’épisode témoigne de l’attrait du mouvement à l’international.

    Très organisée, la dynamique de dons n’a cessé d’affoler les compteurs. Dans ses toutes premières projections, En Marche ! prévoyait de récolter un total de 1,15 million d’euros par l’intermédiaire des campagnes de fundraising jusqu’en juillet 2016. S’il a tenu ce rythme de croisière (moyenne de 7 900 euros récoltés par jour) jusqu’au mois d’août, la cadence s’est considérablement accélérée dès le mois de septembre, au lendemain du départ d’Emmanuel Macron du gouvernement.

    Au 31 décembre 2016, selon la comptabilité du mouvement, En Marche ! avait récolté un peu plus de 5 millions d’euros de dons, bien au-dessus des 3,5 millions d’euros prévus dans son scénario central. Près de 70 % de cette somme – 3,482 millions – provenaient uniquement du travail de fundraising (dîners/réseaux) auprès de 669 donateurs (dont 400 à plus de 5 000 euros).

    La communication du mouvement a évidemment cherché à rendre compte d’une tout autre réalité. En avril 2017, dans un échange sur les éléments de langage à utiliser face à la presse, alors que Macron est pressé par certains médias de faire la lumière sur l’origine de ses dons, Ismaël Emelien préconise d’insister sur les 35 000 donateurs à l’origine de la collecte totale de 10 millions d’euros et de communiquer sur le don médian de 50 euros. Il note par ailleurs que « 1/3 des dons » sont inférieurs ou égaux à 30 €, « 2/3 des dons » inférieurs ou égaux à 65 € et que les « dons supérieurs à 5 000 € » ne représentent que « 1,7 % du total des donateurs ». Ou l’art de faire dire aux chiffres ce que l’on veut. Car en réalité, la place des « grands » contributeurs est centrale. Dans ses projections financières pour le début d’année 2017 (de janvier à mai), En Marche ! prévoyait notamment que les campagnes de fundraising lui rapporteraient 57,5 % des dons totaux du mouvement (contre 43,5 % pour le financement participatif).

    Le soutien sans réserve de la banque Rothschild

    Ce rythme soutenu n’a jamais entamé le dynamisme des argentiers de Macron. Après Paris, Genève, Londres ou New York, Dargnat a aussi intensément lorgné vers l’Afrique. Ainsi qu’en témoigne son message à l’égard du responsable d’une grande banque française sur le continent. « Comme évoqué, par votre intermédiaire et celui d’[…] et de quelques autres, ce serait exceptionnel de pouvoir organiser une levée de fonds sur le continent africain, et notamment en Côte d’Ivoire », lui écrit-il en juin 2016.

    Sollicité par Mediapart, le banquier – qui confirme avoir rencontré Dargnat puis Macron – déclare avoir refusé de s’engager : « La question d’une levée n’a en réalité jamais fait l’objet d’une discussion, affirme-t-il. J’ai dit clairement que nos fonctions ne pouvaient pas nous permettre de nous mettre en avant de manière ostentatoire. J’ai dit que si une visite en Côte d’Ivoire s’organisait, je pourrais y participer au titre de citoyen franco-ivoirien mais c’est tout. Je n’aime pas le mélange des genres. »

    D’autres banquiers n’ont pas songé à prendre de telles précautions. La banque Rothschild, où a travaillé Emmanuel Macron pendant quatre ans, lui apporte un soutien sans réserve. Fin septembre, Olivier Pécoux, directeur général de Rothschild – dans les faits il est le dirigeant opérationnel de la banque –, organise pour En Marche ! une rencontre de donateurs potentiels sur les Champs-Élysées. Déjà contributeur pour un montant de 7 500 euros au mouvement, M. Pécoux n’avait toujours pas été remboursé des frais engagés pour l’événement sept mois plus tard. L’a-t-il été depuis ? Il n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart.

    C’est son job de soutirer de la maille aux gens qui ont de la thune et en plus c’est une meuf

    Cinq autres associés-gérants de cette banque, interlocuteur privilégié de l’État dans des opérations capitales menées par le ministère des finances, ont aussi directement soutenu En Marche !. Il s’agit de Laurent Baril (don maximal de 7 500 euros), de Cyril Dubois de Mont-Marin (7 500 euros), de Cyrille Harfouche (7 500 euros), d’Alexandre de Rothschild (2 500 euros) et d’Arnaud Joubert (7 500 euros). Florence Danjoux – compagne de Vincent Danjoux (autre associé de la banque) – fait aussi partie des premiers donateurs (7 500 euros). Tout comme Luce Gendry (3 000 euros), associée-gérante jusqu’en 2016.

    Le 19 mai 2016, un cadre de Rothschild, Philippe Guez, a aussi organisé une récolte de dons dans son appartement du XVIe arrondissement. Y étaient conviés une dizaine d’invités – chefs d’entreprise, avocats, family office et investisseurs dans l’immobilier –, en compagnie de Christian Dargnat et d’Emmanuel Macron. « Tous ont été informés d’une contribution de 7 500 euros », précise alors l’hôte de l’événement.

    Dans un autre établissement bancaire, la banque privée Edmond de Rothschild, certains salariés se sont eux aussi très activement engagés dans la campagne. C’est le cas par exemple de Mylène Bonot, une chargée de partenariat qui n’a pas ménagé son temps dans la collecte. « Salut à tous. Suite à notre échange d’hier soir et comme convenu, je vous fais suivre le profil de Mylène, proposait Cédric O en avril 2016. Je pense qu’elle serait top pour donner un coup de main sur le fundraising pour gérer la bande passante de contacts : elle est très maligne, hyper sympa, c’est son job de soutirer de la maille aux gens qui ont de la thune et en plus c’est une meuf, ce qui est un atout non négligeable. Par ailleurs je la connais très bien et je lui fais confiance », ajoutait-il à l’époque.

    Depuis, la jeune femme s’est activement impliquée dans la prospection et la relance de « grands donateurs » du mouvement, en liaison étroite avec Emmanuel Miquel. Ni elle, ni l’équipe d’En Marche ! n’ont répondu à nos questions sur le cadre de cette mission. A-t-elle été rémunérée pour cette tâche ? Ou, peut-être, s’agissait-il d’un investissement à plus long terme ?

    => Source : Mediapart

  • REPORTAGE : UNE CAMPAGNE EXEMPLAIRE

     

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    EMMANUELLE MENARD ET SON SUPPLÉANT JACQUES NAIN

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    LE SOUTIEN DE CHARLES MILLON ANCIEN MINISTRE DE LA DÉFENSE

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    AVEC LES ARTISTES BITERROIS

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    JOURNÉE DE SOUTIEN AUX CHRÉTIENS D'ORIENT - SOS MAALOULA

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    AVEC LE MAIRE DE LIEURAN - ROBERT GELY

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    AVEC LE MAIRE DE CERS - GÉRARD GAUTHIER

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    SUR LE SITE DES ORPELLIERES

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    AU CHÂTEAU DE RAYSSAC

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    LA PERMANENCE EST TOUJOURS COMBLE

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    AVEC LES COMMERÇANTS DE SERIGNAN

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    SUR LE MARCHE DE VALRAS

    JACQUES NAIN, SUPPLEANT ET EMMANUELLE MENARD

    MARIE-EMMANUELLE CAMOUS ET HENRI BEC CONSEILLERS DÉPARTEMENTAUX

     

  • L'humour toujours grinçant de Jean-Pierre Pelaez. Encoe une chronique qui a échappé au Petit Journal. Dommage

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    IMPLOSION DU LACASABOUDUPLA

     

    Les chercheurs américains et français de Paris et New-York qui travaillent sur le mutant politique apparu dans l’agglomération de Béziers il y a près de deux ans viennent de faire une importante découverte : en effet, selon plusieurs indices concordants, ils sont en mesure d’affirmer que le Lacasaboudupla a implosé.

     
    Cette implosion, suivie d’une dislocation du tissu cellulaire, se traduirait par un gonflement polymorphe de sa partie centrale, dite aboudique, que l’on aurait aperçue, courant de réunions en réunions, et multipliant les photos et les selfies dans les rues. On le voit souriant, vêtu d’un costume bleu et portant des lunettes de soleil et, à la main, une mallette pleine de bouteilles de vins : il propose aux passants de trinquer en leur disant "oui oui tu es mon ami" . Cette partie centrale briguerait un nouveau mandat de député UMPS/LR en marche, mouvement électoral récemment créé, et où se réunissent tous les caméléonidés de la République. Par un phénomène de distorsion centrifuge, et de fusion nucléaire, les deux autres parties, à savoir la lacassique et la duplatoïde auraient fondu, on ne les verrait plus nulle part, on ne les entendrait plus, et, pour l’heure, elles se seraient totalement dissociées de la partie centrale… Selon plusieurs témoignages, cependant, on aurait pu apercevoir le bolide duplatoïde sur une orbite lointaine du candidat socialiste Fulledamon, mais cela reste à confirmer, ce dernier cherchant des électeurs avec un pendule, comme un sourcier cherche de l’eau dans les pierres du Larzac. Quand à l’autre partie dite lacassique, personne ne l’a vue nulle part, même pas aux réunions de la partie aboudique du mutant. Personne ne sait où il se trouve à l’heure qu’il est.

     

    Ce phénomène d’implosion est un événement scientifique considérable, puisqu’il viendrait corroborer la thèse selon laquelle le Lacasaboudupla serait génétiquement capable d’alterner des phases d’expansion et de contraction, et qu’il serait également en mesure de se métamorphoser grâce aux innombrables mitochondries présentes dans ses cellules ; ainsi par exemple, pareil au lézard qui a perdu sa queue, il pourrait supprimer ou faire repousser l’une de ses parties, au gré des phases électorales… 


    On le voit, c‘est une avancée scientifique sans précédent sur le Lacasaboudupla de l’agglomération de Béziers que vient de permettre la découverte de cette implosion, et c’est une mine de renseignements sur les phénomènes politicards qu’elle est en train d’apporter à tous les politologues du monde entier…


    A suivre…

  • Opération mains moites

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     Richard Ferrand. (Sipa)

    Pourquoi la “moralisation” ne va rien changer

    Régis de Castelnau
    avocat.

     

    L’affaire Ferrand, qui empoisonne le nouveau président de la République quelques semaines après son élection, était un boomerang inévitable. Les équipes et les soutiens d’Emmanuel Macron, dont Richard Ferrand était une pierre angulaire, ont abondamment utilisé l’affaire Fillon quand elles ne l’ont pas organisée. Ce qu’il est légitime de qualifier de « coup d’État judiciaire » avait pour but de fausser l’élection présidentielle en disqualifiant le candidat de droite républicaine. Quelle meilleure cible que celui qui portait la soi-disant exigence de probité du nouveau pouvoir ? Et bien évidemment, ce qui permet de faire des gorges chaudes, c’est moins le fond du dossier de la mutuelle que la duplicité arrogante du secrétaire général d’En Marche!. Comme pour Cahuzac, chargé dans le premier gouvernement Ayrault de la lutte contre la fraude fiscale…

    Vite, une loi!

    D’habitude, ce genre d’affaire produit dans la classe politique, gauche et droite confondues, un étonnant mélange de sidération, de panique, et de zèle presque enfantin. Vite vite, une loi, une nouvelle réglementation ! Sauf que cette fois-ci, le candidat Macron ayant fait du renouvellement son cheval de bataille en surfant sur le scandale Fillon, il avait inscrit dans son programme une « loi de moralisation politique ». Et l’on peut dire qu’Emmanuel Macron a commencé fort. Outre quelques girouettes sans principe venues du camp d’en face, il a fait entrer au gouvernement des gens particulièrement vulnérables, et en particulier son Garde des Sceaux qui devait être le porteur de la fameuse nouvelle loi (!).

    Nos dirigeants sont médiocres et impuissants

    Il faut trouver des choses à dire, des choses à faire, mais aussi parce que la rupture avec ceux qu’on représente, avec les citoyens et les électeurs est génératrice d’une vraie souffrance. Comment restaurer la confiance ? Fébrilement, on se trompe de diagnostic, et par conséquent de remède. En fait, les Français se défient de leurs représentants politiques, moins parce qu’ils seraient malhonnêtes, que parce qu’ils sont médiocres et impuissants.

    Comme d’habitude, il est probable qu’il ne se passera rien d’intéressant ni d’utile. Le problème n’est pas une histoire de mots ou de textes. Il ne sert à rien d’ajouter à un arsenal déjà largement suffisant. C’est simplement une question de volonté politique. Alors comment expliquer ce feuilleton des « affaires » qui dure maintenant depuis près de vingt-cinq ans ? Comment se fait-il que l’on assiste aux mêmes indignations, que l’on entende les mêmes discours, que l’on lise les mêmes articles qu’il y a vingt ans, quinze ans, dix ans, cinq ans ?

    Le poison des années fric

    Les années 1980, que l’on a aussi appelées « les années fric » virent l’explosion simultanée de deux phénomènes. Tout d’abord l’inflation des dépenses politiques liées à l’adoption des méthodes de la communication commerciale. La corruption de la décision publique ensuite. Les partis politiques existent depuis longtemps dans notre pays et sont reconnus par la Constitution comme contribuant à l’expression du suffrage universel. En application d’un principe de liberté, ils ne faisaient l’objet d’aucune organisation juridique. La question de leur financement était taboue. Et ils vivaient tous d’expédients. La fin des partis de masse, avec l’effondrement des grandes idéologies et l’inflation des besoins, ont amené une forme d’industrialisation des expédients. L’essentiel de la décision publique (marchés, autorisations administratives) faisait l’objet  de contreparties au profit des organisations politiques. Cela s’appelle la corruption.

    La fin des années 1980 a vu l’éclatement d’un certain nombre de scandales, montrant que ce système n’était plus « socialement acceptable ». Tout le monde a compris qu’il fallait passer, comme dans d’autres pays (Allemagne, Italie), au financement public des partis. Une loi essentielle fut adoptée en 1990 sous le gouvernement Rocard.

    Le texte reposait sur trois principes : financement public en proportion du poids électoral, limitation drastique des dépenses de campagne, contrôle strict, assorti de sanctions, à la fois des campagnes électorales mais aussi de l’activité  financière des partis. Il s’agissait, je le répète, d’une véritable révolution copernicienne dans l’activité politique. Qui a eu des conséquences très positives, mais également des effets pervers. La loi et la réglementation ont évolué jusqu’à aujourd’hui, toujours dans le sens d’une plus grande rigueur, parfois d’ailleurs ridicule. La jurisprudence a pris le relais et on pourrait considérer que le système est aujourd’hui stabilisé. Malheureusement, les dernières élections présidentielles ont montré que le respect des textes était à géométrie variable et que le candidat Macron avait bénéficié outre, de la disqualification de son concurrent par la justice, d’une singulière mansuétude des organes de contrôle de la régularité du scrutin.

    Le refus de tourner la page

    Les années 80 avaient été incontestablement une période de folie, la corruption personnelle se nourrissant aussi de la corruption politique. Mais, qu’aurait-il fallu faire pour tourner la page? D’abord solder le passé. Ce qui aurait permis d’instaurer des mécanismes de contrôles efficaces. La peur du gendarme est une arme qui a ses avantages.

    Il y avait trois solutions :

    - L’amnistie. Avoir le courage du coup d’éponge en choisissant la bonne date. Soit 1995, soit 2002, le temps que les systèmes soient démontés et les mauvaises habitudes abandonnées. Cette solution aurait eu, entre autres mérites, celui d’éviter mélanges et anachronismes. Des faits qui se sont déroulés il y a très longtemps sont comparés avec des affaires d’aujourd’hui comme le démontre la mise en examen d’un vieillard de 88 ans pour des faits non encore établis qui se seraient déroulés il y a vingt-cinq ans. Cela aurait aussi facilité la mise en place des moyens de surveillance nécessaires sans s’en remettre uniquement à la machine judiciaire qui n’en a pas les moyens.

    - L’opération « mains propres ». Comme le fit l’Italie, et comme le préconisait Jean-Luc Mélenchon, un coup de balai, une table rase. Mais attention, une vraie «Mani Pulite ». Disparition de tous les partis à l’exception du PCI à peu près indemne, mais au prix une lourde opération de chirurgie esthétique, dont il sortit valide, mais défiguré. L’opération provoquera la disparition prématurée du paysage de 80 % du personnel politique. Le résultat chez nos amis transalpins, ce fut Berlusconi, le transparent Romano Prodi pour finir par Beppe Grillo. De toute façon, c’est trop tard pour faire ce genre de choses ici.

    - L’opération « mains moites ». La pire des solutions. Qui a été adoptée dans les faits. La décimation. La vie politique dans notre pays est égayée par les affaires depuis vingt-cinq ans. De temps en temps, on se passe les nerfs sur les quelques malchanceux qui payent pour les autres. De Gaymard à Ferrand en passant par Woerth, Thévenoud et Fillon. Rappelons-nous aussi Noir, Mouillot, Dugoin qui, douloureusement surpris, se défendaient en disant : « Mais tout le monde fait pareil !» Depuis 1988 – début des hostilités – la proportion des élus touchés est faible. Il y a 450 000 élus locaux et nationaux dans notre pays. En près de trente ans, quels sont les chiffres ? Détentions : peut-être une cinquantaine en comptant les provisoires. Mises en examen, disons 300. Jugements ou arrêts de condamnation définitifs : à ce jour moins de 100.  Et en général, ceux qui ont souhaité revenir en politique après ont été triomphalement réélus ! Une opération mains propres lente et molle.

    Ceux qui ne veulent pas que ça change

    Et tout ceci va continuer. Pour la bonne raison, que les principaux acteurs n’ont aucun intérêt à ce que ça change. Sinon, ils auraient agi depuis longtemps. Et qui sont ces acteurs ? Les trois sommets d’un triangle vaguement équilatéral : politiques, journalistes, magistrats.

    Les politiques : Pourquoi faire de la politique quand on peut déshonorer ses concurrents ? L’action politique, sans trop la caricaturer, se réduit aujourd’hui essentiellement à l’assouvissement d’une ambition personnelle, déconnectée de grands projets collectifs. Comment se distinguer de ses adversaires, sans clivages idéologiques et différences politiques ? Tout simplement, en jouant les chevaliers blancs et en essayant de les disqualifier moralement. Mais gardez-vous, chers petits Ivanhoé, gare au retour d’épée !

    Les journalistes : La transparence dans le brouillard ? La crise de la presse d’information est une évidence. Elle a des conséquences économiques qui retentissent lourdement sur sa qualité. La popularité des éditorialistes est aussi faible dans l’opinion que celle des politiques. Alors, que faire ? Deux choses : d’abord porter au pinacle les “journalistes d’investigation” en prétendant qu’ils sont une des pierres angulaires du contrôle démocratique. Lorsque l’on connaît un peu l’endogamie matricielle qui les lie à la sphère politique nationale, on rigole de bon cœur. Ensuite, profiter de ce qui constitue une niche économique. Quitte à accepter de se faire instrumentaliser par des intérêts qui n’ont rien à voir avec la recherche de la vérité. Aucune affaire politico-financière ne commence pour des raisons juridico-judiciaires. Dissimulé sous l’opacité de la transparence, il y a toujours un facteur extérieur, et souvent un imam caché : rivalités politiques, économiques, industrielles. Et une volonté d’instrumentaliser la justice pour des fins qui ne sont pas les siennes.

    Les magistrats : Inamovibles, puissants, et encensés par les médias, pourquoi changer ? Dans un pays où la tradition de régulation administrative a largement reculé au profit de la régulation juridique, intégration européenne oblige, la justice est confrontée à des responsabilités nouvelles. Prétendre qu’elle n’a pas aujourd’hui les moyens institutionnels de son indépendance est faux. Ne serait-ce que parce que les politiques en ont une peur bleue. La justice française n’est pas la pire, loin de là. Mais, incontestablement, elle souffre d’abord de son manque de moyens et d’une difficulté d’adaptation à ses responsabilités nouvelles. Longtemps soumise au pouvoir politique, elle a fait de la recherche de son indépendance un objectif en soi. Or l’indépendance n’est qu’un moyen, celui qui peut garantir son impartialité. Cette impartialité est souvent maltraitée par la magistrature française, où la culture arbitrale est faible. Or, en droit, le juge est là pour appliquer la loi et arbitrer entre des intérêts contradictoires. Le hiatus, c’est qu’il se vit aussi comme garant de l’ordre public. Cela n’est pas déshonorant, mais ce n’est pas sa mission. Inutile de dresser la liste des juges justiciers, tout le monde la connaît. De Thierry Jean-Pierre à Serge Tournaire en passant par Éric Halphen et Eva Joly, combien de fois le respect des règles et l’impératif d’impartialité sont passés au second plan au profit d’objectifs purement politiques, d’ambitions personnelles, d’envie de succès éditoriaux, et de satisfactions d’amour-propre?

    Changer le scénario ?

    Et cela durera. Les scénaristes de cette triste comédie ne changeront rien. Ils n’y ont aucun intérêt. Jusqu’à la prochaine clameur. Le soap Opération mains moites a de beaux jours devant lui. Les acteurs changent, mais le scénario restera aussi définitivement répétitif que celui des Feux de l’amour.

    En attendant, nous allons avoir trois nouvelles « grandes lois de moralisation politique » qui seront aussi inutiles que beaucoup des précédentes, et qui ne restaureront pas plus la confiance. Mais qui vont présenter cette fois-ci l’énorme défaut d’affaiblir les institutions démocratiques. À force d’avoir enfermé les fonctions politiques dans des carcans, on est arrivé au bout. Pour faire plus sévère encore pour les mutiler et les affaiblir, il faut savoir que l’on est arrivé à l’os. Et c’est pour cela qu’on nous annonce la mise en cause des principes : suffrage universel, séparation des pouvoirs, immunité parlementaire etc. etc.

    Alors que faire ? Monsieur le président de la République, si je puis me permettre, abandonnez cette idée des trois grandes lois (dont une révision de la Constitution) dont la rédaction et l’adoption ne vont vous attirer que des contrariétés. Faites réaliser une compilation des textes existants relatifs à la responsabilité personnelle des décideurs publics, ils sont bien suffisants. Et si vous voulez inaugurer une ère nouvelle marquée par l’exigence pour l’avenir de l’irréprochabilité, soldez le passé en utilisant une méthode que votre maître Paul Ricoeur lui-même conseillait l’amnistie.

    « Le philosophe se gardera de condamner les successives amnisties dont la République française en particulier fait grande consommation, mais il en soulignera le caractère simplement utilitaire, thérapeutique. Et il écoutera la voix de l’inoublieuse mémoire, exclue du champ du pouvoir par l’oublieuse mémoire liée à la Refondation prosaïque du politique. À ce prix, la mince cloison qui sépare l’amnistie de l’amnésie peut être préservée. » (Paul Ricoeur, La mémoire, l’Histoire, l’oubli, Le Seuil, 2000, p. 651.)

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  • L'Algérie à la veille de s'effondrer.

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    Ali Benouari, ancien ministre au Trésor (fondateur du parti Nida El Watan).

    © Copyright : dr

     

    Un ancien ministre algérien prédit l’effondrement de l’Algérie en 2019

    Une nouvelle sinistre prédiction de l’effondrement du régime algérien à l’horizon 2019, établie cette fois par l’ancien ministre au Trésor, Ali Benouari. Il explique comment le président Bouteflika a réuni tous les ingrédients d’un chaos total en Algérie.

    «Attention à ce qui se passe en Algérie! Ce grand pays, le plus grand d’Afrique et du monde arabe, est menacé d’effondrement, dans l’indifférence générale». L’alerte n’émane pas cette fois d’une quelconque «partie ennemie», elle n’est donc pas l’oeuvre d’un «complot extérieur», comme le régime de Bouteflika a tendance à le claironner à chaque mise en garde internationale contre le scénario de chute de ce régime rentier, grabataire et en rupture de ban. Non, l’avertissement provient de l’intérieur de l’Algérie, précisément de l’ancien ministre algérien au Trésor, Ali Benouari. Dans une tribune libre publiée sur le site algérien CNP News, il détaille les uns après les autres les syndromes d’une faillite inévitable. «Cela ne se voit pas encore, mais tel un meuble mité, il (le pays) est rongé de l’intérieur», diagnostique-t-il, mettant le doigt à la plaie. L’Algérie est «mitée par une gestion désastreuse qui n’a jamais fait l’objet de la moindre autocritique, en cinq décennies de gestion populiste, nourries par la rente pétrolière», assène-t-il.


    A défaut de travail d’auto remise en question, il va donc incomber à d’autres de le faire à la place du régime. Ali Benouari, ancien argentier sous le gouvernement Ahmed Ghozali (91-92), en fait partie. Dans sa tribune libre, il va droit au but et pointe l’index vers  le régime et précisément «l’artisan en chef du Système politique algérien à l’Indépendance», en l’occurence Abdelaziz Bouteflika, qui «a fini par l’incarner totalement à partir de 1991». «Son triomphe total aura été paradoxalement l’accélérateur de la débâcle d’un système qui a réussi à diviser les Algériens, détruit le rêve d’une union des peuples nord-africains et compromis la stabilité et l’avenir de la région», pointe Ali Benouari. Elevant la servilité au rang de critère absolu pour accéder aux hautes fonctions, au détriment de la méritocratie, «l’actuel pouvoir a poussé à l’exil des centaines de milliers de cadres et perdu une occasion unique de rattraper les retards accumulés dans tous les domaines», relève M. Benouari, lui-même amené à chercher une autre nationalité, en l’occurence la nationalité suisse, à défaut d’opportunités dans le cadre d’un régime incroyablement méprisant envers les compétences nationales algériennes. «Le refus obstiné (du régime) de voir l’Algérie telle qu’elle est, dans un monde qui a profondément évolué, l’a conduit à refuser d’introduire la moindre réforme à un système de gouvernance aussi inefficace que dangereux», relève-t-il encore. Avant de larguer cette bombe à fragmentation: «Il est quasiment certain qu’en 2019, au terme de son quatrième mandat, le pays sera passé à côté de quelque chose de géant: une manne de près de 1000 milliards de dollars engrangés en 20 ans, fruits de ressources non renouvelables. Qui aurait suffi à financer les besoins en développement de tout le continent africain»!


    Vous avez bien lu: une manne de 1000 milliards qui aurait suffi à financer les besoins en développement de tout le continent africain!

    Circulez, rentrez, il n’y rien à voir. Cette manne «céleste» aura plutôt servi à "créer les conditions d’un chaos indescriptible, au lieu de servir à remettre (rien que) le pays sur les rails grâce à des réformes hardies que personne n’aurait pu contester» !, indique l’ancien Trésorier de l’Algérie, la mort dans l’âme. Pire encore, «les énormes besoins sociaux, dopés par la rente pétrolière et une démographie galopante (un accroissement de plus de 20 millions d’habitants au cours de la période 1999-2019) ne pourront plus être couverts par suite de la dissipation de la rente pétrolière», observe-t-il. Et d’enfoncer encore ce clou: «Le pays ne produit presque rien. Il survit grâce aux importations»! Rien donc hors des hydrocarbures (98% des exportations), alors que le reste, soit les 2% restants, sont aussi un don de la Nature, en l’occurence les minerais dont regorge l’Algérie!

    L’ancien Trésorier de l’Algérie étaie ses prévisions par des arguments chiffrés. «Le déficit de la balance des paiements atteindra des sommets en 2019, de même que le chômage et l’inflation. Son ampleur exposera le pays à une crise de la dette analogue sinon plus grave que celle qui a résulté de la crise pétrolière de 1986-1987. Il tourne à 30 à 35 Milliards de dollars par an depuis trois ans», chiffre-t-il. «Le déficit budgétaire dépasse déjà 15% du PIB et restera au moins aussi important qu’aujourd’hui. Il ne peut plus être couvert par les recettes fiscales accumulées au titre du Fonds de régulation de recettes, qui sont déjà épuisées», prévient-il. Une prévision qui, qu’à Dieu ne plaise, entraînera des conséquences désastreuses. «Ce déficit empêchera, s’il n’était résorbé d’une manière ou d’une autre, de payer les fonctionnaires, d’assurer les services publics et maintenir les subventions aux catégories sociales les plus vulnérables». «En 2019, ces déficits ramèneront les avoirs extérieurs du pays à zéro. Ce scénario n’a rien d’exagéré, le pays l’ayant déjà vécu»


    Il en ressort qu’à l’issue du quatrième mandat du président Bouteflika, l’Etat algérien, ou ce qu’il en reste, n’aura même pas de quoi payer les salaires de ses fonctionnaires, à plus forte raison «acheter la paix sociale» via la subvention tout azimut des besoins de la majorité des citoyens habitués à la rente.


    Une éventualité qui risque de sonner le glas définitivement du régime algérien, qui ne doit sa «survie» qu’à l’ «achat de cette paix sociale». Le spectre du début des années 90 et donc de la guerre civile, avec son long cortège funèbre (250. 000 morts), risque ainsi de se reproduire. «A mon arrivée au gouvernement en 1992, les caisses étaient vides et la banque centrale ne pouvait plus dénouer les opérations de swaps sur or (c’est-à-dire racheter l’or vendu au comptant) effectuées l’année précédente. Il manquait, pour ce faire, 1,5 milliards de dollars. Autant dire que les réserves de changes étaient négatives!», rappelle Ali Benouari. «Cette situation nous avait conduits à mobiliser tout l’appareil de l’Etat dans une gigantesque opération de mendicité internationale dont les seuls résultats étaient de nous maintenir dans le même état de précarité financière mais avec des abandons progressifs de souveraineté et un enlisement progressif du pays dans la guerre civile».


    Voilà, le mot est lâché: la «guerre civile» risque de se reproduire au bout du quatrième mandat de Bouteflika. Autant que le spectre d’un «rééchelonnement en bonne et due forme qui fût décidé en 1994, permettant de reporter sur 15 ans les échéances de la dette qui absorbaient la quasi-totalité de nos recettes extérieures». «Le risque est donc sérieux de se retrouver de nouveau dans la situation de ne pas pouvoir couvrir les besoins du pays en nourriture, biens d’équipements et matières premières pour maintenir l’économie en état de fonctionnement minimal», prévient encore Ali Benouari. Une prévision confirmée par les rapports internationaux mais que le régime de Bouteflika, qui fait de la fuite en avant une "politique d'Etat"!, ne veut pas regarder en face.
     

    Ziad Alami

    Le 360

  • Raffarin et "Les constructifs" ! A quoi bon voter Républicains ou socialistes. Tous les gamélars à la gamelle

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    En votant pour la droite UDI-LR, vous votez pour Macron. Il n’y a même plus le moindre doute. C'est annoncé clairement.

    Il n'y a que ceux qui font semblant de ne pas voir qui ne voient pas !

     

    Le paysage politique accélère sa décomposition, grâce à Macron. À gauche, l’opération siphonnage du PS a été menée de façon exemplaire, avec la participation remarquable de Hollande, Valls et Hamon.

    À droite, les acteurs de la macronisation sont très nombreux et tout aussi talentueux. Avec mille nuances. Il y a donc les ralliés, intronisés, macronisés, autour du baron Philippe. Il y a tous ceux qui en rêvaient et qui le seront, à un moment ou à un autre du quinquennat, quand il faudra faire entrer des remplaçants sur le terrain, et qui se préparent, tel le juppéiste Maël de Calan, qui affiche franchement la couleur : « Une droite ouverte pour réformer avec Macron. »

    Et puis, il y a M. Raffarin, qui organise le club de supporters LR qui soutiendra Macron et votera la confiance au gouvernement Philippe (Le Figaro du 24 mai). Ce nouveau club de députés de droite, pas encore élus au demeurant, s’appellera « Les Constructifs ». Et cette proposition collaborative, comme on dit aujourd’hui, recueille l’assentiment de beaucoup de responsables : centristes, évidemment, avec MM. Lagarde et Arthuis ; juppéistes, bien sûr, radicaux a fortiori.

    Donc, en votant pour la droite UDI-LR, vous votez pour Macron. Il n’y a même plus de doute. Ils le disent avant.

    Et, pour une fois, on peut leur faire confiance pour tenir leur promesse ! Mais alors, à quoi bon voter encore pour cette étiquette : « la droite et le centre » ?

    Dans ces conditions, on s’étonne que les sondages accordent encore 20 % à cette tendance. Quand on se vide des deux côtés et qu’on est destiné, tout comme le PS, à rejoindre à terme le plancher des 6 %, c’est quand même étonnant, cette stabilité à 20 %, cette lenteur dans l’effondrement. Vote d’habitude de la France âgée ? Coefficient personnel de certains élus ? Peut-être. Mais, à l’heure de la décomposition, cette sclérose, cette glaciation de 20 % de l’électorat est vraiment surprenante. Il ne faudrait pas qu’elle dure trop car cette stérilisation de votes qui pensent être « de droite » risque d’interdire une vraie recomposition qui arrivera tôt ou tard. Mais il y a un espoir : la démographie. L’électorat Fillon-LR est majoritairement constitué de personnes âgées. Cette tendance lourde, ajoutée à la macronisation, pourrait en quelques années laminer cette droite sans conviction et sans tête.

    Mais visiblement, pour l’heure, au moment d’emprunter ce qui ressemble à une pente fatale, cette droite âgée s’achemine docilement vers l’isoloir pour remettre le même bulletin qu’elle met depuis quarante ans. Sans voir l’échec, les trahisons, l’absence de convictions, la participation de cette droite aux multiples « déconstructions » du pays (économique, culturelle, sociétale) que M. Macron souhaite intensifier.

    Ils se sont mis en marche derrière les « Constructifs » de la déconstruction entreprise par Macron. Il leur fallait bien une bonne raffarinade pour finir en beauté.

    Pascal Célérier

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