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  • III-Défense et illustration de notre patrimoine

    Nous poursuivons l'étude archéologique réalisée par notre ami Jean-Paul Wiegant, ancien responsable du service archéologique de la mairie de Béziers. Il s'agit de la troisième publication relative aux arènes romaines.

    (Cliquez sur les photos et images afin de les consulter plus facilement.)

     

    Les anciennes arènes romaines - 3

    Réhabilitation du site et archéologie (1987à 2005)

     

    Photo 10 - Chantier de fouilles inondé et détrempé

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    Photo 10 : Inondation des vestiges récemment nettoyés suite aux violentes averses d'automne 1998 qui ont obligé à une consolidation des ruines devenues instables.

     

    Phot 11 - Aménagement du jardin public

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    Photo 12 - Aménagement du jardin public (Suite)

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    Photos 11 et 12 : Extension mécanique de l'excavation existante en direction du centre de l'arène afin d'organiser le futur jardin public et un circuit piétonnier sécurisé autorisant la visite des vestiges antiques de l'amphithéâtre récemment sortis de terre. Le tractopelle creusera parfois bien au delà de 2,50 mètres de profondeur tout en aménageant de solides paliers dans les parois destinés à éviter l'effondrement de celles-ci sur les divers intervenants.
       
    Malgré trois semaines de fouilles dans cette zone aucun renseignement nouveau ne sera apporté en dehors de ce qui avait déjà été constaté lors d'un modeste sondage exécuté manuellement dans le sol de l'arène, au sud du mur podium en octobre 1998.

     

     Image 13 - Nouvelle inondation du chantier archéologique

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    Photo 13 : Le chantier de fouilles ayant déjà subi de grosses pluies en automne 1998 et en mai 1999 connaîtra encore une fois une détérioration des espaces fouillés complétée par une importante inondation au niveau de l'arène due à un système de pompage du pluvial, tout juste installé, mais rapidement obstrué par un afflux de graviers, de petits galets, de sable boueux produisant ainsi une forte concentration des eaux de pluies sur plus de 45 cm de hauteur qui ne disparaîtra qu'après plusieurs semaines en laissant une surface boueuse longtemps inaccessible.

     

    Photo 14 - Bague et monnaie en bronze

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    Photo 14 : Les pluies conséquentes survenues brutalement en mai 1999 obligeront à un nouveau nettoyage complet du site et du sol de la galerie qui fournira, sur quelques mètres, de minuscules éclats de sigillée éparpillés, une monnaie romaine et une petite bague en bronze en mauvais état dont le chaton est malheureusement illisible.

     

    Image 15 - Monnaies du bas empire romain

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    Image 15: Petites monnaies romaines oxydées prélevées lors du nettoyage d'un gros bloc de calcaire parallélépipède rectangle abandonné dans l'angle d'une alvéole technique et d'un couloir de Vomitoire qui desservait autrefois la galerie principale du rez de chaussée jusqu'au mur podium. Ces monnaies étaient dissimulées dans une couche d'argile enfoncée dans une encoche taillée (Trou de louve) pour y placer une pince de levage en fer et sembleraient y avoir été cachées autour du IVéme s. après J.C.

    **Notes : Il est possible que ces petites monnaies usagées témoignent du séjour d'individus ou d'ouvriers ayant participé à la récupération des pierres du bâti de l'amphithéâtre

     

    Image 16 - Extrados de la petite salle basse voûtée

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    Photo 16 : Le dégagement d'une section de l'ambulacre antique, utilisée ici comme fondation de l'immeuble médiéval dit « Hôtel de Gineste », fera apparaître à la base de sa paroi nord-ouest et à environ 1 m au dessus du sol, non encore dégagé, l'extrados voûté de l'entrée d'une petite salle aveugle ayant de faibles dimensions et comblée de gravats la rendant inaccessible pour le moment. Ses dimensions et sa destination d'origine resteront donc hypothétiques (Lieu de culte, réserve, pièce de repos ?)

    à suivre ...

  • Université de Montpellier : des bloqueurs aux méthodes de voyou

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    Témoignage d'une étudiante

    au bord de la crise de nerfs

     

    Étudiante depuis neuf ans à la faculté de droit et de science politique de l’Université de Montpellier, je me sens légitime à réagir aux événements de ces derniers jours auxquels j’ai moi-même pris part. Que s’est-il passé ? Mercredi 21 mars, nous apprenons qu’une « réunion d’information » doit se tenir à la faculté de droit au sujet du projet de loi Vidal « Orientation et réussite des étudiants ». En fait de réunion, je découvre une Assemblée générale (AG) que les syndicats des personnels de l’université ont organisée en sous-main pour s’élever contre cette réforme.

    La lettre de motivation, discriminant social ?

    Personnellement, je suis farouchement opposée à la loi Vidal qui, sous prétexte de sélection, aggrave la compétition entre facs. Cette réforme vise à modifier les règles d’inscription dans les formations initiales du premier cycle de l’enseignement supérieur. Elle prévoit la pré-inscription obligatoire des candidats sur la plateforme nationale « Parcoursup » et contraint chaque établissement à estimer sa capacité d’accueil. C’est si et seulement si le nombre de candidatures dépasse la capacité d’accueil de la faculté qu’un début de sélection pourra s’opérer en fonction du profil des candidats. Depuis un mois, la faculté de lettres Paul Valéry de Montpellier fait grève au prétexte qu’une sélection par lettre de motivation serait un facteur de discrimination sociale. Autant prétendre l’orthographe bourgeois et supprimer les notes…

    Mais là n’est pas le problème. Quel que soit mon opinion sur la loi Vidal, je suis atterrée par les méthodes autoritaires des syndicats. Au cours de l’AG, les personnels nous ont ainsi traités avec condescendance, tentant d’imposer leurs vues à un amphithéâtre majoritairement composé d’étudiants extérieurs à la fac. Ces derniers ont voté les décisions de l’AG comme un seul homme, sans craindre de s’ingérer dans les affaires de notre université.

    Une A.G. très contrôlée

    Le lendemain matin, jeudi 22 mars, aussi peu informés que la veille, nous découvrons qu’une Assemblée générale étudiante se tient, cette fois-ci, dans le grand amphi. Les grévistes crachent (littéralement) sur les étudiants qui tentent d’aller en cours. Une pluie d’insultes se déverse sur les « jaunes » que nous sommes : « sales bourgeois », « fascistes », « S.S. », « pauvres merdes de gosses de riches », et j’en passe ! Les murs de la fac ne sont pas plus épargnés que nous. Et les perturbateurs, parfois lycéens, de marcher sur les tables de l’amphi dont ils décident l’occupation nocturne. Concerts et crêpes partys sont organisés dans la faculté, sans qu’une majorité d’étudiants n’ait pu se prononcer démocratiquement sur l’occupation.

    Nous avions parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec les actes accomplis et les propos tenus par cette minorité agissante. Il nous semblait légitime de nous défendre face à l’irrespect, l’impudence et la violence. Comme l’avait noté notre doyen Philippe Pétel, la plupart des individus cagoulés et violents qui ont semé la zizanie appartenaient au camp des bloqueurs. Arrivés en terrain conquis, ils n’ont pas hésité à piétiner nos opinions et nos lieux de travail, à insulter et à ridiculiser professeurs et doyen, par des moyens que je préfère taire.

    Haro sur les non-grévistes !

    Mais jamais au grand jamais nous n’avons usé de violence pour exprimer notre mécontentement face aux grévistes. Ces derniers nous en accusent, menacent ou molestent nos représentants étudiants en les amalgamant à la milice inconnue qui s’est introduite dans la fac la nuit du 22 au 23 mars. Cette irruption violente a abouti à l’hospitalisation de plusieurs grévistes frappés à coups de Taser et de lattes en bois. Aussi graves et consternants  soient-ils, ces faits ne sauraient justifier les accusations infondées lancées contre les autorités et le personnel de la faculté. Le doyen Pétel a été jeté en pâture puis contraint à la démission et mis en garde à vue, son nom figurant dans le top des hashtags les plus utilisés sur Twitter France. Des affiches incitant à la haine contre certaines personnes hostiles au mouvement social ont même été placardées dans l’université, les noms de mal-pensants tagués sur les murs et attaqués sur les réseaux sociaux. Traumatisés, certains doctorants, au statut matériel précaire, restent cloîtrés chez eux pour échapper aux menaces.

    Cette situation chaotique aurait dû amener la police à se rendre dans notre faculté livrée à la tyrannie de quelques-uns. Or, le préfet a refusé toute intervention. Il est tout aussi étonnant qu’aucun organe médiatique, à l’exception du Figaro, n’ait contesté la version manichéenne des bloqueurs qui nous traînent dans la boue à longueurs de presse. Dans ces conditions, beaucoup d’étudiants montpelliérains se sentent abandonnés aussi bien par les médias que par l’Etat.

    Laure Estaque pour Causeur

  • Le jury de l’ENA décrit des candidats moutonniers, incapables de penser par eux-mêmes

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    Dans son rapport sur le concours d’entrée 2017, la prestigieuse ENA, école des haut fonctionnaires régulièrement critiquée pour perpétuer une forme de pensée unique, s’inquiète de manière particulièrement appuyée de l’incapacité des aspirants énarques à produire une réflexion originale, voire à penser par eux-même…

    En 1967, Jean-Pierre Chevènement pointait dans un essai offensif les membres de « l’énarchie » comme des « mandarins de la société bourgeoise ». Un-demis siècle plus tard, sans aller jusque-là, l’École nationale d’administration – la fameuse ENA – se préoccupe enfin de la question du conformisme de ses étudiants. Ses craintes transpirent du rapport publié par l’école faisant le bilan de son concours d’entrée 2017.

    Coordonné par la préfète Michèle Kirry, le jury y dresse sans langue de bois un bilan des épreuves écrites et orales sur lesquelles ont planché les 1.368 candidats aux différents concours d’entrée à l’ENA. Et le bilan n’est pas rose, malgré le haut degré d’exigence requis pour intégrer l’institution qui donne accès aux postes les plus prestigieux de la haute fonction publique.

    Uniformité et références hors-sol

    Concernant l’épreuve de droit, le jury pointe ainsi « une certaine unicité de vues entre les candidats », et même une « frilosité » qui empêcherait les aspirants énarques de « proposer une réflexion, une vision personnelle du sujet ». Les correcteurs relèvent l’uniformité des candidats, qui préparent quasiment tous les concours dans les mêmes établissements, utilisent les mêmes références… et régurgitent donc les mêmes connaissances lors des épreuves. En clair : des clones ânonnant une pensée unique. « D’une manière générale et très regrettable, les candidats ont fortement tendance à construire leur devoir à partir de fiches toutes préparées par thèmes », regrette le jury, qui se désespère de « traquer l’originalité comme une denrée rare », alors que les candidats ambitionnent de devenir l’élite administrative de la nation.

    Parfois, les correcteurs s’amusent même du caractère monochrome des copies : ils croient parfois trouver une référence sortant du lot… « jusqu’au moment où elle apparaît dans les mêmes termes sous la plume de plusieurs candidats, trahissant la fiche de lecture ». Lors de l’épreuve de questions européennes, pas moins de cinq individus ont ainsi utilisé l’interrogation de Henry Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? ». Sauf que plusieurs se sont montrés « ensuite incapables d’expliquer et de justifier leur affirmation » !

    Peut-être craintifs à l’idée de froisser le jury d’une école déjà réputée pour son conformisme, les candidats à l’ENA ont également été très prudents à l’heure de donner leur avis sur les sujets pourtant éminemment politiques qui leur ont été soumis. Jusqu’à totalement escamoter l’actualité lors de l’épreuve de questions contemporaines, qui portait pourtant sur un sujet tout chaud : la confiance envers les pouvoirs publics. Il en ressort l’impression que « le candidat [imagine] la copie idéale comme un texte éthéré, où n’apparaîtraient surtout pas les sujets délicats », poursuit la préfète, qui parle « d’autocensure ».

    CICE, Europe, voies sur berge… ils pensent tous pareil

    Cela ne surprendra peut-être pas mais les candidats ont également fortement rechigné à critiquer le crédit d’impôt en faveur des entreprises mis en place par François Hollande… « Il est tout à fait possible de penser et d’écrire […] que le bilan du CICE est très en deçà des ambitions d’origine ou même que l’accorder à toutes les entreprises sans s’assurer de son utilisation a été une erreur », se voient obligés d’insister les membres du jury ! Même tendance à l’uniformité au moment de traiter l’Union européenne, considérée par les candidats « comme un ordre établi qui ne pourrait être différent ». Lors de l’oral consacré à des questions d’actualité, « la fermeture des voies sur berge a quasi systématiquement donné lieu à une réponse d’adhésion totale, sans prise en compte des inconvénients possibles », regrettent encore les examinateurs. Pas de quoi modifier l’image d’une technocratie hors-sol…

    Pour remédier à ces problèmes, le jury indique qu’il a choisi de mettre en avant les critères d’authenticité, de sincérité et de sens critique dans sa sélection des 80 lauréats du concours. « Une tête bien faite valant mieux, dans tous les univers professionnels et sous tous les cieux, qu’une tête trop pleine », le jury explique avoir privilégié les individus capables de penser par eux-mêmes plutôt que des singes savants de la technocratie. Et Michèle Kirry d’exhorter les ambitieux voulant intégrer l’ENA à l’avenir au « courage qui consiste à faire une analyse personnelle », loin des « raisonnements formatés ». Allez, les futurs énarques : courage, pensez !

    Source : Marianne.net

  • Pour se souvenir

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    Lisez ce très beau discours prononcé en décembre dernier lors de la rentrée solennelle de la Conférence du Stage (c’est la grande fête annuelle des Avocats à laquelle viennent assister des représentants des Barreaux du monde entier - 1 000 personnes environ) par le premier secrétaire ; la tradition veut que le 1er secrétaire fasse l’éloge d’un personnage célèbre, et le second secrétaire relate un procès tout aussi célèbre.

     

    Mère, voici vos fils et leur immense armée.

    Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

    Que Dieu, mette avec eux un peu de cette terre

    Qui les a tant perdus, et qu'ils ont tant aimée.

    Tu as raison, c’est drôle un nom de famille.

    Parfois ça ne veut rien dire mais ça dit tellement de choses sur celui qui le porte.

    Un patronyme on le reçoit à la naissance, on le transmet un peu plus tard, on en est pas vraiment propriétaire.

    Du coup, c’est précieux, ça s’entretient ; c’est la dernière richesse de celui qui n’a rien, et tant qu’on a un nom, on est encore, quelqu’un.

    Chez nous tu vois on en évoquait plein des noms tout le temps : Nom de scènes, de plume, d’emprunt, des noms à coucher dehors, de jolis noms qui rappelaient des comptoirs et des rivages lointains.

    Bon faut dire qu’à la maison, y avait des noms qu’on n’avait pas le droit de prononcer en vain ; et bizarrement, qu’on prononçait souvent, en vain.

    Et parmi tous ces patronymes l’un d’entre eux m’étonnait par sa sonorité, c’était un nom étrange et à rallonge, qui ne m’était pas familier, il ne ressemblait pas à ceux qu’on entendait.

    Et pourtant sa seule évocation, suggérait qu’il recelait des trésors.

    Denoix de Saint Marc ! Un drôle de nom celui d’un chevalier d’un corsaire ou d’un aventurier.

    Quand on est grand on le sait, Denoix de Saint Marc, c’est un nom de Ministre ou de commission, un nom qui fleure bon l’administration.

    Bref ! Denoix de Saint Marc c’est un nom de gens sérieux un nom de gens bien …

    Un nom, pour lequel on fait des éloges, pas des procès.

    Et pourtant !! Ministère Public contre Denoix de Saint Marc, ce procès là j’le connais par cœur, je le connais si bien que j’en ai presque des souvenirs,

    Ecoute, écoute le grésillement des transistors.

    "Non rien de rien, … »

    21 avril 1961, depuis quelques mois on diffuse cette chanson ; Edith Piaf l’a dédiée aux légionnaires engagés en Algérie depuis 7 ans déjà.

    Dans les maisons bourgeoises, on entend des airs de swing et de jazz qui se mêlent aux chants traditionnels arabo-andalous que crachent les gargotes alentours.

    Soudain, la musique s’arrête et la radio éructe un message incompréhensible

     « Le 1e REP quadrille Alger avec à sa tête le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, le Général de Gaulle ! déclare l’état d’urgence ! ». Le reste des noms et des informations se perd au milieu des ondes.

    A Bordeaux un ancien résistant se souvient d’un jeune camarade idéaliste.

    A Rennes, et à Paris des anciens déportés revivent avec émotion une nuit de décembre 1943.

    Un jeune partisan vietnamien réchappé miraculeusement de l’enfer des vietminh lui ! pense à ce commandant rencontré dans les vallées du Tonkin.

    Ce 21 avril 61, le Général Challe arrivé clandestinement à Alger avait convoqué Hélie Denoix de Saint-Marc pour lui révéler son plan, et lui proposer de prendre part à un coup d’État.

     « Notre action n’a rien de fasciste ou d’antidémocratique, nous souhaitons contraindre De Gaulle à revoir sa position et à négocier. »

    Denoix de Saint-Marc a 39 ans, l’acte est grave quelles qu’en soient les raisons, il le sait bien. Pourtant en moins d’une heure son choix est fait, il prendra part au putsch. Ce soir-là il réunit ses hommes et leur dévoile le plan, pas un ne refuse.

    Ni dans les marches ni dans le danger, ni même dans les défilés, personne ne sépare la légion.

    En une nuit le 1er REP s’est emparé des places fortes, l’aéroport, l’hôtel de ville, la radio.

    Challe prend la parole : « Je suis à Alger pour tenir notre serment, celui de garder l’Algérie. L’armée ne faillira pas à sa mission et les ordres que je vous donnerai n’auront jamais d’autres buts. »

    En réalité, De Gaulle à Paris est serein, il sait tout du complot, il sait que Challe n’a pas d’appui et que le projet est voué à l’échec. Il laisse faire, le coup est un prétexte idéal pour s’arroger les pleins pouvoirs, et déclarer l’Etat d’urgence.

    Le lendemain il prononcera pour la forme une allocution évoquant à tort « un quarteron » et non un quatuor « de généraux en retraite ».

    Retiens, le pouvoir, c’est d’abord une parole, une voix.

    Le coup est un échec, les putschistes sont lâchés ; les soldats doivent déposer les armes et rentrent dans leur caserne. Ils sont immédiatement mis aux arrêts, et transférés au fort de Nogent.

    Le soir les gardiens les entendent chanter à tue-tête cette chanson de la môme dont ils ont amendé quelques strophes.

    « Ni le bien qu’on m’a fait, ni la prise du corps d’Armée d’Alger. »

    Sous le feu, quand un camarade tombe, en marchant, et même au fond d’une geôle, à la légion ! On chante !

    L’officier lui, est loin de ses hommes.

    5 juin 1961 Imagine, Paris, l’île de la cité,

    Imagine, une salle comble, on est venu de partout pour voir l’homme que le Roi veut déshonorer.

    Le procès passionne autant qu’il divise et la beauté du lieu elle, tranche avec l’ambiance de la salle.

    Les hautes fenêtres laissent passer la lumière d’un bel après-midi ; au plafond, une toile de Bonnat, la Justice pourchassant le crime.

    La salle d'audience de la 1èrevChambre de la Cour d'appel de Paris est un choix qui ne doit rien au hasard. L’endroit est si beau et si solennel qu’aujourd’hui encore Magistrats, avocats et greffiers y prêtent serment.

    Cette salle c’est un symbole, 15 ans plus tôt on y avait condamné Laval et Pétain.

    C’est ici qu’on juge les traitres.

    Depuis un mois on s’affaire, en 30 jours à peine, tout a été refait pour l’occasion.

    Là des spots de lumières au cas où les audiences viennent à s’éterniser, ici des micros pour les témoins.

    Pas de place pour le doute, tout le monde doit comprendre de quel côté se trouve la justice.

    Transféré depuis la prison de la santé dans un camion grillagé, Hélie Denoix de Saint Marc est entravé, et pourtant les quelques escortes qui le croisent se mettent machinalement au garde à vous.

    Ses grands yeux bleus scrutent la salle, il n’a pas peur.

    A la Légion on ne baisse jamais la tête ni devant la mort, ni devant Dieu.

    Fils d’avocat, il le sait bien, la justice a quelque chose de théâtral : il faut humilier l’accusé, le contraindre à la pénitence.

    Mais l’officier refuse la mise en scène imposée

    Béret vert, uniforme d’apparat, et décorations sur la poitrine, pas question de perdre la face dans cette passe d’arme, dans ce duel entre l’épée et les robes.

    Tant pis pour le résultat.

    A côté du décorum, le verdict non plus n’est pas négligé.

    Tout a été pensé, réfléchi pour aboutir à une condamnation exemplaire.

    L’institution d’abord, au lendemain de la reddition De Gaulle commande un « Haut Tribunal militaire » sorte de juridiction ad hoc pour juger les félons.

    Pas de recours possible, le Haut Tribunal militaire juge en dernier ressort.

    Retiens ! La justice politique ne se déjuge jamais, elle ne supporte pas la contradiction. Seul espoir envisageable, une grâce absurde présentée à celui-là même qui avait créé cette institution.

    En un mois à peine l’instruction, le déféré, l’acte d’accusation, tout est bouclé sur ordre, les rares interventions des juges ne sont que de pure forme.

    Retiens dans les procès politique c’est le Prince qui juge pas la justice.

    Le Tribunal aussi est composé sur ordre,

    Maurice Patin qui officie habituellement à la Chambre criminelle de la Cour de cassation est choisi pour présider les débats, il est flanqué d’éminents juristes des Présidents de Cour d’appel, et de militaires de haut rang.

    Quelques jours plus tôt on avait déjà jugé Challe et Zeller les architectes du putsch.

    Le cas Denoix de Saint Marc lui, est différent, il n’a pas le profil convenu du réprouvé ; il n’est ni un idéologue ni un factieux.

    Le Président Patin pose quelques questions pour la forme parce qu’il faut bien faire semblant toujours le même rituel:

    • Nom : Denoix de Saint Marc
    • Prénom Marie Joseph Hélie
    • Avez-vous déjà été condamné ?
    • Oui par les Allemands.

    Patin est furieux, cette marque d’arrogance, n’annonce rien de bon. Il reste pourtant impassible pas question d’engager un débat sur la légitimité des causes que chacun défend. Il faut absolument éviter que le putsch ait son martyr ou son héros.

    C’était pourtant juste, issu d’une vieille famille du Périgord, Hélie Denoix de Saint Marc n’a que 18 ans lors qu’indigné par la défaite, il entre en résistance.

    Ici même dans cette salle nombre d’anciens camarades de toutes tendances politiques confondues sont venus témoigner pour dire qui est Hélie Denoix de Saint Marc. Les témoignages s’enchainent chacun raconte ce qu’il sait de l’accusé. Par petite touche, un portait, se dessine.

    Monsieur le Président nous avons rencontré Hélie Denoix de Saint Marc une nuit de juillet 43.

    Alors que nous tentions de rejoindre la France libre nous avons été dénoncés par notre passeur, arrêtés, livrés à Gestapo puis déportés dans des wagons plombés, envoyés au camp Buchenwald et affectés dans un camp de travail.

    Buchenwald, une longue valse avec la mort.

    Dans cet enfer, on perd son nom, on n’est plus personne

    Hélie Denoix de Saint Marc lui, a disparu : Il n’est plus que le Matricule 20543.

    Enfin, lorsque ce 11 avril 45, les américains libèrent le camp, ils découvrent des cadavres entassés dans des fausses communes à peine recouverts par la terre.

    Et pourtant, du bout du camp émanent des râles d’agonie.

    Les libérateurs aperçoivent les corps décharnés de ces vivants en sursis. Saint Marc est de ceux-là, gisant inconscient parmi les mourants dans cette baraque putride.

    23 ans, 42 kg, rongé par la dysenterie, il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son nom.

    30 survivants sur un convoi de 1 000 déportés ; renvoyé chez lui, il n’en parlera plus.

    Et comme pour conjurer le sort il intègre l’école des officiers de St Cyr, et choisit de commander des régiments de la légion étrangère dont le gros des troupes est composé d’anciens de la Wehrmacht de la SS.

    Pas le temps pour la rancœur ou la haine. La légion est une patrie, où l’on pardonne presque tout .

    « Monsieur le Président ! Notre génération n’a pas connu de valeur fixe nous avons appris à nous fier à notre conscience seule ; cela avait conduit notre camarade en déportation en 43, cela le conduit aujourd’hui à la prison de la Santé. »

    A la barre on évoque également l’Indochine et ses traumatismes, des mois à sillonner un pays, à former des partisans contre les Vietminh à se battre et à mourir avec eux.

    Et puis un jour fin de mission. Ordre d’évacuer la zone. « Jamais, jamais nous n’oublierons l’incompréhension et la peur sur les visages des villageois à l’annonce de notre départ. Le cauchemar des coups de crosse sur les doigts des irréductibles incrédules s’accrochant aux rebords des camions français.

    Des coups de crosses sur les doigts de nos frères d’armes, finissant par lâcher pour s’écraser dans la poussière ».

    « C’était les ordres ! ».

    Pour le Général Ingold membre du jury, chancelier de l’ordre de la Libération, déporté-résistant et Gaulliste de la première heure, cette histoire a quelque chose de familier.

    Sollicité quelques jours plus tôt par des proches de Saint Marc, Ingold avait accepté d’intercéder en sa faveur à condition qu’il fasse pénitence et présente ses regrets.

    L’accusé avait remercié ses amis mais catégoriquement refusé. « Je ne regrette rien, j’ai agi en conscience, et je le dirai à l’audience ».

    Dans son coin, l’Avocat Général reste silencieux, il note méthodiquement ce qui est dit en attendant son heure.

    Jean Reliquet n’a pas été choisi au hasard ;

    Ancien procureur général à Alger, il a parfaitement en tête, les enjeux historiques liés à ce procès.

    L’Algérie. Une terre meurtrie, une terre qui mange ses enfants.

    Des attentats, dans les cinémas, aux terrasses de cafés, dans les salles de concert,

    On tue pour trois lettres,

    M.N.A.,

    F.L.N.,

    O.A.S.

    On tue pour venger Guelma, on tue pour venger Sétif, on tue pour la Nation, on tue pour être libre sur sa terre.

    On tue au nom du tout puissant du miséricordieux ; on guillotine, aussi, au nom de la France.

    Imagine une guerre où l’ennemi est sans uniforme agissant parfois sous le masque d’un vieillard, d’une jeune fille ou d’un enfant.

    La grande muette veut faire parler, elle torture.

    Pour Reliquet, cette pratique est indigne de la République, il alerte ses supérieurs, interpelle sa hiérarchie.

    Aucune réaction, l’homme est seul avec ses convictions, les impératifs sécuritaires l’avaient emportée sur ceux de la justice.

    L’épée l’avait emporté sur la robe.

    Retiens bien ! L’histoire finit toujours par condamner les peuples, qui sacrifient leur droit pour leur sécurité.

    Appelé pour rétablir l’ordre et la souveraineté nationale De Gaulle avait fait volteface, pour lui l’égalité risquait d’entrainer un exode massif des algériens en métropole.

    « La France est un pays de clocher, hors de question de rebaptiser Colombey ».

    Seule solution rationnelle : l’indépendance.

    La métropole le soutiendra, elle a les yeux rivés vers l’Amérique et la consommation elle se désespère de voir sa jeunesse périr dans une guerre qui ne dit pas son nom L’Armée ne comprend pas.

    Depuis sa cellule, l’accusé lui, a préparé une déclaration

    « Monsieur le Président Ce que j’ai à dire sera simple et court. Depuis mon âge d’homme, j’ai vécu pas mal d’épreuves Résistance, Gestapo, Buchenwald, l’Indochine, Suez et l’Algérie ».

    Saint Marc explique comment on en arrive là, comment on passe d’officier exemplaire à celui de soldat perdu.

     « Un jour, on nous a dit qu’il fallait envisager l’abandon de l’Algérie. L’angoisse a fait place au désespoir et nous avons pleuré en nous souvenant de l’évacuation de la Haute-Région, Diên Biên Phû, l’entrée du Vietminh à Hanoï, des villages abandonnés et des habitants massacrés ».

    Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique, à tous ceux qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient une mort affreuse. Nous pensions à notre honneur perdu.

    On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier, pas de se dédire, de tricher ou de se parjurer. Oh ! je sais, Monsieur le président, il y a l’obéissance, il y a la discipline.

    Depuis quinze ans, je suis Officier de Légion. j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé. C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril, j’ai fait mon libre choix.

    Terminé, Monsieur le président. »

    Patin reste impassible pas question d’accorder à cet instant une quelconque solennité

    Ironie de la scène la justice est aux ordres, le militaire lui, est libre.

    Les consignes sont presque dictées pas d’acquittement.

    L’Avocat Général Reliquet, l’homme qui s’est opposé à la torture et dressé contre l’armée tient peut-être sa revanche.

    Depuis des jours il est encouragé par sa hiérarchie, et par les plus hautes personnalités pour requérir une peine exemplaire.

    Dans cette pièce commandée par De Gaulle il joue le dernier acte.

    Messmer alors Garde des sceaux le convoque ; lui parle des intérêts de la Nation et du danger que représentent les fanatiques.

    Retiens ! On invoque toujours les intérêts de la nation pour insulter la justice

    On lui enjoint de requérir une peine de 20 ans

    20 ans pour punir, pour venger un affront.

    20 ans pour effacer une cause et un nom.

    Problème : Reliquet, croit au droit pour tous et en tout temps en Algérie contre le FLN et les communistes, en métropole contre les putschistes, il pense que Code pénal est suffisant et qu’on n’a pas besoin de loi d’exception pour satisfaire les puissants ou l’opinion publique.

    La peine envisagée contre Denoix de Saint Marc n’est ni juste ni adaptée.

    Puisque Reliquet s’entête Michelet Ministre des armées et Messmer lui ordonnent par courrier de requérir la peine évoquée. Pas d’objection possible les ordres sont les ordres et il faut obéir.

    Tant pis, l’Avocat Général se lève prend un bloc de feuille et s’approche du Président.

     « Article 33 du Code de procédure pénale le Ministère Public est tenu de prendre des réquisitions écrites conformes aux instructions qui lui sont données,

    Voici mes conclusions. »

    Posant le tas de feuille sous le nez du Président, il poursuit immédiatement

     « Elles sont fidèles aux consignes qui m’ont été données vous y trouverez la peine exigée… »

    « J’entends pourtant, au terme du même article conserver ma liberté de parole… et requérir autrement »

    « La plume est serve certes, mais la parole est libre »

    L’instant est rare et surprenant on n’a presque jamais vu ça.

    Les murmures de réprobation dans la salle laissent à présent place à un brouhaha.

    « Silence ! Silence dans la salle ! »

    Patin réprouve manifestement la démarche de Reliquet qui enchaine :

    « La faute si lourde soit elle, ne saurait effacer 20 ans d’héroïsme ».

    Il faut une peine juste et adaptée, juste et adaptée.

    « 4 à 8 ans de réclusion criminelle ».

    Et Reliquet de conclure « beaucoup plus que cette peine l’abandon du métier des armes sera une sanction bien plus terrible pour ce soldat héroïque ».

    A ce moment précis l’espoir est permis, Reliquet semble avoir entrouvert la porte et la défense tient quelque chose.

    Le mot acquittement se murmure dans la salle.

    L’instant est incroyable !!

    Au tour de la Défense de prendre la parole, les chances sont minces, mais il faut s’engager dans chaque interstices tout exploiter, ne rien laisser au camp d’en face.

    Cette plaidoirie je la connais par cœur !

    La procédure d’abord ! Un Tribunal spécial, c’est une marque de défiance envers le peuple.

    L’accusé comparait devant un Tribunal fantoche créé par l’article 16 spécialement pour punir et jeter l’anathème.

    Quelle différence avec Riom, ou les sections spéciales ? Par sa forme et par son but il est discrédité.

    De plus comment considérer ce jury comme impartial et ce procès comme équitable alors qu’on a déjà condamné Challe et Zeller quelques jours plus tôt pour les mêmes faits.

    Les faits ! La Vème République est un coup d’État née d’un coup d’État ; le pouvoir a sciemment laissé faire pour asseoir une légitimité qui lui faisait défaut et engager des réformes institutionnelles.

    Le putsch avorté a été instrumentalisé pour servir les intérêts du pouvoir en place.

    Les faits encore ! l’homme a agi par fidélité à un serment, redoutant nous dit-il un massacre à venir.

    L’histoire dira comment la France aura traité les pieds noirs et les harkis.

    Un mot pour les juges enfin, leur rappeler que 20 ans plus tôt ces militaires, avaient eux-mêmes désobéis.

    Un mot pour l’homme peut être aussi enfin, la vie d’Hélie Denoix de Saint Marc est une tragicomédie qui veut qu’au gré des caprices des puissants, on porte pour les mêmes faits,tantôt un uniforme d’officier et tantôt celui  d’un bagnard.

    Mais rien de tout cela n’a été dit.

    Cette plaidoirie c’est la mienne.

    On avait laissé à l’accusé deux jours seulement pour choisir son conseil, deux jours pas plus.

    Jacques Martin-Sané un fidèle du Maréchal s’était proposé spontanément ; les proches de Saint Marc l’avaient pourtant mis en garde sur le profil de son avocat.

    Qu’importe, il avait donné sa parole d’officier.

    Me Martin-Sané n’a pas saisi la main tendue par le parquet, et s’est contenté d’une plaidoirie grandiloquente et un peu surannée pour réclamer l’absolution.

    Peut-être n’avait-il pas vraiment compris qui, était Hélie Denoix de Saint Marc.

    Oui je sais le soleil se couche, mais écoute encore un peu.

    Imagine la Cour des Invalides, des hommes en Képi blanc au garde à vous, réunis autour d’un vieil homme.

    Cassée par les rhumatismes la silhouette a perdu de sa superbe, mais le regard lui, est resté le même.

    Ses grands yeux bleus, scrutent l’horizon.

    Déporté à 20 ans, dégradé, et emprisonné à 40, Hélie Denoix de Saint Marc a été successivement gracié, amnistié, puis réintégré dans son grade de commandant.

    Non par décision de justice, mais par décrets successifs ; des caprices de Prince.

    Aujourd’hui, 28 novembre 2011, il est fait Grand-croix de la légion d’honneur. « À titre militaire et au titre de l'Algérie ».

    Soudain tout le monde se fige.

    Aux morts !

    A quoi pense-t-il ?

    Quelques vers de Péguy que je t’ai récité sur les fils et sur la terre,

    Une peine de 10 ans prononcée à la hâte ce 5 juin 1961, A tous ces hommes morts pour la France, par la France.

    Ministère Public contre Denoix de Saint Marc, c’est l’histoire d’un procès qui n’aura duré qu’une après-midi et le procès d’une histoire, une histoire d’homme aussi.

    Tu as raison c’est drôle un patronyme mais ça dit tellement de choses sur celui qui le porte.

    Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon père me contait ce récit, peut-être qu’avocat lui-même, il me donnait tout simplement une leçon d’homme et de justice.

    Peut-être aussi, parce que là-bas dans un vieux cimetière près de Constantine notre nom, est encore inscrit sur quelques pierres tombales laissées à l’abandon.

    Un nom enraciné dans une terre qu’il n’a jamais revue que je ne connais pas et dont je me souviens.

    Ce que je sais en revanche c’est que cette histoire tu la raconteras à ton tour, en lui donnant le sens que tu voudras.

    Il est tard, maintenant, dors mon fils

  • Les écoles hors-contrat hors-circuit ?

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    «L’esprit qui nous anime, c’est l’esprit de liberté » dit JM BLANQUER. Qui l’eut cru ? Au moment même où il « veut en finir avec les écoles hors contrat » (sic), écoles entièrement privées, entièrement libres, ne bénéficiant à ce titre d’aucune subvention de l’Etat ou des collectivités territoriales, écoles reconnaissant seulement devoir répondre à une obligation de résultat académique préétablie et s’y soumettant d’autant plus volontiers que leur but est précisément de cultiver l’excellence.

    Pour cette raison, elles refusent de devoir se calquer sur les délires anti-pédagogiques de l’Education Nationale dont l’indigence des programmes et la nocivité des méthodes n’est destinée qu’à produire des citoyens incultes et manipulables au gré de ceux qui nous détruisent.

    Au nombre de 1300 en France, scolarisant environ 65 000 élèves – alors que les dispositifs d’ « éducation prioritaire » qui cultivent également l’excellence mais pour les élèves issus de l’immigration, scolarisent 1 200 000 élèves – le gouvernement a entrepris de mettre la main sur ces écoles hors contrat.

    Raisons invoquées de la mainmise

    Mais…pourquoi vouloir mettre la main sur des écoles qui se développent chaque année davantage et qui, dans l’immense majorité des cas, satisfont pleinement les parents ?

    La raison officielle est celle de « lutter contre la radicalisation » en clair, de vouloir contrôler les écoles islamiques ! C’est clairement se moquer du monde, jouant sur la peur des Français pour les abuser de la façon la plus éhontée, leur faisant croire que la lutte contre la radicalisation passe par là alors que… l’Etat a déjà tous pouvoirs pour faire fermer une école islamiste et qu’elle ne le fait pas, …les principaux foyers de radicalisation se situent essentiellement dans les lieux d’enseignement non déclarés en lien avec des lieux de prières eux-mêmes non répertoriés, que prévoit le ministère pour les détecter quand il suffirait de contrôler tous azimuts et les lieux de prière et les écoles coraniques ?

    Rien ne peut justifier la mainmise sur toutes les écoles hors contrat sous ce prétexte.

    Par ailleurs, pour apporter une justification supplémentaire au renforcement du contrôle des écoles hors contrat, est évoqué le constat de « vraies failles pédagogiques » dans ces écoles: il ne faut pas manquer d’aplomb quand l’Education Nationale est la première à faillir, à fournir à tour de bras des illettrés et des incultes et que JM BLANQUER – grand enfumeur devant l’Eternel - n’a pas du tout l’intention de changer de braquet contrairement à ce que ses déclarations pourraient laisser à penser et s’il y a un lieu où nos enfants sont réellement en danger, c’est bien à l’Education Nationale, ce qui explique d’ailleurs le succès grandissant des écoles hors contrat qui contrarie la politique destructrice de Monsieur BLANQUER.

    Raisons réelles de la mainmise

    Mais…ne nous laissons pas abuser. « En toutes choses il faut considérer la fin » concluait Jean de la Fontaine dans la fable « le renard et le bouc ». Quelle fin considère le renard BLANQUER ?

    Mondialiste et immigrationniste impénitent comme son maître MACRON, il entend, à la suite NV. BELKACEM, « mettre au pas » de l’Ecole de la république les écoles hors contrat afin d’empêcher la transmission de la culture française et l’émergence d’une élite française et ce, au bénéfice de l’émergence d’une élite issue de l’immigration formée dans les R.E.P. (réseaux d’éducation prioritaire) et autres structures qui leur sont réservées, voulant contraindre ces écoles hors contrat à suivre les mêmes « programmes » et les mêmes délires anti-pédagogiques de l’Education Nationale que les parents fuient de plus en plus et que les professeurs – les vrais - supportent de moins en moins malgré le silence-radio des syndicats complices.

    Moyens de la mainmise

    Jusqu’à ce jour, une école hors-contrat pouvait être créée librement par simple déclaration avec possibilité d’opposition de la part de l’administration mais pour des raisons non pédagogiques, une entière liberté étant laissée aux créateurs d’écoles à cet égard.

    Le gouvernement précédent représenté par NV.BELKACEM a voulu restreindre la liberté de créer des écoles hors-contrat en faisant voter une loi substituant au régime de déclaration, un régime d’autorisation ; cette loi a été invalidée par le conseil constitutionnel le 25 janvier 2017.

    BLANQUER prend le relais de NV. BELKACEM poursuivant le même objectif mais s’y prenant autrement. Une loi votée par les sénateurs le 21 février 2018 par 240 voix contre 94 voix vise à restreindre la liberté de création et de fonctionnement des écoles hors contrat. Bien que proposée par une sénatrice UDI Françoise GATEL, les négociations se sont en réalité faites directement avec JM.BLANQUER qui a confié être « très attaché à cette loi ». Le texte va être soumis au vote de l’assemblée nationale.

    Contenu de la loi

    Dans le Figaro du 11/02/18, Anne Coffinier souligne que « l’hostilité des services du ministère de l’Education Nationale envers les écoles hors contrat est en contradiction totale avec les déclarations publiques du ministre ». En effet ! Ne soyons pas dupes !

    L’apparence de simplification pour présenter un dossier de création d’école ne signifie pas pour autant une plus grande facilité de création, bien au contraire !

    Par ailleurs, le texte de loi révèle ce qui était le plus à redouter : un obligatoire alignement des écoles hors contrat sur les contenus et les méthodes de l’Education Nationale, autrement dit, ce texte signe la mort des écoles hors contrat.

    Le « diable étant dans les détails », il a fallu aller « à la pêche » dans l’article 4 nouveau de la loi qui fait référence à l’article 227-1-1 du code pénal mais n’en énonce que la partie modifiée, et c’est précisément là que le bât blesse. Désormais, l’article 227-1-1 du code pénal stipule :

    « Le fait, par un directeur d'établissement privé accueillant des classes hors contrat, de n'avoir pas pris, malgré la mise en demeure de l'autorité de l'Etat compétente en matière d'éducation, les dispositions nécessaires pour que l'enseignement qui y est dispensé soit conforme à l'objet de l'instruction obligatoire, tel que celui-ci est défini par l'article L. 131-1-1  du code de l'éducation et permette aux élèves concernés l’acquisition progressive du socle commun défini à l’article 122-1-1 du même code (partie du texte modifiée par la proposition de loi) et de n'avoir pas procédé à la fermeture de ces classes est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. En outre, le tribunal peut ordonner à l'encontre de celui-ci l'interdiction de diriger ou d'enseigner ainsi que la fermeture de l'établissement »

    La loi votée par le sénat renforçant les contrôles des établissements hors contrat par un contrôle systématique la première année d’exercice et des contrôles inopinés par la suite, cela signifie que ces contrôles s’effectueront forcément en référence à l’ « acquisition progressive du socle commun » et donc, les écoles hors contrat devront calquer méthodes et contenus sur ceux, désastreux de l’Education Nationale dont nous savons que, dans le cadre de la refondation de l’Ecole pour nos enfants, l’axe principal est l’acquisition et la soumission aux valeurs dites de la République.

    Ce n’est pas recevable ! Comme vient de souligner le rapport de la Cour des Comptes  :

    « …L’évaluation n’a pas été conçue au sein de l’Education Nationale pour qu’elle devienne grâce à elle, une organisation « apprenante » tirant les enseignements de ses succès comme de ses échecs appréhendés selon des méthodes clarifiées, validées et fondées sur le recueil de données sur les acquis et les besoins des élèves… ».

    Conclusion

    En réalité, la volonté diabolique de JM BLANQUER de tuer l’enseignement privé hors contrat est manifeste et s’inscrit dans une logique engagée par ses prédécesseurs. De plus, dans le dernier projet de loi de finances, le ministre de l’éducation a également « gelé » les postes financés dans l’enseignement privé sous contrat : aucun poste ne lui a été attribué, contrairement à l’accord conclu en 1992 qui astreint l’Etat à assurer 20% dans le privé et 80% dans le public. Pour conclure, notons le cynisme sans cesse renouvelé de JM BLANQUER devant le Sénat au moment de la présentation du texte :

    «… Ce qui se passe à travers cette proposition de loi, c’est tout simplement de conforter la liberté d’enseignement (!!!) en évitant, comme pour toute liberté, que l’abus de cette liberté ne vienne abimer cette liberté… (Applaudissements !... à croire que les sénateurs sont totalement décérébrés !)…toute liberté en effet, peut comporter des abus, et c’est en étant soigneux vis-à-vis de ces abus qu’on est soigneux vis-à-vis de ces libertés… ».

    Le choix des mots est « soigneusement » choisi pour apparaître protecteur. « …Conforter la liberté d’enseignement… », autrement dit « davantage contrôler pour plus de liberté », nous avons déjà entendu cela avec NV. BELKACEM, ce qui est d’autant plus compréhensible que l’un et l’autre s’abreuvent à la même source ! Mais ne nous laissons pas abuser ! Notre volonté à nous, défenseurs de l’avenir de nos enfants, est au contraire celle de libérer tous les enfants, tous les jeunes, du joug destructeur de l’Education Nationale et nous devons nous y employer.

    Analyse de Claude Meunier Berthelot (Juriste de formation. A fait toute sa carrière dans l’Education Nationale) pour les lecteurs du Salon beige :