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Conférences - Page 2

  • "Le moment est venu de dire ce que j'ai vu"

     

    Un régal pour tout ce qui reste d'esprits libres en France

     

    Il n’y a plus de politique française. Le spectacle qu’elle offre n’est plus que bouffonneries. En politique intérieure, l’incident Morano révèle l’état de déliquescence mentale de la classe politique. Ce que l’on savait déjà depuis des décennies, est confirmé : le réflexe pavlovien y tient lieu de pensée. Dans un cadre pareil tous les objectifs de redressement intérieur sont rendus impossibles. Une superstructure partisane, médiatique, syndicale, quelque 50 000 personnes, avec tous leurs réseaux d’obligés et leurs clientèles, fait la loi en France et impose ses vues. Cette superstructure ne représente nullement la France, ni ses territoires ni ses intérêts ni ses populations, et elle prétend la gouverner ! En revanche, elle se nourrit et vit de la réalité française comme un énorme parasite qui en dévore la substance : les familles, les entreprises, les régions, les territoires, tout est mis en coupe réglée et quand elle prétend déréguler et même décentraliser (!), elle ne le fait que pour mieux asseoir son pouvoir tyrannique et en fait centralisateur. Les partis avec leurs idéologies s’installent partout et dominent tout, de la ville à la campagne, de l’administration aux professions ! Les syndicats pareillement. Ce qui se passe à Air-France est typique du mal-être français. Ainsi dans toutes les réformes ou prétendues telles, territoriales, économiques, sociales et « sociétales », la superstructure ne fait plus que détruire ; elle détruira jusqu’au dernier village, jusqu’à la dernière entreprise, jusqu’à la dernière famille. Sa raison d’être, ce sont les appareils, eux seuls existent ; le parti, l’appareil d’abord : voilà le mot d’ordre. Les financiers qui tiennent médias et partis dictent leurs choix. Des idéologues de pacotilles enfument les esprits. L’astuce est de faire croire à de grands combats : socialisme, libéralisme, droits de l’homme et tout ce qu’on voudra. Il ne s’agit en réalité que de conquérir le pouvoir, à tous les niveaux, afin de se l’approprier. Ce n’est plus une république, c’est une « chose privée » avec ses gardes-chasse, ses vigiles, ses sonneurs, ses laquais. Ils sont tous si heureux de se croire indispensables et importants ! Mais, répétons-le, leurs appareils dont ils vivent, qui les promeuvent et qui les tiennent – car ils ne sont plus libres –, ne sont que superstructures dont la vacuité mentale et morale est inversement proportionnelle à la lourdeur physique et au poids financier et qui se révèlent de plus en plus inutiles, inefficaces, obsolètes et terriblement contraignantes. Les superstructures, en bonne théorie et en exacte pratique, sont faites pour disparaître ; que ces messieurs qui furent plus ou moins marxistes ou saint-simoniens dans leur jeunesse, veuillent bien se souvenir des leçons qu’ils ont répétées comme des perroquets ! Une superstructure est faite pour tomber.

    Ajoutez à cette superstructure dite nationale, la superstructure européenne dotée des mêmes caractéristiques, il devient évident que la France a perdu toute liberté. Son droit a été évincé, ses intérêts bafoués, sa souveraineté avilie. L’Allemagne commande, au moins pour le moment. La politique extérieure française n’est plus dictée par les intérêts propres de la France ; les visions de sa diplomatie traditionnelle n’ont plus cours. Au Moyen-Orient comme en Afrique, la France n’agit plus selon ses données historiques. Nous sommes vassalisés et François Hollande dans sa ridicule posture n’a que trop mérité l’interpellation de Marine Le Pen au Parlement européen. Cet homme qui est légalement le chef de l’État français, n’a aucun sens de la France ; son moralisme de façade ne fait que couvrir l’imposture de son personnage qui s’essaye à jouer du Mitterrand alors qu’il n’arrive pas à la cheville du Florentin. Mitterrand connaissait son Machiavel. Le cynisme hollandais est du niveau de la petite « frappe » bourgeoise qui a réussi à devenir chef de gang.

    Lire le livre de Philippe de Villiers, Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu (Albin Michel), est un régal pour tout ce qui reste d’esprits libres en France – et ils sont plus nombreux que nos apparatchiks ne le croient ! Il nous montre ces superstructures dans leur malfaisance essentielle, c’est-à-dire institutionnelle. Il les a expérimentées ; il en connaît la perversité. Et, surtout, il décrit – et dans quel style ! – tous les personnages de cet univers politico-médiatique que le peuple français dans sa crédulité imagine grands et qui sont, vus de près, d’une bassesse à vomir et d’un ridicule à hoqueter.

    Merci à Philippe de Villiers qui libère nos esprits et, dans sa haute idée de la France, ramène à leur juste et misérable mesure les esprits faux et médiocres qui, en se servant des appareils et des superstructures, ont régenté et régentent encore notre pauvre pays. À quand sa libération ?

    Hilaire de Crémiers (Politique magazine)

  • Denis Tillinac à Béziers : un bon moment de raison française. Ecoutez l'interview.

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    L’INTERVIEW DE DENIS TILLINAC

    A L'OCCASION DE SA VENUE A BEZIERS

     

    Denis Tillinac se veut et se vit « réac » au sens plein du terme : en réaction contre les tendances lourdes de son époque. S'il a soutenu des politiques, notamment son ami Chirac, il n'a jamais appartenu à un parti et jamaistillinac.jpg renoncé à son indépendance. Comme le « mécontemporain » de Finkielkraut, il se sent totalement en exil dans le monde contemporain. Il le juge trop mercantile, trop mécanique, trop inélégant, trop harcelant, trop immanent. C'est un « réac » métaphysique et esthétique qui fait l'apologie de l'harmonie, de la lenteur, du détachement, de l'intériorité, du jardin secret, de l'ironie, du regret, de l'altitude. Son livre explicite une sensibilité toute en nuances et fait un sort au sens communément admis du mot « réac ». Il peut être rétro, passéiste, esthète, élitiste,il ne se polarise pas sur un « retour » politique ou autre. Il démystifie la « modernité » et son couple branché-ringard au bénéfice d'un système de valeurs moins évanescent, moins éphémère. Nostalgique d'un royaume dont il se sent dépossédé, il habite son jardin secret, une thébaïde où se côtoient joyeusement Ophélie et Baudelaire, Saint-Benoît Labre et d'Artagnan, Chateaubriand, Fra Angelico et Van Gogh, Tintin, le roi Pelé, les frères Boniface, Jane Austen, Lampedusa et tant d'autres créateurs. Ce livre séduira les insoumis, les désenchantés et les assoiffés d'idéal de toutes tendances et de tous les âges. Il est peut-être politique, mais au sens noble du terme car il ne propose pas moins qu'une attitude intellectuelle, morale et existentielle.