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  • C'est la reprise...

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    Après quelques semaines d’interruption, notre blog reprend ses publications. Depuis bientôt quatre ans son unique ambition est de donner à ses lecteurs des pistes de réflexion tirées ou non de l’actualité, afin de permettre une analyse la plus rationnelle possible des phénomènes et évènements qui secouent notre pays et le monde, l’un et l’autre bien agités.

    Il n’est pas dans notre vocation de jouer les Madame Soleil et de prédire l’évolution de la situation que nous connaissons. La folie des uns peut la faire basculer dans le pire. Espérons que la raison des autres contribuera à son apaisement et que la compréhension des troisièmes permettra un règlement conforme au bien commun. L'incapacité inhérente à nos institution laisse cependant planer le plus grand scepticisme !  Ces troubles, qui frisent une situation insurrectionnelle, ne sont, en tout état de cause, une surprise que pour ceux que les slogans, les coups de menton, les petites phrases ou les invectives tiennent lieu de guide ! Le feu couve depuis longtemps. Et on peut avoir de sérieux doutes que notre président, noyé dans ses brumes européistes et mondialistes au service de l'étranger, puisse avoir les moyens d'un sursaut national.

    Il serait temps, il n’est jamais trop tard, de se pencher sur l’analyse des causes et des conséquences, de se dégager du romantisme politique ambiant, source de toutes les erreurs et dérives. Est Est Non Non disaient les scolastiques, ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas. Ce n’est rien d’autre qu’une saine approche réaliste des faits. La fuite en avant et les mesquineries politiciennes que nous connaissons depuis des lustres en sont bien éloignées. Revenons si possible à une démarche empirique seule susceptible de nous apporter les réponses concrètes à nos difficultés, débarrassés des propos et déclarations démagogiques qui polluent le discernement.

    Fasse que nos publications précédentes, les quatre articles que nous vous proposons aujourd’hui, et ceux qui suivront, contribuent à l’affermissement d’une vigoureuse lucidité. C'est notre seul souhait.

    Henri Bec

  • L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

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    L’harmonie est sans conteste l’une des caractéristiques les plus emblématiques de notre civilisation. Aussi n’y aura-t-il pas de redressement véritable de notre pays comme de notre continent sans un retour à l’harmonie. La notion, qui paraît au premier abord plus intuitive que rationnelle, est cependant essentielle. Elle correspond en effet à un ordre social équilibré qui agence les êtres et les choses au service du bien commun et s’appuie sur les valeurs fondatrices de notre civilisation. Aussi, quels que soient les efforts menés par ailleurs, il n’y aura pas de renaissance si l’ordre et les valeurs propres à l’harmonie ne s’imposent pas à nouveau au sein de notre nation.

    L’harmonie au cœur de notre civilisation

    Il importe en effet que notre pays renoue avec cet ordonnancement supérieur qui a fait depuis ses origines la grandeur et la force de notre civilisation. L’harmonie n’était-elle pas présente dans les cités grecques comme nous le rappelle aujourd’hui la beauté exceptionnelle de leurs temples et de leurs monuments ? Une harmonie présente ensuite tout au long de notre histoire, notamment dans les cathédrales et les édifices royaux, et qui, au-delà de l’architecture, irradiait la société française toute entière. Certes, notre pays a connu bien des difficultés mais il n’a presque jamais perdu les fondements qui, en termes d’ordre et de valeurs, ont assuré sa pérennité. Aujourd’hui, il en va différemment car la France connaît un chaos qui menace son existence même. Aussi l’harmonie est-elle aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

    Un ordre qui donne à chacun sa place

    Elle est en effet à l’origine d’un ordre qui structure la société en offrant à tous les citoyens une place légitime dans l’édifice social. Une place qui leur permet de savoir qui ils sont et d’où ils viennent mais aussi de connaître leur rôle dans la communauté et d’obtenir la reconnaissance et le respect de leurs pairs. Ainsi, par exemple, est-il nécessaire que chaque Français soit reconnu et rétribué en fonction de son mérite, de son talent et de son travail. De même, en tant que membre de la communauté nationale doit-il jouir d’une préférence qui concrétise son appartenance à la nation et lui permet de se sentir chez lui dans son propre pays. Autant d’impératifs qui construisent un ordre clair et légitime, indispensable à l’harmonie sociale. Malheureusement, cet ordre est aujourd’hui bafoué par l’idéologie déconstructiviste du système, sa volonté de promouvoir les minorités et son obsession maladive de favoriser l’immigration.

    Un ordre équilibré et mesuré

    Face à ce chaos créé de toute pièce par l’oligarchie, l’harmonie est d’autant plus nécessaire que l’ordre qu’elle véhicule est très éloigné de la caricature qu’on en donne habituellement. Il s’inspire en effet de la formule grecque “rien de trop” qui est le refus de l’excès alors que notre monde est aujourd’hui marqué par la culture du No Limits c’est à dire de l’excès en tout. De fait cet ordre cultive l’équilibre et la mesure propres à notre civilisation et réussit à marier en un même élan des éléments apparemment opposés : la force et la douceur, le beau et l’utile, le communautaire et le personnel. Il n’a donc rien de totalitaire ni de brutal et ne cède pas à l’hubris. Il n’a jamais conduit à la démesure et l’harmonie qui le porte est toujours à dimension humaine.

    Un ordre qui œuvre au bien commun

    Pour autant l’harmonie ne conduit pas à l’individualisme car son rôle consiste au contraire à ordonner les membres de la communauté autour d’un objectif commun. Avec elle les acteurs de la société sont appelés à concourir au même but, à la manière d’un orchestre dans lequel chacun joue de son instrument, permettant ainsi à l’ensemble de faire entendre une symphonie. Une démarche au service du bien commun radicalement contraire à celle que nous connaissons aujourd’hui en France où la société est dominée par l’individualisme et pousse chacun à demander toujours plus de droits et d’avantages sans se préoccuper d’apporter quoi que ce soit à la communauté.

    Les valeurs qui rendent l’harmonie possible

    Cet ordre mesuré et équilibré qui structure la société et garantit sa dimension collective ne suffit cependant pas à créer l’harmonie car celle-ci n’existe que fondée sur certaines fondements. Ainsi un ordre imposé dans un cadre dictatorial n’aurait rien d’harmonieux : il bafouerait l'exercice des libertés, valeur fondamentale. Aussi l’harmonie doit-elle s’appuyer sur et un socle et des composantes  qui tirent leur légitimité de leur permanence et de leur ancienneté et qui ont façonné notre civilisation depuis ses origines.

    Les valeurs fondatrices de notre civilisation

    Il s’agit notamment de la famille, aujourd’hui oubliée et méprisée par le système, ainsi que de l’éducation détruite par le refus de l’excellence, de la sélection et de l’enracinement ou de l'exercice de nos libertés fondamentales, paradoxalement occultée par l’état de droit et la dictature des minorités. Il faut aussi citer la nation mise en cause par le vivre ensemble, ainsi que le travail ruiné par le libre-échangisme sauvage et l’assistanat généralisé. Compte également la reconnaissance du mérite, rendue impossible par l’égalitarisme et la discrimination positive. Citons enfin l’identité, gravement érodée par la marée migratoire et l’entreprise de déconstruction. Le rejet ou l’oubli de toutes ces valeurs pourtant fondatrices entraîne la disparition de l’harmonie dans notre pays et par voie de conséquence menace notre civilisation. Elle instaure un grave désordre qui désarçonne nos compatriotes et prive nos enfants de tout repère.

    C’est donc pour mettre un terme à ce chaos politiquement correct que le retour à l’harmonie est à ce point nécessaire. Ce redressement passera nécessairement par un renouveau politique, et ce n'est pas la rafale d'élections qui se prépare (six au cours des quatre prochaines années : européennes, municipales, départementales, présidentielles et législatives... et on recommencera), source de désunion nationale dont se nourrissent les institutions partisanes qui l'opèrera.

    Tiré de synthesenationale

  • L’inquiétante déclaration de Macron sur l’Europe

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    Le chef de l’État a adressé, le 5 mars dernier, à l’ensemble des citoyens européens, une lettre appelant à une « renaissance européenne ».

    Cette lettre n’a manifestement pas eu le succès escompté. Rares sont les Européens, et même les Français, qui l’ont lue. Même les médias dominants se méfient désormais de l’enflure et de l’esbroufe du verbe macronien, ne souhaitant pas être emportés dans l’opprobre qui pèse sur la politique social-démocrate et liberticide de l’ancien collaborateur de « Flanby ».

    Pourtant, la lecture de ce texte est révélatrice à la fois du néant de la pensée de l’oligarchie (qui n’a plus rien de concret à proposer face aux « populismes ») et de la violente aversion des dirigeants pour nos libertés publiques.

    S’agissant du néant intellectuel, ce qui saute aux yeux, c’est l’absence totale de proposition concrète. Si l’on en croit les gazettes, la lettre de M. Macron est supposée contenir une dizaine de propositions concrètes. Je serais curieux que l’on me dise de quoi il s’agit. On ne peut tout de même pas sérieusement imaginer que l’une de ces « propositions concrètes » soit la division par deux du nombre de pesticides d’ici 2025 – qui, paraît-il, prouvera au monde ébahi que l’Europe caracole à son avant-garde ! Admettons que cette division soit un objectif politique. Une proposition concrète nous dirait comment faire pour que nos paysans puissent se passer de pesticides sans se faire laminer sur le marché mondial. Or, il n’y a pas la moindre suggestion sur ce thème.

    De la même façon, il est bien joli de dire qu’il faut investir sur les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle. Mais comment ?

    C’est se moquer du monde que de prétendre que cet enfilage de perles et de lieux communs ait quoi que ce soit à voir avec des propositions politiques concrètes. Il est vrai que l’on peut se réjouir de constater qu’Emmanuel Macron se rallie lentement aux analyses généralement partagées par les citoyens français. Ainsi, quand il évoque – enfin ! – une Europe qui ne soit pas une passoire, une Europe qui protège, une Europe aux frontières claires et solides.

    Cependant, il est bien gentil de dire qu’il faut « remettre à plat l’espace Schengen », mais cela signifie – si les mots ont un sens – que la politique menée depuis des décennies est un échec cuisant et il n’est pas certain que M. Macron soit le mieux placé pour mener une politique contraire à ce qu’il vantait naguère. De façon générale, le chef de l’État semble ignorer la différence entre l’Europe – qui n’a pas attendu Jean Monnet pour exister – et l’Union européenne. Or, aujourd’hui, l’Union européenne est en train d’asphyxier la civilisation européenne. Le pire réside sans doute dans l’effrayante rhétorique orwellienne et prétotalitaire du président, qui nous invite à bâtir la renaissance européenne autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.

    Pour le progrès, n’en parlons pas : il est admis une fois pour toutes que M. Macron est le chef incontestable des progressistes européens. Ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont censés s’opposer au progrès. Soit.

    Pour la liberté, la seule proposition « concrète » que nous offre M. Macron est de censurer davantage internet.

    Quant à la protection, on sait qu’il se refuse à défendre nos frontières, françaises comme européennes, supposant que tout « migrant » a vocation à s’installer chez nous – y compris s’il est un djihadiste avéré.

    On aurait pu penser que la « crise des gilets jaunes » aurait réveillé ce dangereux utopiste. Il n’en est rien et ce n’est pas rassurant !

    Guillaume de Thieulloy

    Les 4 Vérités

  • Le grand gaspillage de la fusion des régions

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    L’Occitanie est la région française où le coût par habitant est le plus élevé.• Crédits : PASCAL PAVANI – AFP

     

    Mise en place en 2015, cette réforme était censée dégager des économies. Trois ans plus tard, on observe au contraire une hausse des dépenses. Location de salle pour les réunions, frais de déplacements qui explosent, primes des agents en hausse. Enquête en Occitanie, 2e plus grande région française.

    Quand on regarde les comptes individuels des régions sur le site des collectivités locales, quelque chose saute aux yeux : les charges de fonctionnement des régions qui ont fusionné ont toutes augmenté entre 2016 et 2017. Et la région où le coût par habitant est le plus élevé, c’est l’Occitanie.

    Née de la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, cette nouvelle région compte aujourd’hui près de 6 millions d’habitants, répartis dans 13 départements. Son siège est situé à Toulouse. Mais pour dédommager Montpellier, qui a perdu son statut de capitale régionale avec la fusion, il a été décidé que toutes les sessions plénières des élus auraient lieu là-bas, quatre fois par an. Et c’est là que les dépenses commencent à déraper.

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    L’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus.• Crédits : Cécile Hautefeuille – Radio France

     

    137 170 euros pour une journée de session plénière

    L’hémicycle de l’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus. Avant 2016, la région Languedoc-Roussillon comptait 67 conseillers régionaux, mais depuis la fusion avec leurs collègues de Midi-Pyrénées, ils sont 158. Du coup, ces sessions plénières ont lieu au Parc des expositions en périphérie de Montpellier. Moquette, cloisons, sièges, bureaux, climatisation : il faut tout monter puis démonter, et ça coûte très cher.

    L’assemblée plénière du mois de juin 2017 a ainsi coûté 137 170 euros, sans compter les frais de restauration.

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    Document rendu public par les élus de l’opposition de la région Occitanie.

    Sur une année, cette seule dépense se chiffre à 400 000 euros, selon Carole Delga, la présidente de la région Occitanie. Cette dernière assume cette dépense. D’abord, parce qu’elle veut respecter son engagement de campagne, celui de maintenir l’équilibre des territoires. Mais surtout, elle refuse d’engager des travaux d’agrandissement des hémicycles (estimés à 800 000 euros pour celui de Toulouse) parce qu’Emmanuel Macron a laissé entendre que le nombre d’élus pourrait baisser.

    8 heures de trajet pour trois heures de réunion

    Qui dit territoires plus grands dit plus de déplacements. Et l’Occitanie est immense ! C’est la 2e plus grande région de France métropolitaine. Conséquence, selon des chiffres que nous avons pu consulter, le nombre de kilomètres effectués par les agents ont augmenté de 78 % en 2016 par rapport à 2015.

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    L’Occitanie est la 2e plus grande région de France métropolitaine.• Crédits : Google Maps

    Les élus aussi passent énormément de temps sur la route. “Pour se rendre aux commissions permanentes qui ont lieu à Montpellier, certains qui sont à l’autre bout de la région font huit heures de trajet aller-retour pour une réunion de travail de deux à trois heures” détaille l’élue aveyronnaise de la droite et du centre, Anne-Sophie Monestier-Charrié. En 2017, les frais de déplacements des élus ont atteint 646 000 euros.

    Pour les limiter, la visioconférence a été développée. Aujourd’hui, 36 salles en sont équipées sur les sites de Toulouse et Montpellier. Mais cet investissement a un coût : 612 000 euros. Enfin, chaque jour, des agents de la région font les trajets entre les sites de Toulouse et Montpellier. Un système de navette a été mis en service : deux véhicules de huit places font, quatre jours par semaine, les allers-retours entre les deux hôtels de région.

    5,4 millions d’euros pour aligner les primes des agents

    Autre conséquence de la réforme : l’augmentation de la masse salariale.

    Qui dit fusion, dit mise en commun de personnels qui, à compétence égale, n’avaient pas les mêmes primes. Il y avait des dizaines voire plusieurs centaines d’euros de différence sur la fiche de paie des agents de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Il a donc fallu harmoniser ces primes, et cela s’est fait par le haut. Coût de l’opération : près de 5,5 millions d’euros par an avec, en contrepartie cependant, une augmentation du temps de travail.

    Indemnités d’élus régionaux en augmentation

    Ce qui se produit en Occitanie est loin d’être un cas isolé. Dans toutes les nouvelles régions, les dépenses de fonctionnement ont augmenté. Il faut préciser que c’est en partie lié à des compétences supplémentaires, et à la gestion de fonds européens.

    Pour autant, les surcoûts liés à la fusion sont généralisés. La Cour des comptes est d’ailleurs assez sévère dans son premier bilan de la réforme publié l’année dernière. Elle pointe les “inévitables coûts de transition“. Outre les dépenses liées à l’harmonisation sociale et aux déplacements, on peut ainsi relever les onéreux changements de logos qui ont eu lieu dans les Hauts-de-France, où le nouvel habillage des trains a coûté 10 millions d’euros.

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    La Cour des comptes engage à la vigilance sur les risques de surcroîts de dépenses en cas de fusion dans son rapport sur la situation financière des collectivités territoriales, en octobre 2017.

    Que dire également de l’hôtel de région flambant neuf construit à Clermont-Ferrand (pour 80 millions d’euros) pendant que la réforme territoriale se préparait ? Aujourd’hui sans réelle utilité puisque le siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes est à Lyon. Enfin, dans certaines régions, les indemnités des élus ont augmenté. Une hausse justifiée par le passage à un échelon démographique supérieur dans leur région. En Bourgogne-Franche-Comté, le montant de l’indemnité des conseillers régionaux a ainsi grimpé de 380 euros par mois.

    Une réforme bricolée

    Tout ceci a-t-il été bien anticipé par ceux qui ont voulu cette réforme ? Au tout début, on évoquait 12 à 25 milliards d’euros d’économies par an alors que les risques de surcoûts, eux, étaient rarement cités. “Cette réforme a été bricolée et faite dans la précipitation! ” peste Gérard Onesta, le président du bureau du conseil régional d’Occitanie. “Souvenez-vous, jusqu’au dernier moment, on ne savait pas qui serait marié avec qui !

    Ce qui n’a pas non plus été anticipé, c’est le désengagement de l’État sur certaines dotations. En 2018 par exemple, le fond de soutien au développement économique a été supprimé, bien que les régions aient récupéré cette compétence depuis la réforme territoriale. Cette enveloppe leur permettait d’aider les entreprises à se développer et à investir. Manque à gagner pour elles : 450 millions d’euros.

    Des régions qui ne font pas le poids

    Alors verra-t-on des économies arriver ? Oui répond l’association Régions de France, mais seulement sur le long terme. Notamment sur des renégociations de gros contrats ou sur les achats de biens et services. “On est plus gros donc on peut négocier des tarifs moins élevés” souligne Carole Delga. La présidente de la région Occitanie précise que de son côté, elle va dégager 20 millions d’euros d’économies en renégociant des tarifs d’assurance et la convention des trains express régionaux (TER).

    En attendant, le constat est cruel. Non seulement les régions sont plus coûteuses qu’avant la fusion, mais de surcroit, elles n’ont pas acquis la puissance qui pourrait leur permettre de peser dans le concert européen. A titre d’exemple, l’ensemble des budgets des régions françaises représente 30 milliards d’euros. Une goutte d’eau comparée à la seule Catalogne, en Espagne, qui pèse 23 milliards d’euros.

    Source : France culture, 02-11-2018

  • D’ardent républicain à ultra-monarchiste, l’étrange Rubicon franchi par Manuel Valls

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    La dispute sur les réseaux sociaux entre l’ancien premier ministre français et la maire de la ville de Barcelone, Ada Colau, alimente les principaux médias espagnols. Au centre de ces échanges passionnés entre les deux candidats au poste de maire de la capitale de Catalogne, le maintien ou l’abolition de la monarchie. Député de la république, depuis qu’il s’est déclaré candidat pour les prochaines élections municipales au sein de la région séparatistes, celui qui été le maire d’Evry s’est découvert un monarchisme inattendu.

    « Tourner le dos à Felipe VI et demander l’abolition de la monarchie montre qu’Ada Colau n’est pas une personne de confiance, c’est la démonstration de la connivence entre la maire actuelle et les groupes radicaux et indépendants » peut-on lire sur le compte twitter de Manuel Valls. Le message est aussi glacial que la lame d’une guillotine. La réaction de la maire de Barcelone ne s’est pas faîte attendre, tout aussi lapidaire sur le même réseau social et qui nous ferait presque regretter les grandes batailles entre carlistes et isabelistes qui se sont déroulées tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle, en Catalogne. « Qu’une républicaine défende la République est assez prévisible, mais on a plus de mal à faire confiance à un républicain français qui soudain devient monarchiste » a rétorqué sèchement l’offensée qui annoncé début de ce mois qu’elle entendait débaptiser toutes les rues et avenues qui portent le nom de « Bourbon ».

    A l’origine de cette passe d’armes, le vote d’une motion visant à interdire l’accès de la capitale au roi d’Espagne, Felipe VI et un autre qui qualifie la monarchie « d’institution obsolète ». Votée en octobre dernier, seule la dernière proposition a été retenue et a reçu le soutien des partis de la Candidature d’unité populaire( CUP), Catalogne en commun (B-Comú), le Parti démocrate européen catalan (Pdecat) , La Gauche républicaine catalane (ERC). Soit 29 élus municipaux sur 49 présents au sein de la chambre municipale.

    Manuel Valls a dès lors surenchéri en expliquant à la maire sortante, que « ce n’est pas une question de république ou de monarchie mais de respect pour le chef de l’Etat, de la Constitution votée de tous, de la démocratie et … des citoyens de Barcelone ! ». « C’est comme ça dans n’importe quelle grande ville du monde. Un maire ne doit pas oublier qu’il représente tout le monde et non une idéologie » a lancé l’ancien député socialiste qui semble avoir mis de côté quelques mauvais souvenirs de sa gouvernance. Mais pour Ada Colau, qui n’a jamais brillé par son soutien à la monarchie, allant jusqu’à faire disparaître les portraits du souverain dans le hall de la mairie, le « français » a laissé bien étrangement la « devise républicaine », quelque part, de l’autre côté des Pyrénées.

    Il est vrai que depuis qu’il fait campagne, Manuel Valls fait preuve d’un zèle monarchique qu’on ne lui connaissait guère dans les salons feutrés du palais de Matignon. Lorsque la gauche indépendantiste majoritaire au parlement de Catalogne a voté mi-octobre et sous les applaudissements, une résolution visant à entamer un processus d’abolition de la monarchie en Espagne , décrétant que « l’institution royale était aujourd’hui anti-démocratique et périmée » (en références au dernier discours du souverain en décembre 2017), Manuel Valls s’était empressé de fermement condamner et de qualifier « d‘inadmissible » et de « frivole » ce vote partisan illustré par la tête retournée du roi et placardé fièrement par les élus sur leurs différents comptes sur les réseaux sociaux, à l’image d’Elisenda Alamany , porte-parole du parlement de Catalogne.

    Leader du Parti Populaire catalan, Alberto Fernandez, a déclaré que la décision de la maire de Barcelone n’était qu’un « mépris de plus pour la couronne et l’unité de l’Espagne ».

    Dans cette guerre des tweets qui ne fait pas pour autant l’issue de l’élection à venir, avantage aux indépendantistes qui ont partagé la dernière réponse de la maire Ada Colau plus de 7000 fois contre 2000 pour Manuel Valls, comme l’indique le quotidien « 20 Minutes », mis au centre d’un débat sur l’abolition de la monarchie en Espagne. Bien malgré lui. En effet, si en France, l’ancien premier ministre s’est fait le défenseur d’une république laïque autoritaire, il a compris que sans le soutien des monarchistes en Espagne, son nouvel avenir politique serait largement compromis. Et la mairie de Barcelone est encore loin d’être gagnée pour celui qui reste encore un outsider dans la course au poste d’alcade de Barcelone. En se faisant le défenseur de l’unité, un crédo auquel il croit fermement avec en fond de toile l’idée européenne, Manuel Valls, espère nouer des alliances stratégiques qui lui permettront de s’imposer face aux indépendantistes. D’ailleurs, il aurait bénéficié, dès le début de sa campagne, du soutien de Joseph Roman Bosch qui ne cache pas ses liens avec la fondation Francisco Franco, qui a créé « une plateforme, Somatemps, qui défend “l’identité hispanique” de la Catalogne» et dont la présidence a été confiée à un ancien néo-nazi du Parti Espagnol National Socialiste comme le révélait le journal « L’Obs » le 4 octobre. Une information relayée par le site de d’extrême-gauche « La Horde » qui surenchérissait en révélant d’autres liens existants ente l’ancien socialiste et des convergences monarchiques, avec par exemple, Javier Barraycoa un haut responsable des Carlistes catalans, présent lors d’une violente manifestation anti-indépendantiste organisée durant l’été et connu pour ses positions traditionalistes.

    Des accusations, également corroborées par Médiapart et l’hebdomadaire Marianne qui ont consacré de longs articles sur ce sujet, mais balayées par Manuel Valls, qui dément formellement ses liens avec le milieu franquiste pourtant très présent en Catalogne (lui préférant de loin celui de Cuidadanos) et devenu un des fers de lances de soutien la monarchie. Mais pour atteindre le succès encore faut-il qu’il passe le barrage d’une côte de popularité qu’il a du mal à atteindre. Sur une note de 10, les catalans classent presque avant dernier celui qui avait reçu, du tant de sa primature, le roi d’Espagne et son épouse avec beaucoup d’empressement (2014).

    Monarchiste de circonstance, Manuel Valls l’est assurément et après avoir franchi le Rubicon politique que la situation exigeait, ce fils d’un catholique conservateur entend « clôturer une longue histoire d’autonomie du projet de la ville mise en place par son adversaire afin pour le mettre au service d’une politique sectaire qui n’a rien à voir avec les intérêts de la population de Barcelone » comme nous l’explique le journal la Vanguardia. « L’Europe a besoin d’une Espagne unie, c’est le message de l’Europe, il ne peut y avoir ni médiation ni appui possible aux séparatismes » martelait encore ces derniers jours ce rocardien qui s’est mis en retrait de la vie politique française républicaine pour faire allégeance au roi d’Espagne.

    Dans un tweet, les militants de la Restauration Nationale Centre Royaliste d'Action Française ont ironisé sur la situation, rappelant que leur mouvement était à la disposition des candidats afin de les éclairer sur les concepts de « monarchie » et de « république ».

    Frédéric de Natal

    La Couronne

  • Livre - Notre sélection : "Mes idées politiques" de Charles Maurras

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    Charles Maurras (1868-1952) fut homme politique, journaliste, essayiste et poète. En 1908, il fondait L’Action française, organe du nationalisme intégral, défenseur d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée. Elu à l’Académie française en 1938, il en fut honteusement exclu à la suite de sa condamnation inique en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi, lui dont l’antigermanisme était pourtant légendaire et dont Marcel Jullian disait qu'il avait toutes les intelligences sauf celle-là !  Ses idées ont influencé de nombreux intellectuels français comme étrangers, et continuent d’irriguer les différents courants nationalistes et contre-révolutionnaires. Les éditions Kontre Kulture ont donc fait œuvre utile en rééditant son ouvrage Mes idées politiques paru en 1937. Charles Maurras y développe des principes politiques pérennes avec une extraordinaire clarté et met à mal tout l’édifice républicain. Maurras commence d’emblée par démontrer que l’inégalité est au contraire protectrice et vertueuse. Il examine ensuite les principes de vérité, de force, d’ordre, d’autorité, de liberté, de droit et de loi, de propriété, d’hérédité, du devoir de l’héritage et de la tradition, mettant les idées au clair, par exemple sur les conditions de l’autorité vraie ou de la loi juste. Ensuite, en moins de cinquante pages, il pose les bases de la science politique. Puis il s’attaque à la démocratie, enfant bâtard du libéralisme, et en décrit les vices et les turpitudes. Il s’attèle également aux questions sociales, précise les rapports de l’économique et du politique et défend une organisation du travail basée sur la corporation. Enfin, il termine par un implacable plaidoyer pour le nationalisme intégral.

    Il s’agit là sans nul doute d’un livre indispensable à toute personne soucieuse d'approfondir sa formation politique et de trouver des remèdes aux causes du délitement de Notre nation.

    Mes idées politiques, Charles Maurras, éditions Kontre Kulture, 364 pages, 20 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur