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Théâtre

  • Avignon In 2023 : Un festival super bobo, super maso !

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    Par Jean-Pierre Pélaez

    Pélaez1.jpgLe programme du In d’Avignon et de franche rigolade 2023 vient de se terminer. Olivier Py l’avait mis sur les rails du conformisme subventionné et de la propagande sarkhollando-macrono-européiste. Avec le nouveau directeur, le Portugais Tiago Rodriguez, à ne pas confondre avec le syndicaliste Martinez, encore moins avec Pélaez, c’est la vitesse de croisière, une caricature post Py-enne, du superPy à gogo et en veux-tu en voilà…

    La route est bien tracée, sans virage. Il suffit de la goudronner, à présent, et de bétonner le désastre. Et l’on éclate de rire à chaque spectacle, en pensant aux masos qui sont allé voir ça, qu’ils soient snobs ou cu-cultureux, bobos branchés ou simples débranchés. Heureusement, Le MondeLibéré par Télérama, éclairera l’ensemble de ses commentaires appropriés !

    Tout y était des rengaines à la mode avec, cette année, la surprise du chef, en vedettes américaines et principales, les femmes et les violences faites aux femmes. Et en basse continue ou toile de fond, le racisme, le décolonialisme, la montée de l’extrême droite et du populisme.

    Tout cela soigneusement enveloppé mais difficile à lire car les titres sont pour la plupart incompréhensibles à qui ne connaît pas l’anglais, l’espéranto ou le volapük : G.R.O.O.V.E, Welfare, Neandertal, A Noiva e o Boa Noite Cidarela, An Oak Tree, Baldwin and Buckley at Cambridge, Kono atari no dokora, etc…, comprenne qui pourra ! Et Jean Vilar n‘est plus là pour nous parler du théâtre populaire…

    On plonge dans une sorte d’internationalisme vaguement anglo-saxon où la moitié des titres évitent le français, cette langue désuète et démodée, déconnectée de la vraie culture d’avant-garde. Mais c’est peut-être mieux, car ainsi, le spectateur naïf n’a pas la moindre idée ce ce qu’il va voir, donc il y va, curieux, ou bien, s’il est maso-culturel, il peut déjà souffrir dès le titre.

    Un festival qui n’est plus un festival de théâtre ou d’ouvrages dramatiques mais de mise en scène de numérique artistique, de philosophie scénique, d’engagement militant rabâché, de tout adaptable, de spectacles d’après, de braillements ou de silences habités, un immense happening de tout et n’importe quoi. Ce qui est, depuis plusieurs décennies, la quintessence de l’art officiel, un post-soixante-huit scénique parvenu à son apogée, un éparpillement abscons ne sachant plus comment progresser dans une nouveauté devenue routine.

    Et certes on le sait, en ces temps macronistes, le Français aime souffrir, et chaque jour lui apporte un peu plus de joie dans la douleur, et lorsqu’il s’agit de chercher au théâtre un peu de rire, de rêve ou d’émotion, il doit souffrir encore et encore…

    Le Festival In ayant annoncé avoir mis à disposition cent-vingt mille places, plus de cent mille Français, bobos ou masos sont allés « se taper ça », comme conseillait le Président Hollande à Fleur Pellerin, son ministre de la Culture, lorsqu’elle prit ses fonctions. Et c’était tout à fait judicieux et, pour une fois, j’ai partagé son avis. Les politiques qui entretiennent « ça » devraient être obligés de « se taper » l’intégralité des spectacles qu’ils subventionnent avec l’argent d’un peuple contribuable qui n’y met pas les pieds. L’intégralité du In d’Avignon. Je pense que, l’année suivante, ils deviendraient plus économes. On leur ferait jouer L’Avare !

  • Vous voulez passer un excellent moment ? Ne vous privez pas de ces comédies désopilantes

    Le talent de notre ami Jean-Pierre Pelaez est connu depuis longtemps par tous ceux qui ne se laissent pas séduire par les fantaisies pseudo intellectuelles auxquelles l'intelligentsia régnante nous a habituées, avec l'aide, faut-il le rappeler, de nos responsables politiques de quelque bord que ce soit.

    S'il est connu, il n'est donc pas reconnu. Le sectarisme est tel qu'il n'est même pas aidé de la plus petite subvention ou d'une aide matérielle minimum. 

    Mais maintenant vous ne pouvez plus ignorer que le bon gout et la virtuosité de l'esprit  existent.  

    Alors ne vous privez pas de ces moments où le fond quelques fois acide (tout au moins pour ceux qui passent au tamis de l'observateur) le dispute à l'humour le plus hilarant.

     

    Pélaez1.jpgL'auteur, Jean-Pierre Palaez

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  • Nous ne pouvions pas mieux commencer l'année !

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    C’est un beau cadeau que nous a fait notre ami Jean-Pierre Pélaez en ce début d'année. Voilà une autre illustration du talent français évoqué dans l'article précédent.  Auteur bien connu de nos lecteurs et bien au-delà, il nous livre ici l’idée qui a présidé à l’écriture de la Trilogie Molière, textes désopilants, mais aussi, comme il le dit lui-même subversifs, s’attaquant à tout ce que le monde dit culturel et théâtral compte de « précieux, snobs et pédants », à ce conformisme de nombreux metteurs en scène qui ne réussissent qu’à contrarier l’esprit d’une pièce.

    Merci Jean-Pierre

    L'œuvre de Jean-Pierre Pélaez ne se déduit pas à ces trois ouvrages. Vous pouvez retrouver la bibliographie et commander sur son site en cliquant ICI

    ***

    SUR « LA TRILOGIE MOLIERE » *

    LECTURE PUBLIQUE

    AU THEATRE MUNICIPAL DE BEZIERS 

    24 Novembre 2022

    « Si Molière était parmi nous »

     

              Laction de chacun des volets de cette Trilogie Molière se passe dans une ville différente. Le premier a pour cadre  Montpellier, le second Paris, le troisième Marseille. Ainsi me suis-je promené en diverses endroits de notre pays, mais bien sûr, aucun des travers qui ont servi de sujets pour ces comédies, les mêmes que chez Molière, nest spécifique de la région où elles se déroulent. Par contre, l’époque n’étant plus la même, les précieux, les hypocrites, ou ceux qui veulent soumettre les femmes sont bien différents de ceux de Molière, même si les vieux fonds intemporels de l’âme humaine restent identiques

              Cest en partant de ce constat que lidée mest venue du principe de cet ouvrage, qui est à la fois un jeu d’écriture et une provocation. La Trilogie Molière est subversive à deux titres, sur le fond et sur la forme : subversive par sa critique dun certain théâtre officiel et de son formalisme, subversive par la satire quelle fait dun certain nombre dabus de pouvoirs et de conformismes, politiques, culturels  et sociaux.  

              Dans le premier volet, Les Singes Savants, jai représenté les précieux daujourdhui, ces pédants et ces snobs pleins de sottise et de prétention qui peuplent notre milieu culturel et dont le milieu théâtral est particulièrement pourvu. Dans le deuxième, Le Tartuffe Nouveau,  jai voulu montrer ce que sont les hypocrites de notre temps et leurs dupes, comment ils fonctionnent, non plus en se référant à lEglise et à la morale chrétienne pour étaler leurs faux bons sentiments,  mais en fréquentant assidument la nouvelle Eglise Médiatique. Dans le troisième, La Soumission des Femmes, jaborde un problème quon croyait en voie dextinction en France, celui des mariages forcés et de la domination des femmes par les hommes, mais que lon voit revenir insidieusement, à travers le communautarisme et lislamisation grandissante de notre pays.

               Jeu d’écriture donc. En minscrivant, comme dans un autre de mes ouvrages, énormément joué depuis sa première parution, Le Barillet -Exercices de Théâtre-, dans la tradition littéraire de Raymond Queneau et de lOULIPO, je me suis imposé une contrainte stricte, qui est le principe même de cette Trilogie, une sorte de jeu littéraire, consistant, par-delà le clin dœil au modèle, à garder la structure de lœuvre, le canevas en cinq actes, lordre des scènes et les alexandrins (des alexandrins plus fluides, souvent disloqués, nappliquant systématiquement ni la diérèse, ni la césure à lhémistiche) ; mais les situations, les personnages, les problèmes auxquels ils sont confrontés ne sont plus les mêmes, ils sont ceux daujourdhui. Il sagit dinventer sur ce canevas une histoire actuelle, conduite par des hommes et des femmes de notre époque, d’écrire une pièce, à la manière de Molière, mais sur le monde contemporain.

              En aucun cas cette Trilogie ne constitue un pastiche ou une réécriture. En même temps quun hommage à lun de nos plus grands auteurs dramatiques classiques, dont elle reprend largument de trois des pièces majeures, transposées à notre époque, elle est une application à l’écriture dramatique dun principe que jai inventé dans les années 90 avec Le Barillet puis avec Le Fantôme de la Cité Démocratie et que jai appelé la supra-modernité. Ce principe consiste à dépasser le vieux clivage classique/moderne, lillusoire avant-gardisme formel, en détournant les différents styles dramatiques à des fins satiriques, burlesques ou autres, sur le monde contemporain, quelquefois même en les fusionnant pour donner naissance à une forme originale, supra-formelle. Utiliser la surprise de certaines rimes, le clin dœil en forme de contrepoint à la langue classique pour parler de notre temps !      

               Mais par-delà le jeu sur l’écriture, cette Trilogie est fondamentalement subversive. Sur la forme d'abord,  puisquelle sattaque à ce conformisme actuel de certains metteurs en scène, dans leur rabâchage de Molière, lorsquils prétendent parfois « moderniser » ses ouvrages! Mon intention -que le succès et la réponse enthousiaste du public ont confortée- était de montrer que la seule mise en scène ne peut prétendre à la « modernisation », à la « réactualisation » dune œuvre. Le texte de Molière parle de son temps, et si la mise en scène parle du nôtre, on voit alors les deux avancer comme les rails dun chemin de fer, sans jamais se rencontrer. Pire, quelquefois, la mise en scène vient même contrarier lesprit de la pièce et ce que son auteur a voulu quelle soit.

              Comment ne pas voir dès lors que  toutes ces « modernisations » et autres « relectures » de Molière ou dauteurs du Répertoire, ne peuvent vraiment fonctionner, pour la bonne raison que le texte reste lui-même ?  Et, quoiquon fasse, il parle de son temps. Même lorsquil évoque des travers ou des caractères intemporels, son vocabulaire, ses expressions, ses références culturelles, politiques, sociales, sont celles de son époque et, dès lors, ces spectacles censés « réactualiser » -en fait destinées surtout à mettre en avant le travail de mise en scène, à se servir de lœuvre au lieu de la servir- apparaissent comme des sortes de leçons plaquées sur la pièce elle-même. Si bien que le spectateur se demande ce quils font lun avec lautre, et ne manque pas, le plus souvent , de trouver cela ridicule.

              En vérité, si lon veut moderniser une pièce classique, il ny a quune seule façon de le faire : cest de la réécrire. Mais alors -et cest très bien ainsi- on crée véritablement une oeuvre nouvelle. Et nest-ce pas précisément ce que firent Molière lorsque de lAulularia fabula (La Marmite) de Plaute il fit lAvare, ou Giraudoux lorsque il écrivit Amphitryon, ou Jean Anouilh, quand il sinspira de celle de Sophocle pour écrire une Antigone de son temps - et lon pourrait multiplier les exemples ? Cest à dire qu’à partir dune légende, dun épisode de la mythologie, ou dune simple histoire, inventés par nos anciens, on crée une œuvre moderne, contemporaine, qui parle véritablement de son temps, non dune époque révolue. Moderniser Molière, lui faire écho aujourdhui, cest écrire une autre pièce, une pièce nouvelle.

               Voyant tous ces « revisiteurs » prétendre « réactualiser » Molière, parce quils plaquaient sur son texte une mise en scène dite « modernisante », je voulus il y a quelques années leur offrir une véritable réactualisation, cest à dire par l’écriture Pas une réécriture ou une adaptation : non, une véritable pièce, sinspirant du sujet de Molière -comme les Classiques le faisaient avec les mythes ou les auteurs anciens- mais résolument contemporaine, originale ! Ainsi naquit ce que jai appelé La Trilogie Molière

               Sur le fond, cette Trilogie est née du désir de retrouver tout ce que le théâtre de Molière a pu avoir de subversif dans son temps. Car un autre paradoxe -et non des moindres  !- est la manière dont ce rabâchage, même lorsquil est dit « modernisant », occulte de surcroit -au lieu de le mettre en lumière !- laspect tellement décapant de bon nombre de pièces du Répertoire, notamment celles de Molière, et, au lieu de leur redonner toutes leur force et leur sens originel, contribue à les aseptiser.

              Nest-il pas étonnant en effet quun des auteurs les plus subversifs de notre Théâtre soit aussi lun des plus joués dans les théâtres de la bien-pensance actuelle,  et les lieux du ronron culturel ? Oui, lauteur qui vit en son temps plusieurs de ses pièces interdites, notamment Le Tartuffe -interdit pendant cinq ans !-,  lhomme de théâtre qui, sans la protection de Louis XIV, monarque absolu et donc au-dessus des coteries, naurait jamais pu accéder à la notoriété qui fut la sienne, détesté par les puissants, et par lEglise dalors, se voit de nos jours adulé, glorifié, et mis à toutes les sauces par les Trissotins de la Culture officielle et les curés et Tartuffe  de lEglise Médiatique.

               Cest que jouer Molière ne dérange plus grand monde en France aujourdhui. Les effets, les manières des travers en question ont changé. Qui connaît  les précieux du XVIIème siècle ? Qui se préoccupe des faux-dévots, à supposer quils existent encore -il reste déjà si peu de simples dévots et lEglise na plus de pouvoir-? On saccorde donc à célébrer la beauté de la langue, lefficacité dramatique, la justesse des caractères, on rit de Trissotin, on condamne les faux-dévots, les médecins ou les mariages forcés du temps de Molière, et tout le monde est content. Mais montrer les équivalents actuels de ces personnages, ces légions de Trissotin de notre milieu culturel, chasseurs de subventions publiques, toutes ces coteries prétentieuses pour qui, comme chez les Femmes Savantes, nul naura de lesprit hors eux et leurs amis , railler le conformisme quils nous servent ; montrer tous les Tartuffe qui peuplent le milieu politique, et nos grands médias, puisquils ont un pied dans lun, un pied dans lautre, toutes ces bonnes âmes, ces grands donneurs de leçons, -spécialistes des postures et surtout imposteurs, dont les actes sont à lopposé de ce quils affectent d’être-, tous ces gens qui se gargarisent du mot de démocratie -le pouvoir du peuple (démos) !- mais qui méprisent tellement le peuple (populus) que la plus grande injure de leur vocabulaire est le mot populiste, bref ces mêmes pédants, ces  mêmes hypocrites que Molière a ridiculisés, faire réapparaître aujourdhui ce que fut cet auteur en son temps, sen prendre aux pouvoirs et aux hypocrisies du nôtre, dire : Voyez ce que Molière écrirait sur notre société, sil vivait aujourdhui ! Alors, la censure tombe, sous sa forme actuelle : le silence, faire comme si celui qui a cette audace nexistait pas

              Mais alors, à quoi servent les auteurs, les gens de théâtre, sils ne doivent déranger rien ni personne, à commencer par le catéchisme culturel cher aux esprits frileux et aux engagés conformes ? A quoi sert le Théâtre sil doit rester un art de mollusques subventionnés, diconoclastes de salons, un élitisme auto-proclamé de bureaucrates culturels ?! A chaque époque, tout est à recommencer. Et la nôtre est une époque ou la tartufferie est devenue une véritable institution, la boite à outils indispensable des nouveaux carriéristes !

               A la fin des années 90, voyant les dérives du théâtre public, et comment bon nombre de Trissotin se servaient de Molière pour leurs carrières et pour masquer -au lieu de les révéler- les travers de notre société, notamment les leurs, alors que cet auteur s’était tellement moqué de leurs  homologues du XVIIème, lidée me vint de faire le parallèle entre notre époque et la sienne ; en montrant les mêmes imposteurs aujourdhui, rappeler le caractère subversif de ses pièces, retrouver aujourdhui la même audace, le même esprit de comédie que Molière en son temps. En quelque sorte, imaginer ce quil aurait pu écrire, si Molière était parmi nous

              

    JEAN-PIERRE PELAEZ 

     

    Les singes savants.jpgLes Singes savants 2005 Editions Domens - Pézenas (Création Mirondela Dels Arts 2005 Mise en scène de Jean-Louis Sol)

    Préface de Serge Begou

     

     

     

     

     

     

    Le tartuffe nouveau.jpgLe Tartuffe nouveau 2014 Editions LHarmattan - Paris (Création Théâtre du Chêne Noir - Scène Permanente dAvignon 2013 / Festival dAvignon 2014 Mise en scène de Gérard Gélas)  

    Préface de Michel Maffesoli

     

     

     

     

     

    La soumission des femmes.jpgLa Soumission des femmes 2021 Editions LHarmattan - Paris

  • Livre. Notre sélection : "Les rats" de Jean-Pierre Pelaez

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    Nouvelle publication d'une de mes pièces, aux Editions Ex-Aequo (Collection Entr'Actes) : LES RATS, comédie -presque musicale- créée en France par le TPO / Théâtre Populaire d'Occitanie - Mise en scène de Jean Durozier (Texte lauréat de l'Aide à la Création / Ministère de la Culture) ; en Suisse, par la Radio Télévision Suisse Romande ; plus récemment, reprise par le Théâtre du Krypton Bleu et sélectionnée au Festival des Arlequins de Cholet.

    Un pièce inspirée de la légende populaire du Joueur de flûte de Hamelin, et qui fait la satire de l'immobilisme, des routines, et de ce que mon ami le grand acteur Claude Piéplu appelait au théâtre "l'apathie sclérosante" !

  • "Le procès de Simon de Monfort" - Rétrospective

    Le procès de Simon de Montfort-2.jpgIl y a 10 ans, le 23 juillet 2009, des avocats et magistrats du Tribunal de grande instance de Béziers interprétaient en l'église de la Madeleine, devant une salle comble, une pièce écrite et mise en scène par l'historien biterrois Robert Cavalié, "Le procès de Simon de Monfort", à l'occasion du 800ème anniversaire des événements liés à la Croisade contre les Albigeois.

    Pièce originale qui traitait, non pas du sac de Béziers en 1209, dont on connait un des moments tragiques situé précisément à l'église de la Madeleine, mais des usurpations de terres commises par Simon de Monfort, pour les juristes un procès civil et non pénal.

    Quelques jours auparavant le journal "L'Hérault de l'économie et des affaires" avait demandé à Henri Bec, qui pour l'occasion tenait le rôle du Procureur du Roi, une note sur cette partie de l'histoire de France qui a si profondément marqué notre Midi.

    C'est ce texte que nous reproduisons.

    2009-07-09-Article l'Hérault de l'Economie-2.jpg

     

     

  • Jean Piat : une occasion manquée de célébrer le talent

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    Décidément, nos dirigeants perdent toute raison. Et cette déraison ne manque pas, comme le sectarisme ambiant nous y habitue, d’être sélective. C’est l’émotion, le trouble, le choc, le désordre des sentiments, en un mot le romantisme, qui remplacent désormais la simple réflexion.

    La disparition d’un auteur connu et apprécié, d’un artiste célèbre et prisé, mettent la presse en émoi, qui, justement ce jour-là n’a rien d’autre à se mettre sous la caméra. Personne ne voulant être en reste, craignant de ne pas en « faire assez », chacun en rajoute d’heure en heure. C’est ainsi que cette effervescence non maîtrisée nous amène dans la cour des Invalides. Elle appelle deux observations :

    - Pourquoi ce lieu, qui ne devrait être réservé qu’à nos gloires militaires (il était tout à fait adapté à la remise de la Grand-Croix de la Légion d’honneur à Hélie Denoix de Saint Marc) deviendrait-il celui où il faut maintenant célébrer le talent artistique ? L’Académie française eut été plus appropriée pour saluer Jean d’Ormesson, Paris ne manque pas de lieux de spectacle prestigieux pour rendre hommage à nos artistes.

    Mais la cour des Invalides, avec un détachement des 3 armes, spahis, marins et aviateurs, le drapeau de la Garde républicaine et les plus hautes autorités de l’État et de l’armée française pour un chanteur, si talentueux soit-il, NON ! Pensons à nos soldats tombés par milliers sur les champs de bataille – alors que nous commémorons cette année la fin de la plus terrible des guerres – et à ceux qui, tous les jours risquent leur vie sur les différents théâtres d’opération, et pour lesquels nos responsables politiques marquent si peu d’égards. Qu’avait à voir Charles Aznavour avec le monde des armées ? Cette cérémonie n’était rien d’autre qu’inconvenante.

    - En outre, pourquoi lui et pas les autres ? Pourquoi pas Johnny Halliday qui avait peut-être une aura supérieure auprès du public, et après … qui ? Était-ce pour permettre au Président de tenter une remontée de sa côte défaillante ou mettre en exergue une immigration réussie ?

    D’autant que l’on ne peut que déplorer l’absence d’intérêt porté à la disparition récente d’artistes de très grands talents, comme Jean Piat qui a honoré sur les plus prestigieuses scènes françaises et internationales les grands textes de notre répertoire. C’eut été un hommage rendu au meilleur de notre civilisation et de notre culture, qu’il est vrai notre président se targue d'ignorer. Une cérémonie sur la place de la Comédie française n’aurait pas manqué de panache. A moins que le déploiement de tout ce faste soit interdit à ceux qui dérogent au politiquement correct ! Nous y reviendrons.

    Nous publions pour aujourd'hui une analyse d'un des chefs d’œuvre de la production cinématographique qui doit beaucoup au talent flamboyant de Jean Piat.

    Henri Bec

     

    Par Pierre Builly

    Les rois maudits de Claude Barma (1972) 

     

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    Somptueux 

     

    Plus de 1500 pages dans l'édition Omnibus ; plus de dix heures de télévision découpées en six épisodes diffusés entre décembre 1972 et janvier 1973. Du lourd, du solide, de l'abondant. Je ne connais pourtant personne qui ayant commencé à tourner les pages du Roi de fer, premier volume de la série, se soit arrêté en route ; et je ne crois pas que beaucoup de téléspectateurs qui, aux temps anciens où la petite lucarne avait des ambitions, aient décroché de l'histoire fastueuse adaptée du roman de Maurice Druon (photo) par Marcel Jullian, mise en images par Claude Barma. 

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    C'est touffu, pourtant, et c'est dense, et c'est ancien. Même en 1972, où l'on était considérablement moins ignare qu'aujourd'hui, ces histoires qui se passent au début du tragique 14ème siècle paraissaient bien anciennes. La succession de Philippe IV le Bel, les intrigues de cour, les querelles de succession, les destinées des États, tout cela pouvait paraître bien singulier et lointain. À l’inverse, il est vrai que la malédiction des Templiers, les orgies de la Tour de Nesle, l'homosexualité du roi Édouard II d'Angleterre donnaient une touche assez excitante à cette période de l'Histoire de France. 

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    N'empêche que ça a dû être drôlement difficile de condenser une myriade d'aventures, dont quelques unes sont inventées ou reprennent des légendes mystificatrices et un exposé très honnête et très intelligent des grands enjeux et des grandes orientations qui ont conduit à la Guerre de Cent ans mais surtout, et au delà, à présenter la constitution de l'État moderne. 

    Le parti a été pris, à juste titre, de ne pas dépenser de sous dans des séquences de foule ou de bataille et de concentrer les moyens, importants mais nullement démesurés, sur la richesse de l'interprétation. Dès lors, les scènes sont stylisées, épurées, dénudées, les décors ne sont qu'un simple fond et les personnages s'adressent aux spectateurs ou alors une voix off (celle de Jean Desailly) intervient dès qu'il s'agit d'expliquer un point un peu complexe ou de resituer l'action dans le contexte. 

    Cette apparente théâtralisation donne, en fait, beaucoup de rythme à la série : elle permet les ellipses narratives, va au plus juste et au plus concis de l'intrigue, montre les caractères dans leur nudité. Et, pour autant, elle ne cache rien des replis de ces récits de bruit et de fureur, assassinats, empoisonnements, étranglements, jeux tragiques du pouvoir et de la trahison. 

    Philippe le Bel, à qui  Georges Marchal prête sa parfaite stature, est un des plus grands Rois de notre France, qui en compta beaucoup. Si l'esprit national est sans doute né avec son arrière-arrière grand père Philippe Auguste et la victoire de Bouvines en 1214, c'est sous son règne que se sont établies les fondations de l'État moderne et que, avec l'aide des grands serviteurs de la Couronne, Nogaret, Marigny, Châtillon, les féodalités ont commencé à être pliées et soumises. Tout cela n'est naturellement pas allé sans une certaine vigueur dans l'action. Et puis ces temps étaient rudes... 

    Une figure superbe et catastrophique domine Les rois maudits : celle de Jean Piat, immense acteur de théâtre (photo en tête) qui s'incorpore le rôle de Robert d'Artois jouisseur, buveur, ripailleur, coureur de jupons et d'aventures dont, pour notre plus grand malheur les tentatives pour récupérer la province d'Artois, dont il a été frustré, conduiront à la Guerre entre France et Angleterre. Mais toute la distribution, qui s’appuie sur de fortes personnalités issues de la Comédie française est remarquable. 

    En premier lieu Louis Seigner (photo 1), papelard, subtil, redoutable banquierSeigner Louis.jpg siennois, Geneviève Casile (photo 2), glacialement Casile Geneviève.jpgbelle reine Isabelle délaissée par son mari sodomite et devenue la cruauté même, Hélène Duc, hautaine Mahaut (photo 3), tante et ennemie jurée de son neveu Robert. Et quelques autres, qui ne sont pas des moindres : Catherine Rouvel, sataniste empoisonneuse, Muriel Baptiste, la reine débauchée de la tour de Nesle, Henri Virlojeux, subtil pape Jean XXII... Duc Hélène.jpg

    La télévision française d'aujourd'hui donne à voir des adaptations, peut-être de qualité, de l'histoire des Borgia ou des Tudor, amples elles aussi de crimes, de sang et de sexe. Qu'est-ce qui l'empêcherait de montrer aux spectateurs décérébrés du siècle la naissance de notre pays ? 

    On peut bien dire que le poignard et le poison étaient monnaie courante sous nos Capétiens. Mais regardez leur œuvre : c'est la France.

    Article tiré du blog "Lafautearousseau"

  • Notre sélection : "Réflexions sur la création théâtrale en France, 1981 - 2016". Un livre à ne pas laisser passer !

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    RÉFLEXIONS SUR LA CRÉATION THÉÂTRALE EN FRANCE 1981-2016 
     
    Pour une renaissance du drame
     
    Jean-Pierre Pelaez
    Préface de Christian Combaz
    LITTÉRATURE  ÉTUDE THÉÂTRALE 
     
     
    Dans cet ouvrage, à la fois essai, pamphlet et réflexion sur le théâtre de ces trente-cinq dernières années, l'auteur décrit les dérives d'une politique ministérielle technocratique, idéologiquement sectaire et qui a transformé le théâtre en un refuge pour une pseudo-élite. De faux iconoclastes et vrais carriéristes qui ont oublié que le vrai théâtre, fondé sur le drame, s'adresse à des publics, naïfs ou éclairés, plutôt qu'à des adeptes culturels.

    Jean-Pierre Pelaez, auteur dramatique, chroniqueur, a écrit de nombreux ouvrages dont Le Barillet qui a fait l'objet de milliers de représentations en France et dans une dizaine de pays étrangers. Plus récemment Le Tartuffe nouveau a été l'un des grands succès du Festival d'Avignon 2014.

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    Nous avons le plaisir de vous informer de la parution du dernier livre de Jean-Pierre Pelaez sur le théâtre actuel : c'est à la fois un pamphlet sur ses institutions, leur politisation et la censure qu'elles pratiquent, un essai et un plaidoyer pour un théâtre populaire et une renaissance du drame, étouffé par le culte de la mise en scène, et un témoignage sur le métier d'auteur dramatique aujourd'hui...
     
    Disponible directement sur commande aux Éditions de l'Harmattan - Paris (lien ci-dessous), ou en librairie (à Béziers, Librairie Clareton des Sources)
     
    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59341

    Broché - format : 13,5 x 21,5 cm

     

     

    ISBN : 978-2-343-14364-4 • 26 mars 2018 • 210 pages 
    EAN13 : 9782343143644

     

     

     Deux pages d'extrait. Cliquez ci-dessous

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