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Livres - Page 4

  • A lire : notre sélection

     

    Enfants de Troupe.jpg

    En retrouvant une photo de mes camarades de la classe de sixième et me remémorant cette époque lointaine mais encore si présente, une interrogation me vient à l'esprit : que sont-ils devenus ? Nous sommes en 1954 date de notre réussite au concours des Écoles Militaires Préparatoires et de rentrée à l'École des ANDELYS, qui quelques années plus tard doit nous faire embrasser une carrière militaire.


    Cependant, la retraite arrivant, de nombreux contacts épistolaires et des retrouvailles me confirment que tous n'ont pas réalisé cette carrière annoncée. La destinée, le choix personnel et non celui de nos familles en décidèrent autrement pour nombre d'entre nous. A cette époque les parents ont choisi pour leurs enfants. La gratuité des études stipule un engagement de cinq ans dans l'Armée de Terre, ou en fin d'études secondaires, le remboursement des années de scolarité si le contrat est rompu.


    J'ai donc hâte de savoir ce qu'il en est pour mes camarades, je décide donc de les questionner sur leur parcours de vie, et pourquoi pas d'en faire un livre. Mon appel à candidatures trouve un écho favorable auprès de la plupart de mes camarades de promotion, d'autres hésitent, plusieurs sont enthousiastes, certains ne répondent pas. Je fais appel avec succès aux anciens nous ayant précédé et aux jeunes nous ayant succédé, de l'après 1945 à mai 1968.


    Un comité de pilotage et de lecture est créé ; chacun devant répondre à la question : " En quoi ton enfance et adolescence d'Enfant de Troupe aux Andelys ont-elles inspiré sinon déterminé ton parcours de vie ? " C'est ainsi que tous ont eu à cœur, avec sincérité, simplicité mais aussi fierté de témoigner que l'École Militaire Préparatoire des Andelys nous a permis d'être ce que nous sommes devenus.


    Leur témoignage montre qu'à cette époque la notion d'ascenseur social n'était pas galvaudée. Tous sans exception, issus d'un milieu social modeste, évoquent leur parcours de vie d'Officier, de Sous-Officier, d'Ingénieur, de Chercheur, d'Enseignant, d'Écrivain, d'Artiste, de Banquier, d'Avocat, de Pilote, de Médecin, de Journaliste, en se référant à notre formation initiale, celle d'Enfant de Troupe de l'EMP des Andelys.

    Biographie de Robert Faivre

    De 1954 à 1962, Robert Faivre a été élève de l'EMP Des Andelys. Retraité de l’Éducation Nationale, il a été successivement professeur d'EPS et directeur de l'IUFM d'Aurillac. Robert Faivre est Lieutenant-Colonel de réserve.

    Pour commander cliquez ICI

  • Le vibrant réquisitoire de Régis Debray contre Emmanuel Macron

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     Une insoumission résolue à l’ordre libéral-libertaire et post-national

     

    Guyot-Jeannin Arnaud.jpegRégis Debray s’avère un brillant pourfendeur du candidat d’En marche ! Emmanuel Macron. À l’occasion de la publication de son livre ce 4 mai, Civilisation – Comment nous sommes devenus américains (Gallimard), il commente l’actualité de l’élection présidentielle dans la presse.

    D’abord, Régis Debray plante le décor dans Le Monde du jeudi 4 mai lorsqu’il rappelle les deux destinations qui ont le plus profité électoralement à Macron « le patriote » autoproclamé : « Mais où a-t-il obtenu son meilleur score, au premier tour, avec une majorité absolue ? Chez les Français de New York et de la City, patriotes un peu étranges, disons : évasifs. » Une ironie qui fait mouche !

    De la City à la Rotonde, il n’y a qu’un pas que Régis Debray franchit sans hésiter en affirmant qu’il faut empêcher que le monde se défasse, « c’est-à-dire conserver autant que faire se peut l’imparfait du subjonctif, la Sécurité sociale, les poulets de ferme, une vieille méfiance envers les banques d’affaires, plus une tendance invétérée à préférer la souveraineté du peuple à celle du people, des copains du Fouquet’s ou de la Rotonde ». Et d’avouer sincèrement : « Certes, quand on est un bobo, et j’en suis un, on aime mieux le chic rive gauche que le fric rive droite, mais il y a tant de passerelles entre Neuilly et Montparnasse. » Et sur ce que symbolise la fête de la Rotonde : « Et cette fête impudique, sans attendre, avec les vedettes très in du Tout-Paris branché… Allez les ploucs, vous n’avez pas le choix, alignez-vous, et vite ! »

    Mais revenons au résultat du premier tour… S’adressant cette fois-ci à Alain Finkielkraut dans L’Express, Régis Debray constate qu’un vote de classe a eu lieu et auquel correspond une attitude type de l’électorat : « […] Le clivage des classes aura rarement été aussi net. Le Pen : petites villes industrialisées et zones rurales, les paumés [NDLR : un dernier terme un peu condescendant]. Fillon, la bourgeoisie tradi, à Paris, le XVIe et le XVIIe, les satisfaits, vieux patrimoine. Mélenchon : 34 % en Seine-Saint-Denis et à Mantes-la-Jolie, les mécontents qui ont raison de l’être.

    Macron : le haut de gamme aisé, diplômé et heureux » (« L’autre débat de l’entre-deux-tours », propos recueillis par Alexis Lacroix et Anne Rosencher, du 3 au 9 mai).

    Debray fait appel alors à ses souvenirs : « Notre vaillant et futur président a, en effet, réussi une belle synthèse entre la tradition catholique sociale [NDLR : plutôt « démocrate-chrétienne »], Bayrou et Delors, et la ligne protestante, Rocard et Jospin. Cette martingale miraculeuse avait fait défaut à son lointain prédécesseur, Lecanuet, candidat à la présidentielle de 1965, démocrate-chrétien, agrégé de philo, jeune et photogénique, européen et atlantiste qui lui aussi voulait casser le système et remettre, textuellement, “la France en marche” » (Le Monde).

    Il reste à Régis Debray de décrire Macron comme un archétype hypermoderne, une tête de pont du néolibéralisme mutant : « Le néo-protestantisme sécularisé, c’est le substitut culturel du self-made-man […] Le post-moderne estime pouvoir tout choisir de son existence, y compris lui-même, sans fil à la patte. Pas de destin, pas d’appartenance à subir et le moins de passé possible. On préfère le conceptuel au charnel. D’où l’attrait pour une Europe hors-sol, la cité conceptuelle par excellence » (L’Express).

    À l’instar du candidat Mélenchon, pour lequel il a voté au premier tour – même s’il ne partage pas toutes ses vues -, Régis Debray ne tient pas à dire pour qui il votera au deuxième tour. En tout cas, il va lui être difficile de glisser un bulletin Macron dans l’urne. Ses arguments assument une insoumission résolue à l’ordre libéral-libertaire et post-national.

    Arnaud Guyot-Jeannin

    Journaliste et essayiste

  • N'oubliez pas ce rendez-vous - Une soirée de qualité en perspective

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    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

  • La leçon politique de Patrick Buisson

     

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    "La démocratie, rien d'autre qu'un pis-aller,une forme

    de résignation, un expédient pour basse époque ?"

     

    La Cause du Peuple.jpg« Il y a quelque chose de particulièrement sinistre dans l'atmosphère qui nimbe les heures crépusculaires d'une fin de règne en régime démocratique. Au sentiment d'inachevé, que souligne l'impuissance à s'inscrire dans le temps long de l'histoire, se mêle la sourde aversion que suscite chez tout esprit épris d'unité la perspective d'être de nouveau confronté au fanatisme mou d'une campagne électorale, au mimodrame d'une guerre civile. Telle est ma fracture intime : avoir développé une expertise au sujet d'un processus dont la résultante collective ne me paraît pas toujours ordonnée au bien commun. Car si l'élection présidentielle est bien ce moment où l'on confronte les projets, c'est aussi le moment où s'accomplit un rituel de séparation qui dresse les Français d'abord en plusieurs factions rivales, puis en deux camps apparemment irréconciliables. Là est la malédiction du nombre abstrait, anonyme, informe, que Victor Hugo résuma en une formule fulgurante : « Je suis le Médiocre immense. [...] Je suis Tous, l'ennemi [...] de Tout. » Là est aussi la critique la plus aiguë de la démocratie : la multitude opposée à l'unité, la fragmentation à l'indivisibilité, le dénombrement contre le rassemblement. Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? La célèbre sentence de Churchill qui fait de « la démocratie le pire régime à l'exclusion de tous les autres » ne semble-t-elle pas nous dire que, finalement, la démocratie n'est rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, presque un expédient pour basse époque ? Dans le feu de l'action, le gérant démocratique ne se pose que rarement ce genre de question. Sauf à l'heure des comptes. Alors, il vacille, titube, se perd dans une interminable introspection traversée par un fort sentiment d'injustice dès lors qu'il en vient à envisager la défaite. »

    Patrick Buisson

    La Cause du peuple - Perrin - 2016 [Pages 283-84]

  • La politesse serait-elle de retour ?

     

    Nous avons estimé utile de consacrer une page spéciale de notre blog à une vertu bien française, venue du fond de notre civilisation et de nos traditions, la politesse.

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public, dont nous avons déja analysé un de ses ouvrages (ICI) vient de publier un Dictionnaire nostalgique de la politesse. Une leçon de savoir vivre qu'il ne serait pas inutile de mettre dans les mains de tous les thuriféraires du vivre ensemble.

    Vous trouverez ci-dessous :

    - Un entretien de l'auteur avec Stéphane Kovac dans Le Figaro du 8 décembre.

    - Un autre entretien avec Alexis Feertchak dans Le Figaro.

    - Une excellente recension de ce nouvel ouvrage de Frédéric Rouvillois par Alexis Feertchak dans le Figaro Magazine.

    - Une note de Jean-Claude Mignard, ancien haut fonctionnaire qui estime, à juste titre que le grand retour de la politesse participe du grand retour de la France.

     

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    Pourquoi est-ce important  de maîtriser les bonnes manières aujourd'hui ?

    À vrai Rouvillois F.jpgdire, c'est important pour de très nombreuses raisons, certaines purement pragmatiques, d'autres beaucoup moins. Parce que le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble, parce que la politesse s'avère particulièrement vitale lorsque les conditions d'existence sont plus difficiles et parce que la maîtrise des codes est un moyen d'intégration et, le cas échéant, au sein de l'entreprise par exemple, un argument supplémentaire permettant de départager deux candidats de même valeur. D'où le développement contemporain des manuels de savoir-vivre dans l'entreprise. À quoi s'ajoute le fait que la politesse est un moyen de réenchanter un peu un monde terne et prosaïque, de lui rendre des couleurs, de la poésie. La politesse n'est jamais loin de la nostalgie.

    À l'heure des nouvelles technologies, a-t-on encore le temps d'être poli ?

    Les nouvelles technologies ne font, sur ce point, que confirmer une tendance déjà ancienne, puisqu'elle remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale. Dans un monde où tout va vite, dans cette civilisation de l'homme pressé, on a de moins en moins de temps : or, par définition, la politesse implique de donner un peu de son temps aux autres, gratuitement. Autant dire qu'elle va à rebours de l'évolution contemporaine. Ce qui me paraît du reste une raison supplémentaire pour essayer de la respecter…

    François Fillon veut que l'on enseigne la politesse à l'école. N'est-ce pas plutôt aux parents  de le faire ?

    François Fillon a sans doute raison d'insister là-dessus, même si c'est d'abord à la famille d'inculquer aux enfants, dès leur plus jeune âge, les règles de la politesse, c'est-à-dire, du respect de l'autre. L'école, sur ce plan, ne peut être qu'un lieu de confirmation et de mise en œuvre des acquis. En somme, si l'on attend qu'elle apprenne la politesse aux plus jeunes, ont fait sans doute fausse route. Cela ne saurait être son rôle, et elle n'en a pas les moyens.

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    Le temps retrouvé de la politesse

     

    Dictionnaire nostalgique de la politesse : Pourquoi avoir ainsi intitulé votre ouvrage ? Y a-t-il des raisons d'être nostalgique en matière de politesse ?

    Il se trouve qRouvillois2.jpgue dans la politesse elle-même, il y a quelque chose qui relève nécessairement de la nostalgie parce que celle-ci nous renvoie à des us et des coutumes qui sont ceux de notre enfance, de notre jeunesse, certains qui se sont accentués, d'autres qui ont été effacés par le temps. Parler de politesse, c'est aussi parler de soi, de ses parents, de ses grands-parents, de toute une tradition qui se trouve derrière nous et d'où nous viennent nos codes de politesse. Il y a cette forme de douceur et de tendresse dans la politesse qui me semblait renvoyer à la nostalgie. C'est l'aspect le plus personnel que j'ai essayé d'instiller dans ce Dictionnaire nostalgique.

     

    Votre dictionnaire est aussi un livre d'histoire et de géographie. Vous évoquez la Chine impériale, l'Allemagne, les pays arabes. En montrant combien les règles de la politesse ont évolué et sont « la mesure du temps perdu », vous restez dans la nostalgie sans jamais basculer dans le désespoir du « c'était mieux avant » ...

    Le désespoir est le contraire de la nostalgie. Il y a inscrit dans la nostalgie l'idée d'un retour ou de retrouvailles, ce que ne permet pas le désespoir. Être désespéré de l'homme, c'est ne pas voir qu'il a toujours reproduit les mêmes merveilles et les mêmes crimes, les mêmes sottises et les mêmes choses admirables. L'homme poli de l'époque d'Aristote, de Cicéron ou de Saint-Augustin ressemble au fond à l'homme poli de l'époque de Louis XV ou à l'homme poli de l'époque de François Hollande. La géographie et l'histoire nous enseignent le caractère à la fois éternel et universel de la politesse, la permanence de sa nécessité, même si ses formes évoluent. Alors, elle peut être plus ou moins sophistiquée, chatoyante, complexe, byzantine, sincère, mais elle est toujours là. Comme le langage, elle est un des éléments fondamentaux des rapports sociaux, un élément sans lequel ceux-ci seraient assez rapidement condamnés à dérailler.

     

    Et aujourd'hui, comment notre époque regarde-t-elle la politesse ?

    La politesse connaît des hauts et des bas, mais il faut constater que l'on est plutôt dans un haut relativement à la période des années 1960 ou 1970 quand celle-ci était considérée comme ringarde, archaïque, périmée, bourgeoise, bref, réservée aux lecteurs du Figaro (rires…). Les choses ont changé positivement à partir de la fin des années 1980 et du début des années 1990. On a assisté à une espèce de renversement, qui est lié à mon sens à l'émergence de l'univers de la crise. Il y a sans doute un rapport entre la crise économique et sociale, la montée du chômage, le sentiment que la vie devient plus difficile, le sentiment que l'on a quitté les Trente glorieuses et la prise de conscience de l'utilité de la politesse. Quand tout va bien, la politesse est juste la cerise sur le gâteau. Quand les choses deviennent plus difficiles, elle reprend toute sa force et son utilité s'impose. Les gestes quotidiens de la politesse deviennent le liant de ce fameux vivre ensemble.

     

    La politesse est-elle donc une affaire politique ?

    Il y a d'abord une proximité dans les mots de politesse et de politique qui paraît évidente en français et dans d'autres langues. Dans les deux cas, il y a une racine qui apparaît commune - même si en fait ce n'est pas vrai - qui est celle de polis, la cité en grec, qui signifie plus largement la société, le fait d'être ensemble, d'être en relation avec autrui. Il semblerait que l'étymologie réelle de politesse viendrait de « pulizia » qui veut dire la propreté en italien. Pour autant, je suis très amateur des fausses étymologies. En l'espèce, la proximité entre politesse, politique et polissage dit beaucoup de l'objectif de la politesse, qui est précisément de fluidifier les relations au sein de la société. En polissant les rapports sociaux, elle permet qu'il y ait le moins possible de rugosité à l'intérieur de la société. Sans elle, la polis risque de basculer dans un rapport de violence verbale voire physique.

     

    Que répondre à ceux qui vous diront que les règles bourgeoises de la politesse sont un éloge de l'hypocrisie, qu'elles sont une sorte de paravent de l'ordre établi ?

    Mais, déjà, un paravent, ce n'est pas rien ! Ce n'est pas intrinsèquement mauvais. Certes, la politesse est effectivement une forme d'hypocrisie, mais il s'agit - si je puis le dire ainsi - d'une forme d'hypocrisie vertueuse. Ce n'est pas nouveau et nous en avons toujours eu conscience. Molière nous a tout appris sur la nature humaine dans le Misanthrope. Il nous décrit bien les limites de la politesse, de la bienséance et du savoir-vivre quand ceux-ci tombent trop évidemment dans l'hypocrisie, mais il montre également que si nous voulons être comme Alceste dans la transparence totale, nous finirons seul, loin des autres, y compris dans notre vie amoureuse. Cette hypocrisie vertueuse permet tout simplement de mettre un peu d'huile dans les rouages sociaux. Il faut savoir ne pas tout dire, sinon c'est la guerre.

     

    Pour qu'une société tienne debout, faut-il que ses membres partagent une certaine ressemblance dans les codes de politesse qu'ils adoptent ? En particulier, dans le cadre d'un projet politique multiculturaliste, quand les codes de politesse des différentes communautés sont extrêmement différents et sources de possibles incompréhensions, la politesse n'est-elle pas une gageure supplémentaire ?

    Vous avez certainement raison. À partir du moment où la politesse est un moyen de vivre ensemble, il y a un risque d'incompréhension des différents systèmes de politesse qui pourraient cohabiter entre eux. Si l'on a des communautés distinctes les unes des autres, qu'il existe des codes de politesse dans une communauté qui sont tout à fait dissemblables de ceux d'une autre communauté qui vit à côté, cela signifie que nous aurions un vivre ensemble à l'intérieur des communautés, mais pas entre elles. Ceci peut poser problème pour des choses extrêmement basiques. Le fait de cracher dans la rue a longtemps été considéré comme tout à fait normal, y compris en Occident. Mais, dans nos pays, cette pratique ne l'est plus depuis belle lurette alors qu'elle reste tout à fait admise dans d'autres systèmes de politesse. Pour que la politesse se constitue comme un liant au sein de la société, il faut que celle-ci soit relativement homogène ou qu'il existe de forts rapports hiérarchiques. Au 18e siècle, il n'y avait pas un seul système de politesse. Il y avait une politesse de la ville et une politesse des champs. Mais en définitive, elles n'avaient pas tellement l'occasion de se rencontrer. Les risques de friction n'étaient pas considérables. À la campagne, on se moquait éventuellement du noble qui se comportait comme à la Cour. De même, à la ville, on se moquait du paysan qui arrivait avec ses gros sabots. Dans une société urbaine comme la nôtre, où les communautés cohabitent entre elles, le risque me semble beaucoup plus grand.

     

    Votre dictionnaire permet de se rendre compte que les règles de politesse sont extrêmement marquées par l'altérité des sexes et la différence des âges. Avec la rupture de mai 68, la théorie du genre, le jeunisme, ces nouvelles tendances de fond n'ont-elles pas tendance à fragiliser la politesse telle qu'on la connaissait jusque-là ?

    Je dirais qu'elles ont tendance à la rendre plus compliquée et plus incertaine. Les nouveaux surgeons du féminisme radical pour lesquels la différence des sexes est purement culturelle nous expliquent que la femme est un homme comme les autres et qu'il n'y a pas lieu de la traiter autrement. En même temps, d'autres femmes considèrent dans le métro qu'il n'est pas normal que les hommes ne cèdent pas leur place aux dames. Au fond, ce discours féministe est-il vraiment une tendance lourde en dehors de certaines élites autoproclamées et de microcosmes présents dans certains centres urbains? Je ne le crois pas. Pour la plupart d'entre nous, la différence des sexes qui fait que la femme est une femme, que l'homme est un homme, subsiste. Le plus souvent d'ailleurs, la femme est assez contente qu'on lui reconnaisse un certain nombre de privilèges galants, même si l'anthropologie inégalitaire qui se développe au 19e siècle et qui consacrait cette galanterie bourgeoise n'existe plus.

     

    Vous parlez aussi du culte de la performance, de la vitesse, de la rationalisation… Un tel monde permet-il d'être poli ?

    C'est le problème principal qui se pose à nous aujourd'hui. Quand je pense en particulier à ce qu'a pu écrire Françoise Mélonio sur Tocqueville et la manière dont la politesse pouvait se pratiquer aux États-Unis, je me dis que la question est moins celle du rapport entre la politesse et la démocratie que celui qui s'établit entre la politesse et la modernité technicienne. Ce monde tous azimuts fait que nous n'avons plus le temps de rien, sauf de gagner de l'argent ou de gagner en efficacité. Or, la politesse est par définition quelque chose de gratuit, ce qui est incompatible avec l'idée de performance, d'efficacité et de productivité.

     

    La politesse est-elle vraiment un don gratuit ? N'existe-t-il pas une forme de contre-don, même implicite ?

    Il y a effectivement un contre-don qui est le remerciement de celui envers qui l'on est poli. Il existe un autre contre-don, plus subtil, qui est simplement le plaisir que l'on éprouve soi-même à tenir la porte à quelqu'un. Mais dans un système où le seul but est d'aller au plus simple, au plus utile et au plus rentable, cette idée de gratuité compensée seulement par le remerciement ou le plaisir d'être poli devient illusoire. La première caractéristique de la politesse est en effet que l'on accepte de donner du temps à autrui. Dans la civilisation pressée de Paul Morand, le temps est la chose au monde la moins bien partagée. Il y a là une vraie raison d'éprouver de la nostalgie pour la politesse qui prenait le temps de s'exprimer. Les 18e et 19e sont des siècles où les gens avaient le temps de déposer des cartes de visite, d'écrire de longues lettres terminées par des formules de politesse plus alambiquées mais aussi plus belles les unes que les autres. Cette époque-là n'est plus. Le fait d'avoir commencé mon dictionnaire nostalgique par le mot abréviation est au fond assez significatif de ce mouvement. En même temps, je remarque que revient en force l'idée que la lenteur est quelque chose d'important et qu'il y a des « limites » aux choses - pour reprendre le titre d'une jeune revue que j'aime beaucoup. Ce sont des valeurs qui sont intrinsèquement bonnes et qu'on peut essayer de retrouver. Ce sont des éléments qui font que, encore une fois, politesse pas morte !

     

    Le narcissisme est-il l'autre ennemi d'une politesse qui repose d'abord sur la modestie ?

    Est poli celui qui ne se met pas systématiquement en avant, celui qui ne veut pas faire son malin, celui qui est fréquemment dans l'understatement. Se prendre pour l'illustre Gaudissart de Balzac, c'est un peu le contraire de la politesse. Je remarque que, de nos jours, la vie n'est plus qu'un immense entretien d'embauche ! Voilà pourquoi, dans notre monde prosaïque et nombriliste, obsédé par l'utilité et par la vitesse, la politesse est plus que jamais nécessaire. Elle demeure l'une de ces petites vertus qui permettent de tenir debout.

     

    Si vous aviez un geste de politesse auquel vous teniez particulièrement, lequel serait-ce ?

    Le baisemain m'amuse beaucoup parce qu'il a volontairement un côté un peu archaïque, une illusion rétrospective qui fait que l'on croit que c'est très ancien alors qu'en réalité, la généralisation de sa pratique ne remonte qu'au début du XXe siècle seulement. Il y a une sorte d'incongruité poétique de ce geste de déférence qui m'amuse beaucoup et que l'on perçoit aussi dans la manière dont il est ressenti par la personne qui le reçoit. En matière de baisemain comme souvent quand la politesse est en jeu, l'unique certitude est que le tact doit l'emporter sur la règle et l'esprit sur la lettre.

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    Par Alexis Feertchak

    Une excellente recension [Figaro magazine 18.11] de ce nouvel ouvrage de Frédéric Rouvillois qui, pierre à pierre, construit une œuvre.  Une œuvre diverse et originale, toujours en lien avec le fond de notre civilisation et nos racines nationales. Une œuvre qui compte désormais dans notre famille de pensée, l'actualise et la fortifie.

     

    Parcourir les entrées du Dictionnaire nostalgique de la politesse dans le métro donne encore davantage de force au titre de ce beau livre surtout quand, bon­dés, les wagons verts deviennent le lieu de querelles peu urbaines pour trou­ver une place assise. On ne pourra alors qu'acquiescer quand Frédéric Rouvillois re­marque qu'il n'y a « rien de plus affligeant que le regard de désarroi d'un vieux monsieur à qui personne n'offre sa place dans le métro et qui hésite entre l'épuisement de la sta­tion debout et l'humiliation d'une demande qui sera peut-être refusée ».

    Le premier mérite de cet ouvrage est de rappeler que la politesse est affaire de politique, non qu'elle vous place d'un côté ou de l'autre de l'échiquier, mais, plus profondément, qu'elle constitue « le fameux "vivre-ensem­ble", ce "tissu social" si indispensable et si facile à déchirer ». Sans la civilité, les liens sociaux se délitent au point de se réduire à une lutte des uns contre les autres jusque pour les choses les plus insignifiantes. Même s'ils ne font pas l'objet de lois votées à l'Assemblée nationale ou de décrets en Conseil d'Etat, les usages de la poli­tesse assurent des fonctions sociales précises : intégration à l'intérieur d'une communauté ; distinction entre les groupes qui la composent ; hiérar­chisation entre ses membres et réso­lution des conflits qui y naissent.

    Son deuxième mérite est de ne pas être un dictionnaire désespéré. Si l'auteur est conscient que la politesse est la mesure du temps perdu, que Mai 68 a été une grande rupture et que la civilité ordinaire fait face à des défis considérables, il connaît trop bien les règles de la bienséance pour tomber dans le piège du « c'était mieux avant » en sachant précisément que « si certains ont toujours soupiré après le bon vieux temps, d'autres se sont toujours gaussés de ces regrets inutiles ». Car la politesse, loin d'être inscrite dans le marbre, n'a cessé de voir ses règles évoluer. Frédéric Rouvillois dresse ainsi, en plus de 400 pages, un véritable dictionnaire historique d'une vertu dont les formes ne sont ni éternelles ni uniformes.

    Son troisième mérite est d'être aussi un dictionnaire amou­reux. Aidé par les illustrations d'Emmanuel Pierre, le profes­seur de droit de son état présente dans une langue élégante les règles de la bienséance comme un objet de plaisir quoti­dien, loin des sanctions qui les accompagnent souvent dans l'univers enfantin. De là à jouer avec la politesse, il n'y a qu'un pas car, en la matière, « le tact doit l'emporter sur la règle et l'esprit sur la lettre ».

    Alexis Feertchak

     

    Dictionnaire nostalgique de la politesse, de Frédéric Rouvillois, illustré par Emmanuel Pierre, Flammarion, 420 p., 25 C. 

     

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    Renaissance de la politesse,

    renaissance de la France

     

    Le Figaro nous apprend que la politesse est redevenue une vertu refuge pour les Français. Une vraie bonne nouvelle, en ces temps où elles sont plutôt rares !

    L’autre jour, je sors mon véhicule de mon garage. Un motard, trouvant mes manœuvres trop longues à son goût, commence à m’invectiver. J’ouvre ma portière et lui dis simplement : « Y a-t-il quelque chose pour votre service, Monsieur ? » Il démarra en trombe sans demander son reste.

    Je me souviens d’un conducteur sortant de son véhicule et allant trouver un suiveur peu aimable en lui disant : « Monsieur veut-il que je lui enseigne la courtoisie française ? » Là encore, le mal embouché prit la fuite.

    La politesse est une force. On se souvient de la muflerie du petit Hollande devant un Vladimir Poutine impassible.

    J’aborde toujours un inconnu par « Bonjour, Monsieur », une inconnue par « Bonjour, Madame » « Mademoiselle » (jusqu’à soixante ans environ pour « Mademoiselle »). En retour, je n’ai la plupart du temps qu’un « Bonjour ».

    Bof !

    La politesse était naturelle jusque dans les années soixante-dix. Mais l’arrivée au pouvoir, dans tous les médias, des soixante-huitards lui a porté un coup fatal.

    Mon Beauf, croqué par Cabu, était obséquieux devant son chef et grossier en privé.

    Les futurs libéraux-libertaires avaient déguisé la politesse en hypocrisie. Elle était un paravent social à abattre afin de magnifier la libération des masses (encore) laborieuses. La mondialisation économique et le partage mondial du travail n’avaient pas encore sévi, avec le chômage chronique qui en résulte dans nos pays dits développés.

    Là aussi, les gauchos avaient réussi leur infernal travail d’autodestruction. Ils avaient, sous couvert de libération, fait de la politesse une fourberie généralisée et haïssable.

    Ils avaient réussi à faire oublier que la politesse est avant tout le respect de l’autre, eux qui, désormais, n’ont à la bouche que le « vivre ensemble ». Ce « vivre ensemble » qui est comme la confiture : moins on en a et plus on l’étale.

    La courtoisie est une vieille tradition française. La politesse fait son grand retour, elle est pleine d’avenir.

    Le grand retour de la politesse participe du grand retour de la France, de la nation française.

     

    Jean-Charles Mignard

    Ancien haut fonctionnaire

  • Deux textes essentiels du cardinal Wojtyla sur la famille

     

    173284753.jpgC’est une initiative particulièrement heureuse et bienvenue que viennent de prendre les éditions Téqui en publiant deux textes essentiels du Cardinal Wojtyla sur la famille en tant que communio personarum.

    Ces deux articles, écrits en 1974, constituent le fondement sur lequel l’auteur, devenu le Pape Jean Paul II, élaborera son magistère sur le mariage et la famille. C’est dire leur importance pour saisir la portée de ce magistère. On y trouve déjà les principes qui seront déployés dans les grands textes magistériels qui, de Redemptor hominis à Evangelium vitae et à Familiaris consortio, sans oublier les grandes catéchèses, feront de la famille l’un des axes majeurs du pontificat. Mais on y trouve surtout le soubassement conceptuel sur lequel se fonde ce magistère.

    Deux points suscitent une attention particulière. Le premier est « l’anthropologie théologique », qui renvoie au Commencement (p. 29) afin d’y retrouver la vérité du mariage et de la famille. C’est là un point capital. La vérité d’une chose se manifeste à son origine et non dans un « présent » qui hypertrophie les apparences au détriment de l’essence.

    Tout le positivisme sociologique contemporain se trouve ainsi radicalement contesté dans sa prétention à adapter la norme à la réalité, car cette réalité lui échappe ; il n’en saisit que des apparences perverties et non la vérité ontologique. L’anthropologie wojtylienne de la famille, métaphysique avant d’être théologique, porte en cela un coup décisif à une certaine « modernité » dont elle fait apparaître l’insigne faiblesse conceptuelle.

    Le second point capital est le réalisme profond dans lequel s’ancre la notion de communio personarum. Comme il le fera pour les droits de l’homme dans sa première encyclique, Wojtyla ramène le personnalisme, toujours menacé de verser dans le subjectivisme, à la réalité première que constitue l’aptitude ontologique de la personne à la communion. Il en résulte une conception profondément réaliste du lien conjugal qui actualise la communio personarum dans le mariage, expressément soulignée à plusieurs reprises (p. 43 et 47 notamment).

    Ces deux contributions majeures du Cardinal Wojtyla sont introduites par une préface de Mgr Livio Melina, éminent théologien moraliste, qui met très bien en perspective les fondements mais aussi les prolongements de la théologie wojtylienne du corps dans une fidélité à la pensée de saint pape polonais qui lui a valu récemment d’être mis à l’écart de la direction de l’Institut Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille de l’Université pontificale du Latran…

    L’ouvrage est complété, enfin, par le texte d’une conférence prononcée par l’un des plus remarquables interprètes du magistère de saint Jean Paul II, le Cardinal Carlo Caffarra, qui vient opportunément remettre de l’ordre et de la substance dans des questions qui, hélas, s’enlisent à nouveau dans une pseudo « pastorale » étriquée, aussi ridicule que désuète.

    Il est à espérer que la publication de ce texte magistral annonce l’édition en français des œuvres majeures de ce grand théologien, témoin admirable du renouveau de la pensée catholique sous les pontificats de saint Jean Paul II et de Benoit XVI.  

    Cardinal Karol Wojtyla, Famille et communion des personnes, préface de Mgr Livio Melina, annexe du Cardinal Carlo Caffarra, Téqui, 2016. 

    Jean-Baptiste DONNIER - Politique magazine

  • Un maurrassien à L'Elysée ?

    Patrick Buisson était à Béziers le 16 novembre dernier. L'importance, la qualité et la profondeur de l'analyse qu'il développe au fil d'un ouvrage dense et fondamental nous ont paru justifier un chapitre particulier de notre blog. Nous vous proposons :

    - Une analyse de son livre "La cause du peuple" par Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine

    - Un reportage passionnant de 56 minutes.

     

    La leçon politique de Patrick Buisson

    On a dit qu’il s’agissait d’un règlement de compte. Rien n’est plus faux. C’est le livre d’analyse politique le plus intelligent de l’année. Car Patrick Buisson prend les choses de haut et vise en profondeur.

    Cette minutieuse étude de « cas » – car il étudie à fond un « cas » – n’est pas écrite pour le politicien moyen qui , de toutes façons, n’y comprendrait rien et qui refuserait de voir ce que ce jet de lumière sur toute la série d’évènements du quinquennat Sarkozy montre à l’évidence : l’incapacité du régime à se réformer, l’impossibilité pour les hommes du régime, type Sarkozy ou n’importe quel autre, à se mettre au niveau du problème de la France d’aujourd’hui.

    L’existence même de la France comme nation historique est compromise ; or il y a dans le peuple français des réactions de vitalité ; mais l’homme politique ne les saisit que comme vecteurs pour parvenir au pouvoir. Au mieux, c’est juste un exercice de conquête : capter des voix.

    Il n’est plus aucune transcendance dans la politique. Elle n’est plus qu’un moyen de réalisation et de jouissance personnelles. L’absence de conviction de fond est la caractéristique de tout ce monde qui prétend gouverner et se partager les prébendes du pouvoir.

    Voudrait-on changer les choses, dans l’état actuel des institutions et de la vie politique, les puissances médiatiques, financières, syndicales, les groupes de pression, les réseaux plus ou moins occultes, et une part importante des pouvoirs publics sous influence se mettraient en travers.

    Conseiller en vérité un homme politique dans pareilles conditions devient un métier impossible. L’homme de pouvoir est devenu trop versatile, trop dépendant des modes du moment, trop sensible à toutes les pressions du politiquement correct pour envisager de vraies réformes de fond, pour même concevoir un redressement français. La vaste culture de Patrick Buisson lui permet de mettre en perspective ses cinq années d’expérience.

    Tout est vu avec justesse. Le commentaire s’élève jusqu’à la philosophie politique à laquelle sont malheureusement étrangers tous les protagonistes de ce mauvais drame. C’est une leçon. Au-delà de Bernanos et de Péguy, il y a du Maurras et du Bainville dans ce livre magistral. La France se meurt d’institutions malfaisantes. Nos hommes politiques sont à leur image.

    Hilaire de Crémiers - Politique magazine



    La cause du peuple, l’histoire interdite de la présidence de Sarkozy, de Patrick Buisson, Perrin, 460 pages.

     

     

    Buisson Patrick1.jpg

     

    Pour visualiser ce reportage, cliquez ICI (56 minutes passionnantes)

     

  • La France qui ne veut pas mourrir

    Chers amis,

    Les Français qui souffrent sont des millions.

    Ils ne sont pas une France de la périphérie, pour reprendre le titre d'un ouvrage brillant. Ils sont le coeur saignant de la France. Ils sont les victimes immolées dont le sacrifice doit être tu et même enseveli sous les mensonges.

    ILS SONT LA FRANCE.

    Ils vivent en direct sa déchéance et sa disparition.

    J'ai choisi de répondre POINT PAR POINT à toutes les accusations fallacieuses que suscitent nos actions à Béziers. Et pour cela, je publie un Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir.

    ACHETEZ ICI

    Au-delà de la simple riposte, j'y expose un plan de sauvetage de la France. Cette France qui souffre plus que jamais depuis plusieurs décennies de l'incurie et du cynisme coupables de ses gouvernants, qu'ils soient de droite ou de gauche. 

    Immigration galopante, montée de l'islamisme, déclin de l'école publique, défiguration urbaine, langue de bois des médias, trappes à pauvreté générées par la mondialisation toute-puissante, etc.

    Et si Béziers constituait une sorte de modèle à porter à l'échelle nationale ?

    Tout se joue maintenant, à l'ouverture de la campagne présidentielle.

    Je vous invite donc à lire cet Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir.

    CLIQUEZ ICI

    Sauver la France ne tient qu'à nous.

    Cordialement,

    Robert Ménard

     

    Livre Ménard.jpg

     

  • "Ecrits historiques de combat" : Un ouvrage fondamental qui procède à une remise en ordre des analyses erronées de l'actualité, passées au filtre des leçons de l'histoire

     

    FigaroVox publie un entretien de Vincent Tremollet de Villers avec Jean Sevillia qui publie un recueil de trois de ses ouvrages, Le terrorisme intellectuel, Historiquement correct et Moralement correct, accompagné d'une nouvelle préface. Une leçon d'histoire, d'analyse politique et d'espoir réfléchi.

    Ces textes devraient être mis entre toutes les main, de nos jeunes en particulier qui ne connaissent plus rien de leur histoire, si ce n'est des épisodes volontairement déformés et faussés. Si, pour l'instant, l'école ne remplit plus sa mission, il nous appartient de la remplacer dans ce domaine essentiel.

    Une bonne idée de cadeau.

     

    Tremolet de Villers Vincent.jpgVous publiez en un recueil trois essais historiques et politiques: «Historiquement correct», « Moralement correct » et « Le Terrorisme intellectuel ». Commençons par ce dernier, dont la première parution date de l'an 2000. Seize ans plus tard, le terrorisme intellectuel a- t-il disparu, et sinon quelles sont ses nouvelles formes ?

    Il suffirait d'évoquer quelques manifestations toutes récentes du terrorisme intellectuel, ce que je fais dans la préface de ce volume qui réunit des textes plusieurs fois déjà réédités et actualisés, pour constater que, non seulement le phénomène n'a pas disparu, mais qu'il sévit plus que jamais. Faut-il rappeler les attaques subies au cours des dernières années, pour ne retenir que quelques figures en vue, par les philosophes Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, par le journaliste Eric Zemmour, par le comédien Lorànt Deutsch ou par le romancier Michel Houellebecq ? Faut-il rappeler les conditions dans lesquelles s'est déroulé le débat - ou plus exactement l'absence de débat - sur le Mariage pour tous, où il était posé par principe qu'en être partisan était le signe d'un esprit ouvert et moderne et qu'en être l'adversaire était le fait d'une mentalité intolérante et rétrograde ?

    Dans une société démocratique où le débat d'idées est censé être libre, tout se passe comme si certaines idées étaient interdites, certains sujets tabous, et certaines voix moins légitimes que d'autres puisqu'elles contreviennent à la pensée dominante, qui est la pensée des élites politiques, culturelles et médiatiques. Le mécanisme du terrorisme intellectuel n'a pas varié. Il consiste à jeter l'opprobre sur les opposants à cette pensée dominante en leur collant, explicitement ou implicitement, une étiquette qui a pour but de les réduire au silence en jetant le discrédit sur leur personne et leur propos. Ces étiquettes se traduisent par des mots - réactionnaire, raciste, fasciste, homophobe, etc. - qui n'ont plus un sens objectif : ils peuvent s'appliquer à n'importe quoi et n'importe qui afin de les disqualifier selon le principe de l'amalgame et de la reductio ad hitlerum. Ce qui change, en revanche, c'est l'objet du terrorisme intellectuel, puisque celui-ci est indexé sur l'idéologie dominante. Il y a cinquante ans, quand le marxisme triomphait chez les intellectuels, être anticommuniste valait de se faire traiter de « chien » par Jean-Paul Sartre. Aujourd'hui, alors que l'antiracisme et le multiculturalisme sont présentés comme des impératifs catégoriques, affirmer que l'origine et l'ampleur des flux migratoires pose un problème à la France et à l'Europe en général vaut d'être accusé de racisme.

    Dans votre ouvrage Historiquement correct, vous rétablissiez un certain nombre de vérités que l'histoire « grand public » ne diffusait pas. Considérez-vous que les légendes noires de l'Histoire de France se sont estompées ?

    J'aimerais le croire, mais ces légendes qui concernent d'ailleurs toute l'histoire occidentale et pas seulement l'histoire de France ont la vie d'autant plus dure qu'elles sont véhiculées et répercutées par de multiples canaux, depuis les manuels scolaires jusqu'aux jugements lapidaires qui émaillent les discussions de bistrot. Ce que j'ai appelé l'historiquement correct, le politiquement correct appliqué à l'histoire, vient de loin. Il a sa propre histoire que l'on peut reconstituer, puisqu'il mêle procès contre l'Europe catholique venant des Encyclopédistes, vision négative du monde d'avant 1789 et légende dorée de la Révolution française, legs de l'école républicaine des XIXe et XXe siècles, refus de l'histoire événementielle et lecture socio-économique du passé, héritage de l'école marxiste, et enfin histoire analysée au prisme des droits de l'homme, fruit de l'individualisme ambiant. Rétablir la vérité est un travail long, et patient. Il suppose d'opposer des faits aux légendes, et surtout pas des légendes inversées, ce qui serait le contraire de la démarche historienne. Avec le temps, en faisant progresser la recherche, on obtient des résultats. Les guerres de Vendée de 1793-1794, par exemple, sont beaucoup mieux connues qu'elles ne l'étaient il y a un demi-siècle, parce qu'il y a eu d'authentiques travaux d'historiens sur cet épisode dramatique, et bien rares sont ceux qui nient que la population civile vendéenne de l'époque a été victime d'une entreprise d'extermination. Autre exemple, on commence à reconnaître que la traite négrière était un système qui n'impliquait pas que les Européens, puisque certaines tribus africaines vendaient leurs frères de couleur, et qu'il a toujours existé une traite interafricaine, des hommes étant réduits en esclavage et mis en vente à l'est du continent par des trafiquants arabo-musulmans.

    Comment expliquer le décalage entre le sérieux des publications historiques et la légèreté avec laquelle le cinéma et les séries télés abordent cette même histoire ?

    En soi, ce décalage n'est pas nouveau. Les feuilletons écrits du XIXe siècle, quand ils campaient leur intrigue dans le passé, prenaient déjà des libertés avec l'histoire réelle. Même chose pour le théâtre ou le cinéma. Et même chose encore pour la télévision quand elle était un genre naissant. Les grandes séries télévisées historiques des années 1960 et 1970 n'obéissaient déjà pas aux canons universitaires, mais au moins y avait-il un souffle, une ambition. Du Chevalier de Maison-Rouge (1963) à Vidocq (1967) et des Cathares (1966) aux Rois maudits (1972), toute une génération y a gagné le goût de l'histoire, même si la véracité de ces films était discutable. On peut donc faire de la fiction télévisée avec une certaine exigence historique. Encore faut-il avoir le goût de l'exigence et le respect du passé, ce qui n'est guère dans l'air du temps de nos jours.

    La place de l'histoire se réduit dans les programmes scolaires et se diffuse de plus en plus à la radio (Franck Ferrand), la télévision (Stéphane Bern), en librairie, dans les festivals… Comment expliquer ce paradoxe ?

    Ce paradoxe n'en est pas un. Il y a même un lien de causalité direct entre l'amenuisement de la place accordée à l'histoire à l'école et le succès des bonnes émissions historiques, des biographies des grands personnages et des spectacles et reconstitutions historiques. En réalité, dans une époque bouleversée, les gens cherchent des repères, y compris dans le passé. Si l'école n'enseigne plus l'histoire de notre pays comme elle l'enseignait autrefois, ils vont chercher eux-mêmes ces repères. Ce mouvement ne fera que s'accélérer : plus on voudra nous couper de nos racines, plus elles seront prisées, par un mouvement naturel de réappropriation d'un héritage volé, occulté ou méprisé. La philosophe Simone Weil affirmait que le passé est un des plus vitaux des besoins de l'âme humaine. Que Madame Najat Vallaud-Belkacem lise Simone Weil…

    Dans votre préface vous revenez sur les notions discutées de « victoire culturelle » et de « bataille des idées ». Considérez-vous que les « réacs » ont gagné ?

    C'est un refrain que reprend, sur un ton dépité, la presse de gauche : la droite - ou les conservateurs, les réactionnaires, etc. - auraient gagné la bataille des idées. Or ce refrain est largement trompeur. Il est vrai, ce qui est nouveau par rapport au paysage des idées d'il y a quinze ans, que quelques figures telles qu'Alain Finkielkraut ou Eric Zemmour obtiennent de réels succès d'audience quand la télévision ou la radio leur tendent un micro, ce dont je me réjouis. Mais ces individualités demeurent des exceptions sur les ondes, et leurs propos suscitent un violent contre-feu, quand ce ne sont pas des menaces de poursuites judiciaires, parfois mises à exécution. Il est encore vrai que la pensée de gauche mouline dans le vide, mais elle continue néanmoins à mouliner… Il n'est que d'observer la façon dont sont analysés les facteurs qui conduisent des jeunes vivant en France au djihadisme pour constater que les commentateurs tournent toujours autour d'explications sociales - pauvreté, exclusion, déscolarisation, etc. - pour ne pas voir et nommer la réalité, qui est politique, culturelle et religieuse.

    Non seulement le concept de « néoréac », lancé en 2002 par le livre de Daniel Lindenberg, essayiste de gauche, procède d'un amalgame réducteur - non, Pascal Bruckner ne pense pas comme Natacha Polony qui ne pense pas comme Elisabeth Lévy et ainsi de suite - mais le fait que la haute cléricature de gauche ait disparu ou se taise n'empêche pas la basse cléricature d'être en place. Faites un sondage sur ce qu'on pense dans les salles de profs ou dans les rédactions des chaînes publiques de la loi travail ou de la question des migrants, et vous serez édifiés. Or dès lors que tous les Français passent par l'école ou regardent la télévision, ils en subissent l'influence, même si beaucoup savent aussi s'en libérer. Par conséquent, j'en suis bien navré mais, sur le terrain, la « victoire culturelle » n'est pas encore là. En dépit de tout, nous ne sommes pas sortis, culturellement parlant, du paradigme selon lequel il serait bien d'être de gauche et être de droite imposerait de s'excuser. C'est si vrai que la droite, qui ne brille pas par ses idées, fait tout pour faire oublier qu'elle n'est pas de gauche. Je ne suis pas de ceux qui croient que le clivage droite/gauche est caduc. Cette distinction structure notre vie politique depuis deux siècles, et elle n'est pas près de disparaître, même si ses frontières se sont déplacées, et même si les élites dirigeantes de droite comme de gauche communient dans un libéralisme libertaire qui les rapproche et souvent les confond.

    La bataille se déroule-t-elle à l'université, dans les librairies ou dans les émissions de divertissement ?

    Elle se déroule partout, puisque le politiquement correct se niche aussi bien dans les amphithéâtres des universités que dans les librairies et les studios de télévision ou de radio où les clowns d'aujourd'hui jouent les penseurs. A chacun son créneau ou son talent parmi les rebelles au politiquement correct. Personnellement, je ne me sentirais pas à l'aise dans une émission de divertissement, mais je me félicite que des amis s'y risquent. Dans les librairies, le succès des ouvrages qui expriment des idées à contre-courant prouve que les lignes bougent dans la société, à défaut d'un changement dans la sphère politique, culturelle et médiatique. Quant à l'université, elle n'est pas monolithique. Si vous saviez les témoignages que je reçois d'historiens universitaires me remerciant pour ce que j'écris…

    Le « moralement correct » est-il le même que celui que vous décriviez dans votre essai ?

    Oui. Nous sommes toujours sur le coup, et nous le resterons très longtemps, de la profonde révolution intellectuelle et morale des années 1960-1970 qui a érigé en paradigme l'individu et ses droits conçus comme un absolu. Très schématiquement, on considérait naguère que l'individu devait d'abord quelque chose à la société. On considère aujourd'hui, à l'inverse, que la société doit d'abord quelque chose à l'individu. Au sein de la famille, de l'école, de l'université, de l'entreprise, dans les loisirs ou la politique, dans le rapport à la culture ou à la religion, cela a tout changé. C'est l'individu qui fixe ses propres normes du bien et du mal et qui définit ce qu'il veut ou non accepter comme contrainte collective. En d'autres termes, il n'y a plus de normes objectives et indiscutables. Mais cette révolution est paradoxalement contraignante, puisque l'absence de normes est devenue une norme, et donc une obligation. C'est cela, le moralement correct.

    Vous reprenez à votre compte la citation d'Albert Camus lors de son discours de Stockholm: « Empêcher que le monde se défasse ». Le « vieux monde » ne s'est-il pas défait en grande partie ? N'est-ce pas le moment de reconstruire autre chose ?

    Si, mais on ne reconstruira pas sur du vide. Les plus grands créateurs ne sont jamais partis de zéro. Ils étaient d'abord des héritiers, même s'ils bousculaient l'héritage. Demain, il faudra reconstruire en s'appuyant sur les principes qui ont toujours fondé les civilisations. On ne peut faire l'économie de la réception et de la transmission, du lien entre les générations, du partage d'un héritage. En dépit de l'effondrement visible de notre société, ce qui tient encore debout repose sur des individus et des familles qui, elles-mêmes, tiennent bon sous la mitraille de l'époque. Ces forces-là sont plus nombreuses qu'on ne le croit. Elles sont la garantie de notre future renaissance.

    Journaliste, écrivain et historien, Jean Sévillia est rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine. Il vient de publier Ecrits historiques de combat, un recueil de trois essais (Historiquement correct ; Moralement correct ; Le terrorisme intellectuel) qui vient de paraître aux éditions Perrin.  

    Vincent Tremolet de Villers   

    Jean Sévillia : « Écrits historiques de combat » 

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  • On ne pourra pas dire que nous n'étions pas prévenus !

     

    Il y a eu « la marche des Beurs », SOS Racisme, « Touche pas à mon pote ». Il y a eu l’arsenal des lois destinées à réprimer « la xénophobie » des Français et réduire au silence quiconque s’aviserait de mettre en garde contre une politique migratoire devenue folle.

    Il y a eu l’affaire du voile à l’école, et celle des menus hallal, et les prières de rue, et le port du niqab, et tant et tant d’autres signes avant-coureurs d’un désastre qu’il ne fallait pas être grand prophète pour prévoir.

    Et, aujourd’hui, il y a la « France djihadiste » : ces milliers de musulmans, ou de convertis à l’Islam, emplis d’une haine farouche envers notre pays, nos racines chrétiennes, nos mœurs dégénérées et qui n’ont plus qu’une envie : livrer une guerre impitoyable aux « mécréants » que nous sommes à leurs yeux. En partant combattre aux côtés de DAESH. Ou en restant ici pour semer la terreur et la mort chez nous.

    Pourquoi a-t-on laissé s’enclencher ce processus ? Pourquoi, alors que la gravité du mal est patente, médias et hommes politiques continuent-ils à nier l’évidence, s’accrochant au mythe d’un « vivre ensemble » qui n’a jamais fonctionné, le communautarisme des nouveaux arrivants l’emportant sur leur désir d’intégration, et s’obstinant à voir dans ceux qui nous ont déclaré une guerre sans merci les « déséquilibrés » qu’ils ne sont pas ?

    Loin des discours convenus, Alexandre Mendel est parti à la découverte de ces quartiers, ou ces villes, de France et de Belgique, où l’Islam a déjà imposé ses mœurs.

    Il est allé à la rencontre des imams salafistes, toujours plus influents, – alors que le discours des mosquées « républicaines » abandonnées par les fidèles, est devenu inaudible-, qui ne condamnent jamais les terroristes, au nom de la solidarité de l’Oumma. Il a parlé à ces jeunes partis faire le djihad et qui rêvent, ouvertement, de revenir se faire sauter sur notre territoire, ou d’y trancher gorges et têtes pour la plus grande gloire d’Allah.

    À des édiles locaux dépassés, lâches, ou déjà acquis à la collaboration à venir ; aux idiots utiles qui continueront, tandis qu’ils se feront égorger, à dénoncer « l’extrême droite » comme responsable de leur mort ; aux policiers, aux hommes des services de renseignement qui annoncent l’apocalypse mais sont privés de moyens pour l’empêcher.

    Certes, nous le savions déjà mais voir dessiner ainsi sans aucune complaisance le tableau d’ensemble de la situation donne froid dans le dos. Et plus encore les pronostics d’un avenir noir, très noir, et sanglant.

    Alexandre Mendel a publié son livre avant l’assassinat du couple de policiers en région parisienne, avant la tuerie de Nice, avant le martyre de l’abbé Hamel … On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus.

    Anne Bernet, historienne

    Politique magazine

    Alexandre Mendel, La France djihadiste, Ring, 400 p, 18 €.

  • Politique Magazine : Entretien avec Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef de "Boulevard Voltaire"

     

    La rédaction de Politique Magazine s'est entretenue avec Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire. Instructif : "il n'y a rien à sauver du féminisme".

     

     

    Journaliste, rédactrice en chef à Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel exécute l’idéologie féministe dans un petit livre aux formules ciselées, Adieu Simone.

    Le titre de votre livre est une référence à La Cérémonie des Adieux de Simone de Beauvoir…

    L’œuvre de Simone de Beauvoir puise largement dans la frustration d’être née à une époque qui réservait peu de places aux femmes intellectuelles. D’une certaine façon, le beauvoirisme est un bovarysme ! Comprenez bien que dans la France patriarcale de l’après-guerre, il a bien fallu que le féminisme se nourrisse, pour prospérer, d’un certain terreau d’injustice et de colère… Le problème, c’est qu’après avoir exigé la libération des femmes, il a prétendu libérer la femme d’elle-même et, ce faisant, l’a purement et simplement niée. Il est devenu une idéologie, une sorte d’utopie qui pouvait avoir un impact dans des sociétés riches et prospères mais qui apparaît pour ce qu’elle est dans un monde fragilisé comme le nôtre : une tyrannie plus ou moins feutrée qui prétend occulter le réel en dictant aux femmes – et aux hommes – leur conduite. Adieu Simone : il n’y a rien à sauver du féminisme !

    Où voyez-vous des brèches dans l’idéologie féministe ?

    Les féministes ne peuvent pas éternellement nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Elles font un bruit épouvantable pour imposer que l’on dise « madame « la » ministre » plutôt que « madame « le » ministre », mais on ne les entend plus quand il s’agit de dénoncer de vrais scandales. Qu’elles s’en prennent au laxisme judiciaire qui fait de notre pays une jungle où s’exerce la loi du plus fort. Car, bien évidemment, cette loi s’exerce au détriment des femmes, plus faibles physiquement – et oui ! – que les hommes. C’est d’ailleurs aussi pourquoi elles sont victimes de harcèlement. Encore un brillant « acquis » du féminisme qui, en œuvrant pour la libération sexuelle, a contribué à faire tomber les conventions qui régissaient somme toute assez bien les rapports entre les hommes et les femmes. Et je ne parle même pas du silence radio des féministes sur les risques sanitaires de la contraception et sur la souffrance morale d’une IVG. Quant au traitement dégradant subi par certaines musulmanes, jamais une voix ne s’élève pour le dénoncer. Mais la réalité est cruelle. On l’a vu au moment des événements de Cologne où le Titanic féministe s’est écrasé sur l’iceberg islamique…

    Mais, tout de même, ne faut-il pas se réjouir que la femme soit aujourd’hui l’égale de l’homme ?

    Cela dépend de quoi on parle. Promouvoir des femmes, non pour leurs compétences, mais parce qu’elles sont des femmes, j’appelle cela un système condescendant et odieusement sexiste. Il résume d’ailleurs l’erreur fondamentale du féminisme qui voudrait faire croire aux femmes qu’il leur faut choisir entre leur cerveau et leur désir de maternité. à mon avis, il devrait être tout à fait possible de mener de front une carrière professionnelle et une vie de famille épanouie. On attend le candidat qui proposera une politique familiale intelligente, valorisant les différents aspects de la féminité et de la masculinité.

    Adieu Simone, de Gabrielle Cluzel, Le Centurion, 127 p., 11,90 euros.

    Politique Magazine

  • Le nouvel ouvrage de Bernard Lugan

     

    Histoire de l'Afrique du Nord.jpg

    L’Afrique du Nord est formée de cinq pays (Égypte, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc) que ce livre présente dans leur longue durée historique.
    À l’est, centrée sur l’étroit cordon du Nil, l’Égypte développa, dès le 5e millénaire av. J.-C., une civilisation aussi brillante qu’originale. À l’ouest, en Berbérie, apparurent au VIe siècle av. J-C., trois royaumes berbères dont les limites correspondaient aux actuels États du Maghreb. Rome imprégna ensuite toute la région de sa marque. L’empire byzantin qui lui succéda s’établit de l’Égypte jusqu’à l’est de l’actuelle Tunisie, renonçant à la plus grande partie du Maghreb où la « reconquête » berbère eut raison du vernis romano-chrétien.
    Aux VIIe-VIIIe siècles, l’islamisation provoqua une rupture entre les deux rives de la Méditerranée ainsi qu’une profonde mutation des sociétés nord-africaines.
    Au XVIe siècle, l’expansion turco-ottomane subjugua toute l’Afrique du Nord avant de buter sur le Maroc qui réussit à maintenir son indépendance en s’alliant à l’Espagne chrétienne.
    Durant la période coloniale, les Britanniques s’installèrent en Égypte, les Italiens disputèrent le vide libyen à la Turquie et, à l’exception de la partie nord du Maroc devenue protectorat espagnol, le Maghreb fut tout entier rattaché au domaine français. L’Égypte recouvrit son indépendance en 1922, la Libye en 1951. Quant au Maghreb, il connut des péripéties sanglantes avec la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962). En dépit d’une « arabité » postulée et d’une islamité commune, les cinq pays composant l’Afrique du Nord eurent ensuite des destins divers illustrés par l’épisode dit des « printemps arabes ».

    Riche d’une centaine de cartes en couleur, ce livre est l’outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître les constantes qui fondent la géopolitique de cette arrière-cour de l’Europe qu’est l’Afrique du Nord.

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  • Frédéric Rouvillois jette un pavé dans la mare. A lire !

    Après avoir donné un important entretien au Figaro "Le mot ‘République' est à la fois vide et sacré", Frédéric Rouvillois rouvre le débat sur la République sur le site Atlantico. Et il répond à quelques unes des objections qu'Eric Zemmour lui a opposées dans le même Figaro. Ainsi, le débat sur la République, sur ses valeurs, sur la pertinence de la forme républicaine de l’État, sur la dialectique république ou monarchie, se prolonge et s'approfondit ... A vrai dire, cette sorte de contestation de la République, semble être devenue latente, voire banale, dans le débat politique français. Est-ce une tendance lourde ?

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    Rouvillois.jpgFrédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain.

    Professeur agrégé de droit public à Paris V depuis 2002, où il enseigne le droit constitutionnel et le contentieux constitutionnel, il centre ses travaux sur le droit de l’État et sur l’histoire des idées et des représentations. Il est depuis 2004, conseiller de la Fondation pour l’innovation politique. Il a publié en 2006 Histoire de la politesse de 1789 à nos jours et Histoire du snobisme en 2008.

     

    Depuis les débats qui ont suivi les attentats de Charlie Hebdo, la surutilisation des termes "républicains" et "République" semble avoir désactivé leurs contenus. Mais leur définition n'a-t-elle jamais été fixe depuis la révolution française ?

    Des républicains antimondialistes aux républicains européistes, des républicains souverainistes aux républicains libéraux, du FN au Front de Gauche, de Hollande à Sarkozy, tout le monde se revendique républicain, alors qu’en réalité personne ne le serait vraiment. La République a beau se retrouver sur toutes les langues des politiques et sous toutes les plumes, la belle est portée disparue. La litanie des "valeurs républicaines", religieusement psalmodiée, à chaque sermon politique depuis les attentats du 11 janvier, sonnerait complètement creux.

    Tel est le pavé que Frédéric Rouvillois jette dans la mare du consensus mou en démontrant, dans son nouvel essai, "Être (ou ne pas être) républicain", qu’il est impossible de déterminer ce qu’est la République, et que par conséquent celle-ci serait indéfinissable et insaisissable. 

    Le parti pris est audacieux, le constat déconcerte, l’analyse déroute et la conclusion met mal à l’aise. Sous le poids d’une argumentation historique bien étayée, Frédéric Rouvillois s’amuse à faire vaciller cette République que l’on croyait indéboulonnable, bien installée sur son sacro-saint triptyque Liberté-Egalité-Fraternité, auquel s’est ajoutée l’incontournable laïcité et fait voler en éclat nos préjugés de citoyens engagés.

     

    Isabelle Marchandier : Dans sa chronique du Figaro de la semaine dernière, Éric Zemmour vous accuse de vouloir "déconstruire une République qui n'existe plus" et ce faisant de "mettre une claque à votre grand-mère"…Que lui répondez-vous ?

    Frédéric Rouvillois : J'ai infiniment d'estime pour Éric Zemmour et pour les combats qu’il mène tambour battant, à la hussarde, ou plutôt, à la façon des soldats de l'an II, qui sont à la base de sa mythologie personnelle. Mais là je crois qu'il se trompe de cible. Le propos de mon petit essai n'est pas de déconstruire une République qui n'existe plus, mais de constater que "La République", en tant qu'essence, n'a jamais existé. Il y a eu, à toutes les époques, des Républiques aux innombrables visages, parfois démocratiques ou despotiques voire totalitaires, parfois libérales ou nationales, parfois universalistes ou particularistes. C'est pourquoi, dire de quelqu'un qu’il est républicains, ou qu’il ne l’est pas, n'a pas beaucoup de sens, comme le disait déjà Proudhon au XIXe siècle. Ce que je dénonce ici, ce n'est donc pas la République, d’hier ou d’aujourd’hui, c'est plutôt l'usage de ce mot, "républicain", et l'effet de sidération, d'hypnose, et d'occultation qui en résulte. Il suffit de prononcer ce mot sacré ou bien l'une de ses déclinaisons - comme les fameuses "valeurs républicaines" - pour que chacun se taise et s'incline. 

    Qu'à certaines époques, des Républiques aient effectivement défendu la nation et la souveraineté, comme le rappelle Éric Zemmour, ne fait aucun doute. Mais là où il y a abus, à mon sens, c’est de considérer ces thèmes, nation, souveraineté, etc, comme intrinsèquement liés à la République, ou à ce que Zemmour appelle les "anciens principes de la république", bref, à une République authentique, véritable, que l'on pourrait donc légitimement opposer, comme il le fait, à une République factice, contrefaite, usurpatrice, celle qui brûle tout ce que l'autre a adoré, et qui adore tout ce qu'elle a brûlé. Pour reprendre encore les termes d'Éric Zemmour, "les prétendus républicains d'aujourd'hui" ne sont, au fond, pas moins républicains que "les farouches républicains" d'hier, même si les uns bradent la nation que les autres ont voulu défendre jusqu'à la mort, la leur, et celle des autres. Simplement, ces derniers étaient des républicains patriotes, alors que les autres, convaincus que la patrie est désormais désuète et dépassée, ne le sont pas.

    Éric Zemmour reproche, à juste titre, aux républicains d’aujourd’hui de dire "la République pour ne pas dire la France (…) pour déraciner à nation et son peuple". Mais les républicains d'hier en furent-ils vraiment innocents lorsqu'ils proclamaient que la France commençait avec eux, et qu’ils s'acharnaient à éradiquer minutieusement la mémoire, et donc les racines de l'ancienne France, au nom d'un progrès nécessaire et d'une raison universelle ?

     

    Pour contrer la montée de la radicalisation islamiste et la désaffiliation nationale, en appeler à une République forte qui réaffirme l’autorité de ses principes ne servirait donc à rien ?

    Le suffrage universel, l’école, l’universalisme ou la laïcité, aucun de ces critères que l’on a l’habitude de citer pour définir la République ne sont spécifiquement républicains puisqu’ils existent dans des systèmes qui ne sont pas des Républiques tout en étant absents de nombreuses Républiques, passées ou présentes. Derrière le mot République, derrière cette unanimité de façade, il y a en fait un profond désaccord sur la chose. Si on prend l’exemple de ce que j’appelle "la légende républicaine", forgée sous la III République, on est frappé de voir comment cet ensemble d’idées et de thématiques s’avèrent incompatibles avec la réalité du fonctionnement de la Ve République. La primauté du parlement, l’absence d’incarnation du pouvoir, le principe de représentation sont à l’opposé de la démocratie directe et du référendum. Pour la gauche socialiste et radicale, la République gaullienne n’est pas une véritable République alors qu’a contrario pour le conservateur de droite gaulliste, la Vème République est un très bon système qui est parfaitement républicain. Le même mot sert à désigner des réalités antagonistes. La République de Vincent Auriol n’est pas celle du Général. Bref, la République des uns est donc l’anti-République des autres.

    Dans ces conditions, à quelle République faut-il en appeler ? Et à quels principes ? Si l’on ne sait même pas ce dont on parle, peut-on espérer contrer un mouvement qui menace jusqu’à l’existence même de notre civilisation ?

     

    Pourtant l’école républicaine a été clairement définie par l’école du mérite… Les intellectuels qui fustigent la réforme actuelle du collège, la suppression de l’épreuve d’histoire au concours de l’ENA ou encore l’idéologie pédagogiste qui prône l’autonomie du savoir au détriment de l’apprentissage, parleraient-ils dans le vide ?

    L’école dite républicaine, celle de la III république à laquelle font allusion Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet et d’autres, correspond trait pour trait à l’école qui est organisée à la même époque dans l’empire Allemand, qu’il n’est pas d’usage, à ma connaissance, de qualifier de républicaine. Ce que nos thuriféraires de l’apprentissage des fondamentaux appellent "l’école de la République", c’est une école mise en place en France à un certain moment, notamment par une certaine République et qui existe aujourd’hui dans des régimes qui ne sont pas forcément républicains. Récompenser les bons élèves, établir une sélection à l’entrée du lycée, n’a rien de spécifiquement républicain. Même si Jules Ferry a fait oublier Guizot, voire Charlemagne, la méritocratie n’est absolument pas l’attribut de la République. La promotion sociale existait sous la monarchie Française comme elle existe aujourd’hui sous la monarchie marocaine.

    Au fond, "L’école de la République", n’est qu’un grand mot employé pour mettre en valeur un discours, par ailleurs parfaitement légitime, mais qui n’a pas besoin de ce supposé supplément d’âme pour être compris par les Français.

     

    S’il y a une telle discordance entre la République en tant que représentation et la République en tant que réalité historique, est-ce à dire que le républicanisme est une idéologie ?

    Il y a un côté idolâtrie dans ce mot républicain qui est utilisé comme un grigri que l’on agite dans l’espoir d’exorciser nos peurs et nos angoisses et de faire disparaitre l’ensemble de nos maux : la crise du vivre-ensemble, la dépolitisation, la montée des extrémismes, etc, etc…Mais ce mot sert surtout à ne pas se poser certaines questions. Il suffit de prononcer le mot "républicain" pour que la messe soit dite. Son évocation induit une sorte de génuflexion mentale qui conduit au mutisme et à la censure du débat. 

    C’est un peu comme dans la Rome antique où lorsque l’empereur paraît, tout le monde se tait et se prosterne. Par ailleurs, si ce mot exorcise, il diabolise aussi en agissant comme un instrument pour exclure les concurrents menaçants, les ennemis politiques - comme le FN aujourd’hui ou les communistes avant-hier. Or, accuser le FN de ne pas être un parti républicain est un non-sens. Le FN peut se dire républicain au même titre que les autres partis. Ni moins, ni plus.

     

    Pourtant ce n’est pas parce que la république n’est pas, qu’elle n’existe pas ! La manifestation après les attentats contre Charlie Hebdo n’a-t-elle pas été une démonstration de ce que peut-être une République effective? Les 4 millions de gens réunis place de la République n’ont-il pas rendu vivant ce slogan "liberté-égalité-fraternité" pourtant si abstrait ?

    Même si cette marche a eu une signification importante, il faut rappeler que ce n’était qu’une infime minorité qui était présente dans la rue. Mais surtout, que cette marche "républicaine" du 11 janvier 2015 n’était pas en soi plus républicaine que la marche organisée à Madrid en mars 2004, au lendemain des attentats, n’était monarchiste ! Dans ces deux cas, ces marches contre le terrorisme n’étaient pas liées à la nature d’un régime politique mais à la volonté populaire de manifester une solidarité, une union, une appartenance. C’est plutôt vers l’adjectif "nationale" qu’il aurait fallu se tourner. Pendant la première Guerre Mondiale, lorsque tous les partis ont appelé à lutter ensemble contre l’ennemi, c’est l’union sacrée qui fut évoquée. Si, en janvier 2015, on avait osé parlé "d’union sacrée" ou "d’union nationale", on aurait sans doute été plus juste et plus fort que cette invocation à répétition du mot "républicain" qui ne signifie plus grand-chose et qui n’émeut plus grand monde.

    L’usage abusif et débridé du mot républicain serait donc révélateur d’une sorte de masochisme national qui empêcherait de prononcer le mot français, trop connoté… 

    Le mot "républicain" évite de dire France, Nation, élite, sélection, exigence, et même démocratie… C’est une sorte de vocabulaire de substitution qui permet de tout laisser entendre sans rien dire de précis. Il faudrait renoncer à avoir recours à ce mot fourre-tout pour pouvoir enfin désigner précisément les réalités et se poser les bonnes questions, à commencer par celle de la communauté, de l’appartenance à une même nation. Or, les gesticulations autour du mot républicain et de ses substantifs qu’on lui accole conduisent à éliminer cette question. Ce mot, "républicain",  joue désormais le rôle d’un rideau occultant qui conduit à faire l’impasse sur les vraies questions. Au nom de la République, on refuse de s’interroger sérieusement et posément sur l’identité nationale. La République se substitue à la question de l’identité, en rendant cette question absurde et presque obscène. A lui seul, le mot neutralise le débat, le rend sans objet. Pour un républicain, l’identité de la France, c’est la République, comme si la France n’existait que depuis 1792 et que tout ce qui n’était pas républicain, n’était pas français. Remplacer le mot "identité française" par le mot "républicain" permet d’occulter tout un pan de notre histoire, d’éliminer une grande partie de notre tradition, d’évacuer la problématique du Christianisme, et au fond de reconstruire à moindre frais un être politique qui ne s’appellerait France que par hasard.

     

    Vous faites confronter la République à sa réalité historique mais jamais vous ne la mettez à l’épreuve des problèmes actuels posés par le multiculturalisme et l’intégration des nouvelles générations issues de l’immigration, est-ce à dire que la République, de par sa nature floue et contradictoire et par son universalisme abstrait, est incapable d’y répondre ?

    Avant d’intégrer, il faut pouvoir incarner. On ne se rallie pas à une abstraction pure, sauf dans les livres de Kant ! Dans la réalité, il faut quelque chose de tangible, de visible, de connaissable et de reconnaissable. Même les religions se sont incarnées par un être divin vers lequel les yeux pouvaient se tourner et les cœurs s’ouvrir. Au mieux, la République est incarnée par Marianne. Sa création est d’ailleurs intéressante puisqu’elle montre bien que même les républicains n’ont pas pu se satisfaire d’une abstraction pure. Après avoir utilisé d’autres types de symboles, ils vont créer cette Marianne à l’iconographie changeante, cette déesse sans visage. Mais, je me répète, parler de la France, de son histoire, de son peuple, de son destin et de ses racines, serait sans doute beaucoup plus satisfaisant.

     

    Si comme dit Camus "mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde." Etre ou ne pas être républicain, telle ne serait pas la question ?

    Toutes choses égales par ailleurs, ce petit essai se propose de procéder au même exercice salutaire que le rasoir d’Ockham, c’est-à-dire de contribuer à éliminer toute une série de questions et de considérations non seulement inutiles et dépourvues d’intérêt mais surtout trompeuses. Au terme de ma réflexion, je peux affirmer que le mot "républicain" n’est pas un mot pertinent dans le langage politique contemporain et devrait être relégué au musée des antiquités.

    Propos recueillis par Isabelle Marchandier - Atlantico

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    Livre Cavalié-dos.jpgPénétrant dans notre Panthéon local avec la froideur de l'historien, mais aussi avec le cœur d'un amoureux de sa ville qu'il désire plus que tout voir "réussir", Robert Cavalié chapitre consciencieusement ces hommes d'armes, d’Église, de loi, ces disciples d'Esculape et des sciences, des techniques et des arts.

    Se référant à "l'idée que l'on se fait de son passé qui oriente et détermine sa conception de l'avenir" (Mustafa Kemal – Ataturk), il nous convie à fréquenter une compagnie de beaux esprits.

    Ceux qui ont construit notre histoire, notre droit, cet art de l'organisation sociale, inventé le progrès, la santé, le confort et les arts qui nous paraissent si faciles aujourd'hui, mais qui se sont bâtis sur leur labeur et parfois leur génie.

    En leur rendant hommage, c'est leur dire merci.

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    Éditions du Mont

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    238 pages -20 €

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