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le pays réel - Page 12

  • Livre. Notre sélection : "Saint-Pierre" de Christophe Dickes - Recension de Jean Sévillia

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    Les larmes de saint Pierre – Le Gréco

     

    Recension par Jean Sévillia

    Sévillia.jpgLe 25 décembre 1950, le pape Pie XII annonçait que l’on venait de retrouver le tombeau de saint Pierre. Les fouilles avaient commencé dans le sous-sol de la basilique Saint-Pierre, dès 1939, à l’emplacement de l’autel principal. Une deuxième campagne de fouilles, de 1953 à 1957, et des travaux archéologiques et scientifiques conduits au début des années 1960 permettaient ensuite d’aller plus loin. En 1964, Paul VI approuvait un programme de recherche sur la comparaison du crâne de Pierre conservé à Saint-Jean-de-Latran et des morceaux de crâne extraits des fondations de la basilique Saint-Pierre, pour aboutir, en 1968, à déclarer que les reliques de saint Pierre ont été « identifiées d’une manière que l’on peut considérer comme convaincante ».

    Docteur en histoire et spécialiste de la papauté, Christophe Dickès raconteimage_2021-12-27_220149.png cette séquence aux rebondissements dignes d’un roman dans un ouvrage tout à fait passionnant, où se conjuguent l’histoire, la théologie et l’art. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église », a dit le Christ (Mt 16, 18-19) à celui qui sera le premier des apôtres et le premier pape. Mais que savons-nous de lui ? Cité plus de 150 fois dans les Évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres de saint Paul aux Galates et aux Corinthiens, Pierre apparaît aussi dans les récits apocryphes, tandis que les recherches archéologiques ont établi quelques certitudes sur sa vie en Palestine puis à Rome. S’appuyant sur les conclusions les plus récentes des exégètes, des archéologues et des historiens de l’art, Dickès déroule une biographie qui permet de suivre saint Pierre en Galilée alors que, pêcheur sur le lac de Tibériade, la divinité de Jésus lui sera révélée sur le mont Thabor, puis à Jérusalem, avec le groupe des apôtres, jusqu’à la passion du Christ, et ensuite lors de ses missions en Terre sainte, et enfin à Rome où il mourra martyr, lors des persécutions de Néron, crucifié, selon la tradition, la tête en bas. Homme de foi, et aussi homme du doute, sujet à des moments de faiblesse, dont le plus symbolique reste son triple reniement de Jésus au soir du jeudi saint. « Pierre représente chacun de nous », explique l’auteur, dont le beau livre est à la fois l’œuvre d’un historien et d’un chrétien. 

  • Justice : les acquittements ne seraient-ils pas le véritable "scandale d'Outreau" ?

    Franck Lavier au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), en juillet 2011.

    On se souvient de l’affaire dite « d’Outreau », transformée en scandale juridico-médiatique par une presse déchaînée. L’acquittement général des prévenus n’avait, toutefois, pas convaincu tout le monde. Au cours d’une longue procédure, de très nombreux magistrats du siège et du Parquet ainsi que plusieurs experts avaient eu à connaître du dossier et l’on pouvait s’étonner qu’autant de spécialistes aient pu commettre la même erreur. Beaucoup, dont l'auteur de ce blog, avaient émis de sérieuses réserves. D’autant que des arrière-pensées n’étaient pas absentes, notamment la volonté appuyée de Nicolas Sarkozy de vouloir supprimer le juge d’instruction.

    On se souvient également de l’Avocat général annonçant ces acquittements à la presse avant même que la Cour se soit prononcée ! Gageons qu'il n'a pas manqué d'avoir de l'avancement. C'était un véritable scandale qui n'a ému personne pas plus la presse que la chancellerie.

    Vous avez dit "justice indépendante" ?

    Cette nouvelle affaire impliquant un ancien accusé acquitté jette, pour le moins, une ombre sur le tableau…

    ***

    Les faits auraient été commis entre septembre 2015 et mai 2016, alors que la jeune fille était âgée de 16 ans. L’accusé a toujours contesté toute agression.

    Franck Lavier, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, est renvoyé devant les assises du Pas-de-Calais pour des faits de « viols et agressions sexuelles » sur l’une de ses filles, qui avait alors entre 15 et 16 ans.

    « Je vous confirme la décision de renvoi devant la cour d’assises de Franck Lavier pour des faits de viols et d’agressions sexuelles », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, sans plus de précisions. C’est Le Parisien qui avait le premier annoncé ce renvoi.

    Selon une source proche du dossier, le parquet avait requis dans cette affaire, en juillet dernier, le renvoi de M. Lavier devant le tribunal correctionnel pour des faits commis entre septembre 2015 et mai 2016. C’est un signalement de l’Education nationale adressé au parquet, en 2016, qui est à l’origine des poursuites. Il faisait "état de révélations d’agressions sexuelles sur la jeune C., âgée de 16 ans", avait communiqué le parquet à l’époque. Franck Lavier a, de son côté, toujours contesté toute agression envers sa fille.

    Condamné en 2012 pour violences habituelles

    Aujourd’hui âgé de 43 ans, Franck Lavier faisait partie avec sa femme Sandrine des accusés d’Outreau. Il avait été acquitté par la cour d’appel de Paris en 2005, après avoir été condamné en 2004 à six ans de prison pour le viol de sa belle-fille et des agressions sexuelles sur quatre enfants, par la cour d’assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais).

    En 2011, deux des cinq enfants Lavier, un garçon et une fille de 10 et 11 ans – qui ont été placés durant l’incarcération de leurs parents dans l’affaire d’Outreau – ont dénoncé des maltraitances sans caractère sexuel, après avoir fugué et avoir été placés chez une assistante maternelle.

    Une vidéo datant de mars 2009 – prise lors d’une fête arrosée et mettant en scène des adultes plus ou moins dénudés simulant des actes sexuels en présence d’enfants – a été saisie au domicile des Lavier, lors d’une perquisition consécutive à la découverte de ces faits.
    Par la suite, de nouvelles perquisitions ont permis de découvrir d’autres photos et vidéos d’une demi-douzaine de soirées similaires, entre 2008 et 2009.

    Les époux Lavier ont été condamnés, en 2012, à dix et huit mois de prison avec sursis pour violences habituelles, mais relaxés du chef de corruption de mineurs.

    Source Le Monde

  • Des nouvelles du clan Ménard ? Le témoignage de première main de son ancien directeur de cabinet

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    Aujourd'hui la girouette repart vers la gauche ! Demain ?...ça dépend du vent bien sûr !

     

    À la suite du énième retournement de veste du clan affirmant, dans une émission de télévision, qu'il avait commis une faute quant à ses prises de position sur l'immigration, il est intéressant de prendre connaissance du témoignage de celui qui l'a bien connu pendant plusieurs années, le directeur de cabinet. Sur sa page Facebook, il précise certains traits que nous savons ne pas être limitatifs !

     

    Pauvre, pauvre Ménard Quand je pense avec quel empressement il s'était livré au scénario que je lui avais proposé à l'époque : débarquer chez des squatteurs syriens et les virer. Avec quelle application il avait appris par cœur le texte que je lui avais écrit. Comme il était content que le "coup" passe ensuite sur toutes les chaines.

    Je te connais Robert. Comme te connait la petite équipe de Zemmouriens qui t'entoure actuellement en mairie et qui n'en peut plus de toi. Tu n'en as rien à foutre des autres, des migrants comme des Français. Ne compte que ta gueule, ta femme et votre descendance de végans

    Je t'ai vu hurler sur des subordonnés, je t'ai vu pleurer seul dans ton bureau, je t'ai entendu me dire "André-Yves, je suis un con". Comme tous les autres, j'ai reçu tes célèbres textos angoissés de 3 heures du matin ("Vous dormez ? On peut s'appeler ?"). Tu es un pauvre type, un hystérique capable de gueuler sur son téléphone muet "Sale petite conne sale petite conne" parce que Marion Maréchal ne répondait pas à tes textos

    Et je ne parle pas de tes jugements sur Marine, passant de "Elle est humaine, elle m'a écouté, le courant passe" à "elle n'a rien compris, c'est une conne".

    Tu n'as aucune parole et aucune figure et dans ton entourage tout le monde le sait.

    *****

    On se doute, ce message a immédiatement provoqué nombre de réactions. En voici un faible échantillon :

    - Un témoignage sur cet individu . A diffuser..

    - Je l'ai découvert sous son vrai visage, lorsqu'aux assises de la droite, il a vivement critiqué le concept de remigration...

    - Je dis plus que bravo, la vérité enfin sur cet ectoplasme imbuvable.

    - Voilà qui est clair et bien envoyé.

    - Ce type est un sketch à lui tout seul.

    Le tout est à retrouver sur la page Facebook d'André-Yves Beck.

  • BHL et ses valeurs

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    « Oui, bien sûr, je suis avec le gouverneur Maxim Marchenko. Un homme courageux. Je l'ai rencontré dans les tranchées du Donbass, où il combattait les chiens de guerre de Poutine qui attaquaient l'Ukraine. Aujourd'hui, il défend Odessa. Donc l'Europe et les valeurs démocratiques. »

    BHL est à Odessa. Avec son ami Marchenko, qu’il a rencontré « dans les tranchées du Donbass », quand il massacrait les pro-russes.

    Maxim Marchenko a été nommé gouverneur de l’oblast d’Odessa par Zelensky le 2 mars dernier (il y a deux semaines).

    Si BHL l’a rencontré au Donbass, c’est parce que le colonel Marchenko était alors le commandant en chef du bataillon Aïdar, la première milice formée pour combattre les pro-russes, théoriquement subordonnée au ministère de la Défense, en réalité n’ayant de comptes à rendre à personne. Le bataillon Aïdar, qui est l’un des deux principaux régiments néo-nazis ukrainiens, est accusé par Amnesty International et par l’OSCE, dès 2014, quelques mois après le début des opérations, de nombreuses exactions (vols, rackets, assassinats de civils, détentions arbitraires), dont des décapitations de prisonniers pro-russes – une mère témoignera avoir reçu la tête de son fils dans une boîte.

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    En ce temps-là le magazine Elle fit sa une sur les valeureuses jeunes femmes ukrainiennes qui prennent les armes contre les méchants pro-russes (les chiens de Poutine, en langage démocratique selon les valeurs de l’Europe). Les photo de sont celles de Vita Zaveroukhas. On trouvera rapidement que cette héroïne ukrainienne fait l’apologie du nazisme sur les réseaux sociaux. Ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’elle fait partie du bataillon Aïdar. Extraits :

    « Qu’on fasse le génocide de la population russe ! Je fais la propagande du nazisme, de la terreur et du génocide. En même temps, je ne suis pas quelqu'un de mauvais. Tout se justifie par "La guerre au nom de la paix" Si je partais avant de terminer l'affaire, uniquement dans ce cas mes actions ne pourront pas être justifiées. On ne juge pas les vainqueurs. »

    Par la suite Vita Zaveroukhas a été arrêtée pour meurtres et vols.

    Elle n’était pas la seule, loin de là. La plus connue était Nadia Savtchenko. Condamnée à 22 ans de prison pour complicité de meurtres, elle a été libérée deux mois plus tard en échange de deux prisonniers russes, et elle devenue député... Elle a été arrêtée une nouvelle fois en 2018 pour tentative d’attaque contre le Parlement ukrainien.

    Le 1er janvier 2015, la publication rFi, qui ne saurait avoir des penchants à droite, titrait : "Comment le magazine ELLE a été berné par une néo-nazi ukrainienne (voir l'article ICI)

    Ci-dessous le bataillon Aïdar défilant à Kiev un 1er janvier pour l’anniversaire du nazi Stepan Bandera, qui a aujourd’hui son avenue dans la capitale.

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    Mathieu Kassovitz aussi est en Ukraine. Lui aussi soutient les milices néo-nazies. Comme dit LCI :

    Il se souvient notamment des discussions avec les locaux au moment de la guerre du Donbass en 2014. « On a vite compris qu’on avait affaire à des gens qui étaient ultra-nationalistes dans le bon sens, c’est-à-dire qu’ils sont fiers de leur pays et ils veulent le protéger absolument », précise-t-il.

    Les néo-nazis ukrainiens sont « ultra-nationalistes dans le bon sens », les patriotes français sont nationalistes dans le mauvais sens. C’est simple, non ?

    Tiré du blog d'Yves Daoudal

  • Andreï Makine: «Cracher sur la Russie n'aidera pas les Ukrainiens »

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    Andréï Makine est membre de l’Académie française où il a été élu en 2016. D’origine russe, né le 10 septembre 1957 à Krasnoïarsk, il obtient la nationalité française en 1996 après avoir été lauréat du prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le Testament français.

    L’entretien qu’il a accordé au Figaro Vox est remarquable à plusieurs titres et nous évade de la médiocrité ambiante sur le sujet. À lire.

    FIGAROVOX. – En tant qu’écrivain d’origine russe, que vous inspire cette guerre ?

    Andreï MAKINE. – Pour moi, elle était impensable. J’ai en tête les visages de mes amis ukrainiens à Moscou, que je voyais avant tout comme des amis, pas comme des Ukrainiens. Le visage de leurs enfants et de leurs petits-enfants, qui sont dans ce chaudron guerrier. Je plains les Ukrainiens qui meurent sous les bombes, tout comme les jeunes soldats russes engagés dans cette guerre fratricide. Le sort du peuple qui souffre m’importe davantage que celui des élites. Comme le disait Paul Valéry, "la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissant pas et qui se massacrent au profit d’hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas".

    Une partie de la presse vous qualifie d’écrivain pro-Poutine. L’êtes-vous ?

    C’est une journaliste de l’AFP qui m’a collé cette étiquette il y a une vingtaine d’années. C’était juste après le départ de Boris Eltsine dont le bilan était catastrophique pour la Russie. Je lui avais expliqué que Eltsine, dans un état d’ébriété permanent, avec la responsabilité du bouton atomique, représentait un vrai danger. Et que j’espérais que la Russie pourrait devenir un peu plus rationnelle et pragmatique à l’avenir. Mais elle a titré : "Makine défend le pragmatisme de Poutine". Comme c’était une dépêche de l’AFP, cela a été repris partout. Et lorsque je suis entré à l’Académie, un grand hebdo, dont par charité je tairai le nom, a, à son tour, titré : "Makine, un Poutinien à l’Académie"… Cela en dit long sur le monde de mensonge dans lequel nous vivons.

    Vous condamnez l’intervention russe…

    Mon opposition à cette guerre, à toutes les guerres, ne doit pas devenir une sorte de mantra, un certificat de civisme pour les intellectuels en mal de publicité, qui tous cherchent l’onction de la doxa moralisatrice. À force de répéter des évidences, on ne propose absolument rien et on en reste à une vision manichéenne qui empêche tout débat et toute compréhension de cette tragédie. On peut dénoncer la décision de Vladimir Poutine, cracher sur la Russie, mais cela ne résoudra rien, n’aidera pas les Ukrainiens.

    Pour pouvoir arrêter cette guerre, il faut comprendre les antécédents qui l’ont rendue possible. La guerre dans le Donbass dure depuis huit ans et a fait 13 000 morts, et autant de blessés, y compris des enfants. Je regrette le silence politique et médiatique qui l’entoure, l’indifférence à l’égard des morts dès lors qu’ils sont russophones. Dire cela, ne signifie pas justifier la politique de Vladimir Poutine. De même que s’interroger sur le rôle belliciste des États-Unis, présents à tous les étages de la gouvernance ukrainienne avant et pendant la "révolution du Maïdan", n’équivaut pas à dédouaner le maître du Kremlin. Enfin, il faut garder à l’esprit le précédent constitué par le bombardement de Belgrade et la destruction de la Serbie par l’Otan en 1999 sans avoir obtenu l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies. Pour la Russie, cela a été vécu comme une humiliation et un exemple à retenir. La guerre du Kosovo a marqué la mémoire nationale russe et ses dirigeants.

    Lorsque Vladimir Poutine affirme que la Russie est menacée, ce n’est pas un "prétexte" : à tort ou à raison, les Russes se sentent réellement assiégés, et cela découle de cette histoire, ainsi que des interventions militaires en Afghanistan, en Irak et en Libye. Une conversation rapportée entre Poutine et le président du Kazakhstan résume tout. Ce dernier tente de convaincre Poutine que l’installation de bases américaines sur son territoire ne représenterait pas une menace pour la Russie, qui pourrait s’entendre avec les États-Unis. Avec un petit sourire triste, Poutine répond : "C’est exactement ce que disait Saddam Hussein ! ".

    Encore une fois, je ne légitime en aucune manière la guerre, mais l’important n’est pas ce que je pense, ni ce que nous pensons. En Europe, nous sommes tous contre cette guerre. Mais il faut comprendre ce que pense Poutine, et surtout ce que pensent les Russes, ou du moins une grande partie d’entre eux.

    Vous présentez la guerre de Poutine comme une conséquence de la politique occidentale. Mais le président russe ne nourrit-il pas une revanche contre l’Occident depuis toujours ?

    J’ai vu Vladimir Poutine en 2001, peu après sa première élection. C’était un autre homme avec une voix presque timide. Il cherchait la compréhension des pays démocratiques. Je ne crois pas du tout qu’il ait eu déjà en tête un projet impérialiste, comme on le prétend aujourd’hui. Je le vois davantage comme un réactif que comme un idéologue. À cette époque-là, le but du gouvernement russe était de s’arrimer au monde occidental. Il est idiot de croire que les Russes ont une nostalgie démesurée du goulag et du Politburo. Ils ont peut-être la nostalgie de la sécurité économique, de l’absence de chômage. De l’entente entre les peuples aussi : à l’université de Moscou, personne ne faisait la différence entre les étudiants russes, ukrainiens et ceux des autres républiques soviétiques… Il y a eu une lune de miel entre la Russie et l’Europe, entre Poutine et l’Europe avant que le président russe ne prenne la posture de l’amant trahi. En 2001, Poutine est le premier chef d’État à proposer son aide à George W. Bush après les attentats du 11 septembre. Via ses bases en Asie centrale, la Russie facilite alors les opérations américaines dans cette région. Mais, en 2002, les États-Unis sortent du traité ABM, qui limitait l’installation de boucliers antimissiles. La Russie proteste contre cette décision qui ne peut, d’après elle, que relancer la course aux armements. En 2003, les Américains annoncent une réorganisation de leurs forces, en direction de l’Est européen.

    Poutine s’est durci à partir de 2004 lorsque les pays anciennement socialistes ont intégré l’Otan avant même d’intégrer l’Union européenne, comme s’il fallait devenir anti-russe pour être Européen. Il a compris que l’Europe était vassalisée par les États-Unis. Puis il y a eu un véritable tournant en 2007 lorsqu’il a prononcé un discours à Munich en accusant les Américains de conserver les structures de l’Otan qui n’avaient plus lieu d’être et de vouloir un monde unipolaire. Or, en 2021, lorsqu’il arrive au pouvoir, Joe Biden ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare que "l’Amérique va de nouveau régir le monde".

    On a le sentiment que vous renvoyez dos à dos les Occidentaux et les Russes. Dans cette guerre, c’est bien la Russie l’agresseur…

    Je ne les renvoie pas dos à dos. Mais je regrette que l’on oppose une propagande européenne à une propagande russe. C’est, au contraire, le moment pour l’Europe de montrer sa différence, d’imposer un journalisme pluraliste qui ouvre le débat. Lorsque j’étais enfant dans la Russie soviétique et qu’il n’y avait que la Pravda, je rêvais de la France pour la liberté d’expression, la liberté de la presse, la possibilité de lire différentes opinions dans différents journaux. La guerre porte un coup terrible à la liberté d’expression : en Russie, ce qui n’est guère surprenant, mais aussi en Occident. On dit que "la première victime de la guerre est toujours la vérité". C’est juste, mais j’aurais aimé que ce ne soit pas le cas en Europe, en France.

    De mon point de vue, la fermeture de la chaîne RT France par Ursula von der Leyen, présidente non élue de la Commission européenne, est une erreur qui sera fatalement perçue par l’opinion comme une censure. Comment ne pas être révolté par la déprogrammation du Bolchoï de l’Opéra Royal de Londres, l’annulation d’un cours consacré à Dostoïevski à Milan ? Comment peut-on prétendre défendre la démocratie en censurant des chaînes de télévision, des artistes, des livres ? C’est le meilleur moyen, pour les Européens, de nourrir le nationalisme russe, d’obtenir le résultat inverse de celui escompté. Il faudrait au contraire s’ouvrir à la Russie, notamment par le biais des Russes qui vivent en Europe et qui sont de manière évidente pro-européens. Comme le disait justement Dostoïevski : "chaque pierre dans cette Europe nous est chère".

    La propagande russe paraît tout de même délirante lorsque Poutine parle de « dénazification » …

    Le bataillon Azov, qui a repris la ville de Marioupol aux séparatistes en 2014, et qui depuis a été incorporé à l’armée régulière, revendique son idéologie néo-nazie et porte des casques et des insignes ayant pour emblème le symbole SS et la croix gammée. Il est évident que cette présence reste marginale et que l’État ukrainien n’est pas nazi, et ne voue pas un culte inconditionnel à Stepan Bandera. Mais des journalistes occidentaux auraient dû enquêter sérieusement sur cette influence et l’Europe condamner la présence d’emblèmes nazis sur son territoire. Il faut comprendre que cela ravive chez les Russes le souvenir de la Seconde guerre mondiale et des commandos ukrainiens ralliés à Hitler, et que cela donne du crédit, à leurs yeux, à la propagande du Kremlin.

    Au-delà du débat sur les causes et les responsabilités de chacun dans la guerre, que pensez-vous de la réponse européenne ?

    Bruno Le Maire a été critiqué pour avoir parlé de guerre totale, mais il a eu le mérite de dire la vérité et d’annoncer la couleur, loin de l’hypocrisie de ceux qui envoient des armes et des mercenaires et entendent ruiner l’économie russe, mais prétendent qu’ils ne font pas la guerre. En vérité, il s’agit bien de provoquer l’effondrement de la Russie, l’appauvrissement de son peuple. Il faut le dire clairement : l’Occident est en guerre contre la Russie.

    Cependant, s’il y a un aspect positif pour la possible démocratisation de la Russie, c’est que l’on va anéantir la construction oligarchique qui est une vraie tumeur depuis les années 90. J’invite les dirigeants européens à exproprier les oligarques prédateurs, à confisquer ces milliards de roubles volés et investis à Londres et, plutôt que de les bloquer comme on le fait aujourd’hui, à les donner aux pauvres en Europe et en Russie.

    Que peut-on faire d’autre ?

    Pour cesser les hostilités, pour donner un avenir à l’Ukraine, on pense toujours qu’il faut avancer ; parfois il faut, au contraire, reculer. Il faut dire : "on s’est trompé". En 1992, après la chute du mur de Berlin, nous nous trouvions à une bifurcation. Nous nous sommes trompés de chemin. Je pensais alors véritablement qu’il n’y aurait plus de blocs, que l’Otan allait être dissoute car l’Amérique n’avait plus d’ennemi, que nous allions former un grand continent pacifique. Mais je pressentais aussi que cela allait exploser car il y avait déjà des tensions : dans le Caucase, en Arménie dans le Haut-Karabakh… À l’époque, j’avais écrit une lettre à François Mitterrand.

    Quel était le contenu de cette lettre ?

    J’ignore s’il l’a reçue, mais j’évoquais la construction d’une Europe qui n’avait rien à voir avec le monstre bureaucratique représenté aujourd’hui par Madame von der Leyen. Je rêvais d’une Europe respectueuse des identités, à l’image de la Mitteleuropa de Zweig et de Rilke. Une Europe finalement plus puissante car plus souple, à laquelle on aurait pu adjoindre l’Ukraine, les Pays Baltes et pourquoi pas la Biélorussie. Mais une Europe sans armes, sans blocs militaires, une Europe composée de sanctuaires de la paix. Les deux garants de cette architecture auraient été la France et la Russie, deux puissances nucléaires situées aux deux extrémités de l’Europe, chargées légalement par l’ONU de protéger cet ensemble.

    Est-ce réaliste ?

    La Mitteleuropa n’est pas une utopie, elle a existé. Je veux y croire et marteler cette idée. Il y a quelques années, j’ai rencontré Jacques Chirac puis Dominique de Villepin, qui partageaient cette vision d’une Europe de Paris à Saint-Pétersbourg. Mais les Américains en ont décidé autrement. Cela aurait signifié la fin de l’Otan, la fin de la militarisation de l’Europe qui, appuyée sur la Russie et ses richesses, serait devenue trop puissante et indépendante. J’espère tout de même qu’un nouveau président s’emparera de cette idée. L’Europe est un Titanic qui sombre et d’un pont à l’autre, on se bat.

    Cette situation est tellement tragique, tellement chaotique, qu’il faudrait proposer une solution radicale, c’est-à-dire revenir à la bifurcation de 1992 et reconnaître qu’il ne fallait pas relancer la course aux armements, reprendre cette direction démocratique et pacifique qui pouvait très bien inclure la Russie. Cela damnerait le pion aux tendances extrêmes en Russie. Cela éviterait l’effondrement politique et économique qui concerne toute la planète. Ce serait une issue honorable pour tout le monde et cela permettrait de construire une Europe de la paix, des intellectuels, de la culture. Notre continent est un trésor vivant, il faut le protéger. Hélas, on préfère prendre le contre-pied de cette proposition : bannir Dostoïevski et faire la guerre. C’est la destruction garantie car il n’y aura pas de vainqueur.  

    Alexandre Devecchio

  • Valérie Pécresse au service de la macronie

    Une image en dit souvent beaucoup plus qu'un long discours.

    Cette Une de Présent résume avec un humour décapent la campagne et ses suites.

    Il n'est besoin d'aucun autre commentaire !

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  • Le naufrage politique, intellectuel et moral de ceux qui se prennent pour les « élites »

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    Les romains de la décadence (Thomas Couture)

    Nous voguons de crises en crises, comme si un réalisateur hollywoodien voulait à tout prix nous vendre un « film catastrophe » aux suspens et à l’action ininterrompus : après « Contagion » (dans lequel le monde bataille avec un méchant virus mais est heureusement sauvé par toute la clique gouvernementale travaillant pour notre bien à tous, évidemment), nous voilà dans « La somme de toutes les peurs » (où, comme d’habitude, les hommes de l’ombre vont sauver la mise à l’Humanité juste avant le feu nucléaire). Si cette succession de violents soubresauts dans l’actualité ne nous laisse guère de répit, elle autorise cependant, avec les changements trop rapides de décor, à entrevoir les coulisses de la politique actuelle. Et ce n’est pas fameux…

    La pandémie et sa gestion auront ainsi permis de révéler, au grand jour, les penchants particulièrement dictatoriaux de certains dirigeants occidentaux, tout en montrant l’ampleur de l’autocensure dans le milieu des médias. En quelques mois, la preuve fut faite que rien ne semblait plus fort que le désir de se conformer douillettement à la pensée dominante qui s’est faite étouffante (avec et sans masque) pour garantir que pas une tête ne devrait dépasser, pas un bras ne resterait sans picouse, pas un citoyen ne se dispenserait de son petit numéro de série républicain.

    L’arrivée, en fanfare, de l’actualité ukrainienne a dégagé de façon stupéfiante toute référence à une pandémie dont on sentait depuis des semaines qu’elle ne répondait plus du tout aux critères nécessaires pour captiver (ou asservir) les foules, et, de la même façon que la précédente crise avait dévoilé la noirceur de certaines âmes de plateau télé et de pupitre républicain, il n’a pas fallu attendre plus de quelques jours pour écrire un nouveau chapitre dans le naufrage politique, intellectuel et moral de nos élites.

    Un naufrage politique

    Ainsi, il est vraiment consternant de constater que nos politiciens ne semblent toujours pas capables de planifier au-delà de leur prochaine échéance électorale, et, pire que tout, à quelques semaines de leurs échéances tout au plus.

    Le domaine de l’énergie, qui devrait être le pilier des réflexions économiques d’ampleur de tout pays un tant soit peu bien dirigé, ne semble déclencher un intérêt qu’avec la crise ukrainienne et le risque que font peser les manœuvres de Poutine sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Les réflexions atterrantes de certains leaders politiques (notamment écologistes mais pas seulement) découvrant la nécessité d’approvisionner en gaz leurs lubies intermittentes imbéciles donnent une excellente idée de leur niveau (ou de leur absence de niveau, disons).

    Apparemment, on découvre que l’énergie est une question sérieuse et que des faux-pas en la matière ont des conséquences graves pouvant aller jusqu’à se mettre dans des positions inextricables.

    Il en va de même sur le constat, pourtant historiquement évident, que l’accumulation des dettes et de l’inflation provoque systématiquement misère et guerres (civiles ou extérieures). La période actuelle, où l’on observe de l’inflation dans tout le monde occidental lui-même baigné de dettes colossales, devrait laisser plus que songeur sur notre avenir.

    Mais rassurez-vous, nos « élites » semblent relativement imperméables à ces éléments.

    Un naufrage intellectuel

    On ne peut que se demander comment ceux qui, pendant deux ans, ont surjoué la carte de la peur devant un virus avec un taux de létalité tournant autour de 0.1% peuvent à présent paraître crédibles lorsqu’ils se lancent dans des discours grandiloquents à base de sanctions, de muscle, de testostérone lourdement armée saupoudrée d’envois de troupes et de « vous allez voir ce que vous allez voir ». C’est grotesque.

    On ne peut pas passer deux ans à imposer aux uns et aux autres de rester chez soi, de se laver les mains et de mettre un masque en tissus à peu près complètement inutile pour ensuite espérer être crédible lorsqu’il s’agira d’aller défendre la veuve et l’orphelin dans un pays étranger. Au mieux, on passe pour un clown qui brasse du vent, au pire pour un faible. C’est exactement ce qui s’est passé, du reste : l’Europe, déjà naturellement éparpillée et rarement capable de parler d’une voix forte et claire, a cette fois encore agité ses petits bras en l’air sans jamais frôler la moindre crédibilité. Et au niveau de ses États membres, le décalage entre les discours, les postures et la gravité de la situation n’a été que cruel.

    Du reste, la tendance n’est pas nouvelle et le naufrage intellectuel pas neuf : le dévoiement des mots, le relativisme érigé en seul mode de pensée autorisé, le rejet de la culture traditionnelle, des traditions et coutumes séculaires jugées vieillottes voire barbares, la tendance maintenant affirmée de conspuer le beau, le classique pour lui préférer le subversif, l’anormal voire le laid, tout ceci participe de ce naufrage intellectuel de moins en moins lent qui caractérise maintenant et bien malheureusement les « élites » de l’Occident (ou, plus exactement, celles qui nous sont systématiquement proposées comme des références modernes).

    Un naufrage moral

    Et ces naufrages politiques et intellectuels s’accompagnent d’un naufrage moral qui s’est instillé dans toute notre société. Il ne se passe plus une semaine sans qu’on apprenne le dévoiement, la corruption de nos « élites » dans des affaires sordides qui s’accumulent sans, d’ailleurs, que cela semble freiner les dirigeants dans leur lancée.

    Ceux qui nous dirigent, ceux qui nous disent quoi et comment penser, ceux même qui nous jugent sont régulièrement pincés, sans que s’émeuve vraiment la presse dont on comprend qu’elle est elle-même descendue aussi bas que ceux-là.

    L’évidence de la vacance

    Il faut se rendre à l’évidence : s’il existe encore, heureusement, des élites intellectuelles ou morales, elles se sont retirées du monde bruyant dans lequel nous vivons. Elles ont laissé la place à des dirigeants qui ne sont plus des cadors ou des intellectuels aguerris et mûrement affinés, mais des saltimbanques approximatifs, des acteurs pusillanimes et impressionnables, des branleurs ou des psychopathes qui seraient comiques si tant de monde ne devaient pas subir les conséquences de leurs actions hystériques.

    Il n’y a plus de vraies élites mais que des clans de parasites sans valeurs et sans intelligence.

    Ce pays est foutu.

    Tiré du site HASHTABLE

  • Le clan Ménard, "Naboléon" de la campagne de Russie !

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    Comme le bon élève voulant paraître encore meilleur auprès de son professeur, quitte à devenir mielleux, le clan Ménard poursuit sa politique de carpette macronienne : « la politique de Macron est globalement positive ». Il faut oser le dire !

    Alors, à y être, remettons une couche. Ils n’ont rien trouvé de mieux, sous le feu des projecteurs, que de partir vers la Pologne avec deux ou trois camionnettes de vivres. Un remake de Kouchner déchargeant un sac de riz en Somalie : démagogique et ri-di-cule ! Dans ces temps où la réflexion, la sagesse, la hauteur de vue doivent s’imposer, on ne peut que stigmatiser ceux qui utilisent ainsi ces drames au soutien de vils motifs électoraux.

    Ce n’est donc pas le clan Ménard, avec sa culture historico-politique acquise à la lecture d'un timbre‑poste, qui pourrait nous fournir des pistes d’analyse sur cette actualité ou adopter la position qu’on serait en droit d’attendre de personnes se prétendant responsables. Après la pitoyable réception de Macron à Béziers, ils n’ont rien trouvé de mieux que d’accentuer leur flagornerie en faisant part de leur soutien à l’inefficace politique internationale du président, puis d'insulter, comme d'habitude, ceux qui ne sont pas de son avis ("patriotisme de bazar"). Pendant ce temps leur candidate, Marine Le Pen, tacle sévèrement E. Macron qu'elle accuse de "faire de la communication". Belle unanimité ! Mais la communication n'est-elle pas justement l'unique activité du clan Ménard ? S'abaisser de la sorte demande tout de même une imagination débordante doublée d'un manque de conviction sans limite et d’un arrivisme matrice de tous les reniements.

    Comprendre les événements qui se déroulent actuellement au centre de l’Europe, et plus largement comprendre la diplomatie russe, ne peut se faire sans revenir au choc qu’a été l’implosion de l’URSS de 1991, lorsque intervint, en même temps que la démission de Gorbatchev, la sécession des républiques de l’URSS, et la création de la Communauté des États Indépendants. Plusieurs anciennes républiques soviétiques, comme la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, l'Arménie et les cinq d'Asie centrale maintinrent des liens étroits avec la Fédération de Russie et formèrent des organisations multilatérales. Les pays baltes rejoignirent l’OTAN et l’Union européenne.

    Le président Poutine s’est exprimé à de nombreuses reprises sur ce moment qu’il qualifie de « moment terrible » que représentait la perte de territoires, russes depuis plus de deux siècles. En 1991, la frontière russe était l’équivalent de l’empire russe de 1914. Ce traumatisme fut aussi celui du peuple russe, profondément attaché à la Patrie, la terre russe. Le professeur russe D.  Fourman qualifiait les accords de Bielogev de « coup d’État » et précisait qu’au mois de mars 1991 « les citoyens soviétiques s’étaient prononcés en masse pour le maintien de l’URSS ».

    En outre, sur le plan géopolitique, la Russie considère depuis toujours, que la plaine d’Europe du Nord, entre mer du Nord et mer baltique représente un risque majeur de sécurité nationale. Toute la plaine qui s’étend de Paris à Moscou est un terrain favorable aux invasions venues de l’occident mais également, une protection de 500 km. Napoléon et Hitler, qui s’y sont cassés les dents, en savent quelque chose.

    L’Amérique, quant à elle, estime que la puissance russe est dangereuse et doit être limitée. Elle cherche, depuis des années, à élargir l’OTAN vers l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie (voir les cartes). De même, Washington a, dans le cadre de sa stratégie, installé des missiles antimissiles en Pologne, en République tchèque et en Roumanie, ce qui est perçu par la Russie comme une menace hostile mettant en danger son intégrité. Si l’Ukraine rentrait dans l’OTAN, ses bases seraient à 250 km de Moscou. On peut aussi évoquer l’appui que les américains ont donné à l’opposition au régime du président Chevarnadze, ancien ministre de Gorbatchev.

    Il serait enfin juste de se souvenir de la guerre en Serbie que les États-Unis et l’OTAN ont mené sans aucun complexe ou évocation des « droits de l’homme » à géométrie variable, du massacre de prétendus terroristes aux quatre coins de la planète, déstabilisant les pays concernés, le tout pour de mercantiles intérêts énergétiques (Irak, Lybie…).

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    Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la Russie est sur la défensive depuis la chute de l’URSS. En effet, plusieurs anciennes républiques du bloc de l’est ont rejoint l’Otan : Hongrie, Pologne et République Tchèque en 1999, Roumanie et Bulgarie en 2004. En 2004 également ont adhéré les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), anciennes républiques de l’URSS. L’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, tout au moins leur dirigeant, ont annoncé qu’elles voudraient en faire de même. D'où la situation actuelle.

    La Russie mise également sur le succès de l’Union économique eurasiatique (UEE), sorte de palliatif à la chute de l’URSS. Outre la Russie, l’UEE regroupe le Belarus, le Kazakhstan et l’Arménie. Soit 2,96 millions de km² et un PIB de 2400 milliards de dollars (2100 milliards d’euros).

     

    La France, pétrie d’Euro-béatitude, pour d’évidentes raisons de politique intérieure, s’est mise à la remorque de l’Amérique. On ne peut que s’attrister de constater que ce pauvre Macron, n’intéresse ni les uns ni les autres. Son mandat n'est qu'une suite ininterrompue d'échecs en matière de politique étrangère, le dialogue stérile avec Trump et plus encore avec Poutine, les dossiers iranien et libanais, la gestion des crises en Syrie et en Libye, voire au Sahel où les orages s’accumulent, et évidemment le "coup dans le dos" d’AUKUS. Les coups de fil, les déplacements à Moscou ou à Kiev, avec l'indéfectible couverture des médias français, n’ont pas eu le moindre impact. Ils n'étaient là qu’à usage électoral. Ce ne sont plus de simples contorsions, mais une dérisoire pantomime.

    Sans nier la culpabilité de la Russie dans l’invasion de l’Ukraine, force est de constater qu’aucun des pays occidentaux n’a eu le courage de l’inciter à respecter les accords de Minsk. Ils ont dans la situation d’aujourd’hui une responsabilité évidente.

    D’où la nécessité de reprendre au plus vite la voie diplomatique.

    Avec une industrie liquidée, une éducation nationale en faillite, une culture reléguée au rang de danseurs transgenres sur les marches de l’Élysée, ses échecs extérieurs, quel poids peut avoir le président français dans les discussions internationales ? Poutine n’a certainement pas été impressionné par la visite de notre président qui a eu droit à une réception et à un départ des plus humiliants. Nous sommes loin des temps où la France avait, avec la Russie, des relations privilégiées, où notre culture faisait l’admiration de la Cour, quand en 1717, le tsar Pierre le Grand revenait en Russie avec des ingénieurs, des officiers, des artisans rejoignant les artistes français déjà installés à St. Pétersbourg, comme le sculpteur Nicolas Pineau, le peintre Louis Caravaque ou l’architecte Le Blond qui vont alors s’inspirer de la Manufacture des Gobelins ou de la Manufacture Royale des Glaces. Il faudra bien, un jour, au risque de continuer à s’enfoncer dans une mortelle médiocrité, retrouver les moyens politiques de notre place dans le monde. Ce n’est pas avec un président, par nécessité démagogue, qui n’est là que pour cinq ou dix ans, que nous allons y arriver.

    L’article suivant illustre bien notre décadence.

    PS : Cet article était écrit lorsque nous apprenons que le clan Ménard rejoint la gauche la plus extrême en approuvant l’immigration qui nous submerge. Nous n’aurions jamais imaginé une telle forfaiture. Nous y reviendrons.

     Henri Bec

  • Ça se corse !

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    Une sommation interpellative a été délivrée par Huissier de Justice à la requête de l’association BonSens, directement à l’Assemblée Nationale, auprès de plusieurs députés ayant voté directement ou par abstention en faveur de l’obligation vaccinale des soignants et en faveur de la prolongation du passe sanitaire.

    Cette sommation interpellative de quinze pages a notamment pour objectif d’obtenir des réponses de la part des députés pendant les discussions relatives à la mise en place du passe vaccinal au Parlement.

    Cette sommation est accompagnée d’une plainte pénale déposée et enregistrée auprès de la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République.

    Cette pièce complémentaire, qui mentionne l’ensemble des chefs d’accusation (délits et crimes dont empoisonnement et génocide), est ainsi destinée à informer chaque député des incohérences relevées dans le cadre des mesures sanitaires mises en place et des responsabilités engagées en matière criminelle.

    Pour prendre connaissance de la sommation, cliquez ICI

    N'oublions pas qu'en bonne macronnienne, notre députée a voté ce texte ! Et malgré une débauche, jusqu'à l'indigestion, de messages et de tweet, n'en a pas soufflé mot... Y aurait-il un arrière gout de culpabilité ?

     

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  • L’acte d’accusation de John Durham expose l’ampleur de la corruption et de la dépravation des Clinton et de Washington

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    Le degré de corruption des Clinton et de la Fondation Clinton, les mensonges de Bill Clinton, Hillary les porte sur le visage, et les Américains ne s’y sont pas trompés en rejetant cette candidate présidentielle.

    Pendant des mois, Donald Trump a répété : « où est le rapport Durham ? », pensant, comme beaucoup d’Américains modérés, qu’il avait été enterré par l’administration Biden. Apparemment non. Et le dernier acte d’accusation déposé par l’avocat spécial John Durham expose une ampleur et une dépravation de la corruption de Washington, ce que Trump appelle le « marécage », le Deep State, qui est honteuse et dangereuse même pour les Clinton.

    - Le premier acte de Durham a été la condamnation de l’ex-avocat du FBI Kevin Clinesmith. Le pays a alors mieux compris que tous les contrôles que notre gouvernement fédéral a essayé d’imposer à l’État profond ne fonctionnent tout simplement pas parce que les contrôleurs font partie de la corruption, ils font partie du problème, du Deep State. C’est comme demander au gouvernement mexicain de lutter contre les cartels qui les financent, les font élire, les protègent, et les assassinent s’ils dévient.

    - Durh am a prouvé que Clinesmith avait truqué des demandes de mandat auprès de la Foreign Intelligence Surveillance Courtou FISA, sur la base du faux dossier Steele, pour obtenir la permission d’espionner la campagne de Donald Trump – la même affaire que le Watergate en plus grave (enfin, plus grave si l’espionné avait été démocrate). D’autres étaient coupables, y compris le directeur du FBI de l’époque, licencié par Trump.

    - Carter Page, l’un des conseillers en politique étrangère du président Donald Trump a donc été mis sur écoute pendant que les médias hurlaient qu’il ne fallait pas employer le mot « espionner » parce que c’était conspirationniste. Ce qu’ils voulaient dire surtout, c’est que des Démocrates ne peuvent rien faire de mal, et que s’ils font tout de même quelque chose de mal, c’est accidentellement, sans intention maligne, et qu’il faut les excuser et les comprendre.

    Cet abus manifeste a suscité des appels au Congrès pour réformer la loi sur la surveillance du renseignement étranger – qui n’a pas eu lieu, de la même manière que le Congrès n’a jamais poursuivi les Démocrates et anti-Trump qui ont menti sous serment devant lui.

    Le nouvel acte d’accusation de Durham qui vient de tomber concerne un autre bouc-émissaire (les têtes seront épargnées). Il s’agit d’un avocat de premier plan, avocat du Comité national démocrate (DNC), d’une grosse entreprise de BigTech, et tenez-vous bien, de la Fondation Clinton, Michael Sussmann. Ce dernier a fait passer une information inventée de toutes pièces alléguant que les communications informatiques entre un serveur de l’Alfa Bank en Russie et la Trump Tower à New York cachaient un système secret de communication permettant à Trump et Vladimir Poutine de voler l’élection de 2016.

    L’affaire

    Un client de Sussmann, haut-cadre d’une entreprise de BigTech – nous l’appellerons Monsieur E.S., a approché Sussmann en juillet 2016, affirmant qu’il avait des informations qui pourraient aider à fabriquer un « récit » de collusion de Trump avec la Russie.

    Le dirigeant de Bigtech en question est un Démocrate. Dans un email, il a déclaré qu’il souhaitait la victoire d’Hillary Clinton à la présidence parce qu’elle lui donnerait le poste le plus important de la nation en matière de cybersécurité. On est au milieu du marais puant.

    Il a ensuite utilisé ses relations pour obtenir, d’une entreprise qui aide le gouvernement fédéral en matière de cybersécurité, des données Internet non publiques concernant Trump et six de ses associés.

    Les employés de monsieur E.S. l’ont mis en garde que les fausses données censées relier Trump à une banque russe « ne passeraient pas », elles étaient trop cousues de fil blanc. Mais Sussmann les a néanmoins transmises à l’avocat général du FBI de l’époque, James Baker, même après que l’équipe d’experts en informatique ait averti que cette théorie était un « faux », selon l’acte d’accusation. Puis Sussmann a transmis le faux document aux médias pour construire le récit selon lequel Trump était de connivence avec Moscou.

    Pour situer le niveau, Sussmann est aussi l’avocat qui a travaillé avec le FBI lors de son enquête sur le soi-disant piratage des serveurs du DNC par les Russes, suite aux fuites d’email très compromettant de John Podesta, le conseiller principal de la campagne d’Hillary Clinton. Souvenez-vous que le DNC n’a jamais autorisé le FBI a inspecter les serveurs en question, et que la preuve que la Russie ait piraté leurs serveurs n’a jamais été apportée – il fallait juste les croire sur parole.

    Sussmann a donc déclaré au FBI qu’il disposait des informations montrant un lien entre Trump et une banque russe. Au cours de la réunion, M. Sussmann a menti au FBI et dit « qu’il transmettait ces informations simplement en tant que citoyen inquiet et qu’il ne travaillait pas pour le compte d’un client ». Il a également affirmé que des experts en cybersécurité l’avaient contacté au sujet d’un lien possible entre Trump et une banque russe, mais il n’a jamais mentionné la véritable source des données, Monsieur E.S., ni évidemment précisé que les informations étaient fausses.

    Comme nous le savons maintenant – nous l’ignorions à l’époque – le FBI est très corrompu et il a été infiltré par le parti Démocrate et le Deep State. Les « informations » de Sussmann – en réalité des mensonges destinés à faire tomber Trump – sont tombées dans des oreilles bienveillantes.

    Pendant tout ce temps, je veux dire, pendant qu’il disait au FBI qu’il ne travaillait pour le compte de personne, Sussmann facturait la campagne d’Hillary Clinton pour ses rendez-vous avec Monsieur E.S., pour ses rendez-vous avec le FBI, et pour fuiter à la presse ces Fake News. Autrement dit, il travaillait pour Hillary. On ne sait pas à ce stade et de façon formelle si elle donnait les ordres, ou si elle était seulement informée de ce qui se passait et validait les étapes. Dans tous les cas, elle y est jusqu’aux oreilles. Mais le marécage la protège parce qu’elle a probablement des montagnes d’informations sales sur tout le monde. Quand on parle du marécage ou du Deep State, ce qu’on dit en réalité c’est que tout le monde étant corrompu, tout le monde tient tout le monde, et tout le monde a intérêt à ce que ça dure. Et Trump est arrivé dans ce puant environnement qui détruit à la classe moyenne américaine.

    Si le FBI avait su que Sussmann l’avait contacté au nom de la campagne de Clinton dans le seul but de salir la réputation de son rival politique et le faire échouer aux élections, il n’aurait peut-être jamais ouvert d’enquête. Mais comme Sussmann est un Démocrate, que Trump avait promis de nettoyer le marécage et la corruption de Washington, qu’il représentait un danger certain pour le Deep State, du fait qu’il ne faisait pas partie de l’establishment corrompu, le FBI n’a pas cherché à savoir si Sussmann mentait sur ses motivations, et James Comey, directeur du FBI de l’époque, a ouvert une enquête.

    L’inspecteur général du ministère de la Justice conclura en 2019 que le lien entre Trump et les banques russes était une pure fiction, que la collusion entre Trump et la Russie n’avait jamais existé. L’enquêteur spécial Mueller était pourtant très corrompu – il ne fouilla jamais du côté des Démocrates – mais il conclut tout de même que les accusations contre Trump étaient infondées, y compris celles d’obstruction à la Justice.

    Mais Sussmann avait bien fait son travail auprès des médias. Avec ses fausses informations, ils ont consciencieusement et soigneusement joué leur rôle dans la création de la collusion de Trump avec la Russie, qui, avec l’enquête Mueller, a plombé la majeure partie de la présidence Trump. Malgré les conclusions des enquêtes, ils continuent d’ailleurs d’accuser Trump.

    Ne nous trompons pas : la dynastie Clinton et son influence sur le parti Démocrate a son pendant à droite avec la dynastie Bush. Les deux se sont effritées sous les coups de Donald Trump, mais le parti Démocrate n’a pas « son Trump » engagé dans la lutte contre la corruption de l’appareil politique du DNC et du marécage. Les électeurs Démocrates honnêtes n’ont pas de quoi en être fier.

    Durham va inculper d’autres personnes. Pas les têtes. Le rôle de BigTech dans la fabrication du récit de collusion a été assez peu évoqué durant les années Trump et pendant l’enquête de Mueller. Le récit de la collusion russe a été inventé de toutes pièces, et le Congrès ne semble pas du tout prêt à contrôler les informations auxquelles Big Tech a accès ni sa politique de censure de la droite. Si le GOP reprend la majorité aux deux chambres en 2022, je ne suis pas même certain qu’ils agiront dans ce sens : les Républicains, hélas, n’ont aucune colonne vertébrale.

    Le représentant Devin Nunes (R-Calif.), qui a joué un rôle essentiel en tant que président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants dans le démantèlement du faux récit de collusion avec la Russie, a déclaré que l’acte d’accusation de Durham ajoutait une dernière pièce à la machine Clinton qui a élaboré le sale coup.

    « L’acte d’accusation est accablant, plein de détails choquants montrent comment les agents et les avocats de la campagne Clinton ont eu recours à des méthodes illégales et immorales pour concocter de fausses allégations contre la campagne Trump et les transmettre au FBI et aux médias ».

    Les médias américains sont restés discrets sur les conclusions de l’enquête Durham.

    Les médias français, qui ont martelé l’affaire de collusion pendant quatre ans, ne sont absolument pas intéressés à publier des faits, ils n’aiment que les ragots. Ils ont adoré publié les accusations infondées contre Trump, ils détestent publier les résultats factuels des enquêtes qui exposent les coupables, des gens qu’ils aiment. Pourquoi informer les Français, se disent-ils.

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  • Un avis autorisé : à écouter

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    Le docteur Perronne est professeur des universités et praticien hospitalier. Il est spécialisé dans les pathologies tropicales et les maladies infectieuses émergentes. Il a été président de la commission spécialisée « Maladies transmissibles » du Haut Conseil de la santé publique.

    Ses avis n'intéressent personne, surtout pas ceux qui ont intérêt à ne pas s'y intéresser.

    Heureusement qu'à Béziers nous avons le Dr Ménard, qui a fort opportunément trouvé ses diplômes et compétences médicales dans une pochette surprise, ce qui lui donne le droit, comme d'habitude, de donner des leçons sur ce qu'il ne connait pas.

     

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    AU PARLEMENT DE STRASBOURG

    8 minutes

  • Bonne et heureuse année !

    Depuis-Horloge.jpegDepuis 268 ans, elle repose au château de Versailles, dans le petit appartement du roi. Mais avec le temps, le mécanisme s’est encrassé et l’horloge subit des arrêts ponctuels. Les experts ont donc décidé de lui offrir une restauration complète. Pour cela, elle a été transférée au centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) pour ajuster le mécanisme et la faire fonctionner jusqu’au 31 décembre 9999, à 23 heures 59 minutes et 59 secondes. Les experts restaureront également le boitier fait de bronze ciselé et doré, émail, acier, cuivre, verre et bois. Une fois remise à neuve, l'horloge retrouvera sa place au château de Versailles à la fin de l'année 2022, pile à l'heure pour l'exposition consacrée au tricentenaire du couronnement de Louis XV.

     

    Elle a été le témoin de l’histoire depuis près de trois siècles. Mais l’histoire de France avait commencé bien des siècles auparavant. Du pré carré autour de Paris, elle est devenue, en deux mille ans, le grand pays d’aujourd’hui.

    Et cette horloge est repartie pour huit mille ans de plus !

    C’est avec plus de modestie que nous vous adressons tous nos vœux, limités à l’année qui s’ouvre. Mais comment ne pas se projeter plus loin et espérer que les dérèglements majeurs que nous connaissons ne soient qu’une mauvaise parenthèse. Notre pays vaut mieux, beaucoup mieux.

    Il ne reste plus qu’à s’interroger sur ce qui a fait sa grandeur et les causes de son abaissement. Les ambitions personnelles y sont pour l’essentiel, favorisées par un système où les rivalités semblent le seul moteur de la vie politique. Tout souci du bien commun est bien loin, oublié sur le bord du chemin. 

    C’est aux générations qui suivent que nous pensons. Puisse un avenir proche voir revenir l’équilibre, la raison et l’unité. Mais peut-être doit-on au premier chef nous souhaiter le courage d’y travailler.

    Henri Bec

  • Le clan Ménard : une nouvelle et inadmissible dérobade

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    Un prince de l'Église : Mgr de Cabrières

     

    Dimanche dernier 19 décembre à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers, une foule importante est venue célébrer le centième anniversaire de la mort du cardinal de Cabrières (21 décembre 1921), grande figure de l’Église et du Midi languedocien. La confrérie Sant-Andiu de la Galinière, ses agrégés et ses consuls, bannières et tenues de rigueur, avait tenu à participer à cette cérémonie, sachant ce que les viticulteurs du Midi lui devaient, et spécialement ceux de Béziers.

    La messe solennelle était concélébrée par Mgr Carré archevêque de la province de Montpellier et Mgr Brugues archevêque émérite d’Angers et ancien archiviste et bibliothécaire du Vatican. Inutile de préciser que les orgues ont brillamment coloré cette splendide cérémonie.

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     ***

    M. de Vallavielle, membre de l’Académie de Nîmes écrivait : « C’est un vrai chapitre de l’histoire de notre pays que l’on écrira le jour où l’on retracera l’existence du grand prélat dont les actions furent si intensément liés à la vie de sa ville épiscopale, de la région languedocienne, et on peut le dire sans exagération, du pays tout entier. » Mgr Blaquière, archiprêtre de Saint Nazaire, a publié un ouvrage sur le cardinal en 1947. La présente note s'inspire de l'étude complète (plus de 500 pages), parue en 1947, réalisée par M. Gérard Choly, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Montpellier).

    Anatole de Cabrières nait à Beaucaire le 30 août 1830 ; son berceau, c’est le Languedoc où sa famille laisse des traces dès le XIVe siècle. Son arrière grand-père François fut officier du régiment d’Auvergne et lieutenant du roi et son grand-père, lieutenant au régiment de Picardie. Son père, né en 1788 fut le témoin des événements douloureux de la révolution qui n’ont pas épargné sa famille. Tous ses membres étaient incarcérés au 9 Thermidor.

    Ordonné prêtre le 25 septembre 1853, il est nommé évêque de Montpellier le 18 décembre 1873 malgré l’opposition de certains. Mgr Le Courtier, alors en fonction, pris dans une importante tempête médiatique, avait écrit qu’il subordonnait sa démission à l’assurance que le gouvernement ne nommerait pas Cabrières pour lui succéder ! Ce à quoi le ministre, bien que connaissant les fortes convictions royalistes de ce dernier, lui écrit : « votre nomination est désirée à Montpellier par tous les esprits sérieux. Il y a nécessité à choisir un homme du Midi à même d’apprécier et de diriger les tempéraments de nos bons méridionaux ».

    Il est élevé à la dignité de cardinal en 1911 par le pape Pie X, ce qui déclenchera un enthousiasme considérable, concrétisé par l’immense foule venue l’accueillir à son retour de Rome, 80 000 personnes sur le passage du cortège à Montpellier.

    Il serait bien long d’énumérer ses actions et interventions : citons la défense de la décentralisation et son appartenance au Félibrige, son implication dans la béatification de Jeanne d’Arc qui lui donnera l’occasion de demander une illumination de la ville de Montpellier largement suivie, la dénonciation des « erreurs d’une secte impure et violente, l’albigéisme (ce qui nous change des histoires et commentaires ridicules qui fleurissent depuis des années, comme dans un son et lumières de Béziers), sa réserve publique sur l’encyclique de Léon XIII « au milieu des sollicitudes », sa très ferme opposition à l'expulsion des congrégations religieuses qui l'amènera à notifier en personne son excommunication au préfet de l'Hérault , ses innombrables œuvres de charité, toujours préoccupé du sort des plus faibles, etc.  

    Il est élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur en 1919 et demande au jeune comte de Paris alors âgé de 11 ans, qui le raconte dans ses mémoires, de la lui épingler sur sa poitrine.

    Tombeau.jpgSeule la mort n’a pas permis son élection à l’Académie française. De sombres et malsaines manœuvres étaient tentées pour le faire battre, par les atrabilaires de la démocratie chrétienne, mais ses amis ne manquaient pas. Il était soutenu par Bourget, P. d’Haussonville, A. de Mun, les deux Vogüe, Bazin, Barres, P. de Ségur, Émile Olivier, Lemaître, Loti, etc. Son élection était assurée.

    Venons-en à ce qui constitue son engagement le plus connu, pour lequel le midi de la vigne ne cesse de lui rendre hommage. L'épisode se situe au moment de la crise viticole de 1907, consécutive aux dégâts causés par le phylloxera et par la surproduction. De très nombreux manifestants avaient envahi les villes du  Languedoc (120 000 à Béziers, 250 000 à Carcassonne, 500 000 à Montpellier…). Les conditions d’hébergement faisant défaut, Mgr de Cabrières fit ouvrir églises et cathédrales où des milliers de femmes et enfants purent se réfugier et passer la nuit. Ces édifices appartenaient à l'État. Le cardinal s'exposait à des poursuites mais le gouvernement n'a pas osé.

    Ce n’est donc pas un hasard si, en ce 19 décembre 2021, la cathédrale Saint-Nazaire se souvenait et était à nouveau pleine. Dans le milieu viticole et à Béziers, ce sont des actes que l’on n’oublie pas !

     ***

    Malheureusement certains, si ! 

    Le clan Ménard n’a pas cru devoir s’associer à cet hommage, une absence qui n’a pas manqué d’être relevée par de nombreux participants, outrés de constater que maire, député ne s'étaient pas déplacés pour honorer cette personnalité majeure de la vie biterroise. Et marquer la plus élémentaire des corrections à l'égard de l'archevêque qui s'était spécialement déplacé. Ce qui illustre la leçon de mon ébéniste : "vous ne transformerez jamais du formica en marqueterie".

    Paniqués par les prochaines échéances électorales, piégés par des prises de position brouillonnes et incohérentes, obsédés par le politiquement correct macronien, ils ont préféré promener un sourire figé parmi les flonflons de la fête et faire le tour des foires au gras, appliquant cette vielle recette démagogique, "du pain et des jeux", qui n'est rien d'autre qu'un mépris total de la population, considérée comme incapable de réfléchir. Ils ont du estimer plus "rentable" de se livrer à des tentatives de récupération de voix avec les impôts des biterrois, que de participer à cet hommage exceptionnel. Les soupçonner d'avoir la moindre sympathie pour cette haute personnalité de Blanc du Midi n'est désormais plus compatible avec l'image pécresso-macronienne à la mode à la mairie de Béziers. Ce ne fut pas toujours le cas, mais ça, c'était avant ! Ce qui en dit long sur la solidité des convictions !

    À la sortie de la cathédrale, une dame, entendant les nombreuses protestations, s’est approchée d’un groupe : « Vous savez, dit-elle , c’est aussi bien qu’ils ne soient pas venus, ils auraient fait tache ». Et tous ont réalisé en un instant : c’est elle qui avait raison.

    Les surprises arrivent quand les petits autocrates à géométrie variable s’aperçoivent, mais trop tard, que cette population réfléchit et n’oublie pas. Décidément nous avons de plus en plus de motifs de nous souvenir, et au train où vont les choses, il y faudrait tout un livre…

    Henri Bec

     

    PS. Dernière minute

    Nous ne pensions pas que les propos ci-dessus seraient aussi vite et une fois de plus confirmés. Le 5 janvier dernier, l’Assemblée nationale a adopté le texte liberticide sur la crise sanitaire, modifiant le Code de la santé publique, nouveau coup porté à l’unité nationale. La République en Marche a aligné 134 voix, le Modem 32 et Républicains 28, et, avec quelques apports complémentaires, la loi a recueilli 214 voix sur une assemblée comptant 577 membres. C’est dire que ce ne fut pas un raz de marée.

    Mais Macron peut compter sur ses députés carpettes et sur des collaborateurs obéissants et désormais retournés qui s’efforcent de lancer des œillades complices, au cas où on ne sait jamais

    Sachez en effet et faites savoir que le député E. Menard a voté pour ce texte,Vote assemblée.JPG seule du groupe des non inscrits, les 17 autres ayant voté contre, en parfaite conformité avec leurs convictions et le mandat de leurs électeurs (et le clan reçoit aujourd'hui même, sans aucun complexe, Marine Le Pen à Béziers : le baiser de Judas !). Vous conviendrez que ces trahisons successives deviennent de plus en plus difficiles  à supporter.

    Nous l'avions déjà dénoncé ICI et ICI