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Régalien - Page 2

  • Les compétences de la PJ : des policiers spécialistes de l'investigation

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    La réforme de la police judiciaire, portée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, menace de chambouler l'organisation et le travail des milliers de fonctionnaires de ce service prestigieux.

    La police judiciaire vit une crise sans précédent. La réforme, voulue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, prévoit une profonde réorganisation de ce service prestigieux, fer de lance de l'investigation en France. Les milliers d'enquêteurs de la PJ craignent de perdre leur indépendance, de voir leurs compétences gâchées, et redoutent l'intervention du politique, avec le renforcement de l'autorité des préfets. Des craintes partagées par les magistrats.

    Les policiers ont déjà manifesté leur mécontentement à plusieurs reprises et de nouvelles manifestations d'ampleur sont prévues sur tout le territoire, pour dénoncer la "mise à mort" de la PJ. Plusieurs officiers ont expliqué la réalité de leur mission trop mal connue. Ces explications permettent de mieux cerner le travail de ces fonctionnaires de l'ombre et mieux comprendre les raisons de leur colère.

    Près de 4 000 enquêteurs sur tout le territoire  

    La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) est une structure tentaculaire composée de près de 4 000 enquêteurs et plus 1 500 techniciens scientifiques et agents administratifs, répartis dans des services centraux et territoriaux. Son siège est basé à Nanterre (Hauts-de-Seine). C'est là que l'on trouve les offices centraux de la police judiciaire, à qui sont confiées les enquêtes particulièrement complexes. Leur compétence est nationale : ils peuvent donc enquêter sur tout le territoire.

    Le reste des affaires est réparti entre six directions zonales (DZPJ) découpées entre ouest, sud-ouest, sud, sud-est, est, et les Antilles. Les affaires franciliennes sont partagées entre la police de Paris, qui couvre aussi la petite couronne, et la direction régionale de Versailles, qui s'occupe du reste de la région parisienne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d'Oise). 

    "On a un ressort territorial très large, adapté à la criminalité que l'on pourchasse, qui se cantonne rarement à un seul département", souligne Stéphanie Duchatel, commandante de police adjointe à la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles. Les femmes et les hommes de la PJ déplorent la "départementalisation" de leur travail. La réforme entend en effet placer la PJ, comme les autres services de police, sous l'autorité d'un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet de police. Selon eux, cet échelon ne permet pas de lutter contre la criminalité organisée qui opère le plus souvent sur plusieurs régions, voire dans plusieurs pays.
    Une fois placés sous l'autorité directe du préfet, ils craignent également de subir des pressions, voire de l'ingérence de la part du pouvoir politique. "Potentiellement, on casse une digue", s'inquiète Christophe Korell, ancien officier de police judiciaire, actuellement détaché au ministère de la Justice. "Avec cette réforme, le directeur départemental aura connaissance des investigations qui touchent les élus alors qu'il sera en contact avec le préfet. C'est très problématique", insiste-t-il.

    Des policiers spécialistes de l'investigation

    La PJ se distingue notamment de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) de laquelle dépendent les policiers que l'on trouve dans les commissariats. Alors que ces derniers gèrent la délinquance du quotidien (vols avec violences, conflits de voisinage, violences intrafamiliales…), les enquêteurs de la PJ sont saisis directement par un procureur ou par un juge d'instruction pour réaliser des investigations sur les infractions les plus compliquées, qui nécessitent du temps et des connaissances spécifiques.

    Les enquêteurs de la PJ ont pour la plupart le statut d'officier de police judiciaire (OPJ), ce qui leur permet de placer une personne en garde à vue, de procéder à des perquisitions, de placer une personne sur écoute ou de requérir des organismes pour avoir des informations. Les OPJ travaillent dans des brigades spécialisées. Les plus connues sont la brigade criminelle, surnommée "la Crim'", qui traite les affaires de meurtres, de viols, les enlèvements et les séquestrations, les antennes de l'Ofast (office anti-stupéfiant), les brigades financières et les brigades de répression du banditisme (BRB). Toutes sont appuyées par les brigades de recherche et d’intervention (BRI) qui peuvent aussi mener leurs propres enquêtes d'initiative.

    "Dans un commissariat, un policier peut avoir jusqu'à 400 dossiers par an, à lui tout seul. En PJ, on fonctionne souvent en binôme, voire en groupe, et on a autour d'une quarantaine de dossiers à l'année", explique Christophe Korell. Les missions des enquêteurs s'articulent autour de la criminalité organisée : ce que les experts appellent "le haut du spectre", qui va du trafic de stupéfiants au grand banditisme, en passant par les atteintes graves aux personnes, les infractions financières, le terrorisme ou la cybercriminalité. Toutes les affaires impliquant des personnalités sont également du ressort de la PJ. Stéphanie Duchatel cite l'exemple de l'agression de Kheira Hamraoui, la joueuse du PSG. "C'est nous qui l'avons traitée, du fait de la pression médiatique et politique qu'il y a autour." 

    Avec la réforme, leurs effectifs seront fusionnés avec ceux de la sécurité publique, eux-mêmes noyés sous les procédures, qu'ils n'arrivent plus à traiter. La première crainte des officiers de police judiciaire est donc de se voir attribuer une partie de ces dossiers en souffrance, leur laissant moins de temps pour traiter leurs affaires. Une inquiétude partagée par les professionnels de la justice. "On peut légitimement supposer que des officiers de PJ seront mobilisés pour travailler sur des rodéos urbains ou des violences conjugales, au détriment de leurs investigations de fond", redoute Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, arguant que "les directeurs départementaux et les préfets ont des objectifs statistiques avec comme priorité la baisse de la délinquance du quotidien".

    "Un travail de petite fourmi" au quotidien

    Nathalie* a passé 15 ans en sécurité publique avant de se tourner vers la PJ, au sein de la brigade criminelle de la direction zonale sud, qui couvre les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Occitanie et Corse. Elle s'occupe quasi-exclusivement des règlements de compte "à la kalach' ou au 9 millimètres" et explique comment elle procède sur les enquêtes qui lui sont confiées. "On part toujours de la victime. Bien souvent, il y a un historique des contentieux la concernant, tenu à jour au sein de notre service : c'est l'un de nos gros points forts. Ça permet d'avoir une première idée de qui lui en veut", expose-t-elle.

    Une fois sur la scène de crime, les constatations prennent beaucoup de temps, "trois heures minimum", en comptant tous les prélèvements de la police scientifique. "C'est le moment où il ne faut rien laisser passer, le moindre élément peut être utile", insiste l'OPJ. Elle procède ensuite à une enquête de voisinage approfondie. Vient, quelques jours après, le moment de l'autopsie, qui peut apporter des éléments importants.

    "On va ensuite considérablement travailler sur la téléphonie, avec différentes méthodes, ainsi que sur la vidéosurveillance, qui nous en apprend souvent énormément, détaille-t-elle. C'est un travail de petite fourmi." Arrivent enfin l'arrestation et la mise en examen du ou des suspects. "Mais attention, ce n'est pas la finalité du dossier", prévient Nathalie. Les avocats ou les magistrats demandent souvent des actes d'enquête supplémentaires, "comme une enquête de personnalité ou l'approfondissement d'un travail de téléphonie". Selon elle, un dossier de la brigade criminelle est rarement clôturé avant un délai de deux ans.

    L'investigation est un sacerdoce. Les journées sont denses et il n'est pas rare que les filatures s'éternisent jusqu'au bout de la nuit. Les écoutes téléphoniques doivent parfois se poursuivre chez soi, pour ne pas perdre le fil. "En PJ, il faut vraiment être passionné, car c'est beaucoup de sacrifices", dit pudiquement Stéphanie Duchatel.

    Le travail des enquêteurs est d'autant plus minutieux qu'ils l'ont vu s'alourdir par des procédures pénales de plus en plus chronophages. "Tout ce qu'on fait dans une enquête de police, on l'écrit", souffle Stéphanie Duchatel. Ces dernières années, plusieurs règles ont été instaurées pour mieux faire respecter les droits des personnes interpellées ou gardées à vue, accentuant fortement la part d'administratif pour les enquêteurs. Désormais, le moindre coup de téléphone doit faire l'objet d'un procès-verbal. "Ça nous prend l'essentiel de notre temps, mais on n'a pas le choix, si on veut que l'enquête ne capote pas."

    Tiré du site de France info

  • Des conséquences désastreuses sur la sécurité et l'indépendance de la justice. L'avis du Procureur général près la Cour de cassation

    L’ancien procureur de Paris comprend les inquiétudes liées au placement de tous les services de police d’un département sous la seule autorité d’un directeur, dépendant du préfet.

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    La réforme des services de police judiciaire, qui doit être généralisée en 2023, ne va pas "dans la bonne direction", a estimé  François Molins, alors procureur générale à la Cour de cassation,  l’un des plus hauts magistrats de France.

    "Cette réforme suscite à mon avis à raison beaucoup d’inquiétudes parce qu’elle est porteuse d’un certain nombre de dangers […] Je ne pense pas que ça aille dans la bonne direction", a-t-il déclaré sur France-Inter.

    Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Actuellement, chaque service rend des comptes à sa hiérarchie.

    « Détruire quelque chose qui fonctionne »

    Les enquêteurs de police judiciaire sont ainsi sous l’autorité du directeur central de la police judiciaire (DCPJ). Le gouvernement veut les intégrer à une filière investigation, avec les enquêteurs de sécurité publique en charge de la délinquance du quotidien.

    Expérimentée dans trois départements depuis début 2021, puis dans cinq autres depuis février 2022, cette nouvelle organisation doit être généralisée début 2023.

    Le premier "risque" contenu dans cette réforme, selon François Molins, "c’est de détruire quelque chose qui fonctionne. Parce qu’aujourd’hui […] les seuls services qui sont arrivés à garder la qualité dans les enquêtes, c’est la PJ".

    Vers un renforcement de l’autorité des préfets

    "Le second risque", a-t-il poursuivi, est lié à l’échelle départementale retenue par la réforme. "La criminalité aujourd’hui, elle a beaucoup évolué, ça se joue à l’échelle des interrégions et de l’international. C’est trop petit le département, ce n’est pas la bonne échelle."

    François Molins a enfin évoqué "les risques d’interférences du politique » avec un renforcement de "l’autorité des préfets sur la police" et "une baisse de la direction des enquêtes par les magistrats qui auront moins le choix des services enquêteurs", à qui ils confient les investigations.

    Une Association nationale de la Police judiciaire (ANPJ) a été créée mi-août par des enquêteurs de police judiciaire opposés à cette réforme, qui menace selon eux le "savoir-faire » de ces policiers chargés d’enquêter sur les crimes "les plus graves" et aura des "conséquences désastreuses pour la sécurité des citoyens et l’indépendance de la Justice".

    Par L'Obs avec AFP

  • Du rififi dans les rangs de la police judiciaire. L'avis d'un commissaire divisionnaire honoraire

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    Par Olivier Damien

    Conseiller régional de Bourgogne - Franche - Comté

    Commissaire divisionnaire honoraire

    Damien Olivier.jpgDans le silence quasi généralisé des médias, Gérald Darmanin, avec la complicité active de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, s’apprête à rayer d’un coup de plume plus d’un siècle d’histoire de la police. Dans le collimateur de ces technocrates implacables, la police judiciaire !

    Le crime qu’ils s’apprêtent à commettre tient dans quelques phrases contenues dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) actuellement en cours de discussion au Parlement. Et plus particulièrement dans le rapport annexé à cette loi qui annonce, en son point numéro 135, la création des futures directions départementales de la police nationale.

    Présenté par leurs auteurs comme permettant dans l’avenir de mieux piloter l’action de la police au niveau territorial, cet argument ne tient évidemment pas à l’analyse. Tout d’abord à cause de la disparité de nos départements. En effet, comment une réforme d’une telle ampleur pourrait-elle être pareillement applicable à des entités territoriales aussi différentes que le sont la Lozère ou le Cantal et les Bouches-du-Rhône ou le Nord ? Dans les premiers cas, les services de police sont représentés a minima, alors que pour les deux autres, c’est l’ensemble des directions qui y sont présentes et actives. Ainsi, grâce à un coup de baguette magique, le pilotage et les choix stratégiques applicables par et pour quelques dizaines de policiers deviendraient comparables à ceux conduits ailleurs par et pour plusieurs milliers de fonctionnaires appartenant au même ministère.

    En second lieu, l’unicité de commandement n’a jamais été la garantie de l’efficacité des services. Cette réforme, pas plus que celle de même nature qui fut tentée puis annulée au début des années 1990, ne permettra qu’à quelques hauts fonctionnaires de faire une brillante carrière, mais elle se fera au détriment de l’efficacité des services d’investigation sur le terrain.

    Enfin, ce bouleversement arrive au pire moment pour la police nationale. Déjà fortement délaissée par les policiers, la mission « investigation » qui aurait besoin d’être revalorisée va se retrouver amalgamée dans la masse et finira de perdre toute attractivité.

    Il est évident que cette réforme des DDPN n’a pas été réfléchie à sa juste mesure. Exhumée du passé pour répondre à un besoin de réformer pour réformer, elle ne fera que contribuer à la mort lente que vit l’institution policière depuis plusieurs années.

    Cette agonie sera par ailleurs précipitée par les mesures également contenues dans la LOPMI qui visent à augmenter coûte que coûte le nombre des officiers de police judiciaire. Les futurs enquêteurs seront en effet formés à la va vite au cours d’une formation initiale dont la durée n’augmentera pas (elle reviendra simplement à sa durée première de douze mois). Aucune expérience sérieuse ne sera exigée de ces OPJ, puisque seulement six mois en qualité d’agent de police judiciaire seront requis.

    C’est donc à juste titre que policiers, magistrats et professionnels de la sécurité s’inquiètent d’une énième réforme de la police nationale qui risque fort d’être la dernière, tant les grands équilibres organisationnels et sécuritaires sont aujourd’hui menacés. Une réforme qui, par ailleurs, a posé au cœur de son sujet non pas la sécurité des Français, mais les préoccupations corporatistes de certains de ses promoteurs et le besoin irrépressible de communiquer d’un ministre de l’Intérieur depuis longtemps dépassé par l’ampleur de sa tâche.

    C’est donc fort de leurs convictions que de nombreux fonctionnaires de la police judiciaire, derrière certains de leurs chefs qui ont été démis ou qui ont démissionné de leurs fonctions, manifestent désormais leur mécontentement à l’instar de l’accueil qu’ils ont récemment réservé au directeur général de la police nationale à Marseille. Plus qu’une place ou un poste, c’est une mission qu’ils défendent, conscients du fait qu’une fois qu’ils auront disparu, c’est un boulevard qui s’ouvrira pour les mafias en tous genres et le grand banditisme. Et, une fois encore, les premières victimes en seront les Français.

  • Communiqué de l'association nationale de la police judiciaire

    L'Association Nationale de la Police Judicaire a publié un communiqué très clair que vous aurez le plaisir de lire en cliquant sur l'image. Elle prédit que la réforme envisagée est, d'ores et déjà, vouée à l'échec.

     

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  • Quand le clan Ménard poursuit sa macronisation

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    Quand l'un passe son temps dans les médias pour répéter qu'il ne communique plus, tout en continuant à donner son avis sur tout, en réalité sans intérêt, l'autre fait les yeux doux à la macronie et arbore son désormais célèbre sourire figé. Son intervention à l'assemblée sur la réforme de la police, repris sur sa page Facebook a fait l'objet d'un commentaire cinglant que nous ne manquons pas de reproduire ci-dessous. Profiter d'un sujet aussi grave que cette réforme pour poursuivre son approche du pouvoir dans un intérêt exclusivement personnel est, en effet, tout à fait scandaleux.

     

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    Nain.jpgCe 13 janvier à l’Assemblée Nationale, en évoquant l'instauration d'une présomption de légitime défense pour nos forces de l'ordre en votre qualité de Député de l’Hérault vous vous adressez à monsieur le monsieur le Ministre de l’Intérieur en concluant votre exposé par « Ils ont mon soutien le plus total. Et je sais qu’ils ont le vôtre, monsieur le ministre ». Je m’offusque d’autant de déférence servile vis-à-vis des gouvernants. Même si dans les débats le respect républicain s’impose, vos propos complaisants sont très éloignés de ceux qui devraient être exprimés par une soi-disant représentante de l’opposition.

    Une telle attitude est d’autant plus scandaleuse que dans le même temps, le même ministre et le chef de l’État ont engagé une réforme de la Police Judiciaire en regard de laquelle vous êtes restée totalement muette en dépit d’une première expérience dans l’Hérault. Pourtant, policiers de tous grades et magistrats et hautes autorités judiciaires sont vent debout contre cette réforme dont les effets seront néfastes pour la sécurité de nos concitoyens dès lors que sous la tutelle des Préfets des départements, les policiers de la Police Judicaire n’auront plus l’initiative et la flagrance de lutter contre le grand banditisme et les trafics internationaux sur l’ensemble du territoire et au-delà de nos frontières via Interpol…

    Quant à la présomption de légitime défense pour nos forces de l'ordre il est bien plus facile d’en parler sous les ors de la République et à l’abri des militaires de la Garde Républicaine que sur le terrain où les mises en examen à l’encontre des policiers se multiplient. Dénommées antérieurement inculpation, avec alors aucune possibilité d’accès au dossier, elles nécessiteront toujours des investigations par un service enquêteur indépendant vis-à-vis de l’affectation du fonctionnaire en cause. In fine, une instruction judiciaire est nécessaire pour asseoir si besoin le non-lieu qui s’en suivra. Vouloir affirmer le contraire est une mystification !

    Et puis en regard de l’actualité la dernière affaire de la Gare du Nord à Paris confirme la nécessité de faire en sorte que tous les policiers hors service puissent conserver leur arme professionnelle en dehors de leurs heures de présence professionnelle. À cet égard, il est impératif de supprimer la demande d’autorisation obligatoire par les policiers auprès de leur hiérarchie pour un port d’arme hors service. Ce port d’arme hors service devrait être obligatoire avec comme seule exception une demande expresse et motivée des policiers refusant de porter une arme en dehors de leur temps de travail. Pour l’adoption de cette mesure, pourquoi ne pas proposer une mesure incitative ?

    Ainsi va, madame le député, notre triste vie parlementaire. Bien à vous !

    Jacques Nain

  • Et enfin, le Sénat étrille le projet !

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    Ce rapport dénonce la structure même du projet, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

     

    Le projet de réforme de la police judiciaire souhaité par Gérald Darmanin, déjà vivement contesté par les enquêteurs eux-mêmes, a été étrillé mercredi 1er février par le Sénat. Les parlementaires de la Chambre haute ont jugé le texte inadapté et ont demandé au ministre de l'Intérieur de le modifier.

    Ce nouveau coup est d'autant plus rude pour Gérald Darmanin qu'il est venu du sénateur LR Philippe Dominati, le rapporteur spécial des crédits budgétaires de la mission sécurité, d'ordinaire plutôt sur sa ligne. Dans son rapport présenté devant la commission des finances, il dénonce la structure même du projet, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département (renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ) sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Un cadre "anachronique et largement inadapté"

    Il s'agit d'un "écueil structurel", d'un cadre "anachronique et largement inadapté" aux missions de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui traite du haut du spectre de la criminalité, assène le sénateur. Les opposants au projet dénoncent ainsi le risque d'un "nivellement vers le bas" de la filière PJ, qui intégrerait les services d'investigation de la sécurité publique plombés par un stock énorme d'affaires en souffrance, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

    S'il considère "nécessaire de répondre à l'engorgement des services" de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) qui traitent de la criminalité quotidienne, Philippe Dominati prévient qu'il ne faut pas "déshabiller la DCPJ". Il appelle à de nouvelles modalités "pouvant aller de l'exclusion de la DCPJ du périmètre de la réforme en maintenant son autonomie, à la création d'une filière investigation regroupant les effectifs de la DCPJ et de la DCSP, mais selon une organisation autonome avec des services rattachés directement à une direction centrale ou nationale disposant d'une autorité hiérarchique sur eux".

    Gérald Darmanin attend désormais la publication prochaine des rapports des deux missions d'information de l'Assemblée nationale et du Sénat pour engager la concertation avec les syndicats. Il les recevra "mi-février", selon son ministère.

  • Ridicule démagogie. L'art de prendre les autres pour des imbéciles : Macron tente de racoler. Il n'est pas près de convaincre ces "grands flics"

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    Les anciens «grands flics» ont été reçus  à l’Élysée pour un dîner autour d'Emmanuel Macron. Le chef de l’État a souhaité leur rendre hommage et avoir leur avis sur la profession de policier ainsi que les évolutions apportées au métier durant les dernières années. Des «grands flics» pour de précieux avis. L'objectif : discuter notamment du rôle de « l'institution policière » face « aux nouvelles menaces », a indiqué l'Élysée.

    Le chef de l'État « a souhaité pour la première fois les réunir pour leur rendre hommage, parler avec eux de la fierté d’être policier et recueillir leurs avis sur l’institution policière contemporaine face aux nouvelles menaces après les renforts de moyens et les évolutions procédurales apportées ces cinq dernières années », selon la présidence...

    Parmi les invités, figuraient Robert Broussard, Ange Mancini, Charles Pellegrini, Jo Querry et Frédéric Péchenard, ce dernier étant vice-président LR du conseil régional d'Ile-de-France, notamment en charge des questions de sécurité.

    LES REFORMES AU COEUR DES ÉCHANGES

    Ils « ont travaillé sur des affaires célèbres », a précisé l'Élysée, comme la French Connection, la traque de Jacques Mesrine, la fusillade du bar parisien du Thélème en 1975, l’assassinat du député Jean de Broglie en 1976 ou encore la prise d'otage d'une maternelle à Neuilly en 1993 par «Human Bomb ». Autrement dit on a parlé de tout sauf de l'actualité qui risquait de fâcher  !

    Ce dîner a eu lieu alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux défendent leur projet de réforme de la police judiciaire, qui prévoit de placer tous les services de police d'un département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Gérald Darmanin et Frédéric Veaux étaient d'ailleurs présents à ce dîner.

    La réforme de la police nationale, soutenue par le chef de l'État rencontre l'opposition de la quasi totalité des enquêteurs de la PJ qui craignent la dilution de leur savoir-faire, voire l'abandon de certains territoires. La Conférence nationale des procureurs de la République (CNPR) a également exprimé son inquiétude.

    C'est dire que ces "grands flics" ne sont pas à la veille d'être convaincus. Une longue habitude des menteurs a du leur rappeler des souvenirs !

    La rédaction du Pays réel

  • Une excellente synthèse de ce qui se prépare

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    Cet avis autorisé est paru dans Le Monde du 6 février 2023. Il constitue un résumé parfait de ce dossier brûlant et termine parfaitement la série des documents précédents.

     

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    Par Georges Moréas

    Commissaire principal honoraire de la Police nationale

    Moréas.jpgLe vent de fronde qui a surgi chez les fonctionnaires des services de PJ lorsqu’ils ont capté qu’ils allaient faire les frais de la réforme de la police nationale a amené le ministre de l’Intérieur à réagir pour tenter de calmer ses troupes. Du côté des magistrats, la réaction a été plus policée, mais non moins ferme : qu’en est-il de la séparation des pouvoirs si l’on place « nos » OPJ de province sous la coupe d’un préfet ? Pour dédramatiser, les deux ministres concernés ont missionné les chefs de l’Inspection générale de l’administration (IGA) et ceux de la Justice (IGJ), afin d’établir un bilan de l’exercice des nouvelles directions territoriales de la PN créées dans les Outre-mer, et des  huit directions départementales expérimentées à ce jour dans l’Hexagone. De facto, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été associée à cette mission.

    La réforme de la police nationale répondrait à deux objectifs : déconcentration au niveau du département et décloisonnement. Pour faire simple, l’actuel directeur de la sécurité publique serait remplacé par un directeur départemental de la police nationale qui chapeauterait tous les services. (Les entités, directement rattachées au ministre de l’Intérieur comme la DGSI, le RAID, etc., ne sont pas concernées par cette réforme.) Ce directeur serait placé à la fois sous l’autorité du préfet du département et sous celle de l’autorité centrale, les deux n’ayant qu’un seul maître : le ministre de l’Intérieur. D’où la grimace des magistrats. Ils craignent à la fois des fuites « politiques » dans des affaires sensibles et l’impossibilité de désigner par eux-mêmes un service enquêteur. Pour eux, cette réforme survient au mauvais moment, dans un contexte dégradé de la filière police justice : baisse de la qualité des procédures et accumulation de dossiers non traités. En deux mots, ils redoutent un nivellement par le bas. Il leur restera l’option de choisir les gendarmes. C’est ainsi que pour perquisitionner les locaux du ministère de la Justice dans l’enquête pour laquelle Éric Dupond-Moretti est mis en examen pour « prise illégale d’intérêts », les magistrats de la Cour de justice de la République ont choisi de se faire assister par les gendarmes de la section de recherches de Paris.

    Il n’est pas inintéressant de s’interroger sur la logique de cette réforme, alors qu’il existe de plus en plus de brigades nationales et d’offices centraux à compétence nationale… Il y a quelques mois, après le meurtre de Lola, une collégienne de 12 ans, Gérald Darmanin a d’ailleurs annoncé la création d’un nouvel office central de lutte contre les violences faites aux mineurs. « Ce qui viendra à démontrer qu’on ne supprime pas la police judiciaire », a-t-il déclaré, sans réaliser la dichotomie entre une réforme qui veut déconcentrer au niveau des départements et de puissants services parisiens à compétence nationale, de plus en plus étoffés. 

    « En fait, personne ne comprend réellement l’intérêt de la chose. »

    Derrière le masque de la déconcentration se cache la volonté d’une centralisation à outrance, une mainmise sur les affaires pénales avec la possibilité de les « avaler » au niveau parisien sans qu’un petit chefaillon d’un petit service de PJ vienne y mettre son grain de sable. Les décisions seront d’ailleurs prises par les directions nationales qui géreront chacune leur filière et qui à ce titre seront porteuses « d’une stratégie nationale déclinée dans une doctrine dont elles assureront la mise en œuvre… »

    Ces directeurs du nouvel âge de la PJ seront donc des agitateurs d’idées sans réel pouvoir hiérarchique sur le personnel qui les applique. Ils seront surtout « l’œil » de Paris.

    Dans le court délai qui leur était attribué (3 mois), les hauts fonctionnaires et magistrats qui se sont attelés à la tâche ont fait un remarquable travail d’analyse, qui s’est traduit par un rapport de 85 pages. Pour la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe, ils ont constaté quelques avancées : meilleure circulation de l’information, possibilité de mutualiser plusieurs services sur un même objectif, augmentation de la présence sur la voie publique… Tandis qu’en métropole, le constat est nettement plus nuancé, notamment pour les services enquêteurs, que ce soit en sécurité publique ou en police judiciaire. En fait, personne ne comprend réellement l’intérêt de la chose. Et les faiseurs de cet audit se permettent deux propositions alternatives : rattacher les unités opérationnelles des services territoriaux de l’actuelle police judiciaire à une zone de police et la création de directions régionales de la police nationale, les DRPN – qui viendraient remplacer les DRPJ   Ce qui représenterait toutefois « une dégradation de l’ambition de la réforme », note le rédacteur effronté, qui a même l’outrecuidance de rappeler aux deux ministres qu’à l’approche des JO, il ne serait pas mal d’éviter de bloquer le système.

    « Cette réforme risque de nuire à l’efficacité de la lutte contre la corruption (mille milliards d’euros par an pour l’U-E). »

    Moins nuancés, les sénateurs ont estimé que cette réforme aboutissait à la création d’un cadre « anachronique et largement inadapté ». Philippe Dominati, le rapporteur, estimant qu’il n’était pas raisonnable de « déshabiller la DCPJ ». En réponse à un questionnaire du Sénat, l’association Anticor souligne, elle, que cette réforme risque de nuire à l’efficacité de la lutte contre la corruption (mille milliards d’euros par an pour l’U-E) ; à l’indépendance de la justice et un risque tenant à l’inadéquation de l’échelle départementale.

    Quant à l’Association nationale de police judiciaire, créée pour la circonstance, sa réponse est incisive : « Cette réforme, qui n’emporte pas l’adhésion de celles et ceux qui en sont les principaux acteurs, est d’ores et déjà vouée à l’échec. »

    Malgré les restrictions et les objections polies formulées dans l’audit de faisabilité qu’il a lui-même commanditée, Gérald Darmanin se montre psychorigide : « La réforme sera mise en œuvre tout au long de l’année 2023 ». Il semble que les futurs directeurs nationaux soient déjà sélectionnés. Jérôme Bonnet, l’actuel directeur central de la police judiciaire, qui n’a pas montré d’opposition à la fermeture de sa boutique, deviendrait directeur de la police nationale, filière PJ.

    Alors que la majorité des syndicats de policiers, de magistrats et d’avocats sont opposés à ce projet, pourquoi une telle précipitation ? Probablement pour tenir la promesse du chef de l’État : « mettre du bleu sur le terrain », afin de maintenir au mieux l’ordre public. Fi des enquêtes criminelles, de la criminalité organisée, de la corruption…, l’ordre public ! Une priorité pour nos dirigeants, alors que la maison France craque de partout et que nos lendemains désenchantés pourraient bien être orageux.

  • L'incroyable épopée de Charette

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    Nous sommes suffisamment au fait des réactions d'une certaine presse pour comprendre que lorsqu'un lynchage médiatique se met en marche, c'est qu'il y a quelque chose d'intéressant et de bon aloi chez ceux qui sont ainsi insultés. C'est aujourd'hui le cas de Libération, Médiapart, Télérama et bien d'autres qui déversent des torrents de boue sur le magnifique film "Vaincre ou mourir".

    « L’action se situe en 1793, alors que Charette, ancien officier de la Marine Royale et héros de la guerre d’Indépendance américaine, revient sur ses terres vendéennes où la colère contre les républicains gronde. Le jeune officier, charismatique et fin stratège, devient2-2.jpg rapidement le chef de toute une armée fort peu commune, mais pas moins redoutable, constituée d’habitants refusant de se plier à la terreur révolutionnaire. »

    Tous ces milliers de Français n'ont pas admis l'exécution de leur Roi (21 janvier 1793), l'assassinat de leur Reine (16 octobre 1793), la constitution civile du clergé et la levée de 300 000 hommes pour répandre la guerre dans toute l'Europe au prétexte de diffuser les fariboles rousseauistes. Ils ont décidé de s'enrôler dans "l'Armée Catholique et Royale".

    Le Puy du Fou fait une œuvre salutaire. Alors que notre Éducation (!?) Nationale se plait à retirer de la mémoire des enfants la belle épopée de notre histoire et de ses héros, "Vaincre ou mourir" en évoque un des épisodes les plus dramatiques. Si certains s'escriment à laisser penser que la France a commencé en 1789, de plus en plus nombreux sont ceux qui réalisent qu'elle prend en réalité  ses racines en 496 avec le baptême de Clovis et qu'elle reste à jamais marquée par l'empreinte de ses racines chrétiennes, croyants ou non. Il a fallu 1500 ans pour la construire.

    3-2.jpgEt aujourd'hui, une fois passées les décennies où il était de bon ton de caricaturer notre histoire - avec une mauvaise fois indigne - les historien sérieux et objectifs découvrent et nous apprennent que la République est née dans la terreur et les massacres. Le génocide de la Vendée n'en est qu'un épisode monstrueux. Il y en eu d'autres. De la même manière se sont mobilisés les Chouans de Normandie, les hommes de Frotté dans le lyonnais, ainsi que dans tout le Midi. Le film a le mérite d'ouvrir les pages oubliées de la Révolution.

    Le général Westermann, surnommé "le boucher de la Vendée" écrivait au Comité de salut public qui avait ordonné les massacres :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

    L'on pourrait évoquer également "les Colonnes infernales" du général Turreau, avec, entre autre, l’abomination du 28 février 1794 aux Lucs-sur-Boulogne, où, alors que le hommes sont absents (ils sont dans l’armée de Charette), on éventre le curé, on tue les vieillards à coup de baïonnette et on incendie l’église dans laquelle se sont réfugiés les femmes et les enfants. Il y aura 564 morts. À peine moins qu’Oradour-sur-Glane en 1944.

    C'est cela un génocide, un8-2.jpg crime contre l'humanité !

    Charrette restera un de nos héros nationaux, dont la bravoure et le panache ne peuvent que forcer l'admiration et le respect. Sa devise : "combattu souvent, battu parfois, abattu jamais" est à rapprocher de la réponse qu'il fit à l'ancien officier du roi venu l'exécuter, qui regrettait "tant d'héroïsme pour rien" : "Monsieur, rien ne se perd jamais".

    En 2016, un député républicain de la Vendée, alors qu'un texte était proposé en mémoire de toutes les victimes de la commune de 1871, eu le courage de lancer dans l'Assemblée : « Mes chers collègues, foi de Vendéen, quitte à faire de la repentance, pourquoi ne pas commencer par l’abrogation des lois de la Terreur contre la Vendée, et la reconnaissance de ses crimes ? Vous voulez faire de la morale ? Soit, mais alors, commencez donc par abroger les lois de la Terreur. »

    12-2.jpgCharette reste une de ces figures lumineuses que la France peut se vanter de montrer au monde entier. Remercions le Puy du Fou de cette réalisation. Et formons le vœu que de nombreuses autres initiatives de cette qualité viennent redonner à tous les français, la fierté d'être français.

    Henri Bec

  • Le Figaro : « Requiem, marche aux flambeaux… Cette jeunesse de France qui vibre au souvenir de Louis XVI »

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    Nous reproduisons ici une article paru dans la Figaro le 21 janvier dernier.

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    Chaque année, le 21 janvier, quelques milliers de jeunes se réunissent dans la rue et dans les églises pour commémorer la mémoire du roi guillotiné. Un engagement qui associe spiritualité et volonté politique.

    Ringard, le royalisme ? S’il n’était pas rare de croiser des monarchistes au siècle dernier, leur existence aujourd’hui est perçue comme une incongruité par une majorité de Français. Quand ils ne sont pas considérés comme une dangereuse mouvance d’extrême-droite. Pourtant, d’après un sondage BVA paru en 2016, 17% des Français verraient bien la fonction présidentielle être assurée par un roi. Un chiffre identique à celui d’un autre sondage, datant de 2007, confirmant qu’il existe bien une base royaliste établie et stable.

    Chaque 21 janvier, la France redécouvre ses royalistes, presqueMarche aux flambaux.jpg avec étonnement. À cette date, il y a tout juste 230 ans, le roi Louis XVI était guillotiné place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) par les révolutionnaires. Tous les ans, monarchistes ou simples passionnés d’Histoire commémorent la mémoire du souverain qu’ils considèrent "martyr". Ce samedi encore, des messes de requiem auront lieu dans toute la France, et une marche aux flambeaux se rendra à la Chapelle expiatoire, où furent inhumés Louis XVI et Marie-Antoinette en 1793.

    Quelque chose de sacré

    Loin des caricatures mais légèrement anachroniques, ces événements ne rassemblent pas que des vieillards réactionnaires. «Une multitude de jeunes gens, désireux d’être en lien avec leur Histoire», se rendent par exemple chaque 21 janvier à l’église Saint Eugène-Sainte Cécile, dans le 9e arrondissement de Paris, souligne le Père Jean-François Thomas, prêtre jésuite qui y prononcera l’homélie ce samedi. Mais aussi à l’église Saint-Germain l’Auxerrois, dans le 1er arrondissement. Cette dernière réunit surtout la branche orléaniste, qui désigne la maison d’Orléans comme héritière des rois de France.

    Certains prennent l’événement très au sérieux. La journée de Madeleine, professeur d’histoire-géographie au lycée, sera "littéralement dédiée à cette commémoration". Vêtue de noir en signe de deuil, la jeune femme de 27 ans, ancienne militante de l’AF, ira déposer une gerbe le matin place de la Concorde. Comme tous les ans depuis sa majorité, elle se rendra ensuite à la messe à Saint-Germain l’Auxerrois et rejoindra en fin de journée la marche aux flambeaux organisée par le collectif du Souvenir de Louis XVI. Cette association, créée il y a quatre ans par une bande de copains, entend "raviver l’image de la monarchie en rendant hommage au roi martyr".

    Marche-2.png"C’est presque une dimension de fête religieuse, explique-t-elle. Il y a quelque chose de très sacré dans cette journée, que je vis comme une sorte de pèlerinage en solitaire". Robin, 21 ans, étudiant en histoire originaire du Nord, et actuellement en reconversion pour devenir artisan brasseur, a anticipé les grèves pour se rendre à Paris et ne pas manquer les commémorations. Lui aussi ressent cette dimension spirituelle : "Il y a quelque chose d’assez christique dans la mort de Louis XVI, un côté sacrificiel", estime-t-il. Un raisonnement que ne réfutera pas le Père Thomas : "Pour un catholique monarchiste, il est important de prier pour les morts et le salut de l’âme du défunt".

    Monarchie contre république

    Mais cette journée du 21 janvier est également éminemment politique. «Organiser des messes est très respectable, mais cette journée n’est pas seulement une commémoration», confirme Antoine, 20 ans et membre du Souvenir de Louis XVI. «L’association a été fondée pour réunir une jeunesse qui voit dans la monarchie l’avenir de la France», confie le jeune homme, lui aussi étudiant en histoire. «Le but, c’est vraiment d’attirer les curieux non-royalistes, qui s’intéressent à l’Histoire», abonde Henri, un ingénieur de 25 ans, cofondateur du collectif. Organisée depuis quatre ans, la marche aux flambeaux a réuni plus de 1000 personnes l’année dernière, selon lui. Elle sera suivie ce samedi d’une soirée sur une péniche parisienne.

    Outre la restauration de la monarchie, les royalistes de tous horizons entendent œuvrer pour la défense de l’intérêt national, en attendant le retour du roi. Le patriotisme est au cœur de leur combat, et c’est en ce sens qu’ils sont fréquemment désignés comme "nationalistes" ou d’"extrême droite".

    La marche aux flambeaux du 21 janvier a d’ailleurs pour vocation de marquer les esprits, et de faire passer des messages. "On n’y réclame pas le retour du roi, ce serait s’illusionner", sourit Madeleine. Mais "l’action de Louis XVI pourrait inspirer des gouvernances aujourd’hui, à une époque où le 49-3 et les décisions unilatérales sont devenus la norme", suggère Robin, qui se rendra aussi à la marche pour "rappeler que la République n’a pas fait la France". "Quand on voit la répression dans les manifestations de "gilets jaunes" ou contre la réforme des retraites, on ne peut que constater la perversité du régime politique actuel", ajoute Henri, rappelant que «Louis XVI n’avait pas voulu faire tirer sur la foule aux Tuileries».

    Goût de l’Histoire et volonté politique

    Ces jeunes monarchistes affirmés ont un point commun : le goût et la passion de l’Histoire. Madeleine a été bercée enfant par la Petite Histoire de France de Jacques Bainville, historien monarchiste et figure majeure de l’Action française. Née dans un environnement familial très royaliste, on lui a "toujours appris à considérer la monarchie". Robin s’est, lui, forgé tout seul, sans héritage particulier : "J’ai découvert le royalisme et la pensée politique avec mes cours de philo de terminale et je les ai trouvé très pertinents".

    Et en dehors du 21 janvier ? Certains sont engagés politiquement, à l’Action française ou "dans des mouvements politiques plus actifs aujourd’hui". D’autres pensent à s’engager car "la politique est l’affaire de tous : nous sommes des hommes dans une cité". "Aujourd’hui, plus que de militer dans la rue, le fait d’incarner des idées et de les accorder avec ses actes possède un vrai sens politique", assure Robin. "La jeunesse a soif d’avoir des racines, de retrouver un terreau dans lequel s’ancrer", résume le Père Thomas en guise de conclusion. ■ 

    Hugues Maillot

  • La Cinquième République à l’agonie

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    C'est toujours avec le même plaisir que nous publions les réflexions de notre ami Jean-Pierre Pelaez. La fessée qu'il donne ici à toute la caste politicienne est tonique et réconfortante. D'autant que nous en connaissons près de nous qui ne l'ont pas volée !

    Et combien cette analyse est adaptée aux articles précédents ! Merci Jean-Pierre.

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    Pélaez1.jpgÀ part les aveugles — mais ils entendent ce qui se passe —, qui ne voit pas aujourd’hui que la Cinquième République est à l’agonie ?

    La France est devenue ingouvernable, et à force de mensonges, de trahisons et de lâchetés, la fracture entre le peuple et une soi-disant élite, surtout cupide et carriériste, est devenue abyssale, comme le montrent des taux d’abstention jamais connus.

    Avec son gouvernement sans majorité, l’exécutif n’est plus qu’un 49.3 en rafales et à répétition. Le Parlement n’est pas plus efficace, avec ses deux blocs dits extrêmes empêchés de trouver le moindre accord, en raison de la sempiternelle lutte contre le fascisme d’une gauche psychopathe et sclérosée, préoccupée surtout de sa boutique ; avec son centre minoritaire, son marécage macroniste qui s’accroche au pouvoir comme des filets d’algue verte au rocher, dans un océan d’événements qu’il ne contrôle plus ; avec son groupuscule républicain ridicule, qui rêve encore d’un illusoire retour à son pouvoir d’antan. Avec un PS en voie d’extinction, pris dans les méandres de la farce écolo-LFI, entre Aymeric Caron, Sandrine Rousseau et Olivier Faure, entre délires bobo et valeurs de la République en voie de momification. Et la vie politique est un jeu de communicants sur fond de propagande et de matraquage par des journalistes bien pensants.

    La Cinquième République agonise surtout de s’être depuis trop longtemps privé du référendum qui était son fondement. Car de Gaulle, craignant à juste titre le régime des partis — et l’UMPS ou le LRPS n’ont-ils pas corroboré ses craintes ? — voulait un pouvoir qui soit dialogue et harmonie entre un monarque républicain et son peuple. Mais de référendum, il n’y a plus. Il était l’apanage des hommes sincères et des grands démocrates. Les petits carriéristes, les marionnettes de la finance, les gouvernants à la corbeille, les européistes cabris qui lui ont succédé se gardent bien d’y avoir recours. Ils vantent la démocratie, mais ils méprisent un peuple qualifié de populiste.

    Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent pour se montrer vraiment démocrates. Et le premier d’entre eux, l’immigration qui est au cœur de tous les débats, avec l’insécurité qu’elle génère : pourquoi ne pas régler la question par voie de référendum ? Que le peuple décide !

    L’éducation, le système de santé : qu’attend-on pour faire les réformes qui s’imposent ? Encore une occasion d’en remettre au bon sens populaire ? Et le soutien à l’Ukraine, comment a-t-il été décidé ? Le peuple a-t-il été consulté ? Et tant d’autres… Mais le peuple encombre ce pouvoir pseudo-démocrate : panem et circenses, plutôt que référendum ! La Rome de la décadence, et non celle de Caton l’ancien…

    Giscard, Mitterrand et Chirac ont sapé l’édifice, détruit les services publics, privatisé, bradé. Les copains d’abord ! Le bi-président sarkhollande, qui enfanta le bébé Macron, a continué. L’adolescent est sans complexe, il achève le travail. La Cinquième République n’est plus qu’une ruine, dans une Europe otanisée, gouvernée par les financiers mondialistes et leurs alliés objectifs ou idiots utiles, les libertaires sociétaux ; elle finit par faire douter de la république elle-même.

    Quel nouveau régime lui succèdera ? Sixième République, monarchie constitutionnelle, comme en Espagne ou en Angleterre, monarchie de droit divin, avec le christianisme rétabli en tant que religion d’État ? La prochaine révolution le dira, les Français en décideront… À moins qu’avec LFI, ils n’optent carrément pour une République islamique ou un régime à la libanaise. Un suicide assisté, en quelque sorte !

    Jean-Pierre Pelaez

  • Macron attendu à l'ONU !

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    QUASIMENT VIDE !

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    Aura-t-on encore longtemps la patience de supporter ces humiliations répétées ? Ce n'est pas une image que les médias aux ordres vont beaucoup diffuser : la salle de l'ONU pendant le discours d'Emmanuel Macron. Quand on vous disait que la France avait une influence inégalée ! Le monde tremble et s'incline lorsqu'elle parle

    Nous ajoutons le commentaire de Radu Portocala, qui exprime en quelques mots le désenchantement pour ne pas dire la tristesse de voir la France, autrefois "mère des arts, des armes et des lois", ainsi rabaissée.

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    Je ne sais plus quel journal titrait l’autre jour : « Macron attendu à l’ONU ».

    La salle presque vide devant laquelle Je-suis-le-chef a fait son exercice oratoire en langue de bois montre que presque personne ne l’attendait.

    Macron n’intéresse presque personne, sa présence sur la scène internationale est négligeable. Qu’il soit ou qu’il ne soit pas là, qu’il parle ou qu’il ne parle pas, qu’il s’agite stérilement ou qu’il ne fasse rien – cela n’a aucune conséquence.

    Cela, en fin de compte, n’a pas grande importance. Ce qui est grave, c’est que son insignifiance, aussi vocale soit-elle, fait de la France un pays insignifiant, l’entraîne vers les tristes abîmes de la médiocrité.

    Comment a-t-il été possible que la France finisse par s’exprimer à travers une telle voix dérisoire ?   ■

  • De la forfaiture au désastre

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    Le prix du gaz suffit-il à expliquer tant de complicité ? Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Alger, 27.08.2022

     

    Tout se paie. L’absurdité grandiloquente s’achève en catastrophe.

     

    Par Hilaire de Crémiers

    Hilaire-2.jpgLe jeu de Macron risque de devenir de plus en plus périlleux. Même si jusqu’à présent, malgré les difficultés accumulées, il a échappé au pire, voici que le pire se signale à l’horizon. Le pire pour la France, hélas. Probablement aussi le pire pour lui qui, pourtant, ne l’aura pas volé.

    Il a accédé au pouvoir par des procédés de voyou dont l’utilisation des fonctions de l’État à des fins personnelles jusqu’à la prévarication a constitué la norme habituelle : décisions prises en vue de sa stratégie politique au mépris des intérêts français, à l’encontre même des orientations du gouvernement auquel il appartient, compensations financières par voies détournées, exploitation des deniers publics mis à disposition dans le cadre étatique pour ses propres besoins, opérations d’achat-ventes combinées, voire de rachats concernant des entreprises françaises d’importance stratégiques au profit d’entreprises et de puissances étrangères dans des contrats doubles ou triples d’une opacité douteuse.

    Tout à l’avenant mais, apparemment, sans conséquence pour sa carrière, bien au contraire, constamment favorisée par le renforcement de ses réseaux publics ou occultes. Sans jamais de suites judicaires sérieuses. Ni d’inconvénients politiques majeurs. D’aucun parti, même de la gauche la plus hargneuse, d’aucun média d’envergure, d’aucune autorité constituée, d’aucune structure concernée, même celles dont les intérêts ont été lésés. C’est ainsi ; c’est fort. Il passe toujours.

    Le vice comme droit

    Pourtant, rien de surprenant. D’ailleurs, quand il s’agit de lui, personne n’est surpris. Ou n’imagine être surpris, tant c’est chez lui des comportements constitutifs de sa personnalité qui se croit ou, plutôt, se sait par une sorte d’intuition aussi décisive que subtile, au-dessus de tout. À l’instar des autres transgressions qui jalonnent sa vie, aventureuse certes, mais sans l’être vraiment, jusqu’à présent du moins, tant il a la garantie, non prouvée mais assurée, de son impunité. Et, ainsi, a-t-il l’art d’en faire une singularité personnelle qu’il ne reste plus qu’à admirer.

    Oui, toujours être admiré. Son personnage s’épanouit dans les effluves d’une telle psychologie. Qui ne l’a vu après une prestation où il a démontré qu’il était le plus doué ? Sa secrète connivence avec lui-même le met à l’abri de toute crainte et de toute hésitation. Il recherche ces moments de grâce où il est celui qui sait, veut et peut. Il adore briller. En un mot, il s’adore lui-même. Sans aucun scrupule. Sans retenue. Narcisse qui ne regarde les autres que pour se regarder lui-même dans leurs regards ravis, comme dans un miroir. Son entourage lui sert à plaisir le reflet de son égotisme rayonnant jusqu’à l’éblouissement ; entourage qui lui ressemble, d’ailleurs, sauf que ces individus qui se croient supérieurs eux aussi et dont le tropisme subjectif est identique à celui du patron, sont soumis à sa domination de dieu solitaire qui s’assouvit de lui-même… et des autres par réfraction. Lui ne donne rien que ce qu’il veut ; il accapare tout ce qui peut le satisfaire. De ce point de vue, il ressemble à ses prédécesseurs, tous malades d’eux-mêmes, comme il n’apparaît que trop pour qui étudie l’histoire de la Ve République, tant le pouvoir en république rend fous ceux qui ont misé toute leur vie sur son unique possession.

    C’est une grande vérité, peu exprimée de nos jours, mais qui avait frappé nos légistes de l’ancien temps, tel un Jean Bodin, tel un Claude de Seyssel, que la lutte pour le pouvoir suprême était le pire des maux qui pouvait accabler un État. Tacite déjà en avait tiré la plus amère des sagesses historiques.

    L’orgueil qui se croit intelligent

    Il y a du Néron chez Macron. Qualis artifex ! Pour le moment le miroir de proximité n’est pas encore brouillé, comme il le fut pour Hollande et pour Sarkozy. Même si son image a subi de lourds cabossages au cours des cinq dernières années auprès des Français qu’il a trop méprisés et qui majoritairement ne l’aiment pas. Peu lui chaut. L’orgueil de sa réussite l’aiguillonne à chaque étape franchie. Tant pis pour ceux qui ne suivent pas comme les Gilets jaunes ou qui se mettent en travers de ses desseins de direction totalitaire, l’État dirigeant tout et Macron se prenant pour l’État. Il les « emmerde ».

    Face au défi de l’adversité, il étale, en toutes circonstances, la vanité d’un adolescent immature et bravache qui se veut son propre maître et qui impose au monde ses caprices comme des lois. Ses répliques sont connues. Répétitives, aujourd’hui comme hier, toujours sur le même mode de l’arrogance puérile : « Si c’était à refaire, je le referais ! » « Qu’ils viennent me chercher ! » Et de jeter la tête en arrière. Son œil étincelle comme dans la fable celui du lion que vient importuner un moucheron. Et tous ceux du clan d’applaudir bruyamment. Quel chef ! Et pour quelle république exemplaire !

    Et, de fait, il a pris possession de l’État, de tout l’État. Puisqu’en France l’État est le maître de tout et s’occupe de tout, de l’enfant au vieillard, du travail au chômage, de la santé à la mort, le libéralisme théorique de la macronie ne faisant qu’ajouter aux complications du socialisme étatique, c’est lui qui fait tout, qui décide de tout : il y passe ses nuits, paraît-il ! Même si, désormais, le pouvoir législatif lui cause quelques soucis, mais sans réelles conséquences. Il est prêt à tout, même à se servir, entre autres, d’un pseudo-conseil national de la refondation (CNR ! ) pour contourner les obstacles et plier la Constitution à sa guise.

    Personne ne vient donc le chercher ! Personne ! Ou pas encore, tant qu’il sera le plus fort. Mais le lion de la fable finit par s’exténuer lui-même. Il est des retournements qui s’opèrent avec violence. La politique dite démocratique écrase toujours les plus faibles. Gare à demain !

    Toutes les fausses pratiques de l’homme sans vergogne avec leurs mensonges calculés qui façonnent l’univers macronien et rendent compte des multiples affaires dont la vie politique de cet ambitieux forcené s’est littéralement nourrie – Alstom, Uber, McKinsey, et combien d’autres moins connues où ses copinages l’ont aidé –, n’ont jamais été dénoncées efficacement, même par les personnes les plus averties. Inutile de donner des noms. La France n’est plus une société libre ; chacun le sait. La prudence est de règle dans tous ces domaines où tous les coups sont à prendre. Ceux qui l’ont vu faire ou qui ont été renseignés sur ses façons d’agir, en tous cas suffisamment pour comprendre ses manœuvres d’une déloyauté sans nom, n’ont jamais pu ni l’arrêter, ni avertir le public, ni mener de justes investigations, ni conduire à terme des poursuites judiciaires. Type affaire Benalla, et, encore, c’était fort peu de chose par rapport au reste !

    Le constat est le même, à droite comme à gauche. Les commissions parlementaires, les rapports dûment argumentés ne servent à rien. Personne de notoriété suffisante n’a eu l’audace ou le simple courage d’attaquer comme il aurait fallu, comme il était de droit. Pourtant il est des gens qui savent. Même parmi les politiques. Marine Le Pen ne s’est contentée que de vagues allusions pour se faire de suite rembarrer sans moufter. Ne parlons pas de Mélenchon qui ne fait que causer et encore causer, l’adversaire idéal qu’il fallait à Macron, aussi narcissique que lui. C’est déjà dit mais c’est si vrai : la politique les rend fous, tous tant qu’ils sont, la moindre once de pouvoir – celui de la parole en est un – les enivre de leur propre moi. Tel est le mal essentiel de la République où le pouvoir est toujours à prendre, à reprendre, à conquérir, à accaparer. L’intérêt de la France disparaît dans cette tourmente d’egos et dans les flots de discours. Il ne s’agit pas ici de dictature – le mot fait peur – qui n’est jamais qu’une forme de la démocratie pour la tirer de l’anarchie. Mais qui ne rêve d’un pouvoir dont la légitimité crée la stabilité dans l’harmonie retrouvée de toutes les autorités justes et naturelles qui auraient enfin toute leur place ?

    Le désastre programmé

    En fait, la France n’en sort pas. C’est reparti pour cinq ans avec les mêmes baratins. Il faut dire aussi que, depuis le début de l’entreprise macronienne, une machination complexe et fortement structurée fonctionne en faveur de l’homme qui a été choisi d’avance en 2017 et, à nouveau, en 2022, comme il a été souligné dans ces colonnes à chaque fois. Tel est, là encore, le lot de la démocratie française ; mais elle n’est pas la seule ; un regard autour du monde suffit à le comprendre. Les peuples sont abusés par des mots. Rien d’étonnant en France, comme il a déjà été dit, pour qui connaît l’histoire vraie de la Ve République depuis ses origines et pour qui s’intéresse aux mécanismes institutionnels qui mènent la vie politique française depuis plus de deux siècles.

    La politique républicaine n’est pas du droit, comme elle le prétend. Elle s’habille de droit pour se justifier. Depuis le début. Et quel droit ! Un exemple : qui a jamais osé poser une question à François Hollande sur son trésorier de campagne dont les comptes personnels foisonnaient sur des îles sans droit et dont le but, en contrepartie du service rendu, était d’imposer en France par Hollande interposé le mariage homosexuel, qualifié de mariage pour tous – c’était très important pour la suite mondiale des opérations –, tant le droit de la République peut dire tout et n’importe quoi : il suffit d’une loi votée par une bande de partisans. Et voilà ce qui s’appelle l’État de droit, intouchable et incritiquable par définition. Qui veut bien comprendre, comprenne ! Peut-être les Français comprendront-ils un jour comment ils sont cocufiés. Ce beau travail législatif fut pratiquement l’unique raison d’être du quinquennat Hollande. Tandis qu’on discutait gravement de la façon d’unir deux messieurs ou deux dames, ou encore deux ni-homme ni-femme, les Trierweiler et les Ségolène qui auraient pu s’y croire, n’ont été que les jouets du même François et se sont faites coiffer au poteau par la Julie Gayet ! Amusant, n’est-ce pas ? De l’art d’être cocu et du sport de cocufier, à quoi se ramène toute la politique en France. En tous domaines !

    Gageons que Macron voudra poursuivre dans une si noble voie. Un bon moyen, après avoir usé de la droite pour le pouvoir d’achat et pour la loi de finances, sera de se mettre la gauche dans la poche de sa majorité relative avec un projet de loi de constitutionnaliser l’avortement. Pas tout de suite mais à l’occasion. Comme si l’avortement était un droit ! Alors que c’est fondamentalement une suppression de droit, et du premier des droits qui est le droit à la vie. Ainsi tout droit peut être et sera éliminé en fonction des besoins au profit du seul Droit que la République impose et qui devient la Loi. Telle est la logique des principes absurdes qui fondent depuis la Révolution le droit public et, malheureusement, le droit privé français. Plus rien ne tient, les juristes en savent quelque chose.

    Mais la forfaiture ne saurait être une règle pour une nation. Ou elle périra. Le désastre est là, pour ainsi dire programmé par l’implacable bêtise qui préside aux destinées de la France. L’Éducation est un immense échec, constaté par tous. La nomination du ministre est, d’ailleurs, une provocation toute macronienne. Les services publics ne sont plus que des mots en l’air, ni services, ni publics. Les administrations et les ministères, comme les innombrables comités et agences sont d’énormes verrues sur une pauvre France écrasée d’impôts, de taxes, de normes. Le pays est concrètement en faillite et continue à dépenser à tout-va. 3000 milliards de dettes ! L’industrie qui ne cesse de s’effondrer est à bout de souffle. La France n’est plus une puissance agricole. En dehors de l’international, ses entreprises les plus prestigieuses sont en train de couler : EDF en est l’exemple, victime d’une politique d’État d’une rare stupidité. L’Europe va exploser, l’Italie d’un côté, l’Allemagne de l’autre, devant les cruelles nécessité de la survie, mettant fin aux divagations de Macron qui a tout misé sur l’unification rapide de l’Europe en trahissant les intérêts français. En fait, il a perdu l’Europe et sa présidence européenne n’a servi à rien. Il a perdu définitivement l’Afrique. Une fois de plus, il nous humilie devant l’Algérie ! Le gaz suffit-il à expliquer tant de complicité ?

    Et voilà que la guerre en Ukraine continue et peut dégénérer alors que, pour exister, il fait l’important et s’essaie à la gravité pour impressionner les Français et se hisser à la hauteur des circonstances. Nos canons partent en Ukraine, nos hommes peut-être. Cependant les chefs d’état-major des Armées ont averti : la France n’a pas les moyens suffisants pour mener une guerre, dite de haute intensité, plus de trois jours. Les vastes plans de Macron, tout en discours et en supputations, se heurtent à la dure réalité. C’est triste à dire : c’est la France qui, une fois de plus, paiera. Macron l’aura perdue, comme le reste.   

    Hilaire de Crémiers

    Article paru dan Politique magazine - Cliquez sur l'image pour accéder au site

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  • Le général Monk est-il d'actualité ? Oui nous dit Pierre Boutang

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    L'actualité nous donne l'occasion de publier une nouvelle fois cet entretien avec le grand philosophe Pierre Boutang qui a été titulaire de la chaire de métaphysique à la Sorbonne de 1976 à 1986. Ses écrits politiques sont innombrables et toujours empreints d'une réflexion qui surprend par sa profondeur, alors que nous subissons la médiocrité abyssale des esprits, surtout celle de nos dirigeants.

    Il reprend ici l'image de Monk, général anglais (1608-1670) qui contribua à la restauration du roi Charles II d’Angleterre mettant fin à la république de Cromwell. C'est aujourd'hui Charles III qui va régner.

    Une vidéo de huit minutes de belles vues pour le présent et surtout pour l'avenir.

    Pour visionner l'entretien, cliquez ICI

  • Christine Deviers-Joncour : “Leurs “plandémies” et leurs vaccins mortifères finiront le sale boulot pour une dépopulation mondiale annoncée : le projet ne date pas d’hier, croyez-moi !”

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    Beaucoup se souviennent de Christine Deviers-Joncour, qui fut la maîtresse de Roland Dumas, pendant de longues années ministre des affaires étrangères de François Mitterrand.
    En son temps, elle sortit un livre de révélations, La putain de la République . Son nom a beaucoup circulé dans des histoires de corruption impliquant les plus hauts personnages de l’État. Autant dire qu’elle a vu de ses yeux l’envers du décor, la face obscure du monde politique. Quand elle en parle, elle sait de quoi elle parle.
    Devant le prétexte sanitaire dont la clef de voûte sera la vaccination imposée à tous, elle a décidé de reprendre la parole. 

    Un témoignage de première main, mais aussi d'espoir. Il faudra bien un jour, au risque de ne pas y survivre envisager le remplacement de ce système qui pourri par la tête. À méditer par tous ceux qui ont cru opportun de voter Macron, important rouage du système, ou de soutenir le vote de la loi du 30 juillet dernier maintenant un dispositif de veille et de sécurité sanitaire, blanc-seing donné au gouvernement pour instaurer toutes dérives liberticides. "Pour encore plus de pouvoir et de richesses".

    ***

    « J’entendais leurs délires, loin d’imaginer qu’ils iraient jusqu’au bout de leur folie.
    Je les ai vus, à l’époque, se goberger, s’empiffrer sur le dos de la bête. Je les ai vus, les yeux plus gros que le ventre, piller et se goinfrer. Se donner des lettres de noblesse factices que leur position et leur pouvoir leur conféraient.
    Je les ai vus bomber le torse et de leur petite hauteur, mépriser le peuple en donnant au château de Versailles des fêtes royales pour célébrer dignement l’arrivée au pouvoir du nouveau « monarque ».
    Les cortèges de voitures officielles comme autant de carrosses et les garden-parties de ces nouveaux parvenus bientôt emperruqués.
    J’ai vu les épouses et leur marmaille jouant à Marie-Antoinette sans vergogne sous les lambris, dont le passe-temps se limitait à organiser des dîners fins entre amis et visiter le Mobilier national comme on va chez Ikea. Gratuit ici.
    Surtout quand on omettait de restituer pièces d’art et meubles d’époque.
    Je les ai vus et j’ai payé très cher pour avoir été témoin, n’étant pas du sérail…
    J’ai vu les caisses noires des ministères exonérées d’impôts, les frais d’intendance éhontés enfler toute honte bue, chauffeurs et gardes du corps à vie et retraites cumulées replètes, rétro-commissions sur des marchés d’état, des avions équipés comme des palaces volants, des jets sur le tarmac prêts à décoller au moindre caprice ou quand tsunamis, tremblements de terre et autres catastrophes permettaient d’appeler les hordes de photographes, après être passé en vitesse chez le coiffeur et le couturier branché, pour se faire immortaliser au pied d’un jet avec un sac de riz sur le dos.
    J’ai vu des soutes en provenance d’Afrique garnies de billets de banque et des coffres de voitures transformés en caverne d’Ali Baba pour distribution d’argent à grande échelle, des contrats d’État passés aux mains des filous, des comptes bien cachés dans des pays aux lagons bleus, (…)
    J’ai vu des enfants éventrés, des femmes violées, lapidées, torturées. J’ai vu un avion avec une croix rouge sur son flanc porter secours à des populations africaines affamées en leur tirant dessus, et j’ai même vu certains crocodiles bouffer de malheureux témoins encombrants et d’autres tomber des fenêtres, arrêts cardiaques et cancers fulgurants.
    Toute cette honte, tous ces crimes pour encore plus de Pouvoir et Richesses.
    Un monde aux mains de la Finance Internationale, Bilderberg, Nouvel Ordre Mondial criminel, FMI, GAFAM etc., pour maintenir, verrouiller le système, protéger une élite et asservir les peuples en les abrutissant et en les dépravant en inversant les valeurs !
    Nous leur donnons une once de pouvoir et ils perdent tout sens commun. Et plus on monte dans la hiérarchie, plus ils s’en donnent à cœur joie, perdent le sens des réalités et franchissent allègrement et sans états d’âme l’inacceptable. Et au plus haut niveau de la pyramide ils n’ont plus rien d’humain. Ce sont des monstres.
    (…) Le pouvoir, aphrodisiaque suprême, les déshumaniserait-il à ce point ? Et le fric, moteur essentiel à toutes ces dérives…
    Comment osent-ils se poser en donneurs de leçons, parler de probité, d’intégrité, de franchise, quand se multiplient leurs égarements et que les affaires de corruption et autres méfaits les éclaboussent ? (…)
    Nous sommes devenus un immense peuple de moutons à tondre, tandis que la démocratie n’existe plus depuis longtemps, et tout dépend maintenant du pouvoir de résistance et de révolte des peuples.
    La mise en esclavage des populations est passée à la vitesse supérieure avec cette « plandémie covid » en créant la PEUR !
    Et les grands argentiers de la planète et leurs marionnettes nous font clairement comprendre que seuls comptent leurs profits, que le bien-être des citoyens n’a aucune espèce d’importance.
    Leurs “plandémies” et leurs vaccins mortifères finiront le sale boulot pour une dépopulation mondiale annoncée : le projet ne date pas d’hier, croyez-moi !
    Nous sommes tous sacrifiés sur l’autel des profits. Depuis ces dernières décennies tout fut mis en œuvre fissa pour nous anéantir. Et la télévision et les médias aux ordres ont participé à cet abrutissement de masse qui nous a conduits à l’impuissance en nous lavant le cerveau.
    Je veux pourtant rester optimiste. Nous sommes à un tournant majeur, un changement de civilisation.
    Il est urgent que tous les citoyens se réveillent et reprennent en main leurs pays, leur souveraineté et éliminent cette vermine financière afin de réinjecter dans les caisses des états pour le bien collectif, les incroyables fortunes détournées par une poignée de mafiosi sans foi ni loi et dangereux.
    Il faut bien prendre conscience que, quels que soient votre bord politique ou votre conception de la vie, si vous ne faites pas partie de leur élite, vous serez broyés.
    Aussi, il faut s’unir d’urgence car nous marchons vers l’abime !
    Et si le monde devient chaotique, cela signifie aussi que ce qui a manqué, c’est la spiritualité individuelle.
    Il n’y a pas de compromis avec les éléments extérieurs du monde en action et la conscience se révèle encore inactive face à ce monde chaotique.
    Au contraire, la conscience peut se reconnecter en tout temps et en toute situation avec la spiritualité comme une ascension.
    Il me revient en mémoire cette phrase de Brecht : « Lorsqu’un homme assiste sans broncher à une injustice, les étoiles déraillent »…
    Alors, vite, protégeons les étoiles et tournons la page sur ces temps décomposés.
    Levons-nous ! »

    Christine Deviers-Joncour

  • Livre - Notre sélection : L'urgence, "Défaire le parti des médias"

    Nous vous révélons le vrai coup d’Etat des médias !

     

    Hunter Biden, le fils du président de la 1ère puissance mondiale est confronté à des scandales financiers de grande ampleur : silence gêné des médias occidentaux !

    Le même Hunter Biden doit faire face depuis quelques jours à un déferlement de révélations sordides qui tendent à prouver son implication personnelle dans des affaires de prostitution, de drogue et même d’inceste : silence total de la caste médiatique !

    Circulez, il n’y a rien à voir !

    Va-t-on encore accepter l’omerta imposée par le Parti des médias, tout particulièrement en France ?
    Avec Philippe Milliau, nous avons remonté le fil de la prise de pouvoir du Parti des médias, ce quatrième pouvoir devenu le premier ! Nous avons découvert la date précise du coup d’Etat des médias en Occident : nous sommes le 5 novembre 2020 ! Ce jour-là, une voix s’élève et s’écrie :  Coupez !

    Ce jour-là, dans l’indifférence générale, on assiste à un formidable basculement de légitimité.
    Dans "Défaire le Parti des médias", nous vous racontons tout le processus d’usurpation de la souveraineté politique par le système médiatique.

    Et nous vous donnons les pistes pour créer des bastions de résistance.
    Il est urgent de mener le combat ! Lisez cet ouvrage de toute urgence...

    Martial Bild
    Directeur général TVLibertés

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    Nenikekamen ! « Nous sommes victorieux ! »

    C’est pour annoncer cette nouvelle de la victoire des siens contre les Perses à Marathon que le Grec Philippidès alla jusqu’au bout de ses forces physiques.

    Ce récit fondateur de l’histoire de l’Occident est aujourd’hui entièrement inversé. Les porteurs officiels d’informations ne meurent plus pour la patrie. Et c’est la patrie qui, déjà à bout de souffle, périt de leur emprise.

    Les médias dominants occidentaux mènent une entreprise d’extinction du pluralisme des opinions et de leur confrontation. L’étranglement de l’expression publique et la tyrannie médiatique aboutissent à une véritable syncope de la civilisation européenne.

    Face à cette immense menace, TVLibertés a forgé un modèle alternatif qui entraine un for­mi­dable mouvement de recomposition. Qu’est-ce qu’une authentique presse alternative ? Quels sont les obstacles qui se dressent devant elle, dans l’ignorance desquels le public est entretenu ? Quel est le rôle des plateformes vidéo dans le coup de force contre l’information et la liberté d’expression ? Répondre est un devoir.

    Ensemble avec Philippe Milliau, président de TVLibertés, nous avons cherché à donner toutes les pistes et les moyens de défaire « le parti des médias ». Ces réflexions et analyses constituent un ouvrage qui permet de définir les lignes de combat pour construire une presse vraiment libre.

    Défaire le parti des médias est un élément de destruction massive de la mortifère entreprise de standardisation idéologique des peuples menée par les médias de masse.

    Tout cela en mémoire de Philippidès.

    Philippe MILLIAU,  Président de TVLibertés.  Il a fondé au cours d’une carrière professionnelle intense plus de quinze entreprises et associations. Amoureux d’Homère et de Nietzsche, sa vie est structurée par le combat politique identitaire et la défense de la civilisation européenne.

    Martial BILD, Directeur général de TVLibertés. Journaliste et homme de communication, il est l’animateur de nombreuses émissions dont « Bistro Libertés ». Défenseur de l’esprit français, il enseigne aussi l’art oratoire comme forme d’expression de l’intelligence humaine.

    Pour commander, c'est ICI

  • La lucidité et le courage de certains élus. Occasion de méditer pour beaucoup ...

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    Jacques Bompard, maire d'Orange, ancien député

     

    Cet entretien a été enregistré avant la dernière campagne électorale. Il montre la lucidité et surtout le courage dont peuvent faire preuve certains responsables. Fort heureusement, même si beaucoup, bien que conscients de la situation, n'ont pas encore eu le cran de quitter leur confort servile, ces nouveaux paladins deviennent de plus en plus nombreux et maintiennent l'espoir de parvenir à un redressement du pays. Rien n'est jamais perdu !

    Notons que les positions prises par E. Ménard, dont il est fait état dans cet entretien, ont été rapidement mises à mal par les déclarations récentes du clan qui s'est insurgé avec violence contre l'arrêt rendu par la Cour suprême américaine sur l'avortement. Elles confirment, comme nous l'avons toujours soutenu, que tous ces boniments et bonimenteurs n'ont en tête que le seul intérêt de leur triste personne.

    Pour écouter l'entretien, sur l'image ci-dessous (12 minutes)

  • Une analyse plus que pertinente !

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    Ce blog essaie, depuis sa création, sept ans déjà, de sélectionner les meilleures analyses, afin de sortir des médiocres déclarations politico‑politiciennes qui encombrent nos écrans. En voilà une qui n'est pas passée inaperçue !

    ***

    En mettant la Constitution au-dessus du peuple, Macron affirme tranquillement que celui-ci n’est pas souverain. Évacuée, la fiction républicaine ! Et avec elle, la nécessité de se sentir obligé par la patrie charnelle.

    ***

    Par Jean-Luc Coronel de Boissezon

    Coronel.jpgLe propos est passé inaperçu de beaucoup, alors qu’il est déterminant pour comprendre ce que représente le président nouvellement réélu du point de vue politique, spécialement à la lumière des critères du droit public. C’était à la fin du morne débat télévisé d’entre-deux-tours. À partir de 2 heures, 40 minutes et dix secondes, on put entendre en effet l’échange suivant :

    – Marine Le Pen : « Mais écoutez, le souverain, c’est le peuple, c’est dans notre Constitution. Le seul souverain, c’est le peuple, c’est pas le Conseil constitutionnel, c’est pas c’qu’y a marqué ! ».

    – Emmanuel Macron : « Non, c’est la Constitution, Madame Le Pen ».

    Rarement le choc des conceptions politiques aura été plus frontal : populisme d’un côté, ne s’épargnant pas le topique d’une expression relâchée, mais parfaitement ferme sur son principe ; de l’autre, une idéologie antipopulaire qui ne s’était jamais aussi nûment trahie chez un président de la Ve République. Ce n’est rien de moins que la Constitution de cette dernière que M. Macron a foulée aux pieds à l’instant où il prétendait s’en réclamer. On sait en effet que le texte du 4 octobre 1958 dispose, en son article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. » Mme Le Pen ne faisait que rappeler l’évidence. En la niant explicitement, dans l’un de ces moments de relâchement de la duplicité politicienne qui font le rare intérêt de ce genre de débat, M. Macron a dévoilé brutalement ce que tout observateur attentif a pu constater non sans vertige : l’actuel chef de l’État est en réalité une manière de factieux, refusant de reconnaître le souverain qui seul lui a pourtant délégué l’exercice du pouvoir.

    Il ne saurait s’agir, dans la bouche d’Emmanuel Macron, d’un lapsus : à la parole, il joint le geste qui la confirme, que l’on peut revoir sur l’image télévisée. Levant sa main gauche au-dessus de sa tête, il trace de son index une barre de niveau, signifiant ainsi que la Constitution est au-dessus de celui du peuple. L’index est en l’air ; le souverain auquel fait allégeance M. Macron ne l’est pas moins. C’est une pure abstraction. Sa fonction est précisément de vider de sa substance la souveraineté, de liquider le souverain concret, d’en finir avec la corporéité du peuple historique, d’effacer la patrie charnelle.

    Censurer la volonté du peuple

    Cette opération de neutralisation vient cependant de loin et a été suffisamment cultivée par un certain courant juridique et politique pour expliquer l’aplomb avec lequel le garant supposé des institutions a pu contrevenir verbalement à la disposition fondamentale du texte constitutionnel. Il n’était que de lire les tribunes de juristes favorables au pouvoir en place dans l’entre-deux-tours. Leur obsession est d’empêcher le recours à l’art. 11 pour toute révision de la Constitution, afin que ne s’impose que l’art. 89, qui a, à leurs yeux, l’avantage de soumettre tout projet de révision au vote préalable, en termes identiques, de l’Assemblée nationale et du Sénat. En bref, d’empêcher le peuple de modifier la « loi suprême » qu’il s’est pourtant donnée, donc le texte qui précisément lui attribue la souveraineté !

    Comment un tel projet d’enfermement du peuple dans la prison d’une expression temporaire de sa volonté peut-il être justifié ? Tout une école juridique y œuvre depuis une quarantaine d’années, dans le but de voir « la politique saisie par le droit », selon l’expression de l’initiateur que fut en la matière le doyen Louis Favoreu. Ce courant confie aux juges, spécialement aux cours constitutionnelles, le pouvoir de censurer la volonté du peuple, exprimée par ses représentants dans la création de la loi. Ne pouvant se donner librement sa loi, ce qui est la définition étymologique de l’autonomie, le peuple est traité en mineur, nécessitant un ou plusieurs tuteurs. La « première marque de la souveraineté » selon Jean Bodin, à savoir le pouvoir de faire et casser la loi, est ainsi bridée par un pouvoir judiciaire, non élu quant à lui, ne représentant en rien le souverain. Sa légitimité résiderait dans son statut constitutionnel, autrement dit sa présence dans la norme suprême ; le peuple se méfiant de lui-même aurait pourvu à ses dérives prévisibles en se dotant d’un contrôle de constitutionnalité. La vérité est, en tout cas en France, tout autre : les constituants de 1958 ne prévoyaient pas du tout un contrôle extensif de la loi par le Conseil constitutionnel sur la base de vagues principes tirés de Déclarations et de Préambules ; on sait que les juges constitutionnels se sont arrogés ce pouvoir par la décision du 16 juillet 1971. Le peuple ne leur avait rien demandé ; pas davantage ne leur avait-il concédé un tel pouvoir au moment d’approuver la Constitution.

    Le référendum est contraire à la démocratie !

    L’idée d’une telle usurpation sourdait elle-même de l’imprégnation doctrinale du normativisme de l’Autrichien Hans Kelsen, introducteur dans le droit constitutionnel des fictions du kantisme, théoricien d’une « théorie pure du droit » et d’une « hiérarchie des normes » dans laquelle la validité de toute norme est… d’être conforme à une autre norme. Dans ce système qui dissout la légitimité dans la pure légalité bureaucratique, la Constitution elle-même qui est le sommet de son système pyramidal ne découle pas de la volonté du peuple – politique, donc non juridique, et par là-même « impur » – mais d’une imaginaire « Grundnorm » de nature « logico-transcendentale » : la Raison des Lumières, implicitement accessible aux seuls esprits rationalistes d’élite, la dicterait. En Allemagne, sous l’effet de la culpabilisation consécutive à la Seconde guerre mondiale, cette doctrine de suspicion de la volonté politique, tout particulièrement de la volonté populaire, a débordé le champ juridique pour envahir les sciences sociales, aboutissant à la théorie du « patriotisme constitutionnel » de Jürgen Habermas : les citoyens ne sauraient oser se réclamer d’une appartenance, d’une patrie, que si celle-ci est de papier, abstraite, universelle, ouverte à tous – et dès lors privée de toute réalité substantielle. Proche de la classe politique allemande actuelle, M. Macron n’est pas insensible aux avantages de ce discours, qui aboutit à la vulgate orwellienne répandue dans les médias qui le soutenaient unanimement ces dernières semaines, selon laquelle « le référendum est contraire à la démocratie » !

    Mme Le Pen ne pouvait inquiéter M. Macron en lui faisant remarquer que, si le recours à l’art. 11 était inconstitutionnel, l’autorité du président de la République serait privée de fondement depuis 1962. La fin de l’élection présidentielle au suffrage universel direct est précisément ce dont rêve le progressisme oligarchique – pléonasme, en réalité – pour lequel l’idéal serait que le chef de l’État fût à nouveau désigné par une élite.

    L’hostilité constante à la possibilité d’une expression directe du peuple est apparue comme la dominante de la perspective macronienne, comme la suite de l’échange entre les deux candidats de second tour l’a montré :

    — MLP : « Aimons la démocratie, aimons la volonté du peuple directement exprimée... »

    — EM : « Donc vous venez vous-même de proposer une formule qui éradique le rôle de l’Assemblée nationale. » […]

    — MLP : « M. Macron, pardon de vous dire que, encore une fois le peuple est souverain… ».

    — EM : « Et l’Assemblée le représente ».

    Par ses réponses, le président en exercice ne confirmait pas seulement son inouïe dénégation des termes de l’art. 3 ; il trahissait en outre son intime conviction que les députés, quant à eux, ne représentent pas véritablement le peuple et qu’ils sont précisément en place pour ce motif dans la perspective libérale, para-censitaire et pseudo-épistocratique – sans quoi il n’eût pas opposé leur action à celle du référendum qui manifestement l’effraie, en tant qu’expression du peuple réel. C’est que la délégation de souveraineté ne peut que cesser dès lors que le souverain paraît. Les institutions refondées par le général de Gaulle, de sensibilité monarchiste, renouaient clairement en cela avec la royauté capétienne : le référendum est l’analogue du lit de justice qui suspendait le pouvoir délégué aux cours de parlements, comme l’élection par l’onction populaire est l’analogue du rituel du sacre. Dans le sein du peuple dont est originellement sorti le roi, la royauté est retournée comme en un sommeil de la manifestation du politique. Le peuple ressortit au sacré comme le roi qui l’incorporait autrefois. La quintessence de la politique libérale qu’incarne méticuleusement M. Macron est de le circonvenir par une oligarchie bourgeoise. À cet égard, le pouvoir reconduit le 24 avril dernier réitère en toute logique l’usurpation première : celle qui, le 17 juin 1789, vit quelques cinq-cents bourgeois rompre avec les mandats impératifs qui leur avaient été confiés par leurs électeurs, pour se déclarer sans les consulter « représentants de la Nation », ce qui était la façon la plus durablement habile de prendre le pouvoir au roi sans le rendre au peuple.  

    Cet article est paru dans Politique magazine

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  • Les clowns - Tout un programme...

     

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    Nous ne sommes pas toujours d'accord avec Maxime Tandonnet, un peu trop républicain quelques fois à notre gout, mais ses réflexions sont, la plupart du temps, marqué au coin du bon sens. L'article qui suit est fort réjouissant. Il décrit, sans langue de bois, le cirque que nous font subir les scrutins successifs. Sa conclusion porte loin quand il soutient que "se pose la question de l’effarante imbécilité criminelle d’un système politique". Ce n'est pas nous qui lui apporterons la contradiction sur ce point !

     

    ***

    Par Maxime Tandonnet

    Maxime_tandonnet_leemage.jpgLe système politico-médiatique est donc parvenu à ses fins. Cinq années de propagande, de sondages obsessionnels et de matraquage intensif : le deuxième tour devrait être comme prévu dès le départ Macron-Le Pen en vue de l’élection quasi certaine du premier. Oh là là, ce fut serré nous dira-t-on par la suite ! Il s’en sera fallu de peu… Oui mais le résultat sera là. Le bilan de l’équipe au pouvoir est sans aucun doute le pire de l’histoire depuis 1945 : effondrement économique (déficit commerce extérieur), l’explosion vertigineuse de la dette publique que devront rembourser nos enfants, ravage des libertés, désastre scolaire (suppression des séries, déclin de l’enseignement du français et des maths), poussée de la violence, perte de la maîtrise des frontières, montée de la pauvreté et des inégalités. Nous avons assisté à une sidérante destruction de toute forme d’honneur dans l’avalanche de félonie, de courtisanerie et d’obséquiosité et aussi une vertigineuse banalisation de la corruption. Mais la catastrophe ne tient pas tellement dans la réélection annoncée. Cinq années de plus ou de moins, dans l’histoire d’une débâcle, n’y changeront pas grand-chose. Ce qui me terrifie, c’est la généralisation de la bêtise. Douze petits clowns candidats : l’élection reine, la présidentielle, a évacué toute forme de réflexion sur l’avenir de l’État et de la Nation. Elle n’est que gesticulations télévisuelles, pitreries et grimaces pour séduire l’électeur. Douze petits clowns qui se chamaillent et rivalisent de promesses démagogiques alors que les finances de l’État sont en ruines. L’électeur est invité à s’identifier à l’un de ces clowns, à sa petite gueule, ses cabrioles et ses pitreries. La réflexion sur l’avenir de la France, son économie, ses finances, son État, sa démocratie, sa société et sa place dans le monde est radicalement évacuée, bafouée, ridiculisée. Les Français sont invités à choisir leur prochain gourou, leur prochain paon et la couleur de son plumage : rien de plus, rien de moins. Mais dans ce pays – et c’est bien ce qui est terrifiant – aucun intellectuel (ou presque), responsable politique, écrivain, scientifique, vestige d’un homme d’État ne se pose la question de l’effarante imbécilité criminelle d’un système politique. La bêtise de ces intellectuels, dont le rôle est tout de même d’inviter à la réflexion, pas de lécher le cul des puissants, donne le vertige. J’ai absolument honte d’anciens amis, de gauche ou de droite, les jeunes comme les vieux, qui se bousculent pour aller à la soupe. Ils sont ridicules, minables, têtes à claques. Tout se passe comme si un immense troupeau de lâches et d’imbéciles se ruait vers sa pitance. Désormais, une révolution est inévitable, quand et comment, c’est une autre question.

    Son blog : https://maximetandonnet.wordpress.com

  • La réalité des votes d'E. Ménard : très instructif !

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    La vie politique amène très souvent la presse, ou le public, ou les candidats eux-mêmes à avancer des contre-vérités ou à prendre des positions contradictoires que la vitesse des informations a vite fait d'effacer. Il n'est donc pas inutile de rappeler les faits bruts et indiscutables. Nous donnons ici un florilège de quelques prises de position de la députée actuelle du biterrois, qui ne donne pas un exemple parfait de constance et de conformité à d'autres déclarations totalement incompatibles avec les votes à l'assemblée ! Sur l'immigration par exemple.

    Les renseignements ci-dessous sont directement tirés du site officiel de l'Assemblée nationale. Ce sont évidemment des textes parmi les plus importants dont a eu à connaître le Parlement. On constate des orientations laxistes sur la grande question de l'immigration, liberticides sur d'autres ou dangereuses.

     

    IMMIGRATION

    La loi "asile et immigration", durcissant les conditions d'accueil

    (adoptée le 1er août 2018)

    Emmanuelle Ménard a voté contre en deuxième lecture

    Emmanuelle Ménard n’était pas présente lors de la lecture définitive

    • Raccourcissement des délais pour le dépôt et le traitement des demandes d'asile, durcissement des mesures d'éloignement, allongement de la rétention administrative... Cette loi a permis de faciliter les reconduites à la frontière.

    Déclaration d'E. Ménard le 7 novembre 2019. Elle dénonce le "record absolu des titres de séjour délivrés, (...) des nouvelles demandes d'asile",  "Commençons peut-être à nous occuper de rendre le travail plus attractif, d’aider les chômeurs de longue durée à retrouver du travail plutôt que tout de suite aller dire ’on va faire venir des gens de l’extérieur"

    Un coup à droite, un coup à gauche !

     

    COVID-19

    La loi instaurant l'état d'urgence sanitaire (adoptée le 22 mars 2020)

    Emmanuelle Ménard a voté pour lors de la lecture définitive

     

    ENVIRONNEMENT

    La loi réautorisant les néonicotinoïdes (adoptée le 30 octobre 2020)

    Emmanuelle Ménard a voté pour en première lecture

    Emmanuelle Ménard n’était pas présente lors de la lecture définitive

    • Cette loi a autorisé les producteurs de betteraves à sucre à recourir jusqu'en 2023 aux néonicotinoïdes, des insecticides dits "tueurs d'abeilles" interdits depuis 2018 en France.

     

    ENVIRONNEMENT

    La loi "Climat et résilience" (adoptée le 20 juillet 2021)

    Emmanuelle Ménard s'est abstenue lors de la lecture définitive

    • ce texte devait permettre à la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990.

     

    ISLAMISME

    La loi "Séparatisme" contre l'islamisme radical (adoptée le 23 juillet 2021)

    Emmanuelle Ménard a voté contre lors de la lecture définitive

    • Cette loi a accru les contrôles sur le financement des lieux de culte et des associations les gérant. Elle a aussi élargi la liste de motifs pouvant déclencher leur fermeture.

     

    COVID-19

    La loi instaurant le pass vaccinal (adoptée le 16 janvier 2022)

    Emmanuelle Ménard a voté pour en deuxième lecture

    Emmanuelle Ménard n’était pas présente lors de la lecture définitive*

    • Cette loi autorise le gouvernement à conditionner l'accès à certains lieux (restaurants, cinémas, musées, centres commerciaux, transports...) à la détention d'un pass vaccinal.

          . Les députés de La France insoumise et du Rassemblement national ont dénoncé des                   mesures  contraires aux libertés individuelles et critiqué une obligation vaccinale déguisée

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