10juillet 2016
Le blog de Patrice de Plunkett
Le scandale Barroso, ex-président de la Commission Européenne, qui vient d'être engagé par Goldman Sachs, sans-doute parce qu'on le lui avait promis en échange de ses services, dit toute la vérité des institutions de Bruxelles.
Sur ce scandale fait d'arrogance, de désinvolture, d'inconscience et de mépris, à un degré difficilement croyable, Patrice de Plunkett a fait paraître sur son blog une note où l'essentiel est dit, en termes exacts.
Il ne s'agit pas de s'opposer systématiquement et par principe à la construction d'un grand ensemble européen auquel d'ailleurs la Russie devrait être associée, mais le combat contre l'entreprise européenne sous sa détestable forme actuelle doit être poursuivi.
Henri Bec
Le transfert de M. Barroso
chez Goldman Sachs à Londres :
une insolence
La nouvelle est d'une telle insolence qu'on a du mal à y croire. Président de la Commission européenne de 2004 à 2014 - deux mandats successifs -, José Manuel Barroso vient d'être nommé président-conseiller de Goldman Sachs International, branche de la sulfureuse mégabanque américaine (installée à... Londres) !
On sait que Goldman Sachs a joué un rôle infernal dans la crise de 2007-2008, puis dans la catastrophe de la Grèce ; et que M. Barroso a voué ses dix années de présidence bruxelloise à faire de l'UE ce que dénoncent aujourd'hui (un peu tard), nombre de commentateurs : "le valet de la finance internationale".
Sa mission maintenant ? Aider Londres à noyer le Brexit dans de la technocratie financière... "José Manuel va apporter une analyse et une expérience immense à Goldman Sachs et notamment une profonde compréhension de l'Europe", déclare la mégabanque.
L'expérience "immense" de "José Manuel" est pourtant l'une des raisons qui ont fait naître l'euroscepticisme - voire l'europhobie - parmi les populations du continent. Sa carrière est si symptomatique qu'on dirait une allégorie anticapitaliste au second degré : atlantiste inféodé à G.W. Bush et collaborateur de l'invasion US de l'Irak [1], donc installé à Bruxelles en juin 2004 sous l'impulsion de Tony Blair, M. Barroso devenu président de la Commission s'est opposé à toute régulation du système financier... Reconduit à la tête de la Commission en 2009 par les gouvernements européens (malgré la crise provoquée par la dérégulation financière), il engage l'UE dans le piège du traité transatlantique de libre-échange, qui se met en place inexorablement malgré la révolte croissante de l'opinion et quelques rodomontades de gouvernants... Il faut ajouter à cela, par exemple, le fait que M. Barroso ait voulu imposer - au mépris des opinions nationales - la directive Bolkestein libéralisant les services. Ou sa pression obstinée en faveur de l'industrie biotechnologique. Ou l'aggravation constante des conflits d'intérêts dans les sphères "scientifiques" et dirigeantes de l'UE - censées rendre des arbitrages dans des domaines engageant la santé publique...
L'indécence du transfert de M. Barroso chez Goldman Sachs "éclabousse toute l'Union", affirment nos médias. Mais ils admettent que ce transfert "n'a violé aucune règle" et que "c'est là le problème" [4].
Ils devraient aller plus loin, et admettre que cette absence de règle révèle la véritable nature de l'UE. Loin d'un fédéralisme qui reste l'idéologie de moins d'1% des Européens, et encore plus loin de toute idée de politique économique, l'Union n'est qu'une technocratie au service de la dérégulation financière.
Inutile d'objecter "l'idéal" ou "le rêve", jamais concrétisés sinon dans des réalisations mineures (l'éternel argument Erasmus) ; réalisations qui eussent pu naître d'accords d'Etat à Etat... La véritable nature de l'UE est celle d'une utopie (le libre-échangisme absolu), imposée par la voie technocratique dans l'intérêt d'une oligarchie.
Les faits sont là. Tant que nos commentateurs et nos dirigeants ne les reconnaîtront pas, ils verront s'amplifier ce qu'ils nomment "populisme" par un abus de langage qui ne trompe plus personne. Un "populisme" que l'indécence de M. Barroso va encore renforcer.
Patrice de Plukett
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[1] Premier ministre portugais, il avait mis ses aéroports à la disposition des vols secrets de la CIA transportant des "suspects" arrêtés au mépris du droit des gens.
[4] Jean Quatremer, liberation.fr, 9/07.
11 juillet 2016
© MaxPPP
Après l'annonce de l'exclusion de Monique Iborra du Parti Socialiste, le maire de Montpellier, Philippe Saurel réagit et dénonce dans un communiqué les manœuvres du PS. La députée de Haute-Garonne a été exclue pour avoir soutenue Philippe Saurel lors des dernières élections régionales.
Par Fabrice Dubault
La guerre entre le maire de Montpellier et le PS est toujours vive. Exclu du parti socialiste en janvier 2014, Philippe Saurel désormais DVG nargue ses anciens amis à chaque élection, avec de bons résultats.
La guerre Saurel/PS depuis 2013
Après la bataille des municipales, remportée par Philippe Saurel en 2014, après celle des départementales de mars 2015 où le maire DVG de Montpellier fait élire 4 de ses 5 listes sur sa ville, après les régionales où il obtient tout de même 5% en Occitanie au 1er tour, le PS lance les hostilités en vue des législatives qui suivront les présidentielles de 2017.
Dans le collimateur du PS, les soutiens socialistes du maire de Montpellier aux dernières élections régionales.
Monique Iborra, députée de la 6e circonscription de Haute-Garonne depuis 2007, vient d'être exclue du PS, pour cause de "soutien à l'ennemi" Saurel. Elle avait fait campagne en 2015 pour la liste Saurel.
"Le PS poursuit ses manœuvres d'un autre siècle"
Philippe Saurel dans un communiqué dénonce une attitude destructrice du parti socialiste envers la gauche en Languedoc-Roussillon.
Le Parti Socialiste, après avoir perdu Toulouse, Narbonne, Carcassonne, après s'être maintenu à Béziers, au 2ème tour des municipales, faisant élire le Front National, poursuit ses petites manœuvres d'un autre siècle".
Il souligne que Montpellier reste la seule grande ville de gauche dans le midi de la France, de Nice à Bordeaux.
Philippe Saurel avait lui même été exclu du parti socialiste en 2014 pour avoir maintenu sa candidature dissidente, aux élections municipales de Montpellier, contre Jean-Pierre Moure, candidat officiel du PS. Élections qu'il a remportées au second tour avec 37% des suffrages, 10 points devant son rival.
Des députés socialistes ont lancé une pétition contre l'exclusion de Monique Iborra, Christophe Caresche demande au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, de «reconsidérer» la décision frappant la députée de Haute-Garonne.
Monique Iborra est élue de la 6e circonscription de Haute-Garonne depuis 2007. Si son exclusion du PS est maintenue reste à savoir quel sera le candidat socialiste investi par les socialistes sur cette circonscription pour 2017.
Le communiqué de presse de Philippe Saurel
Monique Iborra, députée socialiste de Haute-Garonne, fidèle soutien du gouvernement, a été exclue sous prétexte d'avoir soutenu ma candidature citoyenne, divers-gauche et écologiste aux élections régionales de décembre 2015.
Exclue pour avoir soutenu un exclu !
Le Parti Socialiste, après avoir perdu Toulouse, Narbonne, Carcassonne, après s'être maintenu à Béziers, au 2ème tour des municipales, faisant élire le Front National, poursuit ses petites manœuvres d'un autre siècle.
A Montpellier, la fessée des municipales, des départementales et du premier tour des régionales (Citoyens du Midi 24%, PS 16%) aurait dû inciter le PS à plus d'intelligence.
Montpellier reste la seule grande ville de gauche dans le midi de la France, de Nice à Bordeaux.
Solferino à ce jour, est plus fort pour exclure que pour rassembler les 90% de Français qui refusent les partis politiques et pourtant la plupart d'entre eux sont républicains et souvent de gauche !
Monique Iborra, est sage-femme de profession, comme moi elle ancre son engagement politique dans le pragmatisme et la proximité avec le citoyen. Elle est exclue pour avoir seulement exprimé avec courage sa liberté de choix et de pensée.
Solférino a une fois de plus tué Jaurès...
Philippe Saurel