Bien des discours sont insupportables dans cette triste période en France mais l’un des discours les plus insupportables est celui qui concerne le “changement climatique”.
Pas un seul parti politique français ne conteste l’idée que “le climat change”, et qu’il faut “agir pour le climat”. Ce qui se trouve sous-entendu est que l’action des êtres humains est pour quelque chose dans le fait que le “climat change”.
Ce qui se trouve sous-entendu aussi est qu’”agir pour le climat” changera quelque chose au climat.
L’idée qui découle est qu’il faut produire moins de dioxyde de carbone, consommer moins de carburants fossiles, et mener ce qui s’appelle désormais en France la “transition énergétique”.
Quand bien même les souffrances exprimées par le mouvement des gilets jaunes sont porteuses d’une révolte légitime, le mouvement n’en est pas moins imprégné de l’air vicié du temps, et on entend sans cesse des gilets jaunes évoquer tout cela, et dire que non, bien sûr, ils ne sont pas “insensibles au climat”, et sont, cela va de soi, favorables à la “transition énergétique”.
L’imposteur Macron et son sordide gouvernement entendent, à l’évidence, utiliser l’argument du climat et la culpabilisation qui en résulte comme l’un des éléments de la panoplie qu’ils utilisent pour éteindre le mouvement et le conduire vers une voie de garage. Et ce n’est pas un hasard si le “changement climatique” a été placé au cœur du très frelaté “grand débat”.
Cela doit être dit, même s’il est consternant d’avoir à répéter des évidences. Oui, le climat change. Il y a, en région tempérée, quatre saisons, et une différence entre l’hiver et l’été (en région tropicale, les différences sont moins nettes). Il y a sur la terre des régions désertiques et des régions humides. Il fait en général plus chaud quand on descend vers l’équateur et plus froid quand on monte vers les pôles. Le climat n’est pas le même partout sur terre et n’est nulle part identique douze mois sur douze.
Il existe par ailleurs en région tempérée des périodes de pluie et des périodes de sécheresse, des hivers doux et des hivers très froids. Le climat n’est nulle part un métronome et ne l’a jamais été.
Il existe, en supplément, des phases dans l’évolution climatique sur la planète et les historiens du climat l’ont abondamment expliqué (les travaux de Brian Fagan, Marc Morano et de Wolfgang Behringer sont à consulter sur le sujet). Il y a plusieurs siècles, il a fait bien plus chaud (réchauffement climatique médiéval), et en d’autres périodes, il a fait plus froid (petit Age glaciaire).
L’idée que l’activité humaine était pour quelque chose dans le climat global de la planète et pouvait l’influencer est une idée récente qui ne doit rien aux sciences et tout aux dogmes. Le premier sommet organisé par les Nations Unies sur le sujet date de 1972 (The United Nations Conference on the Human Environment). Le premier sommet des Nations Unies à parler de “réchauffement” dû à l’homme date de 1992. Le GIEC a été créé quatre ans plus tôt en 1988 sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement, avec pour but précis de montrer qu’il y avait réchauffement anthropique.
L’explication à l’émergence de cette idée est claire. Lorsque l’idée d’exploitation de l’homme par l’homme qui a permis la dissémination du marxisme sur la planète a commencé à s’éroder (en même temps que le marxisme), et lorsque l’idée léniniste que les pays bourgeois exploitaient les “pays prolétaires” a commencé à s’éroder elle aussi, l’idée que l’homme exploitait la nature et l’opprimait a commencé à émerger comme une idée de remplacement, et à s’ajouter à la panoplie de la gauche. L’homme a été décrété exploiteur de la nature. La nature est devenue l’exploitée. Et des gens qui parlaient au nom des exploités et des “pays prolétaires” ont commencé à parler au nom de la nature exploitée.
Tout un ensemble de délires et de lubies ont alors commencé à se disséminer qui avaient tous en commun la “lutte contre l’exploitation de la nature” : croissance zéro et décroissance, développement durable, pollution, nécessité de préserver les ressources de la terre censée s’épuiser vite, et j’en passe.
S’est ajoutée l’idée qu’en exploitant la nature les hommes détraquaient le climat.
On a parlé de refroidissement global, puis comme l’idée de refroidissement global ne semblait pas tenable, on est passé au réchauffement global, et quand le réchauffement global n’a pas semblé avéré, on est passé au dérèglement climatique, qui est plus facile à affirmer : s’il fait froid, c’est du dérèglement, s’il fait chaud, c’est du dérèglement, s’il fait sec c’est du dérèglement, s’il fait humide c’est encore du dérèglement. Avec le dérèglement, à tous les coups l’on gagne ! L’argument du dérèglement ne faisant pas suffisamment peur, on est revenu au réchauffement global censé désormais tout expliquer lui aussi, et des charlatans expliquent maintenant les vagues de froid intense par le réchauffement global.
Pour réglementer et créer des bureaucraties planistes, il a fallu trouver des coupables, et un coupable idéal a été désigné, le dioxyde de carbone (il y a eu quelques coupables secondaires aussi, tels le méthane). Et on est passé à l’idée de “taxation du carbone” qui permet de taxer toute forme d’activité humaine (sauf la respiration, pour le moment), puisque toute activité humaine produit du dioxyde de carbone.
On a ajouté l’idée que des pénuries cataclysmiques allaient se dessiner, et on a dit que les énergies fossiles allaient disparaitre (des dates ont même été données !), et qu’il fallait dès lors passer à des plans d’urgence en faveur des “énergies renouvelables”.
S’est greffée, c’était le but, l’idée de planification planétaire, et ce n’est pas un hasard si les Nations Unies ont été d’emblée au cœur du projet. Le GIEC est une institution qui est à l’étude du climat ce que Lyssenko était à la biologie au temps de Staline en Union Soviétique : la seule raison d’être du GIEC est de montrer, je l’ai dit plus haut, qu’il y a du réchauffement (anthropique, cela va de soi), que c’est alarmant et qu’il faut une action bureaucratique mondiale pour remédier à la catastrophe imminente.
Une institution censée être scientifique qui sait à l’avance ce qu’elle doit impérativement trouver est une imposture. (Les sciences reposent sur la méthode hypothético-déductive, et une hypothèse qui se révèle fausse doit être abandonnée). Les scientifiques du GIEC sont des gens qui ont vendu leur âme au diable, touchent leur chèque et disent ce qu’on leur demande de dire. Ils se basent sur des mesures en général truquées, et utilisent des modèles informatiques qu’ils biaisent minutieusement. De manière récurrente, la façon dont ils truquent et biaisent est mise au jour, mais la mise au jour est étouffée sous les discours des dirigeants politiques et des journalistes qui disent en chœur pour couvrir les dissonances : “les scientifiques sont unanimes” (ce qui est faux), et “le GIEC a parlé” (et le GIEC étant le Soviet suprême en la matière, nul ne devrait le contester, bien sûr).
Tout comme les dates de disparition des énergies fossiles sont passées sans qu’une disparition survienne, les dates données pour la catastrophe imminente sont passées sans que la catastrophe se soit produite. Le GIEC et ses thuriféraires comptent sur l’amnésie collective à laquelle ils contribuent pour qu’on oublie. De nouvelles dates pour la catastrophe sont dans chaque nouveau rapport du GIEC. Cela va se poursuivre. Il n’y aura pas de catastrophe, mais il y aura d’autres dates. En 2006, la date annoncée était 2016. Cette année le GIEC a donné une nouvelle date : 2028. Quand 2028 approchera, une date ultérieure sera donnée. Les dates permettent d’énoncer l’argument : “allons-nous léguer cela à nos enfants ?’”. Celui à qui l’interpellation est adressée est censé à ce moment s’effondrer en larmes en se frappant la poitrine. Comme par hasard (mais ce n’est pas du tout un hasard, mais un vestige recyclé du léninisme), celui qui est censé s’effondrer en larme est toujours un Occidental du monde capitaliste développé.
La vérité établie bien avant délires et lubies est que la nature et l’univers sont bien plus puissants que les êtres humains, qui, depuis des siècles inventent et innovent pour surmonter l’adversité inhérente à la nature et à ses aléas.
La vérité est que la terre fait partie du système solaire et que les températures terrestres dépendent essentiellement des activités du soleil. Quand le soleil est moins actif, il fait globalement plus froid et quand le soleil est plus actif, il fait globalement plus chaud. Et nul n’est parvenu à ce jour à donner des ordres au soleil.
La vérité est que le “développement durable” dont on ne cesse de parler existe depuis très longtemps et porte un nom : le libre marché, appelé aussi depuis le dix-neuvième siècle, “capitalisme”.
Adam Smith à la fin du dix-huitième siècle voulait expliquer comment les sociétés occidentales étaient parvenues à un haut degré de richesse et à faire vivre convenablement un aussi grand nombre de gens. S’il vivait aujourd’hui, il verrait que la richesse de son temps était peu de chose à côté de la richesse d’aujourd’hui et serait étonné et émerveillé du degré de développement des sociétés occidentales et du nombre de gens qui y vivent et y disposent d’une longue espérance de vie. L’invention et l’innovation sont le moteur de la création de richesse, de la prospérité où elle existe et de l’allongement de l’espérance de vie. L’être humain peut transformer la rareté en abondance et n’a cessé de le faire. Le problème majeur n’est pas le développement, mais le sous-développement, qui va souvent de pair avec le socialisme, et, désormais, avec l’écologisme.
La vérité est que l’être humain et les animaux ne cessent de produire du dioxyde de carbone depuis qu’il y a des êtres humains et des animaux sur la terre et que dès lors qu’il y a davantage d’êtres humains, d’animaux (et d’activités humaines), il y a davantage de production de dioxyde de carbone, ce qui est excellent pour les végétaux, qui vivent de dioxyde de carbone. Le dioxyde de carbone n’est pas un polluant et n’est pas un poison. Taxer les émissions de dioxyde de carbone est une ineptie monstrueuse.
La vérité est que la “transition énergétique” dont on parle en France jusqu’à l’overdose est elle-même une ineptie. Tous ceux qui ont annoncé une date à partir de laquelle il n’y aurait plus de gaz ou de pétrole se sont trompés parce qu’ils étaient des charlatans.
Tout économiste sérieux (il en reste quelques-uns) sait que les prix de marché sont un indicateur de l’offre et de la demande tout autant qu’un indicateur de l’abondance et de la rareté. La seule hausse vertigineuse des prix des matières premières énergétiques a été celle provoquée politiquement par l’OPEP lors des chocs pétroliers du début des années 1970. Le pétrole et le gaz ne voient pas à ce jour les prix s’envoler parce qu’il n’y a pas de rareté.
L’invention et l’innovation ne cessant pas, l’utilisation d’autres énergies que le pétrole et le gaz viendra et vient d’ores et déjà. Des inventeurs et des innovateurs s’en occupent, des entrepreneurs aussi. Et quand ce qu’ils conçoivent aura des prix concurrentiels et paraitra plus intéressant aux consommateurs que ce qui marche au pétrole et au gaz, les consommateurs achèteront ce qui leur est proposé sans qu’il soit nécessaire d’établir des plans quinquennaux soviétoïdes pour cela.
Ce qui manque à la France et à d’autres pays d’Europe, c’est l’invention et l’innovation. Ce qui est bien trop abondant en France et en Europe, ce sont les bureaucrates et les technocrates stériles et stérilisants, les charlatans qui diffusent des idées ineptes, les criminels qui asphyxient le pays en utilisant des méthodes qui ont conduit les pays communistes à la ruine et qui pourrissent la vie des Français jusqu’à l’insupportable en leur disant qu’ils doivent se sacrifier pour éviter une catastrophe climatique et pour que vienne la “transition énergétique”.
Macron est la quintessence du technocrate stérile et stérilisant. Mais au sein de la classe politique française, il n’est pas seul, vraiment pas. Il montre aussi qu’il a des tendances autoritaires et robespierristes, ce qui n’arrange rien.
Peu de livres pertinents paraissent en France sur le sujet que j’aborde ici. Je me dois de recommander la lecture du livre de François Gervais, L’urgence climatique est un leurre *. Le livre est à mettre d’urgence entre toutes les mains. En contexte français, François Gervais est un dissident et ne vous étonnez pas si vous trouvez ici ou là des articles de membres du Soviet Suprême disant que son livre est nul. Être insulté par des membres du Soviet Suprême est un honneur et une preuve qu’on vise juste.
J’ai traduit en français et préfacé il y a une décennie un livre de Paul Driessen appelé Peurs vertes, morts noires * qui expose la monstruosité inhérente à l’écologisme et qui souligne que ses principales victimes sont dans les pays pauvres, où l’écologisme tue des êtres humains par centaines de milliers.
© Guy Millière pour Dreuz.info.