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Politique générale - Page 8

  • La guerre des mémoires

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    La bataille qui s’est engagée autour de certaines commémorations de l’année 2018, notamment celle de Charles Maurras, n’est pas près de s’éteindre.

    Leclerc.jpgPour une raison essentielle : lorsque l’histoire est l’objet de revendications ou de choix idéologiques, elle cesse d’être un terrain de recherche pour se transformer en ce qu’on appelle « guerre des mémoires ». Guerre qui se rapporte souvent à des intérêts communautaristes et à des exigences de reconnaissance identitaire. Fort heureusement, il arrive qu’un esprit particulièrement distingué vienne apporter de l’ordre et de la lumière pour dissiper la confusion qui résulte d’une telle bataille partisane.

    C’est le cas avec Pierre Nora, historien particulièrement voué à l’étude de la construction de notre histoire nationale. Dans un entretien avec Alexandre Devecchio, publié dans le dernier numéro du Figaro magazine, il s’exprime notamment sur cette lutte des mémoires, dont il a été le témoin lorsqu’il siégeait au Haut comité des commémorations nationales. Les groupes, les lobbies, les sociétés des amis de untel ou de untel voulaient absolument obtenir qu’on commémore les figures qui leur importaient. Pierre Nora parle d’une dictature de la mémoire, avec ses conséquences : « Il fallait désormais disposer du passé en fonction des critères du présent, de façon anachronique, moralisatrice, et même disons le, discriminatoire. » Ainsi la mémoire des victimes du communisme était-elle largement sous-estimée.

    La grande Maurras-Martigues.jpgperdante de ces affrontements mémoriels, c’est donc bel et bien l’histoire, transformée en champ clos des règlements de compte. L’exemple de la période coloniale est particulièrement significatif : « Tant que l’histoire coloniale permet d’enrichir notre connaissance de la période et de mettre en lumière des faits passés sous silence, on ne peut qu’approuver. Mais l’époque pousse à ne retenir de cette grande période de l’histoire que des faits accusateurs de l’histoire nationale, alors cela débouche sur une lecture manichéenne en noir et en blanc. Les associations ont tendance à prendre en otage l’histoire et à ne retenir que ce qui accuse et condamne la colonisation. »

    J’ajouterais, pour ma part, que l’histoire même du christianisme est souvent l’objet du même traitement, avec des raccourcis partisans qui insistent sur certaines séquences, sans donner d’ailleurs les précisions adéquates. Tandis que la commémoration de Mai 68 se rapproche, espérons que l’événement, encore chaud, permette une véritable élucidation et non une bataille de chiffonniers.   

    Gérard Leclerc

  • SNCF : vers le retour au XIXème siècle ?

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    L’engagement du Président de la République et du gouvernement dans la « réforme » de la SNCF soulève de nombreuses questions. Cet engagement a été précédé de la publication du très provocateur « rapport Spinetta » sur l’avenir de la SNCF. Au-delà de la question du « statut », qui est naturellement posée, on ne peut être que surpris, et choqué, par la méthode employée par Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui consiste à opposer une catégorie à une autre (comme on le voit avec la réponse faite par le Président au Salon de l’Agriculture) ou par le recours aux ordonnances. Même si le Président et le Premier-ministre ont pris leurs distances avec le rapport Spinetta, sa philosophie globale continue d’inspirer leurs actions.

    L’obsession financière ou la myopie du rapport Spinetta

    Le premier point qui ressort des débats sur l’avenir de la SNCF est celui de la dette tant de la SNCF que de RDF (le réseau). Celle-ci est très importante, et elle contraint la SNCF à payer environ 1,5 milliards d’euros par an aux banques. Mais, l’origine de cette dette tient à des choix imposés par les gouvernements à la SNCF et en particulier celui de recourir à un « Partenariat Public-Privé » pour la construction de nouvelles lignes de TGV dans des conditions financières qui ont été véritablement désastreuses. Si la dette accumulée est bien un problème, la responsabilité de cette dernière n’est nullement celle de la SNCF.

    Car, la décision du gouvernement de mettre l’essentiel des investissements sur les lignes TGV était elle-même très discutable. Il a fallu attendre l’accident de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013, pour que cette politique d’investissement commence à être remise en cause. Cette politique conduisait à favoriser les classes aisées, les « gagnants de la métropolisation », en leur fournissant un transport efficace et rapide entre les grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Bordeaux) au détriment de la desserte des lignes secondaires et de la circulation à l’intérieur des métropoles. Il en résulte d’ailleurs une dégradation très significative de la ponctualité pour les transports intra-régionaux. Ainsi, 63% des pertes de temps dues à des retards concernent les voyageurs de la région Île de France[1].

    Par ailleurs, si les Français considèrent qu’ils ne sont pas mal lotis en matière d’infrastructures de transport, ceux qui vivent en zone rurale en particulier ont le sentiment d’être “un peu trop loin de tout” et d’avoir été oubliés par les pouvoirs publics.

    En mettant l’accent sur la rentabilité financière, le « rapport Spinetta » oublie l’essentiel, ce qui fait d’ailleurs l’essence même des transports publics, c’est la question des externalités positives, décrites par deux économistes britanniques de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou. Les externalités peuvent être d’ailleurs tant positives que négatives. C’est le problème de la pollution. Elles renvoient au fait suivant : lors d’une opération économique entre deux agents A et B, si cette opération a des effets sur un troisième agent, que l’on nomme C, et ce sans qu’il y ait transaction monétaire ou ni passation d’une convention d’échange entre A et C ou entre B et C, voire sans intentionnalité de la part de A et de B d’avoir un impact sur C, on dit qu’il y a création d’une externalité. Si l’effet produit s’opère au détriment de C on dira qu’il s’agit d’une externalité négative. Si du fait de la transaction entre A et B, l’agent C voit augmenter son bien-être, sa richesse, ses possibilités d’action, de connaissance, ou encore s’améliorer son environnement, on dit qu’il y a création d’une externalité positive.

    Or, il est clair qu’en mettant, du moins théoriquement, à la disposition du plus grand nombre un moyen de transport fiable, efficace et rapide, les chemins de fer ont des externalités positives considérables, en ceci qu’ils permettent le développement d’entreprises et d’activités dans des régions où spontanément elles ne s’installeraient pas sans cela. Pigou, qui était pourtant un libéral, et un économiste qui a maintenu une longue polémique (amicale) avec Keynes, tirait de son raisonnement pourtant la nécessité de dépenses publiques. Il considérait, à juste titre, que là où il y a des externalités (positives ou négatives) l’utilité au niveau de la société ne saurait être égale à la somme des utilités individuelles des agents.

    On voit pourquoi opposer « ceux qui prennent le train » à ceux qui ne le prennent pas, ou encore dire, comme le font les ministres de ce gouvernement, que la SNCF coute telle ou telle somme au français est un non-sens économique. Monsieur Spinetta et ces ministres devraient être condamnés à relire trois fois les œuvres de Pigou pour réparation de leurs méconnaissances des mécanismes économiques.

    Les externalités en action

    Ces externalités sont d’autant plus importantes que le train est, par comparaison à la voiture, un moyen de transport à la fois moins polluant et plus sûr, et qu’il est par rapport à l’avion (sur des distances de moins de 1000 km) un peu plus sûr et toujours moins polluant.

    Or, nous constatons deux choses. D’une part les Français passent en moyenne 7h12 à se déplacer selon une enquête réalisée par l’Observatoire européen des mobilités, enquête auprès de plus de 10.000 Européens dans 10 pays, dont 1.000 Français. C’est 2h23 de moins que la moyenne des Européens. Cela montre l’efficacité des transports publics. D’autre part, et cela surprise, la voiture reste le moyen de transport privilégié dans l’Hexagone, et même plus qu’ailleurs : 67% des français (contre 61% pour la moyenne européenne) l’utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études, 86% (contre 73%) pour aller faire leurs courses alimentaires importantes et 69% (contre 56%) pour emmener leurs enfants à leurs activités quotidiennes. En fait, le train a régressé en part de marché par rapport à la route de 1970 à 2011. Si la part du train reste encore supérieure à ce qu’elle est en Allemagne ou en Grande-Bretagne, elle est très inférieure à ce qu’elle est en Suisse ou au Japon.

    Tableau 1

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    Source: OCDE

    De même, pour le transport de marchandises, la part du rail par rapport au camion est passée de 50% à 16%. Or ceci a un coût en termes de pollution mais aussi d’accidents de la route, et ce coût, bien entendu, n’apparaît nullement dans le rapport Spinetta ou d’autres rapports de ce type.

    Pourquoi en est-il ainsi ? On peut répondre précisément pour le transport de voyageurs. Pour 43% des Français interrogés – contre 35% pour la moyenne européenne – il est difficile d’utiliser les transports en commun de proximité. Cela résulte d’un mauvais maillage du territoire, de l’abandon de certaines lignes, ou des fréquences de passage qui sont trop faibles. En effet, 48% des personnes interrogées invoquent des destinations mal desservies, tandis que 23% d’entre elles mettent en avant des arrêts de transport en commun trop loin de chez eux et 39% des fréquences de passage trop faibles. Ceci est le résultat de la fermeture des lignes secondaires, une logique que le gouvernement entend poursuivre, mais en la dissimulant. En effet, Edouard Philippe a bine dit qu’il n’était question pour l’instant de supprimer des lignes, mais de les transférer aux régions. Or, ces dernières sont déjà confrontées à des problèmes importants de financement. On voit bien quelle est la logique globale de l’opération.

    Ceci met en lumière la dimension de ségrégation sociale, au profit des « grandes métropoles » et de leurs habitants les plus riches, qui se révèle dans cette politique. En effet, 27% des personnes interrogées ont le sentiment d’être “un peu trop loin de tout”. Le chiffre monte même à 46% pour ceux qui habitent en zone rurale. La politique du gouvernement organise bien, directement ou indirectement, la ségrégation des territoires. Mais, elle organise aussi la ségrégation sociale. Ainsi, les jeunes (32% des 18-24 ans) et les personnes aux revenus modestes (26%) sont également les plus concernées[5].

    Une politique européenne ?

    On doit alors s’interroger sur la responsabilité de l’Union européenne dans cette politique. En mettant en place la concurrence entre les sociétés de chemins de fer, elle accélère, par la logique du profit immédiat, l’ensemble des caractéristiques néfastes des choix des gouvernements depuis ces trente dernières années. Pour que la politique ferroviaire puisse inclure les effets d’externalités que l’on a soulignés, mais aussi pour qu’elle puisse jouer son rôle dans l’aménagement du territoire et le développement équilibré des régions, elle doit être nationale. Mais, de cela, l’UE ne veut plus. Elle se trouve d’ailleurs en contradiction avec elle-même, car si elle incite à cette forme de privatisation du chemin de fer, elle prétend aussi rechercher des modes de transports moins polluants. Comprenne qui pourra ! En fait, c’est bien une hypocrisie manifeste à laquelle nous sommes confrontés.

    Chaque région, et on le comprend, verra midi à sa porte. Par ailleurs, les moyens financiers des régions sont limités. Dès lors, ces régions n’auront pas d’autres solutions que de passer du train à l’autocar (bonjour la pollution et les risques d’accidents), ou de réduire encore plus les fréquences de passage. Mais ceci met en place un cercle vicieux. En effet dans un système de transport en réseau, la « demande de transport » (i.e. le nombre potentiel de passagers) est une fonction croissante de l’offre (autrement dit de la fréquence) et non, comme le supposent implicitement tous ces politiques qui n’ont jamais ouvert un ouvrage sur l’économie des transports, l’inverse !

    Le modèle économique qui sous-tend la réforme d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe, et ceci sans même parler de la question du statut des cheminots (qui pourtant s’impose pour les personnels roulants et de maintenance), est un modèle du passé. Car, la concurrence dans le rail a existé au XIXème et au début du XXème siècle. Le développement économique de la France dans années d’après-guerre s’appuyait justement sur une logique d’emblée nationale des transports, logique qui s’appuyait sur le monopole public. En cherchant à briser ce modèle, à imposer sur les lignes à grand trafic une concurrence, quitte à laisser les régions se débrouiller avec leurs lignes en apparence déficitaire, MM Macron et Philippe nous ramènent au XIXème siècle, et cela sous un discours qui ne parle que de progrès et d’avenir.

    Rarement on aura vu une telle mauvaise foi, combinée avec un tel mépris pour les règles économiques (comme le principe d’externalité), dominer la politique du pays.

  • Qu'on le veuille ou non, Le Pen, c'est notre histoire

    Pourquoi il faut lire les

    Mémoires de Jean-Marie Le Pen

    En près de 500 pages, le fondateur du Front national revient sur son enfance, la résistance, l'Algérie, Suez, de Gaulle et Mitterrand.

    Par Saïd Mahrane - LE POINT

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    Le livre est lourd de son poids (450 pages), comme le dossier de Jean-Marie Le Pen épais de ses condamnations et de ses frasques politiques. Mais enfin, ils sont là, ces Mémoires que beaucoup n'attendaient plus et qui finalement paraissent avec pour titre Le Fils de la nation (éditions Muller). Dans un discours mémorable contre les frontières prononcé à l'Unesco, Jean-Paul II s'était proclamé « fils de la nation » polonaise. Les intentions du mémorialiste qui nous occupe, pupille de la nation, ne sont pas de même nature, on le sait. De Jean-Marie Le Pen on croit d'ailleurs tout savoir, du pire au pire, sans jamais voir ce qu'il y a d'autre chez ce monsieur qui anime notre vie politique, même retiré, depuis plus de 50 ans. Alors, on est comme tourmenté quand, à la lecture de son livre, on en vient à avoir quelque émotion pour ce petit Breton qui, la main dans celle de sa mère, les larmes aux joues, s'en va reconnaître le corps de son père sur la plage de Saint-Gildas-de-Rhuys, après que son embarcation a sauté sur une mine : « Malgré maman, j'ai voulu voir et c'était horrible. Le visage n'est qu'une plaie livide, méconnaissable. » On est pris d'un sentiment étrange parce que rattrapé par cette idée, peut-être injuste, y compris lorsqu'il évoque la disparition de sa mère à 60 ans, victime d'un « collapsus », que Jean-Marie Le Pen est de ces personnages pour lesquels on ne saurait montrer la moindre empathie, car eux-mêmes n'en sont pas capables. C'est bête, en effet. Un fait vaut pour ce qu'il est. Un père qui meurt est un père qui meurt. Gageons que certains liront ces Mémoires avec une répugnance sincère ou surjouée, non pour ce qui y est écrit noir sur blanc, mais pour l'identité de celui qui tient la plume, forcément trempée dans une encre d'un noir maléfique. Qu'importe que ce texte, entamé un jour d'ennui dans le Pacifique, à 47 ans, soit bien composé, par moments lyrique et instructif quant à certaines périodes historiques, il est l'œuvre d'un facho. Dommage... Dommage de passer à côté d'un document aussi important. Car, qu'on le veuille ou non, Le Pen, c'est notre histoire. Dans le futur, un professeur de sciences politiques ferait une faute majeure en occultant l'influence, absolument capitale, du fondateur du FN sur nos esprits et notre représentation de la société. Des générations ont regardé le monde en prenant Le Pen comme un antimodèle. On ne compte plus le nombre de femmes et d'hommes qui se sont engagés en politique contre lui et, plus tard, contre sa descendance. 1984 et son Heure de vérité, 1986 et son entrée à l'Assemblée, 1987 et son « détail », le 21 avril 2002... et des bataillons de militants antiracistes dans les bras du Parti socialiste. Il fait rire ? Il faisait peur.

     

    Raconter l'histoire d'un Breton poussé dans la grande France.

    Le Pen-Fiancée.jpgOn parle ici d'un homme, maintes fois portraituré par d'autres, avec justesse ou des envies de démolition, né sous la IIIe République et qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, combattu en Indochine, en Algérie ; qui a croisé et vilipendé le général de Gaulle – qui lui a d'abord paru... « laid » : « Un héros doit être beau » – et François Mitterrand. C'est cet homme aujourd'hui isolé et déchu qui écrit sa misère et sa splendeur d'hier, ce chansonnier flétri et instruit qui affirme simplement nous « raconter l'histoire d'un Breton poussé dans la grande France ». Ce récit, qui s'interrompt en 1972, est celui d'un nationaliste en construction, tiraillé entre son souhait de devenir père blanc et celui de jouir de la vie. À cette force de la nature s'ajoute un goût pour la lecture, la poésie et des contes antiques, qui lui fourniront esprit et citations au moment de foudroyer l'ennemi politique. En de jolis passages dignes d'un petit manuel d'ethnologie, il nous raconte sa Bretagne rurale, maritime, pauvre. Les liens de la famille y sont puissants, comme le rapport au Ciel. On baigne dans un univers océanique, à la fois envoûtant et dangereux, et dans des mythes ancestraux, où l'on regarde la mort en face. On y retrouve l'ambiance de ces ports peuplés de marins, d'alcooliques et de marlous, comme on en croise dans les livres de Stevenson. Il nous instruit de ce jargon étranger pour qui n'a jamais goûté la « godaille » (le meilleur de la pêche), et soudain, les pages défilant, nous échappe la conscience que c'est Le Pen qui narre cette histoire, la sienne, tant les choses sont parfaitement décrites, avec patience et mélodie, avant, cependant, qu'un paragraphe ou quelques lignes d'où suinte la doctrine bien connue (sur le rap, l'Église, les Arabes, la gauche...) ne viennent interrompre l'élan.

     

    Ni héros ni collabo

    Le Pen-Enfant.jpgIl a écouté Pétain à la radio, il a lu Maurras et s'est accepté tel « un héritier ». Jugez-le, mais c'était le lot de beaucoup de mômes de l'époque. Il révèle avoir fait cinq jours de prison... chez les jésuites, se vante d'avoir participé à un acte de résistance dans le maquis de Saint-Marcel armé de son pistolet 6.35 et rit de ce qui pourrait (selon lui) ressembler à un acte de collaboration en indiquant son chemin à un Allemand. Ni héros ni collabo, horrifié par l'épuration, il avoue avoir été tenté d'intégrer, en 1944, un groupe de résistants... communistes. Sur cette période comme, quelques pages plus loin, sur l'Algérie, les « fact-checkeurs » se feront sans doute une joie de réviser la copie. Entre de Gaulle et lui, on comprend qu'il n'y a pas que des considérations esthétiques ou l'Algérie, il y a aussi Robert Brasillach, son auteur fétiche, capable par ses Poèmes de Fresnes et la tragédie de son sort de lui arracher une larme. En 1945, le général a refusé de le gracier. « Je ne le lui ai pas pardonné. » Le Pen nous donne à voir l'autre partie du décor d'avant Mai-68, le Paris de la Corpo de droit, ses castagneurs (il portait des talons sur des chaussures de foot) et ses dragueurs du Quartier latin, mais aussi celui de Poujade, qui remportait les voix et les cœurs de ce peuple de « vivandiers » des Halles, où se mêlaient dénuement social et nostalgie de l'Algérie. C'était le Paris de Boris Vian, de la revue anti-gaulliste L'Esprit public, des hussards et du copain Roger Nimier, qui tenait la littérature pour un art, et non comme un support de l'existentialisme.

    La dernière charge anti-gaulliste d'un opposant qui lui fit face

    À 89 ans, Jean-Marie Le Pen, alias le « lieutenant Borniol » pour avoir, lors d'une expédition à Suez, enterré de son propre chef des morts musulmans la tête en direction de La Mecque, couche ses souvenirs et, du début à la fin de ce premier tome, on y devine, outre le désir de clamer ses vérités, une sorte de pamphlet. Un pamphlet contre le général de Gaulle (« un faux grand homme dont le destin fut d'aider la France à devenir petite »), personnage récurrent. Ce livre, qui, soyons clairs, n'est pas de l'acabit des Mémoires de guerre de l'homme du 18 Juin, est la dernière charge anti-gaulliste signée d'un opposant qui lui fit face. Pour le reste, pas de mea culpa ni de révélations à même de bouleverser le regard porté sur lui. Le tome 2, qui inclura les débuts du FN, l'ascension du chef et, plus tard, de sa fille Marine, cédera peut-être lui aussi aux règlements de comptes. Le fils de la nation a de la mémoire. Reste cet aveu : « La politique après tout, ce n'était peut-être pas absolument mon truc. J'étais plutôt, comment dire ? Une vigie, une sentinelle, un lanceur d'alerte [...], un emmerdeur, un prophète ? »

    Extraits :

    «  Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l’eau courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi, avec ses îles, ses navires. L’instituteur et le curé nous apprenaient à les chanter ensemble. En somme, j’étais un petit Breton heureux dans la grande France.
    Puis vint la Seconde guerre mondiale. Le père est mort, la France était blessée, des curés m’ont dégoûté de Dieu. C’est alors que j’ai découvert la folie des hommes, Paris, l’université, l’Indochine, l’Assemblée nationale, l’Algérie. J’eus une épouse et des filles. La vie s’offrait, tantôt magnifique, tantôt désolante. Le petit Breton avait grandi, la France rapetissé. Pour la relever, j’ai choisi le combat politique.  »

  • Agression sexuelle : c’est toute la gauche qui fait la morale habituellement qui est accusée

     

    LAFONT Samuel.pngSamuel Lafont, conférencier et spécialiste en communication digitale, répond aux questions de Boulevard Voltaire au sujet du scandale qui éclabousse l'UNEF :

    "Samuel Lafont, le syndicat l’UNEF doit répondre aujourd’hui d’accusations de viol et d’agressions sexuelles. Cette information de Libération vous étonne-t-elle ?

    Je ne suis pas du tout surpris par ces accusations. L’UNEF est aujourd’hui accusée de harcèlement, viol ou agression sexuelle. Il y a quelque temps, c’était les mouvements de jeunes socialistes et des jeunes communistes. Pour moi, c’est toute la gauche qui fait la morale habituellement à toute la classe politique qui est accusée. L’affaire est très grave.

    Si on regarde l’article de Libération dans lequel plusieurs responsables de l’UNEF ont été cités. Je demande à monsieur Blanquier si une personne comme monsieur A. enseignant et syndiqué au SNES-FSU qui est cité peut rester enseignant s’il est condamné pour viol.

    Je veux également aborder le cas de monsieur Grégoire T. dont on soupçonne l’identité, parce qu’un compte Twitter de l’UNEF a été modifié dans la matinée puis supprimé. Il y a aussi Jean-Baptiste Prévôt, ancien de l’UNEF et travaillant pour l’ambassade de France à Malte, qui aurait utilisé son poste pour récupérer des numéros d’adhérentes dans les fichiers afin d’être très entreprenant envers elles.

    Comment expliquez-vous que ces faits aient pu être cachés aussi longtemps ?

    Je crois que plusieurs éléments peuvent expliquer cela. Certains militants de l’UNEF considèrent d’autres organisations étudiantes comme « coincées ». Je pense qu’au contraire, ce sont eux qui n’ont pas compris où se situaient les rapports normaux entre les personnes, ce qui leur vaut d’avoir des violeurs dans leurs rangs. Par ailleurs, il y avait peut-être un effet gourou quand Jean-Baptiste Prévôt était président du mouvement. Cela peut expliquer cette omerta. Il faut savoir que dans un mouvement comme l’UNEF, il y a des combats permanents pour obtenir la majorité. Il était donc facile pour les responsables de faire passer les accusations de viols comme liées simplement à des désaccords politiques. Il était en cela plus facile pour eux de cacher les choses’ mais la vérité éclate désormais au grand jour."

  • Réforme de la SNCF : manque de vision globale et à long terme

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    Le projet de réforme de la SNCF a fait les unes de la presse ces derniers jours. Comme bien souvent sur les sujets d'actualité qui nécessitent réflexion et hauteur de vue, les commentaires ont rarement été ce que l'on était en droit d'en attendre.

    L'association TGV SUD Territoires environnement de Béziers compte dans ses rangs des spécialistes du rail. Ses analyses sont toujours empreintes de bon sens, de compétence et de technicité.

    Elle vient de publier une lettre ouverte sur les rapports Duron et Spintta qui mérite votre lecture et votre attention. C'est, comme dans bien d'autres domaines "le manque de vision globale et à long terme" qui est dénoncé.

    Nous vous recommandons ce texte tout particulièrement.

    Henri Bec

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  • Les doublons de l’Etat en région épinglés par la Cour des comptes

     

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    Les Sages de la rue Cambon pointent les lacunes du transfert des compétences aux collectivités territoriales dans un rapport rendu lundi 11 décembre sur les “services déconcentrés de l’État”. La Cour des comptes critique les nombreuses structures en doublons et invite l'Etat à clarifier ses missions.

    Un gros coup de balai à mettre dans le mille-feuilles territorial… c’est ce qui ressort des recommandations du rapport rendu lundi 11 décembre par la Cour des comptes sur les services déconcentrés de l’État. Dans ces 270 pages, les Sages de l'institution fustigent l’Etat qui persiste à “vouloir conserver une présence et un rôle" dans des domaines qu’il a pourtant confiés aux collectivités, engendrant doublons de structures et gaspillages de moyens. Logement, routes, jeunesse, tourisme, formation, activités sportives... la liste dressée par les magistrats de compétences où coexistent des offices locaux et publics est longue. En matière de logement par exemple, le nombre élevé d’administrations déconcentrées de l’État - Préfectures, DREAL, DRJSCS, DDTM, DDCSPP, ARS - recensés par la Cour des comptes font ainsi doublons avec les acteurs locaux. Une confusion des rôles qui nuit à l'efficacité des moyens alloués au service rendu, comme l’ont constaté les magistrats pour la dégradation des routes nationales.

    Le rapport pointe également la mauvaise répartition des services et des effectifs dans les régions. Ainsi malgré la réforme territoriale, les sites des anciens chefs-lieux des régions fusionnées ont été conservés et aucune mutation géographique n’a été imposée aux agents publics. Dans les DRAAF (Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation, et de la forêt) des régions fusionnées, “la quasi-totalité des chefs de service et leurs seconds doivent gérer des équipes réparties entre plusieurs sites éloignés de 100 à 300 km et comptant souvent moins d’une dizaine de personnes dans chaque site”, souligne la Cour des comptes. Quant aux universités, de nouveaux postes de recteurs de grande région ont été créés sans supprimer les anciens… En égrenant 48 recommandations, les sages de la rue Cambon appellent l’Etat à clarifier ses missions et à revoir en profondeur son organisation territoriale.

  • Bruno Mégret : "La question identitaire et la question européenne sont désormais liées"

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    Maigret.jpgLors de l'édition 2017 du Forum de la dissidence, Bruno Mégret a développé un discours novateur sur la politique européenne en essayant de proposer une troisième voie entre l'européisme fédéraliste ambiant et le souverainisme intégral. Une position qu'il avait déjà défendue en 2005 au MNR. Extrait :

    "(...) Si la droite, que dis-je, si les droites françaises sont en ruine, alors un grand travail de refondation est maintenant à réaliser. Et ce travail voyez-vous, il ne passe pas d’abord par la rénovation des appareils, par des manœuvres de personnes ou des regroupements de circonstances. Il passe par les idées. C’est par les idées que les uns et les autres ont échoué. Et c’est par les idées que la droite se relèvera. Car il est aujourd’hui nécessaire de sortir des habitudes idéologiques et programmatiques qui ont été celles des partis de droite au cours des dernières années. Non pas bien sûr pour mettre en cause nos valeurs et nos convictions, mais pour les adapter au monde d’aujourd’hui, pour montrer qu’elles sont plus que jamais d’actualité et que, si nous les défendons depuis longtemps, elles sont plus neuves que jamais (...)

    La position des Républicains était de soutenir l’Europe de Bruxelles, conformément aux injonctions du système. La position du Front National était d’en sortir conformément à ses principes souverainistes. Or, ces deux options sont des impasses et l’électorat l’a senti confusément qui les a rejetées l’une comme l’autre. Et ce double refus, celui de l’Europe bruxelloise comme celui de la sortie de l’Europe, nous amène, me semble-t-il au cœur des enjeux d’aujourd’hui. Car je suis convaincu que la question européenne est désormais la pierre angulaire du renouveau de la droite. Pourquoi ? Pour une raison fondamentale. Parce que la question identitaire et la question européenne sont désormais liées. Aujourd’hui on ne peut plus les séparer. Et quand on les sépare, ça ne marche pas ! Bruxelles qui prétend unir l’Europe mais qui refuse de défendre nos identités, ça ne marche pas. Le FN, qui prétend défendre nos identités et qui tourne le dos à l’Europe, ça ne marche pas non plus. Et il y a à ceci une explication simple : notre identité est nationale mais aussi civilisationnelle et notre civilisation est européenne ! (...)

    Une réalité que l’on côtoie tous les jours avec l’immigration par exemple. Car cette immigration massive et incontrôlée qui déferle sur notre sol et qui compromet notre identité, c’est à un antagonisme de civilisation qu’elle conduit. Le problème ne vient pas de la nationalité des migrants ou de celle des populations chez qui ils s’installent. Peu importe que ce soient des Tunisiens, des Turcs ou des Soudanais ! Peu importe qu’ils se rendent en France, en Allemagne ou en Italie ! Le problème vient de ce qu’ils appartiennent à la civilisation islamique ou africaine et qu’ils s’implantent dans des pays de civilisation européenne et chrétienne !

    Et cette réalité, chacun la vit au quotidien. Car ces migrants qui nous imposent leur présence quasiment de force, nous sont totalement étrangers. Avec eux, nous ne partageons rien, nous n’avons pas la même religion, ni les mêmes racines, ni les mêmes valeurs, ni le même mode de vie. Une configuration qui crée sur notre sol un antagonisme civilisationnel, un choc des civilisations entre la nôtre et la leur (...)

    Qu’est-ce que le terrorisme islamique, sinon l’une des formes les plus violentes du choc des civilisations ? Et qu’est-ce que la concurrence sauvage que nous impose la Chine si ce n’est une guerre économique sans merci et une autre forme également agressive du choc de civilisation ? (...) La plupart des maux que nous endurons viennent de l’agression que subit notre civilisation sur notre sol comme à l’échelle du monde. Une agression d’autant plus dommageable que nos dirigeants semblent l’ignorer complètement. Ils l’ignorent s’agissant de l’immigration. Ils l’ignorent s’agissant du terrorisme islamique. Ils l’ignorent s’agissant de la guerre économique. Ils l’ignorent s’agissant des antagonismes géopolitiques. Résultat : dans ce monde multipolaire et dangereux, l’Europe reste là, faible, décadente et divisée. Politiquement éparpillée, sans force armée conséquente, progressivement dépossédée de son appareil industriel, rongée par la haine d’elle-même et la repentance, elle ne se préoccupe que de moralisme et de bien-pensance. Et comment en serait-il autrement, avec des dirigeants qui réduisent l’identité de l’Europe à de prétendues valeurs comme le refus des discriminations ou le vivre ensemble ? (...)

    Et pour ouvrir cette voie, il faut répondre à deux impératifs.

    Le premier est d’ordre idéologique et concerne notre identité.Avec cette affirmation fondamentale que notre identité n’est pas seulement nationale, elle est civilisationnelle. Elle n’est pas seulement française, elle est européenne (...) Dans cet esprit il faut maintenant militer, au-delà de la préférence nationale, pour une préférence civilisationnelle qui donne la priorité aux nationaux mais aussi aux Européens. Il faut également, au-delà du patriotisme français, œuvrer à l’émergence d’un patriotisme européen qui en plus de la fierté nationale exalte aussi celle d’appartenir à notre civilisation européenne et chrétienne (...)

    Il faut ériger l’Europe en un pôle de puissance ! (...) Cela veut dire qu’il faut créer une Union nouvelle, radicalement différente de l’organisation bruxelloise. Une Europe qui rendrait aux États l’essentiel de leurs prérogatives ordinaires et qui se libérerait de toutes les structures bureaucratiques de Bruxelles. Une nouvelle Europe qui serait dirigée, selon le principe confédéral, par les seuls États membres et qui, forte de cette direction allégée, transparente et respectueuse des nations, se consacrerait exclusivement à l’essentiel, c’est-à-dire à l’identité, à l’indépendance et à la puissance collective des peuples européens.

    Cette Europe-là aurait pour mission de protéger ses frontières et de stopper l’immigration, de réguler les échanges économiques avec le reste du monde et de réindustrialiser le continent, de faire de l’euro une monnaie de change et de réserve qui serve l’Europe comme le dollar sert les États-Unis. Cette nouvelle Union serait aussi dotée d’une Alliance militaire européenne qui libèrerait l’Europe de l’Otan et de la tutelle américaine. Car il s’agirait dorénavant de traiter d’égal à égal avec les États-Unis et de nouer une alliance stratégique avec la Russie. Bref, il s’agirait de rendre à notre civilisation son autonomie, sa force et son rayonnement (...)

    Avec cette ligne politique la droite réconcilierait construction européenne et défense de notre identité. Pour la première fois elle aurait un projet qui s’enracinerait dans la fidélité à nos valeurs mais qui, dans le même temps, répondrait aux réalités du monde aujourd’hui. Le projet d’Europe puissance, c’est pour la droite la synthèse féconde entre tradition et modernité (...) Avec cette ligne civilisationnelle et européenne, la droite trouverait la crédibilité gouvernementale et le positionnement à la fois moderne et antisystème qui lui sont nécessaires pour répondre aux défis du siècle. Elle pourrait alors retrouver une dynamique de succès et assurer enfin sa mission au service de notre peuple et de notre civilisation (...)

    Cela étant dit, j’entends déjà l’objection : tout ça c’est bien beau mais ce projet, c’est impossible. Eh bien non, ce n’est pas impossible, c’est nécessaire ! Et si c’est nécessaire, il y a une voie pour le rendre possible et, je vous l’affirme, cette voie existe. D’abord si ce projet paraît impossible, c’est uniquement parce que tout le monde le considère comme tel. Et cette unanimité n’est pas un hasard, elle a été forgée par le Système. Le Système qui naturellement est foncièrement hostile à l’Europe puissance. Et il a si bien réussi à l’occulter que personne ne le propose. Selon la pensée unique, il n’y aurait en effet qu’une seule alternative : ou on soutient l’Europe de Bruxelles ou on milite pour la sortie de l’Union.

    Mais la réalité c’est précisément qu’il y a une autre voie qu’il nous faut maintenant faire connaître. Et telle devrait être la démarche de la droite : il faut qu’elle se fasse le héraut de cette Europe puissance. En politique, avant de se concrétiser, un projet doit d’abord exister par le verbe. La droite doit donc porter cette ligne politique nouvelle et en assurer la promotion.

    Aujourd’hui la droite, qu’elle soit républicaine ou nationale, est en plein désarroi et s’enlise dans les questions du quotidien et les débats politiciens. Si elle veut se relever, elle doit entreprendre une grande rénovation idéologique et, dans la fidélité à nos valeurs, elle doit porter une vision d’avenir pour notre civilisation. En clair, le moment est venu pour elle de faire bouger les lignes et d’incarner ce projet identitaire européen (...) nous sommes à la croisée des chemins : ce sera le déclin ou le renouveau. Et le renouveau c’est le projet d’Europe puissance, celui qui sauvera notre identité et nos valeurs, celui qui redonnera à notre civilisation sa place dans l’histoire et dans le monde."

  • Une droite en recomposition

     

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    Par Gérard Leclerc

    La France Catholique

    L’étonnante victoire d’Emmanuel Macron doit-elle être interprétée à l’aune d’un progressisme revivifié, ou comme le veut le politologue Philippe Raynaud [1], d’un centrisme enfin assumé au sein de la Ve République ? Ce n’est qu’à l’épreuve du temps que pourra se confirmer la volonté de dessiner une voie originale, qui concilie «  en même temps  » des inclinations contrastées. Ce qui est sûr, c’est que la droite et la gauche, qui ont assumé alternativement le pouvoir depuis 1958, se trouvent l’une et l’autre «  à la ramasse  » et dans la nécessité d’une refondation. Du côté socialiste, cette refondation est d’autant plus problématique qu’aucun leader n’apparaît encore sur la scène publique, capable de fédérer les énergies et d’apporter une impulsion idéologique pour marquer un espace de gauche entre le réformisme macronien et le gauchisme mélenchoniste. La droite a trouvé, elle, en la personne de Laurent Wauquiez un authentique chef de file, en dépit de l’opposition directe des principales figures de l’ancienne UMP juppéiste. Mais la volonté farouche de se revendiquer d’une droite décomplexée n’est pas indemne d’ambiguïtés intellectuelles et de difficultés stratégiques.

    Le principal reproche adressé au nouveau président des Républicains consiste dans la proximité de sa thématique avec celle du Front national. Son insistance sur l’angoisse identitaire, ses réserves prononcées sur le fonctionnement des institutions européennes, et plus encore son inflexibilité sur les flux migratoires le placeraient sur le même terrain que Marine Le Pen, dans une sorte de rivalité directe. L’objection est d’autant plus recevable que la dirigeante du Front national est elle-même dans un processus de refondation de son parti, pour parachever sa rupture avec l’extrémisme provocateur de son père et passer d’une posture contestataire à une position d’accession aux responsabilités. L’échec cuisant du face-à-face avec Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle a imposé la nécessité d’une métamorphose décisive, qui place le Front national dans une situation stratégique où il ne peut que disputer le leadership de la droite aux Républicains. Sauf à envisager une alliance avec eux, qui apparaît d’autant plus improbable que Laurent Wauquiez y perdrait toute chance d’affirmer son orthodoxie farouche.

    Le fait de ne pas être aux affaires du pays laisse plus de possibilité de redéfinition intellectuelle, le pouvoir obligeant le plus souvent à privilégier le pragmatisme face aux problèmes concrets à résoudre dans l’urgence. La droite est-elle disposée à se remettre en cause, en participant notamment à la réflexion de tout un secteur en effervescence, où s’affirment singulièrement les jeunes talents ?

    La Manif pour tous, de ce point de vue, a constitué un choc moral qui a désinhibé une pensée, jusqu’ici interdite d’expression publique du fait d’une hégémonie de gauche, singulièrement de ce que Jean-Pierre Le Goff appelle «  le gauchisme culturel  », tel qu’il s’est façonné depuis 1968. Cette effervescence se manifeste de diverses manières, dans des cercles de pensée, dans des publications périodiques, dans des ouvrages qui révèlent des personnalités. C’est à un point tel qu’on a pu dire que le mouvement des idées en France, défini par Albert Thibaudet (comme «  sinistrogyre  », c’est-à-dire inéluctablement tiré vers la gauche) s’était inversé pour devenir «  dextrogyre  ».

    Quoi qu’il en soit, une des manifestations de cette tendance dextrogyre, s’est traduite dans la publication d’un Dictionnaire du conservatisme [2], qui a le mérite d’approfondir une pensée de droite, au-delà des clichés et des stigmatisations. Le principal avantage d’une telle entreprise est de montrer, en effet, la complexité d’une histoire qui ne se ramène pas aux réflexes primaires que l’on reproche aux adversaires prétendus du progrès. Y a-t-il un raccord possible entre cette réflexion dévolue aux spécialistes proches des cercles universitaires ou familiers de certains cénacles avec le monde de la politique pratique ? Oui, sans doute, mais il n’est pas totalement avéré. Dans la vaste recomposition actuelle, il reste une hypothèse qui pourrait prendre corps.

    [1] Philippe Raynaud, Une révolution bien tempérée, DDB, 200 pages, 16,90 €.

    [2Dictionnaire du conservatisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois, Olivier Dard, Cerf, 1 072 pages, 30 €.

  • Suite au Brexit, faisons du français la langue commune de l'Union européenne

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     5 questions du Salon beige à Arnaud-Aaron Upinsky, Président de l’Union nationale des Ecrivains de France (UNIEF)

    Upinsky Arnaud-Aaron.jpg1) Vous proposez de profiter du Brexit pour faire du français la langue de l’Europe. Pourquoi ?

    Mon appel du 20 novembre 2017 au Président Macron, Protecteur de l’Académie française, pour qu’il engage la « Reconnaissance du français comme la langue commune de l’Europe », est parti de trois constats :

    1. De son Discours de la Sorbonne du 26 sept. 2017 : « Pour une Europe souveraine, unie, démocratique », visant à faire de l’Europe une Puissance ;

    2. Du « cri d’alarme[1] » que l’Académie française vient de lancer au monde dans sa déclaration du 26 octobre 2017 en déclarant : « la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui redevable devant les générations futures[2] » ;

    3.  Du Brexit faisant que l’anglais n’est plus une langue de l’Union européenne. Désormais l’Europe, la première puissance économique au monde, visant à cesser d’être un nain politique, ne saurait parler la langue du « concurrent » sans trahir son impuissance et son asservissement. « Unie » pour parler au monde d’une seule voix, elle doit nécessairement disposer de sa propre langue. A tous égards, le français, ce « latin des modernes » porteur du creuset grec, est la seule langue européenne à pouvoir remplir pleinement ce rôle de langue commune. « Contrairement à l’anglais [qui] n’est pas un outil de communication international fiable[3] ", le français possède les trois caractères du latin ayant permis à l’empire romain d’exercer un gouvernement international durable – économique, politique et spirituel –, sur des peuples les plus divers, en constituant une langue qui soit à la fois : "universelle, immuable, non vulgaire[4]" ». Ma lettre ouverte au Président Macron précise les trois leviers multiplicateurs de puissance que le français doit donner à l’Europe en termes :

    1. De « Rayonnement linguistique et culturel » pour permettre au marché européen de 510 millions de personnes de supplanter celui des 320 millions du marché américain ;

    2. De « Compétitivité Économique », en stimulant ses flux commerciaux d’environ 33 % ;

    3. De « Puissance politique ». Ce n’est pas l’épée, mais le Verbe qui est l’axe du monde ! Entre le « modèle européen » et le « modèle anglo-saxon », c’est une lutte à mort. Le « Softpower » anglo-saxon est en train d’imposer ses « standards » de prêt-à-penser au monde entier. « La Renaissance ou la mort de la langue française ! », il n’y a pas de troisième voie. La jeune génération est en train de passer à l’anglais et la seule manière de sauver le français est de lui offrir une sortie par le haut : en le faisant reconnaître comme la langue commune de l’Europe. Ce choix du français universel comme langue commune est également la seule manière de sauver l’Europe de son statut de nain politique ! Le Brexit est donc une chance historique « unique » à ne pas manquer !   

    2) Ne craignez-vous que cette proposition se heurte aux autres pays de l’Union, notamment ceux qui parlent une langue répandue dans le monde ?

    Au contraire. Il faut une langue commune « européenne » à l’Europe-Puissance, et l’anglais est désormais une langue étrangère. Quant à l’espagnol et à l’allemand, ils ne peuvent ni l’un ni l’autre rivaliser avec la langue française, langue diplomatique internationale par excellence qui fut, depuis le 17ème siècle, la langue commune naturelle de l’Europe : jusqu’au milieu de la construction européenne, avant de décliner après la rentrée de la Grande Bretagne en 1973. Parlée sur les cinq continents, elle est, après l’anglais, la langue la plus utilisée dans les organisations internationales, elle est une des trois langues de travail de l’union européenne, avec l’allemand et l’anglais ; elle est la plus claire et la plus prestigieuse, au point d’être la langue unique dans les délibérés de la Cour de justice européenne. Un des buts de notre pétition en ligne « Pour la reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe ! » est précisément de manifester le soutien des autres pays européens. A l’inverse de vos craintes, nous avons actuellement plus de soutiens de la part des autres pays de l’Union européenne que des Français, avec en second les Espagnols dont pourtant la langue est quantitativement plus répandue dans le monde. Tous les Européens comprennent, notamment les Italiens envahis par l’anglais, que faire du français la langue commune de l’Europe est le seul moyen de mettre un coup d’arrêt au rouleau compresseur du « Tout-anglais » : de préserver la diversité et le génie propre de toutes les langues en Europe.

    3) De façon générale, la stratégie des défenseurs de la francophonie semblait plutôt, jusqu’ici, consister en une alliance avec d’autres espaces linguistiques pour éviter l’hégémonie de l’anglais. Vous opposez-vous à cette stratégie et, si oui, pourquoi ?

    Il n’y a pas de véritable stratégie des « défenseurs de la francophonie ». On juge un arbre à ses fruits. Lorsque l’État français a pris la tour Eiffel pour y illuminer son slogan en anglais pour les JO de Paris 2024, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’a rien dit. Seules trois associations de Défense de la langue française, dont la nôtre, sont allées au procès, en faisant disparaître le slogan anglais ! Qui dénonce la réduction des textes en français à 5 % à la Commission européenne ? Qui a dénoncé la non-réponse du Président de la République à l’appel solennel de l’Académie française, du 5 décembre 2013, lui demandant de faire de 2014 l’année de la « Reconquête de la langue française » ? Qui a demandé de mettre la langue française au cœur des Présidentielles 2017 ? Qui demande au chef de l’État de parler au monde en français et non en anglais ? Qui lui demande, aujourd’hui, de faire du français la langue de l’Europe et d’en faire la première langue véhiculaire internationale au monde ?     

    4) Le ministère russe des Affaires étrangères semble suivre avec intérêt votre démarche. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la vision russe du sujet ?

    Ce sont les Russes qui, les premiers, après la publication de ma lettre au Président de la République,  m’ont demandé de publier  un entretien dans le magazine officiel (Interaffairs.ru) du chef de la Diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Le titre choisi – « Le français doit devenir la langue intercommunautaire de l’Europe au grand dam de l’anglais » – fait apparaître d’évidence le remplacement de l’anglais par le français, à la tête de l’Union européenne, comme la « nouvelle » doctrine de la diplomatie russe. La raison géopolitique en est simple, comme l’a mis en lumière la Table ronde organisée, le 9 janvier 2017 à Paris, par le Mouvement européen, réunie sous le titre : « Relation Russie et UE ; je t’aime, moi non plus ? » Tandis que les Russes sont hostiles à 80 % à l’Union Européenne, ils sont fascinés par la France. Et la diplomatie russe, pour le tricentenaire du voyage de Pierre le Grand en France, voit donc dans l’adoption de la langue française comme langue commune de l’UE, le puissant levier de solidarité et de reconstruction de l’Europe, chère à De Gaulle, qui s’impose pour rétablir un langage « diplomatique » commun de l’Atlantique à l’Oural, sur la base culturelle d’une Civilisation partagée dont la France est la figure emblématique.

    5) Vous vous présentez une nouvelle fois à l’Académie française. Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle campagne ?

    C’est l’académicien Philippe Beaussant, Président de la Défense de la Langue française (DLF), mort à la tâche, qui m’a demandé de me présenter à l’Académie pour répondre à l’appel que M. Maurice Schumann avait lancé, le 30 janvier 1975, d’une totale actualité : « Le temps n’est plus où l’Académie française régnait sur un héritage. L’attrait du français est intact, son rayonnement et son cheminement sont contrariés. Il nous faut maintenant forger pour la défense et l’illustration de la langue les armes d’une vraie reconquête. » Mon objectif est d’appliquer le plan dont Philippe Beaussant m’a fait le légataire et dont j’ai exposé les grandes lignes dans ma lettre au Secrétaire perpétuel du 19 octobre 2016, sous le titre éloquent : Plan de bataille « A la reconquête de  langue française  » ! A ce jour, je suis le seul candidat ayant cette Reconquête pour objectif de campagne.

    [1] Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite « inclusive », du 26 octobre 2017.

    [2] Idem.  

    [3] L’anglais correct pour les nuls, Claude Raimond, First Editions, 2004, p. 25.

    [4] Le latin langue de l’Église, Bernadette Lécureur, Spses, 1964, p. 153.

  • SDF : Sébastien, 46 ans, mort à Calais, Fred, 48 ans, à Arcueil, Jean, 66 ans, à Drancy …

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    La misère française indiffère nos politiques, Macron ne voit que la détresse des migrants.

    Ce malheureux fait partie de nos 140 000 SDF et de nos 9 millions de pauvres.

    La préférence étrangère est devenue la norme puisqu’un sans papiers a une couverture santé à 100%, alors que 5 millions de Français n’ont pas de mutuelle et diffèrent leurs soins faute de moyens.

    L’AME soigne 300 000 sans papiers pour un coût d’1 milliard par an, budget qu’Emmanuel Macron s’est empressé d’augmenter malgré les innombrables abus et fraudes que connaît cette aide médicale, largement dénoncés par certains médecins, mais volontairement ignorés par le pouvoir.

    La préférence étrangère est la norme puisqu’un étranger n’a pas besoin d’avoir travaillé ni cotisé pour percevoir à 65 ans 800 euros par mois de retraite mensuelle, ou 1250 euros pour un couple, soit bien davantage que bon nombre de nos paysans qui crèvent de faim avec 350 euros par mois, en travaillant 15 heures par jour, 7 jours sur 7 et 365 jours par an, sans repos ni vacances.

    Pendant que les enfants de nos paysans n’ont jamais vu la mer, sachez qu’un migrant mineur isolé coûte 50 000 euros par an au contribuable. Ils sont 25 000 mineurs arrivés en 2017 pour un coût d’ 1,250 milliard.

    La préférence étrangère est la norme puisque les migrants sont logés en priorité, alors que de jeunes couples français attendent depuis 8 ans un logement social afin d’avoir leur premier enfant.

    Dans notre France de 2017, il faut mieux être clandestin que Français modeste.

    En effet, nos 140 000 SDF sont abandonnés au froid et meurent par centaines chaque année dans l’indifférence générale, pendant que les migrants sont logés à l’hôtel et même dans des châteaux réquisitionnés.

    Selon le ministère de l’Intérieur, entre 15 000 et 25 000 clandestins sont logés à l’hôtel !!

    On se souvient que lors d’un débat entre les candidats de la campagne électorale, Léa Salamé avait évoqué le cas de 3  SDF morts de froid, et avait avancé le chiffre de 454 SDF morts dans la rue en 2016.

    Sébastien, 46 ans, mort à Calais. Fred, 48 ans, mort à Arcueil et Jean, 66 ans, mort à Drancy.

    En fait, ces exemples tirés des chiffres du Collectif Les morts de la rue, n’étaient que partiels et correspondaient uniquement aux morts signalés.

    En 2014 ce sont 2908 SDF qui sont morts dans la rue et en 2015, ils étaient 2838 à avoir perdu la vie, abandonnés par la République.

    Il faut être un clandestin pour avoir le droit d’être logé à l’hôtel aux frais du contribuable…

    Emmanuel Macron, comme il fallait s’y attendre après sa campagne présidentielle tiers-mondiste, a fait le choix de faciliter l’accueil des migrants et d’augmenter de 30% le budget alloué à cette politique.

    Dans le même temps il diminue de 8% le budget de la lutte contre les clandestins.

    Rappelons que le nombre d’éloignements est tombé de 36822 en 2012 à 28000 en 2017, alors que les chiffres de l’asile ont doublé et que le tsunami migratoire s’amplifie.

    Il suffit de voir l’explosion des camps sauvages qui transforment Paris en ville du tiers-monde et détruisent la vie des riverains, pour comprendre que l’Elysée n’a aucune intention de régler le problème.

    Certains quartiers de la Ville Lumière, n’ont rien à envier à Soweto ! La presse étrangère en reste consternée et multiplie ses reportages sur cette tiers-mondisation acceptée et assumée par les politiques.

    De nombreux riverains, n’en pouvant plus de vivre dans la crasse et l’odeur des bidonvilles, vendent leur appartement à perte et les petits commerçants envisagent de fermer boutique avec un chiffre d’affaires en chute libre. Mais cette détresse 100% française n’intéresse pas les médias et nos élites, qui n’ont toujours pas compris que le raz de marée migratoire va les atteindre aussi, transformant leur quotidien en enfer. Question de temps.

    Alors que l’Inde s’enrichit et devrait devenir la 5e puissance économique du monde en 2018, dépassant la France et l’Angleterre, Paris se transforme peu à peu en Calcutta des années cinquante.

    C’est ça la politique de Macron qui refuse de fermer les frontières.

    Jacques Guillemain

    Riposte Laïque

  • Il est terrible pour un pays d’avoir pour chef un esprit faux.

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    Par Hilaire de Crémiers

    Politique magazine

    Notre président s’agite : il essaye d’être sur tous les fronts. Partout, ce ne sont que discours, les uns soigneusement préparés, prolixes autant que minutieux, les autres jetés à la venvole comme autant de propos perdus où se glissent des répliques incongrues qui ne révèlent que trop ce que l’homme est et ce qu’il pense.

    Des réformes. Pourquoi ?

    Il s’exténue et il exténue ses ministres à tenter de résoudre des problèmes, en fait, dans le cadre actuel, sans solution. Il le sait, d’ailleurs, pertinemment. Plus rien de ce dont s’occupent l’État et les pouvoirs publics, ne fonctionne correctement en France. Les premiers à le dire sont les ministres concernés : « le pays est à réparer ». Bravo pour ceux qui sont passés avant !

    Des mesures sont prises ; les fameuses ordonnances promulguées ; des lois votées à tour de rôle. Après l’annonce d’une renaissance qui se ferait grâce à la vaste conception d’un programme différent, plus intelligent et mieux adapté que tous les autres, ces mesures, décidées les une après les autres, paraissent quelque peu dérisoires et personne ne comprend ni ne voit quel bénéfice en tirer. Chacun, en revanche, évalue ce qu’il va lui en coûter, particuliers ou collectivités : moins d’aides, voire pour certains beaucoup moins ; moins de revenus ou de recettes, voire beaucoup moins. Inutile ici d’aller dans le détail. Les coups de rabot sur certains secteurs deviennent des coups de hache : emploi, logement, bâtiment, administration des territoires et des collectivités à qui sont retirés 13 milliards au bas mot, industrie, commerce, tout en souffrira.

    On a beau dire, au vu de quelques chiffres, que la situation s’améliore ; le citoyen de base a le clair sentiment du contraire. Les responsables publics savent fort bien, eux, qu’ils ne peuvent plus arriver à faire vivre les communautés, les collectivités, les institutions et les établissements dont ils ont la charge. Si l’on savait au moins à quoi sert l’effort exigé !

    Très joli de dire que la flexisécurité (!) revitalisera le marché du travail et redynamisera l’économie : vient un moment où les mots ne sont plus que des mots. Plus personne n’est content. Groupe après groupe, corps après corps, profesion après profession, tous se retournent contre un président et un gouvernement dont il est permis de se demander s’ils ont encore le souci des Français.

    Leur cote de popularité, paraît-il, remonte ; mais que signifie-t-elle ? Les évènements prennent peu à peu une allure tragique : pas seulement à cause des menaces du terrorisme, mais à cause d’un sentiment diffus d’insécurité générale que tout le monde éprouve, nationale et sociale, morale autant que matérielle. Que dire aux Français qui voient démanteler et brader, avec le consentement des plus hauts responsables, leurs plus beaux fleurons industriels, les uns après les autres, dont Alstom est l’exemple-type ? Et sacrifier leur agriculture à l’Europe et aux traités imposés de la mondialisation ? Et livrer leur commerce à un libre-échange aberrant ?

    L’Europe seule

    Macron, que peut-il ? Que fait-il ? Eh bien, c’est là toute la question ! Il suffit de bien l’écouter pour comprendre ? Il est, au fond, indifférent à la situation française actuelle ; à la vérité, il se considère comme au-dessus. Il s’active, certes, mais il resitue ses actions dans le plan grandiose qu’il a dans la tête et qui, pour lui, est le guide de sa réflexion et de sa vie. Il le dit clairement : les réformes qu’il entame pour la France, ne sont entreprises que pour satisfaire à des exigences futures, premières adaptations qu’il envisage progressivement pour mettre la France d’hier à l’heure de l’Europe de demain. Pas de l’Europe d’aujourd’hui ! De l’Europe de demain dont il a conscience d’être le promoteur attitré et dont il exerce en vertu d’un charisme supérieur la mission prophétique. Entendez-le proférer son oracle sur la Pnyx, devant le Parthénon ! Écoutez-le enseigner son docte savoir à la Sorbonne : il délivre en longues phrases qui se veulent lyriques, son message au nouveau peuple de l’Europe qu’il interpelle pour l’engager sur la voie sublime de l’avenir. Il sait ce qu’il faut à l’Europe ; il le propose ; il va même l’imposer. « La feuille de route », comme il dit, de la nouvelle Europe, celle qui doit la sortir des erreurs du passé récent pour retrouver l’élan des pères fondateurs, est déjà établie. Et par ses soins. Il possède la vision, la vraie, l’intelligente, celle à laquelle tous ne peuvent que se rallier.

    C’est une refondation, mais non bureaucratique et normative. « Ceux qui voudraient fantasmer une identité figée ne savent donc pas quel est le mythe né sur ces rives : celle d’une métamorphose constante… ». Voilà l’idée qui doit stimuler l’imagination ! Rien n’est pire que « le rétrécissement sur les frontières », « le recroquevillement ». L’Europe des chiffres et des techniques y avaient cédé, en quelque sorte.

    La souveraineté ne doit plus appartenir aux nations, aux États. C’est à l’Europe nouvelle d’assumer toute la souveraineté qu’il est nécessaire et moral d’arracher aux nationalismes, car le nationalisme est le mal absolu, principe de haine et de division. « Le repli national est un naufrage collectif » ; toute action limitée au cadre national n’est plus, de nos jours, qu’« une absurdité ». Qui ne saisit qu’une réforme institutionnelle s’impose dans la logique de cette conception ? « Il faudra inventer une gouvernance forte qui nous fera souverain, avec un budget de la zone euro, avec un véritable responsable exécutif de cette zone euro et un parlement de la zone euro devant lequel il devra rendre compte. » Et déjà, lance-t-il, « je veux défendre pour les prochaines élections européennes des listes transnationales » !

    Les peuples ne sauraient dire « non » ; sinon – et c’est ce qui est arrivé – les dirigeants sont obligés de manœuvrer dans l’hypocrisie. Pas de référendum donc, mais de la pédagogie : « Que partout où les dirigeants choisiront de suivre cette voie, et je le souhaite avec ardeur, dans chacun des États membres, nous puissions pendant six mois (le premier semestre 2018 !) organiser des consultations, des conventions démocratiques qui seront le temps durant lequel partout dans nos pays nos peuples discuteront de l’Europe dont ils veulent. ». Et ce sera, bien sûr, l’Europe de Macron ! N’est-ce pas génial ? Ce sera, dit-il, « la vraie démocratie », « la vraie souveraineté », car ses propositions ont toujours cette caractéristiques d’êtres « vraies ». Le reste est fausseté, mensonge, stupidité, incohérence. Les « il faut », les « on doit », les « je veux » rythment ses phrases, toutes impérieuses, qui déroulent son plan implacable et grandiose.

    Du mauvais Hugo

    Et, dans son discours à la Sorbonne, d’énumérer tous les domaines, en insistant sur le numérique, bien sûr, pour faire ultra-moderne, où cette Europe souveraine, enfin démocratique, s’imposera comme la grande puissance du futur. Merveille qui éclairera l’humanité tout entière et d’où rayonneront sur le monde les valeurs de l’Humanité, du Droit, de la Justice et de la Culture.

    Ah ! la culture, comme Macron en parle, quand il évoque cette Europe « plurilinguistique » – eh, oui ! – où tout jeune aura à cœur de parler au moins deux langues ! Lesquelles, au juste, direz-vous ? Le français ? Que bientôt le petit Français ne saura plus ? Vous n’y êtes pas : « Nous sommes, nous, Européens, les habitants de cette improbable Babel que la diversité des langues et des traditions ne cesse d’enrichir et d’enthousiasmer ! » Là, Macron fait plus fort que le vieil Hugo dans tous ses délires !

    Pour mener à bien ce projet immense, il jette à la volée des idées qui se traduiront, annonce-t-il, en autant de « chantiers ouverts », « d’autorités » instituées, « d’agences » créées, « d’assises » tenues, des trucs, encore des trucs, toujours des trucs ! L’Europe de la simplification ! Quoi !

    Comme citoyen d’Europe, lui qui se dit « jupitérien », il a cité, avec aplomb, Périclès « l’Olympien» et désigné le Parthénon comme le temple fondateur, oubliant que Périclès, aristocrate défenseur du peuple, n’était guidé que par la seule pensée de la grandeur d’Athènes qu’il mettait au-dessus de tout, et que le Parthénon était le temple de l’unique Athéna, la déesse protectrice de la cité. Rien de plus contraire à toutes ses billevesées. Au mieux, Macron n’est qu’un médiocre Isocrate, prêt à livrer au Thrace, au Barbare, la merveille unique de la civilisation française.

    En vérité, Macron n’est qu’un faux prophète : ses promesses de bonheur se tourneront en malheur !

  • La stratégie de Patrick Buisson pour la droite : "Plumer la volaille frontiste" !

     

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    L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy conseille à Laurent Wauquiez de reproduire la même stratégie qu'à la présidentielle 2007.

     

    Patrick Buisson ne perd pas le nord. Pour l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, la droite, pour reconquérir le pouvoir, doit "plumer la volaille frontiste" et non chercher à "occuper l'espace central parfaitement occupé par Emmanuel Macron".

    "Je n'ai jamais plaidé pour une alliance entre les Républicains et le Front national. Je suis exactement sur ce qu'était la ligne du Parti communiste en 1936 à l'égard de la SFIO : plumer la volaille socialiste, disaient les communistes lorsqu'ils ont fait alliance avec la SFIO. La droite, pour redevenir une force d'alternance, n'a pas d'autre choix que de plumer la volaille frontiste", a exposé, mardi 21 novembre, Patrick Buisson sur France-Inter.

    "La seule façon dont la droite peut reconquérir le pouvoir, ce n'est pas en occupant l'espace central, le spectre du centre parfaitement occupé par Emmanuel Macron aujourd'hui. Emmanuel Macron remplit merveilleusement cette tâche, plutôt d'ailleurs au centre-droit qu'au centre-gauche, mais il couvre cet espace. La seule combinaison possible, c'est l'alliance électorale, la convergence électorale de la droite conservatrice, celle qui a porté Fillon à la primaire, et de l'électorat populaire", a développé Patrick Buisson.

    Faire comme de Gaulle en 1947

    Laurent Wauquiez, dont Patrick Buisson louait les qualités dans un récent livre, "ne se trompe pas du tout puisqu'il s'agit d'aller récupérer ces électeurs qui devraient ou qui pourraient être le soutien naturel de la droite. Que fait de Gaulle en 1947 quand il crée le RPF ? Il va chercher toute une partie de la droite", "il ramasse tout le monde".

    Laurent Wauquiez, favori pour la présidence des Républicains (10-17 décembre), a opposé une nouvelle fin de non-recevoir à Marine Le Pen qui lui suggérait de lui "proposer une alliance".

    "Il n'y a pas besoin de parler comme Marine Le Pen pour parler de la nation, du patrimoine national, de l'identité, du mode de vie, du localisme, des circuits courts, de l'enracinement, de tout ce qui constitue la convergence entre l'électorat conservateur et l'électorat populaire". "D'ailleurs Marine Le Pen n'en parle pas", a dit Patrick Buisson.

  • Spécial impots fonciers - La leçon est sans appel !

    Ils tempêtent, ils critiquent, ils stigmatisent, ils discriminent ... mais ils sont les derniers de la classe, eux qui, sur le territoire de l'agglo veillent le moins bien sur les intérêts de leurs administrés !

    Eh oui, après avoir baissé les impôts dès leur arrivée, l'équipe municipale de Béziers peut s'honorer d'être la commune qui a le moins augmenté les impôts fonciers, malgré la baisse des dotations de l’État, tout en procédant à une magnifique remise en état de la ville. Les discours lénifiants, c'est bien, les réalisations, c'est mieux !

     

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    Le ponpon : 17,20 % d'augmentation ( Béziers 4,50 %) à Valras sans la moindre explication. Comme nous le titrions il y a quelques semaines, à Valras, rien ne va plus.

    A noter que cette municipalité a refusé de mettre à la disposition de notre député, Emmanuelle Ménard, un lieu pour recevoir les valrassiens. Grands démocrates, républicains, donneurs de leçons, à vos calculettes !

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  • ARRIBA ESPANA !

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    (Cliquez sur les photos pour mieux les visualiser)

    Henri Bec - Conseiller départemental

    Avec son implacable lucidité tirée des leçons de l’histoire, Jacques Bainville écrivait que « trop tard est un grand mot, un mot terrible de l’histoire ».

    Il évoquait dans cette phrase l'erreur majeure du principe des nationalités, politique inconséquente et irréfléchie, mise en œuvre par Napoléon III. Elle aboutira à l’unité italienne et surtout allemande, génitrice de trois épouvantables guerres. L’empereur réalisait les rêves de son oncle, codifiés dans les écrits de Sainte-Hélène, qu’une sage politique capétienne avait veillé, pendant des siècles, à ne pas voir réalisés. Il s’agissait, pour les héritiers de la révolution, de bouleverser l’équilibre européen, abolir les traités de 1815, accomplir la politique des nationalités, pour instaurer "la justice et la liberté des peuples". Lorsque Bismarck comprit le parti qu’il pouvait tirer de cet esprit révolutionnaire, on sait comment il s’est appliqué à soutenir en France les partisans d’une grande Allemagne.

    Le peuple français était alors satisfait. Son chef comblait ses vœux romantiques. La marche vers les trois embrasements cataclysmiques de l’Europe avait commencé. Le réveil fut terrible. C'était trop tard.

    Est-ce aujourd'hui trop tard pour l'Espagne ?

    La question est d'importance parce que nous savons que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Et ce sont toujours les mêmes qui sont à la manœuvre, toujours les mêmes révolutionnaires au service, volontairement ou pas, des états étrangers intéressés par l'affaiblissement des autres nations. Et, de fait, la Catalogne est minée de l'intérieur, et ceci n'a fait que croitre et empirer depuis la disparition de Franco, par des mouvements séparatistes, d’abord souterrains puis officiels, qui ont reçu le soutien moral et surtout financier des américains. Ces derniers ont en effet un intérêt évident à la disparition des nations européennes, puissantes et bien défendues, pour les remplacer, éclatées et brisées, par des entités sans mémoire et sans unité.  Peu nombreux sont Catalogne-Américains-1.JPGceux qui ont relevé que les slogans imprimés et brandis dans les manifestations séparatistes étaient, en grand nombre, écrits en américain et doublés du drapeau européen. Le premier ambassadeur officieux nommé par la généralité de Catalogne se nommait Andrew Davis (consonance typiquement catalane !), diplômé d’universités d’Angleterre et de Washington, chercheur à l’institut européen de Londres. M. Senen Florensa, secrétaire aux affaires étrangères du gouvernement de Catalogne a fait ses études en Amérique et obtenu une bourse Fullbrigth. Les anciens boursiers de cet institut sont attentivement surveillés par les services de contre-espionnage du monde entier, comme étant des agents potentiels de la CIA

    Les américains, toujours pragmatiques, ont bien vu le bénéfice qu’ils pouvaient tirer du financement des minorités gauchisantes dont le rêve est justement de briser leC.JPG consensus national. Celles-ci ne sont que des instruments ignorants et niais, des pantins désarticulés savamment manœuvrées par d'habiles marionnettistes. Car tout cela ne vise qu’à l’éclatement de l’Espagne, dans la perspective d’une Europe des régions, peuplée d’individus isolés, détachés de toute racine nationale, intellectuelle, culturelle et religieuse, parfaitement formatés à un consumérisme anglo-saxon. En France, l'instauration des grandes régions vise la même finalité. Avec notre nouveau président, efficace VRP de la fortune anonyme et vagabonde, nous sommes C-3.JPGà la veille de très désagréables surprises ... qui n’en seront pas pour ceux qui ont un soupçon de réflexion.

    Les idées romantico-révolutionnaires, parce que détachées de toute analyse réaliste et critique des phénomènes naturels, conduisent la plupart du temps à des drames.

    L'Espagne n'y échappe pas. La Catalogne s’est peu à peu enfoncée dans l’impasse d’un régionalisme asphyxiant, étroit et confiné, alors que son statut lui permettait au contraire de préserver une forte autonomie, sa langue, sa culture, sa richesse, sans altérer l’appartenance protectrice à une nation historique.

    Mais, fort heureusement, et contrairement à ce que peuvent affirmer les héritiers de ces mêmes révolutionnaires inconséquents, ou quelques libéraux qui jouent à se faire peur, ce n’est pas tout un peuple qui sollicite son indépendance, seulement une minorité, d’ailleurs divisée, d’écolo-gauchistes, subventionnée par des forces et des intérêts qui la dépassent. Espérons qu'elle se heurtera aux saines réactions du sursaut national. Il n'est jamais trop tard.

    Tel qu'il est prévu, un référendum si proche, même s'il s'agit d'une subtile manœuvre politicienne, comme savent le faire nos démocraties soumises à une fuite en avant permanente, n'est peut-être pas la meilleurs idée. On voit bien que, pour l'instant, la tentative indépendantiste a totalement échoué. Il eut été certainement préférable de laisser le peuple espagnol reprendre et concrétiser son unité dans la quiétude, plutôt que de provoquer de nouvelles raisons de division.

    L'action politique demande de la réflexion et de l'expérience, une connaissance des phénomènes historiques, de la durée et de la sagesse. Il n'y a aucune place pour l'improvisation, le romantisme et les idées abstraites. A défaut, "on aura les conséquences" disait également Bainville.

     Henri Bec

     

       Carte établie par l'European Free Alliance (Verts européens).

    La France est dépecée.

    Une patiente construction de plus de mille ans est menacée.

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    CURIEUSEMENT L'ALLEMAGNE S'EN SORT PARFAITEMENT

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  • Jean Raspail le prophète

     

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    (Jean Raspail, écrivain, auteur du Camp des Saints)

     

    J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé.

    Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile.

    C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité.

    D’autant plus qu’en 1973, en publiant "Le Camp des saints", j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites. Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’"ils sont chez eux chez moi" (Mitterrand), au sein d’une "Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes" (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les Français de souche se compter seulement la moitié - la plus âgée - de la population du pays, le reste étant composé d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.

    TOUTE L’EUROPE MARCHE À LA MORT

    La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas - rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment -, mais ils sont systématiquement occultés et l’Ined pousse à la désinformation.

    Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque.

    Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme. Sans compter que les « Français de souche », matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de « l’accueil à l’autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de baisser les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050.

    LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE : LES ISOLATS RÉSISTANTS

    Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français - et pas nécessairement tous de race blanche - qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération.

    Cela ne leur sera pas facile.

    Face aux différentes « communautés » qu’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c’est nous qu’on intègre à « l’autre », à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte - je cherche un terme approprié - d’une communauté de la pérennité française.

    Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.

    Cela ne plaira pas.

    Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés.

    Et ensuite ?

    Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom.

    Ce processus est déjà amorcé.

    LA SECONDE HYPOTHÈSE : LA « RECONQUISTA »

    Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de « Reconquista » (lire « De la Reconquête Française» - de Marc Noé) sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus.

    Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr.

    Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’«éternelle» qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé.

    Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’État (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces "intelligents" qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.

    LES RENÉGATS DE LA FRANCE

    Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot "renégat", mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République.

    Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand « I », l’idéologie majeure.

    Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde. Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de l’immigration, ce jour- là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République. »

    Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure:

    "Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie". (Président Boumediene, mars 1974.)

    Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : "Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée"

    Jean Raspail

  • L’Agence France-Presse et le quotidien 20 minutes ont été condamnés le 19 octobre pour avoir inventé des faits dans le but de salir le Front national

     

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    1. L’AFP a été condamnée pour une dépêche datée du 5 avril 2016 et titrée «Panama Papers : la liste des pratiques fiscales opaques s’allonge, le FN et la Société générale épinglés», alors que, relève le tribunal correctionnel de Paris, l’article du Monde sur lequel l’AFP base sa dépêche, « n’évoque ni ne suggère aucune implication du FN ».
    2. 20 minutes a lui été condamné pour le sous-titre d’un article du 5 avril 2016 indiquant «Fraude : le système dénoncé aurait été utilisé par le FN pour sortir de l’argent de France au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures». Mais, dit le tribunal, «aucun élément de nature à caractériser l’utilisation d’un système offshore par le FN » n’existe nulle part.

    L’affaire est si importante, venant d’une agence dont les médias tirent leurs informations en toute confiance, que la presse a décidé de ne pas en parler du tout.

    Mise au point

    Personne ne m’accusera de soutenir le Front national, mes objections contre ce parti politique sont de notoriété publique, elles sont à la fois anciennes, nombreuses et solidement argumentées, mais il ne me viendrait pas à l’idée de mentir pour salir le FN, ce qu’ont fait l’Agence France-Presse et 20 minutes, sans doute parce qu’ils considèrent comme un devoir moral de protéger les Français contre la tentation du Front national, ce qui n’est pas leur rôle, faut-il le rappeler dans cette époque où la frontière entre rapporter les faits honnêtement et avec objectivité et exprimer son opinion a été effacée par les salles de rédaction.

    L’AFP, c’est la mort de la démocratie

    Au lieu de rapporter cette confondante affaire aux retentissements incalculables sur les fondements de la démocratie, à savoir le droit de tout citoyen à une information honnête et non partisane afin d’exercer sans influence son droit de vote, vos médias tous bien noté par le Décodex du Monde ont préféré couvrir une affaire bien plus importante pour la survie de la société : Marine Le Pen a été augmentée de 2000 € !

    Que signifie cette condamnation

    Les responsables de  la publication de l’AFP et de 20 Minutes ont été reconnus coupables de «diffamation publique», à savoir que le tribunal a reconnu qu’ils ont inventé que le Front national était coupable d’actions immorales et répréhensibles tout en sachant qu’ils les inventaient, ceci dans le but de porter atteinte à sa réputation.

    Un code civil qui détruit la liberté d’expression quand il devrait la protéger

    En France, les condamnations de ce genre sont extrêmement légères.

    • D’une part, le montant de la condamnation n’est pas proportionné au dommage, donc la réparation ne répare pas grand-chose.
    • Ensuite, une personne qui dit avoir subi un préjudice n’a pas à le démontrer, ce qui ouvre la porte à une réduction dramatique de la liberté d’expression. Il suffit que quelqu’un dise avoir subi un préjudice pour qu’un juge condamne celui qu’il accuse. Le juge n’a pas le droit de se demander si le préjudice est réel ou s’il a est inventé ! Il n’a pas le droit de se demander si l’accusation n’est pas destinée à faire taire un opposant ou une opinion qu’il n’aime pas !
    • Les diffamateurs ont donc été condamnés à des amendes infiniment faibles par rapport au mal qu’ils ont fait au parti dit d’extrême droite (pour moi, il s’apparente à un parti sérieusement à gauche doublé de nationalisme) : 1 000 euros d’amende et 2 000 euros de dommages et intérêts à verser au Front National (FN), ainsi que 2 000 euros chacun pour les frais de justice. Dire que ces montants sont ridicules pour une agence qui encaisse 300 millions de chiffre d’affaires par an, a quelque 5000 clients/médias qui pour beaucoup ont reçu la dépêche infâme, se passe de démonstration.

    Conclusion

    Le mensonge de 20 minutes mais surtout de l’AFP, doublé de la couverture du mensonge par les grands médias, enfonce les derniers clous dans le cercueil de la neutralité du journalisme.

    Mais comme me disait mon père, celui qui te ment une fois, honte sur lui, celui qui te ment deux fois, honte sur toi.

    J’ai par exemple assez peu d’indulgence pour ceux qui savent, preuves en main, que l’AFP manipule, désinforme et ment toute l’année sur le conflit du monde arabe contre Israël, et avalent sans discernement les calomnies qu’elle écrit sur le Président Trump.

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  • La politique éducative de Jean-Michel Blanquer uniquement destinée aux enfants des banlieues ?

     

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    "Il est désespérant de voir se répandre dans la « Grande Presse » et jusque dans les commentaires de personnalités de qui l’on serait en droit d’attendre un plus grand discernement, tous les commentaires élogieux  qui accueillent – « avec soulagement » vont même jusqu’à dire certains - la nomination au poste de ministre de l’Education Nationale de Jean-Michel BLANQUER  ainsi que les premières mesures annoncées ou prises. Cette véritable psychose collective est d’autant plus désespérante qu’elle induit en erreur l’ensemble du public en attente de celui qui va restaurer la qualité du système éducatif qu’il pense avoir trouvé à tort en lui et que nous perdons ainsi un temps précieux que nous n’avons pas, non seulement en n’opposant pas de résistance mais en gratifiant le ministre des plus belles intentions. Comment se fait-il que ce mythe se répande au sujet d’un ministre  dont le lourd passé au sein de l’administration de l’Education Nationale ait laissé tant de marques durables et préjudiciables à l’avenir de notre société ?

    Comment se fait-il également que les premières mesures annoncées ou prises de ce ministre qui s’inscrivent dans le prolongement de ses actions antérieures, reçoivent un accueil empressé alors qu’elles sont toutes porteuses d’excellence uniquement pour les élèves des REP et REP+ (réseaux d’éducation prioritaire) - populations issues de l’immigration -  sans aucune incidence positive pour nos enfants mais au contraire, prises à leur détriment ?

    RAISONS DE LA MÉPRISE

    Le public se méprend parce qu’il n’appréhende pas la question de l’Education Nationale dans son ensemble et sur un temps long. En conséquence, beaucoup ne saisissent pas les tenants et aboutissants de la situation, ni l’impact des décisions annoncées et parfois prises. Egalement parce que la désinformation  est omniprésente, notamment dans les grands medias, à cela s’ajoutant le langage subversif de nos gouvernants qui nous porte à ne pas percevoir la toxicité des mesures et à considérer qu’elles sont bénéfiques pour nos enfants, les intentions étant toujours louables, à l’opposé de l’effet prétendument recherché. Egalement parce que beaucoup se contentent d’une lecture rapide des  discours de nos gouvernants et que, « le diable étant dans les détails », la réalité apparaît souvent de façon incidente au détour d’une phrase ou en fin de discours : « in cauda venenum ».

    Par surcroît,  beaucoup ignorent le passé de Jean-Michel BLANQUER.   Sa carrière professionnelle ? Au sein de l’Education Nationale…entre autres… De 2006 au 21 mars 2007, JM.BLANQUER devient directeur adjoint du Cabinet de Gilles de Robien, époque à laquelle le ministre a voulu rétablir la méthode alphabétique de lecture. Quand on sait, de l’aveu même de Gilles de Robien qu’il a été court-circuité par son administration dont faisait partie Jean-Michel BLANQUER, on peut être en droit de se poser quelques questions… Puis, de 2007 à 2009, il devient recteur de l’Académie de Créteil et c’est lui l’initiateur des 20000 places d’internats d’excellence réservées aux élèves issus de l’immigration, politique mise en cause à la fois par l’Inspection générale  et par la Cour des comptes, d’une part en raison de l’atteinte au principe d’égalité, d’autre part en raison du coût prohibitif du projet, les dépenses induites dépassant tous les délires - JM.BLANQUER proposait même de rémunérer les élèves ! Toujours à ce poste, il est à l’origine des « conventions d’éducation prioritaire » qui dispensent les élèves relevant de la politique de la ville et des ZEP du concours de recrutement pour intégrer Sciences Po, l’admission se faisant – pour eux seulement – sur dossier.

    A la suite de controverses sur cette politique, il abandonne ce poste en 2009 et devient directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de Luc Chatel jusqu’en 2012. Dans cette fonction, Jean-Michel BLANQUER supprime 80 000 postes d’enseignants et met en œuvre la réforme du lycée qui constitue une véritable révolution culturelle puisqu’elle repose entre autres, sur :

    • Un appauvrissement des contenus matérialisé par une réduction importante des horaires de cours remplacés par des pédagogies de projet …
    • Une autonomie des établissements scolaires non plus dans le cadre d’une déconcentration mais d’une décentralisation où il n’y a pas d’obligation de résultat mais seulement de moyens, à savoir des activités en remplacement des cours,
    • Une désagrégation de la transmission de la culture française avec une survalorisation de la LVE au détriment du français
    • Une valorisation de l’engagement lycéen dans et hors établissement...

    Ce qui explique que JM BLANQUER veuille modifier le  bac …basé essentiellement sur le contrôle continu, véritable « auberge espagnole ». De 2013 à 2016 , il devient directeur général de l’ESSEC, Ecole en pointe pour la politique d’ « éducation prioritaire » et à l’origine d’une multitude de dispositifs en faveur des élèves des ZEP.  500 000 d’entre eux ont déjà bénéficié de ces différents dispositifs.

    Outre ce cursus, il faut signaler que JM.BLANQUER est très proche de l’Institut Montaigne, Institut proche du CAC 40  et des cercles mondialistes dont le club  Bilderberg. D’ailleurs, il appartient au comité directeur d’ « Agir pour l’école » , organisation satellite de l’Institut Montaigne dédié à l’école élémentaire qu’il a aidée pour lancer un projet « lecture » dans les écoles des quartiers populaires « voulant sauver les gamins des banlieues  en contournant - ce qu’il  considère comme - les « archaïsmes  de l’école publique » ! C’est dire si nos hommes politiques savent bien ce qu’ils font pour nos enfants, très préoccupés par contre, d’en préserver « les  gamins des banlieues ».

    La Grande Presse en délire…

    Si l’on se reporte aux manchettes de différents journaux,  nous aurions enfin trouvé l’homme de la situation pour sauver le système éducatif :

    VALEURS ACTUELLES du 1er juin 2017 :« Un hussard noir rue de Grenelle  » !…Excellence au programme… le projet éducatif éloigne de la sempiternelle démagogie égalitariste, retour aux fondamentaux, condamnation franche de la méthode globale, retour de la chronologie dans les cours d’histoire, revalorisation de l’épreuve du bac…

    Le PARISIEN DU 08/0617 : « Le redoublement fait surface »… BLANQUER à l’Education nationale, c’est une vraie rupture idéologique, le pédagogisme progressiste n’est pas son truc…retour aux fondamentaux…efface le tableau du quinquennat précédent…éclatement du cadre national pour les rythmes scolaires, inflexion importante pour le redoublement, stages de remise à niveau, devoirs faits au collège…

    LIBERATION du 08/06/17 : parle  de « casse » et de « revirement » : « rythmes scolaires à la carte, réforme du collège assouplie, autonomie des établissements…

    LE POINT 22/06/2017 : JM.BLANQUER serait « l’ homme qui veut arrêter les bêtises », serait également celui du « détricotage », du rétablissement des classes bi-langues et du retour du redoublement, souhaiterait « que tout le monde maîtrise l’orthographe »…

    WIKIPEDIA : La première action de JM.BLANQUER serait est de revenir sur une partie de la réforme du collège en publiant un décret qui rétablirait les classes bi-langues,  renforcerait les langues anciennes, rendrait facultatifs les E.P.I., augmenterait l’autonomie des établissements…

    REVENANT SUR TERRE…. QUELLES DÉCISIONS ? QUELLES RÉALITÉS ?

    1 - A l’école primaire :

    Pour cette année, les classes de CP (cours préparatoire) sont dédoublées mais pour les REP+ seulement, sachant que les REP+ sont les « réseaux d’éducation prioritaire renforcés » dans lesquels sont scolarisés ceux que nos gouvernants appellent les « migrants » et ce que le système éducatif appelle  les « élèves allophones nouvellement arrivés ». 2500 classes et 2500 postes sont redéployés, à raison de 12 élèves par classe, ce qui fait un total de 60 000 élèves, sachant qu’à la rentrée 2018, seront également dédoublées les classes de CP (cours préparatoire) et de CE1 des REP et des REP+ (1100 en tout sur le territoire national) : 12000 classes seront concernées, à raison de 12 élèves par classe, ce qui donne un total de 144000 élèves.

    Dans ces classes seulement, ce dédoublement est accompagné du maintien du dispositif « plus de maîtres que de classes » et de « la qualité de la pédagogie déployée dans ces classes …enjeu majeur » a bien précisé JM. BLANQUER, son objectif étant de « garantir pour chaque élève, à la sortie du CP,  l’acquisition des savoirs fondamentaux ». Rappelons que, pour nos enfants, cet objectif doit être atteint seulement fin de 3ème !

    Pour ce qui est de la méthode de lecture sur laquelle JM.BLANQUER reviendrait, dit-on. En réalité, le 28 août, sur BFM-TV-RMC, il a simplement dit : « …il y a une vieille querelle entre méthodes globales et syllabique qui a été tranchée en faveur de la syllabique » -  et non « qui est désormais » - ce qui veut dire « circulez, il n’y a rien à voir » ; il considère donc que la méthode utilisée est syllabique et qu’il n’y a rien à changer : les méthodes de nature globale sont et seront donc toujours utilisées mais « vendues » aux parents comme syllabiques.

    En ce qui concerne les « rythmes scolaires », JM.BLANQUER confère davantage de liberté dans l’organisation de la semaine scolaire, ce qui est une pure question de forme. Par contre, il ne revient nullement sur la question de fond à savoir, pourquoi y a-t-il eu changement des rythmes scolaires ? tout simplement  pour introduire des activités périscolaires dans l’horaire scolaire au détriment des heures de cours et transformer l’école en lieu de vie et ceci,  seulement pour nos enfants. De cela, il n’est nullement question.

    Pour ce qui est du redoublement, JM. BLANQUER le réserve aux R.E.P. car il précise que « ce redoublement n’est possible … qu’en complément d’autres mesures de lutte contre l’échec scolaire… ». Or, les « autres mesures de lutte contre l’échec scolaire » - accompagnement toute l’année, stages de soutien - concernent uniquement les élèves des R.E.P. A cet égard, en juin, JM.BLANQUER avait annoncé  des stages de remise à niveau  pour fin août – « au moins dans les REP » avait-il bien précisé. D’ailleurs, le redoublement ne se justifierait absolument pas dans le système « refondé » pour nos enfants puisque basé sur une obligation de moyens – des activités en remplacement des cours - et non de résultat.

    2 – Au collège

    JM.BLANQUER prévoit d’instaurer le programme « devoirs faits » qui consiste à proposer aux collégiens volontaires  « un soutien gratuit après la classe, l’objectif étant de s’appuyer sur les expériences qui fonctionnent, notamment en éducation prioritaire », dit-il. Ce système fonctionne donc déjà dans les  REP et non pour nos enfants  et continuera à fonctionner ainsi, car dans le collège « refondé » pour nos enfants, le principe de l’ « interdisciplinarité » est maintenu, - « interdisciplinarité » signifiant activité se substituant au cours  et dont  JM .BLANQUER estime qu’elle « va dans le bon sens » – pour nos enfants - ce qu’il faut traduire « dans le sens d’une école lieu de vie » ! Dans cette perspective, il n’y a pas de transmission de savoir, simplement la construction d’un projet par l’élève, il n’y a donc pas de devoirs et en disant « devoirs faits », on laissera croire aux parents qu’ils l’ont été à l’école.

    JM.BLANQUER prétend vouloir donner davantage de liberté aux équipes pédagogiques mais c’était déjà prévu dans le système éducatif « refondé » pour nos enfants  où il s’agit d’activités à réaliser et non plus de transmission de savoir, les activités se feront en fonction du contexte local. Cela n’apporte rien de plus à la qualité du système éducatif.

    JM.BLANQUER rétablirait les classes bi-langues ?

    En réalité, elles n’avaient pas été supprimées mais au contraire élargies, puisque toutes les classes de collèges le deviennent en vertu de la circulaire de rentrée 2017 de NV.BELKACEM : «…les EILE (Enseignement International de Langues Etrangères)  sont ouverts à partir du CE1…au collège, la continuité est assurée principalement dans le cadre de dispositifs bi-langues…pour l’année scolaire 2017-2018, l’objectif est le passage de tous les pays de langue arabe au nouveau dispositif EILE … », l’enseignement de l’arabe se faisant par la lecture du Coran, il s’agira en plus, d’un enseignement religieux !

    JM.BLANQUER  rétablirait un véritable enseignement du latin et du grec ? En réalité, Il n’a pas dit qu’il revenait sur l’incorporation, par NV BELKACEM,  du latin et du grec dans les « enseignements pratiques interdisciplinaires » , il a simplement déclaré : « les établissements qui le souhaitent peuvent faire évoluer l’organisation par la mise en place d’un véritable enseignement du latin et du grec », c’est-à-dire qu’en réalité, ceux qui veulent continuer à faire cours peuvent le faire, il s’agit d’un simple assouplissement : il n’organise pas le rétablissement du latin et du grec, il ne prend aucune décision à cet égard et notamment, il n’envisage pas le rétablissement du CAPES de lettres classiques supprimé en 2013.

    Au cours de son entretien à « Valeurs actuelles » du 31 août 2017, nous apprenons que « des cérémonies de remise des prix existent dans certains cas, » dit JM.BLANQUER «  pudiquement » au journaliste qui l’interroge…il oublie seulement de préciser que c’est uniquement dans les REP puisque c’est uniquement dans ce cadre, que l’excellence est recherchée.

    CONCLUSION

    La politique éducative de JM BLANQUER est la continuité de la politique éducative de NV.BELKACEM et de celle engagée depuis des années par tous les ministres de l’Education. Toutes les mesures cohérentes et porteuses d’excellence sont pour les REP et non pour nos enfants. D’ailleurs, JM.BLANQUER le révèle dans son entretien à « Valeurs actuelles » du 31 août 2017 :  «… L’Ecole doit apporter une attention spécifique aux plus fragiles et donner plus à ceux qui ont besoin de plus. C’est la clé de la véritable égalité…donner des savoirs solides et une culture générale…  toute ma philosophie consiste à tirer le système vers le haut au bénéfice des plus fragiles, car c’est d’abord à eux que bénéficie une telle approche … », …Sachant que « les plus fragiles » dans le langage de nos gouvernants, ce sont les élèves des REP . Il faut bien s’imprégner de cette réalité dévastatrice de notre identité et de la trahison de ceux qui nous gouvernent.

    Ceux – beaucoup trop nombreux - qui pensent que JM.BLANQUER veut restaurer la qualité du système éducatif pour nos enfants sont dans l’erreur la plus totale : subsistent bien deux système éducatifs parallèles en vertu de la loi de « refondation » de l’Ecole du 7 juillet 2013 :

    • Un pour nos enfants, basé sur le constructivisme, sans obligation de résultat,
    • Un pour les REP, basé sur la transmission du savoir et la recherche de l’excellence des résultats, politique élitiste s’il en est !

    Fabriquer une élite avec les populations immigrées et  faire de nos enfants les larbins : voilà la poursuite de l’objectif du mondialiste et immigrationniste BLANQUER, politique qu’il poursuit avec une délectation d’autant plus grande qu’il est applaudi pour ce qu’il ne fait précisément pas pour nos enfants ! Notre devoir est d’ouvrir grands les yeux, de ne pas refuser de voir la funeste réalité en face pour prendre impérativement et en urgence,  les moyens  de combattre cette politique destructrice qui met gravement en péril, non seulement l’avenir de nos enfants mais celui de la société française.

    La destruction du système éducatif pour nos enfants se poursuit et s’amplifie pendant que dans le même temps, les mesures prises visent à amplifier l’excellence des résultats dans les REP et REP+. Nous avons donc tout intérêt à nous pencher, à la fois sur le passé de JM BLANQUER et sur l’impact des mesures prises pour comprendre la réalité de la situation et ne pas nous laisser abuser."

    Extrait de Civitas

  • Comptes de campagne

    Nous connaissons maintenant, sous réserve de révélations futures, le montant des sommes engagées lors de la campagne présidentielle. Serions-nous dans un régime où seul celui qui a le plus d'argent fini par être élu ? Du scandale, on passe vite à l’écœurement.

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  • Billet d'humour : parlez-vous le Macron ?

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    Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles. ©Ja cques witt/pool/REA.

     

    Avec ses "celles et ceux" et ses "tous et toutes", le nouveau président veut aussi casser les codes du langage. Au secours !

    Le clin d'oeil de Philippe Eliakim

    C’est cela le talent. Avant même de lancer la moindre réforme, Emmanuel Macron a déjà apporté à la France une conquête qui fera sans doute date dans l’histoire : le celzécisme. Pour dire la vérité, ce sont Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo qui, les premiers, ont commencé à dire "celles et ceux" à la place de "ceux", afin, imagine-t-on, de se concilier les faveurs de leurs électrices. Mais c’est bien le nouveau président de la République qui, par sa constance à la répéter sur toutes les estrades, est parvenu à populariser cette expression joyeuse et bienvenue. En quelques mois à peine, le celzécisme est devenu une sorte de sésame langagier dans tout le pays, témoignant de notre volonté collective de réhabiliter les femmes et de les insérer enfin dans la société. "Celles et ceux qui s’apprêtent à commettre un attentat…", disait l’autre matin un journaliste à la radio. C’est le moindre respect qu’on doit aux porteuses de ceinture d’explosifs.

    Alors, bien sûr, nous disons bravo ! Mais notre devoir est aussi de mettre en garde les contribuables : cette généreuse avancée sémantique risque de leur coûter pas mal d’argent. Car le celzécisme ne consiste pas seulement à dire "celles et ceux" à la place de "ceux". Il s’agit d’une doctrine globale, d’un principe universel qui a vocation à se saisir du champ lexical dans son ensemble pour y faire entrer partout le principe d’égalité. Est-il acceptable, dans la France de 2017, de continuer à clamer que "l’homme est un loup pour l’homme", alors qu’en réalité ce sont "l’homme et la femme qui sont des loups et des louves pour l’homme et la femme" ? Combien de temps va-t-on devoir patienter pour que les livres d’histoire convertissent la honteuse "Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen" en ce qu’elle aurait toujours dû être, une "Déclaration des Droits de l’Homme et de la Femme et du Citoyen et de la Citoyenne" ?

    Et que penser de ces tournures impersonnelles auxquelles, c’est vrai, on ne prête guère attention aujourd’hui, mais qui, quand on y réfléchit, sonnent comme des insultes à la gent féminine ? "Celles et ceux qui ont pris leur parapluie ont eu tort, car il ou elle fait beau", voilà comment, demain, il ou elle faudra s’exprimer, car il ou elle n’est plus tolérable de laisser la discrimination se nicher au coeur même de nos phrases et de notre inconscient. Si, comme dit le vieil adage, "l’homme et la femme sont l’avenir de l’homme et de la femme", alors il n’y a plus une minute à perdre.

    Pour en revenir aux contribuables, il (ou elle) est encore trop tôt pour leur révéler combien coûtera la réécriture de millions de pages de formulaires administratifs, la réédition de la totalité des manuels scolaires et la reprise du fronton du musée de l’Homme. Mais cela ne sera pas donné. Que cela ne gâche pas notre plaisir ! Si l’on peut se permettre une dernière fois cette horrible transgression, le président Emmanuel Macron est quand même un grand homme.

    Note de la rédaction : il s'agit d'un "billet d'humour". S'il prend comme point de départ des faits réels, tout n'est pas à prendre au premier degré...

    Capital

  • Les nouvelles nuisances de Monsieur Hulot


     

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    Jourdier François.jpgMonsieur Hulot a encore frappé.

    Pour situer le problème de la production française de "gaz à effet de serre" il faut savoir qu’elle se limite à 1% de la production mondiale, tout ce qu’on tentera pour la diminuer aura un effet parfaitement négligeable ; la France, grâce à l’énergie nucléaire est d’ailleurs un bon élève, mais elle le sera moins quand, pour des raisons purement idéologiques, on aura arrêté, comme prévu, 17 réacteurs capables de fonctionner dix ou vingt ans de plus.

    C’est à la production nationale d’hydrocarbures que s’en prend maintenant Monsieur Hulot. Un projet de loi vise à interdire tout nouveau permis d’exploration et d’exploitation sur le territoire national ce qui arrêterait la production d’hydrocarbures nationaux en 2040. Il veut en finir "avec les énergies fossiles et s’engager dans la neutralité carbone". La loi prévoit également de bannir totalement la recherche d’hydrocarbures non conventionnels et ceci même si on invente une autre méthode d’extraction que la fracturation hydraulique.

    Pour les pétroles conventionnels, s’il ne s’agissait que de la métropole, il n’y aurait que demi mal, les ressources étant fort limitées mais l’interdiction couvre également le plateau continental et les 11 millions de km2 de nos Zones exclusives. Actuellement des permis de recherches d’hydrocarbures conventionnels sont en cours en Guyane et dans le canal du Mozambique près de Juan de Nova, où on a de sérieux espoirs de trouvailles importantes.

    Remarquons que la prospection et la production d’hydrocarbures n’ont rien à voir avec la consommation et que nous continuerons à enrichir le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Russie. Le Qatar pourra ainsi continuer à acheter nos clubs de football, nos palaces et construire n’importe quoi à Doha. Le Qatar et l’Arabie Saoudite pourront même continuer à financer le terrorisme qui nous frappe en France.

    Quant aux pétroles non conventionnels dont on pense qu’ils sont abondants dans le sous-sol national, on préfère y renoncer a priori alors que les Etats Unis depuis qu’ils les exploitent sont excédentaires en hydrocarbures. Pour des raisons purement idéologiques on préfère continuer à dépenser bon an mal an 70 milliards d’euros, à peu près le montant de notre déficit commercial.

    Pour éviter une dépense supplémentaire on compte réduire la consommation d’hydrocarbures de 30 % d’ici 2030, objectif qui semble inatteignable si on remplace dix sept réacteurs nucléaires par des milliers d’éoliennes qui nécessitent la mise en œuvre de centrales à gaz pendant les périodes où Eole refuse de souffler. La fin de la production de pétrole et de gaz est programmée pour 2040. Il est peu probable qu’à cette date on puisse se passer d’hydrocarbures qu’il faudra donc importer. Aberrant.
     
    A ce sujet la construction de nouvelles éoliennes par milliers commence à rencontrer une sérieuse opposition. On leur reproche, ce qui est évident, d’atteindre aux paysages et aux monuments auprès desquels on les construit.

    Dans le parc naturel régional du haut Languedoc il est prévu d’implanter trois cents éoliennes. Si on continue nos campagnes ne seront plus des campagnes et les paysages seront constellés de machines tournantes de 200m de haut. Il semble que pour les écologistes, ces considérations relatives à notre patrimoine sont de peu de poids par rapport à la nécessité de réduire les émissions de CO2,  Et pourtant la part actuelle de production d’électricité issue des énergies fossiles est très faible, de l’ordre de 4 % et l’arrêt idéologique de réacteurs nucléaires ne fera que l’augmenter. Les centrales nucléaires entrainent infiniment moins de perturbation de l’environnement que les éoliennes. Si on renonce à la prolongation de vie des centrales actuelles de dix à vingt ans cela coutera, en termes d’investissement 93 milliards d’euros. Il faudra en plus remanier entièrement le réseau de transport du courant pour desservir les 17 000 éoliennes nécessaires. Qui va payer ? le consommateur final. Ce n’est pas à la production qu’il faut s’en prendre mais à l’isolation des bâtiments, aux transports routiers.

    Mais pour faire le choix de la meilleure solution il faut s’affranchir de l’idéologie actuelle qui nous amène à nous tirer une balle dans le pied. Il paraît qu’il s’agissait d’une promesse de Macron. On pourrait toutefois demander aux Français s’ils tiennent à payer l’électricité plus cher et à avoir un champ d’éoliennes dans leur fenêtre.

    François Jourdier
    Contre amiral (2°S)
    Directeur du Centre d'Essais de la Méditerranée (1981-1986)
    Inspection des Armements nucléaires (1978-1980)
    Commandant du Bâtiment Atelier Jules Verne (1975-1976)
    État-major des Forces Françaises du Sud de l'Océan Indien 
    à Madagascar puis à la Réunion (1972-1974)
    Commandement du bâtiment de débarquement de chars (BDC) Bidassoa (1968-1969)
    École des Applications militaires de l'énergie atomique (1963-1968)
    Divers embarquements
    Guerre d'Indochine dans les forces fluviales du Sud Vietnam (1952-1954)