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Politique - Page 10

  • Youtube censure TV Libertés ! Réagissons !

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    Comment faire face à la censure que subit TV Libertés ?

     
    Madame, Monsieur,

    A tous ceux qui se mobilisent pour nous venir en aide financièrement depuis l'annonce de la censure de la chaine TV Libertés, merci infiniment.

    A cause de la suppression brutale de la chaine youtube TVL, sans les habituels avertissements, sachez qu'à l'heure actuelle, plus de 100 000 de nos téléspectateurs ont perdu le contact avec votre chaine préférée.

    Youtube a décidé de les abandonner, mais nous, nous n'allons pas les abandonner : pour cela nous avons  besoin de votre mobilisation à tous.


    TOUT D'ABORD, FAITES PASSER LE MESSAGE : LE POINT DE RALLIEMENT POUR TOUT LE MONDE SE NOMME WWW.TVLIBERTES.COM :  c’est le site de TV Libertés.

    Nous vous appelons  à former une immense chaine de la complicité et de la solidarité.

    Pour ce faire, c'est très simple :

    Vous allez inciter massivement vos proches, vos familles, vos amis, vos réseaux sociaux, à s'inscrire à la lettre d'information de TV Libertés, et à rentrer leurs coordonnées pour qu'ils gardent le contact avec la première chaine de réinformation en France.

    IL SUFFIT DE LEUR FAIRE PARVENIR LE LIEN CI-DESSOUS, ET DE LEUR INDIQUER DE RENTRER LEURS COORDONNÉES ET AINSI DE DONNER LEUR ACCORD  POUR QU’ILS REÇOIVENT TOUT COMME VOUS, NOS INFORMATIONS QUOTIDIENNES.


    https://www.tvlibertes.com/abonnement-lettre-information-tv-libertes (lien à diffuser)

    Toutes les équipes de TV Libertés qui s'activent activement sur le front de la lutte contre la censure vous remercient d'avance et comptent sur vous.
     

    Ils veulent tuer TV Libertés

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    Message de TV Libertés suite à la censure de Youtube :"Vous l'avez sans doute constaté hier soir, la chaine Youtube de TV Libertés a purement et simplement été supprimée suite à des plaintes, émises bien évidemment par nos ennemis.

    L'heure est grave, mais nous ne lâcherons rien et à la fin, nous remporterons ce combat médiatique, soyez en certain.

    La décision de clôturer la chaîne Youtube intervient au même moment que le grand lancement lundi de notre grande campagne TVL pour lutter contre le plan anti-fake news et contre le Ministère de la Vérité ; TVL étant honteusement assimilé à un site diffusant de fausses informations car non conformes au politiquement correct.

     

    Martial Bild explique : 

     

    « YouTube a bloqué la diffusion du Journal Télévisé du jeudi 14 juin pour atteinte aux droits d’auteur. Une mesure inédite et fausse. En effet, nous pouvons aisément faire valoir le droit de citation, argument juridique incontestable. Avant même de procéder aux recours et aux modifications nécessaires, la chaîne TVLibertés a été tout bonnement supprimée. Une décision unilatérale, arbitraire et sans aucun avertissement préalable. À partir d’un argument juridique dérisoire à été prise une décision politique majeure spoliant les 100 000 abonnés de la chaîne de la presse alternative. C’est au moment où TVLibertés entamait une campagne de dons cruciale et s’imposait définitivement comme la chaîne de la presse alternative et de contre-pouvoir, que ce sale coup lui est porté.»

    Nos équipes ont travaillé toute la nuit pour vous permettre de visionner le journal de TV Libertés via notre chaine Youtube de secours (rendez-vous sur www.tvlibertes.com). Nous nous activons actuellement par ailleurs pour rechercher une solution, forcément très coûteuse, qui nous permettra de ne plus être à la merci de Youtube et de ces GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon ...) qui nous veulent du mal, et qui obéissent aux ordres de la galaxie Soros.

    Cette solution ne nous sera accessible que par vous tous qui vous mobilisez déjà depuis plusieurs jours massivement pour TV LIbertés. C'est le moment d'appuyer sur l'accélérateur. C'est le moment de faire front, tous ensemble, pour remporter la bataille médiatique. Mobilisez-vous, mobilisez autour de vous, dans vos familles, chez vos proches. Et donnez à TV Libertés, soutenez le combat pour un audiovisuel libre et à contre courant du politiquement correct. Plus que jamais, chaque téléspectateur doit soutenir financièrement TVL. Les téléspectateurs qui n'ont jamais fait de don sont fortement incités à rejoindre la communauté de résistance des donateurs de TVL."

  • Charles Maurras, à lire avant de juger

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    Par Jean Sévilla dans Figaro magazine

    Sévilla.jpgLe 28 janvier dernier, le ministère de la Culture annonçait le retrait de la notice consacrée à Charles Maurras, né il y a cent cinquante ans, dans le Livre des commémorations nationales de 2018, à la suite de protestations contre la mention dans ce document officiel d'un écrivain réputé pour son antisémitisme. « Commémorer Maurras, ce n'est pas le célébrer », répliquaient les historiens du Haut Comité des commémorations nationales, avant que dix des douze membres de ce comité ne présentent collectivement leur démission. Pendant plusieurs semaines, le nom de Maurras alimenta la polémique. « Doit-on republier l'infâme ? », s'interrogea Libération (2-3 février 2018), à propos de la parution d'une anthologie de Maurras. Dans Le Nouveau Magazine littéraire (mars 2018), Claude Askolovitch vitupéra sur quatre pages « le retour d'une icône fasciste ».

    Déroulées mécaniquement, ces charges laissaient cependant l'impression que certains se donnaient bonne conscience en vilipendant un personnage dont, en réalité, ils ne savaient rien. Peu après l'entrée de François Hollande à l'Elysée, en 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait été la porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, avait déjà fait le coup en mettant en cause Patrick Buisson, le conseiller du candidat battu, l'accusant d'avoir travaillé non au succès du président sortant, mais d'avoir voulu « faire gagner Charles Maurras ». Si on avait demandé à l'ancienne ministre d'expliquer en détail qui était celui-ci, sans doute aurait-elle été embarrassée.

    Dans Le Monde du 18 novembre 1952, deux jours après la mort de Maurras, André Fontaine écrivait ces lignes : « Devant cette tombe ouverte, devant le corps d'un homme qui, cinquante ans durant, a honoré les lettres et le génie français, ne serait-il plus possible de tenter d'être juste ? » Pour le centième anniversaire de sa naissance, le même journal, le 20 avril 1968, consacrait une double page à Charles Maurras, avec un article critique de l'académicien Pierre-Henri Simon (« Puissance et fissures d'une pensée »), et un autre de Gilbert Comte, un journaliste maison, qui invitait à redécouvrir, au-delà du « Maurras intraitable des quinze dernières années, durci par le malheur, figé dans son orthodoxie », le « jeune prophète conquérant du renouveau royaliste ». En 2018, là est le paradoxe : l'aversion à l'égard de Maurras est inversement proportionnelle à son éloignement dans le temps.

    Admiré par Proust, Bergson, Péguy, Bernanos, Lacan

    Journaliste, philosophe politique, critique littéraire et poète, Maurras a été pendant la première moitié du XXe siècle une figure de la vie intellectuelle française. Proust, Apollinaire, Péguy, Malraux, Gide, Claudel ou Montherlant ont salué son talent. Outre Léon Daudet et Jacques Bainville, ses compagnons de l'Action française, la liste est longue de ceux qui ont été un jour maurrassiens : les philosophes Jacques Maritain, Gustave Thibon, Louis Althusser et Pierre Boutang, les historiens Pierre Gaxotte, Philippe Ariès et Raoul Girardet, les romanciers Georges Bernanos, Roger Nimier, Michel Déon et Jacques Laurent, les acteurs Pierre Fresnay et François Périer, le psychanalyste Jacques Lacan ou le linguiste Georges Dumézil. Si Maurras avait incarné le mal absolu, pourquoi ces esprits brillants se seraient-ils reconnu une dette envers lui ?

    Tout penseur doit être soumis à un bilan critique, ce qui suppose de connaître son œuvre. Entreprise malaisée, dans le cas de Maurras, auteur de milliers d'articles et d'une centaine de livres introuvables ailleurs que chez les bouquinistes. Or, voici enfin la possibilité de le lire grâce à la publication, dans la collection « Bouquins » de Robert Laffont, d'un volume de près de 1300 pages reprenant un choix de ses textes philosophiques, littéraires et politiques, et de ses poèmes. Cette édition, établie et présentée par Martin Motte, directeur d'études à l’École pratique des hautes études, est préfacée par Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine, qui signe une utile introduction à la vie et à l'action d'un homme souvent cité, mais si peu connu.

    Simultanément, les Editions Pierre-Guillaume de Roux rééditent un essai du journaliste Jacques Paugam, L'Age d'or du maurrassisme, centré sur les débuts de Maurras. Dans ce livre, initialement paru en 1971, l'auteur, gaulliste et chrétien-démocrate, faisait « une formidable démonstration d'honnêteté intellectuelle », observe Michel De Jaeghere, directeur du Figaro Hors-série et du Figaro Histoire, qui préface cette réédition en ne négligeant chez Maurras « ni les zones d'ombre ni - c'est plus exceptionnel - les traits de lumière ».

    Né à Martigues, près de Marseille, en 1868, dans une famille de petite bourgeoisie, Charles Maurras, orphelin de père à 6 ans, grandit avec sa mère et son frère à Aix-en-Provence où il entreprend ses études au collège catholique. A 14 ans, atteint d'une surdité incurable, il est tenté par le suicide et perd la foi. Un de ses professeurs, l'abbé Penon, futur évêque de Moulins, prend en charge la direction morale du jeune homme : leur correspondance est une clé indispensable pour comprendre la vérité personnelle et privée de Maurras. Après son baccalauréat, en 1885, il gagne Paris où, sa surdité lui interdisant l'université, il passe des heures dans les bibliothèques et se lance dans la critique littéraire, se liant avec Maurice Barrès, Anatole France, Frédéric Mistral.

    Au cours des années 1891-1895, ayant vaincu son nihilisme, il fonde sa pensée sur l'idée que l'homme n'est pas la mesure de toute chose : il y a un ordre du monde auquel il doit se soumettre. Parallèlement, fondateur en poétique de l'Ecole romane, avec Jean Moréas et Raymond de la Tailhède, il élabore une esthétique classique. A travers le cas de George Sand et Alfred de Musset, Maurras dénoncera, dans Les Amants de Venise, l'amour romantique, dérèglement d'un sentiment qui n'a d'autre fin que lui-même.

    En 1896, il visite la Grèce et l'Italie. De ce voyage, il retient que la beauté n'est pas dans le nombre, qui peut s'accroître à l'infini, mais dans la composition. Le jeune écrivain, dont les racines sont méditerranéennes, voit a contrario dans la philosophie allemande la source des barbaries modernes. Contre Luther, Maurras pense que le libre examen est un principe anarchique ; contre Kant, que la loi morale ne peut être déterminée par la conscience individuelle ; contre Rousseau, que la base de la société n'est pas l'individu, mais la famille. Agnostique, il loue le catholicisme qui, selon lui, organise l'idée de Dieu, l'Eglise catholique restant à ses yeux un fondement de la civilisation occidentale.

    L'affaire Dreyfus

    Dès son arrivée à Paris, ayant souffert de la séparation d'avec la Provence, il avait fondé le Jeune Félibrige avec son ami Frédéric Amouretti, affirmant sa première idée politique : la nécessité de la décentralisation pour libérer le pays du carcan parisien. De Grèce, il était revenu avec deux certitudes. Primo, puisque la lutte des partis a précipité la fin d'Athènes, la démocratie n'est pas le meilleur des régimes. Secundo, le XXe siècle sera celui des nationalismes qui se sont exprimés aux nouveaux Jeux olympiques auxquels il a assisté à Athènes.

    L'affaire Dreyfus est la première bataille politique à laquelle Maurras prend part. Persuadé de la culpabilité du capitaine et de la régularité de sa condamnation, il estime que la France, son armée et ses lois doivent être au-dessus des malheurs d'un individu. Il résumera son sentiment par une boutade : « Si Dreyfus est innocent, il faut le faire maréchal de France, et fusiller ses dix premiers défenseurs.»

    En 1899, il rejoint L'Action française, une revue mensuelle au sein de laquelle il prend l'ascendant, gagnant ses fondateurs à ses propres idées. Devenu royaliste, Maurras entreprend en 1900 une Enquête sur la monarchie, d'abord auprès des représentants du prétendant au trône, le duc d'Orléans, puis auprès de personnalités nationalistes, recevant des adhésions, comme celle de Jacques Bainville, ou échouant à convaincre d'autres amis, comme Maurice Barrès, qui restera républicain.

    Pour Maurras, la République parlementaire, jouet des groupes de pression et de la démagogie électorale, n'assure pas le bien commun de la nation, instituant un Etat faible autour du personnel du régime, le «pays légal», qui se superpose au «pays réel» dont la représentation devrait être assurée au sein d'instances régionales, professionnelles et morales diversifiées. « L'autorité en haut, les libertés en bas », assure le nouveau théoricien royaliste.

    Désormais, la doctrine de Maurras est fixée, et sa vie se confond avec l'Action française, mouvement politique et journal quotidien à partir de 1908. Le volume de la collection « Bouquins » permet de suivre l'approfondissement de cette pensée, notamment ses points forts, comme L'Avenir de l'intelligence, essai où Maurras médite sur la situation des intellectuels à « l'âge de fer » du XXe siècle, ou Kiel et Tanger, livre qui inspirera la politique étrangère du général de Gaulle et que citera Georges Pompidou lors d'un discours à Sciences-Po, en 1972, et dans lequel Maurras expliquait que le rôle de la France était de fédérer les nations petites et moyennes pour équilibrer les coalitions réalisées autour des grandes puissances.

    Lire Maurras, cependant, c'est aussi rencontrer ses limites, ses apories, ses aveuglements et ses mots qui choquent, part indéfendable dont l'anthologie « Bouquins » ne dissimule rien. Elu à l'Académie française en 1938, n'ayant cessé de mettre en garde contre l'Allemagne (« Le racisme hitlérien nous fera assister au règne tout-puissant de sa Horde », avertissait-il en 1939), Maurras se ralliera au maréchal Pétain en 1940, persuadé que le maintien d'un État français laissait la possibilité d'un relèvement futur. Mais, enfermé dans cette position au fur et à mesure que Vichy perdait les éléments de souveraineté que lui avait laissés l'armistice, mal informé de la marche du monde, le vieil homme allait se discréditer en paraissant passif devant une occupation allemande qui lui faisait pourtant horreur, quand nombre de ses disciples s'engageaient dans la Résistance. Ces années noires vaudront à Maurras, en 1945, d'être condamné à la réclusion à perpétuité, arrachant ce mot au gaulliste François Mauriac : « Intelligence avec l'ennemi ? C'est bien la seule forme d'intelligence qu'il n'ait jamais eue

    Les préfaces respectives des deux ouvrages qui paraissent aujourd'hui analysent l'antisémitisme de Maurras qui, pour n'être pas stricto sensu racial - en octobre 1918, l'écrivain s'inclinera devant le sacrifice de Pierre David, « héros juif d'Action française » - et si peu consubstantiel à son système politique qu'il est absent de la pensée de son ami l'historien Jacques Bainville (mort en 1936), n'en relève pas moins, écrit Michel De Jaeghere, « d'un préjugé étrange, qu'on s'étonne de trouver si persistant et si vivace dans un esprit aussi large, aussi profond.»

    Mort en 1952, Maurras s'éloigne. Le lire, c'est distinguer chez lui l'essentiel et l'accessoire, l'inacceptable et ce qui, dégagé de la gangue de son temps, pourrait être fécond s'il était accordé aux enjeux de notre époque. Jean-Christophe Buisson souligne que Maurras est « un prophète du passé », mais que la modernité n'a pas englouti celui-ci puisque certains sujets qu'il a abordés « résonnent dans notre monde contemporain avec une troublante familiarité ».   

  • La France est proche d’une explosion islamique

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    Le texte que vous allez lire n’a pas été écrit par un Français mais par un journaliste italien, Giulio Meotti.

    Il n’a pas été écrit pour un média français mais israélien, Arutz sheva 7.

    C’est toute son importance.

    L’observateur extérieur a un double atout : il ne subit pas les pressions politiquement correctes de la presse française, et il a le recul et la distance que n’ont pas ceux qui marinent dans la bobosphère parisienne – Albert Bertold.

    La guerre ouverte avec les musulmans français n’a pas encore éclaté, mais les événements récents la rapprochent.

     

    En 1961, alors que le sort de l'Algérie n'était pas réglé, les idées sur la partition de ce pays d’Afrique du Nord s’épanouirent. L’une d’entre elles, qui a été sérieusement envisagée, suggérait la création d’une réserve pour les Blancs et les Harkis autour de la ville d’Oran, alors qu’Alger aurait été, comme Berlin, une ville divisée en deux parties.

    Le général de Gaulle finit par rejeter le plan d’Alain Peyrefitte. Mais il s’est produit ailleurs. La Grèce et la Turquie ont échangé leurs populations en 1922 pour mettre fin à une guerre qui a duré 100 ans et, par conséquent, la guerre à Chypre a pris fin. Le Soudan a fermé la page sur sa guerre civile en accordant l’indépendance au sud du pays. La même chose s’est produite en Irlande du Nord.

    La « guerre de France » n’a pas encore commencé. De nombreuses attaques islamistes meurtrières ont eu lieu et de vastes territoires sont déjà hors du contrôle de la République française.

    Même si le conflit n’en est qu’à ses prémisses, la notion de « partition » ou sécession progresse dans l’opinion publique. C’est pourquoi dans le mensuel Causeur, une publication respectée éditée par Elizabeth Levy, un long article vient de soutenir l’idée d’une division de la France.

    un territoire, un gouvernement, mais deux peuples : les Français avec les lois habituelles et les musulmans avec un statut coranique

    « Tout le monde se rend compte qu’un second peuple s’est formé en France, une branche qui veut définir sa vie sur les valeurs religieuses, et s’oppose fondamentalement au consensus libéral sur lequel notre pays a été fondé », écrit Christian de Moliner. « Mais une nation repose toujours sur un pacte fondamental, un minimum de lois que tous approuvent. Ce n’est plus le cas ».

    Alors que la France n’est pas encore en guerre ouverte, les fidèles du Prophète sont déjà regroupés dans des domaines régis par des règles particulières (voile obligatoire, antisémitisme, vie conjugale régulée selon les principes coraniques). « Par crainte de paraître ‘islamophobes’ et pour satisfaire cette frange naissante des musulmans, les gouvernements français sont prêts à accepter la diffusion de pratiques radicales dans tout le pays: le voile à l’école et au travail, l’obligation de viande halal dans toutes les cantines. »

    Il n’ y aura pas adhésion de tout le pays à l’Islam comme dans la « Soumission » de Michel Houellebecq, mais simplement la situation où une minorité religieuse impose ses règles à une grande partie de celle-ci.

    « L’expulsion des extrémistes, que l’on appelle élégamment ‘remigration’, est impossible si l’on garde un cadre démocratique.

    Déporter les descendants d’immigrés serait brutal et intolérable et il suffit pour en être convaincu d’observer le sort terrible des Rohingyas. Une séparation totale, territoriale et politique, est impossible. Aucune nation viable ne peut être formée à partir de multiples ghettos musulmans qui n’ont pas d’unité géographique.

    La seule solution qui me semble convenir aux différentes tendances de la société actuelle serait un territoire, un gouvernement, mais deux peuples :

    • les Français avec les lois habituelles et les musulmans avec un statut coranique.
    • Un conseil des oulémas fixera la loi religieuse, mais l’autonomie s’arrêtera là.

    Il est évidemment hors de question qu’un gouvernement musulman embryonnaire s’installe en France. L’idée apporterait la paix en France, briserait les excès de l’islam et préserverait un cadre démocratique pour 95% de la population » .

    La proposition pratique de Moliner est clairement utopique, mais le simple fait que des écrivains et des journalistes en France essaient d’imaginer de telles solutions à la situation actuelle du pays vous donne une idée de ce qui se passe à Paris.

    C’est la panique.

    • Les extrémistes musulmans et les voyous musulmans ont pris le contrôle de nombreuses régions françaises interdites.
    • Les Juifs quittent leurs régions historiques pour se regrouper en zones plus sûres.
    • Le magazine Charlie Hebdo subit une nouvelle vague de menaces de mort.
    • Emmanuel Macron vient de rentrer d’un voyage à Abu Dhabi et Ryadh où il a loué l’islam, et
    • les combattants étrangers français rentrent dans leur pays après la défaite d’ISIS en Syrie.
    • [et partout les Français marchent la tête basse pour éviter les « regards de travers » prétextes à de violentes agressions]

    Tout revient maintenant à sa place. Prêt pour une future explosion islamiste.

    Publié par Dreuz Info

  • Au coeur des cités interdites de Marseille

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    Tenus en coupe réglée par les petits caïds de la drogue, toujours plus violents, les quartiers nord de Marseille souffrent en silence. La paix sociale prime sur l’ordre public. Reportage.

    En haut de la colline, on n’a guère le temps d’apprécier la vue sur la rade, pas si lointaine. Le “checkpoint”, à l’entrée de la cité de La Savine, dans les quartiers nord de Marseille, contrôle un par un les visiteurs “extérieurs” : livreurs, médecins, artisans… C’est un passage obligé. Le “douanier” du jour, un jeune homme, torse nu, vêtu uniquement d’un short et de claquettes de plage, est en train de siroter un soda à la paille, à l’ombre d’un parasol.

    Un visage inconnu, dans une voiture immatriculée dans un autre département, et voilà qu’il saute de sa chaise en plastique et se met à courir derrière le véhicule. « Eh, eh, toi, là ! Arrête-toi ! » Dans le rétroviseur, il a déjà disparu. Deux cents mètres plus loin, la voiture est rattrapée par deux scooters… Puis bloquée devant une entrée d’immeuble. Impossible de continuer son chemin sans renverser un de ces vigiles du deal de shit.

    « Oh, gros ! Pourquoi tu t’es pas arrêté plus haut quand on te l’a demandé ? » Dans cet ensemble HLM plutôt propre, construit au début des années 1970 et récemment rénové, dans le XVe arrondissement, on est prié d’obtempérer. Le conducteur du scooter, un jeune Noir tout en muscles, vient de ranger son talkie-walkie à la ceinture de son bermuda. C’est muni de cet appareil qu’il communiquait avec le premier barrage. L’incident est quasi clos.

    « T’es journaliste ? Dégage, on n’a rien à te dire. Allez, fous le camp ! » Impossible de parlementer. Et inutile : à La Savine, on caillasse, on tabasse, on tue même, parfois. La reconduite aux frontières extérieures de la cité s’opère sous cette improbable escorte motorisée, jusqu’au pied de la colline. On se quitterait presque en bons termes.

    Car la visite des quartiers nord — plus d’une trentaine sur un territoire qui correspond grosso modo au tiers de la superficie et de la population de Marseille — se passe souvent plus mal. À La Solidarité — surnommée par les locaux “La Soli” —, toujours dans le XVe arrondissement, l’accueil est moins chaleureux, le décor aussi : les façades des immeubles sont davantage abîmées, plus crasseuses également. Le linge pend aux balcons, hérissés d’une multitude de paraboles. Une petite bande de jeunes, assis à un arrêt de bus, lance des cailloux en direction du véhicule. Un projectile rebondit sur le capot d’une autre voiture, posée sans roues sur des parpaings. À la pharmacie du coin, littéralement cernée par les guetteurs, on minimiserait presque : « Ah, tant qu’ils ont l’impression qu’on les laisse faire leur business, ils nous laissent tranquilles ! » C’est pourtant un pan entier de la ville qui est pris en otage, verrouillé de l’intérieur par cette voyoucratie toute-puissante.

    Un jeune qui contrôle l’entrée de la cité gagne 100 euros par jour

    Habitude, omerta, peur des représailles : les quartiers nord sont taiseux. Dans une boulangerie qui fait face à “La Soli”, la jeune vendeuse a son explication sur ce silence, loin de la faconde méridionale habituelle : « Peuchère, les gens, tant qu’ils habitent ici, ils ne parlent pas, ils ne dénoncent pas… Faut dire que ce sont souvent leurs minots qui font des conneries. »

    Les crimes et la délinquance baignent pourtant toujours le nord de la cité phocéenne. Ils s’affichent à longueur des colonnes des faits divers dans la Provence. Les règlements de comptes s’opèrent à balles réelles et de préférence à la kalachnikov, les morts se comptent par dizaines et, pourtant, les habitants veulent donner l’impression que “tout va bien” ou que “tout est exagéré”.

    Sur des chaises d’école, un groupe de quatre personnes s’occupant de l’Association sportive La Delorme — dans la cité Bassens, en plein XVe arrondissement — est plus bavard. Le quartier est connu comme un des “plans stup” les plus chauds de Marseille. L’un des plus mortels aussi : trois personnes sont mortes l’année dernière lors d’une fusillade. Un classique.

    L’endroit est encore désert. À cette heure matinale, seuls les anciens prennent le café, en face de leur local, non loin de quelques petites maisons mitoyennes qui tranchent avec les barres HLM avoisinantes et à quelques mètres d’un terrain de jeux pour enfants abandonné à la poussière. Non sans quelques réticences, ils consentent à parler : « Valeurs actuelles ? Vous tombez bien, ici, on n’a plus de valeurs ! » Son voisin lui dit de se taire : « Tu vois bien qu’il est là pour dire du mal des cités… » Un « mélenchoniste » — c’est ainsi qu’il se présente d’emblée — se lance : « Va falloir parler du chômage. 40 %, ici ! La vérité, monsieur, c’est que personne n’en a quelque chose à foutre de la jeunesse. Quant aux vieux, ici, ils sont déjà morts. Aucun CDI pour les Arabes, tous discriminés, et on s’étonne qu’ils basculent dans la délinquance… Et puis, vous allez commander, vous, à des jeunes de 16 ans ? »

    Les jeunes, justement. Ceux-là mêmes qui contrôlent les accès des principales cités, à raison de 100 euros par jour de “chouf”, vigies travaillant pour des “gérants”, véritables startuppers du marché de la drogue. Combien sont-ils à tenir en coupe réglée les quartiers nord ? Entre les fixes et les ponctuels, ils seraient plusieurs centaines. De vrais petits contrats de travail. Avec certains avantages : tel guetteur obtiendra de se faire livrer sa nourriture. De jour, comme de nuit.

    La Castellane, cité où a grandi Zinédine Zidane, ne dort quasiment jamais, surtout en été. Dans ce labyrinthe de béton où survivent quelque 7 000 personnes, les sentinelles sont partout et assurent aux trafiquants un chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 60 000 euros par jour ! Sur les toits, la nuit, encagoulés, dominent les plus agiles d’entre eux.

    Aux abords des rues, sur les trottoirs, ils gardent en main des lampes torches, vautrés dans des canapés crevés et fumant parfois la chicha pour tuer le temps. Défense absolue, là aussi, de pénétrer dans les cages d’escalier où, en plus du deal de drogue, on propose quelques produits d’épicerie : colas, chips, baguettes de pain ! Un univers parallèle où les policiers ont, également, du mal à pénétrer. La moindre incursion des forces de l’ordre et ce sont les “arah”, hurlés à travers les fenêtres d’immeuble, qui retentissent. Un cri emprunté aux fellaghas qui avertissaient ainsi de l’arrivée des militaires français pendant la guerre d’Algérie.

    « Quand ils ne mettent pas carrément le feu à des voitures pour faire diversion », témoigne un fonctionnaire du commissariat de la division nord de Marseille. Des policiers qui ne sont pas à armes égales avec les voyous. Véhicules ayant dépassé les 200 000 kilomètres devenus des épaves, sous-effectif qui ne permet pas d’intervenir en sécurité… Leur témoignage se fait anonymement, « pour ne pas se mettre à dos la hiérarchie ». « C’est simple, nous n’intervenons presque plus que pour des différends familiaux… Quand vous interpellez quelqu’un, d’un coup 20 autres personnes débarquent. Nous, on regarde en l’air car on nous jette des rochers et on nous tire dessus au pistolet à plomb. » Inutile de faire du zèle, ce n’est pas bien vu.

    Le banditisme d’antan a disparu

    Pas étonnant que la plupart des jeunes des cités marseillaises roulent sans casque sur leurs cyclomoteurs : « La direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône nous interdit de prendre en chasse les gens à deux-roues… Il faut éviter la “saucisse”, c’est-à-dire l’incident. Officiellement, l’administration nous dit que c’est pour nous protéger… On nous explique que la justice ne nous couvrira pas s’il y a un accident. » Résultat : « Les jeunes s’imaginent qu’on les craint. »

    Ce sentiment de paralysie, l’ex-major de la Bac (brigade anticriminalité) Gilles Tachon le connaît bien. Ce gaillard de 61 ans, sorte de Serpico local qui a balancé sur les policiers ripoux marseillais en 2012, a procédé au démantèlement, parfois musclé, de plusieurs réseaux de trafic de stupéfiants. Il s’est taillé une réputation de dur à cuire et d’encyclopédie vivante des quartiers nord, où il réside toujours. L’homme est intarissable : « Tenez, ici, c’est là que sont notées les plaques d’immatriculation des véhicules banalisés de police… Ah, j’aurais pu faire guide touristique ici… J’y ai pensé ! » Derrière la bonhomie du personnage, se cache aussi l’exaspération d’un type qui trouve qu’à Marseille, « on veut à tout prix acheter la paix sociale ». « Quand on fait tomber un réseau, les loyers des bailleurs sociaux ne sont pas payés le temps que se remette en place un autre réseau. Si on supprime cette économie parallèle, que reste-t-il ? Quelques allocations. »

    La violence, elle, s’est accentuée. Le banditisme à la papa, qui respectait un certain code d’honneur, a disparu. « Avant on se faisait la guerre entre cités. Maintenant on la fait bloc contre bloc, cage d’escalier contre cage d’escalier », note Gilles Tachon. Avec toujours davantage d’horreur… Quand on ne tue pas, il arrive qu’on torture.

    « La jeunesse délinquante s’est choisi un modèle : Scarface. Il n’est pas rare qu’on retrouve le poster de ce film dans les chambres des délinquants qui veulent une vie courte, pleine d’adrénaline, avec de la dope et des armes. C’est vrai, il y a un seuil d’acceptation de la violence ici qui n’existe pas ailleurs en France », observe Me Victor Gioia, avocat qui plaide régulièrement pour les victimes des criminels des quartiers nord. « Des victimes de guerre, en fait », souffle le pénaliste. La “guerre” : le mot est souvent employé par les habitants. Une grand-mère, dans une maisonnette près de la cité des Lauriers, se désole que la carcasse d’une petite Citroën, brûlée dix jours auparavant, soit encore dans la rue. « C’est la guerre, ici. Alors, que voulez-vous… On prie pour que les bombes tombent à côté. C’est pas glorieux mais c’est comme ça qu’on survit. Et les politiques s’en foutent ! »

    En vacances dans le très chic quartier du Roucas-Blanc, le président de la République n’aura, c’est vrai, quasiment rien vu des quartiers nord. Sinon, peut-être, au travers des vitres fumées de sa voiture. Emmanuel Macron est allé, dans le plus grand secret, s’entraîner plusieurs fois dans la salle de sport du Raid, située dans les locaux du commissariat de la division nord. À l’abri de la presse. Et de la réalité des cités marseillaises.

    Source : MetaTv

  • Le divorce est consommé entre Macron et la CFDT

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    © SIPA

    Le patron réformiste de la CFDT est un déçu du macronisme. L'absence d'écoute du pouvoir l'inquiète et son diagnostic sur la méthode du président est sévère.

    Ce vieux continent de petits bourgeois se sentant à l'abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s'invite." Depuis son irruption sur la scène politique, Emmanuel Macron se plaît à émailler ses discours de formules cinglantes ou provocantes. Il y avait eu les analphabètes avant son élection, puis les fainéants, les somnambules et maintenant " les petits bourgeois ", référence évidente au roman de Balzac et au mépris que l'auteur de La Comédie humaine manifestait à l'endroit de cette classe. Nul doute d'ailleurs que le chef de l'Etat souhaite que cette phrase frappe les esprits et soit retenue : ne la prononce-t-il pas dans un entretien accordé à la très prestigieuse revue La NRF à paraître au mois de mai ! Autant dire qu'elle est gravée dans le marbre d'un texte où le président, par ailleurs, se considère "comme l'émanation du goût du peuple français pour le romanesque ". Il n'est pas sûr que les 87 millions d'Européens vivant sous le seuil de pauvreté, les 18 millions de sans emploi du vieux continent et les peuples européens dans leur ensemble goûtent le romanesque de son propos balzacien.

    Petits bourgeois ", donc, tous nos voisins et les Français eux-mêmes. A commencer sans doute par tous ces représentants du vieux monde que le président, nouveau riche du pouvoir, ne semble guère considérer au terme de sa première année de mandat. Emmanuel Macron, qui déclare, toujours dans La NRF, qu'il est " une aberration " pour " le système politique traditionnel ", tient en effet à distance tous les interlocuteurs " traditionnels " des gouvernants. Un homme est en train d'en faire l'amère expérience : Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT depuis 2012. Tout devrait pourtant les rapprocher. Ils sont de la même génération, l'un, Berger, né en 1968, l'autre, Macron, en 1977. Le président, tout au long de sa conquête, s'est battu, et se bat encore, sur la nécessaire transformation du pays pour faire face aux mutations considérables du monde. La CFDT version Berger est aussi sur cette ligne de la transformation nécessaire. Certes, les rôles de chacun sont différents mais ils ont en commun de comprendre l'obligation de ne pas rester immobile sauf à se perdre.

    "On est reçu mais rarement écouté"

    Emmanuel Macron avait aussi mis au cœur de sa campagne " la bienveillance " et la réconciliation des Français, des thèmes chers depuis toujours à la CFDT, syndicat faut-il le rappeler aux racines chrétiennes. Bref, la convergence était une évidence. Or, de manière délibérée, le chef de l'Etat tient à distance ce partenaire qui paraissait tout naturel pour conduire et construire ses réformes. Il ne s'agissait pas de faire partition commune mais, par le dialogue avec le premier syndicat de France, fort de plus de 800.000 adhérents, de déminer le terrain social. La partie était d'autant plus facile que la CFDT souhaitait jouer le jeu et tendait la main au pouvoir.

    Rien pourtant ne s'est passé ainsi. C'est ce que déplore aujourd'hui Laurent Berger en dressant le bilan de la première année du quinquennat Macron. " On ne peut pas dire qu'on n'est pas reçus, confiait-il ce dimanche sur Europe 1, mais on est rarement écoutés. " La CFDT est-elle suspecte d'avoir trop dialogué avec François Hollande et toujours trouvé ouverte la porte de l'ancien président ? En tout cas, même s'il salue la volonté maintenue de transformation du pays, le patron de la CFDT constate, d'une part, qu'elle se fait sans qu'on en comprenne le sens, d'autre part, que la bienveillance a disparu en chemin. Est-il en effet bienveillant de traiter les Européens de " petits bourgeois " ? Mais le constat va plus loin. Laurent Berger dénonce à présent " la logique de centralité " du Président et sa volonté d'organiser un débat " bloc contre bloc " qui fasse émerger les extrêmes et conduise les gens raisonnables à toujours se retrouver autour de lui, incarnation de la " centralité ". Dans ce schéma présidentiel, la CFDT, de fait, ne trouve plus sa place et rien n'est fait pour qu'elle y parvienne. Alors qu'elle préfère le dialogue à la grève et l'affrontement, elle est rejetée dans le camp des syndicats purement revendicatifs. D'où cette autre critique de la stratégie du président : " Il y a une forme de négation des corps intermédiaires qui est beaucoup trop forte et dangereuse, déclarait-il encore ce dimanche sur Europe 1. Le chef de l'Etat considère qu'il peut tout et que les corps intermédiaires sont un supplément d'âme qui n'est  pas forcément nécessaire [...] C'est une profonde erreur. "

    La main tendue de Laurent Berger

    Et un mystère. Pourquoi tenir à l'écart un syndicat qui, par exemple, dans le conflit actuel d'Air France, prend résolument le parti de la direction qui, face au blocage par le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) de la négociation salariale, a décidé d'en appeler à un vote de tous les salariés sur le projet de la direction. Non seulement Laurent Berger a appelé à voter " oui " au plan salarial présenté par le patron de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, qui a mis sa démission dans la balance, mais il fustige aussi le SNPL, son président Philippe Evain, " qui se prend pour le lider maximo ", s'alarme des 300 millions déjà perdus à cause de la grève des pilotes et critique des revendications qui mettent en péril l'avenir Air France dans la compétition aérienne mondiale. Des propos carrés qui démontrent un esprit de responsabilité et une grande lucidité sur la concurrence dans le monde actuel.

    Emmanuel Macron, qui aurait pu les tenir dans les mêmes termes, les entendra-t-il ? Répondra-t-il à la demande de Laurent Berger d'un vrai dialogue qui permettrait de sortir de la grève de la SNCF ? « On n'a pas besoin de gens qui se montrent les muscles, a-t-il dit dimanche. On a besoin de gens qui discutent du fond des sujets. » Cette rencontre sera un test pour le syndicat réformiste. On saura à cette occasion si Emmanuel Macron accepte la main tendue de Laurent Berger et si la verticalité du pouvoir qu'il revendique n'est pas, bien qu'il s'en défende dans La NRF, l'expression de son autoritarisme contre ces petits bourgeois qu'il voit partout.

  • Le jury de l’ENA décrit des candidats moutonniers, incapables de penser par eux-mêmes

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    Dans son rapport sur le concours d’entrée 2017, la prestigieuse ENA, école des haut fonctionnaires régulièrement critiquée pour perpétuer une forme de pensée unique, s’inquiète de manière particulièrement appuyée de l’incapacité des aspirants énarques à produire une réflexion originale, voire à penser par eux-même…

    En 1967, Jean-Pierre Chevènement pointait dans un essai offensif les membres de « l’énarchie » comme des « mandarins de la société bourgeoise ». Un-demis siècle plus tard, sans aller jusque-là, l’École nationale d’administration – la fameuse ENA – se préoccupe enfin de la question du conformisme de ses étudiants. Ses craintes transpirent du rapport publié par l’école faisant le bilan de son concours d’entrée 2017.

    Coordonné par la préfète Michèle Kirry, le jury y dresse sans langue de bois un bilan des épreuves écrites et orales sur lesquelles ont planché les 1.368 candidats aux différents concours d’entrée à l’ENA. Et le bilan n’est pas rose, malgré le haut degré d’exigence requis pour intégrer l’institution qui donne accès aux postes les plus prestigieux de la haute fonction publique.

    Uniformité et références hors-sol

    Concernant l’épreuve de droit, le jury pointe ainsi « une certaine unicité de vues entre les candidats », et même une « frilosité » qui empêcherait les aspirants énarques de « proposer une réflexion, une vision personnelle du sujet ». Les correcteurs relèvent l’uniformité des candidats, qui préparent quasiment tous les concours dans les mêmes établissements, utilisent les mêmes références… et régurgitent donc les mêmes connaissances lors des épreuves. En clair : des clones ânonnant une pensée unique. « D’une manière générale et très regrettable, les candidats ont fortement tendance à construire leur devoir à partir de fiches toutes préparées par thèmes », regrette le jury, qui se désespère de « traquer l’originalité comme une denrée rare », alors que les candidats ambitionnent de devenir l’élite administrative de la nation.

    Parfois, les correcteurs s’amusent même du caractère monochrome des copies : ils croient parfois trouver une référence sortant du lot… « jusqu’au moment où elle apparaît dans les mêmes termes sous la plume de plusieurs candidats, trahissant la fiche de lecture ». Lors de l’épreuve de questions européennes, pas moins de cinq individus ont ainsi utilisé l’interrogation de Henry Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? ». Sauf que plusieurs se sont montrés « ensuite incapables d’expliquer et de justifier leur affirmation » !

    Peut-être craintifs à l’idée de froisser le jury d’une école déjà réputée pour son conformisme, les candidats à l’ENA ont également été très prudents à l’heure de donner leur avis sur les sujets pourtant éminemment politiques qui leur ont été soumis. Jusqu’à totalement escamoter l’actualité lors de l’épreuve de questions contemporaines, qui portait pourtant sur un sujet tout chaud : la confiance envers les pouvoirs publics. Il en ressort l’impression que « le candidat [imagine] la copie idéale comme un texte éthéré, où n’apparaîtraient surtout pas les sujets délicats », poursuit la préfète, qui parle « d’autocensure ».

    CICE, Europe, voies sur berge… ils pensent tous pareil

    Cela ne surprendra peut-être pas mais les candidats ont également fortement rechigné à critiquer le crédit d’impôt en faveur des entreprises mis en place par François Hollande… « Il est tout à fait possible de penser et d’écrire […] que le bilan du CICE est très en deçà des ambitions d’origine ou même que l’accorder à toutes les entreprises sans s’assurer de son utilisation a été une erreur », se voient obligés d’insister les membres du jury ! Même tendance à l’uniformité au moment de traiter l’Union européenne, considérée par les candidats « comme un ordre établi qui ne pourrait être différent ». Lors de l’oral consacré à des questions d’actualité, « la fermeture des voies sur berge a quasi systématiquement donné lieu à une réponse d’adhésion totale, sans prise en compte des inconvénients possibles », regrettent encore les examinateurs. Pas de quoi modifier l’image d’une technocratie hors-sol…

    Pour remédier à ces problèmes, le jury indique qu’il a choisi de mettre en avant les critères d’authenticité, de sincérité et de sens critique dans sa sélection des 80 lauréats du concours. « Une tête bien faite valant mieux, dans tous les univers professionnels et sous tous les cieux, qu’une tête trop pleine », le jury explique avoir privilégié les individus capables de penser par eux-mêmes plutôt que des singes savants de la technocratie. Et Michèle Kirry d’exhorter les ambitieux voulant intégrer l’ENA à l’avenir au « courage qui consiste à faire une analyse personnelle », loin des « raisonnements formatés ». Allez, les futurs énarques : courage, pensez !

    Source : Marianne.net

  • Les écoles hors-contrat hors-circuit ?

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    «L’esprit qui nous anime, c’est l’esprit de liberté » dit JM BLANQUER. Qui l’eut cru ? Au moment même où il « veut en finir avec les écoles hors contrat » (sic), écoles entièrement privées, entièrement libres, ne bénéficiant à ce titre d’aucune subvention de l’Etat ou des collectivités territoriales, écoles reconnaissant seulement devoir répondre à une obligation de résultat académique préétablie et s’y soumettant d’autant plus volontiers que leur but est précisément de cultiver l’excellence.

    Pour cette raison, elles refusent de devoir se calquer sur les délires anti-pédagogiques de l’Education Nationale dont l’indigence des programmes et la nocivité des méthodes n’est destinée qu’à produire des citoyens incultes et manipulables au gré de ceux qui nous détruisent.

    Au nombre de 1300 en France, scolarisant environ 65 000 élèves – alors que les dispositifs d’ « éducation prioritaire » qui cultivent également l’excellence mais pour les élèves issus de l’immigration, scolarisent 1 200 000 élèves – le gouvernement a entrepris de mettre la main sur ces écoles hors contrat.

    Raisons invoquées de la mainmise

    Mais…pourquoi vouloir mettre la main sur des écoles qui se développent chaque année davantage et qui, dans l’immense majorité des cas, satisfont pleinement les parents ?

    La raison officielle est celle de « lutter contre la radicalisation » en clair, de vouloir contrôler les écoles islamiques ! C’est clairement se moquer du monde, jouant sur la peur des Français pour les abuser de la façon la plus éhontée, leur faisant croire que la lutte contre la radicalisation passe par là alors que… l’Etat a déjà tous pouvoirs pour faire fermer une école islamiste et qu’elle ne le fait pas, …les principaux foyers de radicalisation se situent essentiellement dans les lieux d’enseignement non déclarés en lien avec des lieux de prières eux-mêmes non répertoriés, que prévoit le ministère pour les détecter quand il suffirait de contrôler tous azimuts et les lieux de prière et les écoles coraniques ?

    Rien ne peut justifier la mainmise sur toutes les écoles hors contrat sous ce prétexte.

    Par ailleurs, pour apporter une justification supplémentaire au renforcement du contrôle des écoles hors contrat, est évoqué le constat de « vraies failles pédagogiques » dans ces écoles: il ne faut pas manquer d’aplomb quand l’Education Nationale est la première à faillir, à fournir à tour de bras des illettrés et des incultes et que JM BLANQUER – grand enfumeur devant l’Eternel - n’a pas du tout l’intention de changer de braquet contrairement à ce que ses déclarations pourraient laisser à penser et s’il y a un lieu où nos enfants sont réellement en danger, c’est bien à l’Education Nationale, ce qui explique d’ailleurs le succès grandissant des écoles hors contrat qui contrarie la politique destructrice de Monsieur BLANQUER.

    Raisons réelles de la mainmise

    Mais…ne nous laissons pas abuser. « En toutes choses il faut considérer la fin » concluait Jean de la Fontaine dans la fable « le renard et le bouc ». Quelle fin considère le renard BLANQUER ?

    Mondialiste et immigrationniste impénitent comme son maître MACRON, il entend, à la suite NV. BELKACEM, « mettre au pas » de l’Ecole de la république les écoles hors contrat afin d’empêcher la transmission de la culture française et l’émergence d’une élite française et ce, au bénéfice de l’émergence d’une élite issue de l’immigration formée dans les R.E.P. (réseaux d’éducation prioritaire) et autres structures qui leur sont réservées, voulant contraindre ces écoles hors contrat à suivre les mêmes « programmes » et les mêmes délires anti-pédagogiques de l’Education Nationale que les parents fuient de plus en plus et que les professeurs – les vrais - supportent de moins en moins malgré le silence-radio des syndicats complices.

    Moyens de la mainmise

    Jusqu’à ce jour, une école hors-contrat pouvait être créée librement par simple déclaration avec possibilité d’opposition de la part de l’administration mais pour des raisons non pédagogiques, une entière liberté étant laissée aux créateurs d’écoles à cet égard.

    Le gouvernement précédent représenté par NV.BELKACEM a voulu restreindre la liberté de créer des écoles hors-contrat en faisant voter une loi substituant au régime de déclaration, un régime d’autorisation ; cette loi a été invalidée par le conseil constitutionnel le 25 janvier 2017.

    BLANQUER prend le relais de NV. BELKACEM poursuivant le même objectif mais s’y prenant autrement. Une loi votée par les sénateurs le 21 février 2018 par 240 voix contre 94 voix vise à restreindre la liberté de création et de fonctionnement des écoles hors contrat. Bien que proposée par une sénatrice UDI Françoise GATEL, les négociations se sont en réalité faites directement avec JM.BLANQUER qui a confié être « très attaché à cette loi ». Le texte va être soumis au vote de l’assemblée nationale.

    Contenu de la loi

    Dans le Figaro du 11/02/18, Anne Coffinier souligne que « l’hostilité des services du ministère de l’Education Nationale envers les écoles hors contrat est en contradiction totale avec les déclarations publiques du ministre ». En effet ! Ne soyons pas dupes !

    L’apparence de simplification pour présenter un dossier de création d’école ne signifie pas pour autant une plus grande facilité de création, bien au contraire !

    Par ailleurs, le texte de loi révèle ce qui était le plus à redouter : un obligatoire alignement des écoles hors contrat sur les contenus et les méthodes de l’Education Nationale, autrement dit, ce texte signe la mort des écoles hors contrat.

    Le « diable étant dans les détails », il a fallu aller « à la pêche » dans l’article 4 nouveau de la loi qui fait référence à l’article 227-1-1 du code pénal mais n’en énonce que la partie modifiée, et c’est précisément là que le bât blesse. Désormais, l’article 227-1-1 du code pénal stipule :

    « Le fait, par un directeur d'établissement privé accueillant des classes hors contrat, de n'avoir pas pris, malgré la mise en demeure de l'autorité de l'Etat compétente en matière d'éducation, les dispositions nécessaires pour que l'enseignement qui y est dispensé soit conforme à l'objet de l'instruction obligatoire, tel que celui-ci est défini par l'article L. 131-1-1  du code de l'éducation et permette aux élèves concernés l’acquisition progressive du socle commun défini à l’article 122-1-1 du même code (partie du texte modifiée par la proposition de loi) et de n'avoir pas procédé à la fermeture de ces classes est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. En outre, le tribunal peut ordonner à l'encontre de celui-ci l'interdiction de diriger ou d'enseigner ainsi que la fermeture de l'établissement »

    La loi votée par le sénat renforçant les contrôles des établissements hors contrat par un contrôle systématique la première année d’exercice et des contrôles inopinés par la suite, cela signifie que ces contrôles s’effectueront forcément en référence à l’ « acquisition progressive du socle commun » et donc, les écoles hors contrat devront calquer méthodes et contenus sur ceux, désastreux de l’Education Nationale dont nous savons que, dans le cadre de la refondation de l’Ecole pour nos enfants, l’axe principal est l’acquisition et la soumission aux valeurs dites de la République.

    Ce n’est pas recevable ! Comme vient de souligner le rapport de la Cour des Comptes  :

    « …L’évaluation n’a pas été conçue au sein de l’Education Nationale pour qu’elle devienne grâce à elle, une organisation « apprenante » tirant les enseignements de ses succès comme de ses échecs appréhendés selon des méthodes clarifiées, validées et fondées sur le recueil de données sur les acquis et les besoins des élèves… ».

    Conclusion

    En réalité, la volonté diabolique de JM BLANQUER de tuer l’enseignement privé hors contrat est manifeste et s’inscrit dans une logique engagée par ses prédécesseurs. De plus, dans le dernier projet de loi de finances, le ministre de l’éducation a également « gelé » les postes financés dans l’enseignement privé sous contrat : aucun poste ne lui a été attribué, contrairement à l’accord conclu en 1992 qui astreint l’Etat à assurer 20% dans le privé et 80% dans le public. Pour conclure, notons le cynisme sans cesse renouvelé de JM BLANQUER devant le Sénat au moment de la présentation du texte :

    «… Ce qui se passe à travers cette proposition de loi, c’est tout simplement de conforter la liberté d’enseignement (!!!) en évitant, comme pour toute liberté, que l’abus de cette liberté ne vienne abimer cette liberté… (Applaudissements !... à croire que les sénateurs sont totalement décérébrés !)…toute liberté en effet, peut comporter des abus, et c’est en étant soigneux vis-à-vis de ces abus qu’on est soigneux vis-à-vis de ces libertés… ».

    Le choix des mots est « soigneusement » choisi pour apparaître protecteur. « …Conforter la liberté d’enseignement… », autrement dit « davantage contrôler pour plus de liberté », nous avons déjà entendu cela avec NV. BELKACEM, ce qui est d’autant plus compréhensible que l’un et l’autre s’abreuvent à la même source ! Mais ne nous laissons pas abuser ! Notre volonté à nous, défenseurs de l’avenir de nos enfants, est au contraire celle de libérer tous les enfants, tous les jeunes, du joug destructeur de l’Education Nationale et nous devons nous y employer.

    Analyse de Claude Meunier Berthelot (Juriste de formation. A fait toute sa carrière dans l’Education Nationale) pour les lecteurs du Salon beige :

  • Jean-Yves Le Gallou à Béziers le 10 avril : "La réinfosphère leur fait peur car elle leur a fait perdre leur monopole"

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    Nous vous avons déjà informé (ICI) de la venue de Jean-Yves Le Gallou le 10 avril prochain à Béziers. Celui-ci a récemment donné un entretien au quotidien Présent

     

    "Pourquoi avoir choisi de vous consacrer à la désinformation ? Comment y êtes-vous venu ?

    Très tôt. Quand je suis entré à Sciences-Po (il y a près d’un siècle…) un ami m’a expliqué qu’il fallait lire Le Monde, « le quotidien de référence », tous les jours, alors il m’a bien fallu fabriquer des anticorps ! D’autant que dans mes interventions dans la vie intellectuelle (au Club de l’Horloge au début) puis dans la vie politique (au Front national), j’ai très vite été confronté à la désinformation et à la diffamation. Au-delà de ces expériences personnelles irritantes, je me suis aussi intéressé à la désinformation à travers les romans de Vladimir Volkof : celui-ci a d’abord décrit les méthodes soviétiques avant d’analyser celles des Atlantistes – encore pires – lors des guerres de Yougoslavie.

    Le fondateur de Présent, Jean Madiran, auteur d’un remarquable Le Monde et ses faux, a aussi beaucoup fait pour mettre en garde les élus du FN, dont j’étais, contre les médias dominants. Mais il était difficile de s’en passer et d’échapper à leur chantage : « Vous nous critiquez ? Nous ne vous inviterons plus ! » ; « Vous voulez un droit de réponse ? Nous vous boycotterons ! ». Au début des années 2000, j’ai été sorti de la vie électorale (par l’échec du MNR de Bruno Mégret) et internet est apparu. C’est alors que j’ai fondé Polémia avec notamment Grégoire Tingaud, Françoise Monestier et Philippe Christelle. Et tout de suite nous nous sommes attachés à la critique sans complexes et sans merci des médias de propagande. Et nous avons décrit et dénoncé « la Tyrannie médiatique ». C’était possible puisque nous n’avions plus besoin des médias officiels et qu’internet offrait un champ d’expression nouveau. [...]

    Pourquoi la réinfosphère leur fait-elle peur à ce point ?

    La réinfosphère leur fait peur car elle leur a fait perdre leur monopole. Le monopole de la présentation des faits. Et bien souvent dans leur cas, de la présentation mensongère des faits. Les médias de propagande publient des articles sous l’angle politiquement correct mais la réinfosphère donne d’autres points de vue. Les médias de propagande occultent des faits (des manifestations des crimes ethniques, par exemple) mais la réinfosphère les fait connaître.

    Les médias de propagande mentent mais leurs mensonges ne restent plus impunis. Bref la réinfosphère sape leur crédit. Comme ils refusent de se réformer, car ils sont là non pour informer mais pour déformer, ils ont choisi de dénigrer ceux qui les contestent. Avec une méthode simple, celle de l’amalgame : ils prennent un tweet douteux d’un twittos inconnu, pour jeter le discrédit sur un ensemble de sites et de comptes sociaux parfaitement sérieux. Bien sûr ils mobilisent les petits sectaires du corps enseignant au service de leur cause.

    La France, c’est la Corée de l’ouest : on apprend aux petits enfants à croire aveuglement ce que dit la presse du régime. Pardon pour ma comparaison qui diffame peut-être la … Corée du Nord. Car pour ce pays aussi, la désinformation bat son plein : sa délégation aux jeux olympiques a été conduite par une chanteuse dont les médias français et occidentaux nous avaient dit en 2013, qu’elle avait été… fusillée !

    Tout comme Emmanuelle Ménard, vous militez pour la suppression de l’aide publique à la presse à faible ressource publicitaire. Vous n’ignorez pas que cette suppression aurait pour conséquence immédiate de faire mourir Présent. Nous supportons les charges énormes, les contraintes et les dépenses d’un quotidien papier, il n’y a aucune raison, sinon celle de l’arbitraire politique le plus total, pour que notre quotidien ne bénéficie pas de cette subvention. Tous nos journalistes ont également une carte de presse et il suffit de nous lire chaque jour pour se rendre compte que cela ne bride en rien notre liberté, notre indépendance et notre insolence. Faut-il jeter Présent avec l’eau du bain ?

    Non il ne faut pas jeter Présent avec l’eau du bain ! Et Présent vivra grâce au ressort de ses abonnés et donateurs. Notre salut terrestre, à nous gens du politiquement incorrect, c’est l’économie du don, de la générosité, pas de la subvention. Ce sont les subventions publiques et la publicité qui expliquent que les médias français mainstream, contrairement aux médias anglais par exemple, se moquent de leurs lecteurs. C’est ce qui explique la diffusion modeste de la presse française : dix fois moins que la presse anglaise, pas plus que celle du Danemark, pays qui a dix fois moins d’habitants que la France. J’ajoute qu’il est choquant de voir les contribuables subventionner des journaux qui sont la propriété de milliardaires : Niel et Pigasse pour Le Monde et L’Obs, Arnaud pour Les Echos et Le Parisien, Pinault pour Le Point, Drahi pour L’Express et Libération, Dassault pour Le Figaro, Lagardère et l’émir du Qatar pour Paris-Match. Liste non exhaustive ! [...]

  • Quelques pistes pour l’éditrice Belkacem et ses batailles culturelles du progressisme…

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    L’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens vient de mourir et Najat Vallaud-Belkacem devient éditrice ; on peut y voir un signe. Pour le dire autrement, l’édition hésitait entre la corde, le rasoir et le pont : elle a trouvé plus simple d’embaucher Najat Vallaud-Belkacem.

    "J’ai tellement souffert de la trop faible qualité du débat public […] que je m’étais promis qu’un pan de ma vie future serait consacré à l’aider à reprendre du souffle", menace Mme Vallaud-Belkacem, citée par Libération. En conséquence, elle quitte la politique, « provisoirement », nous rassure-t-elle, pour s’en aller, toute seule avec ses petits bras, diriger aux éditions Fayard une « collection d’essais “consacrée aux batailles culturelles du progressisme” ». En somme, cette dame à la modestie relative nous annonce sans frémir qu’elle va publier des livres pour nous décerveler. – Parfois, on sent le sol bouger sous ses pieds tant l’imposture fait trembler le plancher.

    Dans un élan de sincérité, Ségolène Royal avait émis l’hypothèse, sans doute farfelue, que si Mme Vallaud-Belkacem se fût appelée « Claudine Dupont », son ascension eût peut-être été moins fulgurante. Cette dame est en effet la parfaite synthèse de la réussite par l’incompétence et du carriérisme par la discrimination positive : avec une envergure d’assistante de cabinet dentaire, elle a fini, grâce à ses origines et aux oligarques socialistes, ministre, et mieux encore, de l’Éducation nationale, de la Recherche et des Universités.

    Elle fut à la hauteur de nos désespoirs : chargée de concasser au marteau hydraulique ce qui restait de l’École, elle y réussit pleinement – inutile d’y revenir. – On se contentera de rappeler sa stupéfiante déclaration, à propos de la décision de la mairie de Chalon-sur-Saône de ne plus servir de plats halal dans les cantines : « supprimer la possibilité d’avoir un menu non confessionnel » revenait à « interdire l’accès de la cantine à certains enfants » ; pour le dire clairement, un plat halal était « non confessionnel », et un cassoulet « confessionnel ». Cette déclaration passe désormais, à juste titre, pour le plus impeccable des retournements du sens.

    Mais revenons à notre propos : désormais, donc, Mme Vallaud-Belkacem se lance dans l’édition, où elle se consacrera « aux batailles culturelles du progressisme ». Pour mener cette guerre, elle peut compter sur des armes de dissuasion massive : la féminisation de l’orthographe, l’arabisation du français, l’égalité entre les selzesseux de souche ; les expositions de homards et de suppositoires géants, de crucifix plongés dans des bassins d’urine, et d’œufs couvés par des artistes transgressifs ; les films où d’horribles vieux bourgeois catholiques sont contraints de marier leurs filles avec tout ce que la France produit de beaux esprits métissés ; et, bien sûr, la relativisation du danger islamiste.

    Je vois très bien les livres avec lesquels le Général Belkacem compte mener ses batailles : Comment Finkielkraut s’est nazifié, par Alain Badiou ; Les incendies de voiture en banlieue : mythe et réalité, par Laurent Mucchielli ; Je suis Manouchian, par Edwy Plenel ; Leur morale et la mienne, par Pierre Bergé ; La France raciste de Zemmour et Millet, par Rokhaya Diallo et Annie Ernaux ; Les cheveux en politique, par Marlène Schiappa – autant de livres où les batailles culturelles du progressisme feront progresser la culture, n’en doutons pas. Il n’est pas certain, Dieu merci, qu’ils fassent progresser les ventes de la maison Fayard ; il est même possible qu’ils soient la pelle qui l’enterre.

    Bruno Lafourcade

    Riposte laïque

  • Marion Maréchal-Le Pen de retour ?

    Une intervention à la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC) à Washington; une tribune dans le très réactionnaire hebdomadaire Valeurs Actuelles pour annoncer la création d’une Académie des Sciences Politiques, Marion Maréchal-Le Pen est bel et bien de retour sur le devant de la scène médiatique.

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    Marion Maréchal-Le Pen devant les conservateurs américains, à Washington, le 22 février 2018.

     

    La bataille entre Laurent Wauquiez et Marine Le Pen s'annonçait violente. Au couteau. L'un des deux était appelé à périr, à disparaître du champ et du jeu politique. Il ne pouvait en aller autrement puisque le président de LR et la cheffe du Front National - parti appelé à être re-baptisé dans les jours qui viennent - se disputent désormais le même électorat, celui de la France dite " périphérique ", celui des classes qualifiées de " moyennes "; ils se réclament l'un et l'autre d'une idéologie quasi-similaire construite autour du concept de " droite identitaire " - l'Europe, l'Islam et les (fausses) valeurs progressistes détruisant l'âme française. Ce " monstre " idéologique efface pour l'essentiel l'héritage de cette droite républicaine, complexe et multiple, gaulliste mais aussi centriste, à la fois libérale et étatiste, qui émergea après la Libération et accompagna le destin de cinq présidents, de Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac et Sarkozy, oui, même Sarkozy.

    En s'alignant sur Marine Le Pen et les principes cardinaux du Front National, Laurent Wauquiez tourne une page de notre histoire en 5ème République, abandonnant délibérément à Emmanuel Macron les électeurs de la droite modérée. Sa démarche exigerait qu'ensuite il efface Marine Le Pen, de l'avis général fort mal en point et peut-être même discréditée à jamais. C'était sans compter sur une autre Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et son tonitruant retour sur la scène publique. Voilà qui complique le pas de deux Laurent Wauquiez/Marine Le Pen avec tôt ou tard élimination directe. Un trublion de première importance est en effet revenu en jeu.

    Créer une Académie des Sciences Politiques

    Une intervention à la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC) à Washington ; une tribune dans le très réactionnaire hebdomadaire Valeurs Actuelles pour annoncer la création d'une Académie des Sciences Politiques afin de contrecarrer l'influence par définition gauchisante et donc pernicieuse de la très réputée école des Sciences Politiques. L'objectif de cet ambitieux projet? Idéologique et politique, " former les dirigeants de demain, le terreau dans lequel tous les courants de la droite pourront se retrouver" selon, cela va de soi, les " vraies "et " bonnes " valeurs. Remarquons que seuls des gogos - ou des complices, c'est au choix - peuvent s'obstiner à prétendre que de la sorte, Washington+Valeurs Actuelles, Marion Maréchal Le Pen ne " revient pas en politique ". Non d'ailleurs, elle ne se contente pas de " revenir "; elle court, elle galope, mais selon une méthode, une démarche... macronienne. Finie, la case parti, congrès et élections locales - elle admet avoir été " déçue par le FN "; terminé, le passage impératif par les arcanes et les bidouillages du Front National; place à une démarche strictement nationale et internationale, idéologique et culturelle pour inventer de toutes pièces une droite à la fois conservatrice, identitaire et... libérale... en économie. Un tour de force tant ces différents concepts semblent éloignés, antinomiques, l'un de l'autre. À cet égard, le discours de Washington, prononcé dans un bon anglais, aussi bref que construit, servira de construction originelle. Comme un avertissement lancé à sa tante et à Wauquiez. Comme un acte de candidature. À quoi? Au leadership sur la droite française. Rien d'autre et rien que ça!

    D'abord un slogan: " La France d'abord ". Un emprunt au "trumpisme " le plus basique, et Marion Maréchal Le Pen assume- ce qui n'est pas le cas de Wauquiez lequel minaude encore à l'évocation du chef d'état américain. " Je ne suis pas choquée, assène la revenante, lorsque j'entends votre président parler de " l'Amérique d'abord ". Je veux la " France d'abord " pour le peuple français. Comme vous, nous voulons reprendre le contrôle de notre pays ". C'est donc que les Français ont été dépossédés de leur pays. Un vol. Qui sont les coupables de ce fric frac? Marion Maréchal Le Pen va aussitôt le préciser.

    Ensuite, une cible: l'Union Européenne, cela va de soi, nulle surprise. Mais il est indispensable de lire, commenter et retenir les commentaires, d'un nationalisme intégral, d'un radicalisme ne laissant aucune place à la moindre nuance: " nous, les Français, nous devons maintenant lutter pour notre indépendance. Notre liberté est entre les mains de l'Union Européenne, une idéologie sans terre, sans peuple, sans racines, sans civilisation. L'Union Européenne est une tueuse de nations millénaires ". Le retour à la tradition rhétorique de l'extrême droite la plus affirmée, un copié-collé des thèses du royaliste et antisémite Charles Maurras que Marion Maréchal-Le Pen a lu avec beaucoup d'attention, nous pouvons désormais en avoir la certitude.

    « Grand remplacement »

    Enfin, une obsession: l'Islam et la reprise à son compte de la construction du " grand remplacement ", conceptualisée par l'écrivain d'extrême-droite Renaud Camus. Sur le sujet, elle cogne comme un sourd même si la formule utilisée devant un auditoire américain par avance conquis a été préparée, travaillée, articulée avec le plus grand soin afin de ne pas susciter l'opprobre ni le scandale: " la contre-société islamique se développe en France. Après 40 ans d'immigration incontrôlée, nous sommes en train de passer de fille aînée de l'Eglise à petite nièce de l'Islam ". Le pas (théorique) est franchi et ce, sans la moindre gêne: Marion Maréchal Le Pen n'alerte pas quant aux dangers de l'islamisme. Elle choisit de le confondre avec l'Islam tout en dénonçant l'immigration. Jihadiste-islamiste-musulman-immigré : tous se confondent, tous entendent s'emparer de cette France perdue aux racines jadis chrétiennes. Islam-islamisme: seuls les pleutres peuvent s'entêter à relever une différence. Marion Maréchal-Le Pen, elle, ne se prête pas à ces" combinazione " tortueuses. L'Islam et les musulmans: voilà l'ennemi prioritaire.

    Au sujet de l'Europe et de l'Islam, nulle divergence entre Marion Maréchal-Le Pen et Marine Le Pen. Plus important, décisif peut-être, elles sont désormais bien ténues, ces divergences, entre la " revenante " et le président de LR, même si celui-ci, encore embarrassé de quelques rares alliés gaullistes, démocrates-chrétiens ou même humanistes, s'oblige à faire preuve de davantage de retenue. Il lui faut encore ménager Valérie Pécresse et les élus " modérés " qui soutiennent sa démarche interne à LR. Mais pour combien de temps encore? Le Wauquiez de droite extrême s'affirmera d'autant plus vite qu'il ne peut prendre le risque de laisser libre à Marion Maréchal Le Pen le terrain idéologique et culturel - celui qui permet à la jeune femme de faire la différence. Quand elle prétend " faire l'alliance de la droite enracinée et de la droite entrepreneuriale ", elle déborde pour le coup ses deux rivaux.

    Libérale en économie, pro- marché, favorable aux patrons et aux entrepreneurs... C'est ainsi que Marion Maréchal Le Pen se définit pour mieux se différencier et prendre de vitesse ses deux concurrents. Ainsi se dégage-t-elle sans la moindre retenue de la ligne " sociale " du FN, tournant la page Philippot; ainsi contraint-elle Wauquiez à bientôt se positionner, à choisir entre la ligne Calmels (la numéro 2 de LR défend un libéralisme économique de bon aloi) et la ligne Peltier (le numéro 3 de LR adopte volontiers des accents marxisto-mélenchoniens...), positionnements strictement incompatibles. 

    Un discours, une tribune: Marion Maréchal-Le Pen ringardise davantage encore Marine Le Pen.

    Un discours, une tribune: Marion Maréchal-Le Pen confronte Laurent Wauquiez à ses contradictions.

    Pas mal pour une débutante.

    Pas mal pour une revenante.

    Kevin Lamarque

  • Charlotte d'Ornellas : "La fidélité orléanaise n’est pas physique, elle est spirituelle"

     

    Très belle tribune de Charlotte d'Ornellas [elle-même choisie pour incarner Jeanne d'Arc en 2002 à Orléans] à propos de la triste polémique sur Mathilde et Jeanne d'Arc :

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    "C’est vrai, Jeanne d’Arc était blanche. Et Mathilde ne lui ressemble pas physiquement. Sur le reste, l’essentiel, aucune candidate ne lui ressemblait plus. C’est l’unique raison pour laquelle elle vient d’être élue (comme toutes celles qui l’ont précédée).

    Personne ne s’intéresse jamais, au niveau national, à ces Fêtes Johanniques. Il a fallu attendre la polémique provoquée par les origines béninoises de cette jeune fille pour que les projecteurs se braquent sur une fidélité populaire aussi ancienne qu’exceptionnelle. Depuis, tout le monde commente ce choix sans trop comprendre le contexte particulier de cette élection. Pour qui n’est pas Orléanais, ne pas connaître les fêtes de Jeanne d’Arc n’est pas blâmable... Mais ne pas chercher à mieux les comprendre avant de polémiquer l’est déjà beaucoup plus.

    Le fait que Mathilde ait des origines béninoises n’a eu absolument aucun impact ni dans sa candidature, ni dans son élection. À Orléans, c’est Jeanne que l’on remercie, et c’est la France que l’on célèbre. Point barre. Ce rappel vaut également pour les journalistes et hommes politiques qui ont immédiatement relevé - pour s’en réjouir - les origines africaines de Mathilde. Ils sont les premiers à « discriminer », qu’ils le veuillent ou non. 

    Car soyons honnêtes jusqu’au bout : la réaction exaspérée de ceux qui ne connaissent pas ces fêtes est à première vue compréhensible, à une époque où l’Histoire de France passe sans cesse devant le tribunal du révisionnisme « antiraciste » ou multiculturel.

    Si ces fêtes étaient en effet la reconstitution d’un tableau historique et que la jeune fille était choisie pour ressembler à Jeanne d’Arc, ce choix serait grotesque. Parce que c’est certain : la petite Lorraine n’avait pas d'ancêtre béninois. C’est d’ailleurs ce qui rend le choix d’acteurs noirs - dont le seul rôle est de ressembler à ceux qu’ils incarnent - pour des rôles historiques européens grotesques.

    Sauf qu’à Orléans, il ne s’agit pas d’une représentation figée mais d’une transmission. Non, Mathilde n’a pas été choisie par volonté d’imposer le métissage comme modèle. Encore moins pour nourrir un mythe multiculturel en France. Bien au contraire : c’est précisément la culture française, l’héritage intact qui est transmis.

    Les exigences pour être choisie sont claires : habiter à Orléans depuis au moins 10 ans, être baptisée catholique, catholique pratiquante, donner de son temps bénévolement pour les autres et avoir compris qui était Jeanne.

    Qui est-elle ? Une jeune fille qui a pris la tête d’une armée pour aller faire sacrer le roi de France à Reims, mettre fin à la grande pitié qui régnait dans le Royaume, et libérer Orléans de l’occupation anglaise. Pour une seule raison : « Dieu premier servi ». Ces fêtes ont ceci de particulier qu'elles ont su garder leur sens à travers les siècles, et tout particulièrement au cœur du nôtre qui s’acharne pourtant à le détruire. 

    Dans le choix de Mathilde, c’est ce sens-là qui a primé. C’est parce qu’elle le sait qu’elle a été choisie. C’est parce qu’elle en vit qu’elle est parfaitement légitime pour le transmettre. Et son image passera, comme pour toutes celles qui l’ont précédée, car à Orléans, seule Sainte Jeanne d’Arc demeure. Cette ville aurait pu se contenter de faire perdurer des fêtes médiévales folkloriques qui auraient perdu leur raison d’être. Elle a choisi la fidélité d’âme. 

    En réalité, cette polémique est bien plus triste qu’odieuse, car elle confond tout. Le multiculturalisme est une idéologie destructrice, et l’immigration massive menace notre pays de dissolution. De là découle une angoisse identitaire légitime que certains s’appliquent à ignorer. Mais il est particulièrement injuste et insensé de faire payer Mathilde pour tous ceux qui ont eu la France sans l’aimer.

    On m’a toujours appris que la seule noblesse qui valait d’être transmise et sauvée était celle de l’âme... Je dois bien dire que je peine à trouver cette noblesse d’âme dans la poursuite d’un combat politique (en un sens ou l’autre) qui se fait sur le dos d’une toute jeune fille, dont l’amour de la France est indiscutable et passe par l’admiration sans limite qu’elle voue à notre Sainte Patronne nationale.

    La France meurt de la disparition de son âme. Or la fidélité orléanaise n’est pas physique, elle est spirituelle. Depuis 1429. Chaque année depuis cette libération, les habitants rendent hommage à Jeanne d’Arc, coûte que coûte et de manière unique en France, puisque les ordres civil, militaire et religieux sont unis pour célébrer la Sainte, la patriote et le chef de guerre qu’elle fut.

    En matière de leçon sur la préservation de l’identité, cette fidélité populaire dont Orléans a le secret devrait générer alentour un peu plus d’humilité…"

    Valeurs Actuelles

  • La guerre des mémoires

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    La bataille qui s’est engagée autour de certaines commémorations de l’année 2018, notamment celle de Charles Maurras, n’est pas près de s’éteindre.

    Leclerc.jpgPour une raison essentielle : lorsque l’histoire est l’objet de revendications ou de choix idéologiques, elle cesse d’être un terrain de recherche pour se transformer en ce qu’on appelle « guerre des mémoires ». Guerre qui se rapporte souvent à des intérêts communautaristes et à des exigences de reconnaissance identitaire. Fort heureusement, il arrive qu’un esprit particulièrement distingué vienne apporter de l’ordre et de la lumière pour dissiper la confusion qui résulte d’une telle bataille partisane.

    C’est le cas avec Pierre Nora, historien particulièrement voué à l’étude de la construction de notre histoire nationale. Dans un entretien avec Alexandre Devecchio, publié dans le dernier numéro du Figaro magazine, il s’exprime notamment sur cette lutte des mémoires, dont il a été le témoin lorsqu’il siégeait au Haut comité des commémorations nationales. Les groupes, les lobbies, les sociétés des amis de untel ou de untel voulaient absolument obtenir qu’on commémore les figures qui leur importaient. Pierre Nora parle d’une dictature de la mémoire, avec ses conséquences : « Il fallait désormais disposer du passé en fonction des critères du présent, de façon anachronique, moralisatrice, et même disons le, discriminatoire. » Ainsi la mémoire des victimes du communisme était-elle largement sous-estimée.

    La grande Maurras-Martigues.jpgperdante de ces affrontements mémoriels, c’est donc bel et bien l’histoire, transformée en champ clos des règlements de compte. L’exemple de la période coloniale est particulièrement significatif : « Tant que l’histoire coloniale permet d’enrichir notre connaissance de la période et de mettre en lumière des faits passés sous silence, on ne peut qu’approuver. Mais l’époque pousse à ne retenir de cette grande période de l’histoire que des faits accusateurs de l’histoire nationale, alors cela débouche sur une lecture manichéenne en noir et en blanc. Les associations ont tendance à prendre en otage l’histoire et à ne retenir que ce qui accuse et condamne la colonisation. »

    J’ajouterais, pour ma part, que l’histoire même du christianisme est souvent l’objet du même traitement, avec des raccourcis partisans qui insistent sur certaines séquences, sans donner d’ailleurs les précisions adéquates. Tandis que la commémoration de Mai 68 se rapproche, espérons que l’événement, encore chaud, permette une véritable élucidation et non une bataille de chiffonniers.   

    Gérard Leclerc

  • SNCF : vers le retour au XIXème siècle ?

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    L’engagement du Président de la République et du gouvernement dans la « réforme » de la SNCF soulève de nombreuses questions. Cet engagement a été précédé de la publication du très provocateur « rapport Spinetta » sur l’avenir de la SNCF. Au-delà de la question du « statut », qui est naturellement posée, on ne peut être que surpris, et choqué, par la méthode employée par Emmanuel Macron et Edouard Philippe, qui consiste à opposer une catégorie à une autre (comme on le voit avec la réponse faite par le Président au Salon de l’Agriculture) ou par le recours aux ordonnances. Même si le Président et le Premier-ministre ont pris leurs distances avec le rapport Spinetta, sa philosophie globale continue d’inspirer leurs actions.

    L’obsession financière ou la myopie du rapport Spinetta

    Le premier point qui ressort des débats sur l’avenir de la SNCF est celui de la dette tant de la SNCF que de RDF (le réseau). Celle-ci est très importante, et elle contraint la SNCF à payer environ 1,5 milliards d’euros par an aux banques. Mais, l’origine de cette dette tient à des choix imposés par les gouvernements à la SNCF et en particulier celui de recourir à un « Partenariat Public-Privé » pour la construction de nouvelles lignes de TGV dans des conditions financières qui ont été véritablement désastreuses. Si la dette accumulée est bien un problème, la responsabilité de cette dernière n’est nullement celle de la SNCF.

    Car, la décision du gouvernement de mettre l’essentiel des investissements sur les lignes TGV était elle-même très discutable. Il a fallu attendre l’accident de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013, pour que cette politique d’investissement commence à être remise en cause. Cette politique conduisait à favoriser les classes aisées, les « gagnants de la métropolisation », en leur fournissant un transport efficace et rapide entre les grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Bordeaux) au détriment de la desserte des lignes secondaires et de la circulation à l’intérieur des métropoles. Il en résulte d’ailleurs une dégradation très significative de la ponctualité pour les transports intra-régionaux. Ainsi, 63% des pertes de temps dues à des retards concernent les voyageurs de la région Île de France[1].

    Par ailleurs, si les Français considèrent qu’ils ne sont pas mal lotis en matière d’infrastructures de transport, ceux qui vivent en zone rurale en particulier ont le sentiment d’être “un peu trop loin de tout” et d’avoir été oubliés par les pouvoirs publics.

    En mettant l’accent sur la rentabilité financière, le « rapport Spinetta » oublie l’essentiel, ce qui fait d’ailleurs l’essence même des transports publics, c’est la question des externalités positives, décrites par deux économistes britanniques de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou. Les externalités peuvent être d’ailleurs tant positives que négatives. C’est le problème de la pollution. Elles renvoient au fait suivant : lors d’une opération économique entre deux agents A et B, si cette opération a des effets sur un troisième agent, que l’on nomme C, et ce sans qu’il y ait transaction monétaire ou ni passation d’une convention d’échange entre A et C ou entre B et C, voire sans intentionnalité de la part de A et de B d’avoir un impact sur C, on dit qu’il y a création d’une externalité. Si l’effet produit s’opère au détriment de C on dira qu’il s’agit d’une externalité négative. Si du fait de la transaction entre A et B, l’agent C voit augmenter son bien-être, sa richesse, ses possibilités d’action, de connaissance, ou encore s’améliorer son environnement, on dit qu’il y a création d’une externalité positive.

    Or, il est clair qu’en mettant, du moins théoriquement, à la disposition du plus grand nombre un moyen de transport fiable, efficace et rapide, les chemins de fer ont des externalités positives considérables, en ceci qu’ils permettent le développement d’entreprises et d’activités dans des régions où spontanément elles ne s’installeraient pas sans cela. Pigou, qui était pourtant un libéral, et un économiste qui a maintenu une longue polémique (amicale) avec Keynes, tirait de son raisonnement pourtant la nécessité de dépenses publiques. Il considérait, à juste titre, que là où il y a des externalités (positives ou négatives) l’utilité au niveau de la société ne saurait être égale à la somme des utilités individuelles des agents.

    On voit pourquoi opposer « ceux qui prennent le train » à ceux qui ne le prennent pas, ou encore dire, comme le font les ministres de ce gouvernement, que la SNCF coute telle ou telle somme au français est un non-sens économique. Monsieur Spinetta et ces ministres devraient être condamnés à relire trois fois les œuvres de Pigou pour réparation de leurs méconnaissances des mécanismes économiques.

    Les externalités en action

    Ces externalités sont d’autant plus importantes que le train est, par comparaison à la voiture, un moyen de transport à la fois moins polluant et plus sûr, et qu’il est par rapport à l’avion (sur des distances de moins de 1000 km) un peu plus sûr et toujours moins polluant.

    Or, nous constatons deux choses. D’une part les Français passent en moyenne 7h12 à se déplacer selon une enquête réalisée par l’Observatoire européen des mobilités, enquête auprès de plus de 10.000 Européens dans 10 pays, dont 1.000 Français. C’est 2h23 de moins que la moyenne des Européens. Cela montre l’efficacité des transports publics. D’autre part, et cela surprise, la voiture reste le moyen de transport privilégié dans l’Hexagone, et même plus qu’ailleurs : 67% des français (contre 61% pour la moyenne européenne) l’utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études, 86% (contre 73%) pour aller faire leurs courses alimentaires importantes et 69% (contre 56%) pour emmener leurs enfants à leurs activités quotidiennes. En fait, le train a régressé en part de marché par rapport à la route de 1970 à 2011. Si la part du train reste encore supérieure à ce qu’elle est en Allemagne ou en Grande-Bretagne, elle est très inférieure à ce qu’elle est en Suisse ou au Japon.

    Tableau 1

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    Source: OCDE

    De même, pour le transport de marchandises, la part du rail par rapport au camion est passée de 50% à 16%. Or ceci a un coût en termes de pollution mais aussi d’accidents de la route, et ce coût, bien entendu, n’apparaît nullement dans le rapport Spinetta ou d’autres rapports de ce type.

    Pourquoi en est-il ainsi ? On peut répondre précisément pour le transport de voyageurs. Pour 43% des Français interrogés – contre 35% pour la moyenne européenne – il est difficile d’utiliser les transports en commun de proximité. Cela résulte d’un mauvais maillage du territoire, de l’abandon de certaines lignes, ou des fréquences de passage qui sont trop faibles. En effet, 48% des personnes interrogées invoquent des destinations mal desservies, tandis que 23% d’entre elles mettent en avant des arrêts de transport en commun trop loin de chez eux et 39% des fréquences de passage trop faibles. Ceci est le résultat de la fermeture des lignes secondaires, une logique que le gouvernement entend poursuivre, mais en la dissimulant. En effet, Edouard Philippe a bine dit qu’il n’était question pour l’instant de supprimer des lignes, mais de les transférer aux régions. Or, ces dernières sont déjà confrontées à des problèmes importants de financement. On voit bien quelle est la logique globale de l’opération.

    Ceci met en lumière la dimension de ségrégation sociale, au profit des « grandes métropoles » et de leurs habitants les plus riches, qui se révèle dans cette politique. En effet, 27% des personnes interrogées ont le sentiment d’être “un peu trop loin de tout”. Le chiffre monte même à 46% pour ceux qui habitent en zone rurale. La politique du gouvernement organise bien, directement ou indirectement, la ségrégation des territoires. Mais, elle organise aussi la ségrégation sociale. Ainsi, les jeunes (32% des 18-24 ans) et les personnes aux revenus modestes (26%) sont également les plus concernées[5].

    Une politique européenne ?

    On doit alors s’interroger sur la responsabilité de l’Union européenne dans cette politique. En mettant en place la concurrence entre les sociétés de chemins de fer, elle accélère, par la logique du profit immédiat, l’ensemble des caractéristiques néfastes des choix des gouvernements depuis ces trente dernières années. Pour que la politique ferroviaire puisse inclure les effets d’externalités que l’on a soulignés, mais aussi pour qu’elle puisse jouer son rôle dans l’aménagement du territoire et le développement équilibré des régions, elle doit être nationale. Mais, de cela, l’UE ne veut plus. Elle se trouve d’ailleurs en contradiction avec elle-même, car si elle incite à cette forme de privatisation du chemin de fer, elle prétend aussi rechercher des modes de transports moins polluants. Comprenne qui pourra ! En fait, c’est bien une hypocrisie manifeste à laquelle nous sommes confrontés.

    Chaque région, et on le comprend, verra midi à sa porte. Par ailleurs, les moyens financiers des régions sont limités. Dès lors, ces régions n’auront pas d’autres solutions que de passer du train à l’autocar (bonjour la pollution et les risques d’accidents), ou de réduire encore plus les fréquences de passage. Mais ceci met en place un cercle vicieux. En effet dans un système de transport en réseau, la « demande de transport » (i.e. le nombre potentiel de passagers) est une fonction croissante de l’offre (autrement dit de la fréquence) et non, comme le supposent implicitement tous ces politiques qui n’ont jamais ouvert un ouvrage sur l’économie des transports, l’inverse !

    Le modèle économique qui sous-tend la réforme d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe, et ceci sans même parler de la question du statut des cheminots (qui pourtant s’impose pour les personnels roulants et de maintenance), est un modèle du passé. Car, la concurrence dans le rail a existé au XIXème et au début du XXème siècle. Le développement économique de la France dans années d’après-guerre s’appuyait justement sur une logique d’emblée nationale des transports, logique qui s’appuyait sur le monopole public. En cherchant à briser ce modèle, à imposer sur les lignes à grand trafic une concurrence, quitte à laisser les régions se débrouiller avec leurs lignes en apparence déficitaire, MM Macron et Philippe nous ramènent au XIXème siècle, et cela sous un discours qui ne parle que de progrès et d’avenir.

    Rarement on aura vu une telle mauvaise foi, combinée avec un tel mépris pour les règles économiques (comme le principe d’externalité), dominer la politique du pays.

  • Qu'on le veuille ou non, Le Pen, c'est notre histoire

    Pourquoi il faut lire les

    Mémoires de Jean-Marie Le Pen

    En près de 500 pages, le fondateur du Front national revient sur son enfance, la résistance, l'Algérie, Suez, de Gaulle et Mitterrand.

    Par Saïd Mahrane - LE POINT

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    Le livre est lourd de son poids (450 pages), comme le dossier de Jean-Marie Le Pen épais de ses condamnations et de ses frasques politiques. Mais enfin, ils sont là, ces Mémoires que beaucoup n'attendaient plus et qui finalement paraissent avec pour titre Le Fils de la nation (éditions Muller). Dans un discours mémorable contre les frontières prononcé à l'Unesco, Jean-Paul II s'était proclamé « fils de la nation » polonaise. Les intentions du mémorialiste qui nous occupe, pupille de la nation, ne sont pas de même nature, on le sait. De Jean-Marie Le Pen on croit d'ailleurs tout savoir, du pire au pire, sans jamais voir ce qu'il y a d'autre chez ce monsieur qui anime notre vie politique, même retiré, depuis plus de 50 ans. Alors, on est comme tourmenté quand, à la lecture de son livre, on en vient à avoir quelque émotion pour ce petit Breton qui, la main dans celle de sa mère, les larmes aux joues, s'en va reconnaître le corps de son père sur la plage de Saint-Gildas-de-Rhuys, après que son embarcation a sauté sur une mine : « Malgré maman, j'ai voulu voir et c'était horrible. Le visage n'est qu'une plaie livide, méconnaissable. » On est pris d'un sentiment étrange parce que rattrapé par cette idée, peut-être injuste, y compris lorsqu'il évoque la disparition de sa mère à 60 ans, victime d'un « collapsus », que Jean-Marie Le Pen est de ces personnages pour lesquels on ne saurait montrer la moindre empathie, car eux-mêmes n'en sont pas capables. C'est bête, en effet. Un fait vaut pour ce qu'il est. Un père qui meurt est un père qui meurt. Gageons que certains liront ces Mémoires avec une répugnance sincère ou surjouée, non pour ce qui y est écrit noir sur blanc, mais pour l'identité de celui qui tient la plume, forcément trempée dans une encre d'un noir maléfique. Qu'importe que ce texte, entamé un jour d'ennui dans le Pacifique, à 47 ans, soit bien composé, par moments lyrique et instructif quant à certaines périodes historiques, il est l'œuvre d'un facho. Dommage... Dommage de passer à côté d'un document aussi important. Car, qu'on le veuille ou non, Le Pen, c'est notre histoire. Dans le futur, un professeur de sciences politiques ferait une faute majeure en occultant l'influence, absolument capitale, du fondateur du FN sur nos esprits et notre représentation de la société. Des générations ont regardé le monde en prenant Le Pen comme un antimodèle. On ne compte plus le nombre de femmes et d'hommes qui se sont engagés en politique contre lui et, plus tard, contre sa descendance. 1984 et son Heure de vérité, 1986 et son entrée à l'Assemblée, 1987 et son « détail », le 21 avril 2002... et des bataillons de militants antiracistes dans les bras du Parti socialiste. Il fait rire ? Il faisait peur.

     

    Raconter l'histoire d'un Breton poussé dans la grande France.

    Le Pen-Fiancée.jpgOn parle ici d'un homme, maintes fois portraituré par d'autres, avec justesse ou des envies de démolition, né sous la IIIe République et qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, combattu en Indochine, en Algérie ; qui a croisé et vilipendé le général de Gaulle – qui lui a d'abord paru... « laid » : « Un héros doit être beau » – et François Mitterrand. C'est cet homme aujourd'hui isolé et déchu qui écrit sa misère et sa splendeur d'hier, ce chansonnier flétri et instruit qui affirme simplement nous « raconter l'histoire d'un Breton poussé dans la grande France ». Ce récit, qui s'interrompt en 1972, est celui d'un nationaliste en construction, tiraillé entre son souhait de devenir père blanc et celui de jouir de la vie. À cette force de la nature s'ajoute un goût pour la lecture, la poésie et des contes antiques, qui lui fourniront esprit et citations au moment de foudroyer l'ennemi politique. En de jolis passages dignes d'un petit manuel d'ethnologie, il nous raconte sa Bretagne rurale, maritime, pauvre. Les liens de la famille y sont puissants, comme le rapport au Ciel. On baigne dans un univers océanique, à la fois envoûtant et dangereux, et dans des mythes ancestraux, où l'on regarde la mort en face. On y retrouve l'ambiance de ces ports peuplés de marins, d'alcooliques et de marlous, comme on en croise dans les livres de Stevenson. Il nous instruit de ce jargon étranger pour qui n'a jamais goûté la « godaille » (le meilleur de la pêche), et soudain, les pages défilant, nous échappe la conscience que c'est Le Pen qui narre cette histoire, la sienne, tant les choses sont parfaitement décrites, avec patience et mélodie, avant, cependant, qu'un paragraphe ou quelques lignes d'où suinte la doctrine bien connue (sur le rap, l'Église, les Arabes, la gauche...) ne viennent interrompre l'élan.

     

    Ni héros ni collabo

    Le Pen-Enfant.jpgIl a écouté Pétain à la radio, il a lu Maurras et s'est accepté tel « un héritier ». Jugez-le, mais c'était le lot de beaucoup de mômes de l'époque. Il révèle avoir fait cinq jours de prison... chez les jésuites, se vante d'avoir participé à un acte de résistance dans le maquis de Saint-Marcel armé de son pistolet 6.35 et rit de ce qui pourrait (selon lui) ressembler à un acte de collaboration en indiquant son chemin à un Allemand. Ni héros ni collabo, horrifié par l'épuration, il avoue avoir été tenté d'intégrer, en 1944, un groupe de résistants... communistes. Sur cette période comme, quelques pages plus loin, sur l'Algérie, les « fact-checkeurs » se feront sans doute une joie de réviser la copie. Entre de Gaulle et lui, on comprend qu'il n'y a pas que des considérations esthétiques ou l'Algérie, il y a aussi Robert Brasillach, son auteur fétiche, capable par ses Poèmes de Fresnes et la tragédie de son sort de lui arracher une larme. En 1945, le général a refusé de le gracier. « Je ne le lui ai pas pardonné. » Le Pen nous donne à voir l'autre partie du décor d'avant Mai-68, le Paris de la Corpo de droit, ses castagneurs (il portait des talons sur des chaussures de foot) et ses dragueurs du Quartier latin, mais aussi celui de Poujade, qui remportait les voix et les cœurs de ce peuple de « vivandiers » des Halles, où se mêlaient dénuement social et nostalgie de l'Algérie. C'était le Paris de Boris Vian, de la revue anti-gaulliste L'Esprit public, des hussards et du copain Roger Nimier, qui tenait la littérature pour un art, et non comme un support de l'existentialisme.

    La dernière charge anti-gaulliste d'un opposant qui lui fit face

    À 89 ans, Jean-Marie Le Pen, alias le « lieutenant Borniol » pour avoir, lors d'une expédition à Suez, enterré de son propre chef des morts musulmans la tête en direction de La Mecque, couche ses souvenirs et, du début à la fin de ce premier tome, on y devine, outre le désir de clamer ses vérités, une sorte de pamphlet. Un pamphlet contre le général de Gaulle (« un faux grand homme dont le destin fut d'aider la France à devenir petite »), personnage récurrent. Ce livre, qui, soyons clairs, n'est pas de l'acabit des Mémoires de guerre de l'homme du 18 Juin, est la dernière charge anti-gaulliste signée d'un opposant qui lui fit face. Pour le reste, pas de mea culpa ni de révélations à même de bouleverser le regard porté sur lui. Le tome 2, qui inclura les débuts du FN, l'ascension du chef et, plus tard, de sa fille Marine, cédera peut-être lui aussi aux règlements de comptes. Le fils de la nation a de la mémoire. Reste cet aveu : « La politique après tout, ce n'était peut-être pas absolument mon truc. J'étais plutôt, comment dire ? Une vigie, une sentinelle, un lanceur d'alerte [...], un emmerdeur, un prophète ? »

    Extraits :

    «  Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l’eau courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi, avec ses îles, ses navires. L’instituteur et le curé nous apprenaient à les chanter ensemble. En somme, j’étais un petit Breton heureux dans la grande France.
    Puis vint la Seconde guerre mondiale. Le père est mort, la France était blessée, des curés m’ont dégoûté de Dieu. C’est alors que j’ai découvert la folie des hommes, Paris, l’université, l’Indochine, l’Assemblée nationale, l’Algérie. J’eus une épouse et des filles. La vie s’offrait, tantôt magnifique, tantôt désolante. Le petit Breton avait grandi, la France rapetissé. Pour la relever, j’ai choisi le combat politique.  »