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Société - Page 3

  • Michel Maffesoli : Une société en pleine décadence

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    Michel Maffesoli est bien connu de nos lecteurs. Il est actuellement le plus lucide de nos sociologues. Appliquant avec bonheur la méthode de « l’empirisme organisateur », dégagé de tout esprit de système, il analyse ici les instruments de domination à l’usage de « l’oligarchie médiatico-politique ». Un des passages importants nous semble être celui consacré à la « stratégie de la peur pour se maintenir au pouvoir », dont nous voyons aujourd’hui la mise en œuvre la plus odieuse.

    Constatons en effet que tous ceux qui sont titulaires, ou croient l’être, d’un semblant de pouvoir, peut-être menacés par de futures élections (il n’y a pas que la présidentielle mais aussi les législatives) prônent avec insistance le vaccin et le pass-sanitaire obligatoires. Cela n’a rien à voir avec une nécessité médicale scientifiquement établie (nous en sommes loin) à laquelle ils ne comprennent d’ailleurs rien, mais avec le seul souci de maintenir la population sous un couvercle de peur et d’anxiété, et ainsi renouveler le scénario des municipales et des régionales, provoquer une participation minimale et voir jouer le réflexe conservateur d’une opinion manipulée. 

    Il serait cependant opportun qu’ils descendent de leurs sièges bancals et prennent garde à  la pression qui monte dans la cocotte et risque un jour ou l’autre d’exploser.

    Henri Bec

    Table des matières

    1 Par Michel Maffesoli Professeur émérite à la Sorbonne

    2 La stratégie de la peur pour se maintenir au pouvoir

    3 La morale comme instrument de domination

    4 Pour une philosophie progressive

    5 Cet étrange culte de la science

    6 Démocrates, peut-être, mais démophiles, certainement pas

    7 Face à l’inquisition de l’infosphère

    8 Une vraie psycho-pandémie

    9 De la raison sensible

    10 La faillite des élites est déjà là

     

    Par Michel Maffesoli Professeur émérite à la Sorbonne

    S’accorder au cycle même du monde, voilà ce qui est la profonde sagesse des sociétés équilibrées. Tout comme, d’ailleurs, de tout un chacun. C’est cela même qui fonde le sens de la mesure. Le « bon sens » qui, selon Descartes, est la chose du monde la mieux partagée. Bon sens qui semble perdu de nos jours. Tout simplement parce que l’opinion publiée est totalement déconnectée de l’opinion publique.

    Mais pour un temps, sera-t-il long ? cette déconnexion est quelque peu masquée. C’est la conséquence d’une structure anthropologique fort ancienne : la stratégie de la peur.

    La stratégie de la peur pour se maintenir au pouvoir

    D’antique mémoire, c’est en menaçant des supplices éternels de l’enfer que le pouvoir clérical s’est imposé tout au long du Moyen-Âge. Le protestantisme a, par après, fait reposer « l’esprit du capitalisme » (Max Weber) sur la théologie de la « prédestination ». Vérifier le choix de dieu : être élu ou damné aboutit à consacrer la « valeur travail ». L’économie du salut aboutit ainsi à l’économie stricto sensu !

    Dans la décadence en cours des valeurs modernes, dont celle du travail et d’une conception simplement quantitativiste de la vie, c’est en surjouant la peur de la maladie que l’oligarchie médiatico-politique entend se maintenir au pouvoir. La peur de la pandémie aboutissant à une psycho-pandémie d’inquiétante allure.

    Comme ceux étant censés gérer l’Enfer ou le Salut, la mise en place d’un « Haut commissariat au Bonheur » n’a, de fait, pour seul but que l’asservissement du peuple. C’est cela la « violence totalitaire » du pouvoir : la protection demande la soumission ; la santé de l’âme ou du corps n’étant dès lors qu’un simple prétexte.

    Le spectre eugéniste, l’asepsie de la société, le risque zéro sont des bons moyens pour empêcher de risquer sa vie. C’est-à-dire tout simplement de vivre ! Mais vivre, n’est-ce pas accepter la finitude ? Voilà bien ce que ne veulent pas admettre ceux qui sont atteints par le « virus du bien ». Pour utiliser une judicieuse métaphore de Nietzsche, leur « moraline » est dès lors on ne peut plus dangereuse pour la vie sociale, pour la vie tout court !

    La morale comme instrument de domination

    Étant entendu, mais cela on le savait de longue date, que la morale est de pure forme. C’est un instrument de domination. Quelques faits divers contemporains, animant le Landerneau germanopratin montrent, à loisir que tout comme le disait le vieux Marx, à propos de la bourgeoisie, l’oligarchie « n’a pas de morale, elle se sert de la morale ».

    Le moralisme fonctionne toujours selon une logique du « devoir-être », ce que doivent être le monde, la société, l’individu et non selon ce que ces entités sont en réalité, dans leur vie quotidienne. C’est cela même qui fait que dans les « nuées » qui sont les leurs, les élites déphasées ne savent pas, ne veulent pas voir l’aspect archétypal de la finitude humaine. Finitude que les sociétés équilibrées ont su gérer.

    C’est cela le « cycle du monde ». Mors et vita ! Le cycle même de la nature : si le grain ne meurt… Qu’est-ce à dire, sinon que la beauté du monde naît, justement, de l’humus ; du fumier sur lequel poussent les plus belles fleurs. Règle universelle faisant de la souffrance et de la mort des gages d’avenir.

    En bref, les pensées et les actions de la vie vivante sont celles sachant intégrer la finitude consubstantielle à l’humaine nature. À la nature tout court, mais cela nous oblige à admettre qu’à l’opposé d’une histoire « progressiste » dépassant, dialectiquement, le mal, la dysfonction et pourquoi pas la mort, il faut s’accommoder d’un destin autrement tragique, où l’aléa, l’aventure le risque occupent une place de choix.

    Pour une philosophie progressive

    Et au-delà du rationalisme progressiste, c’est bien de cette philosophie progressive dont est pétrie la sagesse populaire. Sagesse que la stratégie de la peur du microcosme ne cesse de s’employer à dénier. Et ce en mettant en œuvre ce que Bergson nommait « l’intelligence corrompue », c’est-à-dire purement et simplement rationaliste.

    Ainsi le funambulisme du microcosme s’emploie-t-il pour perdurer à créer une masse infinie de zombies. Des morts-vivants, perdant, peu à peu, le goût doux et âcre à la fois de l’existence . Par la mascarade généralisée, le fait de se percevoir comme un fantôme devient réel. Dès lors, c’est le réel qui, à son tour, devient fantomatique.

    Monde fantomatique que l’on va s’employer à analyser d’une manière non moins fantomatique. Ainsi, à défaut de savoir « déchiffrer » le sens profond d’une époque, la modernité, qui s’achève, et à défaut de comprendre la postmodernité en gestation, l’on compose des discours on ne peut plus frivoles. Frivolités farcies de chiffres anodins  et abstraits

    Il est, à cet égard, frappant de voir fleurir une quantophrénie ayant l’indubitabilité de la Vérité ! Carl Schmidt ou Karl Löwith ont, chacun à leur manière, rappelé que les concepts dont se servent les analyses politiques ne sont que des concepts théologiques sécularisés.

    La dogmatique théologique propre à la gestion de l’Enfer ou la dogmatique progressiste théorisant la « valeur travail » s’inversent en « scientisme » prétendant dire ce qu’est la vérité d’une crise civilisationnelle réduite en crise sanitaire. « Scientisme » car le culte de la science est omniprésent dans les divers discours propres à la bien-pensance.

    Cet étrange culte de la science

    Il est frappant d’observer que les mots ou expressions, science, scientifique, comité scientifique, faire confiance à la Science et autres de la même eau sont comme autant de sésames ouvrant au savoir universel. La Science est la formule magique par laquelle les pouvoirs bureaucratiques et médiatiques sont garants de l’organisation positive de l’ordre social. Il n’est jusqu’aux réseaux sociaux, Facebook, Tweeter, LinkedIn, qui censurent les internautes qui « ne respectent pas les règles scientifiques », c’est-à-dire qui ont une interprétation différente de la réalité. Doute et originalité qui sont les racines de tout « progrès » scientifique !

    Oubliant, comme l’avait bien montré Gaston Bachelard que les paradoxes d’aujourd’hui deviennent les paradigmes de demain, ce qui est le propre d’une science authentique alliant l’intuition et l’argumentation, le sensible et la raison, le microcosme se contente d’un « décor » scientiste propre à l’affairement désordonné qui est le sien.

    Démocrates, peut-être, mais démophiles, certainement pas

    Politiques, journalistes, experts pérorant jusqu’à plus soif sont en effet, à leur « affaire » : instruire et diriger le peuple, fût-ce contre le peuple lui-même. Tant il est vrai que les démocrates auto-proclamés sont très peu démophiles. Au nom de ce qu’ils nomment la Science, ils vont taxer de populistes, rassuristes voire de complotistes tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs lieux communs.

    On peut d’ailleurs leur retourner le compliment. Il suffit d’entendre, pour ceux qui en ont encore le courage, leur lancinante logorrhée, pour se demander si ce ne sont pas eux, les chasseurs de fake news, qui sont les protagonistes essentiels d’une authentique « complosphère »[1]. Très précisément parce qu’ils se contentent de mettre le monde en spectacle.

    Pour reprendre le mot de Platon, décrivant la dégénérescence de la démocratie, la « Théâtrocratie » est leur lot commun. Politique spectacle des divers politiciens, simulacre intellectuel des experts de pacotille et innombrables banalités des journalistes servant la soupe aux premiers, tels sont les éléments majeurs constituant le tintamarre propre à ce que l’on peut nommer la médiocrité de la médiacratie.

    Face à l’inquisition de l’infosphère

    J’ai qualifié ce tintamarre « d’infosphère ». Nouvelle inquisition, celle d’une élite déphasée regardant « de travers » tout à la fois le peuple malséant et tous ceux n’adhérant pas au catéchisme de la bienpensance. « Regarder de travers », c’est considérer ceux et ce que l’on regarde en coin comme étant particulièrement dangereux. Et, en effet, le peuple est dangereux. Ils ne sont pas moins dangereux tous ceux n’arrivant pas à prendre au sérieux la farce sanitaire mise en scène par les théâtrocrates au pouvoir.

    Il faudrait la plume d’un Molière pour décrire, avec finesse, leurs arrogantes tartufferies. Leur pharisianisme visant à conforter la peur, peut aller jusqu’à susciter la délation, la dénonciation de ceux ne respectant pas la mise à distance de l’autre, ou de ceux refusant de participer au bal masqué dominant. Leur jésuitisme peut également favoriser la conspiration du silence vis-à-vis du mécréant. (celui qui met en doute La Science). Et parfois même aller jusqu’à leur éviction pure et simple des réseaux sociaux.

    Dans tous ces cas, il s’agit bien de la reviviscence inquisitoriale. La mise à l’Index : Index librorum prohibitorum. Délation et interdiction selon l’habituelle manière de l’inquisition : au moyen de procédures secrètes. L’entre-soi est l’élément déterminant de la tartufferie médiatico-politique. L’omerta mafieuse : loi du silence, faux témoignages, informations tronquées, demi-vérités, sournoiseries etc. Voilà bien le modus operandi de la fourberie en cours. Et tout un chacun peut compléter la liste de ces parades théâtrales.

    Voilà les caractéristiques essentielles de « l’infosphère », véritable complosphère dominante. Mafia, selon la définition que j’ai proposée des élites, rassemblant « ceux qui ont le pouvoir de dire et de faire ». Puis-je ici rappeler,  à nouveau,  une rude expression de Joseph de Maistre pour décrire ceux qui sont abstraits de la vie réelle : « la canaille mondaine ».

    Peut-être faudrait-il même dire « demi-mondaine ». Ce qui désigne, selon Alexandre Dumas, une « cocotte » richement entretenue et se manifestant bruyamment dans la sphère médiatique, le théâtre et la vie publique ou politique. Demi-monde on ne peut plus nébuleux dont les principales actions sont de déformer la réalité afin de la faire rentrer en congruence avec leur propre discours. Demi-mondaines entretenues par l’État ou les puissances financières de la démocratie afin de faire perdurer un état de choses désuet et rétrograde.

    Mais cette déformation de la réalité a, peu à peu, contaminé l’espace public.

    C’est cela le cœur battant du complotisme de « l’infosphère » : entretenir « mondainement » la peur de l’enfer contemporain. Anxiété, restriction des libertés acceptée, couardise, angoisse diffuse et tout à l’avenant au nom du « tout sanitaire ». Forme contemporaine du « tout à l’égout » !

    Une vraie psycho-pandémie

    Sans nier la réalité et l’importance du virus stricto sensu, sans négliger le fait qu’il ait pu provoquer un nombre non négligeable de décès, ce qui n’est pas de ma compétence, il faut noter que le « virus » s’est introduit de manière essentielle dans nos têtes. Ce qui devrait nous conduite à parler d’une « psycho-pandémie » suscitée et entretenue par l’oligarchie médiatico-politique.

    Psycho-pandémie comme étant la conséquence logique de ce que Heidegger nomme la « pensée calculante » qui, obnubilée par le chiffre et le quantitatif et fascinée par une  logique abstraite du « devoir être », oublie la longue rumination de la « pensée méditante » qui, elle, sait s’accorder, tant bien que mal à la nécessité de la finitude.

    Voilà ce qui, pour l’immédiat suscite une sorte d’auto-anéantissement ou d’auto-aliénation conduisant à ce que ce bel esprit qu’était La Boétie nommait la « servitude volontaire ». Ce qui est, sur la longue durée des histoires humaines, un phénomène récurrent. Cause et effet de la stratégie de la peur qui est l’instrument privilégié de tout pouvoir, quel qu’il soit.

    Stratégie de la peur qui, au-delà ou en-deçà de l’idéal communautaire sur lequel se fonde tout être ensemble, aboutit, immanquablement à une grégaire solitude aux conséquences on ne peut plus dramatique : violence perverse, décadence des valeurs culturelles, perte du sens commun et diverses dépressions collectives et individuelles. L’actualité n’est pas avare d’exemples illustrant une telle auto-aliénation !

    Il est deux expressions qui devraient nourrir la pensée méditante, ce que Durkheim nomme le « conformisme  logique », ou ce que Gabriel Tarde analyse dans « les lois de l’imitation ». Des insanités déversées d’une manière lancinante, dans la presse écrite, radiophonique ou télévisuelle par l’oligarchie, au spectacle du bal masqué que nous offre la réalité quotidienne, on voit comment la stratégie de la peur induite par l’inquisition contemporaine aboutit à un état d’esprit tout à fait délétère, et on ne peut plus dangereux pour toute vie sociale équilibrée.

    Cette grégaire solitude est particulièrement angoissante pour les jeunes générations auxquelles est déniée tout apprentissage vital. Et c’est pour protéger des générations en fin de vie que l’on sacrifie une jeunesse qui est, ne l’oublions pas, la garante de la société à venir.

    De diverses manières de bons esprits ont rappelé qu’une société prête à sacrifier la liberté, la joie de vivre, l’élan vital en échange de sécurité et de tranquillité ne mérite ni les uns, ni les autres. Et, in fine, elle perd le tout. N’est-ce point cela qui menace, actuellement, la vie sociale en son ensemble ?

    De la raison sensible

    Mais une fois le diagnostic fait, il est nécessaire de formuler un pronostic pertinent. Ainsi, en accord avec le réalisme que l’on doit à Aristote ou à Saint Thomas d’Aquin, il faut savoir mettre en œuvre un chemin de pensée alliant les sens et l’esprit. Ce que j’ai nommé la « raison sensible ».

    Voilà qui peut mettre à bas les châteaux de cartes du rationalisme étroit dans lequel les concepts abstraits servent de pseudo-arguments. Le bon sens et la droite raison réunis peuvent permettre de mettre un terme au brouhaha des mots creux. C’est bien d’ailleurs ce qui est en train de se passer sur les réseaux sociaux dans lesquels grâce aux tweets, forums de discussion, échanges sur Facebook, sites et blogs de résistance divers et presse en ligne est en train de s’élaborer une manière de penser et d’agir différente. Il faut être attentif à la société officieuse en gestation, totalement étrangère à la société officielle propre à l’oligarchie médiatico-politique.

    Il est une heureuse expression que l’on doit à l’universitaire et homme politique Pierre-Paul Royer-Collard (1763 – 1845) qu’il est utile de rappeler de nos jours. C’est ainsi qu’il oppose « le pays légal au pays réel ». Par après cette opposition a été reprise, diversement, par Auguste Comte ou Charles Maurras. Mais elle a l’heur de nous rappeler que parfois, il existe un divorce flagrant qui oppose la puissance populaire, puissance instituante, au pouvoir officiel et institué. C’est ce qui permet de saisir la lumière intérieure du bon sens populaire. C’est ce qui permet de comprendre qu’au-delà de la décomposition d’une société peut exister une renaissance. C’est cette métamorphose qui est en cours. Et au-delà de la soumission induite par la protection, c’est dans le « pays réel » que se préparent les soulèvements fondateurs d’une autre manière d ‘être ensemble.

    Ainsi de la révolte des « gilets jaunes » à la résistance, multiforme, à la mascarade, à la distanciation, voire aux vaccins, c’est une métamorphose sociétale qui se prépare. Le « monde d’après » est déjà là. Métamorphose qui bien évidemment à ce que Vilfredo Pareto nommait, avec pertinence, la « circulation des élites ». 

    La faillite des élites est déjà là

    Une telle circulation est inéluctable. La faillite des élites est, maintenant, chose acquise. La forte abstention aux diverses élections, la désaffection vis-à-vis des organes de presse, émissions de télévision ou radio en portent témoignage. Ce que l’on peut appeler « des bulletins paroissiaux » n’intéresse que des affidés, des petites sectes médiatico-politiques se partageant le pouvoir.

    Or le propre des « sectaires » est, en général, d’être totalement aveugles vis-à-vis de ce qui échappe à leur dogmatique. C’est ainsi que tout en considérant cela comme dangereux, ils sont incapables de repérer et de comprendre ces indices hautement significatifs que sont les rassemblements festifs se multipliant un peu partout. Il en est de même des multiples transgressions aux divers « confinements » et autres « couvre-feu » promulgués par l’appareil technico-bureaucratique. Et l’on pourrait multiplier à loisir des exemples en ce sens.

    Lorsque dans les années 70, je soulignais que la vraie violence, la « violence totalitaire » était celle d’une « bureaucratie céleste » voulant aseptiser la vie sociale et ce en promulguant la nécessité du risque zéro, je rappelais qu’à côté d’une soumission apparente existaient une multiplicité de pratiques rusées. Expression d’une duplicité structurelle : être tout à la fois double et duple.

    Il s’agit là d’un quant à soi populaire assurant, sur la longue durée, la survie de l’espèce et le maintien de tout être ensemble. C’est bien un tel « quant à soi » auquel l’on rend attentif tout au long de ces pages. Il témoigne d’une insurrection larvée dont la tradition donne de nombreux exemples et qui ponctue régulièrement l’histoire humaine.

    Duplicité anthropologique de ce bon sens dont Descartes a bien montré l’importance. Duplicité qui à l’image de ce qu’il disait : « larvatus prodeo », l’on s’avance masqué dans le théâtre du monde. Mais il s’agit là d’un masque provisoire qui sera, plus ou moins brutalement, ôté lorsque le temps s’y prêtera. Et ce en fonction du vitalisme populaire qui sait, de savoir incorporé, quand il convient de se soulever. Et ce avant que le bal masqué ne s’achève en danse macabre !

    [1] Je renvoie ici à la lucide et sereine analyse de Raphaël Josset, Complosphère. L’esprit conspirationniste à l’ère des réseaux, Lemieux éditeurs, 2015

  • Marion Maréchal : "oui, il y a basculement"

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    Marion Maréchal a accordé un entretien à Valeurs actuelles. Nous en donnons ci-dessous un extrait

    *****

    Que craignez-vous ?

    Un véritable changement de société, où la norme n’est plus la liberté mais la contrainte, où la solidarité nationale s’efface au profit d’une société de défiance et de contrôle, où la culpabilisation et la délation sont devenues la norme dans les rapports sociaux. L’émergence d’une société de la suspicion divisée entre les “bons” et les “mauvais” citoyens où l’Etat, plutôt que d’apporter des réponses sur le plan hospitalier, industriel et technologique dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, organise la relégation sociale et le licenciement massif des récalcitrants. Il y a encore deux ans, le secret médical était considéré comme sacré, sa violation était criminalisée. Et maintenant, on devrait justifier de son état de santé à un inconnu pour avoir le droit de prendre un café en terrasse ? Il y a une dérive évidente, avec une radicalisation de ceux qui détiennent les instruments de pouvoir (…)

    Le sujet n’est pas d’être “pour” ou “contre” le vaccin. On peut parfaitement être vacciné et opposé au pass vaccinal. De même, il est fréquent de ne pas être vacciné contre la COVID sans pour autant être un “antivaxx” primaire. Ma fille a fait ses 11 vaccins obligatoires et pourtant je suis résolument opposée à l’obligation vaccinale contre la COVID et au pass sanitaire. Il me semble que le doute devrait encore être permis au pays de Descartes ! Accessoirement, il y a eu de nombreux scandales sanitaires retentissants en France (le sang contaminé ou encore le Distilbène, le Mediator, la Dépakine, les implants mammaires PIP, etc.) qui rendent compréhensibles les précautions d’une partie de la population.

    Par ailleurs, rappelons que l’obligation vaccinale, avec un produit en phase expérimentale, est illégale. Les vaccins actuels sont encore en phase III des essais cliniques jusqu’en 2022 voire 2023 pour certains. Cette obligation se heurte au libre consentement de la personne et ce droit est protégé au niveau national dans le code de la santé publique et au niveau européen par une directive du 4 avril 2001. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement met en place une obligation indirecte déguisée. (…)

    Quand on est prêt à mettre au ban de la société des enfants dès 12 ans parce qu’ils ne sont pas vaccinés contre une maladie totalement inoffensive pour eux, oui je pense que l’on peut parler de basculement. Quand on importe les méthodes de l’Arabie Saoudite et du Pakistan, seuls pays au monde à avoir osé rendre la vie impossible aux non vaccinés pour mieux les contraindre, quand on singe la Chine qui prévoit d’interdire l’accès à l’hôpital ou à l’université aux non-vaccinés, oui il y a basculement.

  • Le masque et la vie

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    Par Michel Rosenzweig (philosophe et psychanalyste)

    Rosenzweig.jpgVivre masqué en permanence dans les espaces clos et à l’extérieur alors que ce virus circule à bas bruit est un non-sens total. Et quoi qu’en pensent les adhérents au masque obligatoire qui n’y voient toujours rien d’autre qu’une simple mesure d’hygiène envers les autres, ce qui reste encore à démontrer, c’est toute la vie quotidienne qui est affectée et durablement. Car tout est à présent soumis au règne du masque obligatoire, les moindres gestes, la moindre action, les moindres déplacements, les visites, les rendez-vous, c’est toute notre vie quotidienne qui est à présent régie et rythmée par ce régime du masque : sortir, faire ses courses, aller chez le coiffeur, au restaurant, dans un bar, un musée, au cinéma, faire du sport, de la danse, etc. etc.

    Et si ce régime est imposé aujourd’hui dans des conditions sanitaires saines, qu’en sera-t-il lorsque les autres coronavirus mutants et les influenza reviendront bientôt ?

    Au moindre rhume, aux moindres symptômes grippaux, que fera-t-on ?

    Si ces contraintes limitantes drastiques sont imposées alors qu’elles ne se justifient pas aujourd’hui, à quelles mesures aurons-nous droit à la saison des grippes ?

    Dans ces conditions, il est clair que ce régime sera maintenu sans aucune limite de temps. C’est un peu comme si on avait érigé un immense barrage face à une hypothétique vague démesurée, un tsunami dont la survenue est loin d’être certaine. C’est un peu aussi comme le désert des Tartares avec sa forteresse érigée contre un ennemi qui ne venait jamais.

    Nous avons basculé dans un univers de précaution absolue visant l’asepsie et le risque zéro pour préserver la vie et nous sommes en réalité en train de perdre la vie. Car la vie n’est pas la survie.

    Lorsque vous marchez dans une rue commerçante de votre quartier et qu’un inconnu masqué vous fonce dessus pour vous prévenir que la police vient de verbaliser deux personnes pour non port du masque alors que rien n’indique qu’il est obligatoire dans ce secteur, vous réalisez qu’il se passe quelque chose qui n’a strictement rien à voir avec la santé. Lorsque vous prenez les transports en commun et que des patrouilles de police sanitaire arpentent la plateforme en dévisageant les passagers, vous comprenez que ce monde est devenu invivable. Lorsque vous entrez dans votre bistrot familier et qu’on exige de vous de mettre votre masque pour faire 2m50, et qu’en vous installant, la serveuse masquée vous présente un carnet dans lequel vous êtes invité à indiquer votre nom et votre numéro de téléphone pour être autorisé à manger, vous comprenez que rien ne sera jamais plus comme avant et que la joie, le plaisir de sortir, la convivialité, les échanges et les partages dans ces conditions, c’est terminé.

    Je suis désolé pour toutes les personnes qui approuvent ce régime de dictature sanitaire, sincèrement, car je pense qu’elles ont perdu leur sens commun, leur bon sens, leur faculté de juger et de discriminer. Et je le pense sincèrement. Ces personnes qui en insultent d’autres sont en réalité atteintes d’un autre virus bien plus toxique, celui de l’intoxication médiatique et du formatage des cerveaux alimenté et entretenu par la propagande médicale et politique anxiogène et contre lequel il n’y a aucun remède ni aucun vaccin.

    Ce masque qu’ils exigent parfois avec violence au nom de leur santé en masque en réalité un autre, celui qui voile leur conscience et surtout leur liberté de conscience, de penser, d’apprécier et d’évaluer correctement la situation, celui qui voile la raison au profit du fantasme de la maladie mortelle qui rode à chaque coin de rue, celui de la peur panique d’être contaminé par la peste.

    D’abord il y a eu un virus. Ensuite des malades, puis des morts. Comme chaque année à la même saison, cette année l’aire des morts aura juste été plus concentrée sur une plus courte période. Mais au total, comparé aux pics épidémiques annuels et saisonniers ? Prenez la peine honnêtement de regarder un graphique de santé publique étalé sur les dernières années.

    C’est la visibilité de cette épidémie qui a choqué les consciences et construit une image, une représentation erronée de la réalité, une discordance, ce sont les discours et les messages changeants, les injonctions contradictoires et paradoxales, les conflits d’intérêts de toute catégorie, l’instrumentalisation, la récupération et l’exploitation politiques de l’épidémie qui ont brouillé la lisibilité correcte et rationnelle de cet épisode.

    Oui il y a eu une épidémie due à un coronavirus dont l’origine demeure mystérieuse pour moi et pour d’autres.

    Oui les plus fragiles et les plus âgés en ont été victimes. Soit. Et alors ? Est-ce une raison suffisante pour imposer ce régime de dictature sanitaire totalement disproportionné au moment où nous avons besoin de légèreté et d’air ?

    Est-ce une raison pour enfermer et astreindre toute une population au moment où rien ne le justifie lorsqu’on regarde les courbes des hospitalisations et des décès ?

    Et après ?

    Le contrôle électronique et numérique des contaminés ?

    Des codes de couleurs ?

    Un bracelet électronique pour les pestiférés ?

    Et puis pourquoi faire croire que ce régime prendra fin avec un vaccin alors que l’on sait parfaitement bien qu’aucun vaccin contre un coronavirus n’a jamais vraiment fonctionné ? Si les vaccins contre la grippe saisonnière fonctionnaient massivement, on le saurait me semble-t-il. A-t-on éradiqué la grippe avec un seul vaccin ?

    Alors j’avoue, oui, j’avoue et je reconnais volontiers que je suis atteint d’un syndrome très connu : celui du canari dans la mine. Vous savez, cet oiseau que les mineurs emportaient pour les prévenir du gaz méthane qui s’échappait du charbon, un gaz incolore inodore et indétectable.

    Lorsque que le canari s’endormait, ou mourait, il était temps de sortir.

    Source : le blogue de Jean-Dominique Michel

  • Le Mr Vaccin du gouvernement était le lobbyiste du Big Pharma…

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    Emmanuel Macron a choisi son "Monsieur Vaccin", qui doit rassurer le public sur la campagne obligatoire qui se prépare. Et, en matière de réassurance, d'apaisement, et de confiance, le choix qui est fait confond par son ingéniosité et sa pertinence. Ce devrait être un ancien inspecteur général des affaires sociales qui prendrait cette charge, Louis-Charles Viossat, dont nous donnons une capture d'écran du CV publié sur Linkedin ci-dessous. Viossat s'est beaucoup occupé du lobbying en faveur du Big Pharma. Il a notamment dirigé le lobbying du laboratoire américain Abbott, devenu Abbvie, pendant près de 5 ans. De façon très révélatrice, la presse mainstream a fait l'impasse sur ces étapes importantes dans une carrière également marquée par la gestion de la canicule. Mais que cherche Emmanuel Macron ?

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    Mais quelle mouche a bien pu piquer Emmanuel Macron, en choisissant l’ancien lobbyiste d’un grand laboratoire pharmaceutique américain pour rassurer les Français sur la campagne de vaccination qui se prépare ? On ne pouvait imaginer choix moins judicieux, plus polémique, plus inefficace que celui-là… Si l’on ajoute à ce parcours brillantissime le passage que Louis-Charles Viossat a fait au cabinet du ministre de la Santé au moment de la canicule, puis au cabinet du Premier Ministre au moment du CPE… on s’interroge sur les risques qu’Emmanuel Macron prend dans la conduite d’un dossier qui pourrait se révéler très vite explosif.

    Viossat, le Mr Vaccin qui faisait le lobbying mondial d’Abbott

    Nul besoin de beaucoup chercher dans les recoins de sa carrière pour savoir ce que tout le monde sait, puisque l’information est publique : Louis-Charles Viossat a été, par deux fois dans sa carrière, lobbyiste pour le Big Pharma. La première fois, en 2001, avant d’intégrer le cabinet du ministre… de la Santé ! où il aura affaire avec des questions de médicament, notamment l’un d’entre eux appelé le… Mediator ! (décidément, Emmanuel Macron a eu le nez creux en le choisissant), Viossat a été en charge du lobbying pour le laboratoire Lilly. Il avait occupé ces fonctions après un passage à la Banque Mondiale, où il était spécialiste de santé publique pour l’Extrême-Orient et le Pacifique. 

    Après son passage au cabinet de Villepin, entre 2005 et 2007, où il s’occupait de santé et d’emploi, avec la brillante réussite qu’on connaît sur le CPE, Viossat a fait un passage de 2 ans à Genève comme ambassadeur en charge du SIDA. Puis il a rejoint le laboratoire Abbott pendant plus de cinq ans où, selon son propre aveu, il était chargé de lobbyer la Commission européenne, mais aussi les gouvernement américain et européens, au besoin sous l’étiquette d’organisations financées par l’ensemble du Big Pharma. 

    Voilà un CV idéal, vraiment pour redonner confiance aux Français en matière de vaccination, alors que 80% des personnes interrogées par un sondage  ont peur de passer à la casserole avec ces vaccins qu’on nous propose à la va-vite. 

    Des conflits d’intérêt que Viossat connaît parfaitement

    Au demeurant, Louis-Charles Viossat lui-même est parfaitement conscient de la difficulté de concilier ce parcours d’un mercenaire au service du Big Pharma avec une défense de l’intérêt général supposée inspirer respect et sérénité aux Gaulois réfractaires que nous sommes. 

    Ainsi, Viossat, en 2011, avait été auditionné par la Commission d’Enquête du Sénat consacrée au Mediator. Feu le sénateur Autain (oncle de Clémentine Autain, le monde est petit…) l’avait alors interrogé sur ses conflits d’intérêt. Voici l’extrait de cette discussion :

    1. François Autain, président. – Nous avons souhaité entendre M. Louis-Charles Viossat, inspecteur général des affaires sociales, parce qu’il a été directeur de cabinet de M. Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées de 2002 à 2004, que nous avons déjà reçu.

    Cette audition, qui est publique et ouverte, sera diffusée sur le site du Sénat et sur Public Sénat.

    Vous n’êtes plus, je crois, dans la fonction publique ?Louis-Charles Viossat, ancien directeur du cabinet du ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées. – Membre de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) depuis 1992, j’ai été mis à la disposition du ministère des affaires étrangères et ambassadeur de 2007 à 2009. Je suis actuellement en disponibilité et j’exerce les fonctions de directeur des affaires gouvernementales pour l’Europe d’Abbott, un groupe qui produit des traitements, des dispositifs médicaux et des spécialités pharmaceutiques.

    Lorsque Jean-François Mattei m’a proposé de diriger son cabinet en 2002, j’avais passé trois ans à la Banque mondiale, aux Etats-Unis, avant de rejoindre la filiale française du laboratoire pharmaceutique américain, Lilly.

    1. François Autain, président. – Déjà ?
    2. Louis-Charles Viossat. – J’ai demandé à l’époque au ministre d’être déchargé des décisions concernant les médicaments. Ces questions ont été traitées par Jacques de Tournemire, conseiller technique chargé du médicament, et par le ministre lui-même.
    3. François Autain, président. – Auriez-vous pu être membre du cabinet du ministre actuel qui a fixé des règles très strictes en ce qui concerne les liens d’intérêt ?
    4. Louis-Charles Viossat. – Je ne me suis pas posé la question. J’avais demandé à ne pas traiter ces questions, à être déchargé des relations avec les laboratoires pharmaceutiques pour éviter toute suspicion et garantir l’impartialité des décisions du ministre. Cela a été suffisant. Au cours de cette période, je n’ai donc jamais été informé ni saisi de la moindre question concernant le Mediator.

    Voilà donc un haut fonctionnaire parti pantoufler dans un laboratoire pharmaceutique, parfaitement conscient des risques qu’il fait courir à son institution en exerçant des fonctions publiques proches de celles qu’il a exercées dans le privé. 

    Lobbyiste et haut fonctionnaire, c’est la même chose ?

    Derrière cette affaire relativement stupéfiante (car on ne comprend pas pourquoi Emmanuel Macron se fourre dans ce genre d’impasse politique à quelques mois de sa réélection), c’est tout le sujet de la prise de pouvoir par une élite administrative qui a perdu le sens de l’intérêt général qui est mis en exergue. 

    Car que peut-on retenir de la carrière de Louis-Charles Viossat, sinon qu’elle ressemble à celle de tant de hauts fonctionnaires qui se considèrent comme personnellement dépositaires de l’intérêt général et par avance absous de toute critique sur le mélange des genres qu’ils produisent au jour le jour ? Pour progresser, on rentre dans un cabinet ministériel, on flatte le ministre, et au besoin on l’envoie dans le mur par des conseils mal avisés. Viossat était aux manettes au moment de la désastreuse gestion de la canicule, il en est sorti directeur général de l’URSSAF. Il était aux manettes au moment du redoutable CPE qui a coûté sa carrière politique à Dominique de Villepin, il en est sorti ambassadeur à Genève, selon la bonne règle qui veut que l’administration récompense toujours ceux qui échouent, et leur dresse une statue glorieuse. 

    Fort de ce palmarès, Viossat a mis son carnet d’adresses au service du Big Pharma, dont la compatibilité avec l’intérêt général reste à prouver. Et en récompense de ce glorieux passage qui l’a emmené ensuite dans des fonctions secondaires (il ne déclare aucune affectation depuis 2019, ce qui laisse à penser qu’il était payé à rester chez lui…), il est désormais choisi pour rassurer les Français sur les bienfaits du Big Pharma, dont il a été le mercenaire. 

    On voudrait prouver aux Français que la haute administration s’est transformée en aristocratie incompétente mais inexpugnable, qui vit sur le dos des Gaulois réfractaires comme la vérole sur le bas clergé, qu’on ne s’y prendrait pas autrement. 

    Source : le site lecourrierdesstrateges

  • C'était bien une imposture !

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    “Quelqu’un d’autre veut-il répondre à cette question ?”

    Les observateurs n'ont pas manqué de relever une vidéo désormais virale qui montre la militante écologiste Greta Thunberg incapable de répondre à une question de base sans script.

    La jeune Greta Thunberg a été louée par les médias pour ses discours tonitruants dénonçant les dirigeants mondiaux qui ne prennent pas le changement climatique suffisamment au sérieux.

    Cependant, lorsque la jeune militante a été interrogée sur ce même sujet, sa réponse, ou son absence de réponse, a été remarquable.

    “Pourriez-vous nous dire quel genre de message vous faites ici aujourd’hui – quel genre de message enverriez-vous en faisant cela aux dirigeants mondiaux et puis-je également vous demander, pensez-vous qu’il est temps que le président Trump réponde à ce que vous avez dit aujourd’hui ?” a été la question destinée à Thunberg.

    Après une longue pause, Thunberg a dit : “Euh, je pense… je suis désolée, quelle était la première question ?”

    Après que le journaliste a répété la question, Thunberg a répondu : “Je pense que ce que nous voulons envoyer… le message que nous voulons envoyer est de dire que nous en avons assez et euh…”.

    Thunberg regarde alors la femme assise à sa gauche avant de déclarer : “Quelqu’un d’autre veut-il répondre à cette question ? Je ne peux pas parler au nom de tout le monde”.

    Le journaliste pose alors à nouveau à Thunberg la même question de base, à laquelle elle répond : “Je pense que vous devriez peut-être poser certaines questions aux autres également”.

    La performance de Thunberg a été un virage à 180 degrés de la force de ses remarques scénarisées habituelles.

    Comme le Daily Mail l’a déjà rapporté, la montée en puissance de Thunberg a été le fruit d’une campagne de relations publiques soigneusement orchestrée, beaucoup soupçonnant que sa mère, également militante écologiste, est le véritable cerveau de l’opération.

    “C’est une petite fille, à quoi vous attendez-vous ? Si ce qu’ils font avec Biden est de la maltraitance des personnes âgées, ce qu’ils font avec elle est de la maltraitance d’enfants, a écrit Dave Blount, tout ce que les gauchistes nous présentent n’est qu’imposture.”

    Voir YouTube ICI

  • Qu'est-ce qu'un fiché S ?

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    La question revient inlassablement après chaque attentat : l’auteur était-il « fiché S » ? Si ce n’est pas le cas pour l’assaillant de Samuel Paty, la question se pose néanmoins pour ses éventuels complices.

    Pour nombre d’entre nous, le « fiché S » serait celui qu’on soupçonne de terrorisme, qu’on surveille. Il serait l’individu dangereux que d’aucuns souhaiteraient voir enfermer, ou au moins expulser. Il serait celui qui n’a pas encore commis d’attentat, mais qui va en commettre.

    Pourtant, et cela peut surprendre au regard de la lumière médiatique qui y est portée, il n’existe pas, en France, de « fichier S ».

    Ce qui est appelé ainsi, par abus de langage, n’est autre qu’un type de signalement inscrit au Fichier des Personnes Recherchées (FPR).

    Le FPR est l’un des plus importants fichiers policiers français (à la fois quant au nombre d’individus fichés, et quant à l’utilisation quotidienne qui en est faite). Il recense les personnes qui font l’objet d’une « fiche », c’est-à-dire d’un signalement par une décision judiciaire, administrative ou policière. Il est un fichier d’identification, alors que d’autres sont davantage dédiés à l’assistance à l’enquête en elle-même (comme le logiciel Anacrim, tout aussi médiatique) ou que d’autres encore contiennent nos empreintes digitales ou ADN.

    620 000 FICHES ACTIVES

    Il existe un très grand nombre de cas dans lesquels vous pouvez être « fiché » au FPR. On y trouve ainsi, pêle-mêle, les individus ayant fait l’objet d’une interdiction judiciaire quelconque (par exemple, une interdiction de stade), ceux qui ont une dette auprès du fisc, ou encore les déserteurs de l’armée. Les derniers chiffres font état d’environ 620 000 fiches actives.

    Le FPR fait l’objet d’une alimentation à la fois par les organes judiciaires et administratifs. L’accès y est très régulier, notamment par les forces de l’ordre lors des contrôles sur le bord de la route (via leur mobile ou une tablette).

    À chaque catégorie de signalement correspond un type de fichier particulier et une lettre. Les étrangers en situation irrégulière se trouveront ainsi fichés « E », les débiteurs du Trésor Public fichés « T » ou encore les enfants fugueurs « M ».

    Chaque fiche est complétée par le service qui l’a créée : greffes des tribunaux, services de renseignement, direction des finances publiques, police aux frontières, etc. Elle mentionne systématiquement l’identité de la personne, sa photographie, le motif de la recherche ainsi que la « conduite à tenir » (« CAT » en langage policier). Cette dernière peut être variable, de l’arrestation de la personne à l’absence d’action, en passant par le simple signalement à l’autorité émettrice.

    FICHÉS S, S POUR « SÛRETÉ DE L’ÉTAT »

    Mais quelles sont les fameuses « fiches S » ? Le S tient pour « Sûreté de l’État ».

    Elles concernent « les personnes qui peuvent, en raison de leur activité individuelle ou collective, porter atteinte à la sûreté de l’État et à la sécurité publique par le recours ou le soutien actif apporté à la violence, ainsi que celles entretenant ou ayant des relations directes et non fortuites avec ces personnes », selon le dernier rapport parlementaire sur la question.

    Comprendre : les individus considérés comme potentiellement dangereux (sans distinction entre différents degrés de dangerosité), par leurs actes ou leur soutien à des actes, mais aussi les personnes gravitant autour de ces individus.

    Aucune mention donc de l’islamisme radical, ni même du terrorisme. La fiche S peut aussi bien concerner le militant d’ultragauche que l’islamiste radicalisé proche de passer à l’action. Il peut concerner tout individu qui est jugé dangereux pour la sûreté de l’État par un service de renseignement national tel que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui traite des menaces les plus importantes au niveau national, la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) pour la capitale ou encore le Service central du renseignement territorial (SCRT), dont la mission est de rassembler les informations remontées localement.

    Si le nombre précis de fichés S est inconnu, il est en tout cas assez important. Il n’y a, parmi ce nombre, pas de distinction entre différents types de fiches S selon la cause de signalisation. Les fiches sont seulement distinctes par la conduite à tenir qui y est inscrite, celle-ci étant standardisée et identifiée par un numéro de 1 à 11 (fiches S1, S2, S3, etc.).

    UN SIMPLE OUTIL POLICIER

    Quel est alors le but d’une fiche S ? Il ne s’agit pas d’une condamnation, ni même d’une décision judiciaire. La fiche S émane d’un service de renseignement qui souhaite, le plus souvent, simplement être informé en cas de contrôle de l’individu quelque part sur le territoire national (ou aux frontières).

    L’individu fiché S ne fait donc pas nécessairement l’objet d’une surveillance active. Pas plus qu’il n’est bien sûr informé de cette fiche (le plus souvent, les CAT prévoient d’ailleurs de ne pas alerter l’individu lors du contrôle).

    La fiche permettra simplement à l’agent de police ou de gendarmerie qui, lors d’un contrôle routier, est amené à croiser la route d’un individu fiché S, de faire remonter l’information auprès des services de renseignement, qui, la plupart du temps, en prendront simplement note.

    La fiche S n’est donc ni une condamnation pénale, ni même l’indice d’une surveillance active. Elle ne témoigne ni d’une dangerosité accrue ni d’un passage à l’acte immédiat. Elle pourra néanmoins impacter la vie de l’individu : le FPR est consulté lors des enquêtes administratives, et peut donc amener à un avis négatif pour l’obtention d’un emploi dans la fonction publique ou dans les secteurs privés de la sécurité.

    Elle peut aussi être problématique pour l’obtention d’un passeport ou d’un permis particulier (port d’armes par exemple).

    La fiche S ne permet pas, à elle seule, de fonder une décision d’expulsion (malgré une récente annonce ministérielle) pas plus qu’elle ne permet par exemple de retirer le statut de réfugié à un individu. Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, est à ce propos extrêmement clair. La fiche S doit rester ce qu’elle est : un outil policier.

    D’AUTRES FICHIERS PLUS DISCRETS

    L’individu fiché S n’est pas nécessairement un dangereux radicalisé prêt à passer à l’acte, et tous ceux qui passent à l’acte ou qui sont soupçonnés de le faire ne sont pas fichés S. Le drame de vendredi dernier en est malheureusement la triste démonstration.

    Les services de renseignement eux-mêmes d’ailleurs n’apprécient pas particulièrement la fiche S, dont la publicité (elle est visible par tous les policiers et gendarmes qui consultent le FPR) peut-être néfaste à la nécessaire discrétion en la matière. Les sénateurs pointent ainsi dans un rapport de fin 2018 le risque d’éveiller les soupçons chez la personne fichée lors d’un contrôle, si l’attitude du policier ou du gendarme est, même involontairement, modifiée à la lecture de cette information sur sa tablette.

    D’autres fichiers, cette fois parfaitement confidentiels, répondent davantage à leurs besoins : CRISTINA (principal fichier généraliste propre au renseignement), et le FSPRT, spécifique à la problématique de la radicalisation. Ces deux outils font partie d’une liste de dix-sept fichiers « intéressant la sûreté de l’État » et dont le fonctionnement et l’usage sont complètement secrets.

    Plus généralement, la problématique est ici la même pour tous les fichiers de police : ils sont uniquement des outils, au service de l’enquête ou de la prévention ciblée des infractions. Pourtant, leur usage et leur champ d’application tendent à se développer et ne sont pas sans conséquences sur chacun d’entre nous.

    « DÉFAVORABLEMENT CONNU DES SERVICES DE POLICE »

    Qui ne s’est jamais interrogé sur l’expression « défavorablement connu des services de police » ? Là encore, derrière cette formule, se cache un autre grand fichier : le Traitement des Antécédents Judiciaires, ou TAJ.

    Or, comme le FPR, le TAJ comprend les données d’individus seulement soupçonnés, non condamnés (contrairement au Casier Judiciaire National, plus encadré, mais auxquels les forces de l’ordre n’ont pas un accès immédiat). Pourtant, là encore, les conséquences pour les individus peuvent être très concrètes, et là encore, par le biais des enquêtes administratives.

    Vous avez fait l’objet d’une arrestation après un acte de désobéissance civile, pour lequel vous n’avez pas été poursuivi devant la justice ? Il est fort probable que vous soyez fiché au TAJ, et que ce fichage déclenche un avis négatif lors d’une « enquête de moralité » préalable à l’embauche dans la fonction publique ou pour certains emplois privés dans des domaines réglementés (sécurité, mais aussi jeux et paris par exemple, ou lorsqu’il y a manipulation de substances dangereuses).

    Les fichiers de police sont donc beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Ils sont bien distincts des fichiers judiciaires, comme le Casier Judiciaire, connu de tous et obéissant à des règles bien précises. Ils répondent à une logique différente : celle de l’enquête.

    UN DÉVELOPPEMENT EXPONENTIEL DES FICHIERS

    La numérisation des enquêtes, l’usage de l’intelligence artificielle, la généralisation des dispositifs mobiles à la disposition des forces de l’ordre, le recours à la biométrie sont autant de facteurs qui font se développer exponentiellement les fichiers de police.

    Le dernier rapport parlementaire en la matière en identifie ainsi une centaine à la disposition des forces de l’ordre.

    Si leur caractère utile dans les investigations, et même indispensable en matière de renseignement, ne saurait être nié, il convient de garder à l’esprit leurs limites, et cela dans toutes les circonstances, même les plus atroces.

    Un fichier de police, même le FPR, ne saurait justifier une mesure restrictive ou privative de liberté, même au nom de la prévention. Il ne doit pas non plus être perçu comme la marque au fer rouge du XXIe siècle.

    DES MESURES FORTES EXISTENT

    Sommes-nous pour autant démunis en matière de prévention des infractions, notamment terroristes ? La réponse négative apparaît évidente à qui s’intéresse à la matière préventive, en très large développement depuis une vingtaine d’années.

    Les mesures administratives individuelles très largement admises après la fin de l’état d’urgence en 2017 et la création d’infractions pénales incriminant des actes préparatoires de plus en plus minces devraient suffire à convaincre de notre arsenal préventif.

    Enfermer, punir ou expulser l’individu radicalisé avant qu’il passe à l’acte est, en droit français, largement possible et pratiqué selon un récent rapport parlementaire dressant un premier bilan de la loi de 2017.

    Ainsi, le fait qu’un auteur d’attentat soit « fiché S » ou « défavorablement connu des services de police » ne peut être considéré en lui-même comme un symptôme de l’échec des services de renseignement.

    Les fichiers de police ne sont, et ne doivent pas être, des outils de décision. Ils sont plutôt des outils d’aide à la décision, parmi d’autres. La décision d’interpeller ou d’enfermer un individu ne peut se prendre que sur la base d’un comportement effectif et constaté, soit par le biais des condamnations pénales, soit par le biais des mesures administratives.

    Ces procédures sont mises en œuvre selon des règles précises, sont susceptibles de recours administratifs et judiciaires et sont précisément limitées. La généralisation de mesures liberticides à un ensemble d’individus d’une catégorie hétérogène et strictement policière, n’est ni possible juridiquement, ni souhaitable dans un État de droit démocratique.

    Par Yoann Nabat

    Doctorant en droit privé et sciences criminelles

  • Notre rubrique : les idiots utiles - Aujourd'hui Edwy Plenel

     

    Edwy PLenel, militant de la ligue communiste révolutionnaire, journaliste à ROUGE puis au MATIN DE PARIS, puis au MONDE. Il est depuis 2008 président du site web MÉDIAPART.

    Pierre-André Taguieff affirmera : « En matière d'investigation, il ne faisait rien d'autre que de recopier les fiches des Renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement. Il avait alors ses entrées au ministère de l'Intérieur. » (Cité par Par Alexandre Devecchio et Eugénie Bastié dans FigaroVox le 27 novembre 2017 Islamisme, Charlie Hebdo : Edwy Plenel, le procureur au banc des accusés).

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  • Une nouvelle rubrique de notre blog : les idiots utiles

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    L’origine de l’expression n’est pas sure : elle est, par habitude, attribuée à Lénine pour désigner ceux qui, sans le vouloir, par bêtise ou ignorance, ou peut-être en le réalisant pleinement, se comportent en ami et soutien de nos ennemis les plus acharnés et sont donc pour eux de précieux alliés. Au temps de la splendeur du Parti communiste, on les appelait également « les compagnons de route ».

    Par les temps qui courent, et depuis trop longtemps, ils sont légion à faire preuve d’angélisme et de niaiserie à vouloir, à tout prix, croire et faire croire à la possibilité d’amendement ou de bonne volonté de ceux qui envahissent notre pays avec la ferme intention de nous assassiner

    Certes tout le monde peut se tromper.

    Il est toutefois plus grave et inadmissible de se complaire et de persister dans l’erreur, pour quelques fois des raisons idéologiques, plus souvent pour des motifs de purs calculs électoralistes. Encore plus tragique quand cette attitude émane de responsables dont la mission est, avant tout, de nous protéger, alors que la dramatique actualité représente un démenti quotidien à leurs élucubrations.

    Pour débuter cette rubrique, nous avons tout de suite pensé à celui qui est en charge du ministère régalien fondamental, de la justice, première mission de l’État. Dupont-Moretti correspond, comme de nombreux autres que nous ne manquerons pas d'inclure régulièrement dans cette rubrique, au type même de "l'idiot utile". Il est désormais relégué à la dixième place dans l’ordre des ministres, ce qui donne une idée de l’importance que ce gouvernement donne à l’impérieuse nécessité de travailler à l’équilibre de notre nation.

     

    ***

     

    Excellente analyse que celle parue dans le site de l'Agrif que nous nous faisons un plaisir de reproduire

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    Dupont-Moretti émet des considérations d'une affligeante médiocrité de conformisme immigrationiste

     

    Il a certes été jusqu’ici un avocat réputé et redouté. Il a peut-être de bonnes idées de réforme des institutions judiciaires. On verra bien.

    Mais sur la question de l’immigration, pour lui essentielle – et elle l’est- puisqu’il y revient tout le temps, il émet des considérations d’une affligeante médiocrité de conformisme immigrationniste doublé d’une approche narcissique sur son cas personnel.

    Il vient encore en effet pour la énième fois, de réitérer qu’il est un « sang mêlé » cela parce que sa mère était italienne ! Et de ce fait, il exècre donc d’autant plus le Rassemblement National, qui, selon lui, détesterait racistement les immigrés. Il a beau rouler des yeux méchants et se gonfler de l’encolure comme un taureau raciste, dans ce registre, il est tout simplement, fondamentalement nul et malhonnête.

    Car il sait évidemment qu’il y eut toujours au plus haut niveau du Front National des enfants d’immigrés comme nos amis, les députés Jean-Claude Martinez, Jean-Pierre Schenardi ou Jean Messiha ou de vrais métis de toutes origines comme l’immense penseur, philosophe et sociologue, le guadeloupéen Jules Monnerot (auteur d’ouvrages essentiels sur la révolution et sur le communisme). Et que l’épouse de Jean-Marie le Pen est grecque et celle de Bruno Gollnish, japonaise.

    Dupont-Moretti ne peut ignorer que la question d’importance cruciale pour la France est celle du tsunami migratoire qui ne cesse de déferler, avec notamment l’importance de sa composante islamiste.

    Mais étrangement, ce bon juriste ne souffle jamais mot de la charia qui, de plus en plus, est la loi de territoires sans cesse plus nombreux enlevés à la souveraineté française.

    Dupont-Moretti ne peut ignorer la réalité que vit tout un petit peuple de Français de souche ou issus des immigrations italiennes, portugaises, espagnoles, polonaises, ou de notre Indochine ou de tous les autres ruisseaux jetés dans le grand fleuve gallo-romain. Il ne peut ignorer que tout ce peuple de Français ou de devenus Français souffre d’une immigration trop souvent islamistement modelée et entretenue dans l’hostilité à l’intégration dans la culture française.

    Libre à Dupont-Moretti d’invoquer davantage, par grosse ficelle politico-idéologique, son origine « Moretti » que son origine  « Dupont ». Nous, nous nous prénommons Bernard, Romain, Marie, et cela transcende catholiquement toutes les appartenances Dupont et toutes les appartenances Moretti.

    Il est triste qu’à son âge et dans sa fonction, Eric Dupont-Moretti en soit encore à jouer sur le fait qu’il serait un « sang mêlé ». Comme s’il ne devait pas se contenter d’être un enfant de la latinité, donc de l’universalité et d’être, avant tout, un Français ?

    Enfin, Dupont-Moretti est-il si idéologiquement aveuglé pour ne pas voir qu’avec Houria Bouteldja et Assa Traoré l’antiracisme dont il se prévalait n’est désormais devenu qu’un racisme en sens contraire.

  • Une terrible décadence en perspective…

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    INTERVENTION À L'ASSEMBLÉE

    DE Mme EMMANUELLE MÉNARD 

     

    Cette brillante prise de position se passe de commentaires.

    Elle se suffit à elle seule. 

     

    Monsieur le Président, 

    Je ne vous cacherai pas mon émotion.  

    Dans quelques minutes, vous voterez une loi qui vous échappe déjà. Une loi qui va nous faire passer d’un monde à un autre. D’une sagesse à une sorte d’ivresse. Ce qui a été vrai pendant des millénaires va être aujourd’hui bouleversé par un mensonge organisé, ici même, par votre faute.  

    Ce mensonge est de faire croire à des enfants qu’ils peuvent naître de deux femmes, et malheureusement, sans père. Et, pour consolider ce mensonge, vous avez choisi de transformer du sol au plafond le droit de la filiation. Que dire de cette étrange conception de la nature humaine où les embryons humains sont manipulés comme s’ils n’étaient qu’un tas de cellules? Que dire de cette conception du législateur qui, pour vous, devrait cautionner certaines pratiques scientifiques – je pense bien sûr aux chimères animal/homme – alors que nous devrions les encadrer rigoureusement

    On se souviendra de cette loi. Non qu’elle élève notre nation mais bien parce qu’elle enclenche une terrible décadence éthique. Où, finalement, aucun principe ne peut être fondateur puisque tous à vos yeux relatifs. Je pense ici à l’intérêt supérieur de l’enfant qui a été nié au point que nous avons subi des discussions surréalistes sur les pères-mères ou les mères-pères. Sans une seconde, je dis bien sans une seconde, se demander ce que cela impliquait pour un enfant d’avoir un homme comme mère ou inversement…  

    Ce qui s’est passé ici cette semaine n’est pas digne. Des pseudo débats, qui en ont cantonnés certains au silence, des amendements que nous n’avons pas pu défendre et, le plus souvent, une absence de réponse qui confinait… au mépris. 

    Alors non, décidément, ce n’est pas une loi «d’amour» comme vous le prétendez. Mais plutôt la consécration du désir d’enfant, du droit à l’enfant, jusqu’à s’affranchir du bon sens, pour assouvir les envies, les désirs de certains. Et cela, je ne le voterai pas.  

  • MALÉDICTION VERTE

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    Les guérilleros de la justice sociale,bien partis pour être les pires ennemis de la gauche en 2022

     

    Christophe Girard, l'adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris, vient d'être poussé à la démission par des féministes et des écologistes. Cette crise laisse-t-elle présager des tensions pour l'avenir de la gauche en vue des élections présidentielles en 2022 ?

    Atlantico.fr : L'adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris Christophe Girard vient d'être poussé à la démission par des féministes et écologistes de la majorité d'Anne Hidalgo. Cet événement laisse-t-il présager de règlements de compte violents à suivre au sein de la gauche en vue des élections présidentielles en 2022 ?

    Édouard Husson : Ce sont deux générations de la révolution hyperindividualiste issue de 1968 qui se succèdent. Soutenir Matzneff, à une certaine époque, c'était être progressiste. Et il faut se rappeler comme ceux qui disaient la vérité sur Matzneff dans les années 1970 ou 1980 étaient eux-mêmes réduits au silence. Ne préjugeons pas de ce qu'a fait réellement Christophe Girard. Mais force est de constater qu'il est aujourd'hui contraint à la démission au nom d'un point de vue non moins progressiste - le progrès ça change régulièrement de contenu. Alice Coffin, qui a vingt ans de moins que lui, l'attaque avec le sérieux d'une gauchiste qui a décidé de se débarrasser d'un autre gauchiste dépassé par l'évolution historique. On est replongé dans l'atmosphère des grandes purges idéologiques. Christophe Girard a été en pointe dans la promotion du "mariage pour tous". Et Alice Coffin est elle aussi une militante "LGBT". Cela n'empêche pas une haine entre les deux comme la gauche en a le secret depuis la Révolution Française. 

    Nous sommes en effet, dans le monde entier, dans une phase de poussée gauchiste avec la constitution des cadres d'une nouvelle révolution culturelle. Et la révolution dévore ses enfants.

    Arnaud Benedetti : Cest un révélateur surtout. Une grande partie de la gauche a troqué le social - la matérialité collective de la lutte - pour le sociétal - un irénisme de lindividu. Mutadis mutandis elle a oublié le socialisme, la nation, les classes populaires, tout ce qui fait sur le fond son histoire politique pour se concentrer sur des revendications de minorités, de communautés. Cet " après - socialisme " pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Alain Touraine a entraîné un effet d’évictions des classes populaires et de larges segments des classes moyennes. Cette américanisation de la gauche française est au principe de la crise de cette dernière, et des fractures que lon y rencontre. Lironie ou le paradoxe cest que l’épisode de l’éviction de Christophe Girard se déroule à l’intérieur d’une majorité municipale, celle de Madame Hidalgo, qui illustre jusqu’a l’incandescence ce poids du sociétal sur le politique. À vouloir capter la moindre secousse sociétale, sous réserve qu’elle participerait à la réalisation d’une émancipation individuelle, la maire de Paris est elle-même devenue, par le biais entre autres de son alliance avec les Verts, l’otage de minorités radicalisées qui en viennent à s’en prendre à des figures issues pourtant de cette même gauche écolo-sociétale. La révolution finit toujours par dévorer ses propres enfants ! 

    D'un point de vue historique, que laisse présager cette tendance à la radicalité pour l'avenir de la gauche ? L'alliance avec les mouvements écologistes qui comptent en leurs membres de nombreux radicaux est-elle une stratégie électorale gagnante ?

    Édouard Husson : Ce qui se passait le plus souvent dans le monde occidental, au XIXe et au XXe siècle, c'était un "confinement" de l'extrême-gauche et l'émergence d'une gauche de gouvernement. Lorsque François Mitterrand s'est allié aux communistes français, d'obédience post-stalinienne, ceux-ci étaient sur le déclin. Avec ce qui se passe à la mairie de Paris, nous avons affaire à une alliance avec un mouvement écologiste en pleine radicalisation idéologique. Pendant longtemps les Verts français ont été connus pour leur modération, au plan international. Ce n'est plus le cas. Ils participent pleinement de la radicalisation internationale du mouvement Vert qui tire de la crise engendrée par les mutations du capitalisme des conclusions erronées. Pour gagner électoralement, Emmanuel Macron ou Anne Hidalgo passent alliance avec ces Verts-là. Il est cocasse de voir le Maire de Paris s'offusquer des conséquences de son pacte électoral.

    Arnaud Benedetti : Il y aura dautres tensions à nen pas douter mais force est de constater que lécolo-sociétal pousse à une transformation du logiciel républicain et social de la gauche. Lécolo-sociétal nest pas national, il est post-républicain, individualiste bien plus que social, ce qui l’éloigne toujours plus de la gauche historique. C’est là un facteur de blocage non seulement à une dynamique unitaire mais à un retour à la crédibilité pour incarner une culture de gouvernement. À nouveau une partie de la gauche fait peur, ne rassure pas, incarne l’aventure. On a vu lors des dernières municipales des alliances parfois entre la droite et les marcheurs, y compris aussi avec le soutien des républicains pour des figures socialistes comme à Lille avec Martine Aubry, s’effectuer contre cette menace d’une gauche écolo-sociétale. Cette dernière, par ses éléments les plus radicaux, entrave les conditions d’une unité, car elle se situe par son caractère ultra hors des principes libéraux de libre-confrontation démocratique des convictions et à l’extérieur d’un arc républicain fondé sur l’universalité de la citoyenneté. Les porosités avec le communautarisme qui travaillent également la France insoumise pose la question de la désaffiliation républicaine d’une partie, certes encore minoritaire, de la gauche. L’effet de loupe provoqué par la victoire surestimée, à bien des égards, des écologistes dans un certain nombre de grandes métropoles a libéré le dogmatisme et la parole de certains des courants les plus radicaux de cet écologisme sociétal. Portés par une victoire, dopée par l’abstention massive, ce dernier entend imposer sa ligne dans un rapport de forces quasi inquisitorial. Et force est de constater que cela a marché à Paris puisque Christophe Girard s’est démis de ses responsabilités sur une simple logique du soupçon ! 

    Il y aurait eu une personnalité susceptible de procéder à une dynamique unitaire ; c’est, quitte à vous surprendre, Jean-Luc Mélenchon : il dispose de l’épaisseur oratoire, de la connaissance fine de son écosystème, de la mémoire historique, de la culture politique, de son ancrage à gauche, du charisme incontestable mais ses atermoiements avec le communautarisme et la surestimation de ses forces l’en empêchent à ce stade. 

    Le phénomène de dénonciation et de stigmatisation dépasse le champ de la gauche et s'observe également à droite. Quelle stratégie les partis traditionnels français doivent-ils adopter pour pouvoir exister en 2022 ?

    Édouard Husson : Quand on est de droite, on pousse d'abord un immense éclat de rire. N'est-il pas profondément réjouissant de voir la gauche s'auto-dévorer ? Malheureusement la droite ne peut pas profiter politiquement de cette guerre civile à gauche. En effet, la droite ayant pour habitude - depuis la Révolution Française- de régulièrement adopter les idées de gauche, elle se paralyse elle-même et laisse la gauche au pouvoir malgré les dissensions internes à cette dernière.  Regardez LR: le parti est, majoritairement, l'alliance de ceux qui acceptent un oukase venu de gauche et interdisent à la droite de la dénoncer. Vous avez des LR qui disent à la droite qu'on ne peut pas s'opposer aux réformes dites sociétales; d'autres qui disent qu'on ne peut pas s'opposer à l'écologisme; d'autres qui défendent le dogme libre-échangiste de la gauche libérale; d'autres qui refusent le contrôle de l'immigration; d'autres qui jugent la lutte contre l'islamisme déplacée etc....Au bout du compte, ce cartel des droites rassemble un parti du compromis avec la gauche car il ne serait pas possible d'être à 100% de droite. C'est-à-dire de refuser toutes les idéologies qui paralysent la France. Regardez comme une partie de LR a bêtement tué Fillon. Ou comme l'UMP a été, entre 2007 et 2012, parjure vis-à-vis de l'électorat Front National sur les sujets de sécurité et d'immigration. Ou comme Rachida Dati a mené une campagne prudente contre Anne Hidalgo, n'osant pas l'attaquer sur le sujet des embouteillages - il ne fallait pas mettre en cause le "zéro voiture". 

    La droite est actuellement d'autant plus mal en point, au plan national, que Marine Le Pen, elle-même, est atteinte du même syndrome que LR, celui de la "droite honteuse". Elle ne veut pas entendre parler d'union des droites. Elle révèle qu'elle est bien une femme de droite française en faisant tout pour ne pas avoir l'air de droite. 

    Les exclusions dont vous parlez à droite sont donc déterminées par ce qui se passe à gauche. La droite ne se rend pas compte de combien la gauche est religieuse : gnostique, millénariste, héritière du catharisme. Les contenus peuvent changer mais l'attitude fondamentale est toujours la même. Il y a, pour la gauche stalinienne ou maoïste, "politiquement correcte' ou 'woke", les purs et les impurs, les initiés et les ignorants, le paradis terrestre à portée de main. C'est pour cela que la gauche est si fascinée par l'islamisme, qui est son cousin. 

    La droite ne comprend pas qu'elle est le vrai espace de "laïcité", celui où l'on a pour devoir de refuser complètement les religions séculières que produit régulièrement la gauche. Et où l'on peut, l'on doit protéger le christianisme puisque l'Évangile est la matrice de la séparation du religieux et du temporel et de toute la modernité authentiquement émancipatrice : État de droit, démocratie, capitalisme etc....

    Arnaud Benedetti : Les problèmes ne sont pas les mêmes pour la droite de gouvernement et la gauche de gouvernement. La première a un problème despace politique, du fait de la triangulation communicante à droite exercée par Emmanuel Macron, encore plus depuis la nomination de Jean Castex à Matignon. S’y greffe également un problème d’incarnation. Aucune personnalité ne semble en mesure pour le moment de se détacher. Le " sarkowashing" du macronisme depuis le changement de Premier ministre vise à poursuivre l’asphyxie des républicains. Tout ceci a certes un côté artificiel mais puisque la gauche, par son incapacité à clarifier sa position avec les segments les plus ultras de sa galaxie, suscite un sentiment d’inquiétudes, l’électorat conservateur peut être amené à considérer que Macron est le meilleur barrage à opposer aux excès des écolos-sociétaux. 

    Pour la gauche de gouvernement, il s’agit d’inverser le rapport de forces à l’intérieur de son propre camp en ramenant les sociaux-démocrates à leur leadership. C’est loin d’être le cas, car le poids des verts a renversé les équilibres historiques de ce côté-là. 

    Quant à l’hystérisation du débat public, ce n’est pas, hélas, un problème nouveau. La défiltration de la parole renforce et accélère un phénomène qui dégrade les conditions de l’exercice de la confrontation démocratique, en personnalisant toujours plus les critiques, en privilégiant le préjugé sur l’argumentation, en substituant à la culture générale qui était la marque des grands politiques du passé une culture de l’instantanéité sans autre profondeur que celle d’une com’ de l’émotion ou de la surréaction, en transformant l’opinion en tribunal bien plus qu’en acteur collectif du débat. Le cash et le clash sont les deux mamelles de la post-démocratie...

    Edouard Husson, Arnaud Benedetti

  • Covid-19 : pourquoi n’y a-t-il aucun décès au Vietnam ?

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    Un pays encore très pauvre. Très peuplé. Limitrophe de la Chine. Et dont le bilan sanitaire face au Sars-Cov-2 et à la maladie qu’il provoque, la Covid-19 est d’exactement zéro mort pour 369 cas confirmés, dont 90% guéris aujourd’hui.

    Quel est ce pays au résultat à faire pâlir d’envie les riches France, Italie, Espagne, Grande-Bretagne ou Etats-Unis ? Le Vietnam. Comment y est-il parvenu, alors que le premier cas de Covid-19 identifié dans le pays remonte au 23 janvier ? Une analyse de la Johns Hopkins University le révèle. Une analyse précieuse alors que le nombre de décès approche désormais les 580.000 (chiffre minimum) pour plus de 13 millions de cas détectés.

    La réaction des autorités politiques et sanitaires vietnamiennes devant la menace venue du géant voisin fut rapide, vigoureuse, systématique. L’annonce par l‘Organisation mondiale de la santé de l’émergence de la maladie date du 10 janvier 2020. Or, dès le 11 janvier – le jour où le gouvernement chinois annonce son premier mort de la maladie -, le gouvernement vietnamien organise une surveillance rigoureuse de ses frontières. Tous les passagers des aéroports internationaux sont soumis à une recherche de suspicion de la Covid-19 et ceux provenant de régions à haut risque sont soumis à une quarantaine obligatoire et conduits directement en bus à la sortie de l’avion dans des centres isolés. Cette surveillance des frontières restera très stricte en février et mars, avec des fermetures de lignes aériennes en provenance des régions à risques et quarantaines pour toutes les arrivées, sans s’arrêter aux conséquences économiques en particulier sur le tourisme dont le rôle est pourtant croissant dans les revenus des populations vietnamiennes.

    Tests massifs

    Dès le 15 janvier, le ministère de la santé décide d’une stratégie de lutte, en coopération avec l’OMS. Un comité scientifique de prévention de l’épidémie est constitué. L’une des premières mesures sera la fermeture des écoles. Les mesures de confinement local sont décidées sur la base des tests : le premier confinement est décidé à la mi-février pour 20 jours et concerne une population rurale de 10 000 habitants après la détection de 7 cas. En avril, les trois premières semaines voient un confinement national décidé par le gouvernement.

    La stratégie suivie est fondée sur des tests massifs, dès que le pays en a réuni les moyens. Dès la fin avril, le Vietnam peut tester 27 000 personnes par jour et environ 1000 personnes sont testées pour chaque cas détecté. Un taux plus élevé que des pays comme la Nouvelle-Zélande. Les personnes mises en quarantaine sont testées en début et fin, les populations jugées à risques sont massivement testées.

    Traçage systématique

    Le traçage de tous les contacts des personnes détectées positives est systématisé à l’aide de 63 centres provinciaux, 700 centres de districts et 11.000 dispensaires de santé. Les médias informent les populations où des personnes ont été détectées positives afin qu’elles se présentent aux centres de tests. L’objectif est de tester, à partir de chaque cas confirmé – et donc mis en quarantaine et non renvoyés chez eux comme en France – les contacts des contacts des contacts de cette personne (trois degrés de proximité).

    La mobilisation des populations dans une action présentée comme une « guerre contre le virus » se fait par des moyens de communication de toutes sortes : journaux, télévision, radio, internet… Une vidéo et une chanson en vietnamien expliquant le mode de propagation du virus et les gestes barrières a été vue plus de 53 millions de fois…

    La précocité, la rapidité, la vigueur et la rigueur de la réaction gouvernementale, ainsi que l’efficacité des mesures prises avec une population participante, ont permis au pays de bloquer la propagation du virus. De sorte que le coût économique de la crise sanitaire est resté plutôt bas si l’on compare aux pays d’Europe de l’ouest par exemple, car la période de confinement a pu rester limitée.

    Sylvestre Huet

  • Légitimité républicaine ou caprice totalitaire

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    Elton John et Emmanuel Macron, président de la République.

    Fête de la musique au palais de l'Élysée

     

    Il est des questions fondamentales qu’il serait utile de se poser si l’on veut en sortir.

    Nos gouvernants sont-ils légitimes ? Grave autant qu’audacieuse question, à la limite de l’impertinence, dira-t-on. Selon l’usage actuel et dans la mentalité d’aujourd’hui, il semble saugrenu de se permettre de la poser. Sauf à s’apparenter dans l’opinion au terrorisme anarchique, ce qui ne saurait être ici le propos de pareille interrogation.

    Il est ainsi admis par principe à la fois métaphysique, moral et juridique sur lequel il est impossible de revenir, et indépendamment de toutes les théories constitutionnalistes et de tous les discours des auteurs attitrés en sciences politiques, que la légitimité de nos dirigeants doit être et ne peut être que reconnue pour cette simple et unique raison qu’ils ont réussi le concours électoral approprié, car comment appeler autrement le système politique que la France subit en l’entérinant ? Il suffit que ce concours soit gagné au moment précis où il faut le passer ; c’est la condition sine qua non, la seule contraignante. Rien ne sert d’être majoritaire effectivement dans la population si, pour une raison ou pour une autre, ce choix ne peut se traduire concrètement à l’instant crucial. Évidence et tautologie, dira-t-on encore en haussant les épaules devant tant de truismes. Et qu’est-ce que ça prouve ? ajoute-t-on.

    Absolutisme métaphysique

    Continuons cependant : à partir de ce moment, le candidat qui l’emporte est estampillé pour la durée prévue avec tous les pouvoirs afférents. Le point important est donc de tout miser sur le moment-clé ou, plus généralement, sur les différents moments que fixent les échéances concernées. Mais c’est partout pareil dans le monde des démocraties avancées, rétorquera-t-on. Que non ! Il y a, bien sûr, force similitudes. Cependant il est une différence notable : les autres pays ont d’autres sources de légitimité qui leur viennent de leur propre histoire et qui aboutissent à des combinaisons et des équilibres : les pays anglo-saxons, les pays germaniques, ceux de l’Europe du Nord, de l’Europe du Sud, de l’Europe de l’Est, même la Russie constitutivement autocratique. Ils ont toutes sortes de contre-pouvoirs, pour parler le jargon actuel ; parlons plutôt de forces politiques et sociales naturelles et tout aussi bien religieuses, historiques et morales qui tempèrent un jeu démocratique nécessairement, en son mécanisme même, sommaire, brutal et totalitaire : ce « tout est à moi » puisque j’ai gagné l’élection et que je suis désormais et la légalité et la légitimité, le tout de la politique et la règle suprême de la société. Cet absolutisme métaphysique qui n’a rien à voir avec ce qu’il est convenu d’appeler la monarchie absolue, est la raison d’être même des institutions françaises, leur fondement idéologique – rousseauiste dans son essence – et leur caractéristique pratique. Il s’agit d’un schéma de pensée et d’action proprement névrotique qui induit à la paranoïa ceux qui s’y livrent ; notre histoire depuis plus de deux cents ans ne le prouve que trop. Et, parallèlement, s’en trouvent terriblement affectés les pays d’arriération politique qui se sont mis généralement, malgré leur configuration historique totalement différente, à l’école de la France républicaine et de ses prétendus sublimes principes révolutionnaires. Qui ne sait, pour peu qu’il ait étudié sérieusement, que les totalitarismes des deux derniers siècles, y compris le germanique, et jusqu’au fond de l’Asie, sont tous sortis historiquement, politiquement, idéologiquement de la matrice de la Révolution française. Des centaines de millions de morts, une barbarie sans nom, comme il a été prouvé, écrit, publié. Sans malheureusement que ça ne serve à grand-chose en France. Pas de quoi faire les fiers ! Et, pourtant on n’en sort pas. Le psittacisme est de règle du haut en bas de notre société, malgré tous les esprits libres qui protestent contre la bienpensance officielle. La France est enfermée comme un écureuil dans sa cage, condamnée à tourner indéfiniment dans sa prison idéologique. Qui l’en fera sortir ?

    Les pays de l’Est retrouvent leur histoire ; les Anglais veulent rester anglais, même si on prétend le leur faire payer, ce qui évidemment n’aboutira pas ; l’Allemagne sera contrainte – d’abord pour des raisons économiques et financières – de se ressaisir, Europe ou pas Europe, euro ou pas euro ; l’Italie poursuit sa voie en dépit de Bruxelles. Tout sera de plus en plus à l’avenant dans le monde. Les États-Unis sont fondamentalement une fédération d’États. Le président ne prétend pas régenter les cinquante États qui la composent ; Donald Trump a beau s’agiter, son action se circonscrit à la politique étrangère, à la défense et à l’attaque commerciale, à la macro-économie et à l’exaltation de la puissance militaire avec les risques encourus. Ce qui est déjà considérable. Pour le reste, il ne peut que tenter d’influencer.

    En France il en va différemment. Pas seulement en raison de la constitution de la Ve République qui, de fait, a abouti, avec ses évolutions quasi obligées, à l’hypertrophie de l’élection présidentielle ; et les réformes macroniennes ne font qu’aggraver le phénomène, ce que veut incontestablement le chef de l’État. Plus spécifiquement encore en raison de la structure fondamentalement jacobine du régime qui oppresse la France – ça commence à se dire – où la prétendue décentralisation ne fut jamais que des procédés juridico-administratifs pour permettre aux gens de pouvoir et aux partis de pouvoir de s’arroger encore plus de pouvoirs. Tous ceux qui se sont essayés en toute bonne foi à cette vaine et sotte partie ont parfaitement compris. Et il n’est même pas sûr que l’autorité préfectorale en soit sortie grandie et plus assurée.

    La légitimité du caprice ?

    Tout est faussé en France. Tout. Car il n’y a aucune autre source de légitimité que la pseudo-élection présidentielle qui résume et concentre toutes les autres et qui se réduit à un truc de manipulation électorale. Le savent bien les esprits politiques qui ont un tant soit peu réfléchi sur les évènements récents. Tous les instruments de pouvoir, tous les corps intermédiaires, et même les partis politiques, ont servi de dépouilles, au seul profit et à l’unique gloire du vainqueur. Et qui compte bien, pour sa part, accumuler encore d’autres trophées !

    Pensez donc : vous gagnez l’élection au moment précis où il le faut, vous avez un socle électoral d’à peine 25 % des votants. Il suffit d’affoler, d’orienter l’électeur, d’user de tous les moyens, de mener la manœuvre à terme, de la reproduire à chaque élection et, c’est bon, vous voilà intronisé, légitimé, maître absolu des choses et des gens !

    C’est comme si vous l’aviez emporté avec une majorité écrasante. Tout le monde en est persuadé et ne reste plus qu’à discuter avec ceux qui vont venir chercher des miettes dans votre main. Le gouvernement va se verdir, dit-on : admirable ! C’est-à-dire casser encore plus notre appareil industriel.

    Ainsi, tout le pouvoir se concentre dans cette seule légitimité qui se qualifie de républicaine : il n’y en a pas d’autre. Rien n’existe en dehors d’elle. Mesurons bien l’étendue d’un tel pouvoir : c’est le droit de commander la France et les Français comme le prétendu vainqueur l’entend, d’exécuter tout son programme et nul ne sait jusqu’où il va, de faire voter ses lois dans tous les domaines sans exception, ne laissant à l’opposition que le maigre os d’un RIP aléatoire, d’encadrer la vie des citoyens de la naissance à la mort, de les éduquer, de les former, de les surveiller, de les administrer, de leur signifier le bien et le mal, car l’éthique – c’est énorme – est de son domaine, de donner des enfants gratuitement et selon le désir de chacun et de chacune, de gérer leur patrimoine commun, d’en décider souverainement, et de mettre la main sur leur patrimoine privé. Souvenons-nous des élections européennes, transformées habilement de défaite pratique en victoire théorique, voilà le Premier ministre qui ne représente plus guère que 20 % de 50 % d’électeurs, ô légitimité démocratique, refaisant un discours de politique générale comme pour repartir en chevauchée réformatrice, progressiste et républicaine. Au lendemain des élections municipales qui a vu la plupart des maires élus avec 20 % ou 30 % des électeurs inscrits, la même mascarade se reproduit ! Et il y a encore des gens qui croient à de tels artifices de duperie ! Et Macron s’imagine qu’il va mener l’Europe avec de pareils procédés.

    On se souvient aussi du groupe d’invertis qui se fit photographier avec le couple présidentiel, à l’occasion de la fête de la musique, le chef du prétendu chœur tenant enlacée la première dame et faisant de deux doigts levés un signe obscène non équivoque qui n’était qu’un outrage de plus à la France : Emmanuel et Brigitte riaient ! Le 21 juin 2019, le président de la République, avant le concert où rien ne représentait la France ni la vraie musique française, décorait de la Légion d’Honneur le chanteur anglais Elton John, « devant son mari », précisaient les agences de presse. La photo officielle montre sur le perron du palais de l’Élysée Emmanuel Macron et Elton John avec sa croix, main dans la main, doigts dans les doigts. Et personne ne dit rien ! Franchement quel honneur reste aux Beltrame, Bertoncello et Pierrepont, et aux sauveteurs sacrifiés ?

    Ce n’est pas seulement la France qui est bradée, c’est l’honneur de la France qui est outragé, ce qui est encore pire ! La légitimité de Macron se réduit à son caprice. Le problème, c’est qu’il est totalitaire. Il est la République.

    Hilaire de Crémiers

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  • BRADER LA CULTURE POUR SOUTENIR LES HÔPITAUX ? LA VENTE DU MOBILIER NATIONAL EST UN FAUX CHOIX

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    Brigitte Macron et Emmanuel Macron en 2018

    Le mobilier national, un service du ministère de la Culture, a annoncé une vente aux enchères exceptionnelle de meubles de sa collection afin de « contribuer à l’effort de la Nation pour soutenir les hôpitaux ». Il s’agit d’une partie de ses collections qui sera cédée lors des Journées du Patrimoine, les 20 et 21 septembre, dont tous les bénéfices seront reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Brigitte Macron.

    Selon le Figaro, une commission composée de conservateurs est en train de formuler une liste d’une centaine d’objets, majoritairement des meubles Louis-Philippe et du XIXsiècle, dont Hervé Lemoine, directeur du Mobilier, assure qu’ils n’auront « ni valeur patrimoniale, ni valeur d’usage ». En plus, dit-il cette liste sera établie à l’unanimité des conservateurs, afin d’éviter le procès en « dilapidation des bijoux de famille ».

    Jusque-là, le Mobilier national, dont les origines remontent au Garde-Meuble de la Couronne, fondée au XVIIsiècle par Colbert, ministre de Louis XIV, vendait régulièrement quelques objets déclassés, sans en faire de grande publicité. Cette fois-ci, il s’agit d’un coup de comm’ qui devrait inquiéter tous les amateurs de la culture. En effet, si cette vente a lieu, elle pourrait faire jurisprudence non seulement pour la vente d’autres éléments du patrimoine et donc conduire à un morcellement progressif des collections publiques et la privatisation du monde culturel au nom de la solidarité nationale, mais aussi entraîner des détournements de biens publics ou une prise illégale d’intérêts.

    L’INALIÉNABILITÉ DES COLLECTIONS PUBLIQUES

    Alors qu’outre leur appartenance à un style et une époque, les objets destinés à la vente n’ont pas été précisés, les collections nationales sont en théorie « inaliénables, insaisissables et imprescriptibles », comme le précise même le site du ministère de la Culture. Cette inaliénabilité des biens de l’État, une « personne publique » juridiquement parlant, remonte à l’Édit de Moulin de 1566 qui prévoyait l’inaliénabilité et l’imprescriptibilité du domaine de la couronne. Jugée comme la loi fondamentale du Royaume, elle était prononcée lors du serment du sacre et avait pour but de protéger les biens de la couronne contre les ventes excessives du pouvoir royal. Un roi ne pouvait pas, par exemple, vendre son héritage pour payer les dettes du Royaume. La métaphore de M. Lemoine quant à la dilapidation des bijoux de famille est donc d’une grande justesse historique. Mais cette règle était violée lorsque les biens étaient aliénés pour nécessité de guerre, comme ce fut le cas pour le célèbre mobilier d’argent de Louis XIV, fondu pour payer la guerre de la Ligue d’Augsbourg. La Révolution a donc conduit à son abrogation ; les biens de la Nation ont ainsi pu être aliénés lorsque le Royaume est devenu la Nation. Mais le principe d’inaliénabilité a connu une résurgence au XIXsiècle, notamment sous la plume de Pierre-Joseph Proudhon, qui estime que la personne publique n’est pas propriétaire du domaine public, mais simplement gardienne. Elle ne peut donc pas vendre ces biens.[1] 

    Plus d’un siècle et demi plus tard, dans son rapport de février 2008, l’ancien directeur de cabinet du ministre des Affaires culturelles, Jacques Rigaud, fait écho à Proudhon en rappelant que l’État ne  devrait être considéré comme collectionneur, mais qu’au contraire il doit gérer et préserver le patrimoine légué par les générations précédentes pour les générations futures. Il n’est que le dépositaire de ce patrimoine qu’il doit transmettre intact et enrichi aux générations qui suivent. C’est une idée importante qui constitue la toile de fond de la notion même de patrimoine depuis la Révolution : les biens de la Nation, « trésors nationaux » et « monuments historiques » appartiennent à tous les citoyens.

    Il existe pourtant une procédure de déclassement des objets des collections nationales et biens classés mise en place par la loi Musées de France du 4 janvier 2002. Le texte soumet la possibilité de déclassement d’objets des collections d’un musée de France à l’autorisation d’une commission scientifique dont la composition et le fonctionnement sont fixés par décret et exclut de cette possibilité les objets provenant de dons et de legs, ainsi que ceux acquis avec l’aide de l’État. Dans le rapport susmentionné de M. Rigaud, ce dernier regrette pourtant que les dispositions de cette loi « n’ont […] fait l’objet jusqu’ici d’aucune application pratique ».[2]

    LES DÉCLASSEMENTS EXCEPTIONNELS ET STRATÉGIQUES

    L’histoire nous indique que la récente possibilité de déclasser et donc d’aliéner des objets de collections publiques a surtout servi d’outil diplomatique. Par exemple, l’année où la loi est entrée en vigueur, l’État a finalement répondu aux demandes de l’Afrique du Sud de restituer la dépouille mortelle de Saartjie Baartman, une femme khoïsan réduite en esclavage et exhibée en Europe pour son large postérieur où elle était surnommée « Vénus hottentote ». Les demandes de restitution de cette dépouille remontent aux années 1940 et ont fait l’objet d’une demande personnelle de Nelson Mandela en 1994. Avant 2002, les autorités du monde scientifique français avaient refusé ces demandes au nom de l’inaliénabilité du patrimoine de l’État. 

    Ce n’est pourtant qu’en octobre 2009 que la première « véritable » procédure de déclassement fut déclenchée. À cette occasion, le Louvre a déclassé par obligation cinq fragments des fresques d’un tombeau égyptien datant de la VIIIdynastie. Dispersés en 1922, le Louvre revendique les avoir « acquis de bonne foi ». Après la révélation de leur sortie illégale du territoire égyptien, l’Égypte avait fait pression sur le musée, promettant de suspendre toute collaboration archéologique avec le Louvre en attendant la restitution de ces pièces « volées ».

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    Une représentation de Saartjie Baartman, surnommée « Vénus hottentote, » sur une estampe intitulée ‘Les Curieux en extase ou les Cordons de souliers,’ 1815, gravure à l’eau-forte, coloriée ; 18,4 x 27 cm, © BNF, Paris / DR

    Depuis ce « premier » déclassement et cette restitution, la procédure continue à s’appliquer, surtout aux œuvres dont la provenance s’avère douteuse, notamment sur le plan moral – comme cela a été le cas pour les têtes Maori du Musée de Rouen puis du Musée du Quai Branly, déclassées et restituées aux descendants maoris de la Nouvelle Zélande.[3]  Plus récemment, Emmanuel Macron a proposé la restitution des œuvres africaines aux anciennes colonies françaises, une promesse nébuleuse, aux arrière-goûts stratégiques sur un plan géopolitique et qui a quand même réussi à susciter la colère des professionnels des musées pour la transgression qu’elle représente de l’inaliénabilité des collections publiques.

    Donc, bien que l’inaliénabilité des collections publiques ne soit pas inébranlable, celle-ci est, au mieux, une manière d’assurer la fonction de service public des musées et au pire, elle fait office de dernier rempart contre les demandes légitimes de restitution de biens pillés d’anciennes colonies françaises. 

    VENDRE LA CULTURE POUR PAYER LES DETTES PUBLIQUES

    Dans leur rapport très controversé, Valoriser le patrimoine culturel de la France, les économistes Françoise Benhamou et David Thesmar évoquent le « danger de malthusianisme dans la gestion des collections nationales ». Ils ajoutent que « dans un contexte de finances publiques très contraintes, les collections nationales ont du mal à s’étoffer, car les financements pour acquérir de nouvelles œuvres, pour compléter, mettre en cohérence ou enrichir certaines collections, font défaut ».[4] Alors que leur argument vise à ce que les lois concernant l’inaliénabilité des collections s’assouplissent davantage, ils sont on ne peut plus clair quant à la destination des éventuels fonds accrus par la vente des objets : « Le revenu de la vente devrait exclusivement être affecté à des acquisitions nouvelles ».[5] 

    L’un des moyens défendus par Benhamou et Thesmar pour « valoriser le patrimoine » est l’adoption d’un processus tel que le deaccessioning à l’américaine. Cette pratique permet à un musée d’art américain de céder un objet qu’il possède à une autre institution. Les objets peuvent être vendus ou échangés, mais le deaccessioning permet aussi à un musée de se débarrasser d’un objet en raison de son mauvais état. La procédure est encadrée par l’Association of Art Museum Directors (AAMD) qui contraint les établissements membres à obéir à des règles strictes. Par exemple, la ville de Detroit, en faillite avec une dette de plus de $18 milliards, envisageait en 2013 de vendre une partie des collections du musée municipal Detroit Institute of Art, sur proposition d’un fonds d’investissement pour $3 milliards. Cette vente a été freinée à la dernière minute, en partie grâce à l’AAMD, qui dans une lettre ouverte adressée à Rick Snyder, gouverneur de l’état du Michigan, a menacé de retirer l’accréditation du musée, ajoutant :

    « Une telle vente – même contre la volonté du personnel et de la direction du musée – ne serait pas en conformité avec les principes professionnels acceptés dans ce pays. Si une telle démarche s’effectue, ce serait une violation des lignes directrices d’administration des collections définies dans les Pratiques Professionnelles des Musées d’art de l’AAMD. Ce serait, par ailleurs, représenter une rupture de responsabilité de la ville de Detroit d’entretenir et protéger une ressource culturelle inestimable qui lui a été confiée pour le bénéfice du public  ».

    La collection fut épargnée, mais la ville a dû céder la gestion du musée à un organisme privé à but non lucratif, qui a privatisé la gestion de la collection municipale et a restreint davantage le budget du musée. 

    DES PARALLÈLES INQUIÉTANTS

    Tandis que la situation de la vente exceptionnelle d’objets de la collection du Mobilier national ne reflète pas encore la gravité de la situation à laquelle a été confrontée la ville de Detroit, elle laisse poindre certains parallèles qui indiquent un précédent potentiel inquiétant pour le futur des collections françaises. 

    D’abord, comme à Detroit, la vente d’une partie de la collection est proposée pour combler un déficit budgétaire longtemps présenté par les pouvoirs publics comme la faute des dépenses publiques irresponsables car trop généreuses. Dans la ville américaine où est né le fordisme, ce sont les retraites payées à une population vieillissante d’anciens syndicalistes et servants publiques qui sont devenues la cible de Wall Street. Ces derniers ont encouragé les pouvoirs locaux à accepter des prestations aux conditions abusives, réclamant la privatisation des écoles, des transports et même des services de traitement de l’eau.

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    Le site du Mobilier national dans le 13e arrondissement de Paris © Roberto Casati. 

    En France, bien avant que nous ayons été submergés par la crise actuelle du Covid-19, les hôpitaux publics ont été déjà systématiquement affaiblis, devenus objets d’une conquête financière d’une grande ampleur. L’introduction en 2004 de la tarification à l’activité (T2A) pour aider à financer le système de santé qui représentait désormais 10 % du produit intérieur brut (PIB) alors qu’il en représentait seulement 6 % trente ans plus tôt, a eu pour effet la mise en concurrence des hôpitaux publics et des cliniques commerciales. Incités à gagner des parts de marché en augmentant l’activité financièrement rentable plutôt qu’en répondant à des besoins, les établissements ont dû réduire les coûts de production, à la fois augmenter les séjours et réduire leur durée, fermer des lits (70 000 en dix ans) et contenir la masse salariale, bloquer les salaires et comprimer les effectifs. 

    La toile de contradictions qu’a tissée cette conception néolibérale de la santé a réduit l’hôpital public à une chaîne de production, créé des déserts médicaux dans les territoires ruraux et en ville, et  a permis la résurgence de maladies chroniques. Tandis que le nombre des passages aux urgences a explosé, nous avons observé le retour des épidémies infectieuses malgré plusieurs alertes ces dernières années, à l’instar de la crise de l’épidémie de bronchiolite à l’automne 2019.  

    UN CONFLIT D’INTÉRÊTS

    Maintenant que la catastrophe annoncée du Covid-19 est arrivée, le système de santé mis en danger par l’austérité est davantage estropié. Dans ce contexte, la vente des meubles du Mobilier national est présentée comme un secours, un sacrifice charitable sinon un mal nécessaire. La culture joue son rôle dans l’effort de la « Guerre » qu’Emmanuel Macron a déclarée lors de son allocution télévisée du 16 mars 2020 – mais les décisions politiques des dernières deux décennies dans une perspective de « start-up nation » du Président montrent qu’elle est tout le contraire. 

    D’ailleurs, le fait que Brigitte Macron soit la présidente de la Fondation hôpitaux de France pose des problèmes sur le plan juridique. En tant que présidente de cet organisme privé, madame Macron est ce qu’on appelle une « personne privée ». Or les époux Macron ont pris cette initiative en tant que « personnes publiques » et auraient dû théoriquement le faire pour des motifs d’intérêt général. Porter la double casquette des genres public-privé est interdit par l’article 434–12 du code pénal qui sanctionne la « prise illégale d’intérêts ». Monsieur et madame Macron, en tant que personnes publiques, sont censés surveiller et administrer la décision de la vente. En tant que « personne privée », madame Macron, destinataire des sommes a un intérêt personnel privé, monsieur Macron en tant qu’époux de celle-ci, un intérêt personnel indirect également privé. La jurisprudence concernant cette infraction est de ce point de vue inflexible.[6]

    UNE FAUSSE GÉNÉROSITÉ

    L’affaire sent l’opportunisme : le Mobilier national, qui avait été épinglé en début 2019 par un rapport de la Cour des comptes pour mauvaise gestion des fonds publics (5 millions d’euros alloués par an) aura l’occasion de faire bonne figure, en donnant l’impression de se sacrifier pour la Nation. 

    En effet, afin de policer une décision de toute évidence sujette à caution, le Mobilier national a souligné son intention de soutenir les artisans d’art qui travaillent à la fabrication, la restauration et l’entretien du mobilier, avec une enveloppe de 450 000 euros. Mais l’argent que la vente des objets pourrait apporter aux finances publiques des hôpitaux voire même à l’enrichissement des collections est bien modeste en comparaison des 38,5 milliards d’euros payés en dividendes aux actionnaires des banques et assurances, des 171,5 milliards d’euros de dividendes placées par d’autres sociétés en France en 2018 ou bien des 30 à 80 milliards d’euros annuels estimés que représente l’évasion fiscale. De plus, entre 1992 et 2018, les exonérations de cotisations patronales ont représenté 570 milliards d’euros. Nous pouvons citer encore les 84,4 milliards des crédits d’impôt sans contrepartie donnés aux entreprises par le CICE entre 2013 et 2018.

    Le capitalisme néolibéral avec sa doctrine d’austérité n’est peut-être pas directement responsable de la crise du Covid-19, pourtant ses effets néfastes sur les services publics et sur l’État social ont mis en relief de façon brutale l’inaptitude dangereuse de cette politique. Après le coronavirus, comment va-t-on préparer la prochaine crise ? Va-t-on continuer à éroder d’autres secteurs comme la culture ou l’éducation plutôt que de revendiquer un changement systémique ? Combien de trésors nationaux sommes-nous prêts à déclassifier, à qualifier exceptionnellement « sans valeur patrimoniale, ni valeur d’usage » et à vendre avant de pointer du doigt celles et ceux dont le pouvoir ne cesse de prendre le pas sur l’intérêt collectif ?

    Wilson Tarbox

     

    1. Pierre-Joseph Proudhon, Système des contradictions économiques, ou la philosophie de la misère, Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1867, p. VIII.
    2. Jacques Rigaud, Réflexions sur la possibilité pour les opérateurs publics d’aliéner des œuvres de leurs collections, Rapport remis à Christine Albanel Ministre de la Culture et de la Communication, 20 février 2008, p. 34
    3. Jean-Marie Pontier, « Une restituions, d’autres suivront, Des têtes maories aux manuscrits Uigwe », AJDA, 19 juillet 2010, pp. 1419-1422
    4. Françoise Benhamou et David Thesmar, Valoriser le patrimoine culturel de la France, Direction de l’information légale et administrative, Paris, 2011, p. 99.
    5. Ibid., p. 79.
    6. Cette analyse repose sur le décryptage offert par Régis de Castelnau, « Privtisation et vente de la France à la découpe : Le Mobilier national maintenant », Vu du Droit, un regard juridique sur l’actualité avec Régis de Castelnau, 1 mai 2020, [en ligne] URL : https://www.vududroit.com/2020/05/privatisation-et-vente-de-la-france-a-la-decoupe-le-mobilier-national-maintenant; consulté le 2 mai 2020.
  • ÉDITION SPÉCIALE : DÉCÈS DE JEAN RASPAIL

     

    LE DRAPEAU PATAGON

     

    EST EN BERNE

     

    JEAN RASPAIL EST MORT

     

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    Nous rendons un hommage spécial à Jean Raspail qui avait la France dans le sang, avait si bien décrit l'abime dans lequel elle s'enfonce chaque jour et prédit il y a déjà presque 50 ans d'une manière si brillante et si réaliste, la situation d'aujourd'hui.

     

    L’écrivain, journaliste, explorateur, monarchiste est mort ce samedi 13 juin à midi, à l’âge de 94 ans.

    Le consul général de Patagonie n’est plus. Né le 5 juillet 1925, trop jeune pour s’engager dans la Résistance, il devra attendre 1949 pour prendre le large. Il a posé son sac en Terre de Feu, aux Antilles, en Alaska, au bord du lac Titicaca ou encore à Macao et bien sûr en Terre Sainte.

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    Suite à Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, (1981), histoire d’un jeune homme partit, vers 1860, conquérir la lointaine Patagonie, Raspail s’autoproclame consul général de Patagonie. Des lecteurs lui écrivent pour lui demander d’être naturalisés patagons.

     

     

     

     

     

     

    ELe-camp-des-saints-2.jpgn 1973, l’écrivain publie un ouvrage prophétique Le Camp des Saints, décrivant la France d’aujourd’hui confrontée à l’arrivée massive d’immigrés, avec la complaisance d’une population et d’un clergé lobotomisés.

     

     

     

     

     

     

     

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    En 1991, il publie Sire qui narre le sacre de Philippe Pharamond de Bourbon en 1999. Le 21 janvier 1993, il organisa une commémoration des 200 ans de la mort de Louis XVI, place de la Concorde.

     

     

     

     

     

     

    Le-roi-est-mort-vive-le-roi-2.jpgDans Le Roi est mort, vive le Roi !, Jean Raspail s’adresse à un jeune prince trentenaire au plus, car «passé cet âge, lon se met à penser chacun de ses actes, on lime son cœur, on tue son âme, on se trahit à chaque instant, car nul ne peut mener sa vie autrement en ces temps qui sont nôtres». Et cest lAppel dun homme libre au Roi qui retentit ici à loreille dun Prétendant qui oserait enfin se déclarer le premier et esquisser un geste pour tirer du néant le principe royal par cette grâce divine qui fit les rois de France, et qui échappera toujours au pouvoir des hommes. Il suffirait pour cela d’un peu de mémoire historique, d’un peu de courage, d’un peu de fierté, d’amour-propre, le tout chapeauté par un certain goût pour la belle attitude. Et il le prévient, par avance, de l’attitude de l’Eglise qui est en France :

    "L’Eglise catholique qui est en France s’accommode admirablement de la République. La République l’a déchargée d’une partie de son magistère et elle s’en trouve infiniment soulagée. Elle a choisi définitivement son camp. Elle s’est même laïcisée. […] Ce n’est pas, ce ne sera plus une Église rebelle. Elle a pris acte – et que faire d’autre ? – que la France n’est plus chrétienne et que  la “fille aînée de l’Eglise” a coiffé le bonnet phrygien, catholiques compris, à commencer par les plus zélés, ceux qui étaient naguère votre soutien naturel"

     

    L'anneau du pecheur-2.jpgL'anneau du pêcheur paru en 1995 évoque la figure d'un vieil homme qui erre dans Rodez à Noël 1993, à la recherche d’un peu de pain et de soupe. Lorsqu’on lui demande qui il est, il répond : Je suis Benoît.
    Près de six siècles plus tôt, le concile de Constance a mis fin au grand schisme d’Occident en déposant le dernier antipape avignonnais, Benoît XIII. Pourtant, cette lignée de papes rebelles ne s’est pas éteinte. Simplement, sa trace s’est perdue. Et voilà que les services secrets du Vatican lancent leurs meilleurs agents sur la piste du mendiant de Rodez, qui porte dans sa besace l’anneau du pêcheur, emblème de cette Église de l’ombre…
    Autour d’un personnage bouleversant d’humanité et de grandeur, le conßit éternel de la fidélité et de l’oubli, de la Foi toujours sommée de se soumettre au monde.

     

    Auteur de d'une trentaine de romans, Jean Raspail a obtenu de nombreux prix :

    • Prix Jean-Walter 1970, pour l'ensemble de son œuvre
    • Grand prix du roman de l'Académie française 1981, pour Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie
    • Prix Chateaubriand 1986, pour Qui se souvient des hommes…
    • Prix du Livre Inter 1987, pour Qui se souvient des hommes…
    • Prix Charles-Oulmont 1987, pour Qui se souvient des hommes…
    • Prix Gutenberg 1987, pour Qui se souvient des hommes…
    • Grand prix du roman de la Ville de Paris 1992, pour Sire
    • Prix Alfred de Vigny 1992, pour Sire
    • Prix Renaissance des Lettres 1993, pour Sept cavaliers…
    • Prix Maison de la Presse 1995, pour L'Anneau du pêcheur
    • Prix Prince-Pierre-de-Monaco 1996, pour L'Anneau du pêcheur
    • Grand prix littéraire Jacques-Audiberti 1999, pour Hurrah Zara !
    • Grand prix Jean-Giono 2001, pour Adiós, Tierra del Fuego
    • Prix des intellectuels indépendants 2002, pour l'ensemble de son œuvre.
    • Grand prix de littérature de l'Académie française 2003, pour l'ensemble de son œuvre.
    • Prix Daudet 2004, pour l'ensemble de son œuvre
    • Prix Jules-Verne de l'Académie de Bretagne 2004, pour Les Royaumes de Borée
    • Prix littéraire Salon Nautique – Le Point 2006, pour En canot sur les chemins d'eau du Roi
    • Prix littéraire de l'armée de terre – Erwan Bergot 2006, pour En canot sur les chemins d'eau du Roi
    • Grand prix des explorations et voyages de découverte 2007, pour En canot sur les chemins d'eau du Roi.
    • Prix Combourg 2008, pour l'ensemble de son œuvre
    • Prix Wartburg de littérature 2009, pour l'ensemble de son œuvre
    •  

    Le 22 juin 200, il postule à l'Académie française au siège de Jean Guitton, et recueille 11 voix (6 pour Max Gallo et 4 pour Charles Dédéyan). Classé comme politiquement très incorrect il n'obtient pas la majorité requise pour être élu. L'Académie s'est privée d'un écrivain de grand talent. Il n'a pas pour autant perdu ses milliers d'admirateurs et de fidèles lecteurs.

    Pour son ouvrage prophétique, "Le Camp des Saints", publié en 1973, les dévots du "genou à terre" et autres repentants compassionnels, lui tombent déjà dessus post mortem. Bien au-delà de ce seul opus qui fait controverse, Jean Raspail, c’est une œuvre romanesque immense. Il fut un formidable conteur du rêve, du mythe, de l’épopée, du don de soi : "Sire", "L’Anneau du Pêcheur" et encore "Septentrion", enfin, plus récemment l’admirable "La Miséricorde", inspirée du terrible crime du curé d’Uruffe.

    À sa famille et à ses proches nous adressons nos plus sincères condolénaces

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  • Tout s'accélère, la France est désormais en danger de mort

     

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    C’est une mise en place de grande envergure à laquelle nous assistons.

    Face à un gouvernement de plus en plus statique et, par endroits, en cours de repli, la Grande Coalition des démolisseurs de la France consolide ses positions, dévoile en partie sa stratégie et surtout, continue à recruter de la troupe.

    Cela ressemble assez à « la drôle de guerre » de 1939, au cours de laquelle les militaires français, « observateurs » empêchés de prendre l’initiative par les politiques, furent contraints de suivre à la jumelle le mouvement allemand qui, un peu plus tard, devait les terrasser.

    Aujourd’hui, la bataille décisive n’est pas engagée. Mais à voir avec quel sinistre enthousiasme des milliers de jeunes de chez nous se rallient à ceux qui s’en débarrasseront le moment venu, on peut présager une reddition de leurs gouvernants en rase campagne, sous le simple prétexte de les épargner.

    L’émotion dont parlent les spectres qui nous livrent, ce brouet réservée au peuple, se nomme chez eux terreur. Seuls les vaincus désignés par l’Histoire éprouvent cela, avant tout le monde.

    Nous allons perdre cette guerre, sauf sursaut des forces encore capables, tout de suite, de la prévenir et, très vite, de s’y engager pour y mettre fin. Ces forces ne sont en aucune manière civiles. Pouvoir et société de la France sont tétanisés, fixés au sol par la menace.

    Ces forces-là, qui remettraient en ordre les choses assez prestement, sont aujourd’hui soit muettes, soit en complet désarroi. L’affaire s’engage plutôt mal.

    Il faut pourtant espérer, et continuer à mobiliser les âmes à défaut des bras. Tout ce qui se passe en ce moment a été prédit, décrit, pièce par pièce, au détail près, ici-même et dans quelques endroits trop rares de lucidité citoyenne et patriotique. Treize années de mises en garde, d’alertes, de tocsin sonné, suivant trois décennies d’un constat de plus en plus alarmant fait par les uns et par les autres, aboutissent à l’amertume encolérée d’avoir eu raison depuis le début.

    Tout s’accélère. La France est désormais en danger de mort.