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le pays réel - Page 42

  • Conseil départemental : c'est l'heure du budget ... et des augmentations d'impots !

     

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    Le débat d’orientation budgétaire relatif au département de l'Hérault s'est déroulé le lundi 23 janvier dernier au conseil départemental. Il est la première étape obligatoire qui précède le vote du budget. Celui-ci aura lieu au mois de mars prochain.

    S'agissant d'un simple débat, il ne fait pas l'objet d'un vote.

    En 2016 il avait fallu attendre le vote des taxes pour avoir confirmation d'une augmentation, ce que nous avions cependant prévu avec plusieurs mois d'avance, une nouvelle augmentation a d'ores et déjà été annoncée de "0,7 % minimum". Nous ne doutons pas que de telles précautions oratoires cachent une augmentation supérieure. Une augmentation équivalente est également programmée pour les années prochaines...

    INDÉCROTTABLES ! Alors que nous venons de subir un quinquennat déplorable qui a ruiné la plupart des foyers français, on n'hésite pas à prélever ce qui reste. Tout ceci sous les prétextes maintenant classiques d'augmentation des charges ou des baisses des dotations. Mais c'est justement dans ces situations que l'effort de rigueur doit être prioritaire !

    Dans ces conditions, comment la majorité socialiste du département pourrait-elle continuer à financer des projets exclusivement idéologiques ou maintenir la fidélité de son électorat par l'attribution de subventions parfaitement ciblées ? C'est toute la question. Et l'on y répond simplement par une augmentation des prélèvements. Le bien commun, l'intérêt général sont loin de ces préoccupations ...

    Nous ne manquerons pas de revenir sur les détails du budget lorsqu'ils seront portés à notre connaissance.

    Pour l'instant vous pouvez découvrir le rapport du président en cliquant ICI et les annexes ICI. Ils vous en apprendront déjà beaucoup

  • La Nouvelle Revue de Presse

     

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    Décidément, ce n'est pas la peine de prendre

    les uns pour changer les autres.

    Nous vivons réellement

    dans une république bananière.

     

    Le Midi Libre

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    Gilbert Baumet à nouveau condamné

    à 4 mois de prison ferme

     Nouvelle peine pour l'ancien maire de Pont-Saint-Esprit poursuivi pour favoritisme. Gilbert Baumet a été condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes à 4 mois de prison ferme et 15.000 euros d'amende pour avoir passé sans appel d'offres trois marchés pour près de 770.000 euros.

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    © PASCAL GUYOT / AFP L'ancien maire de Pont-Saint-Esprit condamné

    pour favoritisme par le tribunal correctionnel de Nîmes

     

    Décidément l'ancien maire gardois de Pont-Saint-Esprit cumule les condamnations. Dans le collimateur de la justice depuis plusieurs années, Gilbert Baumet, âgé de 73 ans, vient d'écoper d'une nouvelle peine de prison ferme: 4 mois supplémentaires pour favoritisme.

    Prison ferme, amende et dédommagement de la commune
    La justice reprochait à l'ancien maire de Pont-Saint-Esprit d’avoir passé sans appels d’offres trois marchés pour un total de près de 770.000 euros. Le jugement du tribunal correctionnel de Nîmes est tombé : quatre mois de prison ferme et 15.000 euros d’amende. Deux autres personnes ont été également condamnées à six et quatre mois avec sursis. Une société bénéficiaire de ces marchés devra, elle, verser 20.000 euros d’amende.


    Par ailleurs, l’ancien maire et son ex-directeur général des services devront payer 136.000 euros à la commune de Pont St Esprit.


    En septembre dernier, Gilbert Baumet avait déjà été condamné à quatre mois de prison ferme pour détournement de fonds publics dans l’affaire du rapport sur la vidéo surveillance pour laquelle était également poursuivi l’ancien ministre Roland Dumas.

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    Le Midi Libre

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    Serge Dassault condamné à une amende de deux millions d'euros et cinq ans d'inéligibilité pour blanchiment de fraude fiscale

    Le sénateur des Républicainset PDG du groupe Dassault est condamné pour avoir dissimulé plusieurs millions d'euros à l'étranger pendant quinze ans.

    Il est condamné pour avoir caché des millions à l'étranger pendant quinze ans. L'industriel et sénateur LR de l'Essonne Serge Dassault, jugé en janvier pour blanchiment de fraude fiscale, a été reconnu coupable et condamné à une amende de deux millions d'euros et cinq ans d'inéligibilité, jeudi 2 février. Ses avocats ont immédiatement annoncé l'intention de Serge Dassault de faire appel de sa condamnation.

    Trop âgé pour être condamné à de la prison

    Avant de prononcer le jugement, le tribunal a dénoncé la "duplicité" de Serge Dassault, qui en tant que sénateur, votait le budget de l'Etat. La cour a estimé que les faits reprochés à Serge Dassault justifieraient une peine de prison ferme mais a décidé de tenir compte de son grand âge (91 ans). Le Parquet national financier (PNF) avait requis cinq ans d'inéligibilité, deux ans de prison avec sursis et neuf millions d'euros d'amende contre l'élu.

    Le PDG du groupe Dassault, un des fleurons de l'industrie aéronautique française, a dissimulé au fisc des dizaines de millions d'euros entre 1999 et 2014. En cause, les comptes de quatre fondations et sociétés, basées au Luxembourg et au Liechtenstein, qui ont abrité jusqu'à 31 millions d'euros en 2006, près de 12 millions en 2014. Il lui est également reproché d'avoir omis dans ses déclarations de patrimoine près de 12 millions d'euros en 2014 et 16 millions en 2011.

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  • Communiqué de l'OMESC : Alerte aux biterrois !

     

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    ALERTE AUX BITERROIS :

    LA CABM « MALTRAITE » NOS DECHETS !

     

     

    L’Organisme de Médiation en Environnement Santé et Consommation agrée en environnement, devant la gestion calamiteuse des déchets va informer la population dans les réseaux sociaux et dans le Journal de Béziers à l’aide de petits films décrivant le suivi de nos poubelles jusqu’au CET (ISDND).

     

    Un peu d’histoire :

    Avant 2002, chaque ville autour de Béziers, gérait son approvisionnement en eau, ses transports, le ramassage et le traitement de ses déchets.

    Patatrac ! Le 26 mai 2011, l’agglomération est créée afin de pouvoir mutualiser les moyens et permettre dixit « des économies d’échelle ».

    Ainsi, la Communauté d’agglomération compte treize communes : Bassan, Béziers,Boujan sur Libron, Cers, Corneilhan, Espondeilhan, Lieuran les Béziers, Lignan sur Orb, Sauvian, Sérignan, Servian, Valras-Plage et Villeneuve les Béziers.ce qui représente environ 100 000 habitants.

    D’autres communes doivent rejoindre l’agglomération en 2017.

     

    Les déchets :

    Ici nous n’aborderons que la collecte et le traitement des déchets qui ont été confiés le 26 mai 2011 à l’agglomération.

    Dans un courrier adressé au Maire de Béziers et Président de l’agglomération, en date du 28 novembre 2011, suite au Comité consultatif de l’environnement, nous écrivions :

    En liminaire, nous participons depuis sa création à ce Comité qui n’a de consultatif que le nom ; le Larousse indique d’ailleurs pour le mot consultatif : « qui donne des avis, des conseils ». Or, à ce jour, nous ne recevons aucun dossier au préalable, qui nous permettrait de bien comprendre les enjeux et de présenter des arguments ou des propositions positives. A chaque réunion nous nous insurgeons contre cette façon de faire mais rien ne change : c’est toujours la même méthode de « livré direct » qui est utilisée. Il nous est « proposé » seulement un exposé des décisions prises soit en Conseil Municipal soit, plus grave car plus important, en Conseil d’Agglomération.

    D’ailleurs, si nous avions été « consultés » sur le projet de transférer la compétence déchets à l’agglomération, nous nous y  serions opposés pour au moins deux raisons et sûrement plus si nous avions été « consultés » afin de bien étudier le dossier.

    En effet, lorsqu’on agrandit un périmètre d’action c’est en général pour obtenir des économies d’échelles ; or dans ce projet, mal ficellé :

    • on ajoute le personnel des communes de l’agglomération à celui de la ville de Béziers,
    • comme M Donnadieu nous l’a indiqué il faudra « égaliser » les différentes « habitudes » des employés qui travaillent entre 28 H et 35 H/semaine, on connait d’avance les résultats sur la rentabilité,
    • les taux, pour les ménages seront augmentés pour les biterrois pour un service identique.

     

    En fait l’intérêt pour la ville c’est clairement de se débarrasser de la gestion des déchets pour finalement la confier à des intérêts privés ce qui ne manquera pas de faire augmenter les coûts d’enlèvement et de traitement des déchets.

    Suite à la déresponsabilisation des Maires des 13 communes voici les résultats qui étaient prévisibles :

    • plus d’élus à rétribuer,
    • des employés moins rentables ou plus payés,
    • des décisions prises à l’unanimité (curieux tout le monde est d’accord): personne ne lit vraiment les dossiers présentés puiqu’ils sont validés par des conseils extérieurs et souvent lointains donc compétents !

    Quant au service rendu aux usagers :

    • des résultats « techniques » piteux ; en 2013 tout le compost a été mis en décharge (vf rapport CSS du 15/12/14)
    • seulement 1 000 composteurs individuels vendus à 10 €, alors que cela permettrait 6 Kg/habitant/an de déchets en moins à transporter et à trier soit environ 490 tonnes pour la ville de Béziers,
    • en 2014, l’UVOM a été arrêtée, sans aucune concertation des habitants et des associations environnementales et toutes les poubelles, préalablement triées par les habitants ont été enfouies à l’ISDND (ex CET) dans l’illégalité la plus complète * pendant plus d’un an,
    • un fonctionnement désastreux puisqu’à ce jour des travaux sont, encore, en cours !
    • seulement 50% des foyers de l’agglomération sont incités au tri,
    • le comble : l’agglomération confie à des industriels la gestion de ses déchets sans concertation du contribuable. Une fois par an un Comité (CSS) très restreint où l’OMESC n’est pas invité se tient en Sous-Préfecture où l’on dit : « cela va s’améliorer»

     

    Ce n’est que face à l’opposition de l’OMESC, du comité de quartier Badones-Montimas et du MNLE qu’un article paru dans Midi-Libre (19/12/2013) expliquait aux habitants que cette unité fonctionnant mal, 6 000 000 € allaient être investis pour installer une nouvelle unité.

    Cette nouvelle entité appelée VALORBI devait être un modèle de performance selon l’article «paru dans ML (La Voix de son Maître) : « La nouvelle Uvom sera plus performante ». Il ne s’agit pas seulement pour l’Agglo, de moderniser son Unité de valorisation des ordures ménagères (Uvom) vieillissante. Sa nouvelle structure  devrait (heureusement c’est du conditionnel) permettre de pouvoir valoriser non plus 20% des 41 000 t de déchets réceptionnées, mais 60 à 70% ; d’augmenter le tonnage traité pour passer à 62 000 t/an ; de produire moins de compost, soit entre 3 000 et 4 000 t au lieu des 7 000 t produites jusqu’à présent, mais de meilleure qualité répondant à la norme NFU 44051, qui permet entre autres son utilisation en agriculture…

     

    Quant au coût :

    • des appels répétés et dispendieux à des cabinets conseils extérieurs alors que la bonne gestion serait de se rendre dans des communes qui ont réussi à bien traiter leurs déchets,
    • plus de 6 millions € dépensés pour construire Valorbi (remplaçant l’UVOM) : un an de travaux, sans amélioration notable,
    • des conditions de travail pour le personnel Valorbi « lamentables » !

    Jean-Pierre GALTIER

    Président

     

    le Comité de défense Badones-Montimas et l’OMESC ont déposé une action contre cette décision  en janvier 2014 au TA et la décision a été rendue (trois ans après) : «  Il n’y a pas lieu de statuer sur les conclusions du Comité de défense des Hauts de badones-Montimas et de l’Organisme de Médiation en Environnement Santé et Consommation OMESC tendant à l’annulation de l’article 2 de l’arrêté du Préfet du 27 décembre 2013 

  • Le n° 159 de Politique magazine est paru - Un exemplaire magistral !

     

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    Un chef d’État, un vrai !

    C’est ce qu’attend la France. Pas un candidat qui réussit, mais un chef. Et qui sera en mesure de prendre toutes les décisions qui s‘imposent pour le salut de la France.

    Serait-il possible que la France ait un jour un chef de l’État ? D’une légitimité telle qu’elle soit incontestable ? Qu’il puisse être cette personne dont la constitution de la Ve République définit la fonction en son titre II, de l’article 5 à l’article 19 ? Mais voilà : son mode de désignation est aujourd’hui tel qu’il empêche l’exercice correct de cette magistrature parce qu’il porte atteinte à l’esprit même de l’institution.

    La France sans chef

    De l’effroyable chaos partisan que crée, maintenant de manière durable, l’élection présidentielle, avant, pendant et après, peut-il émerger une personnalité capable « d’assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État », « d’être le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des traités », « de nommer » souverainement « le Premier ministre », « de soumettre au référendum » un projet de loi, « de signer les ordonnances et les décrets » délibérés en Conseil des ministres, sans provoquer immédiatement l’effervescence des factions opposées ; et que dire s’il s’avisait de prendre des mesures extraordinaires qui seraient exigées par des circonstances exceptionnelles ?

    À trois mois de la prochaine élection présidentielle qui mettra fin au calamiteux quinquennat de François Hollande et qui est censée ouvrir une ère nouvelle, n’y a-t-il donc personne pour énoncer avec simplicité cette évidente contradiction qui est au coeur de notre système politique et qui en altère profondément le fonctionnement ? Chacun des candidats, actuels ou futurs – et ils sont déjà nombreux ! – est trop persuadé que son tour viendra une prochaine fois pour vouloir mettre en cause des procédés institutionnellement aussi nocifs. Et les partis qui vivent politiquement et financièrement de ce désordre permanent ne se risqueront pas à en interrompre le cours, la France dût-elle en périr. En France – et parce qu’elle est la France et que son histoire est une leçon en elle-même –, cette situation est plus grave qu’elle ne le serait en aucun autre pays civilisé. Cette chienlit perpétuelle lui est funeste. Pas un Français qui ait le cœur un peu haut placé, pour ne pas le ressentir !

    L’avilissement de la fonction

    Les primaires de la gauche comme celles de la droite ont illustré la vanité et la vacuité de la politique politicienne en France. Quel avilissement ! Ravaler la dignité du chef de l’État à cette comparution devant des jurys de journalistes ! Quel misérable spectacle que celui d’une nation réduite dans son expression à une salle de classe ! Des petits « profs » qui font les savants et qui harcèlent de questions péremptoires de minables élèves qui doivent répliquer à la moindre injonction. Mais la direction de la France ne relève pas d’un concours !

    D’où l’absurdité de tant de paroles et d’engagements : à droite, des palanquées de chiffres soupesées aux balances d’improbables budgets ; à gauche, des palanquées de promesses, de droits à « qui qu’en veut »,  selon la chanson, de faire naître des enfants ou de les tuer à volonté et gratuitement, de mourir, de jouir, de ne plus travailler, jusqu’au revenu universel financé sur le miracle de recettes introuvables. Voilà un futur chef de l’État qui doit dire ce qu’est l’école « républicaine », comment il faut y enseigner, à quel âge l’enfant doit être orienté, mais tout aussi bien comment l’hôpital devrait fonctionner, quel est le périmètre de la Sécurité sociale, ou encore combien de gendarmes, de policiers, de juges, de médecins il convient de déployer sur le territoire. Et chacun de rajouter des précisions, des projets dans son programme, sans jamais s’arrêter sur les vraies causes de tant de gabegies, de pagailles, d’incuries, de désorganisation généralisée.

    Où est le chef de l’État ?

    Qui aura le courage de dire : « Et la France ? » Le vrai chef de l’État s’occupe de la France et de la France seule, ce qui ne veut pas dire isolée. C’est sa mission essentielle. Il assure la politique générale du pays ; il lui donne sa place dans le monde ; il garantit l’ordre intérieur qui permet la prospérité et conforte les libertés réelles. Si le chef de l’État remplit bien sa fonction, les affaires de la France se porteront d’autant mieux ; tout le monde en tirera profit. Comment ces vérités élémentaires ne sont-elle jamais rappelées ? Le chef de l’État n’a pas à répondre à toutes les envies du moindre hurluberlu qui se prend pour un citoyen supérieur, aux réclamations des éternels agités, aux hurlements des groupuscules qui s’imaginent être la conscience avancée du monde et qui ne sont généralement que des instruments de puissances obscures et financièrement vicieuses. Et il n’est pas chargé de répartir les richesses, de juger des bons et des mauvais élèves, de promouvoir l’égalité partout, de changer les mœurs, d’endoctriner le peuple, d’accueillir l’étranger au mépris des intérêts les plus certains du Français, de légaliser à tour de bras les dispositifs qui aboutissent à la destruction des familles, des traditions, des patrimoines, des consciences, de la vie. L’État a usurpé toutes ces fonctions qui justifient le politicien dans ses prétentions ; il se comporte exactement comme une contre-Église, mais totalitaire, ce qu’il est devenu de fait et de droit et ce qui est voulu. Les dernières lois en sont l’illustration. Aucun homme politique n’est vraiment libre par rapport à cette sourde et continuelle pression qui est une oppression. Il ne peut pas parler de la France et à la France ; il est contraint à un langage convenu, ce qu’on appelle des éléments de langage. Pour plaire à qui ?

    C’est une fin de régime

    L’élu de la primaire de la gauche sera confronté, d’une part, à Jean-Luc Mélenchon et, d’autre part, à Emmanuel Macron. Il n’a évidemment aucune chance et il devra se désister, ce qui sera une fin ridicule. Cela a déjà été prévu dans ces colonnes. Aujourd’hui Macron rallie les suffrages ; il se montre plus candidat que tous les autres candidats. Est-ce la marque d’un futur chef de l’État ? Il dit tout et le contraire de tout, autrement dit rien. Ça plaît ! Sauf qu’il se croit et ce n’est jamais bon de trop se croire.

    Fillon, lui, sera attaqué de toutes parts – et ça ne fait que commencer ! – de l’extérieur et de l’intérieur de son parti et, à chaque fois qu’il cédera à quelque chantage, il fragilisera sa position. Il oscillera, au milieu de factions et d’ambitions qui se déchirent, entre la crainte d’être soupçonné de quelques velléités réactionnaires à cause de son électorat premier et la peur de perdre le soutien des puissants à qui il sera forcément redevable.

    Marine Le Pen joue sa partie. Elle a l’avantage d’une position patriotique nette qui plaira de plus en plus à des Français dépouillés de leur nationalité, de leur civilisation, de leur travail, de leur milieu de vie. Mais, à force de réduire son programme, sous l’influence de son entourage, à la seule économie dirigée et assistée, sans tenir compte des aspirations d’une France qui veut revivre spirituellement, elle risque de perdre son souffle dans une guerre impitoyable où, malgré toutes ses protestations, elle sera considérée comme l’Ennemi du genre humain.

    Le plus probable et même le certain, c’est que l’élu de la présidentielle – quel qu’il soit – se trouvera dans une situation de déliquescence politique telle que, même avec une majorité à la chambre, il sera bien en peine de gouverner malgré les rodomontades des campagnes électorales et qu’il suffira de quelques difficultés majeures, dès aujourd’hui prévisibles, sécuritaires, économiques, sociales et surtout financières pour que la question du pouvoir se repose dans toute son acuité.

    À quand la recherche d’une vraie légitimité ? 

    Hilaire de Crémiers

  • A ne surtout pas manquer - Théâtre des franciscains

    Entre Mario Forté, violoniste classique et jazz, et Vincent Carenzi, accordéoniste qui trouve son inspiration dans le classique et les musiques populaires, c’est une histoire de feeling musical : le violon se joint à l’accordéon pour nous faire voyager dans le temps, les époques et les styles. Partitions célèbres ou compositions personnelles, un programme éclectique qui emprunte à tous les genres.

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  • Encore et toujours Michel Déon

     

    MICHEL DEON LE MAURRASSIEN

     

    "C’est à Spetsai, en Grèce, que Michel Déon a écrit parmi les plus belles pages que j’aie pu lire sur Maurras". Cet article est paru dans Boulevard Voltaire, le 1er janvier 2017.

     

    Blanchonnet.jpgC’est à Spetsai, en Grèce, une de ses îles qu’il affectionnait tant, que Michel Déon, un exemplaire d’Anthinéa sur les genoux, a écrit parmi les plus belles pages que j’ai pu lire sur Maurras. Elles se trouvent dans le second chapitre de Mes arches de Noé. Tout y est : une évocation pleine de sensibilité du poète, que Déon tient pour l’un des plus grands, une analyse sérieuse et lucide du politique, un portrait intime, parfois drôle, souvent émouvant, de l’homme, en père spirituel mais aussi en compagnon de chair et d’os.

    Le récit de ces deux années d’Occupation passées à Lyon aux côtés de Maurras, comme secrétaire de rédaction, portent l’empreinte du tragique des temps en même temps qu’une saveur romanesque, comme dans cette fascinante anecdote de l’hommage rendu par Maurras, au péril de sa vie, à des otages abattus place Bellecour par les Allemands.

    Une page, en particulier, est un condensé du regard porté par Déon sur son vieux maître. On me pardonnera de la citer un peu longuement, tant elle est forte et juste. Déon nous raconte comment il va chercher chaque matin l’article écrit par Maurras dans la nuit pour le journal :

    « Il m’est arrivé de rester ainsi un long moment près de lui, n’osant pas le réveiller […] Je revoyais sa vie tout entière placée sous le signe d’une énergie indomptable, l’enfance heureuse frappée soudain par une infirmité terrible, l’adolescence enchantée par la poésie […] les voyages en Grèce et en Italie, la « Revue Grise », le quotidien, les compagnons de route […] la dernière guerre dont il avait pressenti qu’elle signifierait le glas de la France et maintenant cette occupation qui l’étouffait, où il jetait ses dernières forces pour sauver ce qui lui semblait pouvoir être sauvé […] La grosse plume tenue entre les doigts carrés aux ongles courts, d’une main petite et nerveuse, la grosse plume trempée dans une encre noire courait toujours sur le papier, attaquant, expliquant, commentant, bousculant les idées reçues, démontrant avec une sorte de rigueur mathématique les raisons des uns, les torts des autres, au nom d’un amour de la France que rien ne pouvait atteindre […] Je l’aimais ce vieillard de fer et de feu et, quand le soin m’en incombait, je prenais soin de sa personne avec un sentiment plus profond que le respect. »​‌

    Un autre passage mérite d’être cité pour répondre à madame Azoulay, qui a osé écrire que « MALGRÉ sa proximité avec les thèses de Charles Maurras, [Déon] gardait en littérature une totale liberté dans ses choix ». Le voici (Déon nous y parle du journal de l’Action française) :

    « La page littéraire, que Pierre Varillon dirigeait de sa retraite stéphanoise, avait les indulgences de Maurras. Brasillach avait pu avant la guerre y tresser des couronnes à Claudel, Rebatet massacrer un compositeur abonné du journal, François Daudet ridiculiser Gimond, le sculpteur ami du Chemin de Paradis, Thierry Maulnier adorer Nietzsche, Kléber Haedens introduire le sport dans la littérature. »​‌

    Il faut croire que la liberté de choix en matière littéraire n’était pas plus hier qu’aujourd’hui une valeur de gauche !  

    Stéphane Blanchonnet

    Professeur agrégé de l

  • La Nouvelle Revue de Presse

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    LE MIDI LIBRE UNE FOIS DE PLUS ÉPINGLÉ

     

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  • A TOUTES ET A TOUS BONNE ANNEE !

    Cathédrale Saint-Nazaire de Béziers

     

    Nul ne peut se prévaloir de sa connaissance de l’avenir qui n’est fait que de craintes et d’espoir.

    Or, les motifs de craintes ne manquent pas. Les menaces sur notre civilisation se rapprochent. Nous constatons tous les jours que le système est incapable d’y faire face et que l’homme providentiel est un mythe addictif qui en a entraîné plus d’un dans des déceptions récurrentes. Les primaires des uns et des autres ont démontré leur vacuité. Il ne faut pas être grand devin pour prédire que les campagnes qui se profilent ne vont pas combler le vide.

    Mais des signes de réaction apparaissent. Les peuples ne sont plus dupes. Fi ! des sondages truqués, des journalistes inconséquents et aux ordres, de la finance mondialiste, des lois liberticides et mortifères, des désinformations de toute nature ! À nous tous de participer et d’amplifier ce grand mouvement de fond.

    « Un peuple, une nation sont des substances sensiblement immortelles ! Elles disposent d’une réserve inépuisable de pensées, de cœurs et de corps. Une espérance collective ne peut donc pas être domptée. Chaque touffe tranchée reverdit plus forte et plus belle. Tout désespoir en politique est une sottise absolue » (Charles Maurras)

    Ce sont les vœux que nous formulons pour notre pays, vous-mêmes et vos familles à l'aube de cette nouvelle année.

  • Michel Déon "je suis un écrivain réactionnaire, je le dis tout haut"

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    Né à Paris le 4 août 1919, Michel Déon est décédé le 28 décembre dernier. Il appartenait au groupe des Hussards, les hommes libres de la littérature. Il avait publié plus d'une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels Les Gens de la Nuit (1958), les Poneys sauvages (1970), Le Jeune Homme vert (1975) et Un taxi mauve (1973) ou La montée du soir (1987). Il avait été élu en 1978 à l'Académie française.

    Nous n'oublions pas qu'il faisait partie du comité de parrainage de Politique magazine.

    Bien d'autres se sont chargés de lui rendre hommage. Nous apportons notre contribution en publiant quelques articles qui lui ont été consacrés.

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    Le Midi Libre

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    FigaroVox

    Michel Déon, le jeune homme vert,

    s'en est allé

     

     

    PHOa6c99df2-2d3c-11e4-9abe-2885da635d83-805x453.jpgÉdouard Michel naquit à Paris le 4 août 1919. Et Michel Déon quelque vingt ans plus tard, quand le jeune homme choisit ce nom de plume pour signer ses premiers articles dans la presse, puis ses romans.

    Les images de son enfance sont celles de la Côte d’Azur : son père y est alors conseiller du prince de Monaco. Le petit Édouard va donc au lycée sur le Rocher, puis à Nice. Remontant à Paris, il poursuit sa scolarité à Janson-de-Sailly. Enfin, bac en poche, il attaque son droit. Mais le coup de foudre a lieu dans la bibliothèque paternelle quelques années plus tôt : à 13 ans, l'adolescent découvre Charles Maurras. Le poète de Martigues, animateur de l'Action française, va exercer sur lui une influence considérable. Il restera fidèle à sa mémoire, qu'il estime injustement caricaturée, réduite à des slogans. Interrogé, bien des années plus tard, Déon déclarera : « Lorsqu’on me demande pour qui je vote, je réponds que je suis de toute façon monarchiste depuis ma jeunesse et que je n'en démordrai pas. » « Je suis un écrivain réactionnaire, je le dis tout haut », proclamera même ce stendhalien, avouant pencher « pour une société aristocratique ». En politique, tous le savaient, Déon avançait courageusement, et sans masque…

    Mobilisé en 1939, il rejoint la capitale des Gaules en 1942, car c'est à Lyon qu'est repliée la presse parisienne, parmi laquelle L'Action française. Une aubaine pour Déon, qui, confessant ne s'être jamais remis de la défaite de 1940 - « Peut-on oublier la honte ?» - va côtoyer chaque jour le vieux Maurras dont il devient le secrétaire. Dès cette époque, il s'essaie à la littérature.

    Après-guerre vient le temps des voyages. Il se sent comme en exil dans la France de la Libération. De 1946 à 1948 : Allemagne, Suisse, Italie, Portugal. En 1944 paraît un premier livre, Adieux à Sheila, qu'il réécrira en 1990, sous le titre Un souvenir. Les années d'apprentissage sont achevées, voici celles de l'amitié, de la littérature, des Hussards : Laurent, Blondin. Tandis que ce dernier écrit L'Europe buissonnière, Déon rédige son premier vrai roman, publié en 1950 : Je ne veux jamais l'oublier. « Blondin me disait toujours : “Toi, t'écris pour les gonzesses.” » Chez Déon, c'est vrai, peu de soûleries prodigieuses, d'amitiés poivrotes, même s'il déclarait : « Les buveurs d'eau me sont suspects. Son monde est plus secret, plus diffus ; l'humour et la charge y sont présents, mais l'analyse psychologique des sentiments, la délicatesse des teintes marquent avant tout.

    Il se lie à André Fraigneau, Roland Laudenbach, Kléber Haedens… Du beau monde. Mais les jambes le démangent et, comme Paul Morand, il guette toujours les départs. En 1951, le voici boursier de la Fondation Rockefeller, partant pour les États-Unis. Il n'en continue pas moins de publier régulièrement : La Corrida en 1952, Le Dieu pâle en 1954, Lettre à un jeune Rastignac (libelle), Les Trompeuses Espérances en 1956.

    De 1958 à 1961, Déon voyage presque constamment. C'est au cours de ces périples qu'il découvre Spetsai, une île grecque. Michel Déon et les îles : une histoire d'amour. « L’insomnie est peut-être une maladie inguérissable, expliquera-t-il. Elle impose l'immobilité, c'est-à-dire, en un sens, la condition essentielle de la paix intérieure. En 1964, il s'installe à Spetsai. Ce départ pour la Grèce change ses perspectives : « J'ai trouvé la pacification intérieure dès que j'ai quitté la France.» De ces années, il tirera des souvenirs : Le Balcon de Spetsai puis Le Rendez-vous de Patmos.

    Mais on enferme trop Déon dans l'image du romancier nostalgique, raffiné, décrivant couchers de soleil et fantasques amours. Il fut également un redoutable pamphlétaire, véritable empêcheur de penser en rond. Sa Lettre à un jeune Rastignac est un modèle de libelle à l'adresse des jeunes ambitieux qu'il voyait se pousser avec ironie.

    En 1967, ce maurrassien resté antigaulliste publia un texte furieux contre la France du Général : Mégalonose. Saisi par les services de police, le livre mourra au berceau, mais justifiera - si besoin était - l'éloignement de Déon.

    Pourtant, des années plus tard, il conservera un regret de ce temps : « Il est permis d'avoir la nostalgie d'une époque où régnait une esthétique de vie, une esthétique politique, un pragmatisme politique, disparus au nom d'un moralisme tout à fait idéaliste. De Gaulle, c'était Sisyphe taillant sa route dans le roc, insensible et vaniteux, vexé à mort parce que son rocher lui retombait sur la tête. »

    Prix Interallié et grand prix du roman de l'Académie française

    Quelque temps plus tard, les honneurs lui arrivent coup sur coup. En 1970, ses Poneys sauvages obtiennent le prix Interallié. Roman de tous les engagements, Seconde Guerre mondiale, Algérie, guerre des Six-Jours - ce livre n'effraie pas le jury dans une France post-soixante-huitarde ; pas plus que les déclarations de son auteur ne choquent… « Je suis un homme de droite et je n'ai pas honte de l'avouer. Je sais que j'ai été écarté de deux prix à cause de quelques lignes. »

    Et la consécration se poursuit : Un taxi mauve reçoit le grand prix du roman de l'Académie française, puis Le Jeune Homme vert (1975) obtient un grand succès public ; enfin, en 1978, Déon rejoint la Coupole, élu au fauteuil de Jean Rostand, en même temps qu'Edgar Faure. « Moi qui ai si longtemps cultivé mes différences, je vais enfin tenter de cultiver mes ressemblances avec des gens qui me sont parfois opposés », remarque-t-il alors.

    Il y avait été poussé par ses amis Félicien Marceau, Jean d'Ormesson et Maurice Rheims. Avant eux, Paul Morand le lui avait aussi conseillé. Même en habit vert, Déon n'en revendique pas moins un « certain anarchisme de droite, un pessimisme qui vise à la lucidité ». Mais l'Académie n'est pas un enterrement de première classe. Déon continue à écrire, explorant des régions qui lui sont inconnues, comme le théâtre. Déjà, il avait écrit des pièces radiophoniques : une adaptation du Claire de Chardonne, de la Colette Baudoche de Barrès… et même un opéra-bouffe avec Pierre Petit : Furia italiana. Mais il tenait beaucoup à ses pièces, Ma vie n'est plus un roman (1987) et Ariane, ou l'Oubli (1993).

    Dans sa maison d'Old Rectory, en Irlande (une autre île…), il vit avec sa femme, Chantal, élève des chevaux, vient en France signer ses livres, en acheter d'autres, recevoir à l'Académie ses amis Jacques Laurent, Hélène Carrère d'Encausse ou Frédéric Vitoux. Mais il sait encore être mordant quand il doit y faire l'éloge de Jacques de Bourbon Busset, si éloigné de lui.

    Avec générosité, une ouverture d'esprit jamais en défaut, il encourage des écrivains débutants nommés Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Brina Svit. Il héberge Michel Houellebecq dans sa retraite de Tinagh, intrigué, séduit puis irrité par l'auteur des Particules élémentaires qui se révèle un hôte encombrant.

    L'élève est devenu un maître, et un ami ; de nombreux auteurs se reconnaissent en lui : Stéphane Denis, Éric Neuhoff, qui lui consacre une monographie. Et Patrick Besson, lequel écrit : « Déon est un romancier pour une certaine jeunesse, celle qui préfère les femmes mûres aux catamarans et les voyages aux expéditions. Il s'adresse avant tout aux rêveurs de 20 ans et aux rêveuses de 17. »

    Déon ne se fait pourtant guère d'illusion sur la littérature de son temps. « Entre 1920 et 1940, il y avait une réelle qualité d'écrivains. L'après-guerre n'a produit aucun chef-d’œuvre. Et de citer Larbaud, Montherlant, Morand, Drieu la Rochelle, Aragon, ces « écrivains qui caressent des secrets, dont l'ombre passe entre les lignes de leurs livres ». Il s'inscrit incontestablement dans leur lignée : « Si j'ai écrit des livres, confessait-il, c'est peut-être pour répondre au besoin de vivre les histoires que d'autres n'ont pas toujours su me raconter. »   

    « Lorsqu’on me demande pour qui je vote, je réponds que je suis de toute façon monarchiste depuis ma jeunesse et que je n'en démordrai pas. »  « Je suis un écrivain réactionnaire, je le dis tout haut » Michel Déon

    Nicolas d'Estienne d'Orves   (FigaroVox)

     

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    Boulevard Voltaire

     

    Michel Déon, le dernier Hussard

     

     

     
     
    Journaliste, ancien grand reporter à France 3 Alsace

    Michel Déon, le dernier « Hussard », le « jeune homme vert », n’avait guère les faveurs des gazettes littéraires bien-pensantes… Un ostracisme qu’il partageait outre-Rhin avec l’un des plus grands écrivains européens du siècle dernier, l’Allemand Ernst Jünger qui, comme lui, restera sans doute à tout jamais l’exemple rare d’une « littérature qui ne se donne pas aux éphémères », selon l’élégante formule de son ami, Dominique de Roux, mort, lui, trop tôt, à 42 ans.

    Avant de partir vivre en Grèce, qui lui a inspiré ses plus beaux récits (Le Rendez-vous de Patmos, Le Balcon de Spetsai, etc.), Michel Déon avait partagé durant la guerre à Lyon l’aventure éditoriale de Charles Maurras, comme secrétaire de rédaction de l’Action française.

    Dans les années 50, Michel Déon, bien qu’il s’en défendît parfois, avait rejoint « ce groupe de jeunes écrivains que, par commodité, je nommerai fascistes », comme les diabolisa Bernard Frank, dans Les Temps modernes, les affublant néanmoins du joli nom de « Hussards » qui passera à la postérité. L’amour du style, un style bref, cinglant (« à chaque phrase, il y a mort d’homme ») caractérisaient ces « Hussards » réunis autour de Roger Nimier, le plus brillant d’entre eux, Blondin, le plus insolent, François Nourissier, Félicien Marceau ou encore Jacques Laurent, plus grand public.

    Hétéroclites certes, hérétiques virulents dans leur négation de l’existentialisme ambiant, ils ferraillaient contre l’intellectualisme engagé de Saint-Germain-des-Prés. Dans leur ligne de mire, le « pape » de l’existentialisme, Jean-Paul Sartre, et Simone de Beauvoir, qu’Antoine Blondin, en singe désaltéré, rhabilla pour l’hiver : « Un agrégé replet et une amazone altière troussaient des concepts en toute simplicité à deux pas du croquant, comme on fabrique des gaufres. »

    La plupart des Hussards, Roger Nimier en tête, militeront pour l’Algérie française, manifestant ouvertement leur hostilité à la politique du général de Gaulle en Algérie. Michel Déon retrace cette épopée dans Les Gens de la nuit, dont le grand prêtre fut sans conteste Antoine Blondin : « Le noctambule qui découvre, chaque nuit, une métaphysique dans la machine à sous d’un bar tabac de la rue du Bac. »

    Puis Michel Déon s’éloigna de ces nuits trop arrosées pour la lumière de la mer Égée où il partagea la vie du peuple grec qui, aujourd’hui comme hier, « mange, boit, chante, danse, peine, souffre, et un jour meurt, passant du rire aux larmes aussi vite qu’il passe des larmes au rire ».

    Et même s’il a voulu en faire abstraction, la mythologie l’a souvent rattrapé, omniprésente dans la vie quotidienne :

    « Depuis Ulysse et Thésée, nous savons que les Grecs ont plusieurs vérités mais ce qui est en cause ce n’est pas leur sincérité, c’est leur double appartenance : à l’Occident par le goût et parce qu’ils lui ont donné une civilisation, à l’Orient par nature et parce que la géographie les oblige. »

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    Entretien réalisé par José Meidinger.

    Michel Déon a fait découvrir et aimer la Grèce à des générations de philhellènes. Livres à la main, nous avons couru et courons encore ces îles magiques qu’il a arpentées inlassablement avant de se retirer en Irlande, « la Grèce du Nord ». À 94 ans, le dernier Hussard, compagnon de Nimier, Blondin et Laurent, n’a rien renié de son « histoire d’amour avec la Grèce » Extraits de l’entretien qu’il nous avait accordé pour Bonjour Athènes.

     

    Un jour, Michel Déon, vous avez quitté le soleil de Spetsai pour les brumes de l’Irlande, vous avez déserté, oui déserté, la Grèce…

    D’abord, je n’ai pas « déserté » la Grèce, mais après une dizaine d’années sans guère quitter mon île de Spetsai, j’ai dû, pour mon travail et l’éducation de mes enfants, passer un hiver au Portugal, puis des hivers en Irlande.

    Le parfum de ces îles, Spetsai, Patmos, Hydra, leur séduction n’opéraient plus, un peu comme une histoire d’amour qui se terminait ?

    C’est vrai que je me suis installé ailleurs sur la pression des changements qui s’opéraient autour du Paleo Limani (vieux port) de Spetsai. Là où nous étions quelques complices à peupler ce cap admirable et, autrefois, désert, sont venus se coller à grands frais et grands bruits de puissantes et vulgaires fortunes sans aucun respect pour les traditions et l’architecture de l’île. […] Mais je peux vous garantir que, même si je n’y vis plus, la Grèce est en moi et dans mes livres jusqu’à mon dernier souffle. Mes écrits en témoignent avec la même ferveur qu’à la première révélation.Une histoire d’amour qui n’aura pas de fin…

    Ici comme ailleurs, le temps de la « splendeur nue » est révolu. Même défigurée, la vie grecque garde-t-elle une partie de sa magie ?

    Naturellement, la vie grecque a gardé de sa magie. Il suffit de s’éloigner des centres touristiques, de choisir sa saison (les hivers et les printemps sont sublimes), ses amis et, surtout, d’emporter avec soi quelques livres essentiels qui abolissent les siècles. Et fuir le kitsch, le toc, le préfabriqué, le luxe grossier des nouveaux riches, les moteurs, une triste architecture moderne. Je hurle quand à une question posée en grec on me répond en pidgin anglais…

    Les dieux ont quitté la Grèce, Apollon s’est-il suicidé ?

    Oubliez ça et trouvez dix minutes de silence sur l’Acropole, au cap Sounion, à Patmos, face à un coucher de soleil ou à une aube radieuse. Alors, vraiment oui, les dieux existent encore et nous sommes leurs enfants.

    J’ai lu quelque part que « l’âpre Irlande convenait mieux à votre désenchantement stendhalien »

    « L’âpre Irlande » n’a rien à voir avec ce que vous appelez un « désenchantement stendhalien ». C’est un pays assez rude malgré ses fées et ses fantômes qui me tiennent éveillé. J’aime être fouetté par le vent et la pluie, pincé par le froid qui donnent l’illusion d’exister.

    Irlande ou Patagonie, il ne reste plus beaucoup de terres sauvages pour les hommes assoiffés de liberté…

    En ce qui concerne la liberté, il y a longtemps que j’en ai fait mon affaire personnelle et ne me suis pas trop mal défendu dans ce monde où, chaque jour, on attente je ne dirais pas à notre liberté mais à nos libertés.

  • Les conseillers départementaux de Béziers vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël

     

    N'OUBLIONS PAS

    LES CHRÉTIENS D'ORIENT

     

     

    Plongés dans la guerre par l'inconséquence de nos dirigeants occidentaux, français notamment, les chrétiens d'Orient font preuve d'un courage admirable. Ce ne sont pas eux qui se glissent dans les colonnes de migrants, pour nous apporter mort et destruction.

    Il nous est apparu essentiel de leur dédier tout particulièrement cette année nos vœux de Noël.

    Nous nous joignons à ceux de de Mgr Ignace Youssef III YOUNAN, patriarche d’Antioche de l’Église syriaque catholique.

     

    À nos vénérables frères Archevêques et Évêques, aux révérends Pères, Diacres, religieux, religieuses et séminaristes. Et à tous nos fidèles au Liban, en Orient et à travers le monde,

    Paix et amour dans le Seigneur Jésus–Emmanuel, Dieu parmi nous :

    À l’occasion des festivités de la Nativité de notre Seigneur, et à l’approche du Nouvel An 2017, nous avons la joie de vous adresser nos vœux les meilleurs, implorant le Divin Enfant de combler votre vie des richesses de ses dons, et de bénir par le don de « Sa Paix » notre monde tourmenté.

    Nous pensons tout particulièrement aux membres de notre Église syriaque catholique, clergé et fidèles expulsés depuis des années de leurs terres natales en Syrie et en Irak, et qui sont devenus des réfugiés à l’intérieur et en dehors de leurs pays. Nous voudrions leur assurer notre solidarité, tout en condamnant leur déracinement par ceux qui fomentent la haine religieuse soutenu par le silence scandaleux des puissants de ce monde. Nous sommes bouleversés par la pensée que beaucoup parmi les chrétiens, soient privés de la joie de Noël et angoissés face à leur avenir.

    Avec la sollicitude du pasteur appelé à participer aux souffrances de sa communauté tragiquement éprouvée, nous vous exhortons à faire revivre l’Espérance en Jésus venu au monde annoncer « aux exilés la délivrance ». Nous avons la pleine confiance que le jour de votre délivrance ne tardera pas à venir, surtout que nous venons de visiter la Plaine de Ninive en Irak enfin libérée des bandes terroristes et, que la ville d’Alep meurtrie pour plus de quatre ans vient d’être libérée et unifiée. Justement, il est temps de vivre l’Espérance afin que tous les exilés puissent retourner dans leur terre ancestrale et participer à la restauration de leurs pays.

    Aux membres de notre diocèse patriarcal du Liban, nous souhaitons des heureuses fêtes de la Nativité du Seigneur et du Nouvel An. Nous partageons avec eux l’espoir que l’élection d’un nouveau président de la République et la formation du gouvernement puissent œuvrer à redonner au Liban l’image d’un pays unifié et civilisé au Proche-Orient.

    Nous ne perdons pas de vue les familles qui ont perdu un des leurs dans la tourmente qui déchire depuis quelques années la Syrie et l’Iraq. Nous leurs exprimons toute notre sympathie, en les soutenant de nos ferventes prières, afin qu’ils persévèrent dans l’Espérance et soient, artisans de réconciliation chrétienne, malgré la dure épreuve qui les touche.

    A nos chers fidèles de Terre Sainte, de Jordanie, d’Egypte et de Turquie, et à ceux qui ont été forcés à l’exile en Europe, en Amérique au Canada en Australie et à travers le monde, nous leur adressons également nos vœux très sincères de Joyeux Noël. Nous leur rappelons à persévérer fidèlement dans la foi et l’espérance et privilégier toujours les liens qui les rattachent à l’Eglise Syriaque d’Antioche, leur Eglise-Mère.

    O Verbe Éternel venu dans notre monde assumant notre humanité déchue,  Prince de Paix et Soleil de justice. Emmanuel, Dieu parmi nous, accorde-nous la grâce de pouvoir vivre l’Amour et la Paix dans nos pays tourmentés par les dissensions et les rivalités. Rappelle-nous d’être toujours tes disciples et de vrais témoins de ton Évangile.

    C’est avec une grande joie que j’implore sur vous, sur vos familles et vos enfants, les bénédictions célestes :

    Que la grâce de la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, descende sur vous, vous bénisse et vous garde de tout mal. Amen.

    Le Christ est né, Alléluia! Bonne Année Nouvelle !

     

    Ignace Youssef III YOUNAN

    Patriarche d’Antioche de l’Eglise Syriaque Catholique

  • Message de soutien au maire de Béziers

     

    En butte une fois de plus à la haine de l'Anti France, Robert Ménard fait l'objet de poursuites devant le tribunal correctionnel pour des propos de simple bon sens.

    Merci de signer la pétition ci jointe.

    Cliquez sur l'image ci-dessous :

     

     

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  • La politesse serait-elle de retour ?

     

    Nous avons estimé utile de consacrer une page spéciale de notre blog à une vertu bien française, venue du fond de notre civilisation et de nos traditions, la politesse.

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public, dont nous avons déja analysé un de ses ouvrages (ICI) vient de publier un Dictionnaire nostalgique de la politesse. Une leçon de savoir vivre qu'il ne serait pas inutile de mettre dans les mains de tous les thuriféraires du vivre ensemble.

    Vous trouverez ci-dessous :

    - Un entretien de l'auteur avec Stéphane Kovac dans Le Figaro du 8 décembre.

    - Un autre entretien avec Alexis Feertchak dans Le Figaro.

    - Une excellente recension de ce nouvel ouvrage de Frédéric Rouvillois par Alexis Feertchak dans le Figaro Magazine.

    - Une note de Jean-Claude Mignard, ancien haut fonctionnaire qui estime, à juste titre que le grand retour de la politesse participe du grand retour de la France.

     

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    Pourquoi est-ce important  de maîtriser les bonnes manières aujourd'hui ?

    À vrai Rouvillois F.jpgdire, c'est important pour de très nombreuses raisons, certaines purement pragmatiques, d'autres beaucoup moins. Parce que le savoir-vivre est la condition du vivre ensemble, parce que la politesse s'avère particulièrement vitale lorsque les conditions d'existence sont plus difficiles et parce que la maîtrise des codes est un moyen d'intégration et, le cas échéant, au sein de l'entreprise par exemple, un argument supplémentaire permettant de départager deux candidats de même valeur. D'où le développement contemporain des manuels de savoir-vivre dans l'entreprise. À quoi s'ajoute le fait que la politesse est un moyen de réenchanter un peu un monde terne et prosaïque, de lui rendre des couleurs, de la poésie. La politesse n'est jamais loin de la nostalgie.

    À l'heure des nouvelles technologies, a-t-on encore le temps d'être poli ?

    Les nouvelles technologies ne font, sur ce point, que confirmer une tendance déjà ancienne, puisqu'elle remonte au lendemain de la Première Guerre mondiale. Dans un monde où tout va vite, dans cette civilisation de l'homme pressé, on a de moins en moins de temps : or, par définition, la politesse implique de donner un peu de son temps aux autres, gratuitement. Autant dire qu'elle va à rebours de l'évolution contemporaine. Ce qui me paraît du reste une raison supplémentaire pour essayer de la respecter…

    François Fillon veut que l'on enseigne la politesse à l'école. N'est-ce pas plutôt aux parents  de le faire ?

    François Fillon a sans doute raison d'insister là-dessus, même si c'est d'abord à la famille d'inculquer aux enfants, dès leur plus jeune âge, les règles de la politesse, c'est-à-dire, du respect de l'autre. L'école, sur ce plan, ne peut être qu'un lieu de confirmation et de mise en œuvre des acquis. En somme, si l'on attend qu'elle apprenne la politesse aux plus jeunes, ont fait sans doute fausse route. Cela ne saurait être son rôle, et elle n'en a pas les moyens.

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    Le temps retrouvé de la politesse

     

    Dictionnaire nostalgique de la politesse : Pourquoi avoir ainsi intitulé votre ouvrage ? Y a-t-il des raisons d'être nostalgique en matière de politesse ?

    Il se trouve qRouvillois2.jpgue dans la politesse elle-même, il y a quelque chose qui relève nécessairement de la nostalgie parce que celle-ci nous renvoie à des us et des coutumes qui sont ceux de notre enfance, de notre jeunesse, certains qui se sont accentués, d'autres qui ont été effacés par le temps. Parler de politesse, c'est aussi parler de soi, de ses parents, de ses grands-parents, de toute une tradition qui se trouve derrière nous et d'où nous viennent nos codes de politesse. Il y a cette forme de douceur et de tendresse dans la politesse qui me semblait renvoyer à la nostalgie. C'est l'aspect le plus personnel que j'ai essayé d'instiller dans ce Dictionnaire nostalgique.

     

    Votre dictionnaire est aussi un livre d'histoire et de géographie. Vous évoquez la Chine impériale, l'Allemagne, les pays arabes. En montrant combien les règles de la politesse ont évolué et sont « la mesure du temps perdu », vous restez dans la nostalgie sans jamais basculer dans le désespoir du « c'était mieux avant » ...

    Le désespoir est le contraire de la nostalgie. Il y a inscrit dans la nostalgie l'idée d'un retour ou de retrouvailles, ce que ne permet pas le désespoir. Être désespéré de l'homme, c'est ne pas voir qu'il a toujours reproduit les mêmes merveilles et les mêmes crimes, les mêmes sottises et les mêmes choses admirables. L'homme poli de l'époque d'Aristote, de Cicéron ou de Saint-Augustin ressemble au fond à l'homme poli de l'époque de Louis XV ou à l'homme poli de l'époque de François Hollande. La géographie et l'histoire nous enseignent le caractère à la fois éternel et universel de la politesse, la permanence de sa nécessité, même si ses formes évoluent. Alors, elle peut être plus ou moins sophistiquée, chatoyante, complexe, byzantine, sincère, mais elle est toujours là. Comme le langage, elle est un des éléments fondamentaux des rapports sociaux, un élément sans lequel ceux-ci seraient assez rapidement condamnés à dérailler.

     

    Et aujourd'hui, comment notre époque regarde-t-elle la politesse ?

    La politesse connaît des hauts et des bas, mais il faut constater que l'on est plutôt dans un haut relativement à la période des années 1960 ou 1970 quand celle-ci était considérée comme ringarde, archaïque, périmée, bourgeoise, bref, réservée aux lecteurs du Figaro (rires…). Les choses ont changé positivement à partir de la fin des années 1980 et du début des années 1990. On a assisté à une espèce de renversement, qui est lié à mon sens à l'émergence de l'univers de la crise. Il y a sans doute un rapport entre la crise économique et sociale, la montée du chômage, le sentiment que la vie devient plus difficile, le sentiment que l'on a quitté les Trente glorieuses et la prise de conscience de l'utilité de la politesse. Quand tout va bien, la politesse est juste la cerise sur le gâteau. Quand les choses deviennent plus difficiles, elle reprend toute sa force et son utilité s'impose. Les gestes quotidiens de la politesse deviennent le liant de ce fameux vivre ensemble.

     

    La politesse est-elle donc une affaire politique ?

    Il y a d'abord une proximité dans les mots de politesse et de politique qui paraît évidente en français et dans d'autres langues. Dans les deux cas, il y a une racine qui apparaît commune - même si en fait ce n'est pas vrai - qui est celle de polis, la cité en grec, qui signifie plus largement la société, le fait d'être ensemble, d'être en relation avec autrui. Il semblerait que l'étymologie réelle de politesse viendrait de « pulizia » qui veut dire la propreté en italien. Pour autant, je suis très amateur des fausses étymologies. En l'espèce, la proximité entre politesse, politique et polissage dit beaucoup de l'objectif de la politesse, qui est précisément de fluidifier les relations au sein de la société. En polissant les rapports sociaux, elle permet qu'il y ait le moins possible de rugosité à l'intérieur de la société. Sans elle, la polis risque de basculer dans un rapport de violence verbale voire physique.

     

    Que répondre à ceux qui vous diront que les règles bourgeoises de la politesse sont un éloge de l'hypocrisie, qu'elles sont une sorte de paravent de l'ordre établi ?

    Mais, déjà, un paravent, ce n'est pas rien ! Ce n'est pas intrinsèquement mauvais. Certes, la politesse est effectivement une forme d'hypocrisie, mais il s'agit - si je puis le dire ainsi - d'une forme d'hypocrisie vertueuse. Ce n'est pas nouveau et nous en avons toujours eu conscience. Molière nous a tout appris sur la nature humaine dans le Misanthrope. Il nous décrit bien les limites de la politesse, de la bienséance et du savoir-vivre quand ceux-ci tombent trop évidemment dans l'hypocrisie, mais il montre également que si nous voulons être comme Alceste dans la transparence totale, nous finirons seul, loin des autres, y compris dans notre vie amoureuse. Cette hypocrisie vertueuse permet tout simplement de mettre un peu d'huile dans les rouages sociaux. Il faut savoir ne pas tout dire, sinon c'est la guerre.

     

    Pour qu'une société tienne debout, faut-il que ses membres partagent une certaine ressemblance dans les codes de politesse qu'ils adoptent ? En particulier, dans le cadre d'un projet politique multiculturaliste, quand les codes de politesse des différentes communautés sont extrêmement différents et sources de possibles incompréhensions, la politesse n'est-elle pas une gageure supplémentaire ?

    Vous avez certainement raison. À partir du moment où la politesse est un moyen de vivre ensemble, il y a un risque d'incompréhension des différents systèmes de politesse qui pourraient cohabiter entre eux. Si l'on a des communautés distinctes les unes des autres, qu'il existe des codes de politesse dans une communauté qui sont tout à fait dissemblables de ceux d'une autre communauté qui vit à côté, cela signifie que nous aurions un vivre ensemble à l'intérieur des communautés, mais pas entre elles. Ceci peut poser problème pour des choses extrêmement basiques. Le fait de cracher dans la rue a longtemps été considéré comme tout à fait normal, y compris en Occident. Mais, dans nos pays, cette pratique ne l'est plus depuis belle lurette alors qu'elle reste tout à fait admise dans d'autres systèmes de politesse. Pour que la politesse se constitue comme un liant au sein de la société, il faut que celle-ci soit relativement homogène ou qu'il existe de forts rapports hiérarchiques. Au 18e siècle, il n'y avait pas un seul système de politesse. Il y avait une politesse de la ville et une politesse des champs. Mais en définitive, elles n'avaient pas tellement l'occasion de se rencontrer. Les risques de friction n'étaient pas considérables. À la campagne, on se moquait éventuellement du noble qui se comportait comme à la Cour. De même, à la ville, on se moquait du paysan qui arrivait avec ses gros sabots. Dans une société urbaine comme la nôtre, où les communautés cohabitent entre elles, le risque me semble beaucoup plus grand.

     

    Votre dictionnaire permet de se rendre compte que les règles de politesse sont extrêmement marquées par l'altérité des sexes et la différence des âges. Avec la rupture de mai 68, la théorie du genre, le jeunisme, ces nouvelles tendances de fond n'ont-elles pas tendance à fragiliser la politesse telle qu'on la connaissait jusque-là ?

    Je dirais qu'elles ont tendance à la rendre plus compliquée et plus incertaine. Les nouveaux surgeons du féminisme radical pour lesquels la différence des sexes est purement culturelle nous expliquent que la femme est un homme comme les autres et qu'il n'y a pas lieu de la traiter autrement. En même temps, d'autres femmes considèrent dans le métro qu'il n'est pas normal que les hommes ne cèdent pas leur place aux dames. Au fond, ce discours féministe est-il vraiment une tendance lourde en dehors de certaines élites autoproclamées et de microcosmes présents dans certains centres urbains? Je ne le crois pas. Pour la plupart d'entre nous, la différence des sexes qui fait que la femme est une femme, que l'homme est un homme, subsiste. Le plus souvent d'ailleurs, la femme est assez contente qu'on lui reconnaisse un certain nombre de privilèges galants, même si l'anthropologie inégalitaire qui se développe au 19e siècle et qui consacrait cette galanterie bourgeoise n'existe plus.

     

    Vous parlez aussi du culte de la performance, de la vitesse, de la rationalisation… Un tel monde permet-il d'être poli ?

    C'est le problème principal qui se pose à nous aujourd'hui. Quand je pense en particulier à ce qu'a pu écrire Françoise Mélonio sur Tocqueville et la manière dont la politesse pouvait se pratiquer aux États-Unis, je me dis que la question est moins celle du rapport entre la politesse et la démocratie que celui qui s'établit entre la politesse et la modernité technicienne. Ce monde tous azimuts fait que nous n'avons plus le temps de rien, sauf de gagner de l'argent ou de gagner en efficacité. Or, la politesse est par définition quelque chose de gratuit, ce qui est incompatible avec l'idée de performance, d'efficacité et de productivité.

     

    La politesse est-elle vraiment un don gratuit ? N'existe-t-il pas une forme de contre-don, même implicite ?

    Il y a effectivement un contre-don qui est le remerciement de celui envers qui l'on est poli. Il existe un autre contre-don, plus subtil, qui est simplement le plaisir que l'on éprouve soi-même à tenir la porte à quelqu'un. Mais dans un système où le seul but est d'aller au plus simple, au plus utile et au plus rentable, cette idée de gratuité compensée seulement par le remerciement ou le plaisir d'être poli devient illusoire. La première caractéristique de la politesse est en effet que l'on accepte de donner du temps à autrui. Dans la civilisation pressée de Paul Morand, le temps est la chose au monde la moins bien partagée. Il y a là une vraie raison d'éprouver de la nostalgie pour la politesse qui prenait le temps de s'exprimer. Les 18e et 19e sont des siècles où les gens avaient le temps de déposer des cartes de visite, d'écrire de longues lettres terminées par des formules de politesse plus alambiquées mais aussi plus belles les unes que les autres. Cette époque-là n'est plus. Le fait d'avoir commencé mon dictionnaire nostalgique par le mot abréviation est au fond assez significatif de ce mouvement. En même temps, je remarque que revient en force l'idée que la lenteur est quelque chose d'important et qu'il y a des « limites » aux choses - pour reprendre le titre d'une jeune revue que j'aime beaucoup. Ce sont des valeurs qui sont intrinsèquement bonnes et qu'on peut essayer de retrouver. Ce sont des éléments qui font que, encore une fois, politesse pas morte !

     

    Le narcissisme est-il l'autre ennemi d'une politesse qui repose d'abord sur la modestie ?

    Est poli celui qui ne se met pas systématiquement en avant, celui qui ne veut pas faire son malin, celui qui est fréquemment dans l'understatement. Se prendre pour l'illustre Gaudissart de Balzac, c'est un peu le contraire de la politesse. Je remarque que, de nos jours, la vie n'est plus qu'un immense entretien d'embauche ! Voilà pourquoi, dans notre monde prosaïque et nombriliste, obsédé par l'utilité et par la vitesse, la politesse est plus que jamais nécessaire. Elle demeure l'une de ces petites vertus qui permettent de tenir debout.

     

    Si vous aviez un geste de politesse auquel vous teniez particulièrement, lequel serait-ce ?

    Le baisemain m'amuse beaucoup parce qu'il a volontairement un côté un peu archaïque, une illusion rétrospective qui fait que l'on croit que c'est très ancien alors qu'en réalité, la généralisation de sa pratique ne remonte qu'au début du XXe siècle seulement. Il y a une sorte d'incongruité poétique de ce geste de déférence qui m'amuse beaucoup et que l'on perçoit aussi dans la manière dont il est ressenti par la personne qui le reçoit. En matière de baisemain comme souvent quand la politesse est en jeu, l'unique certitude est que le tact doit l'emporter sur la règle et l'esprit sur la lettre.

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    Par Alexis Feertchak

    Une excellente recension [Figaro magazine 18.11] de ce nouvel ouvrage de Frédéric Rouvillois qui, pierre à pierre, construit une œuvre.  Une œuvre diverse et originale, toujours en lien avec le fond de notre civilisation et nos racines nationales. Une œuvre qui compte désormais dans notre famille de pensée, l'actualise et la fortifie.

     

    Parcourir les entrées du Dictionnaire nostalgique de la politesse dans le métro donne encore davantage de force au titre de ce beau livre surtout quand, bon­dés, les wagons verts deviennent le lieu de querelles peu urbaines pour trou­ver une place assise. On ne pourra alors qu'acquiescer quand Frédéric Rouvillois re­marque qu'il n'y a « rien de plus affligeant que le regard de désarroi d'un vieux monsieur à qui personne n'offre sa place dans le métro et qui hésite entre l'épuisement de la sta­tion debout et l'humiliation d'une demande qui sera peut-être refusée ».

    Le premier mérite de cet ouvrage est de rappeler que la politesse est affaire de politique, non qu'elle vous place d'un côté ou de l'autre de l'échiquier, mais, plus profondément, qu'elle constitue « le fameux "vivre-ensem­ble", ce "tissu social" si indispensable et si facile à déchirer ». Sans la civilité, les liens sociaux se délitent au point de se réduire à une lutte des uns contre les autres jusque pour les choses les plus insignifiantes. Même s'ils ne font pas l'objet de lois votées à l'Assemblée nationale ou de décrets en Conseil d'Etat, les usages de la poli­tesse assurent des fonctions sociales précises : intégration à l'intérieur d'une communauté ; distinction entre les groupes qui la composent ; hiérar­chisation entre ses membres et réso­lution des conflits qui y naissent.

    Son deuxième mérite est de ne pas être un dictionnaire désespéré. Si l'auteur est conscient que la politesse est la mesure du temps perdu, que Mai 68 a été une grande rupture et que la civilité ordinaire fait face à des défis considérables, il connaît trop bien les règles de la bienséance pour tomber dans le piège du « c'était mieux avant » en sachant précisément que « si certains ont toujours soupiré après le bon vieux temps, d'autres se sont toujours gaussés de ces regrets inutiles ». Car la politesse, loin d'être inscrite dans le marbre, n'a cessé de voir ses règles évoluer. Frédéric Rouvillois dresse ainsi, en plus de 400 pages, un véritable dictionnaire historique d'une vertu dont les formes ne sont ni éternelles ni uniformes.

    Son troisième mérite est d'être aussi un dictionnaire amou­reux. Aidé par les illustrations d'Emmanuel Pierre, le profes­seur de droit de son état présente dans une langue élégante les règles de la bienséance comme un objet de plaisir quoti­dien, loin des sanctions qui les accompagnent souvent dans l'univers enfantin. De là à jouer avec la politesse, il n'y a qu'un pas car, en la matière, « le tact doit l'emporter sur la règle et l'esprit sur la lettre ».

    Alexis Feertchak

     

    Dictionnaire nostalgique de la politesse, de Frédéric Rouvillois, illustré par Emmanuel Pierre, Flammarion, 420 p., 25 C. 

     

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    Renaissance de la politesse,

    renaissance de la France

     

    Le Figaro nous apprend que la politesse est redevenue une vertu refuge pour les Français. Une vraie bonne nouvelle, en ces temps où elles sont plutôt rares !

    L’autre jour, je sors mon véhicule de mon garage. Un motard, trouvant mes manœuvres trop longues à son goût, commence à m’invectiver. J’ouvre ma portière et lui dis simplement : « Y a-t-il quelque chose pour votre service, Monsieur ? » Il démarra en trombe sans demander son reste.

    Je me souviens d’un conducteur sortant de son véhicule et allant trouver un suiveur peu aimable en lui disant : « Monsieur veut-il que je lui enseigne la courtoisie française ? » Là encore, le mal embouché prit la fuite.

    La politesse est une force. On se souvient de la muflerie du petit Hollande devant un Vladimir Poutine impassible.

    J’aborde toujours un inconnu par « Bonjour, Monsieur », une inconnue par « Bonjour, Madame » « Mademoiselle » (jusqu’à soixante ans environ pour « Mademoiselle »). En retour, je n’ai la plupart du temps qu’un « Bonjour ».

    Bof !

    La politesse était naturelle jusque dans les années soixante-dix. Mais l’arrivée au pouvoir, dans tous les médias, des soixante-huitards lui a porté un coup fatal.

    Mon Beauf, croqué par Cabu, était obséquieux devant son chef et grossier en privé.

    Les futurs libéraux-libertaires avaient déguisé la politesse en hypocrisie. Elle était un paravent social à abattre afin de magnifier la libération des masses (encore) laborieuses. La mondialisation économique et le partage mondial du travail n’avaient pas encore sévi, avec le chômage chronique qui en résulte dans nos pays dits développés.

    Là aussi, les gauchos avaient réussi leur infernal travail d’autodestruction. Ils avaient, sous couvert de libération, fait de la politesse une fourberie généralisée et haïssable.

    Ils avaient réussi à faire oublier que la politesse est avant tout le respect de l’autre, eux qui, désormais, n’ont à la bouche que le « vivre ensemble ». Ce « vivre ensemble » qui est comme la confiture : moins on en a et plus on l’étale.

    La courtoisie est une vieille tradition française. La politesse fait son grand retour, elle est pleine d’avenir.

    Le grand retour de la politesse participe du grand retour de la France, de la nation française.

     

    Jean-Charles Mignard

    Ancien haut fonctionnaire