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Politique extérieure - Page 7

  • Au bord de l’effondrement, Alger calomnie désespérément le Maroc

     

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    Abdelaziz Bouteflika vote en fauteuil roulant.

    © Copyright : DR

    Face au dynamisme du Maroc, Alger a entrepris une démarche de dénigrement de Rabat, dans l’espoir d’apaiser l’opinion publique algérienne de plus en plus prompte à établir des comparaisons entre un pays qui avance et un autre qui fait du surplace. Décryptage.

    Rien ne va plus à Alger. Un président grabataire, la rente des hydrocarbures qui rétrécit chaque mois comme une peau de chagrin, des élections législatives où le parti unique au pouvoir (le FLN, inscrit dans le marbre de la Constitution algérienne) a recueilli à peine 7% des suffrages, un désintérêt complet de la chose politique, sanctionnée par une abstention record (officiellement 65% d’abstentionnistes aux législatives, mais selon des sources indépendantes ils seraient plus de 85%). La liste noire de la déliquescence du régime algérien est aussi longue que les faits mémorables dans un obélisque dans l’Égypte pharaonique. En diplomatie, Alger s’est fait très méchamment recadrer par le parlement libyen qui a récusé en des termes d’une crudité inhabituelle l’ingérence d’un pouvoir qui essaie d’obtenir par la force ce que l’on construit par le dialogue. Sur la défensive, ce régime multiplie les mesures d’intimidation comme la convocation de l’ambassadeur tunisien à Alger, rien que parce que le ministre tunisien des Affaires locales, Riadh Mouakher, a dit ce qui est pourtant écrit noir sur blanc dans la constitution du voisin de l’est : la République algérienne démocratique et populaire est un pays communiste.

    Pourquoi le ministre tunisien a eu raison de qualifier l’Algérie de pays communiste

    En économie, l’Algérie est considérée comme un marché où on écoule des marchandises, en faisant semblant de répondre aux lubies d’un régime qui veut se donner l’illusion d’imposer aux opérateurs étrangers de construire localement, alors qu’il paie plus cher quelques pièces démontées et remontées dans des «usines» en Algérie, comme en atteste la supercherie de l’usine Hyundai à Tiaret qui importait des voitures auxquelles manquaient seulement les roues. Ce pays, qui reçoit chaque semaine des alertes et mises en garde de spécialistes, think tanks et journaux de référence sur son écroulement imminent, continue pourtant de mobiliser toutes ses forces contre le Maroc.
    Un magazine politique américain se demande si l’Algérie peut encore être sauvée de la faillite

    «L’Algérie n’a plus rien et elle a en face d’elle un pays qui, sans la rente des hydrocarbures, est en train de s’imposer comme une puissance continentale. Le Maroc est le pays qui renvoie à l’Algérie tout ce qu’elle n’a pas pu ou réussi de faire. Rabat est un miroir cruel pour Alger. Alors elle se lâche dans une entreprise de dénigrement contre notre pays, en espérant par cette initiative apaiser la rancœur de son opinion publique de plus en plus prompte à établir des comparaisons entre un pays qui avance et un autre qui est immobile», explique un observateur averti à le360.

    Mobilisation sur le Net et les réseaux sociaux


    Alger agit avec la rage du désespoir pour enrayer la machine Maroc qui avance. Elle mobilise le Polisario dans une entreprise à la fois d’intox et de désinformation, comme en atteste la fausse information au sujet d’éléments de la marine royale «capturés», jeudi dernier à Lagouira, alors qu’il n’en est strictement rien. Peu importe. «Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose». Cette formule, rendue populaire par l’écrivain français Beaumarchais, est la devise qu’applique avec ardeur Alger à l’encontre du Maroc.

    Le mode opératoire de cette entreprise de calomnie est simple : transformer, via les réseaux sociaux, le banal en fait notable, hausser l’epsilon au rang du quantifiable. Ce projet repose sur l’amplification du moindre fait divers survenant au Maroc, le cas échéant les revendications à caractère social à Al Hoceïma, son instrumentalisation à grand roulement de tambours via divers canaux de communication, notamment la centrifugeuse des réseaux sociaux, pour tenter à la fois de nuire à l’image du royaume du Maroc et souffler sur des bûches éteintes dans l’espoir d’attiser le feu. 

    Pourtant le régime algérien devrait garder à l’esprit que les manifestations pacifiques sont autorisées au Maroc et qu’il en existe chaque jour dans plusieurs endroits du royaume, parce que cette liberté de rassemblement est garantie par la Constitution marocaine. Ce qui n’est pas le cas de la région d’Alger (25% de la population algérienne y vivent) où il est interdit de manifester.

    Dans ce projet d’amplification, Alger manipule, encourage, finance -par le truchement des réseaux sociaux et le Net- à la fois le Polisario qui lui est acquis et une poignée de réfractaires, de pseudo opposants au régime qui ne représentent rien et de marginaux en quête de gloire comme un ex-champion des combats de rue et un pseudo youtubeur qui porte le nom de arroubi (paysan) et qui s’est illustré depuis le retour du Maroc à l'Union africaine. Ce qui en dit long sur la panique que le dynamisme du souverain crée chez l’oligarchie immobile du voisin de l’est. Critiquer son pays est une chose, mais le pourfendre sur l’instigation d’une autre partie, cela s’appelle une trahison. Les traîtres à la solde d’Alger ne trahissent qu’eux-mêmes. Le Maroc est debout, marche et avance. Tout le monde connaît le plus célèbre des proverbes arabes sur les chiens qui aboient alors que la caravane passe, avance.

    Par Aziz Bada

    Le 360

  • Un discours de Donald Trump que la presse aux ordres s'est bien gardée de reprendre

     

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    A Riyad, devant le roi d’Arabie saoudite et 50 dirigeants de pays musulmans, le Président américain a fait discours historique, puissant et sans compromis, d’une intelligence, d’une finesse et d’un réalisme que personne n’a jamais osé prononcer.

    Trump s’est adressé au monde musulman comme s’il parlait à des enfants, de façon ferme mais respectueuse.

    Il a donné aux dirigeants musulmans réunis une leçon de morale, tout en insistant sur le fait que « l’Amérique ne cherchera pas à imposer son mode de vie sur les autres, mais à tendre la main dans un esprit de coopération et de confiance ». En expliquant qu’il n’entend pas que les Etats-Unis leur dictent ou tentent de réformer leur façon de vivre – un virage à 180° par rapport aux néo-conservateurs qui voulaient démocratiser l’Irak, ou à celui d’Obama qui voulait incliner l’Amérique en direction de l’islam, Trump a habilement malaxé le cuir des leaders pour les préparer à entendre ce qu’il est venu leur dire…

    Les dépêches ont été très oublieuses des parties les plus importantes de son discours : l’évocation du christianisme, du judaïsme, d’Israël et de Jérusalem, du terrorisme islamique

    Avec élégance et fermeté, le Président américain a fait ce qu’aucun homme politique occidental n’avait jamais fait ni même songé à faire : il a remis à leur place 50 leaders musulmans, y compris le roi d’Arabie saoudite, médusés, subjugués par autant de force et de résolution, alors que son prédécesseur leur faisait des courbettes.

    Pour des raisons évidentes – éviter la désinformation extrême qui entoure tout ce qui touche au Président Trump, j’ai préféré regarder son discours plutôt que me fier aux retranscriptions et commentaires politiques. Grand bien m’en fit, puisque les dépêches ont été très oublieuses des parties les plus importantes de son discours : l’évocation du christianisme, du judaïsme, d’Israël et de Jérusalem, du terrorisme islamique, et semblent n’avoir retenu que la partie où Trump pointe son doigt vers l’Iran.

    Après le narratif banal du roi Salman (Islam religion de paix et de tolérance bla bla bla), Trump a consacré la première partie de son discours à – littéralement – passer la brosse à reluire au roi d’Arabie pour ses « mots extraordinaires », l’accueil fabuleux que le « magnifique royaume d’Arabie » lui a réservé, et dont « les mots ne rendent pas justice de la grandeur de ce remarquable lieu et l’incroyable hospitalité qui lui a été offerte ».

     

    Puis Trump est passé à la partie la plus intéressante – et réjouissante – au plan géopolitique, dont voici les extraits les plus significatifs :

    « Notre but est de former une coalition de nations qui partagent le désir d’écraser l’extrémisme et d’apporter à nos enfants un futur d’espoir qui honore Dieu.

    Et cette réunion historique et sans précédent de leaders—unique dans l’histoire des nations —est un symbole envoyé au monde de notre respect mutuel et de notre commune volonté.

    […]

    Hier, nous avons signé des accords par lesquels le royaume va investir près de 400 milliards de dollars dans nos deux pays et créer plusieurs milliers d’emplois en Amérique et en Arabie saoudite.

    […]

    Plus tard aujourd’hui, nous allons à nouveau marquer l’Histoire en ouvrant un nouveau Centre destiné à combattre l’idéologie extrémiste  — situé ici, dans la partie centrale du monde islamique. Ce nouveau centre, unique en son genre, représente une déclaration claire que les pays à majorité musulmane doivent être à l’avant-scène du combat contre la radicalisation, et je veux exprimer ma gratitude au roi Salman pour sa puissante démonstration de leader.

    […]

    Nous ne sommes pas ici en donneur des leçons—nous ne sommes pas ici pour dire aux autres peuple comment ils doivent vivre, ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils doivent être, ou qui ils doivent vénérer. Au lieu de ça, nous sommes ici pour offrir un partenariat — basé sur nos intérêts et nos valeurs communs — la poursuite d’un meilleur futur pour chacun de nous.

    […]

    Les jeunes garçons et filles musulmans devraient être libérés de la peur, être à l’abri de la violence, et les innocents protégés de la haine. Et les jeunes hommes et femmes musulmans devraient avoir la possibilité de construire une nouvelle ère de prospérité pour eux-mêmes et les leurs.

    Avec l’aide de Dieu, ce sommet marquera le début de la fin pour ceux qui pratiquent la terreur et répandent leur vile croyance. Et par la même occasion, nous prions pour que cette rencontre unique puisse un jour être évoquée comme le début de la paix au Moyen-Orient—et peut-être, même partout dans le monde.

    Mais ce futur ne peut être atteint que si l’on vainc le terrorisme et l’idéologie qui le pousse.

    […]

    Le vrai coût de l’Etat islamique, d’Al Qaeda, du Hezbollah, du Hamas, et de tant d’autres, ne doit pas seulement être compté en nombre de morts. Il doit aussi être compté en générations de rêves disparus.

    Chaque fois qu’un terroriste tue un innocent, et invoque fallacieusement le nom de Dieu, c devrait être une insulte envers tout croyant.

    Les terroristes ne vénèrent pas Dieu mais la mort.

    Ceci n’est pas une bataille entre différentes fois, entre différentes sectes ou différentes civilisations.

    C’est une bataille entre des barbares criminels qui cherchent à éliminer la vie humaine, et des personnes décentes, de toutes les religions, qui cherchent à la protéger.

    Ceci est une bataille entre le bien et le mal.

    Quand nous découvrons les scènes de destruction après un attentat terroriste, nous ne voyons pas les signes que ceux qui ont été tués étaient juifs ou chrétiens, chiites ou sunnites. Quand nous voyons le flot de sang innocent pénétrer cette terre ancienne, nous ne pouvons pas voir la croyance ou la secte ou la tribu des victimes —nous ne voyons qu’une chose : ils étaient des enfants de Dieu dont la mort est une insulte à tout ce qui est saint.

    Mais nous ne pourrons vaincre ces forces du mal que si les gens de bien sont unis et forts — et si tout le monde dans cette salle remplit une part équitable des responsabilités qui lui incombe et assume sa part du fardeau.

    Le terrorisme s’est étendu dans le monde. Mais le chemin de la paix commence exactement ici, sur cette terre ancienne, cette terre sacré.

    L’Amérique est prête à vous assister dans la poursuite de nos intérêts communs et de notre sécurité commune.

    Mais les nations du Moyen-Orient ne doivent pas attendre que l’Amérique écrase cet ennemi pour eux. Les nations du Moyen-Orient devront décider quel genre de futur ils veulent pour eux-mêmes, pour leurs pays, et pour leurs enfants.

    C’est un choix entre deux futurs — et c’est un choix que l’Amérique ne PEUT PAS faire à votre place.

    Et cela veut dire aussi se dresser ensemble contre le meurtre d’innocents musulmans, l’oppression des femmes, la persécution des juifs, et le massacre des chrétiens

    Un meilleur futur n’est possible que si vos nations se débarrassent du terrorisme et des extrémistes. JETEZ – LES – DEHORS.

    JETEZ-LES HORS de vos lieux de culte.

    JETEZ-LES HORS de vos communautés.

    JETEZ-LES HORS de vos terres saintes, et

    JETEZ-LES HORS DE CETTE TERRE.

    Les pays musulmans doivent être prêts à assumer leurs responsabilités, s’ils veulent que nous vainquions le terrorisme et que nous envoyions cette idéologie perverse dans l’obscurité.

    Chaque pays de cette région a un devoir absolu de s’assurer que les terroristes ne trouvent aucun abri sur leur sol.

    […]

    Cela veut dire affronter honnêtement la crise de l’extrémisme islamique et les groupes terroristes islamiques qu’il inspire. Et cela veut dire aussi se dresser ensemble contre le meurtre d’innocents musulmans, l’oppression des femmes, la persécution des juifs, et le massacre des chrétiens.

    […]

    Du Liban à l’Irak et au Yémen, l’Iran finance, arme et entraîne des terroristes, des milices, et d’autres groupes extrémistes qui sèment la destruction et le chaos partout dans la région. Pendant des décennies, l’Iran a jeté de l’huile sur le feu des conflits sectaires et sur la terreur.

    L’Iran est un gouvernement qui parle ouvertement de meurtre de masse, qui promet de détruire Israël, qui hurle mort à l’Amérique, et apporte la ruine de nombreux leaders et nations présents dans cette salle.

    Tant que le régime iranien ne sera pas d’accord pour être un partenaire pour la paix, toutes les nations doivent travailler pour isoler l’Iran, refuser son financement du terrorisme, et prier pour le jour où le peuple iranien aura le gouvernement juste et droit qu’il mérite.

    […]

    Les leaders religieux doivent être très clairs là-dessus : la barbarie n’apportera aucune gloire – l’adoration du mal ne vous apportera aucune dignité. Si vous choisissez le chemin de la terreur, votre vie sera vide, votre vie sera courte, et VOTRE ÂME SERA CONDAMNÉE. [Ici, je dois faire une parenthèse importante : peu de gens savent que le musulman très pratiquant ne craint pas la mort, contrairement à l’Occidental, il craint l’enfer. Et c’est exactement à cette crainte cauchemardesque que le Président Trump fait référence ici]

    Pendant des siècles, le Moyen-Orient a été le lieu où vivaient côte à côte les Chrétiens, les musulmans et les juifs. Nous devons pratiquer la tolérance et nous respecter les uns les autres à nouveau — et faire de cette région un endroit où chaque homme ou femme, quel que soit sa foi et son ethnie, puisse vivre dans la dignité et l’espoir. [Songez que Trump dit cela devant le roi d’Arabie saoudite et de 50 pays musulmans qui ont chassés les juifs et les chrétiens et traitent les femmes comme des êtres de seconde zone]

    Dans cet esprit, après avoir conclu ma visite à Riyad, je me rendrais à Jérusalem et Bethlehem, puis au Vatican—pour visiter de nombreux lieux saints des trois religions Abrahamiques.

    Si ces trois religions peuvent se joindre et coopérer, alors la paix dans ce monde est une chose possible – y compris la paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Je rencontrerai le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.

    […]

    Mais aucune discussion pour écraser cette menace terroriste ne serait complète sans mentionner le gouvernement qui donne aux terroristes — un lieu protégé, un soutien financier, et la stature sociale dont ils ont besoin pour recruter. C’est un régime qui est responsable pour beaucoup d’instabilité dans la région. Je parle évidemment de l’Iran.

    Serons-nous indifférents à la présence du mal? Serons-nous là pour protéger nos citoyens de cette violente idéologie ? Laisserons-nous son venin se déverser sur nos sociétés ? Le laisserons-nous détruire les lieux les plus saints de la terre ? Si nous ne confrontons pas cette terreur mortelle, nous savons quel futur nous aurons — plus de souffrance et de désespoir. Mais si nous agissons — si nous quittons cette magnifique salle unifiés et déterminés à faire ce qui est nécessaire pour détruire cette terreur qui menace le monde — alors il n’existera aucune limite pour notre futur et nos citoyens.

    © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

     

  • Le chef du FLN prépare les Algériens à la présidence de Saïd Bouteflika

     

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    © Copyright : AFP

    Tour de chauffe pour les élections présidentielles algériennes prévues en 2019. La récente sortie du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, défendant le droit de Saïd Bouteflika à se porter candidat, sonne comme un avis de tempête.

    Djamel Ould Abbes, le SG du FLN, n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, le prochain président de la République algérienne doit être Saïd Bouteflika ou bien son frère aîné, Abdelaziz, qui en est déjà à quatre mandats, en dépit d’une incapacité flagrante à gouverner, suite à un accident cardiovasculaire qui a considérablement diminué ses facultés.

    Dans une interview accordée, le 22 juillet, à la chaîne El Bilad, Ould Abbes n'a pas tari d'éloges à l'égard de Saïd Bouteflika qui, selon lui, a «le droit comme tout citoyen algérien de se présenter aux élections présidentielles de 2019».

    «Saïd Bouteflika est un homme humble. Son frère Abdelaziz lui a inculqué des valeurs qui ont fait de lui un homme droit. Il n’est pas une personne extravagante. Il a travaillé depuis 19 ans au côté de son frère comme conseiller. Il a toujours été dans l’ombre. Il ne s’occupe pas de politique. D’ailleurs, on ne le voit que lors des enterrements», a déclaré le chef du FLN dont les propos font les choux gras des médias algériens. 

    Homme humble, timide, intellectuel, jouissant d'une grande popularité et de l'amour du peuple... Les termes valorisants ne manquaient pas pour qualifier le cadet des Bouteflika. Et Ould Abbes d'ajouter: «Saïd Bouteflika est un enseignant universitaire en informatique, un ancien syndicaliste rude, il a apporté beaucoup dans le domaine de l’informatique au niveau de la présidence». Les éloges du SG du FLN, le parti historique algérien inscrit deux fois dans la Constitution du pays, ont deux buts: préparer l’opinion publique algérienne à la candidature de Saïd Bouteflika aux présidentielles de 2019 et dissuader tout autre éventuel prétendant à la course aux élections.

    Mais cette candidature reste conditionnée à l’incapacité d'Abdelaziz Bouteflika -dont les apparitions se font de plus en plus rares et les annulations des rencontres avec les chefs d’Etat plus nombreuses- à briguer un cinquième mandat. «Si le président Bouteflika se porte candidat pour un cinquième mandant, nous allons naturellement le soutenir», a affirmé Ould Abbes. Autrement dit, pour le chef du FLN qui parle au nom de ses “militants“, la présidence du pays restera entre les mains des Bouteflika. Si Abdelaziz recouvre par miracle un minimum de motricité et d’aptitude à gouverner, ce sera lui. Sinon, c’est à son frère qu’iront les suffrages du parti politique le plus influent en Algérie.

    Nul n'ignore que Saïd Bouteflika est l’homme fort en Algérie. Le très influent conseiller d’Abdelaziz fait et défait les hommes politiques et les hommes d’affaires. Sa soif de pouvoir n’est un secret pour personne. Jusque-là, il a bataillé coûte que coûte pour que son frère impotent reste au pouvoir, éliminant ceux qui s’étaient opposés à un quatrième mandat d’Abdelaziz comme le général Toufik qu’on pensait pourtant indéboulonnable. Le fait que Saïd Bouteflika lance une première salve relative à sa candidature et sorte des bois est moins un signe sur ses ambitions présidentielles qu’un indice sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. Etat qui ne lui permet probablement plus de se porter candidat à un cinquième mandat.

    Il reste maintenant à savoir quelle sera la réaction de l’armée algérienne et du très ambitieux général Gaïd Salah qui guette l’occasion pour s’emparer du pouvoir présidentiel. Laissera-t-il Saïd Bouteflika se positionner comme le successeur de son frère? Rien n’est moins sûr et les prochains mois s'annoncent comme des temps incertains en Algérie.

    Par Abdelkader El-Aine

    Le 360

  • Une défense européenne ?

    Résurrection de la défense européenne :

    La plaisanterie !

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    « L’histoire est un perpétuel recommencement » nous enseigne Thucydide ! Nous avons l’occasion de le vérifier chaque jour. C’est devenu un classique du genre. La période actuelle n’échappe pas à la règle. Quand la construction européenne se meurt, ce qui est le cas de nos jours, on nous ressort du chapeau bruxellois la martingale usée de la défense européenne qui renaîtrait tel Lazare de ses cendres. Sans la moindre hésitation, nos folliculaires préférés nous annoncent à grands coups de trompette la renaissance prochaine d’une Europe de la défense. Alléluia.

    À gauche avec le Monde, c’est « une étape décisive vers une Europe de la défense » complété sous la rubrique éditoriale par « Défense européenne : la fin d’un tabou ». Bigre. À droite, avec le Figaro, on choisit la voie d’une certaine retenue : « UE : un fonds pour redémarrer la politique de défense ». Mazette ! Personne ne nous avait avertis qu’elle avait été interrompue. Les Européens seraient décidés, cette fois-ci, de tirer tous les enseignements du « Brexit », des facéties de Donald Trump (sur l’OTAN) et des menaces posées par le terrorisme (multiplication des attentats en Allemagne, Belgique, France, Royaume-Uni…) et la prolifération des armes de destruction massive (multiplication des provocations de la Corée du nord). On reste sans voix devant tant d’audace.

    Un retour en arrière s’impose pour mieux appréhender la décision prise par la Commission européenne (organe le moins démocratique de l’Union européenne) et, surtout, ses limites intrinsèques (tenant à l’existence d’un machin qualifié d’Alliance atlantique).

    LA DÉFENSE EUROPÉENNE, TOUT SAUF UN LONG FLEUVE TRANQUILLE

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nombreuses ont été les initiatives lancées en vue de mettre sur pied ce que l’on qualifie improprement dans le langage journalistique de défense européenne. Nous devons établir une distinction entre les grands projets et les petits projets.

    L’acte de décès des grands projets

    De facto, ce sont trois coups de poignards successifs qui vont tuer dans l’œuf le projet d’une défense européenne imaginée, au départ, pour amarrer l’Allemagne au continent et prévenir les folies du IIIème Reich. C’est d’abord la France qui est la manœuvre. Le projet de Communauté européenne de défense (CED) envisage la mise en place d’une armée européenne permettant d’intégrer les futures unités allemandes dans un ensemble placé sous une autorité européenne unique, militaire et politique. Il suscite de très vifs débats en France. Accepté par la plupart des États occidentaux, le projet est rejeté en août 1954 par l’Assemblée nationale française. Finalement, le refus de l’Assemblée nationale française de ratifier le traité instituant la CED entraîne également automatiquement l’abandon du projet de Communauté politique européenne dont il est le corollaire institutionnel.

    Ensuite, c’est l’Allemagne qui œuvre. S’il scelle le rapprochement des deux anciens ennemis, la traite d’amitié franco-allemand du 22 janvier 1963, dit traité de l’Élysée soulève un problème de la plus haute importance. En effet, il est vidé de son contenu par le préambule unilatéralement voté par le Bundestag, le 15 juin 1963 : les députés allemands réaffirment à cette occasion leur lien avec les États-Unis et le Royaume-Uni, à la grande colère de De Gaulle, qui voit réduite à néant son aspiration à une Europe indépendante… Enfin, les Britanniques s’opposeront à toutes les velléités françaises de développer une politique de sécurité commune à travers l’Union de l’Europe occidentale (UEO) pour éviter toute duplication avec l’OTAN. Faute de disposer d’architectes, l’Europe doit se contenter de pompiers.

    La prolifération des petits projets

    Faute de penser un avenir, un grand dessein pour l’Europe sur le long terme, les Européens en sont conduits à multiplier les déclarations et initiatives sans lendemain. À l’évidence, elles relèvent de l’inventaire à la Prévert et sont d’une importance inégale : création en 2001 d’un État-major de l’Union européenne (EMUE) chargé de fournir une capacité d’alerte rapide, de planifier, d’évaluer et de faire des recommandations relatives au concept de gestion des crises et la stratégie militaire générale ; adoption d’une stratégie européenne de sécurité en 2003 ; lancement en 2003 de première opération militaire autonome de l’Union européenne baptisée Artemis ; création en 2004 de l’Agence européenne de défense (AED) visant à soutenir les efforts de défense de l’Union européenne ; adoption en 2006 du concept de « groupements tactiques » en application des décisions du Conseil européen d’Helsinki de 1999 (importance d’une capacité de réaction rapide) ; … conclusions des conseils européens de 2013 et de 2015 dans le domaine de la défense ; proposition franco-allemande de revitalisation de la PSDC du 11 septembre 2016…

    Les dernières initiatives européennes sont les suivantes : adoption d’un « paquet défense » en novembre 2016 complété en mars 2017 par la déclaration de Rome promettant d’œuvrer à une industrie de la défense plus compétitive et plus intégrée « en complément de l’OTAN ». Chassez le naturel, il revient au galop dans une Europe atlantiste sans parler de la France depuis qu’elle a retrouvé les chemins de l’organisation militaire intégrée grâce à Nicolas Sarkozy en 2009.

    Quelles sont les novations principales de la dernière des initiatives prise par la Commission pour relancer l’idée d’une défense européenne ?

    LA DÉFENSE EUROPÉENNE, UN SIGNE D’ÉMANCIPATION ?

    À en croire les récents écrits de la presse gavée aux éléments de langage (EDL) bruxellois, nous assisterions au grand retour de la défense européenne rendu possible grâce au grand retour du moteur franco-allemand en espérant qu’il ne fonctionne pas au diesel.

    Le grand retour de l’Europe de la défense européenne

    On l’aura compris, ce que l’on nous présente aujourd’hui, c’est du sérieux. Oubliés les états-majors fantômes, les « groupements tactiques » et autres « Eurocorps » qui ne s’animent que sur le papier et parfois dans les défilés. Brisé le tabou vieux de plusieurs décennies, celui qui voulait que le projet européen dans le domaine de la sécurité ne soit que civil (le « soft »), le militaire (le « hard ») étant de la compétence exclusive de l’Alliance atlantique (plus précisément de la puissance tutélaire, les États-Unis) située à Evere à quelques arpents de terre du Berlaymont à Bruxelles. On va voir ce que l’on va voir, les Européens vont prendre leur destin en main. En effet, la Commission européenne a proposé le 7 juin 2017 la création d’un tout premier Fonds pour la Défense. Elle suggère aux États membres un plan ambitieux : un budget annuel de 500 millions d’euros pour la recherche à partir de 2020 auquel s’ajouterait la mobilisation (par l’Union et les États) de 5,5 milliards d’euros dans le cadre d’un « volet capacités » doté d’un instrument financier (le mot est lâché) permettant aux pays d’acquérir des équipements militaires en réduisant leurs coûts. Les capitales définiraient en commun leurs besoins d’investissement.

    L’objectif poursuivi, parfaitement logique au demeurant, est de dépenser mieux en période de fortes restrictions budgétaires. Dans les milieux bien informés, on précise que l’objectif n’est pas de créer un fonds mais de « mettre en place toute une palette de financements pour soutenir l’intégralité du cycle de développement des capacités de défense ». Telle Ponce Pilate en évitant de parler d’armée européenne, la Commission propose aux États membres le choix entre trois options allant de la minimaliste à la maximaliste : plus de coopération, une sécurité partagée et une défense vraiment commune. Une sorte de QCM.

    Le grand retour du moteur franco-allemand dans la construction européenne

    Signe supplémentaire de cette volonté d’aller de l’avant au niveau européen (celle des 28 et bientôt des 27 après le départ du Royaume-Uni), l’Allemagne et la France prépareraient des propositions sur un fonds de défense de l’Union européenne à présenter lors d’une réunion ministérielle bilatérale prévue le 13 juillet, déclare la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen. Une coopération sur des drones, des moyens de transport militaires et sur des efforts conjoints pour stabiliser la région du Sahel sont autant de projets qui pourraient être financés par ce nouveau plan, explique-t-elle. « L’Allemagne et la France veulent devenir le moteur d’une union européenne de la défense et mettre en œuvre intelligemment le fonds de défense » précise-t-elle. « Le référendum sur le Brexit et les élections américaines nous ont ouvert les yeux. Les Européens doivent davantage assumer leur propre sécurité ». Elle conclut en indiquant que les ministres des Finances des deux pays œuvrent pour mettre au point des mécanismes, tandis que les ministres de la Défense s’emploient à définir les différents chantiers à lancer.

    La Commission européenne n’aurait fait qu’apporter cette semaine son soutien aux projets franco-allemands d’intégration des armées et des industries de l’armement de l’Union européenne. Heureuse initiative. Reste désormais à savoir ce qu’en penseront nos partenaires peu enclins à faire l’Europe de la défense ailleurs que sous la forme d’un vulgaire pilier européen de l’OTAN et sous la tutelle exigeante du grand frère américain ? Même si nous ne disposons pas encore de leur réponse à cette question, nous imaginons ce qu’elle pourrait être : au mieux embarrassée, au pire dilatoire pour ne froisser personne mais surtout pour ne rien faire de très concret pour faire avancer la recherche de la solution du problème.

    Mais quand est-il au juste dans la réalité ? Essayons d’aller un petit peu plus loin que les analyses aseptisées que nous servent quotidiennement nos brillants journalistes français « embedded » sous contrôle.

    LA DÉFENSE EUROPÉENNE, OTAGE DE L’ALLIANCE ATLANTIQUE

    Si novateur et si attrayant soit-il, le projet tel qu’il nous est présenté par la Commission européenne, est malheureusement grevé de plusieurs hypothèques qui tiennent aux différentes logiques qui le sous-tendent.

    Tout d’abord, il privilégie une logique financière à une logique politique. Il met la charrue avant les bœufs. Nous n’avons aucune précision sur le véritable dessein politique qui préside à ce qui nous est présenté à Bruxelles comme une révolution copernicienne. Robert Azevêdo, directeur général de l’Organisation mondiale pour le commerce souligne que : « L’OMC a besoin de capital politique ».

    C’est bien ce qu’il manque à l’Union européenne. Sur un sujet aussi important, il aurait été plus logique que cette décision de la Commission européenne (l’administration de l’Union) se cantonne à mettre en œuvre sur le plan technique et financier une décision éminemment politique adoptée sous forme de déclaration politique formelle par l’instance politique suprême de l’Union, à savoir le Conseil des chefs d’État et de gouvernement des 27 (l’exécutif sans le Royaume-Uni). Or, il n’en est rien. Mais, comme aurait dit Coluche dans son sketch sur les journalistes : « ne rigolez-pas, c’est avec votre pognon ! ». Les solutions aux problèmes politiques ne sont pas uniquement financières. Elles sont avant tout politiques.

    Ensuite, corollaire de la précédente, il privilégie une logique institutionnelle à une logique fonctionnelle. Comme souvent dans la construction européenne, on met en place des structures couteuses sans leur assigner auparavant d’objectif politique précis. À titre d’exemple, on crée un Service européen d’action extérieure (SEAE), sorte de corps diplomatique européen (pléthorique, une authentique armée mexicaine), ayant à sa tête un haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’évanescente Federica Mogherini (sorte de ministre des Affaires étrangères qui parle pour ne rien dire si ce n’est réciter quelques éléments de langage de pure langue de bois) pour mettre en œuvre une politique étrangère et de sécurité commune (PSDC qui n’existe toujours pas).

    Avec cette logique d’épicier, nous sommes à l’évidence plus au royaume de Franz Kafka et d’Alfred Jarry que dans celui du général de Gaulle attachée à une Europe qui fonctionne dans l’interdépendance entre ses membres et dans l’indépendance avec les États-Unis. Cette manie du millefeuille institutionnel n’est-elle pas la cause de la crise de confiance croissante entre les citoyens et les institutions européennes ?

    Enfin, et c’est là que le bât blesse assurément le plus, il privilégie une logique de soumission (à l’OTAN) à une logique d’indépendance (de l’Union européenne). Dans ce domaine, comme dans tant d’autres, il faut que tout change pour que rien ne change. Tout est dit par la taiseuse Federica Mogherini qui déclare : « il n’est pas question non plus de remplacer l’OTAN » même si le plan de la Commission nous explique doctement en langage diplomatique que : « la protection de l’Europe dépendrait désormais d’une responsabilité commune se renforçant mutuellement, celle de l’OTAN et de l’UE ».

    En définitive, l’Union européenne demeurerait, ce qu’elle a toujours été dans le passé, une « succursale de l’OTAN ». Comme l’a écrit un jour Régis Debray : « L’occident n’a qu’un seul numéro de téléphone en cas de crise, celui de la Maison-Blanche ». Quand la Maison-Blanche tarde à répondre, c’est l’affolement général. Le président Trump de les rassurer en réaffirmant qu’il ne les abandonnera pas et qu’il restera le chef suprême d’une organisation « obsolète » comme il l’a pourtant dit avec raison. Tant que ce point essentiel n’aura pas été éclairci et que les 28 n’auront pas abandonné leur ambiguïté constructive en la matière (vouloir plus d’Europe dans les mots en se ruant dans la servitude de l’Amérique dans les faits), rien ne se passera et la défense européenne restera pour longtemps encore dans l’ordre des chimères. « Jouer le bon élève et le meilleur allié des États-Unis ne paie pas ».

    « La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude » nous enseigne Etienne de la Boétie dans son célèbre, et trop méconnu de nos dirigeants politiques, Discours de la servitude volontaire. Est, c’est bien de cela dont il s’agit lorsqu’on évoque la problématique de la défense européenne ! Que n’a-t-on vu les membres de l’Union européenne, allongés devant leur maître, Donald Trump posant devant le nouveau bunker de l’OTAN à Evere lors du récent sommet des chefs d’État et de gouvernement du 25 mai 2017 après avoir quémandé son engagement envers l’Organisation qu’il avait auparavant qualifiée « d’obsolète » ?

    À cette occasion, notre grand inquisiteur tweeter écarte de la photo de famille le premier ministre du Monténégro, État tout juste admis à prier dans l’église de la famille occidentale. C’est du bout des lèvres qu’il vient de leur concéder, le 9 juin 2017, son engagement à mettre en œuvre les dispositions de l’article 5 du traité de Washington en cas d’agression contre l’un de ses membres.

    Mais, il attend d’eux qu’ils mettent la main au portefeuille pour augmenter leurs budgets de défense avec de l’argent qu’ils n’ont pas, pour la plupart d’entre eux. Au fond, ce n’est pas la création de ce fonds ou de tout autre bidule technocratique qui contribuera, de près ou de loin, à mettre sur pied une véritable défense européenne. Aujourd’hui, ce concept galvaudé relève encore et toujours de l’ordre de la grande illusion, de la plaisanterie.

    Source : Proche & Moyen Orient, Guillaume Berlat,  
    19 juin 2017

  • L'Algérie à la veille de s'effondrer.

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    Ali Benouari, ancien ministre au Trésor (fondateur du parti Nida El Watan).

    © Copyright : dr

     

    Un ancien ministre algérien prédit l’effondrement de l’Algérie en 2019

    Une nouvelle sinistre prédiction de l’effondrement du régime algérien à l’horizon 2019, établie cette fois par l’ancien ministre au Trésor, Ali Benouari. Il explique comment le président Bouteflika a réuni tous les ingrédients d’un chaos total en Algérie.

    «Attention à ce qui se passe en Algérie! Ce grand pays, le plus grand d’Afrique et du monde arabe, est menacé d’effondrement, dans l’indifférence générale». L’alerte n’émane pas cette fois d’une quelconque «partie ennemie», elle n’est donc pas l’oeuvre d’un «complot extérieur», comme le régime de Bouteflika a tendance à le claironner à chaque mise en garde internationale contre le scénario de chute de ce régime rentier, grabataire et en rupture de ban. Non, l’avertissement provient de l’intérieur de l’Algérie, précisément de l’ancien ministre algérien au Trésor, Ali Benouari. Dans une tribune libre publiée sur le site algérien CNP News, il détaille les uns après les autres les syndromes d’une faillite inévitable. «Cela ne se voit pas encore, mais tel un meuble mité, il (le pays) est rongé de l’intérieur», diagnostique-t-il, mettant le doigt à la plaie. L’Algérie est «mitée par une gestion désastreuse qui n’a jamais fait l’objet de la moindre autocritique, en cinq décennies de gestion populiste, nourries par la rente pétrolière», assène-t-il.


    A défaut de travail d’auto remise en question, il va donc incomber à d’autres de le faire à la place du régime. Ali Benouari, ancien argentier sous le gouvernement Ahmed Ghozali (91-92), en fait partie. Dans sa tribune libre, il va droit au but et pointe l’index vers  le régime et précisément «l’artisan en chef du Système politique algérien à l’Indépendance», en l’occurence Abdelaziz Bouteflika, qui «a fini par l’incarner totalement à partir de 1991». «Son triomphe total aura été paradoxalement l’accélérateur de la débâcle d’un système qui a réussi à diviser les Algériens, détruit le rêve d’une union des peuples nord-africains et compromis la stabilité et l’avenir de la région», pointe Ali Benouari. Elevant la servilité au rang de critère absolu pour accéder aux hautes fonctions, au détriment de la méritocratie, «l’actuel pouvoir a poussé à l’exil des centaines de milliers de cadres et perdu une occasion unique de rattraper les retards accumulés dans tous les domaines», relève M. Benouari, lui-même amené à chercher une autre nationalité, en l’occurence la nationalité suisse, à défaut d’opportunités dans le cadre d’un régime incroyablement méprisant envers les compétences nationales algériennes. «Le refus obstiné (du régime) de voir l’Algérie telle qu’elle est, dans un monde qui a profondément évolué, l’a conduit à refuser d’introduire la moindre réforme à un système de gouvernance aussi inefficace que dangereux», relève-t-il encore. Avant de larguer cette bombe à fragmentation: «Il est quasiment certain qu’en 2019, au terme de son quatrième mandat, le pays sera passé à côté de quelque chose de géant: une manne de près de 1000 milliards de dollars engrangés en 20 ans, fruits de ressources non renouvelables. Qui aurait suffi à financer les besoins en développement de tout le continent africain»!


    Vous avez bien lu: une manne de 1000 milliards qui aurait suffi à financer les besoins en développement de tout le continent africain!

    Circulez, rentrez, il n’y rien à voir. Cette manne «céleste» aura plutôt servi à "créer les conditions d’un chaos indescriptible, au lieu de servir à remettre (rien que) le pays sur les rails grâce à des réformes hardies que personne n’aurait pu contester» !, indique l’ancien Trésorier de l’Algérie, la mort dans l’âme. Pire encore, «les énormes besoins sociaux, dopés par la rente pétrolière et une démographie galopante (un accroissement de plus de 20 millions d’habitants au cours de la période 1999-2019) ne pourront plus être couverts par suite de la dissipation de la rente pétrolière», observe-t-il. Et d’enfoncer encore ce clou: «Le pays ne produit presque rien. Il survit grâce aux importations»! Rien donc hors des hydrocarbures (98% des exportations), alors que le reste, soit les 2% restants, sont aussi un don de la Nature, en l’occurence les minerais dont regorge l’Algérie!

    L’ancien Trésorier de l’Algérie étaie ses prévisions par des arguments chiffrés. «Le déficit de la balance des paiements atteindra des sommets en 2019, de même que le chômage et l’inflation. Son ampleur exposera le pays à une crise de la dette analogue sinon plus grave que celle qui a résulté de la crise pétrolière de 1986-1987. Il tourne à 30 à 35 Milliards de dollars par an depuis trois ans», chiffre-t-il. «Le déficit budgétaire dépasse déjà 15% du PIB et restera au moins aussi important qu’aujourd’hui. Il ne peut plus être couvert par les recettes fiscales accumulées au titre du Fonds de régulation de recettes, qui sont déjà épuisées», prévient-il. Une prévision qui, qu’à Dieu ne plaise, entraînera des conséquences désastreuses. «Ce déficit empêchera, s’il n’était résorbé d’une manière ou d’une autre, de payer les fonctionnaires, d’assurer les services publics et maintenir les subventions aux catégories sociales les plus vulnérables». «En 2019, ces déficits ramèneront les avoirs extérieurs du pays à zéro. Ce scénario n’a rien d’exagéré, le pays l’ayant déjà vécu»


    Il en ressort qu’à l’issue du quatrième mandat du président Bouteflika, l’Etat algérien, ou ce qu’il en reste, n’aura même pas de quoi payer les salaires de ses fonctionnaires, à plus forte raison «acheter la paix sociale» via la subvention tout azimut des besoins de la majorité des citoyens habitués à la rente.


    Une éventualité qui risque de sonner le glas définitivement du régime algérien, qui ne doit sa «survie» qu’à l’ «achat de cette paix sociale». Le spectre du début des années 90 et donc de la guerre civile, avec son long cortège funèbre (250. 000 morts), risque ainsi de se reproduire. «A mon arrivée au gouvernement en 1992, les caisses étaient vides et la banque centrale ne pouvait plus dénouer les opérations de swaps sur or (c’est-à-dire racheter l’or vendu au comptant) effectuées l’année précédente. Il manquait, pour ce faire, 1,5 milliards de dollars. Autant dire que les réserves de changes étaient négatives!», rappelle Ali Benouari. «Cette situation nous avait conduits à mobiliser tout l’appareil de l’Etat dans une gigantesque opération de mendicité internationale dont les seuls résultats étaient de nous maintenir dans le même état de précarité financière mais avec des abandons progressifs de souveraineté et un enlisement progressif du pays dans la guerre civile».


    Voilà, le mot est lâché: la «guerre civile» risque de se reproduire au bout du quatrième mandat de Bouteflika. Autant que le spectre d’un «rééchelonnement en bonne et due forme qui fût décidé en 1994, permettant de reporter sur 15 ans les échéances de la dette qui absorbaient la quasi-totalité de nos recettes extérieures». «Le risque est donc sérieux de se retrouver de nouveau dans la situation de ne pas pouvoir couvrir les besoins du pays en nourriture, biens d’équipements et matières premières pour maintenir l’économie en état de fonctionnement minimal», prévient encore Ali Benouari. Une prévision confirmée par les rapports internationaux mais que le régime de Bouteflika, qui fait de la fuite en avant une "politique d'Etat"!, ne veut pas regarder en face.
     

    Ziad Alami

    Le 360

  • Premier et grave couac diplomatique ! Leila Aïchi, la pro-Polisario investie par Macron

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    Les ratés (in ?)volontaires du nouveau président de la République n'ont pas tardé. Alors que nos relations avec le Maroc sont excellentes et que ce pays constitue encore un rempart contre l'islam radical, E. Macron ne trouve rien de mieux que d'investir pour les législatives un soutien du Polisario qui s'acharne à déstabiliser la région avec l'appui de l'Algérie.

     

    Les réactions fusent contre l’investiture par la République En marche! de Leila Aïchi, franco-algérienne, sénatrice MoDem et soutien du Polisario, en tant que candidate à la députation dans la 9e circonscription des Français de l'étranger. Qui est-elle et représente-t-elle vraiment un danger?

    Elle s’appelle Leila Aïchi, elle est Française d’origine algérienne, elle appartient au MoDem (Mouvement démocrate, parti présidé par François Bayrou) et elle a été investie, jeudi 11 mai, comme candidate à la députation dans la 9e circonscription, réservée aux Français de l'étranger (dans 16 pays dont le Maroc) par le mouvement En marche! du nouveau président élu en France, Emmanuel Macron. Ceci, pour le compte des législatives du mois de juin prochain.

    Une investiture qui suscite un rejet unanime au Maroc. Leila Aïchi est un relai diplomatique d'Alger et un soutien au Front Polisario. Même si des rumeurs parlent d’un retrait de son nom, à ce jour, il figure toujours sur la liste des investis aux élections législatives par la République En marche!. «C’est François Bayrou en personne, et dont elle est très proche, qui a imposé sa candidature», précise à le360 une source proche des milieux politiques français. Une décision prise dans l’urgence. Augustin Augier, dont le nom avait été investi dans cette circonscription, a annoncé dans la journée qu’il n’était plus candidat…  «Et un bug de plus. Compte tenu de la grosse colère de François Bayrou contre les premiers choix retenus par En Marche!, il ne fallait pas priver ses amis d’une circonscription gagnable. Ce fut la chance de Leila Aichi», lit-on dans Mondeafrique.

    Ancienne militante d’Europe Écologie les Verts, puis le MoDem il y a 3 ans avant d’intégrer le mouvement d'Emmanuel Macron, Leïla Aïchi est surtout connue pour ses affinités avec le Polisario. Elle s’était d’ailleurs illustrée en 2013 quand, sénatrice de Paris, elle avait amené ses collègues de la commission des Affaires étrangères à organiser un débat sur «les droits de l'homme au Sahara occidental». «Un débat à charge, où des responsables du Polisario et de l’Algérie étaient présents en force. En face, le seul Marocain présent était une journaliste invitée pour couvrir l’événement. Et les discussions se sont limitées au seul sud marocain. Rien n’a été dit sur les droits de l’Homme à Tindouf, ni sur les détournements des aides internationales au profit des leaders du Front Polisario», ajoute notre source. Résultat, un communiqué final où elle prophétise que le Sahara pourrait connaître le même sort que le nord du Mali et dénonce la politique de la France pour «son alignement avec le Maroc».

    Au Maroc comme en France, la mobilisation est à son comble. «Non à l'investiture de Leila Aïchi… Nous demandons à la commission des investitures de En Marche! d'intervenir pour retirer cette candidature contre laquelle les Franco-Marocains s'élèvent et se battront», écrit le militant associatif franco-marocain Ahmed Ghayet sur sa page Facebook. «Il faut dénoncer cette candidature et faire comprendre à En Marche! qu'une telle erreur de débutant ne se répare que d'une seule manière: voter pour le camp adverse», tranche pour sa part Samira Sitaïl, également binationale.

    La candidature de Leila Aïchi est d’autant plus fâcheuse que le Maroc représente le plus gros des électeurs dans la 9e circonscription (plus de 51.109 inscrits sur un total de 152.000, soit le tiers). «Choisir Aïchi, c’est aller vers une défaite», commente notre source. Regroupant les élus français d’origine marocaine, le Cercle Eugène Delacroix n’y va pas non plus de main morte. «Madame Aichi n'a eu de cesse d'entretenir des relations de connivence avec l'insignifiant groupe Polisario en vue de déstabiliser la relation séculaire qui unit la France et le royaume du Maroc… L'annonce de son investiture constitue une faute morale de la commission d'investiture. Elle s'inscrit en total contresens de la dynamique engagée par le mouvement En Marche!».  La polémique ne fait que commencer. Et la résonance de ce qui ressemble à un pas précipité de la République En marche! va sans doute s'amplifier, tant cette investiture ne passe pas.

    Par Tarik Qattab

    Le 360

  • L'Europe fait part à Emmanuel Macron de ses directives

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    Macron est bien le successeur de Hollande. Ses déclarations inconséquentes vont encore nous ridiculiser.

     

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    France 2France Télévisions

    Emmanuel Macron aime l'Europe, et l'Union européenne l'a bien compris. Toutefois, elle a fait comprendre qu'il n'y aurait pas de traitement de faveur. Alors qu'Emmanuel Macron dit dans une vidéo diffusée sur internet vouloir refonder l'Union européenne, les dirigeants de la Commission européenne ont voulu calmer le jeu.

    Des réticences

    Un poste de ministre des Finances de la zone euro serait-il possible comme le proposait le président élu ? "Il faut réfléchir à deux fois avant de se lancer comme un desperado dans cette jungle", lance Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Quid du patriotisme économique européen, également suggéré par Emmanuel Macron ? "L'UE ne peut tout simplement pas se le permettre", assène Jyrki Katainen, le vice-président de Juncker.

    De fortes réticences, et déjà plusieurs rappels à la rigueur budgétaire : Paris doit faire baisser son déficit public de 3,4 à moins de 3 % du PIB. Un objectif réaffirmé à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel, pour qui la France doit faire des efforts.

  • Alger amplifie les faits divers pour nuire au Maroc

     

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    Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères,

    triste symbole d'une hostilité anti-marocaine gratuite

     

    Alger instrumentalise la moindre contestation sociale à des fins de propagande anti-marocaine, mettant à profit ses barbouzes pour guetter les déplacements du Roi, amplifier des faits divers et souffler sur les manifestations pacifiques avec l’objectif de les embraser. Les explications.

    28 avril 2017, siège de l’ONU, situé à l’East River, Manhattan, New-York. Il est 22 heures quand, après le vote de la résolution 2351 sur le Sahara, l’ambassadeur représentant du royaume du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, se présente devant un parterre de journalistes et ouvre le bal des questions-réponses. «Euh... peut-être que je vais faire une extrapolation, il y a le mouvement de l'indépendance du Rif qui a pris de l'ampleur... euh... il y a des appels pour sensibiliser la communauté internationale sur une partie des terres occupées du Rif», lâche une journaliste à l’agence de presse algérienne (APS), à la surprise générale. On s’attendait à une question sur la nouvelle résolution sur le Sahara, on a eu droit à une question sur «le Rif occupé!» A ce train-là, ne soyons pas étonnés que des journalistes de l’agence de presse officielle algérienne parlent du «Doukkala et du Haouz occupés!»

    Vidéo. ONU: la réponse foudroyante de l'ambassadeur Hilale à une journaliste algérienne agent du régime

    Une saillie que ni le timing, ni le contexte, encore moins la pertinence ne permet. Mais ne nous y trompons pas: cette sortie ne doit rien au hasard. Loin s’en faut, elle participe d’une politique d’Etat en Algérie qui consiste en deux axes. Primo, l’amplification du moindre fait divers survenant au Maroc, le cas échéant les revendications à caractère social à Al Hoceïma, son instrumentalisation à grand roulement de tambours via divers canaux de communication, notamment la centrifugeuse des réseaux sociaux, pour tenter à la fois de nuire à l’image du royaume du Maroc et souffler sur des bûches éteintes dans l’espoir d’attiser le feu. Deuxio, une fois que l’effet surdimensionné est garanti, les services algériens entrent en ligne pour mobiliser leurs agents exécutants et rameuter autour de la question, via des officines du droit-de-l’hommisme bon teint, appelés en renfort pour se répandre en imprécations contre le «Makhzen oppresseur»… La chanson, vous ne la connaissez que trop!

    Il n’est pas étonnant que la presse algérienne ait été la première à souffler sur les braises des manifestations de colère contre le décès accidentel de Mohcine Fikri, fin octobre 2016. Il n’est pas étonnant non plus que les revendications sociales à Al Hoceima fassent la «UNE» de sites algériens subventionnés à l’aune de leur capacité de nuisance au «Makhzen ennemi»…

    Alger est en crise diplomatique ouverte avec trois pays de son voisinage

    Comble de la pyromanie, érigée curieusement en politique d’Etat par l’oligarchie anarcho-miltaire qui détient les rênes de l’Algérie, comme en attestent des Libyens exaspérés par l’ingérence algérienne dans leurs affaires internes et les récentes tensions avec les Tunisiens, les services voisins poussent l’hostilité jusqu’à mobiliser des activistes du «séparatisme du Rif» dans les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne.

    Remarquez que la stratégie de sape anti-marocaine orchestrée par Alger vise particulièrement le Rif et le Sahara. Les vociférations de l’ambassadeur algérien à Bruxelles, le très pitoyable Amar Belani (qui a obtenu son poste pour bénéficier d’une bonne prise en charge médicale en Belgique), ainsi que ses attaques ubuesques servies à longueur de phrases sur les colonnes des journaux algériens à la botte des hauts galonnés, n’auront servi à rien. La résolution 2351 adoptée à l’unanimité des Quinze membres du Conseil de sécurité a fait l’effet d’un séisme à Alger, qui en guise de revanche veut désormais contre-attaquer tous azimuts: contre le Rif marocain, les villes du Sahara et même la mobilité et le dynamisme du chef de l’Etat!

    Pourquoi Alger joue l’escalade contre le Maroc

    Au fil des percées réalisées par le Maroc, à la faveur d’une diplomatie royale pragmatique faisant de la «soft power» un moyen de conquête diplomatique et économique, le royaume a fini par devenir la «mauvaise conscience» de l’oligarchie ossifiée tapie au luxueux Club des Pins, à Alger.

    Pourquoi le Maroc est devenu la mauvaise conscience d'Alger

    Retour triomphal du Maroc au sein de l’Union africaine, acté fin janvier 2017 à la majorité écrasante des chefs d’Etat africains; percée marocaine dans des sous-régions africaines jusque il y a peu inconnues politiquement, inexplorées économiquement, à l’instar de l’Afrique de l’est et l’Afrique australe (Rwanda, Tanzanie, Ethiopie, Zambie, entre autres pays considérés jadis comme une «zone d’influence algérienne»), sans compter ce géant africain le Nigéria qui constituait avec Alger et Pretoria un axe d’hostilités contre le Maroc; leadership incontesté en Afrique de l’Ouest (le Maroc, premier investisseur) et deuxième, après la république populaire de Chine, à l’échelle de tout le continent africain… Autant de succès qui valent désormais au royaume d’être le passage obligé pour tout investissement étranger en Afrique.

    Le dynamisme et l’esprit d’initiative de Mohammed VI, fondés sur un pragmatisme visionnaire, dérangent au plus haut point le voisin de l’est. Ce dynamisme rappelle cruellement à ce pays combien il est embourbé dans des querelles et des enjeux qui appartiennent au passé. Le roi en mouvement renvoie à l’oligarchie de ce pays l’image de sa paralysie. Contre le dynamisme du souverain, les services algériens multiplient les manœuvres sur les réseaux sociaux, fuitent des informations sur le calendrier du roi. Son déjeuner avec François Hollande a été annoncé depuis longtemps à Alger, mais à des fins qui sont à mille lieues de la réalité. Ce dynamisme est d’autant plus insupportable pour nos voisins qu’il porte ses fruits.

    Or, cette success story dérange au plus haut point à Alger. Le royaume est devenu le miroir pour renvoyer l’Algérie à ses propres ratages, à ses faux paris, à ses propres échecs… On comprend pourquoi chaque réussite réalisée par le Maroc donne du fil à retordre à Alger, en Afrique ou en Amérique Latine (rétablissement des relations avec Cuba), en Europe (coopération sécuritaire saluée à l’échelle de tout le vieux-continent) ou en Asie (accords stratégiques avec la Russie et la Chine)… Est-ce un hasard si le Maroc est devenu un leitmotiv, voire une obsession pour la diplomatie algérienne, pour ne pas parler d’une presse contrainte à l’hostilité sinon le régime lui coupe les vivres ?

    Alger, championne des occasions ratées

    Le bon sens veut  que chaque pas franchi par le Maroc soit une raison pour que le voisin de l’Est s’applique un travail de remise en question, tire les conclusions de ses échecs et réajuste son système à l’aune des changements géopolitiques que connaît la région, le continent, voire le monde. Or, ce n’est pas de cet œil salutaire que le voit le voisin de l’est habitué à la rente des hydrocarbures qui a favorisé l’insouciance face à l’échec, le je-m’en-foutisme en cas d’incompétence et l’absence de méritocratie. Quant au peuple, il est interdit de prendre la parole, de se rassembler, de s’exprimer librement… Oui, vous avez bien lu ! A Alger, il est interdit de se rassembler et de manifester publiquement. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a tenté lamentablement d’expliquer, hier, à l’Office des Nations Unies à Genève, que cette situation digne d’une dictature est «une exception en Algérie». Une exception qui dure plusieurs années devient une règle, M. le ministre. Et interdire dans la ville où vit plus du tiers des Algériens de manifester pacifiquement, c’est juguler la liberté d’expression et installer la terreur. La presse et les barbouzes algériennes devraient faire profil bas devant cette tare honteuse au lieu de centupler chaque jour les manifestants du Rif où il n’y a pas un seul mort.

    Le chef de l’armée algérienne, Gaïd Salah, fait campagne pour succéder à Abelaziz Bouteflika

    Cette volonté populaire est confisquée au seul profit d’oligarques justes bons pour le musée de l’histoire, et dont le seul enjeu, si tant est qu’il faille ainsi l’appeler, est de rivaliser de servilité au régime personnifié par un président malade, incapable de la moindre motricité, depuis son accident vasculaire cérébral diagnostiqué en 2013 à l’hôpital Val-de-grâce, à Paris.

    Une vacance institutionnelle qui a aiguisé l’appétit et exacerbé la lutte pour le pouvoir, entre le clan présidentiel incarné par le frère d’Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika, et le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général Gaïd Salah. Une guerre de clans qui se déroule sur les ruines d’une Algérie au bord de la faillite, aggravée par la chute continue des cours de pétrole (98% des exportations et 60% des recettes de l’Etat algérien)! Une dégringolade qui fait planer à nouveau le spectre d’une nouvelle explosion sociale, à l’image des émeutes du pain du début des années 80 et qui ont mis l’Algérie à feu et à sang. Une situation explosive qui ne semble pas inquiéter le régime de Bouteflika, accusé d’avoir dilapidé pas moins de 1000 milliards de dollars depuis son arrivée au pouvoir en 1999!

    Genève: Lamamra tente lamentablement d'expliquer l'interdiction de manifester à Alger

    Ce régime autarcique, resté prisonnier d’un discours tiers-mondiste éculé, n’a cure de la faillite qui menace l’Algérie, ni des alertes sur l’effondrement de l’Etat algérien, encore moins de l’explosion sociale contre laquelle les services occidentaux, sans parler des instituts d’études stratégiques, le mettent en garde quasiment chaque semaine.

    Le régime continue de fuir en avant. Il ne regarde rien, pas même l’abstention record de 65% d’Algériens qui ont refusé de voter aux élections législatives de la semaine dernière, tellement le désabusement et le dégoût sont profonds. Au lieu de prendre acte de sa faillite annoncée et chercher à en atténuer l’effet, il continue à se jeter à fonds perdus dans le soutien d’une cause en toc, celle de la «RASD». Les 300 milliards de dollars dépensés jusqu’ici dans le soutien de cette entité fantoche ne semblent pas suffire, encore moins les soutiens achetés coups de milliards de pétrodollars auprès des organismes internationaux… à la seule fin de nuire au Maroc.  

    Par M'Hamed Hamrouch

    Le 360

  • Politique étrangère - Résultats des Législatives en Algérie : une dictature nommée FLN

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    Le taux d'abstention est de 61,75 % !

     

    Sans grande surprise, le FLN et son allié le RND ont été les grands vainqueurs des élections législatives algériennes. Le changement chez le voisin de l’Est n’est donc pas pour demain.

    Les résultats sont aussi officiels que sans appel: le FLN maintient sa mainmise sur la scène politique algérienne. Parti historique monopolisant tout le combat du peuple algérien pour l’indépendance, le Front de libération nationale FLN) continuera donc de monopoliser l’Algérie indépendante. Il s’est pour cela arrogé quelque 164 sièges, sur un total de 462 à pourvoir, suivi de très loin par son allié au sein de la coalition présidentielle, le RND (Rassemblement national démocratique) qui obtient 97 sièges.

    Blanc bonnet, bonnet blanc: alors que le FLN recule fortement, en perdant 57 députés (25%), le RND, lui, progresse avec 29 députés supplémentaires.

    Loin, très loin, derrière, figure l’alliance MSP (Mouvement de la société pour la paix) islamiste, avec seulement 33 sièges, des indépendants avec 28 sièges, le TAJ (Tajamoue amal El Jazair) avec 19 sièges, le FFS (Front des forces socialistes) avec 14 sièges et le PT (Parti des travailleurs) avec 11 sièges.

    On l’aura compris : le parti au pouvoir en Algérie depuis 1962 et son principal allié ont de nouveau remporté la majorité absolue. Un signe de plus, et s’il en faut, que le pouvoir en Algérie n’est pas près de changer de visage, ni de forme.

    Au grand dam d’un peuple algérien qui n’a pas hésité à marquer son refus de ce statu quo. On retiendra que le taux d’abstention a été de 61,75%. Chiffres officiels. Aux législatives de 2012, 42,90% des électeurs avaient voté. C’est dire que le peu d’espoir que les Algériens avaient dans leurs politiques est, désormais, définitivement déçu.

    Par Tarik Qattab

    Le 360

    C'est auprès de ces gens-là que Macron est allé insulter la France et son histoire. Pas un seul français digne de ce nom ne doit  lui lui apporter sa voix.

  • Macron : un crime contre l'honneur

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    « En un siècle, à force de bras, les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l’amour pouvait oser pareil défi… Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants » (Boualem Sansal – 2002) 

     

    Les nouveaux porteurs de valises

     

    On prend les mêmes et on continue. Il fut une époque où les lâchetés, accouplées aux trahisons, ont provoqué la perte de notre empire colonial, à l’issue d’une guerre qui avait été gagnée sur le terrain. L’ennemi n’était pas le peuple algérien mais une minorité d’agitateurs révolutionnaires, financés, manipulés et entrainés par des puissances étrangères (URSS et Chine en particulier) qui ont eu vite fait de nous remplacer dès notre départ.

    Des français n’ont pas hésité à aider et collaborer avec l’ennemi et se faire complices des massacres les plus abjects ; les mêmes qui en 1939 avaient soutenu le pacte germano-soviétique entre l’Allemagne de Hitler et l’URSS de Staline.

    Françoise Sagan avait pu écrire que « le Monde du spectacle et le Tout Paris littéraire furent mis à contribution pour porter les valises du FLN ». Rien n’a changé, ils sont toujours là ceux qui ont pour vocation de représenter l’Anti-France. Le réseau Jeanson est toujours actif.

    "Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile,

    Une tête coupée en fait renaître mille". (Corneille - Cinna)

    Tel Esaü qui perdit son âme pour un plat de lentilles, Macron, pour quelques voix, vient de déclarer la colonisation « crime contre l’humanité ». C’est une insulte intolérable et inacceptable faite à cette œuvre civilisatrice où les meilleurs des français avaient donné le meilleur d’eux-mêmes, une insulte aux pieds noirs qui avaient fait passer ces terre africaines de l’état de misère et de violences tribales à un pays riche, civilisé et heureux. C’est une insulte à tous les harkis qui avaient, depuis des années, compris que le salut de leur pays venait de la France, à laquelle ils ont donné leur fidélité et leur vie. C'est une insulte à la France.

    Peut-on imaginer avoir un chef de l’État, chef des armées, qui à son tour renie, trahit et déshonore ? Il ne lui suffisait pas d’être la marionnette des puissances d’argent apatrides, de ceux qui rêvent de mettre le monde en coupe réglée au profit de quelques-uns et au mépris des peuples et des nations. Il lui fallait en plus cracher sur son pays.

    Nous n’avions aucune raison de voter pour lui. Nous les avons désormais toutes pour le renvoyer manger son plat de lentilles.

    Henri Bec

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  • L'Angleterre est une île - Par Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine

    Coup de tonnerre sur la Tamise. Bruxelles et Paris en ont été ébranlées. Francfort et Berlin peut-être aussi. La suite le dira et jusqu’où. Ce qui est sûr, c’est que l’Europe est à revoir.

    Extrait du numéro de Juillet-Août > Commander ici !

    Ce qu’on appelle le Brexit a surpris le monde politico-médiatique, principalement et presqu’exclusivement en France et à Bruxelles, dans ce monde aveuglément fermé des dirigeants français et européens qui croient tout savoir et tout pouvoir. Type Alain Minc. Et ils se sont trompés ! Et ils n’y ont rien pu ! Pour eux, il était définitivement acquis qu’il était impossible de rebrousser chemin sur la voie qu’ils avaient tracée du terrestre paradis de leur rêve : États-Unis d’Europe, fédération européenne de plus en plus intégrée, seule voie de salut ici-bas, en attendant l’intégration transatlantique, puis la fusion universelle sous une « gouvernance » mondiale. Eurobéatitude d’une prométhéenne imagination qui osait enfin concevoir les hommes et les peuples autrement qu’ils étaient, débarrassés à jamais des scories et des obscénités de leur histoire et de leur condition !

    Et patatras ! À 2 heures du matin, le vendredi 24 juin, malgré les chiffres qui tombaient, ils n’arrivaient point à s’y faire. Les Anglais, majoritairement, voulaient rester anglais. Eh oui ! Le peuple britannique retournait à « l’enfer » des nations, à « la damnation » du nationalisme. Malgré tant d’exhortations, d’objurgations ! Tout à coup, il fallait voir l’affolement, entendre les hurlements d’abomination : ce que c’est que de laisser les peuples à eux-mêmes ! Comme s’ils étaient capables de décider et de vivre hors des normes fixées par eux, les grands-prêtres de Bruxelles !

    Des spéculations privées de sens
    Plus de dix fois déjà, des peuples européens, au cours de ces dernières années, avaient tenté de regimber sous le joug. Les Danois, les Irlandais, les Suédois, les Hollandais à plusieurs reprises et encore tout récemment, les Grecs, les Français qui, en 2005, ont signifié à une forte majorité de 55 % leur refus d’une constitution européenne. Mais, à chaque fois, l’obstacle de la volonté des peuples était contourné par l’habileté des dirigeants. Les mêmes traités étaient réécrits et validés par les oligarchies partisanes, tel le traité de Lisbonne ; les accords étaient revus, indéfiniment rafistolés ; les pays – et surtout l’Angleterre – obtenaient dérogations et adaptations. Ô merveille, l’affaire continuait. Mais aussi se compliquait de rouages inextricables jusqu’à l’impossible et l’absurde. L’Europe ne cessait de s’élargir et prétendument de s’approfondir ! Elle ne formait plus qu’un conglomérat de plus en plus chaotique ; toutes les politiques s’achevaient en pitoyables compromis, de sommet en sommet de « la dernière chance ». Jusqu’à la dernière pression migratoire qui a tout fait exploser. Là, les Anglais ont donné un coup d’arrêt. D’autres ruptures sont à prévoir dans cet édifice fragilisé.

    D’abord, faisons confiance aux Anglais pour prendre soin de l’Angleterre. Ils supporteront les épreuves pour rebondir : ils ont une histoire, ils la continueront. S’imaginer que la City quittera Londres pour faire plaisir à Francfort et à Paris est une spéculation d’eurocrate, privée de sens. La City restera dans la City, avec ses politiques et sa livre souveraine. « L’Angleterre est une île », professait l’excellent André Siegfried dont nos « sciences potards » et nos énarques actuels ont oublié les leçons.

    L’Allemagne encore plus allemande ?
    Les autres peuples de l’Europe du Nord, eux aussi, se le tiendront pour dit et chacun commencera à compter ses billes. Les peuples du Sud qui vivent en pleine anarchie et qui n’évitent le désastre financier que grâce aux invraisemblables accommodements de la BCE, ne font semblant d’accepter les oukases de Bruxelles que pour ne pas faire faillite officiellement. La prochaine crise de l’euro les fera voler en éclats. Les pays de l’Est n’ont jamais cherché que des subventions et des protections ; mais aucun n’adhère sérieusement au fatras législatif bruxellois et encore moins aux vaticinations junckeriennes et merkelliennes sur l’accueil et la répartition par quotas des flux migratoires.

    Quant à l’Allemagne, gageons que, demain, elle sera encore et même plus encore allemande. L’Europe lui a servi à faire sa réunification à moindre frais ; les Français, déjà liés à son mark, en ont payé une large part, s’en souviennent-ils ? Ainsi a-t-elle établi sa position dominante, d’abord économique, maintenant politique. « Le couple franco-allemand » est une billevesée d’hommes politiques français en mal de discours eurocratiques. L’Allemagne n’ira pas au-delà des intérêts allemands. C’est vrai dans tous les domaines, y compris la défense.

    Paroles de prince
    Et la France ? C’est le seul pays où l’idée européenne soit à ce point une religion. En servant, d’abord, cette fausse divinité, ses dirigeants la sacrifient. Ils se sont totalement coupés du peuple français, sans plus aucun souci des intérêts nationaux, ne cessant de les brader depuis des décennies avec, en plus, des airs avantageux et en se rétribuant au passage. Alors, dans le désastre qui s’annonce, si jamais le peuple français voulait renouer avec son histoire, il retrouverait, au moins et d’abord, sa liberté. La liberté, c’est-à-dire l’indépendance, c’est-à-dire la souveraineté. Le régime actuel est un régime de dépendance, de soumission, d’asservissement à l’étranger. Qui dit souveraineté, dit, chez nous, souverain. Pourquoi ne pas chercher dans cette direction ? C’est une question existentielle : être ou ne pas être. To be or not to be. Les Anglais l’ont compris. Ils ont choisi l’être. C’était le sens de leur Brexit or not Brexit.

    Le Prince Jean de France a donné son avis sur la question soulevée par le Brexit. Avis plein de sagesse : « L’Union européenne est une sorte de chimère. Elle a construit toute une bureaucratie pour veiller au respect de règles libérales, qu’elle a malheureusement érigées en dogmes. Son administration n’est pas moins tatillonne que celle d’un régime socialiste. Il suffit de considérer les directives produites par Bruxelles sur des sujets aussi divers que la composition du chocolat ou la fabrication des fromages… Pourtant, on pourrait tout à fait imaginer une confédération fondée sur la subsidiarité : ce que les États peuvent faire eux-mêmes ne doit pas leur être enlevé. L’Europe telle que je la conçois serait fondée sur la coopération entre les nations, celles-ci choisissant librement de s’associer pour de grands projets d’envergure mondiale. C’est l’Europe d’Airbus et d’Ariane. Pas besoin de structures permanentes, pas besoin de Commission européenne pour construire un avion…Et si nous nous accordons sur des buts plus politiques, veillons à respecter l’identité de chaque pays, ce qui est de moins en moins le cas. Le peuple français en sait quelque chose, puisque ses représentants ont contredit son expression directe en votant un traité presque identique à celui que les citoyens avaient refusé par référendum. Ce décalage entre les institutions et le peuple est antidémocratique et particulièrement inquiétant : il nourrit l’amertume et le ressentiment. L’Europe se fait contre les peuples et sans l’homme. Allons-nous commettre la même erreur que l’Union Soviétique ? » Paroles de prince français à méditer dans les mois qui viennent.

  • Brexit : séisme politique, business as usual - Une excellente analyse de Politique magazine

     

    Le véritable séisme est politique. L’oligarchie européenne connaît aujourd’hui son plus grand désaveu, on ne pourra pas dire qu’elle n’était pas prévenue !

     

    Les marchés, comme toujours, ont suréagi. Qui peut voir dans les humeurs de la bourse (-8% sur le Footsie) et la baisse de la livre, des comportements rationnels ? La stupeur est l’exacte réplique des menaces que les « experts » avaient fait peser sur les partisans du Brexit. Ces derniers n’ont pas cédé, ils n’ont pas obéi et surtout, n’ont pas cru à l’apocalypse. A moins qu’ils n’aient eu le sentiment que l’Europe les y avait déjà livrés…

    Faut-il donc, économiquement s’inquiéter pour la Grande-Bretagne ? La baisse de la livre rendra les produits britanniques moins chers mais pour le Brent, par exemple, pétrole coté et vendu en dollar, le problème n’est pas d’ordre économique, il est politique, puisqu’il s’agit d’un pétrole écossais ! Le paradoxe étant que les britanniques sont entrés dans l’union pour des motifs économiques qu’ils en sortent pour des motifs politiques et qu’ils ne sont jamais entrés dans l’euro ! Aussi bien leur adhésion était-elle demeurée conditionnelle et les britanniques ne s’étaient pas fait faute de réclamer des mesures dérogatoires. On se souvient de Miss Thatcher en 1984 : « I want my money back »… Ils vont donc revoir la couleur de leur argent (et la France aussi par la même occasion puisqu’elle payait pour cette exemption).

    Beaucoup de choses seront à négocier avec l’Europe dans les deux ans à venir. Mais sur le plan commercial, à l’heure où l’on ne cesse de nous dire que les barrières douanières n’existent plus guère, on appréciera de connaître les conséquences de leur éventuelle rétablissement, menace brandie par Bruxelles qui se montrerait vraiment mauvais perdant en rétablissant des droits en contradiction avec sa philosophie affichée par ailleurs et qui légitimerait malgré elle les demandes faites à l’intérieur de l’Europe.
    Nouvelle crise financière ?

    Si, d’aventure, une nouvelle crise mondiale financière devait survenir, la cause première n’en serait pas le Brexit. Il n’en serait que le catalyseur, tant l’économie mondiale est bâtie sur une montagne de dettes. Une action rapide et concertée des banques centrales devrait se produire, réunissant la Banque d’Angleterre, la Banque Centrale Européenne, la FED et la Banque Nationale Suisse. Elle pourrait, dans un premier temps, consister à racheter des GBP (livre sterling) sur le marché afin de stopper la chute de la monnaie. On ne peut exclure une dévaluation de la livre. La Grande-Bretagne pourrait perdre son triple A (Standard &Poors)… Elle s’en remettra ! Des mesures plus décisives (baisse des taux d’intérêt ou rachats d’actifs) pourraient être envisagées dans un deuxième temps si la panique n’est pas endiguée. Mais, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne pouvons pas conclure à une nouvelle crise et si l’apocalypse financière décrite par certains devait se produire, elle était, de toute façon, inscrite dans l’état de l’économie mondiale.

    Du point de vue de l’Europe économique

    L’UE est donc amputée de près de 12 % de sa population, 17 % de son PIB issu de la cinquième économie mondiale. Cette journée du Brexit est vue par certains économistes comme une réplique de même ampleur que la faillite de Lehmann Brother. À long terme, une défiance vis-à-vis de l’Europe, en matière d’investissements est à craindre. Il est encore un peu tôt pour estimer l’impact économique sur sa croissance, déjà très faible. Mais si la Grande-Bretagne réussit sa sortie, la tentation de l’oligarchie européenne sera de lui mettre des bâtons dans les roues pour éviter que d’autres pays suivent le même chemin. Là encore, la cause en sera politique.

    La fin du sas d’entrée européen pour les capitaux américains ?

    Europlace (organisme qui fait la promotion de la place financière de Paris) a renchéri dans la matinée de vendredi 24 en indiquant très clairement : « le Royaume-Uni, en dehors de l’Union Européenne, n’appartient plus au marché unique européen et doit être considéré comme un pays tiers. De ce fait, il perd le bénéfice du passeport européen pour l’accès aux marchés financiers ». Concrètement, aujourd’hui, grâce au « passeport européen », une banque américaine ou autre institution financière implantée à Londres peut opérer dans n’importe quel pays européen.

    Et ce sont des milliards de transactions financières en euro et de gestion de produits financiers pour le compte de clients situés sur le Vieux continent qui s’opèrent, chaque jour, depuis La City. Avec le Brexit et le risque que le Royaume-Uni perde ce passeport, les acteurs financiers opérant dans l’Union européenne pourraient donc bien chercher à relocaliser certaines activités dans la zone euro. La concurrence s’annonce rude. Dublin, Luxembourg ou encore Francfort sont aussi en lice. Elles ont plus de chances que le Paris des casseurs et des défilés contre la loi travail.

    Un choc économique pour la Grande Bretagne. Elle a toutefois les moyens d’y répondre
    Certes, il y aura un choc de confiance. Les investissements pourraient en pâtir, notamment à la City. Pour la suite, il y a deux possibilités : soit le Royaume-Uni et l’Europe forment deux blocs indépendants, soit un processus de négociation bilatéral se met en place, comme pour la Suisse, avec des liens économiques possibles, les oligarques de Bruxelles balanceront entre représailles et intérêt économique. Actuellement, l’Union Européenne représente presque 500 milliard de livres d’investissements directs venant de l’étranger (IDE) en Grande-Bretagne, soit 50% du total des IDE, ce qui n’est pas négligeable. En termes d’échanges commerciaux, presque 50% des exportations britanniques vont à l’Europe, alors que dans le sens inverse, ce chiffre est de seulement 11% pour les autres 27 pays de l’Union.

    Il y aura donc une perte partielle. Mais, un aménagement des droits de douanes étant fort probable (sauf irresponsabilité rancunière de Bruxelles) cette perte sera compensée par moins de dépenses fiscales réservées à la contribution du Royaume-Uni au projet européen, qui représente (en terme net) une épargne de presque 0.5% de l’activité économique. En conclusion, l’impact est non-négligeable, mais l’économie du Royaume-Uni va éviter une récession durable. Pour les britanniques résidents en France, pour les français travaillant à Londres, pour le tourisme, pour l’Eurostar, Ryan air etc., la presse met l’accent sur les problèmes posés aux uns et aux autres, visa contre carte d’identité, permis de séjour, autorisation de travailler etc. Tout cela, sans être négligeable, est l’écume de l’économie…

    Et pour la France ?
    La France ne sera pas le pays le plus touché. Le PDG d’EDF, JB Levy, affirme que le Brexit n’aura aucun impact sur la stratégie de l’entreprise ou de sa filiale britannique (EDF ENERGY, un sixième de la production britannique) : « Notre stratégie d’entreprise n’est pas liée à l’appartenance politique de la Grande-Bretagne à l’Union européenne, donc nous n’avons pas de raison de changer cette politique. » Peut-être allons nous perdre quelques dixièmes de point de croissance, mais compensés par une récupération de la cote part fiscale reversée aux britanniques. Les plus touchés seront surtout l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et les pays de l’est de l’Europe.

    Même si la Grande-Bretagne ne faisait pas partie de la zone euro, il y a un vrai problème de crédibilité concernant l’euro. Celui-ci a tenu jusqu’à présent par le Quantitative Easing et la politique de Mario Draghi, qui produit des taux négatifs extrêmement préjudiciables à une saine économie. La Grèce de son côté n’a rien résolu, et l’Allemagne entre dans les taux négatifs pour les emprunts à maturité longue… La sortie britannique amoindrit encore le caractère de zone monétaire optimale. Une vague de scepticisme va s’abattre sur l’Europe. Une hausse de la prime de risque sur les pays les plus fragiles est hautement probable (retour des PIGS).

    Ce sera sans doute, la fin des taux bas, le danger de loin le plus considérable. Pour l’heure, un peu de flegme britannique paraît nécessaire, mais le réalisme aussi ! Les quatre derniers mois de l’année vont être fort agités, on sera tenté de penser qu’ils le seront plus de ce côté du Chanel (Paris Bruxelles Berlin) qu’outre-Manche.

    Olivier PichonPolitique magazine

  • Algérie: une situation à haut risque

     

    Lugan1.jpgSpécialiste des affaires africaines, Bernard Lugan, venu à Béziers le 10 juin dernier dans le cadres des conférences "Béziers libère la parole", nous livre une réflexion inquiétante sur la situation en Algérie et les conséquences qu'un chaos, peut-être imminent, pourrait faire courir à notre pays.

     

     

    Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika

    La visite que le Premier ministre français, M. Manuel Valls, vient d’effectuer à Alger, fut l’occasion de constater ce que les lecteurs de l’Afrique Réelle n’ignoraient pas, à savoir que l’Algérie est « dirigée » par un président moribond.

    Depuis son accident vasculaire cérébral survenu le 27 avril 2013, Abdelaziz Bouteflika, paralysé, sourd et quasiment muet, n’apparaît plus en public que très rarement, et sur un fauteuil roulant. Ses trois frères, sa sœur - tous quatre conseillers à la présidence -, et leurs affidés, savent qu’ils vont vivre des moments difficiles dans les heures qui suivront son trépas. Il ne doit donc pas mourir tant que les clans qui, dans l’ombre, dirigent l’Algérie, ne seront pas parvenus à un accord permettant une succession contrôlée.

    Acculée, l’équipe au pouvoir a épuré l’armée au profit du général Ahmed Gaïd Salah, chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense. Est-ce pour autant un gage de survie ?

    Il est permis d'en douter car, lesquels parmi les généraux, notamment chez les nouvellement promus, voudront en effet apparaître liés aux profiteurs du régime quand la rue grondera dans un dramatique contexte économique et social aggravé par l'effondrement du prix des hydrocarbures [1] ? L'Odjak des janissaires [2] pourrait alors être tenté de se refaire une « vertu » à bon compte en donnant au peuple la tête de Saïd Bouteflika et celles de ses proches, avant de placer l'un des siens aux commandes.

    En Algérie, l’agonie présidentielle avec les mensonges et les tractations qui l’entourent, est ressentie comme une humiliation nationale. De plus en plus nombreux sont donc ceux qui demandent l’application de l’article 88 de la Constitution qui permet de constater la vacance du pouvoir. Pour l’entourage du président Bouteflika, la situation est donc devenue intenable.

    Quant à la France, sorte de vaisseau ivre tanguant entre repentance et ethno-masochisme, son président a soutenu l’aberrant quatrième mandat d’un Bouteflika grabataire, espérant ainsi acheter la paix sociale dans les banlieues. Cette mise en dhimmitude mentale ne l’empêchera cependant pas de subir  directement les conséquences des évènements majeurs qui risquent de se produire bientôt en Algérie. Peut-être même à court terme. 

    Bernard Lugan, 13.04.2016

    [1] Voir à ce sujet les dossiers consacrés à cette question dans les numéros de mai, de juillet, d'août et d’octobre 2015 ainsi que les numéros de l’année 2016  de l'Afrique Réelle.  

    [2] Commandement des Janissaires.

    le blog officiel de Bernard Lugan

  • Bernard Lugan : la France va-t-elle aider Al QuaÏda ?

    Lors de sa venue à Béziers Bernard Lugan nous avait impressionné par sa connaissance de la situation africaine et de celle du Moyen-Orient. Dans son blog il pose aujourd’hui une question qui peut paraître surprenante, mais qui fait suite à la démonstration qu'il avait développée : nos dirigeants sont incapables de concevoir une politique étrangère cohérente.

    Lire la suite