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Le Pays réel - Page 17

  • Délinquants étrangers : faut-il n’accuser que la xénophobie ?

    Il y a deux mois de cela, dans l’excellent Politique Magazine, je vous entretenais de la question des délinquants étrangers qui peuplent nos prisons et dont nous ne parvenons pas à nous débarrasser, une fois leur peine effectuée. Il se trouve que l’actualité nous offre un cas d’école, une illustration particulièrement atroce de mon propos, que je me sens tenu de partager avec vous, car il est des choses qu’il est de notre devoir de porter à la connaissance de nos compatriotes, par tous les moyens dont nous pouvons disposer, si modestes soient-ils.

    La cours d’assises de Seine-Maritime a jugé il y a quelques semaines, Jean-Claude Nsengumukiza, pour un double meurtre « accompagné ou suivi d’un viol en récidive ». La Cour d'assises de Rouen l'a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sureté et d'une interdiction définitive de séjour en France.

    Rappelons les faits : Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015, Elise Fauvel, 24 ans, et Julien Tesquet, 31 ans, sortent d’une soirée entre amis au bar rouennais le XXL. Il est environ 4h du matin et la soirée a certainement été très arrosée car Julien Tesquet est ivre et titube dans rue. Voyant son état, Élise décide de le raccompagner chez lui. En chemin, les deux jeunes gens croisent la route de Jean-Claude Nsengumukiza, qui propose à Elise de l’aider. Elle accepte. La caméra d’un restaurant, situé juste à côté, les filme tous les trois rentrant dans le hall d’immeuble d’Élise Fauvel, à 4 h 21.

    Le lendemain, en fin d’après-midi, les policiers, sollicités par un proche d’Élise, rentrent dans le studio de la jeune femme. Ils découvrent les cadavres d’Elise et Julien, disposées dans une sorte de mise en scène macabre : ils sont partiellement enlacés ; leurs visages sont recouverts d’une écharpe rose et leurs corps d’un drap blanc. La jeune femme est partiellement dénudée. Tous deux présentent de multiples traces de coups. L’autopsie effectuée révèle de nombreuses lésions sur le corps d’Élise Fauvel. Elle met également en évidence que les deux jeunes gens sont morts par strangulation et que la jeune femme a été violée.

    Comme même son avocate le reconnaissait, la culpabilité de Jean-Claude Nsengumukiza ne faisait aucun doute. Son ADN a été retrouvé à de multiples endroits de l’appartement d’Elise et sur le corps de cette dernière, il a été identifié sur des images de vidéo surveillance, son téléphone a « borné » tout au long du parcours des jeunes gens.

    Inexpulsable avec quatorze identités différentes

    Qui est cet homme ? Sa nationalité n’a pas pu être déterminée avec certitude. Il est sans doute originaire du Rwanda, ou bien d’Ouganda. Ce que l’on sait, c’est qu’il est rentré illégalement en France en 2002, et qu’il a ensuite endossé pas moins de quatorze identités différentes pour pouvoir y rester. Jean-Claude Nsengumukiza n’est pas un idiot : durant près de quinze ans il a très bien su jouer avec les règles de l’administration française en exploitant leurs failles.

    Avec les règles de la justice aussi, puisqu’il a multiplié les condamnations durant son séjour en France. En 2011, il est condamné à huit ans de prison ferme pour avoir violé une femme, à Rouen. Il s’était introduit à son domicile par une fenêtre, après avoir escaladé la façade de son immeuble. En dépit de la gravité de son crime, en dépit de sa dangerosité certaine, en dépit de ses multiples condamnations passées, en dépit du fait qu’il est en situation irrégulière sur le territoire nationale, Jean-Claude Nsengumukiza bénéficie de remises de peine qui réduisent sa peine, déjà légère, à seulement six ans. En dépit du fait que la cour d’assises avait prononcé à son encontre une interdiction définitive du territoire, il est libéré en novembre 2015, sans aucune contrainte ni aucun suivi : l’incertitude sur sa nationalité empêche son expulsion.

    2015. Libéré en novembre, il récidive en décembre

    Le voici donc libre comme l’air. Et n’importe quelle personne ayant lu son dossier aurait dû comprendre que cela signifiait, inévitablement : libre de commettre de nouveaux méfaits. Un mois plus tard, il tuait Elise et Julien.

    Je pourrais m’arrêter là, car les faits parlent d’eux-mêmes : l’atrocité du crime, son caractère plus que prévisible, l’indifférence ordinaire de l’administration, lorsque personne n’est vraiment responsable de rien, l’absurdité meurtrière de certains pans de notre législation, qui amènent non seulement à garder sur notre sol des gens comme Jean-Claude Nsengumukiza mais aussi à leur laisser suffisamment de liberté pour qu’ils puissent massacrer des innocents…

    Je pourrais m’arrêter là, mais il se trouve que je lis, le même jour que le compte-rendu du procès de Jean-Claude Nsengumukiza, qu’une certaine personne a publiquement regretté « une mentalité xénophobe » dans les pays occidentaux confrontés à l’immigration. Elle a notamment appelé la jeunesse occidentale à "ne pas se laisser enrôler dans les réseaux de ceux qui veulent les opposer à d’autres jeunes qui arrivent dans leurs pays, en les présentant comme des êtres dangereux".

    Cette personne, dont la fonction éminente lui assure l’écoute, et même le respect, d’un grand nombre de gens de par le monde a ainsi montré, une nouvelle fois, son incapacité à saisir certaines réalités humaines élémentaires et fondamentales. Et aussi sa propension, qui semble malheureusement irrésistible, à tenir des propos irresponsables.

    Car ce sont des opinions semblables à celles professées par cet éminent personnage qui sont à l’origine des lois, ainsi que des mœurs judiciaires et administratives, qui ont permis à Jean-Claude Nsengumukiza de massacrer deux innocents. A savoir : l’idée que les frontières et les nations sont des créations arbitraires et néfastes, qui séparent indûment l’homme de l’homme et engendrent la plupart des maux dont souffre l’humanité. L’idée que nous devrions accueillir « l’autre » sans aucune réticence, et même avec reconnaissance, précisément parce qu’il est différent de nous, tout en nous aveuglant méthodiquement quant à la portée et à la profondeur de ces différences.

    En soutenant ces opinions, avec tout le poids que lui donne son magistère, cette personne les renforce, inévitablement, et tout aussi inévitablement les opinions finissent par se traduire par des actes. Et au bout de ces actes, il y a des conséquences.

    Il y a actuellement plus de 15 000 détenus étrangers dans les prisons françaises, soit un peu moins d’un quart des prisonniers. Encore ces chiffres ne prennent-ils pas en compte les binationaux, et pas davantage tous ceux que l’on pourrait appeler les Français de papier, et qui sont sans aucun doute fort nombreux dans nos prisons, car les mêmes principes qui nous poussent à accueillir « l’autre » sans réserve nous poussent aussi à distribuer les cartes d’identité française comme des pochettes surprises.

    Ils ne se considèrent pas comme Français

    Or, comme le reconnaissait récemment un haut magistrat : « Judiciairement parlant, je dois à la vérité de vous dire que je vois passer des « Français de souche », comme on dit, qui sont de parfaites ordures, mais que j’ai principalement affaire – à requérir puisque tel est mon métier – à des étrangers ou à des Français d’origine étrangère qui sont souvent issus du bassin méditerranéen. C’est un constat. J’irais même plus loin dans la description : nous, magistrats, sommes considérablement alimentés par des gens qui enfreignent plus ou moins gravement la loi française parce que, en réalité, ils ne se considèrent pas comme Français. » (Jean-Paul Garraud, avocat général près la cour d’appel de Poitiers. – L’Incorrect n°11 juillet/août 2018)

    Il est totalement inutile d’objecter que tous les étrangers et les Français de fraîche date ne sont pas des délinquants. Tout crime commis par un immigré « clandestin », comme Jean-Claude Nsengumukiza, devrait être considéré comme inacceptable, parce qu’il s’agit d’un crime « supplémentaire », qui n’aurait pas été commis si nos frontières avaient été correctement gardées et si la justice avait fait correctement son travail. Tout crime commis par un Français de papier, comme Chérif Chekatt, comme Mohammed Merah, comme les frères Kouachi, comme tant d’autres, devrait être considéré comme inacceptable, par qu’il s’agit d’un crime qui n’aurait pas été commis si nous avions conservé une conception raisonnable de la nationalité.

    Il n’est pas au pouvoir de nos gouvernements de faire disparaitre la faim dans le monde, ni la guerre, ni la misère, pas plus que la maladie et la mort. Il est en revanche en leur pouvoir, et il est de leur devoir, de préserver l’intégrité du corps politique dont ils ont la charge et de garantir la sécurité des individus qui le composent.

    Un homme politique anglais a prophétisé, il y a désormais longtemps déjà, que l’immigration incontrôlée ferait un jour couler « des fleuves de sang » dans son pays. Comme chacun le sait, les grandes rivières qui vont se jeter dans les fleuves sont faites de petits ruisseaux, et les petits ruisseaux eux-mêmes sont constitués de petites gouttes, de destins individuels, comme celui d’Elise et Julien. Peut-être, au moment de mourir, Elise et Julien ont-ils eu le temps de regretter que nos gouvernants ne soient pas un peu plus « xénophobes », un peu plus tournés vers le bien réel de ceux qu’ils gouvernent, et un peu moins fascinés par un mirage « humaniste » aux conséquences inhumaines.

    Aristide Renou

    Politique magazine

  • Une gauche sans migrants, le mouvement Debout en Allemagne. Qu’en disent les médias français ?

    Gauche sans migrans.jpg

     Une gauche anti-migrants en Allemagne ? Un mouvement de stupeur et d’incompréhension risque-t-il de parcourir les rédactions des médias parisiens ? Tour d’horizon.

    Un impossible ? La naissance d’une gauche clairement opposée à l’immigration massive. Pour un journaliste français de média officiel, la pilule est difficile à avaler. En règle générale, dans la majorité des médias régimistes français, être anti-migrants va de pair avec xénophobie, racisme, populisme, extrême-droite et reductio ad hitlerum. Du coup, comment ces médias, massivement de gauche ou libéraux libertaires, se sortent-ils de cette nasse en évoquant la création de Aufstehen (« Debout ! ») par Sahra Wagenknecht, membre du parti de gauche radicale Die Linke, épouse d’Oskar Lafontaine, qui fut ministre des finances avant de participer à la création de Die Linke et d’en devenir co-président. Sahra Wagenknecht, surnommée « Sahra la Rouge » par L’Obs en 2015, en référence à Rosa Luxembourg, hebdomadaire qui la considérait aussi comme « l’icône anti Merkel ».

    Florilège des réactions des médias français

    Le Monde, habituellement prompt à analyser et à développer les articles quand apparaît un fait s’opposant aux migrants (le quotidien multiplie ainsi les articles consacrés aux manifestations qualifiées « d’extrême droite » de Chemnitz) est plus discret quant aux prises de positions de Sahra Wagenknecht. Un article paru le 3 septembre 2018, signé du correspondant à Berlin, et dans la rubrique « Allemagne ». Avec « Debout ! », il s’agirait d’un mouvement visant à « reprendre le terrain laissé à l’extrême droite ». Ce qui n’empêche pas de remarquer que la gauche allemande est « en pleine crise existentielle ». Wagenknecht est présentée comme ayant continué à se dire marxiste, soutenu la Russie, critiqué l’OTAN et développé un discours sur l’immigration « en décalage avec celui qui prévaut dans son camp ». Elle s’est opposée dès 2015 à la politique de Merkel à ce propos et est montée sur scène pour fustiger les viols de Cologne, viols dont il est dit ici qu’ils ont été perpétrés « par des hommes pour la plupart originaires d’Afrique du Nord », ce que Le Monde, comme l’essentiel de la presse officielle française avait eu des difficultés à accepter à l’époque, au point d’éviter autant que possible le sujet. Que lui reproche-t-on ? De vouloir limiter l’immigration. Le Monde insiste sur le fait que son discours serait différent de celui de l’AFD, que le quotidien considère comme un parti d’extrême droite. Une petite inquiétude perce en conclusion, vu que « 60 000 personnes se sont enregistrées » sur le site depuis la création du mouvement.

    Libération affiche plus clairement son inquiétude, dans un portrait consacré à la « femme du jour » dès le 22 août 2018. Pour la correspondante à Berlin de Libération, il y a « les relents anti-migrants d’une figure de proue de la gauche allemande » (avoir une opinion différente au sujet des migrations n’est pas pour Libération du domaine des libertés liées à la démocratie mais de celui de la puanteur, le mot relents est un marqueur classique) et la reprise « des accents de l’extrême droite sur la question migratoire ». Le quotidien en profite aussi pour critiquer les plus récentes mesures du gouvernement Merkel dans le domaine migratoire, jugées « trop dures ». Libération conclut en supposant qu’à l’approche des élections régionales dans plusieurs Länder de l’Est, la création de ce mouvement pourrait permettre la mise en œuvre de coalitions entre Die Linke et la CDU pour contrer le grand méchant AFD. L’embêtement est assez grand pour que le CheckNews du quotidien se demande : « Que dit exactement Sahra Wagenknecht sur l’immigration ? ». Que lit-on ? « On peut résumer ses positions ainsi. Sahra Wagenknecht défend le droit d’asile dans sa forme actuelle et s’est opposée à son durcissement. Elle estime cependant que pour régler la crise des réfugiés, il ne suffit pas d’ouvrir les frontières du pays mais de traiter les causes, qui justifient que des personnes quittent leur pays en guerre ». Par contre, elle considère qu’une « position d’ouverture totale des frontières n’est pas une position de gauche, car l’immigration de main-d’œuvre étrangère augmente la concurrence entre les travailleurs allemands et immigrés et tire, selon elle, les salaires vers le bas » (en gros, la position du parti communiste français avant l’élection de François Mitterrand). Elle considère aussi que ces migrations provoquent « un manque à gagner pour les pays d’origine ». Suivent ensuite des extraits de discours de la responsable politique. Le choix proposé vient à l’appui de l’analyse des journalistes de Libération.

    Le Huffpost a repris les informations de l’AFP et insiste sur « la critique d’une supposée naïveté de la gauche » soutenue par Wagenknecht, ainsi que sur ses critiques contre « l’ouverture incontrôlée des frontières » et sa remise en cause « du droit d’asile dont ont bénéficié les auteurs, pour beaucoup originaires du Maghreb, d’agressions sexuelles le 31 décembre 2015 à Cologne » (à l’époque, ce média avait de même été peu prompt sur le sujet). Le média insiste aussi sur le fait que le nouveau mouvement ne s’apparente pas à l’AFD mais qu’il veut « juguler la montée de l’extrême droite » et termine par un sondage indiquant que 33 % des personnes interrogées seraient susceptibles de voter pour Debout.

    Les Échos publie le 4 septembre 2018 un véritable article journalistique, tout en retenue et en neutralité, qui pourrait être lu pour l’exemple par les rédactions de nombreux médias Français.

    Ce n’est pas le cas du Point, du moins en son titre : « Sahra Wagenknecht, la gauche allemande sur le créneau antimigrants » et son accroche : « La coprésidente du groupe parlementaire Die Linke mise sur la préférence nationale. Et espère chiper des voix à l’extrême droite ». On rappelle l’entartage « antifa », la ligne « pro-russe », mais on développe aussi sur son père iranien « porté disparu » et sur son adhésion au parti communiste de RDA en 1989, quelques mois à peine avant la chute du Mur de Berlin. Notons que cet article propose un lien conduisant à un article du même hebdomadaire paru fin août et intitulé « Nationalistes et socialistes à la fois », illustrée d’une photo de Mélenchon en tribun agité. Le début de l’article fait encore plus fort que le titre : « National et socialiste à la fois ». National et socialiste… On sent que la période des européennes va être agitée au sein du Point, et la mobilisation pointe déjà pour aider Macron à imposer ses élus.

    La télévision à l’unisson

    Le site infomigrants de la chaîne de télévision publique France 24 propose cette accroche : « Avec le mouvement de gauche Aufstehen, Sahra Wagenknecht veut reconquérir l’électorat populaire en Allemagne. Pour ce faire, elle n’hésite pas à emprunter à la rhétorique du parti d’extrême droite AFD. » Pour ce média, Debout ! a été un peu vite « catalogué comme une version germanique de la France Insoumise de Mélenchon ». Ce ne serait pas illogique, sauf que Wagenknecht n’hésite pas à emprunter « à la rhétorique anti-immigrés des populistes d’extrême droite de l’AFD, là où Mélenchon s’est toujours présenté comme le premier opposant au Rassemblement National ». On indique que « ses adversaires affirment qu’elle est autiste » et suppose que « la création de son mouvement résulterait d’une sorte de frustration de ne jamais s’être imposée à la tête de Die Linke. » Est indiqué en fin d’article que celui-ci a été initialement publié sur France 24. Un article visant clairement à distinguer le mouvement Debout ! du parti de Jean-Luc Mélenchon, ce qui laisse penser que finalement La France Insoumise ne dispose pas seulement du Média mais parfois aussi d’un autre organe de presse, France 24.

    TV5 Monde s'était encore plus inquiété, en titrant le 26 août 2018 : « Immigration, la gauche allemande chasse-t-elle sur les terres de l’extrême droite ? ». Pour ce média, Debout ! « reprend la rhétorique de l’extrême droite allemande, notamment de l’AfD (…) ce parti qui mène les cortèges contre la présence d’étrangers en Allemagne dans la ville de Chemnitz ». TV5 Monde choisit de présenter une vidéo de Sahra Wagenknecht entartée par « un militant antifasciste » (selon le média, qui n’interroge pas la pratique en question sur le plan du débat politique démocratique). La chaîne précise que Die Linke se « désolidarise des idées anti immigration » de ce mouvement. Un encart indique que debout ! « n’est pas sans rappeler l’alliance rouge-brune en Italie, entre le mouvement 5 étoiles, anticapitaliste, et la Ligue du Nord, parti d’extrême droite anti immigration ». On suppose que le stagiaire responsable de cet encart est encore étudiant à Sciences-po, sans quoi sa connaissance des mouvances dites rouges-brunes seraient sans doute plus fine

    France 3, en son JT  se demandait si l’AFD ne serait pas « pillée »? Cette gauche allemande chasserait sur les terres de l’extrême droite indique le correspondant. Cela se ferait sur l’idée que les réfugiés récents « capteraient les aides sociales », ce qui serait une idée de Debout ! L’écoute de la vidéo donne à penser que le jeune journaliste s’exprimant en direct de Berlin parle du FN des années 80 du siècle passé.

    Le JT de France 2 du 4 septembre 2018 proposait un reportage centré sur Sahra Wagenknecht, dont le ton est celui usuellement usité pour les reportages traitant de sujets effrayants, type Allemagne nazie, qui indique qu’elle « veut dynamiter la vie politique allemande », cette femme longtemps « ardente défenseur de la RDA communiste ». Citation de la femme politique : « j’en ai marre de laisser la rue aux partis d’extrême droite, parce que beaucoup de gens qui les suivent ne sont pas seulement xénophobes, ils se sentent plutôt laissés de côté, abandonnés par la vie politique ». Suite à cet extrait, le commentaire (extraordinaire) du journaliste est : « Le grand écart politique ». Il semble difficile de voir en quoi la citation précédente peut conduire à ce commentaire. C’est que sur la question des migrants « cette fille d’un père iranien rejoint le discours de la droite populiste, elle dénonce l’ouverture incontrôlée des frontières ». Citation de la femme politique : « Il y a beaucoup de colère contre les immigrés car il y a un lien avec les problèmes sociaux ».

    Ainsi, pour France 2, ne pas être favorable à l’ouverture incontrôlée des frontières n’est pas une opinion libre dans le débat démocratique mais un marqueur d’extrémisme de droite. C’est un discours largement partagé par les médias français au sujet de cette initiative politique en Allemagne. Le plus étonnant est cependant ailleurs : aucun média français n’interroge les causes de la naissance de Debout !, ni les faits concrets, ce qui est pourtant la base du journalisme  avec une question simple : ce qui est affirmé par Sahra Wagenknecht correspond-il au réel de la situation allemande ?

    Observatoire du journalisme

  • Des professionnels jugent impossible la reconstruction en cinq ans du charisme de Bruno Le Maire

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    La communauté scientifique internationale a écrit à Emmanuel Macron pour lui faire part de ses doutes concernant le projet de restauration en cinq ans du charisme du ministre de l’Economie.

    Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, 1170 experts ont répondu à la volonté du gouvernement de reconstruire au plus vite le charisme de Bruno le Maire en s’asseyant sur toutes les procédures existantes et sur l’avis des spécialistes. « Le charisme de Bruno Le Maire, c’est un immense chantier, il est impossible de le restaurer en si peu de temps et dangereux de le laisser croire » ont écrit les signataires avant d’ajouter : « Des années d’absence de style et de déclarations grotesques ont fait du ministre de l’Economie une sorte de mélange entre Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan. Il faudra sans doute des siècles pour lui conférer un peu de charisme. Même Edouard Philippe a plus d’envergure ».

    Un mince espoir ?

    Les lettres ouvertes adressées au président de la République ne sont pas rares mais le nombre et la qualité des signataires sont cette fois-ci inédits puisqu’on trouve par exemple parmi ces derniers les experts chargés de reconstruire la crédibilité de Nathalie Loiseau. Après avoir dénoncé « l’attitude du gouvernement et du président de la République, qui n’écoutent rien ni personne », les spécialistes proposent toutefois une solution à court terme pour que Bruno Le Maire retrouve un semblant d’envergure par contraste : être constamment accompagné d’un bigorneau et de Jean-Marc Ayrault.

    Le Gorafi

  • Le président français ferait mieux de s'occuper des français

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    Le chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, le général Ahmed Gaïd Salah s’est exprimé sans ambiguïté. Il accuse la France de s’ingérer dans la politique algérienne et d’attenter à la sécurité de l’Algérie, d’une part en permettant des manifestations à Paris et dans toute la France destinées uniquement à semer le désordre.

     

    Il accuse le gouvernement français de réaliser un double-jeu bien que le président Macron affirme « suivre les événements d’Algérie sans ingérence mais également sans indifférence ».

    L’Ambassadeur Xavier Driencourt a été interpellé notamment sur certains médias télécommandé par le Quai d’Orsay qui influent sur le cours des événements, citant notamment « France 24 » et surtout l’AFP (Agence France-Presse), dont le directeur a été expulsé tout récemment et qui ne fonctionne plus en Algérie.

    Les Algériens qui manifestaient pacifiquement, jusqu’alors, en Algérie, comprennent difficilement que les autorités françaises acceptent que de telles manifestations de « Français d’origine algérienne » brandissant de nombreux drapeaux d’un pays étranger (Algérie) puissent se dérouler en France, avec des heurts et des débordements.

    « Est-ce que l’on voit des manifestations, en Algérie, lors d’élections en France, d’Algériens d’origine française, brandissant des drapeaux français ? Non, bien entendu ! Ni même de Français naturalisés algériens. Vous avez fuis votre pays, vous êtes dans un pays étranger et vous savez parfaitement que vous ne retournerez jamais vous installer en Algérie, d’ailleurs nous ne souhaitons pas votre retour car vous êtes la lie de votre pays d’origine. Préoccupez-vous de la politique de votre pays d’accueil qui a certainement davantage besoin de vos conseils ».

    Il est vrai que dans d’autres pays, tel l’Espagne par exemple, qui abrite une très importante communauté d’Algériens originaires notamment de la région d’Oranie, aucune manifestation ne s’est déroulée pour ou contre Bouteflika.

    D’autre-part, devant l’intervention musclée des forces de police et de l’armée, ce dernier vendredi, Saïd Sadi, président et fondateur du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), a demandé avec insistance au général Gaïd Salah de partir : « Le peuple demande votre retrait t ce n’est pas en recourant aux règlements de compte que nous allons redonner confiance aux citoyens. Vous avez une occasion unique de clore votre carrière par une décision patriotique. Faites rentrer l’armée dans les casernes et laisser les Algériens inventer le grand destin que le militarisme leur a interdit depuis le premier jour de l’indépendance. »

    Quelle sera la réponse du chef de l’Etat-Major, Gaïd Salah ? Partir ou menacer de rester de gré ou de force ?

    Attendons le prochain vendredi pour le savoir !

    © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

  • Beaucaire : Carole Delga condamnée pour discrimination envers le maire RN

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    Il faut bien qu'un jour le masque tombe. Apeurés, tendus, aux abois, hantés par leurs prochains échecs électoraux, les représentants de la gauche, toujours  donneurs de leçons, se comportent en véritables autocrates, tentant d'éliminer par tous moyens tout ce qui n'est pas eux. Du département à la région, en passant par les autres échelons locaux, force est de constater qu'ils ont tous la même attitude. Abandonnés par leurs électeurs qui ont compris le mépris dont ils faisaient l'objet, récupérés par la finance apatride, sans plus aucun repère idéologique, ils ne pensent plus que par des slogans et n'agissent plus que par des coups tordus.

    La discrimination systématique à laquelle ils se livrent a reçu un coup de bâton judiciaire bien mérité. Carole Delga mettra-t-elle un bémol à son arrogance ? Rien n'est moins sûr.

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    La présidente (PS) de la région Occitanie, Carole Delga, a été condamnée ce 26 avril 2019 à 8.000 € d'amende et dommages et intérêts pour discrimination à l'encontre du maire (RN) de Beaucaire (Gard),

    Julien Sanchez et de sa commune. En cause : sa décision de ne pas y implanter un lycée.

    La présidente (PS) de la région Occitanie, Carole Delga, a été condamnée ce 26 avril 2019 à 8.000 € d'amende et dommages et intérêts pour discrimination à l'encontre du maire (RN) de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez.

    La commune de Beaucaire indemnisée

    La chambre correctionnelle de la cour d'appel de Nîmes condamne notamment Carole Delga à verser 5.000 euros à la commune de Beaucaire au titre du préjudice moral. Elle était poursuivie pour "discrimination fondée sur des opinions politiques" et "entrave à l'exercice d'une activité économique".

    Plainte irrecevable en première instance

    En première instance, en décembre 2017, le tribunal correctionnel de Nîmes avait à l'inverse jugé la plainte de Julien Sanchez "irrecevable" car la date de la délibération municipale donnant pouvoir au maire pour porter plainte était "antérieure à l'infraction reprochée".

    Litige sur l'implantation d'un futur lycée

    La présidente du conseil régional d'Occitanie n'avait pas signé le contrat de ville tel qu'il avait été validé par les élus gardois. Une ancienne friche SNCF, proche du centre, n'avait pas été choisie pour accueillir un futur lycée général. Il devrait être construit sur une autre commune plus petite du Gard.

    Le maire parle de "mépris"

    Julien Sanchez a réagi à cette décision de justice auprès de nos confrères de l'Agence France Presse :
     

    Je suis satisfait que la discrimination soit enfin reconnue. Beaucaire est la quatrième ville du Gard, avec 16.000 habitants, et c'était le seul contrat de ville sur 38 dans le département qui n'avait pas été signé par la présidente de la région. Je n'ai rien contre Carole Delga en tant que personne, je souhaite la paix et que Beaucaire soit traitée comme les autres communes.

    Le maire de Beaucaire a appelé la présidente de Région à réétudier la question de l'implantation d'un lycée général sur sa commune.

    France 3 Occitanie

    Dans le même esprit voir notre article du 8 avril 2019 en cliquant ici

  • Décision tragique pour Vincent Lambert : le Conseil d’Etat confirme son euthanasie

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    COMMUNIQUÉ

    Le Conseil d'État vient de confirmer le jugement du Tribunal Administratif (TA) de Châlons-en-Champagne conduisant à l’euthanasie de Vincent Lambert.

    C’est le pire dénouement possible pour Vincent, pour ses parents, les frères et sœurs qui le soutiennent, pour ses amis et les 110 000 soutiens du comité, mais aussi pour les milliers de patients qui vivent en France dans le même état pauci-relationnel que Vincent.

    Les experts mandatés par le Tribunal Administratif avaient eux-mêmes affirmé que sa prise en charge ne relevait pas de l'acharnement thérapeutique ou d'une obstination déraisonnable. Ils avaient préconisé son transfert. En avril 2018, alors que la vie de Vincent était déjà gravement menacée, 70 médecins avaient rappelé dans un quotidien national que Vincent Lambert n’était pas en fin de vie et que des unités spécialisées existaient dans notre pays pour le prendre en charge.

    La justice en a décidé autrement et préfère avaliser des pratiques d’élimination des handicapés sous couvert de lutte contre l’acharnement thérapeutique et de la manière la plus hypocrite qui soit : en provoquant la mort de faim et de soif pour éviter d’avoir à pousser sur la seringue.

    Vincent Lambert est dans un état stable. Il n’est pas en fin de vie. Il n’est pas sous assistance respiratoire ni cardiaque. Il n’a pas perdu le réflexe de déglutition. Ses parents qui le visitent chaque jour voient bien qu’il n’est pas le légume décrit par les médias et beaucoup de médecins le constatent avec eux (Tribune des 60 médecins). Vincent Lambert est un très grand handicapé, en état de conscience minimale, mais beaucoup d’autres le sont comme lui et accepter qu’il trouve la mort dans les conditions d’une euthanasie déguisée condamnerait de facto tous ses semblables.

    Cette décision du Conseil d’État n’est pas définitive. Les avocats qui défendent la vie de Vincent ont annoncé de nouveaux recours, en premier lieu devant les instances internationales défendant les droits des handicapés en application de conventions auxquelles la France a adhéré.

    Comité de Soutien Vincent Lambert

  • EDITION SPÉCIALE - Département de l'Hérault : épiphénomène d'un césarisme intégral

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    Chers lecteurs,

    Vous avez reçu hier au soir notre dernière « Lettre ». La suivante vous serait parvenue beaucoup plus tard si un incident n’était venu aujourd’hui nous contraindre à vous tenir informés, comme nous le faisons régulièrement, du fonctionnement très particulier du Conseil départemental de l’Hérault.

    Vous pensiez peut-être qu’un despotisme classique s’accompagnait toujours de bruits de bottes et de démonstrations martiales telles qu’en a connu par exemple l’Union soviétique au temps de ses heures les plus sombres. Sachez qu’il y a plus subtil, inventif et ingénieux, en un mot plus hypocrite.

    Démonstration :

    Vos six conseillers départementaux de Béziers et des villages voisins, qui représentent plusieurs milliers d’électeurs, siègent depuis leur élection en mars 2015 au « Syndicat mixte des vallées de l’Orb et du Libron » dont le siège est domicilié au Domaine de Bayssan et qui a pour mission, sans rentrer dans les détails, de mettre en œuvre les dispositifs de défense contre les inondations,  la gestion de la ressource en eau ainsi que la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité des écosystèmes aquatiques et des zones humides. Des compétences importantes lui ont été dernièrement dévolues et par voie de conséquence des moyens supplémentaires.

    Il s’agit donc d’une mission purement technique sans la moindre coloration politique ou politicienne, déviation malsaine dans laquelle nous avons toujours veillé à ne pas tomber. Assistés de techniciens les décisions nécessaires à l’exécution de cette mission ont été prises avec notre participation et notre appui constant. Aucune difficulté, et encore moins des propos polémiques n’ont émaillé ces quatre années au cours des réunions où nous avons été régulièrement présents. Les séances de travail se sont déroulées en bonne intelligence, en compagnie de nombreux maires qui apportaient les informations sur leurs spécificités locales, toujours bien venues.

    Pourquoi étions-nous membre de ce syndicat, au titre du département, alors que notre présence a été systématiquement refusée dans toutes les instances (plus de 300) où il est représenté ? Tout simplement parce que les statuts imposaient la présence des conseillers départementaux dont les cantons bordent les rivières concernées, Orb et Libron. Connaissant mieux que quiconque notre territoire, il n’était venu à l’idée de quiconque de considérer incongrue ce critère territorial et donc notre présence… Tout au moins personne n’avait, jusqu'à ce jour, osé se ridiculiser en le disant.

    C’était mal connaître la rancœur de certains qui n’ont jamais digéré notre élection (54,60 %, 54,14% et 59,18 %) et ont développé en continu une animosité souvent non dissimulée, source d’imaginations les plus sophistiquées pour installer des entraves savantes à l’exercice de notre mandat, c’est-à-dire qui ont déversé tout leur mépris sur des milliers d’héraultais.

    Or, lors de l’assemblée générale du département ce jour 8 avril 2019, une dernière délibération sortie discrètement en fin d’assemblée, sans que nous ayons reçu la moindre information préalable sur son contenu, prenant prétexte d’une modification des statuts qui ne reprenaient plus le critère territorial, a entériné notre éviction de ce syndicat. C’est ainsi que les trois cantons biterrois directement intéressés ne seront plus représentés dans une instance touchant en particulier à leur sécurité.

    Cette manœuvre n’a pas manqué d’en surprendre beaucoup (les échos qui nous sont parvenus sont sans ambiguïté), notamment ceux qui n’ont pas pu faire autrement que de la voter au risque de représailles rapides (le représentant des Républicains s’est même déclaré mal à l’aise !). Rappelons qu’en 2018 le groupe des 8 conseillers de Montpellier s’étant abstenu sur le budget se sont vus exclus de toutes les représentations dont ils assumaient la charge !

    La machination n’est rien moins que médiocre et pitoyable. Serait-elle la manifestation d’un signe avant-coureur de la fin d’une époque ayant vu la domination d’une minorité désormais abandonnée aux oubliettes de l’histoire ? Le chant du cygne avant sa mort est, dit-on, le plus beau, ce que Pline l’Ancien contestait formellement dans son Histoire naturelle. Nous ne pouvons que constater qu’il avait raison. Cette intrigue de basse politique politicienne ne grandit pas ses auteurs et n'apporte pas, pour le moins, sa contribution à l'œuvre d’intérêt général à laquelle tout élu doit se consacrer.

    Il faut dire également que lors de la dernière commission d’appel d’offres du Syndicat de l’Orb et du Libron, nous nous sommes étonnés de n’avoir eu communication d’aucun document nous permettant de nous prononcer en toute connaissance de cause sur les marchés à l’ordre du jour. Et nous n’avons jamais rien eu, ni avant, ni après la réunion. Comme s’il ne fallait pas que nous soyons pleinement informés. Fallait-il nous éliminer rapidement ? Ceci explique-t-il cela ? La question reste posée.

    En tout état de cause, et quelles qu'en soient les raisons, ces procédé de purge, enrobés comme à l’accoutumée de grandes déclarations sur la démocratie, les valeurs républicaines et le vivre ensemble… apportent la démonstration d’un exercice autocratique du pouvoir, du souci permanent d’exclure toute nuance d’idées ou de propositions et ne sont finalement que l’expression d’une vanité démesurée planant dans les nuées de l’autosatisfaction.

    Bien à vous

    Henri Bec

    Zone de compétence du syndicat de l'Orb et du Libron

    Carte Orb et Libron.jpg

  • Encore et toujours : la nouvelle ligne ferroviaire

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    La ligne de chemin de fer à grande vitesse entre Nîmes et Perpignan semble ne préoccuper les responsables concernés que de façon très périodique et de courte durée, alors qu’ils devraient s’estimer, oh combien ! déterminés et mobilisés autrement que par de vagues et éphémères déclarations de circonstance.

    Cette ligne constitue en effet un atout majeur pour l’activité économique de la région.

    Depuis plusieurs années, l’association TGV SUD travaille avec constance et talent à la defendre, sans se livrer à des considérations fantaisistes et démagogiques, souvent nuisibles, que nous connaissons régulièrement. Ses spécialistes se livrent toujours à des analyses et formulent des propositions rationnelles et équilibrées.

    Nous reproduisons ci-dessous :

    - L’avis qu’elle donnait déjà en 2014, frappée au coin du bon sens, appuyé par des considérations techniques et environnementales incontestables.

    - Le dernier bulletin d’information publié après les déclarations de certains responsables sur le maintien de l’emplacement de la gare, désormais unanimement controversé, dite gare A 75.

    Nous ne manquerons pas de revenir sur le sujet dès que la nécessité s’en fera sentir.

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    TGV SUD TERRITOIRES~ENVIRONNEMENT

    POURQUOI CETTE NOUVELLE LIGNE FERROVIAIRE ?

     

    INTERET DE LA REALISATION DE CETTE NOUVELLE INFRASTRUCTURE POUR LE TRANSPORT DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES

     

    Cette ligne nouvelle doit apporter de nouveaux services aux populations et aux activités du territoire qu’elle traverse, tout en respectant ces mêmes populations et activités sans créer de nuisances supplémentaires ni atteintes importantes à l’environnement. Nous sommes donc favorables à la création d’une ligne ferroviaire nouvelle polyvalente, c'est-à-dire permettant le passage de tout type de trains voyageurs et fret, entre Montpellier et Perpignan, mais sous certaines conditions incontournables et réalistes sur plan social, écologique, économique et financier.

    Etant polyvalente, elle doit permettre :

    - De développer le transport ferroviaire de façon fiable sur l’axe Nîmes-Narbonne-Perpignan et le report de trafic de la route vers le rail, en continuité de ce qui a été réalisé entre Barcelone et Perpignan.

    - De compenser la fragilité de la ligne actuelle très exposée aux effets négatifs du changement climatique et de l’élévation du niveau de la mer en raison de son passage près de la mer entre Sète et Marseillan et dans les étangs au sud de Narbonne.

    - D’éviter un éventuel doublement de l’autoroute et la domination absolue du transport routier. Le transport ferroviaire doit constituer une alternative à la route.

    Elle devra être suffisamment raccordée à la ligne actuelle pour :

    - Permettre le passage de l’une à l’autre en cas de besoin (aléas climatiques, incidents, travaux d’entretien…) ;

    - Améliorer la gestion du trafic et le respect des horaires.

    - Faciliter le passage des convois de matières dangereuses à l’écart des zones habitées.

    - Faciliter la desserte des gares centre et des points fret stratégiques (plateformes de distribution, ports…)

    - Permettre le développement et l’amélioration des transports de la vie quotidienne.

    La très grande vitesse est une possibilité, mais pas le critère essentiel :

    - La différence de temps de parcours entre Montpellier et Perpignan est de l’ordre de 10 à 15 minutes entre vitesse maximum 350 km/h et 220 km/h.

    - A 350 km/h, la consommation d’énergie et l’usure du matériel sont nettement plus élevées.

    - L’optimisation de la vitesse (de 220 à 300 km/h par exemple) permettrait de mieux adapter le tracé aux contraintes sociales, géographiques et environnementales.

    - Cette optimisation favoriserait la faisabilité économique et financière.

    Ce n’est donc pas seulement la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan qui nous préoccupe, mais bien l’intérêt social, économique et écologique de l’ensemble du système ferroviaire du Languedoc-Roussillon et plus particulièrement la ligne Béziers –Neussargues menacée de fermeture en raison des recherches d’économies avec transfert possible…sur la route ! (travaux de la commission parlementaire qui recherche des solutions pour les trains dits « d’équilibre du territoire »). (septembre 2014)

     

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    T G V SUD INFOS EXPRESS

    Edition janvier février 2019 N° 27

     

    Edito

    Comme nous le pressentions, 2019 n'est pas un long fleuve tranquille. Les arrêtés préfectoraux définissant le PIG sur l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées Orientales n'ont apporté aucune modification au projet Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan. Pas de prise en compte de la mixité au- delà de Béziers; pas plus concernant la suppression de la gare A75 ni de retour au PIG de 2000 sur Villeneuve-les-Béziers pour éviter des destructions.

    Faut- il s'en étonner, pas vraiment, compte tenu de l'inaction des élus locaux.

    Nous ne baissons pas les bras; d'ores et déjà une intervention vient d'être faite auprès de la Région pour demander la dépose d'un recours amiable pour surseoir à la mise en application de ces arrêtés et demander des études complémentaires permettant de finaliser le projet avec une ligne mixte de bout en bout.

    Intervention également auprès de la FNAUT à qui nous avons remonté le dossier

    Il est important d'agir maintenant et de peser sur nos élus pour qu'ils se mobilisent enfin sur ce dossier

    Participations

    Participation au CA de FNE LANGUEDOC-ROUSSILLON qui partage nos vues sur le projet Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (mixité sur la totalité de la ligne, opposition aux gares nouvelles excentrées, priorités aux gares centres…)

    Actions

    Lettre à la présidente de la Région sur le tracé PIG cosignée FNAUT Occitanie Pyrénées Méditerranée et CRI (Coordination Régionale Inter-associative)

    Préparation conseil annuel FNAUT Occitanie Pyrénées Méditerranée

    Participation à la présentation à Bédarieux du manifeste du Comité Pluraliste pour la sauvegarde de la ligne Béziers-Neussargues.

    Deux séances du groupe de travail sur la ligne Béziers Neussargues notamment pour vérifier la cohérence des horaires de correspondances avec la ligne Montpellier Perpignan Toulouse.

    Préparation AG TGV Sud qui aura lieu le vendredi 3 mai à 19h00 à la MVA.

    Association TGV SUD Territoires~Environnement - Maison de la Vie Associative,

    15 rue Général Margueritte, boîte n°37, 34500 BEZIERS

  • Justice. Deux observations juridiques sur le jugement Barbarin

     

    Aujourd'hui notre blog traite plus particulièrement de l'Église. Les menaces et attaques qu'elle subit ne sont pas innocentes. Au-delà des scandaleuses et terribles affaires qui ont été révélées, c'est un des piliers fondamentaux de notre civilisation qui subit les assauts d'ennemis acharnés. Pour fonctionner sans entraves et surtout sans adversaires conscients, les organisateurs de la société sans âme ni racine qui nous traînent vers une organisation mondialiste et consumériste au service de quelques-uns, que nous voyons se dessiner, n'ont plus besoin, et même redoutent, tout ce qui pourrait nous maintenir ou nous ramener à de plus saines conceptions. Tout moyen de penser ou de croire doit être supprimé.

    Bien d'autres affaires du même type ont atteint d'autres milieux sans que la presse aux ordres ait cru bon d'en faire la même couverture.

    Il nous a paru utile de dresser un état, certes modeste au regard de l'enjeu, de quelques points d'actualité.

     

    LA DÉCISION RELATIVE AU CARDINAL BARBARIN

     

    1. Ce jugement signifie que l’obligation de dénoncer les mauvais traitements sur un mineur s’étend à des faits déjà prescrits. Cela peut paraître singulier dans la mesure où l’obligation de dénonciation vise à permettre la poursuite judiciaire de l’infraction.
      Comment peut-elle subsister alors que l’infraction n’est plus « poursuivable » ?
    2. Ce jugement signifie aussi que l’obligation s’étend à la confidence reçue d’un majeur concernant des faits dont il aurait été victime mineur (ici, la confidence faite en 2014 concernait des faits subis en 1986) Cette interprétation peut être porteuse d’effets pervers. En effet si, lorsqu’il vient se confier à un ami, un parent, un prêtre, le majeur (Ici quarantenaire) n’a pas lui-même déposé plainte, c’est, a priori, qu’il a fait le choix de ne pas le faire, pour des raisons qui lui appartiennent (on peut parfaitement comprendre qu’une victime ne souhaite pas enclencher un lourd processus judiciaire 20 ou 30 ans après faits). Mais voilà que, du seul et simple fait de sa confidence, l’ami, le parent, le prêtre va devoir aller tout répéter à un policier et enclencher une procédure à la place, et donc, a priori, contre le gré de l’intéressé lui-même.

    En réalité, une telle interprétation empêche la confidence confiante de faits de cette nature (nota bene : l’infraction ne concerne d’ailleurs pas les seuls faits sexuels mais aussi les privations, mauvais traitements… ce qui est d’autant plus préoccupant que les concepts peuvent être changeants, à trente ans d’écart. Par exemple, si un ami, un mari, un fidèle vous révèle que, mineur, il a reçu des coups de martinet – demain une fessée – de son père ou des coups de règles de son instituteur, vous devez aller à la police) et institutionnalise une défiance de tous à l’égard de tous. Celui qui voudrait se confier simplement « pour en parler », sans enclencher de procédure, ne le pourra plus, et celui qui, par état, est conduit à recevoir ce type de confidence ne voudra plus (et/ou ne se mettra plus en situation de) les recevoir pour ne pas avoir à trahir la confiance de celui/ceux qui se confi(ent) à lui. On le voit, en fait de « libération » de la parole, pareille interprétation pourrait bien aboutir à l’empêcher.

    Une société a besoin d’espaces de confiance, de confidence libre, sans conséquence automatique, de secrets non-trahis. La transparence, au contraire, est totalitaire et antisociale.

    Par Henri de Beauregard, avocat, le 11 mars 2019.

    Politique magazine

  • Cardinal Sarah : « La peur est la grande faiblesse de l’Église aujourd’hui »

    © Antoine Mekary / ALETEIA

     

    Crise de la foi, crise de l’Église, déclin de l’Occident, le cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, se penche sur toutes les crises du monde contemporain dans son nouveau livre-entretien : "Le soir approche et déjà le jour baisse", co-écrit avec l’essayiste Nicolas Diat. Rencontré par Aleteia, le haut prélat estime cependant que l’issue n’est pas fatale, si toutefois pasteurs, prélats et baptisés parviennent à s’affranchir de leurs peurs.

     

    Aleteia : Que répondre à ceux qui pourraient estimer que votre livre est pessimiste voire alarmiste ?

    Cardinal Robert Sarah : J’ai fait ce constat avec beaucoup de prudence et un grand désir de précision. Il me semble, par conséquent, qu’il ne se situe pas loin de la vérité. Bien sûr, le tableau peut paraître sombre, mais le pape Benoît XVI disait lui-même, juste avant son élection au Siège de Pierre, que l’Occident traverse une crise qui ne s’est jamais vérifiée dans toute l’histoire. La réalité est là : on ne peut pas dire qu’il n’y a pas une crise de la foi alors que les églises se vident. Je ne pense pas que par le passé nous avons assisté à des accusations telles que celles dirigées actuellement contre des cardinaux, des évêques, des prêtres, parfois même condamnés à des peines de prison… Dans la société, je ne sais pas quelle civilisation a légalisé l’avortement, l’euthanasie, a cassé la famille et brisé le mariage à ce point. Ce sont pourtant des aspects essentiels de la vie humaine. Nous sommes dans une situation difficile et la crise est profonde et grave, mais j’ai également consacré la dernière partie du livre à une longue réflexion sur l’espérance car chaque crise comporte en elle une dimension nouvelle, le début d’une renaissance.

     

    Que recommandez-vous pour tenir jusqu’au petit jour ?
    Ce qui est tragique, c’est la division à l’intérieur de l’Église. Une division qui se manifeste surtout sur le plan doctrinal, moral et disciplinaire. Chacun dit et pense désormais ce qu’il veut. Comment ne pas s’inquiéter en constatant que l’Église ne semble plus avoir de doctrine ni d’enseignement moral clairs ? Devant une telle situation, essayons de suivre l’exemple des apôtres. Un jour où ils traversaient le lac de Tibériade, une forte bourrasque les a surpris. Les vagues se sont jetées dans la barque, de sorte que déjà elle se remplissait d’eau. Jésus était à la poupe dormant sur un coussin. Quelle a été l’attitude des apôtres devant ce danger ? Ils ont tenu ferme l’embarcation pour qu’elle ne chavire pas. Ils connaissaient en effet leur métier. Ils se sont donc accrochés à la barre pour maintenir la barque droite malgré la violence du vent. Mais en même temps qu’ils ramaient avec dextérité et grande prudence, ils ont crié de toute leur force : « Maître, tu ne te soucies pas de ce que nous périssions ? ». Aujourd’hui aussi, nous devons tenir ferme la barque et prier. Autrement dit, il nous incombe de nous tenir fermement à la Doctrine, à l’enseignement de l’Église et de prier. Nous ne prions pas assez. Les prêtres ont trop d’activités. En croyant changer l’Église par nos propres forces, et par de simples réformes structurelles, nous devenons des activistes. Il nous faut plutôt la grâce qui s’obtient par la seule prière fervente et constante.

    Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui ne sont pas sur cette ligne, mais qui veulent au contraire changer la doctrine ?
    L’Église n’appartient pas aux pseudos réformateurs. Je ne peux changer ce que je n’ai pas édifié moi-même et qui, par conséquent, ne m’appartient pas. Personne ne peut changer l’Église de Jésus. Ceux qui veulent la changer, il leur faut un mandat de Jésus. Ordonner prêtres des femmes ? Cette question de toute façon est résolue : Jean Paul II a affirmé que l’Église n’avait pas le pouvoir de les ordonner. Il a eu une formulation définitive. « Cette porte est fermée ». François l’a confirmé en disant : « L’Église a parlé et a dit non ». Leur donner plus de responsabilités dans l’Église ? Mais volontiers. Je suis certain que les femmes ont une place et un rôle importants dans l’Église et dans la société. Mais on ne les valorise pas davantage en leur confiant des charges et une mission que Dieu, dans sa Sagesse infinie, réserve à des hommes. Dès l’Ancien Testament Dieu a choisi Aaron et ses fils pour exercer Son sacerdoces. Il est étonnant d’insister sur une éventuelle ordination des femmes, car il me semble, après plus de 2.000 ans de christianisme, que c’est faire preuve de manque de foi. Ceci n’arrivera jamais dans l’Église catholique même s’il n’y avait plus aucun prêtre dans le monde. Non par mépris des femmes, mais parce que cela n’est pas dans la volonté et le plan de Dieu.

     

    À l’heure où a été dévoilée l’exhortation Christus vivit du pape François aux jeunes, quel message faut-il selon vous leur délivrer pour faire face à cette crise ?
    Ne vous laissez pas troubler par ce qu’on écrit sur les cardinaux, les évêques et les prêtres, mais scrutez l’Évangile et fixez votre regard sur le Christ, lui seul est le chemin, la vérité et la vie et il donne la garantie qu’on ne se trompe pas. Ensuite, aimez l’Église et servez-la, peu importe ce que l’on dit d’elle. Elle est votre mère, pure et immaculée, sans ride et sans tache. Les tâches que l’on entrevoit sur sa figure sont en réalité les nôtres ! Ses enfants sont en crise mais l’Église, elle, ne l’est pas. Enfin, convertissez-vous, d’abord vous-mêmes, puis soyez des missionnaires. Enfin, essayez de conduire vos amis au Christ.

    Comment convertir sans sombrer dans le prosélytisme tel que dénoncé par le pape François encore récemment lors de son voyage au Maroc ?
    L’Église n’est pas prosélyte, mais elle a un mandat de la part de Jésus : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du fils et du saint Esprit, et leur apprenant à observer ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ». L’Église ne peut pas se dérober à cette tâche urgente. « Malheur à moi, dit saint Paul, si je n’évangélise pas ». C’est ce que faisaient les missionnaires, en Afrique et dans d’autres continents. Aux premiers contacts avec les populations, ils ont aussitôt présenté l’Évangile et ses exigences, sans jamais forcer qui que ce soit. Je ne connais aucun missionnaire ayant obligé un peuple à devenir chrétien. Mais évangéliser est un devoir. Que ce soit les musulmans, les bouddhistes, les animistes, nous devons évangéliser tout le monde en annonçant Jésus-Christ, parce qu’il s’agit de l’unique voie du Salut ! Dès lors il ne s’agit pas de prosélytisme, car nous ne forçons pas les païens ou les musulmans par les armes, mais leur proposons la voie du Salut. Notre religion s’appuie sur l’amour et bannit la force.

    L’évangélisation peut-elle s’intensifier en France, au risque de se confronter à un islam vigoureux ?
    La France a de toute façon renoncé à ses racines chrétiennes, l’Évangile n’est plus votre référence. Dieu n’a plus de place dans votre société. Le seul endroit où il est toléré et consigné à résidence surveillée est le domaine privé. L’homme a pris la place de Dieu. Il édicte des lois en totale opposition aux lois de Dieu et à celles de la nature. Vous estimez que des hommes ou des femmes peuvent se marier entre eux… Alors que tous luttent pour la suppression de la peine capitale, le meurtre des enfants à naître est légal, le divorce également. Alors qu’on combat partout contre les mutilations génitales, on légalise la mutilation des personnes qui veulent changer de sexe. Quelle contradiction diabolique. L’évangélisation de l’Occident sera plus difficile et plus ardue. Mais il faut l’entreprendre avec un zèle brûlant, sans peur, ni honte. L’évangélisation n’est pas une confrontation. C’est plutôt Dieu qui vient offrir son Amour à tout homme quels que soient sa race, sa religion et son continent. Dieu a un immense respect pour notre liberté car il est Amour, et l’Amour est impuissant et incapable de forcer la conscience et le cœur. Mais tous les hommes ont droit à l’Évangile.

    On ne compte plus les scandales à travers le monde auxquels sont mêlés des évêques. Ne vit-on pas une crise des évêques ?
    Il existe certainement une crise d’identité, de responsabilité et une crise de la foi. Mais substantiellement, nous traversons une crise grave du sacerdoce, de la relation du prêtre à Jésus. Mais vous tous, comme baptisés, vous participez à cette crise si vous ne témoignez pas de votre foi chrétienne. Dans la lettre à Diognète nous lisons le témoignage suivant : « Les chrétiens se marient comme tout le monde ; ils sont des enfants mais n’abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils sont dans la chair mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie… on les calomnie et ils y trouvent leur justification. On les insulte et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. Alors qu’ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs… ». Un chrétien est donc totalement immergé dans le monde mais s’oppose de manière catégorique à tout ce qui contredit Dieu et le Bien de l’homme tels que l’avortement, les unions contre-nature. Le respect de la vie, de la famille, de la personne humaine n’est pas une question qui ne concerne que les chrétiens mais une question hautement humaine. Les évêques ont une grande responsabilité dans la crise de l’Église car si le berger abandonne le troupeau, le loup s’en empare. Alors le berger aura des comptes à rendre à Dieu, le Pasteur des pasteurs.

    Si l’Église se sanctifie par le bas, par les familles, nous avons le sentiment, à vous lire, que la crise est apparue par le haut. Le temps des saints évêques est-il révolu ?
    L’Église est une réalité hiérarchique. Elle s’articule comme un corps humain avec ses différents membres : les apôtres, leurs successeurs, les évêques, les prêtres et les fidèles chrétiens. Tous, cependant, devront faire vivre et rayonner de sainteté l’Église. Dans l’histoire, nous avons eu de grands et saints évêques (Pierre, Paul, Ignace d’Antioche, Irénée de Lyon, Hilaire de Poitiers, Augustin, Cyrille d’Alexandrie, Ambroise). Ce sont des modèles de foi, de courage et de sainteté. Il est vrai qu’actuellement la crise se situe au niveau de la tête. Si nous ne sommes plus capables d’enseigner la doctrine, la morale, ou de donner l’exemple et d’être des modèles, alors la crise s’avère gravissime. Qui défendra les brebis si, les laissant à leur sort, les pasteurs prennent peur et fuient face aux loups ? La peur est la grande faiblesse de l’Église aujourd’hui. Tout le monde est, certes, terrorisé parce que l’Église est accusée de tous les maux. Mais quand quelqu’un est pris par la peur il n’est plus maître de lui-même. C’est la raison pour laquelle l’Église n‘ose plus se démarquer et aller à contre-courant pour montrer au monde la direction. Certains évêques craignent les critiques parce qu’ils sont centrés sur eux-mêmes et en viennent à devenir trop prudents, à ne plus rien exprimer clairement pour ne pas rencontrer l’opposition ou le martyre. Or, il leur faut retrouver Dieu, se concentrer sur Lui et se confier en la puissance de sa grâce. En effet, quand on est vraiment avec Lui, on a peur de rien.

    Pour Benoît XVI l’Église devait « se mêler à la saleté du monde » de façon à mieux la nettoyer. Dès lors, le contact au péché n’est-il pas une condition sine qua non pour que l’Église puisse accomplir sa mission ?
    La situation dans laquelle nous vivons est en effet un signe de la providence pour rappeler que si l’Église choisit de s’humaniser, de s’enfuir dans le monde, elle pourrira. Si elle s’occupe uniquement des questions sociales sans parler du divin, elle perd son temps. Si au contraire, elle descend dans les bas-fonds du péché en portant le Christ avec elle, alors elle purifiera et divinisera l’humanité.

    Arthur Herlin

    Aleteia

     

  • L’Église et la violence intrinsèque à l’islam : le déni de la réalité du pape François plus grave que le scandale des abus sexuels

    Eglise violence islam Pape François déni réalité
     
    « Le pape fait-il plus de mal que de bien en continuant à nier, malgré une montagne de preuves, que l’islam est lié à la violence ? ». C’est la terrible question que posait récemment William Kilpatrick dans une livraison du périodique étatsunien Crisis Magazine, s’interrogeant sur le déni de la réalité du pape François et d’une partie de la hiérarchie de l’Eglise.
     
    Une question d’autant plus terrible que Kilpatrick est un catholique pratiquant, professeur pendant 33 ans au Boston College, la célèbre université jésuite du Massachussetts, essayiste, collaborateur de nombreux médias, et auteur, en 2012, d’un ouvrage remarqué, Christianity, Islam, and Atheism: The Struggle for the Soul of the West, qui ne lui valut pas que des éloges dans les organes du catholicisme “progressiste” d’outre-Atlantique ! Nos lecteurs anglophones liront avec amusement la virulente critique qu’en fit Commonweal en 2013…

    Islam : le pape François en plein déni de réalité

    Les propos mal venus que le pape avait prononcé lors de son retour de Pologne ("il n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence"), n’ont pas choqué que des catholiques français. Aux États-Unis des catholiques plutôt classés comme “papistes”, ne furent pas de reste. Kilpatrick en est un, mais on pourrait tout aussi bien renvoyer à Jeff Mirus, le patron de Catholic Culture.
     
    Pour Kilpatrick, le “déni de réalité” par les plus hautes autorités de l’Église de la violence intrinsèque de l’idéologie musulmane, pourrait avoir des effets plus dévastateurs encore que la dissimulation du scandale des abus sexuels sur des mineurs par des membres du clergé. Kilpatrick sait de quoi il parle, puisque Boston fut l’épicentre de la révélation de ce scandale qui allait se répandre dans tous les États-Unis, avec des conséquences catastrophiques dans le monde catholique étatsunien : chute de la pratique et perte de confiance dans l’institution.

    Des effets dévastateurs chez les catholiques

    Mutatis mutandis, la dissimulation de la violence intrinsèque à l’islam ou sa minoration assénée jusqu’à plus soif – lorsque l’évidence impose qu’on l’aborde –, l’affirmation qu’elle ne serait le fait que d’un « petit groupe fondamentaliste » comme l’a déclaré le pape le 31 juillet dernier, ont des effets dévastateurs dans l’opinion catholique mondiale qui observe une distorsion flagrante entre ce qu’elle constate tous les jours et le discours ecclésiastique officiel. « Si les choses continuent dans cette direction, affirme Kilpatrick, cela générera une énorme crise de confiance envers l’Église. C’est, potentiellement, une crise de plus vaste proportion que celle du scandale des abus sexuels ».
     
    Kilpatrick rappelle que, depuis les années 1980, des millions de chrétiens ont perdu la vie ou ont été obligé de fuir à cause du djihad mené contre eux au Moyen-Orient et en Afrique, et qu’ils n’y étaient pas préparés : leurs responsables ecclésiastiques les avaient convaincus que l’islam était une religion pacifique à l’instar du christianisme ou du judaïsme !

    Ne pas dire la vérité sur l’islam mène l’Église à une catastrophe

    « Le pape et d’autres avec lui dans l’Église, poursuit Kilpatrick, ne disent pas la vérité sur l’islam. Certains soutiennent qu’ils le font de manière délibérée et qu’il s’agit là d’une stratégie pour éviter une plus grande radicalisation. D’autres, au nombre desquels je me compte, qu’ils le font par pure naïveté. Dans un cas comme dans l’autre, s’ils continuent à défendre l’islam en tant de religion pacifique, il en résultera nécessairement une crise de confiance et une crise de la foi ».
     
    Croire en l’innocence de l’islam, n’est pas de foi catholique. Vouloir le faire croire c’est s’exposer à ce que le dramatique mot-dièse #PasMonPape, soit bientôt remplacé par un mot-dièse encore plus catastrophique : #PasMonÉglise

    Adam Villiers

    Réinformation TV

  • Sionismes

     

     

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    Isräel et le sionisme sont le territoire de bien des fantasmes. D’une doctrine mal connue, et plus complexe que son résumé hâtif, beaucoup tirent des admirations et des détestations excessives. Et si l’affirmation que certains biberonneraient à l’antisémitisme dans « les territoires perdus » est polémique en France, c’est une réalité constante du Proche-Orient. Je connais même des généraux libanais qui parlent hébreu et n’ont pas de mots assez durs pour le monde juif. Mais c’est une autre histoire.

    Le livre de Jean Pierre Filiu sur Benjamin Netanyahou, Main basse sur Israël, se lit donc en restant sur ses gardes. « L’Orient compliqué » n’a pas gagné en simplicité avec la création de l’État d’Israël et son évolution implique l’intégralité des états voisins. Des implications souvent cachées pour continuer à attirer les plus de 3000 juifs Français qui émigrent vers Israël chaque année.

    Jean-Pierre Filiu est professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain. Il est peu de dire que nous ne partageons pas la même expérience de la région et que nos vues divergèrent largement sur le sort de la Syrie. Il n’en reste pas moins intéressé de longue date à l’histoire d’Israël et de la Palestine, au point de s’étrangler quand il entendit Benjamin Netanyahou affirmer, le 20 octobre 2015, que la Solution Finale fut susurrée à Hitler des lèvres du Grand Mufti de Palestine. S’il y vit les excès électoralistes d’un homme politique roué, il en profita pour disséquer de manière très intéressante les débats à l’œuvre en Israël et auprès de la diaspora juive du monde entier.

    Embourbé dans les polémiques contemporaines, le lecteur oublierait vite que cette histoire fut aussi faite de dissensions juives. Les rapports avec la puissance mandataire anglaise des divers partis sionistes furent diamétralement opposés, entre ceux qui collaborèrent avec la Grande-Bretagne et les forces comme l’Irgoun, qui multiplia les attentats en 1938, ou d’autres équipées extrémistes qui allèrent jusqu’à assassiner le ministre résident britannique au Caire en novembre 1944. Pour Jean-Pierre Filiu, la famille Netanyahou s’inscrit clairement dans l’héritage des camps les plus fanatiques, notamment sous la houlette d’un pur et dur, Zeev Jabotinsky. Ce dernier, inventeur d’un courant dit révisionniste, fut très actif auprès de la communauté juive polonaise, dont il était originaire, et milita en faveur de la colonisation de la Transjordanie.

    Pour Filiu, « Bibi » Netanyahou est « un alliage de perversité et de médiocrité » qui a utilisé ses années de diplomate aux États-Unis pour forger un réseau international. Pendant les années Reagan, il aurait tourné le dos aux progressistes et transformé l’AIPAC, le lobby américain de la diaspora juive, en organe fanatique. Élu en 1988 à la Knesset, Netanyahou ne reculera devant aucune bassesse et aurait quasiment provoqué l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Il sera élu Premier ministre en mai 1996 pour trois ans avant de revenir à la tête du gouvernement de mars 2009 à aujourd’hui. Jean-Pierre Filiu écrit : « au-delà de la défaite de Pérès, c’est bel et bien le symbole de Rabin et son héritage politique que Netanyahou terrasse en prenant la tête du gouvernement ». Dès lors, Netanyahou appliqua une politique extrémiste. Il négligea ostensiblement un cinquième des habitants d’Israël : les Arabes restés depuis 1948, qu’il décrirait encore comme un ennemi de l’intérieur, une menace existentielle inassimilable car non juive.

    Là où Jean-Pierre Filiu n’est plus crédible, c’est quand il crée une manière de nouvel orientalisme, dont le référent ne serait plus une civilisation française arrogante mais les fantasmes de la gauche. En somme, le professeur forge un Israël à la mesure de ses idées comme les Orientalistes fabriquèrent une question d’Orient à la sauce bourguignonne. Ce n’est plus l’exotisme des ruines et des coutumes qui fascine, mais un hypothétique mouvement en faveur des droits de l’homme. La paix d’Israël ? Elle sera rétablie au sortir d’une ouverture à « l’Autre palestinien ». Les liens du Premier ministre avec Viktor Orban et Steve Bannon ? Une tolérance pour les antisémites. Les excuses télévisées de Netanyahou pour son infidélité envers sa femme Sarah ? Une manipulation obscène. La lutte contre l’OLP ? « Une diabolisation incendiaire ». La haine de Netanyahou pour Damas et Téhéran ? Une simple manipulation. Si la politique des Nations orientales souffre de bien des maux, elle est encore épargnée par les interdits du gauchisme français. Pour la plus grande tristesse de Jean-Pierre Filiu.

    Par Charles de Meyer, Président de SOS Chrétiens d’Orient

    Politique magazine

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    Main basse sur Israël : Netanyahou et la fin du rêve sioniste,

    La Découverte,

     

     

     

     

     

     

     

  • Excédée, la Libye menace de déclarer la guerre à l’Algérie

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                 © Copyright : DR

     

    L’Algérie n’en finit pas de violer l’intégrité territoriale de son voisin libyen. Une menace de porter la guerre à ses frontières vient de lui être clairement signifiée, sous forme de mise en garde, par le général Khalifa Haftar, l’homme fort de Benghazi.

    Au cas où l’Algérie continuerait à profiter du chaos qui sévit actuellement en Libye pour y mener régulièrement des incursions militaires, « les forces libyennes sont prêtes à entrer immédiatement en guerre contre elle  ». C’est en ces termes virulents et sans équivoque que le général libyen à la retraite, Khalifa Haftar, s’exprimant devant des milliers de ses partisans rassemblés ce samedi à Benghazi, a mis en garde l’Algérie. Et pour cause, cette dernière a été prise à nouveau en flagrant délit d’incursion militaire et de violation de l’intégrité territoriale de la Libye avec laquelle elle partage plusieurs centaines de kilomètres de frontières.

    L’Algérie, qui a déjà reconnu par le passé ses forfaits en Libye, en les justifiant le plus souvent par des « actes isolés qui ne se reproduiront plus », doit prendre au sérieux cette dernière mise en garde de Khalifa Haftar. Non pas parce que ce dernier a déjà envoyé plusieurs émissaires à Alger pour la rappeler à l’ordre, mais du fait que le pays de Bouteflika traverse actuellement la plus grave crise que son armée ait jamais connue. Le clan Bouteflika avait décidé de décapiter l’armée algérienne de tous ses généraux forts, mettant ainsi pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie l’armée de ce pays dans un état de désarroi qui laisse présager le pire. Il semble toutefois qu'elle ait, pour l'instant, repris la main.

    La colère de l’homme fort de la Libye s’explique par le caractère non pénitent du régime algérien qui cherche à profiter de la situation en Libye pour annexer des territoires libyens à l’Algérie. Pour rappel, le 7 mai 2017, le parlement libyen de Tobrouk, allié du maréchal Khalifa Haftar, avait publié un communiqué pour dénoncer ouvertement «une ingérence des autorités algériennes dans le conflit libyen».

    «Au moment où l'on combat le terrorisme pour sauvegarder la souveraineté nationale (...), nous avons constaté aujourd’hui l’entrée du ministre algérien des Affaires étrangères et sa tournée dans les villes du sud libyen sans contrôle ni autorisation, comme s’il s’agissait d’une ville algérienne. Et il s’est entretenu avec des personnalités qui portent toujours de la haine envers les Libyens», peut-on lire dans le communiqué publié par les forces du maréchal Haftar.

    Prétextant la lutte contre le terrorisme, l’armée algérienne s’immisce dans les territoires de ses voisins, grignotant insidieusement des territoires qui ne lui appartiennent pas. Ce mode opératoire excède les voisins de l’est et du sud de l’Algérie qui dénoncent en privé les visées expansionnistes d’Alger. La sortie tonitruante du général Haftar risque de délier bien des langues et d’enterrer définitivement la supposée médiation algérienne en Libye dont personne n’est dupe.

    Mohamed Deychillaoui

    Le 360

  • C'est la reprise...

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    Après quelques semaines d’interruption, notre blog reprend ses publications. Depuis bientôt quatre ans son unique ambition est de donner à ses lecteurs des pistes de réflexion tirées ou non de l’actualité, afin de permettre une analyse la plus rationnelle possible des phénomènes et évènements qui secouent notre pays et le monde, l’un et l’autre bien agités.

    Il n’est pas dans notre vocation de jouer les Madame Soleil et de prédire l’évolution de la situation que nous connaissons. La folie des uns peut la faire basculer dans le pire. Espérons que la raison des autres contribuera à son apaisement et que la compréhension des troisièmes permettra un règlement conforme au bien commun. L'incapacité inhérente à nos institution laisse cependant planer le plus grand scepticisme !  Ces troubles, qui frisent une situation insurrectionnelle, ne sont, en tout état de cause, une surprise que pour ceux que les slogans, les coups de menton, les petites phrases ou les invectives tiennent lieu de guide ! Le feu couve depuis longtemps. Et on peut avoir de sérieux doutes que notre président, noyé dans ses brumes européistes et mondialistes au service de l'étranger, puisse avoir les moyens d'un sursaut national.

    Il serait temps, il n’est jamais trop tard, de se pencher sur l’analyse des causes et des conséquences, de se dégager du romantisme politique ambiant, source de toutes les erreurs et dérives. Est Est Non Non disaient les scolastiques, ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas. Ce n’est rien d’autre qu’une saine approche réaliste des faits. La fuite en avant et les mesquineries politiciennes que nous connaissons depuis des lustres en sont bien éloignées. Revenons si possible à une démarche empirique seule susceptible de nous apporter les réponses concrètes à nos difficultés, débarrassés des propos et déclarations démagogiques qui polluent le discernement.

    Fasse que nos publications précédentes, les quatre articles que nous vous proposons aujourd’hui, et ceux qui suivront, contribuent à l’affermissement d’une vigoureuse lucidité. C'est notre seul souhait.

    Henri Bec

  • L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

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    L’harmonie est sans conteste l’une des caractéristiques les plus emblématiques de notre civilisation. Aussi n’y aura-t-il pas de redressement véritable de notre pays comme de notre continent sans un retour à l’harmonie. La notion, qui paraît au premier abord plus intuitive que rationnelle, est cependant essentielle. Elle correspond en effet à un ordre social équilibré qui agence les êtres et les choses au service du bien commun et s’appuie sur les valeurs fondatrices de notre civilisation. Aussi, quels que soient les efforts menés par ailleurs, il n’y aura pas de renaissance si l’ordre et les valeurs propres à l’harmonie ne s’imposent pas à nouveau au sein de notre nation.

    L’harmonie au cœur de notre civilisation

    Il importe en effet que notre pays renoue avec cet ordonnancement supérieur qui a fait depuis ses origines la grandeur et la force de notre civilisation. L’harmonie n’était-elle pas présente dans les cités grecques comme nous le rappelle aujourd’hui la beauté exceptionnelle de leurs temples et de leurs monuments ? Une harmonie présente ensuite tout au long de notre histoire, notamment dans les cathédrales et les édifices royaux, et qui, au-delà de l’architecture, irradiait la société française toute entière. Certes, notre pays a connu bien des difficultés mais il n’a presque jamais perdu les fondements qui, en termes d’ordre et de valeurs, ont assuré sa pérennité. Aujourd’hui, il en va différemment car la France connaît un chaos qui menace son existence même. Aussi l’harmonie est-elle aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

    Un ordre qui donne à chacun sa place

    Elle est en effet à l’origine d’un ordre qui structure la société en offrant à tous les citoyens une place légitime dans l’édifice social. Une place qui leur permet de savoir qui ils sont et d’où ils viennent mais aussi de connaître leur rôle dans la communauté et d’obtenir la reconnaissance et le respect de leurs pairs. Ainsi, par exemple, est-il nécessaire que chaque Français soit reconnu et rétribué en fonction de son mérite, de son talent et de son travail. De même, en tant que membre de la communauté nationale doit-il jouir d’une préférence qui concrétise son appartenance à la nation et lui permet de se sentir chez lui dans son propre pays. Autant d’impératifs qui construisent un ordre clair et légitime, indispensable à l’harmonie sociale. Malheureusement, cet ordre est aujourd’hui bafoué par l’idéologie déconstructiviste du système, sa volonté de promouvoir les minorités et son obsession maladive de favoriser l’immigration.

    Un ordre équilibré et mesuré

    Face à ce chaos créé de toute pièce par l’oligarchie, l’harmonie est d’autant plus nécessaire que l’ordre qu’elle véhicule est très éloigné de la caricature qu’on en donne habituellement. Il s’inspire en effet de la formule grecque “rien de trop” qui est le refus de l’excès alors que notre monde est aujourd’hui marqué par la culture du No Limits c’est à dire de l’excès en tout. De fait cet ordre cultive l’équilibre et la mesure propres à notre civilisation et réussit à marier en un même élan des éléments apparemment opposés : la force et la douceur, le beau et l’utile, le communautaire et le personnel. Il n’a donc rien de totalitaire ni de brutal et ne cède pas à l’hubris. Il n’a jamais conduit à la démesure et l’harmonie qui le porte est toujours à dimension humaine.

    Un ordre qui œuvre au bien commun

    Pour autant l’harmonie ne conduit pas à l’individualisme car son rôle consiste au contraire à ordonner les membres de la communauté autour d’un objectif commun. Avec elle les acteurs de la société sont appelés à concourir au même but, à la manière d’un orchestre dans lequel chacun joue de son instrument, permettant ainsi à l’ensemble de faire entendre une symphonie. Une démarche au service du bien commun radicalement contraire à celle que nous connaissons aujourd’hui en France où la société est dominée par l’individualisme et pousse chacun à demander toujours plus de droits et d’avantages sans se préoccuper d’apporter quoi que ce soit à la communauté.

    Les valeurs qui rendent l’harmonie possible

    Cet ordre mesuré et équilibré qui structure la société et garantit sa dimension collective ne suffit cependant pas à créer l’harmonie car celle-ci n’existe que fondée sur certaines fondements. Ainsi un ordre imposé dans un cadre dictatorial n’aurait rien d’harmonieux : il bafouerait l'exercice des libertés, valeur fondamentale. Aussi l’harmonie doit-elle s’appuyer sur et un socle et des composantes  qui tirent leur légitimité de leur permanence et de leur ancienneté et qui ont façonné notre civilisation depuis ses origines.

    Les valeurs fondatrices de notre civilisation

    Il s’agit notamment de la famille, aujourd’hui oubliée et méprisée par le système, ainsi que de l’éducation détruite par le refus de l’excellence, de la sélection et de l’enracinement ou de l'exercice de nos libertés fondamentales, paradoxalement occultée par l’état de droit et la dictature des minorités. Il faut aussi citer la nation mise en cause par le vivre ensemble, ainsi que le travail ruiné par le libre-échangisme sauvage et l’assistanat généralisé. Compte également la reconnaissance du mérite, rendue impossible par l’égalitarisme et la discrimination positive. Citons enfin l’identité, gravement érodée par la marée migratoire et l’entreprise de déconstruction. Le rejet ou l’oubli de toutes ces valeurs pourtant fondatrices entraîne la disparition de l’harmonie dans notre pays et par voie de conséquence menace notre civilisation. Elle instaure un grave désordre qui désarçonne nos compatriotes et prive nos enfants de tout repère.

    C’est donc pour mettre un terme à ce chaos politiquement correct que le retour à l’harmonie est à ce point nécessaire. Ce redressement passera nécessairement par un renouveau politique, et ce n'est pas la rafale d'élections qui se prépare (six au cours des quatre prochaines années : européennes, municipales, départementales, présidentielles et législatives... et on recommencera), source de désunion nationale dont se nourrissent les institutions partisanes qui l'opèrera.

    Tiré de synthesenationale

  • L’inquiétante déclaration de Macron sur l’Europe

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    Le chef de l’État a adressé, le 5 mars dernier, à l’ensemble des citoyens européens, une lettre appelant à une « renaissance européenne ».

    Cette lettre n’a manifestement pas eu le succès escompté. Rares sont les Européens, et même les Français, qui l’ont lue. Même les médias dominants se méfient désormais de l’enflure et de l’esbroufe du verbe macronien, ne souhaitant pas être emportés dans l’opprobre qui pèse sur la politique social-démocrate et liberticide de l’ancien collaborateur de « Flanby ».

    Pourtant, la lecture de ce texte est révélatrice à la fois du néant de la pensée de l’oligarchie (qui n’a plus rien de concret à proposer face aux « populismes ») et de la violente aversion des dirigeants pour nos libertés publiques.

    S’agissant du néant intellectuel, ce qui saute aux yeux, c’est l’absence totale de proposition concrète. Si l’on en croit les gazettes, la lettre de M. Macron est supposée contenir une dizaine de propositions concrètes. Je serais curieux que l’on me dise de quoi il s’agit. On ne peut tout de même pas sérieusement imaginer que l’une de ces « propositions concrètes » soit la division par deux du nombre de pesticides d’ici 2025 – qui, paraît-il, prouvera au monde ébahi que l’Europe caracole à son avant-garde ! Admettons que cette division soit un objectif politique. Une proposition concrète nous dirait comment faire pour que nos paysans puissent se passer de pesticides sans se faire laminer sur le marché mondial. Or, il n’y a pas la moindre suggestion sur ce thème.

    De la même façon, il est bien joli de dire qu’il faut investir sur les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle. Mais comment ?

    C’est se moquer du monde que de prétendre que cet enfilage de perles et de lieux communs ait quoi que ce soit à voir avec des propositions politiques concrètes. Il est vrai que l’on peut se réjouir de constater qu’Emmanuel Macron se rallie lentement aux analyses généralement partagées par les citoyens français. Ainsi, quand il évoque – enfin ! – une Europe qui ne soit pas une passoire, une Europe qui protège, une Europe aux frontières claires et solides.

    Cependant, il est bien gentil de dire qu’il faut « remettre à plat l’espace Schengen », mais cela signifie – si les mots ont un sens – que la politique menée depuis des décennies est un échec cuisant et il n’est pas certain que M. Macron soit le mieux placé pour mener une politique contraire à ce qu’il vantait naguère. De façon générale, le chef de l’État semble ignorer la différence entre l’Europe – qui n’a pas attendu Jean Monnet pour exister – et l’Union européenne. Or, aujourd’hui, l’Union européenne est en train d’asphyxier la civilisation européenne. Le pire réside sans doute dans l’effrayante rhétorique orwellienne et prétotalitaire du président, qui nous invite à bâtir la renaissance européenne autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.

    Pour le progrès, n’en parlons pas : il est admis une fois pour toutes que M. Macron est le chef incontestable des progressistes européens. Ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont censés s’opposer au progrès. Soit.

    Pour la liberté, la seule proposition « concrète » que nous offre M. Macron est de censurer davantage internet.

    Quant à la protection, on sait qu’il se refuse à défendre nos frontières, françaises comme européennes, supposant que tout « migrant » a vocation à s’installer chez nous – y compris s’il est un djihadiste avéré.

    On aurait pu penser que la « crise des gilets jaunes » aurait réveillé ce dangereux utopiste. Il n’en est rien et ce n’est pas rassurant !

    Guillaume de Thieulloy

    Les 4 Vérités

  • Le grand gaspillage de la fusion des régions

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    L’Occitanie est la région française où le coût par habitant est le plus élevé.• Crédits : PASCAL PAVANI – AFP

     

    Mise en place en 2015, cette réforme était censée dégager des économies. Trois ans plus tard, on observe au contraire une hausse des dépenses. Location de salle pour les réunions, frais de déplacements qui explosent, primes des agents en hausse. Enquête en Occitanie, 2e plus grande région française.

    Quand on regarde les comptes individuels des régions sur le site des collectivités locales, quelque chose saute aux yeux : les charges de fonctionnement des régions qui ont fusionné ont toutes augmenté entre 2016 et 2017. Et la région où le coût par habitant est le plus élevé, c’est l’Occitanie.

    Née de la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, cette nouvelle région compte aujourd’hui près de 6 millions d’habitants, répartis dans 13 départements. Son siège est situé à Toulouse. Mais pour dédommager Montpellier, qui a perdu son statut de capitale régionale avec la fusion, il a été décidé que toutes les sessions plénières des élus auraient lieu là-bas, quatre fois par an. Et c’est là que les dépenses commencent à déraper.

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    L’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus.• Crédits : Cécile Hautefeuille – Radio France

     

    137 170 euros pour une journée de session plénière

    L’hémicycle de l’ancien hôtel de région de Montpellier est trop petit pour accueillir tous les élus. Avant 2016, la région Languedoc-Roussillon comptait 67 conseillers régionaux, mais depuis la fusion avec leurs collègues de Midi-Pyrénées, ils sont 158. Du coup, ces sessions plénières ont lieu au Parc des expositions en périphérie de Montpellier. Moquette, cloisons, sièges, bureaux, climatisation : il faut tout monter puis démonter, et ça coûte très cher.

    L’assemblée plénière du mois de juin 2017 a ainsi coûté 137 170 euros, sans compter les frais de restauration.

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    Document rendu public par les élus de l’opposition de la région Occitanie.

    Sur une année, cette seule dépense se chiffre à 400 000 euros, selon Carole Delga, la présidente de la région Occitanie. Cette dernière assume cette dépense. D’abord, parce qu’elle veut respecter son engagement de campagne, celui de maintenir l’équilibre des territoires. Mais surtout, elle refuse d’engager des travaux d’agrandissement des hémicycles (estimés à 800 000 euros pour celui de Toulouse) parce qu’Emmanuel Macron a laissé entendre que le nombre d’élus pourrait baisser.

    8 heures de trajet pour trois heures de réunion

    Qui dit territoires plus grands dit plus de déplacements. Et l’Occitanie est immense ! C’est la 2e plus grande région de France métropolitaine. Conséquence, selon des chiffres que nous avons pu consulter, le nombre de kilomètres effectués par les agents ont augmenté de 78 % en 2016 par rapport à 2015.

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    L’Occitanie est la 2e plus grande région de France métropolitaine.• Crédits : Google Maps

    Les élus aussi passent énormément de temps sur la route. “Pour se rendre aux commissions permanentes qui ont lieu à Montpellier, certains qui sont à l’autre bout de la région font huit heures de trajet aller-retour pour une réunion de travail de deux à trois heures” détaille l’élue aveyronnaise de la droite et du centre, Anne-Sophie Monestier-Charrié. En 2017, les frais de déplacements des élus ont atteint 646 000 euros.

    Pour les limiter, la visioconférence a été développée. Aujourd’hui, 36 salles en sont équipées sur les sites de Toulouse et Montpellier. Mais cet investissement a un coût : 612 000 euros. Enfin, chaque jour, des agents de la région font les trajets entre les sites de Toulouse et Montpellier. Un système de navette a été mis en service : deux véhicules de huit places font, quatre jours par semaine, les allers-retours entre les deux hôtels de région.

    5,4 millions d’euros pour aligner les primes des agents

    Autre conséquence de la réforme : l’augmentation de la masse salariale.

    Qui dit fusion, dit mise en commun de personnels qui, à compétence égale, n’avaient pas les mêmes primes. Il y avait des dizaines voire plusieurs centaines d’euros de différence sur la fiche de paie des agents de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Il a donc fallu harmoniser ces primes, et cela s’est fait par le haut. Coût de l’opération : près de 5,5 millions d’euros par an avec, en contrepartie cependant, une augmentation du temps de travail.

    Indemnités d’élus régionaux en augmentation

    Ce qui se produit en Occitanie est loin d’être un cas isolé. Dans toutes les nouvelles régions, les dépenses de fonctionnement ont augmenté. Il faut préciser que c’est en partie lié à des compétences supplémentaires, et à la gestion de fonds européens.

    Pour autant, les surcoûts liés à la fusion sont généralisés. La Cour des comptes est d’ailleurs assez sévère dans son premier bilan de la réforme publié l’année dernière. Elle pointe les “inévitables coûts de transition“. Outre les dépenses liées à l’harmonisation sociale et aux déplacements, on peut ainsi relever les onéreux changements de logos qui ont eu lieu dans les Hauts-de-France, où le nouvel habillage des trains a coûté 10 millions d’euros.

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    La Cour des comptes engage à la vigilance sur les risques de surcroîts de dépenses en cas de fusion dans son rapport sur la situation financière des collectivités territoriales, en octobre 2017.

    Que dire également de l’hôtel de région flambant neuf construit à Clermont-Ferrand (pour 80 millions d’euros) pendant que la réforme territoriale se préparait ? Aujourd’hui sans réelle utilité puisque le siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes est à Lyon. Enfin, dans certaines régions, les indemnités des élus ont augmenté. Une hausse justifiée par le passage à un échelon démographique supérieur dans leur région. En Bourgogne-Franche-Comté, le montant de l’indemnité des conseillers régionaux a ainsi grimpé de 380 euros par mois.

    Une réforme bricolée

    Tout ceci a-t-il été bien anticipé par ceux qui ont voulu cette réforme ? Au tout début, on évoquait 12 à 25 milliards d’euros d’économies par an alors que les risques de surcoûts, eux, étaient rarement cités. “Cette réforme a été bricolée et faite dans la précipitation! ” peste Gérard Onesta, le président du bureau du conseil régional d’Occitanie. “Souvenez-vous, jusqu’au dernier moment, on ne savait pas qui serait marié avec qui !

    Ce qui n’a pas non plus été anticipé, c’est le désengagement de l’État sur certaines dotations. En 2018 par exemple, le fond de soutien au développement économique a été supprimé, bien que les régions aient récupéré cette compétence depuis la réforme territoriale. Cette enveloppe leur permettait d’aider les entreprises à se développer et à investir. Manque à gagner pour elles : 450 millions d’euros.

    Des régions qui ne font pas le poids

    Alors verra-t-on des économies arriver ? Oui répond l’association Régions de France, mais seulement sur le long terme. Notamment sur des renégociations de gros contrats ou sur les achats de biens et services. “On est plus gros donc on peut négocier des tarifs moins élevés” souligne Carole Delga. La présidente de la région Occitanie précise que de son côté, elle va dégager 20 millions d’euros d’économies en renégociant des tarifs d’assurance et la convention des trains express régionaux (TER).

    En attendant, le constat est cruel. Non seulement les régions sont plus coûteuses qu’avant la fusion, mais de surcroit, elles n’ont pas acquis la puissance qui pourrait leur permettre de peser dans le concert européen. A titre d’exemple, l’ensemble des budgets des régions françaises représente 30 milliards d’euros. Une goutte d’eau comparée à la seule Catalogne, en Espagne, qui pèse 23 milliards d’euros.

    Source : France culture, 02-11-2018

  • D’ardent républicain à ultra-monarchiste, l’étrange Rubicon franchi par Manuel Valls

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    La dispute sur les réseaux sociaux entre l’ancien premier ministre français et la maire de la ville de Barcelone, Ada Colau, alimente les principaux médias espagnols. Au centre de ces échanges passionnés entre les deux candidats au poste de maire de la capitale de Catalogne, le maintien ou l’abolition de la monarchie. Député de la république, depuis qu’il s’est déclaré candidat pour les prochaines élections municipales au sein de la région séparatistes, celui qui été le maire d’Evry s’est découvert un monarchisme inattendu.

    « Tourner le dos à Felipe VI et demander l’abolition de la monarchie montre qu’Ada Colau n’est pas une personne de confiance, c’est la démonstration de la connivence entre la maire actuelle et les groupes radicaux et indépendants » peut-on lire sur le compte twitter de Manuel Valls. Le message est aussi glacial que la lame d’une guillotine. La réaction de la maire de Barcelone ne s’est pas faîte attendre, tout aussi lapidaire sur le même réseau social et qui nous ferait presque regretter les grandes batailles entre carlistes et isabelistes qui se sont déroulées tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle, en Catalogne. « Qu’une républicaine défende la République est assez prévisible, mais on a plus de mal à faire confiance à un républicain français qui soudain devient monarchiste » a rétorqué sèchement l’offensée qui annoncé début de ce mois qu’elle entendait débaptiser toutes les rues et avenues qui portent le nom de « Bourbon ».

    A l’origine de cette passe d’armes, le vote d’une motion visant à interdire l’accès de la capitale au roi d’Espagne, Felipe VI et un autre qui qualifie la monarchie « d’institution obsolète ». Votée en octobre dernier, seule la dernière proposition a été retenue et a reçu le soutien des partis de la Candidature d’unité populaire( CUP), Catalogne en commun (B-Comú), le Parti démocrate européen catalan (Pdecat) , La Gauche républicaine catalane (ERC). Soit 29 élus municipaux sur 49 présents au sein de la chambre municipale.

    Manuel Valls a dès lors surenchéri en expliquant à la maire sortante, que « ce n’est pas une question de république ou de monarchie mais de respect pour le chef de l’Etat, de la Constitution votée de tous, de la démocratie et … des citoyens de Barcelone ! ». « C’est comme ça dans n’importe quelle grande ville du monde. Un maire ne doit pas oublier qu’il représente tout le monde et non une idéologie » a lancé l’ancien député socialiste qui semble avoir mis de côté quelques mauvais souvenirs de sa gouvernance. Mais pour Ada Colau, qui n’a jamais brillé par son soutien à la monarchie, allant jusqu’à faire disparaître les portraits du souverain dans le hall de la mairie, le « français » a laissé bien étrangement la « devise républicaine », quelque part, de l’autre côté des Pyrénées.

    Il est vrai que depuis qu’il fait campagne, Manuel Valls fait preuve d’un zèle monarchique qu’on ne lui connaissait guère dans les salons feutrés du palais de Matignon. Lorsque la gauche indépendantiste majoritaire au parlement de Catalogne a voté mi-octobre et sous les applaudissements, une résolution visant à entamer un processus d’abolition de la monarchie en Espagne , décrétant que « l’institution royale était aujourd’hui anti-démocratique et périmée » (en références au dernier discours du souverain en décembre 2017), Manuel Valls s’était empressé de fermement condamner et de qualifier « d‘inadmissible » et de « frivole » ce vote partisan illustré par la tête retournée du roi et placardé fièrement par les élus sur leurs différents comptes sur les réseaux sociaux, à l’image d’Elisenda Alamany , porte-parole du parlement de Catalogne.

    Leader du Parti Populaire catalan, Alberto Fernandez, a déclaré que la décision de la maire de Barcelone n’était qu’un « mépris de plus pour la couronne et l’unité de l’Espagne ».

    Dans cette guerre des tweets qui ne fait pas pour autant l’issue de l’élection à venir, avantage aux indépendantistes qui ont partagé la dernière réponse de la maire Ada Colau plus de 7000 fois contre 2000 pour Manuel Valls, comme l’indique le quotidien « 20 Minutes », mis au centre d’un débat sur l’abolition de la monarchie en Espagne. Bien malgré lui. En effet, si en France, l’ancien premier ministre s’est fait le défenseur d’une république laïque autoritaire, il a compris que sans le soutien des monarchistes en Espagne, son nouvel avenir politique serait largement compromis. Et la mairie de Barcelone est encore loin d’être gagnée pour celui qui reste encore un outsider dans la course au poste d’alcade de Barcelone. En se faisant le défenseur de l’unité, un crédo auquel il croit fermement avec en fond de toile l’idée européenne, Manuel Valls, espère nouer des alliances stratégiques qui lui permettront de s’imposer face aux indépendantistes. D’ailleurs, il aurait bénéficié, dès le début de sa campagne, du soutien de Joseph Roman Bosch qui ne cache pas ses liens avec la fondation Francisco Franco, qui a créé « une plateforme, Somatemps, qui défend “l’identité hispanique” de la Catalogne» et dont la présidence a été confiée à un ancien néo-nazi du Parti Espagnol National Socialiste comme le révélait le journal « L’Obs » le 4 octobre. Une information relayée par le site de d’extrême-gauche « La Horde » qui surenchérissait en révélant d’autres liens existants ente l’ancien socialiste et des convergences monarchiques, avec par exemple, Javier Barraycoa un haut responsable des Carlistes catalans, présent lors d’une violente manifestation anti-indépendantiste organisée durant l’été et connu pour ses positions traditionalistes.

    Des accusations, également corroborées par Médiapart et l’hebdomadaire Marianne qui ont consacré de longs articles sur ce sujet, mais balayées par Manuel Valls, qui dément formellement ses liens avec le milieu franquiste pourtant très présent en Catalogne (lui préférant de loin celui de Cuidadanos) et devenu un des fers de lances de soutien la monarchie. Mais pour atteindre le succès encore faut-il qu’il passe le barrage d’une côte de popularité qu’il a du mal à atteindre. Sur une note de 10, les catalans classent presque avant dernier celui qui avait reçu, du tant de sa primature, le roi d’Espagne et son épouse avec beaucoup d’empressement (2014).

    Monarchiste de circonstance, Manuel Valls l’est assurément et après avoir franchi le Rubicon politique que la situation exigeait, ce fils d’un catholique conservateur entend « clôturer une longue histoire d’autonomie du projet de la ville mise en place par son adversaire afin pour le mettre au service d’une politique sectaire qui n’a rien à voir avec les intérêts de la population de Barcelone » comme nous l’explique le journal la Vanguardia. « L’Europe a besoin d’une Espagne unie, c’est le message de l’Europe, il ne peut y avoir ni médiation ni appui possible aux séparatismes » martelait encore ces derniers jours ce rocardien qui s’est mis en retrait de la vie politique française républicaine pour faire allégeance au roi d’Espagne.

    Dans un tweet, les militants de la Restauration Nationale Centre Royaliste d'Action Française ont ironisé sur la situation, rappelant que leur mouvement était à la disposition des candidats afin de les éclairer sur les concepts de « monarchie » et de « république ».

    Frédéric de Natal

    La Couronne

  • Livre - Notre sélection : "Mes idées politiques" de Charles Maurras

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    Charles Maurras (1868-1952) fut homme politique, journaliste, essayiste et poète. En 1908, il fondait L’Action française, organe du nationalisme intégral, défenseur d’une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée. Elu à l’Académie française en 1938, il en fut honteusement exclu à la suite de sa condamnation inique en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi, lui dont l’antigermanisme était pourtant légendaire et dont Marcel Jullian disait qu'il avait toutes les intelligences sauf celle-là !  Ses idées ont influencé de nombreux intellectuels français comme étrangers, et continuent d’irriguer les différents courants nationalistes et contre-révolutionnaires. Les éditions Kontre Kulture ont donc fait œuvre utile en rééditant son ouvrage Mes idées politiques paru en 1937. Charles Maurras y développe des principes politiques pérennes avec une extraordinaire clarté et met à mal tout l’édifice républicain. Maurras commence d’emblée par démontrer que l’inégalité est au contraire protectrice et vertueuse. Il examine ensuite les principes de vérité, de force, d’ordre, d’autorité, de liberté, de droit et de loi, de propriété, d’hérédité, du devoir de l’héritage et de la tradition, mettant les idées au clair, par exemple sur les conditions de l’autorité vraie ou de la loi juste. Ensuite, en moins de cinquante pages, il pose les bases de la science politique. Puis il s’attaque à la démocratie, enfant bâtard du libéralisme, et en décrit les vices et les turpitudes. Il s’attèle également aux questions sociales, précise les rapports de l’économique et du politique et défend une organisation du travail basée sur la corporation. Enfin, il termine par un implacable plaidoyer pour le nationalisme intégral.

    Il s’agit là sans nul doute d’un livre indispensable à toute personne soucieuse d'approfondir sa formation politique et de trouver des remèdes aux causes du délitement de Notre nation.

    Mes idées politiques, Charles Maurras, éditions Kontre Kulture, 364 pages, 20 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur